Notre combat pour une plus grande participation des femmes à la vie politique et pour respect de leurs droits fondamentaux va nous amener au Niger. Il est fréquent d’y rencontrer des discriminations faites aux femmes. En plus Le pays a émis des réserves sur la Convention pour l'élimination de toutes discriminations à l'égard des femmes (CEDEF) et les victimes de violences faites aux femmes portent rarement plainte.
La majorité des nigériennes ignorent leurs droits, Le barreau de Niamey compte moins de 200 avocats et les femmes y représentent moins de 25%. Dans ce pays, la justice est à cheval entre trois lois : le code civil, le code islamique et la coutume. C’est dans cet environnement qu’évolue Maître Barry Bibata Niandou, Avocate inscrite au Barreau du Niger depuis 2000 et grande militante de la cause des femmes. Née à Niamey le 2 Mars 1955, dans le vieux quartier de Maourey, Mme Niandou est d’ethnie Maouri-Djerma et a été successivement la première femme nigérienne commissaire de police, directrice de la police judiciaire, Préfet de la communauté urbaine de Niamey et aujourd’hui elle est Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’enfant. C’est dire qu’ elle a été au cœur des préoccupations des personnes les plus défavorisées de la société nigérienne que sont les femmes et les enfants.
Point de vue Les opinions de Maître Bibata NIANDOU sur certaines questions de société sont claires, mais elle reste ouverte au dialogue avec la gente masculine pour que la situation des femmes évolue. Elle est contre la polygamie pour 3 raisons qui sont psychologique, économique et sociale. En ce qui concerne le mariage forcé, elle ne l’accepte pas car estimant que toute personne doit acquiescer à son mariage et avoir la possibilité de choisir la personne avec qui faire sa vie.
D’où les objectifs qui sont les siens, à savoir être utile à elle-même et aux autres, ainsi que défendre et aider ceux qui la sollicitent continuellement. Celle qui se décrit comme étant patiente, dynamique et ouverte, considère que les femmes participent activement à la vie dans le sens où elles mobilisent massivement les populations pendant les campagnes électorales et lors des votes. Cependant elles ne sont pas assez présentes dans la sphère politique et au niveau des instances de décision.
Barry Bibata Niandou Niger
L’excision à ses yeux n’est qu’une pratique qui porte atteinte à l’intégrité physique des femmes. En matière de succession, elle pense par ailleurs que comme l’homme, la femme a droit à l’héritage. Ce dernier ne doit donc pas répudier la femme car pour Maître Niandou, cette pratique est la plus grande discrimination faite aux nigériennes. Les chefs religieux peuvent être d’une grande aide pour la résolution du problème de la répudiation arbitraire des femmes par leurs époux.
Au Niger, la situation politique des femmes a beaucoup évolué depuis l’indépendance. Au départ, elles n’étaient rien d’autre que du « bétail électoral », bonnes uniquement à voter et à mobiliser. Mais par la suite, leur rôle s’est accru à travers l’obtention d’une représentation, d’une direction de la condition féminine et enfin d’un ministère de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant.
Avec l’avènement de la 5e et 6e République, la femme a fait l’objet d’une attention particulière avec l’adoption de la loi sur le quota garantissant sa présence effective sur la scène publique aussi bien au niveau des institutions que dans l’administration.
La femme fut par ailleurs pleinement associée à toutes les actions de développement. Mais cela ne fait pas d’elle une alliée de l’homme pour autant, car celui-ci ne manquent pas d’appliquer la technique du « diviser pour mieux régner », pour pouvoir écarter les femmes de la direction de certaines instances de décision.
Cependant Le régime de transition actuel au Niger suscite beaucoup d’espoir et d’optimisme pour le respect et l’épanouissement de la femme et de la jeune fille.
Celle qui dit hésiter entre son père et son mari en tant que modèle masculin, n’a en revanche aucun doute sur son modèle féminin qui n’est autre que sa mère, à qui elle doit tout. Bibata Niandou désire laisser à la génération future l’héritage d’une femme autonome. Pour elle, l’autonomie est la clé de l’épanouissement de la femme.
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