Libre Entreprise

Economie numérique/Start-up l Lettre à un jeune entrepreneur #22

One Hour Challenge

Roald Sieberath Multi-entrepreneur, coach de start-up pour accélérateurs, dont LeanSquare

HAULOT

session de “One Hour Challenge” organisée à la rédaction de “La Libre”, en partenariat avec LeanSquare et BNP Paribas Fortis. Avec, à chaque fois, le portrait des start-up et les avis d’un coach de LeanSquare (Roald Sieberath, photo de gauche) et d’un expert de BNP Paribas Fortis (Marie-Cécile Van Ecke, directeur général Retail&Private Banking Bruxelles, photo de droite).

Avis général du coach. La problématique adressée est importante, la solution proposée est dans l’air du temps. On s’attaque ici à rien moins qu’aux problèmes de mobilité professionnelle : trop de voitures, trop de kilomètres. La solution semblera révolutionnaire ou évidente, selon que l’on est “génération X” ou “génération Z” : une plateforme permettant de mettre en commun et en contact les offreurs et demandeurs de trajets. Une sorte d’Uber, mais pour les trajets bien balisés du domicile au lieu de travail. C’était déjà tout le propos de la start-up

Last but not least, un bilan financier personnel : ai­je pu me payer (plus ou moins) normalement via cette activité ? Bien entendu, un start­upeur n’a pas la même mentalité qu’un employé, et peut accepter de se payer peu (voire ne pas se payer du tout), en compensant par l’avenir (sup­ posé brillant) de sa start­up. Cependant, une fois de

Voilà donc, chers X., N. et P., le genre de regard en arrière, tout d’abord personnel, que je vous souhaite sur 2016, pour en faire le bilan, à la fois dans sa version rigoureuse et chiffrée, et dans sa version “ajustée” par le regard person­ nel que peut y apporter l’entrepreneur. Une fois ce bilan personnel effectué, on pourra aborder le versant “entre­ prise”.

R.

U [email protected]

des données avec Andaman7). La start-up a déjà levé près de 2,5 millions d’euros et un nouveau tour de table est en cours. “Les partenariats avec des acteurs du monde de la santé vont se multiplier dans les semaines et mois à venir”, assure Philippe Lemmens. Andaman7, qui emploie déjà onze personnes, lorgne de très près le marché américain de l’e-santé… P.-F.L.

Idée : Business model : Traction client : Finançable :

Feedback. Beaucoup de bonnes fées autour du berceau de Kowo, comme c’est classique pour les projets de Barefoot studio : validation de marché, “parrains” prestigieux, équipe de développeurs partagée, etc. Le business modèle “vend du kilomètre”, ce qui fait sans doute sens mais va introduire des disparités selon les dispositions géographiques, et reste à prouver concrètement sur le terrain. On a l’impression que Kowo est davantage vendu comme une assurance (à avoir “au cas où”), que comme un service au quotidien. Il ne reste plus à présent que la réponse du marché pour valider le besoin.

Avis de l’expert. A titre exceptionnel, l’expert de BNP Paribas Fortis n’a pas pu participer à la présentation du projet Kowo. Nous nous en excusons auprès de Jens Massaert.

BORTELS

Evaluation. Philippe Lemmens, un sérieux atout pour Andaman7.

Portrait. C’est l’histoire d’un père (Vincent Keunen) et de son fils (Pierre) dont les vies ont basculé en 2007… A trois mois d’intervalle, ils sont tous les deux frappés par une grave maladie. Dix ans plus tard, ils se portent bien. Happy end… ? Oui, sauf que leur combat n’a pas été une sinécure. “Ils ont rencontré de nombreux soucis, dont un manque criant d’échange d’informations entre médecins et une absence d’implication dans leurs traitements”, souligne Philippe Lemmens, entrepreneur chevronné recruté, en septembre dernier, par Vincent Keunen (fondateur et CEO) pour prendre la direction opérationnelle d’Andaman7 (www.andaman7.com). Ingénieur en informatique, M.Keunen a créé Andaman 7 en décembre 2014, dans la région liégeoise, pour développer une solution permettant à tout patient de “prendre le contrôle de son dossier médical et d’en partager les informations de façon libre et sécurisée”. Les atouts de la solution sautent aux yeux : centrée sur le patient, mobile (application téléchargeable gratuitement), fonctionnant en “peer-to-peer” (pour des raisons de sécurité),… L’interface de programmation est en outre ouverte (ce qui permet à tout autre outil d’échanger

Avis général du coach. Voilà un projet lumineux comme un phare. Avec un fondateur : Vincent Keunen, qui cumule la “chance” d’être un vétéran du développement logiciel et un patient passé à travers la douloureuse expérience d’un cancer. Ceci lui donne une vision et une motivation tout à fait particulière et rare dans le secteur. A contre-courant de la tendance dominante du “cloud”, Andaman7 veut remettre vos données médicales dans votre smartphone. A vous, alors, de décider comment et à quel point on les repartage, avec quel soignant, dans une logique de liberté et responsabilité.

Evaluation. Idée : Business model : Traction client : Finançable :

Feedback. Andaman7 a de grandes forces, dont celle d’une finalité incontestable. Mais il se confronte au milieu médical, aux habitudes bien enracinées. Sa vision doit trouver une balance adéquate entre idéalisme et pragmatisme. Et pouvoir le jouer dans le temps long pour voir les “plaques tectoniques” du secteur se déplacer.

Au-delà de la “foi” dans le projet, on lui souhaitera quelques petits miracles pour accélérer ces mutations inéluctables.

Avis de l’expert

Djengo (lors d’un de ses pivots), qui est entretemps devenu Commuty.net. Une formule qui fait pleinement sens sur papier, mais l’on sait qu’il est difficile de faire changer les gens d’habitude, surtout en ce qui concerne la voiture de société, véritable vache sacrée en Belgique. A terme, pourtant, ces solutions de mobilité sont appelées à se multiplier.

Avis de l’expert

Imook, dont nous avons déjà parlé, Kowo sort du start-up studio bruxellois Barefoot. Lequel studio aime résoudre des problématiques sociétales. C’est clairement le cas avec Kowo (www.kowo.io) puisqu’il s’agit, à travers la mise en place d’un système de covoiturage au sein de grosses entreprises, de résoudre le cercle infernal “bouchons routiers/manque de places de parking/pollution”. Jens Massaert, “managing partner” de cette start-up lancée en juin 2016, épingle trois chiffres pour situer l’enjeu. Un : quotidiennement 6,8 millions de voitures empruntent le réseau routier belge. Deux : 85 % des conducteurs sont seuls dans leur véhicule. Trois : chaque jour, ces mêmes voitures rejettent plus de 35 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Si on s’en tient aux véhicules de sociétés (dont on connaît le “succès” en Belgique), l’impact de cette congestion automobile sur les employés des entreprises est non négligeable : stress du personnel, coûts de la flotte de voitures (assurances, accidents, places de parking,…), pollution sur l’environnement (thématique de plus en plus intégrée à la “respon-

On peut aussi (comme monsieur et madame tout le monde) se poser des questions quant à sa forme physi­ que, poids et fitness : les nuits de codage à manger de la pizza, les drinks de networking qui pleuvent sans arrêt sur la planète “start­up”, le temps trop rare pour aller à l’entraînement, tout ça peut avoir ajouté des kilos, et érodé votre forme. On ne le répétera jamais assez : lancer une entreprise est un sport, et demande la condition qui va avec.

temps en temps, il est bon de se reposer la question. J’ai connu plusieurs start­up qui ne tenaient que parce que les fondateurs étaient encore chez “papa/maman”. Ça peut marcher un temps, plusieurs mois, mais vous ne voulez peut­être pas devenir les “Tanguy” de l’entrepreneuriat… Se payer moins que ce que l’on pourrait gagner dans l’industrie représente un “coût d’opportunité” qui, en bonne logique, devrait être compensé un jour.

Andaman7 sabilité sociétale des entreprises”), etc. La solution de Kowo (“My coworker = My codriver”) est celle du covoiturage entre collègues. “Cela revient à installer un système du type Uber dans les entreprises, à la seule différence que Kowo est gratuit pour les participants au covoiturage”, résume Jens Massaert. L’application Kowo organise les déplacements entre conducteurs et passagers. Le tout est couvert par Axa, avec laquelle un partenariat a été noué. “Quoi qu’il se passe lors du trajet, on garantit aux utilisateurs d’arriver à leur destination”. Cerise sur le gâteau : le covoiturage est défiscalisé (déductibilité à concurrence de 120 %). Celui qui paie, c’est l’employeur à travers un système de crédits de kilomètres (à raison de 9,5 cents par km). “C’est une solution qui s’intègre dans le “budget mobilité”, alternative aux voitures de sociétés”, précise Jens Massaert. Kowo finalise actuellement la validation d’une version bêta; le lancement officiel aura lieu en mars. L’objectif est d’atteindre entre 6 et 7 millions de km parcourus via Kowo en 2017 et de doubler en 2018. P.-F.L.

Avis du coach

BORTELS

Kowo

Portrait. Au même titre que Freeedrive ou

Nous avons échangé cette année, avant l’été, autour de votre projet de start­up. Alors que l’on vient à peine de terminer la saison des vœux pour l’année nouvelle, j’ai envie de vous inviter à faire votre petit bilan de l’année écoulée. Comment faire ce petit bilan ? Un bilan, c’est avant tout un état des lieux, étape préalable avant de déterminer les plans d’action pour l’année à venir. Il est important de le faire au moins à un double niveau : de l’individu, de l’entre­ prise (ou projet). Commençons par un bilan personnel. Non, ce n’est pas égoïste, et c’est même plutôt salutaire que de se deman­ der ce que la poursuite de cette entreprise a amené à chacun individuellement. Un bon indicateur global est l’énergie que le projet vous inspire : êtes­vous toujours “tout feu, tout flamme” ? Ou bien abordez­vous les lundis en traînant les pieds ? Sans doute lié de près à cette

60 minutes pour convaincre. Chaque semaine, nous présentons deux start-up belges ayant pris part à une

Jens Massaert a rejoint Barefoot pour piloter Kowo.

énergie, est la question du “why” (cf. Simon Sinek, “Start with Why”), de l’alignement avec vos objectifs profonds, la finalité de votre projet.

Avis du coach

BORTELS

Bilan de l’année écoulée

Chers X., N., et P.,

Avis de l’expert. L’idée trouve sa source dans une histoire personnelle, où père et fils ont été confrontés à une grave maladie au même moment. Andaman7 a pour but d’optimiser la communication entre le patient et le médecin afin de faciliter le diagnostic médical. Cela évitera de devoir refaire des examens déjà effectués pour la seule raison qu’un spécialiste n’a pas les radios ou le scanner, car il n’y a pas eu de transmission d’information entre deux médecins. L’application est volontairement gratuite et universelle, tant pour les patients que les médecins, car ses concepteurs souhaitent montrer leur volonté d’aider la communauté mondiale de la santé. Le business model pour accélérer une croissance géographique mondiale est en cours de validation. L’aspect sécurité –qui pourrait être un frein à l’adoption de cette application– est bien pensé puisque les données sont stockées sur l’appareil mobile (smartphone ou tablette) du patient. Rien n’est stocké dans un “cloud”. Le fait que ce soit le patient qui décide avec qui ses informations sont partagées est un plus. Sur le plan financier, faute de nous avoir transmis des informations chiffrées, il n’est pas possible de donner un avis. Un modèle de publicité non intrusive et des fonctionnalités supplémentaires payantes devraient permettre de couvrir les coûts du projet.

Evaluation. Idée : Business model : Traction client : Finançable :

PROCHAINES DATES : 31/1- 28/2 - 29/3 - 24/4 - 17/5 - 6/6 - 4/7

ONE HOUR CHALLENGE

PROJET START-UP

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La Libre Entreprise - samedi 18 février 2017

http://lalibre.onehourchallenge.be/

En partenariat avec :

samedi 18 février 2017 - La Libre Entreprise

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2017-02-18_La-Libre-Belgique_p-8-9.pdf

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