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ANN ALES ! I

CHIMIE ET DE PHYSIQUE, .

I

Par MM. GAY-LUSSAC et ARAGO.

TOME DIX-NEUVIEME.

I. I

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_A PARIS; Chez CROCHAH.D, Lihraire, Cloitre Saint-Benoit, no 16 1 pres celle des Mathurins. I

82

I.

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( 33 )

chaleur. La presence de l'acide carbonique en aussi petite proportion a de quoi surprendre; mais je l'ai observee plusieurs fois, Peut·etre en faut-il conclure que.Jcs precipiLes que j'ai examines sont formes de !'hydrate

)es ai communiquees, a p ense que, telles qu'elles son t, elles peuveut fixer !'interet d~s savans; c'est ce qui m'a engage ales publier at.ijourd'hui, en me proposant toutefois de ':crifier plus tard des consequences qui me pal'aissent s'y rattacher. · ies premieres substances que fai etudiees so us Ie rappo~t qui fait l'objet de ce Memoire, soot les tendons, le tissu jaune elastique des anatomistes' la fihrine' le cartilage de l'oreille externe, Je ligament cartilagineux ~ J! l'album1ne et la cornee. Dans U\1 premier chapitre' ;e [[ / traiter
F~e + 3 A q, combine avec un carb
DE

que l'eau exerce sur plusieurs substances azotees solides.

L'INFLUENcE

1\'Icmoire lu

a I' Ac~demie pAR

M.

des Sciences le 9 juillet

c HE v l\ E u

1821.

L.

DANs les recherches que j'ai entreprises sur les mati.h~es animales' _j'ai ete conduit a examiner un groupe de substances azolc'~es auxquelles la presence de l'eau im· prime des proprietes remarquables. Si l'on a parle de quelques especes de ce groupe' on n'a pas cherche a eq augmenter le nombre; pn s'est tu sur les forces qui peuvent fixer l'eau aux substances azotees; en un mot, ·o n n'a vu,que des fails isoles ou j'ai cru apercevoir des ' gcm!ralites interessantes pour la chimie organique, et susceptibles d'applications ala physiologic animale. Mon intention avait ete d'abord de deposer sous 'cachet C'es recherches a l'Aca'demie, en attendant que·de nouvel1es . observations le~r eussent donne plus d'importance en ajoutant ~leur ensemble; ~ais M·. Berthollet' a qui je

C B API T I\ E

§

1.

PRE M IE 1\.

Des Tendons.

Les -tendons, en se dessechant, diminuent beaucoup de volume, surtout dans le sens de leur epaisseur; ils perdent leur blancheur' leur eclat sa tine' leur extr~me souplesse ; ils acquierent la demi-transparence de la corne et une couleur jaune un peu r.ougeatre ·; ils. deviennent roides : 1es courbe-i-on legei·emer.ii, ils reprennent leur premiere forme des qu' on ·cesse d~ les presser; mais les ·courbe-t-on heaucQnp, ils conservent leur cour. I T. XIX.

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3

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( 34 )

( 35 )

bure; enfin, si on les tortille suffisamm ent, ils se clivisent en faisceaux fibreux: qui sont . blanchatr~s dans 1es endroi.ts o~ l'eau a penetre entre les fibres. .Mainten<}.ot je demontre que les tendons doh·ent l eur eclat n:-~cre' leur ·extreme souplessc a l' enu qu'ils contiennent; car si vous mette:i les tendons .tlesseches dans l'eau clistillee, ils ~b­ _sorberOt:tt ce llquide an bout de douze, vingt-quatre heu-res. ou plus 'su-iv:mt qu'ils seront plus ou moins epa is\ ; ils presenteront toutes les proprietes qui caracterisent les tendons frais. On pourra ~echer c; tte espece de tendon frais c.rtificiel, lui fa.ire ensuite absorber de l'ea~, et cela un grand nombre de fois, sans ap~rcev?ir d'alteration sensible dans sa substance. Des tendons d'el ephant conserves depnis quatre ans a l'etat sec rep~oduis ent un tendon frais lorsqu'on les tient plonges dans l'ean .

Consequences. Les gros tendon$ d'cHephant et de h~uf contiennent sensiblement la meme proportion d'eau dans

Tableau d' experiences sur les tendons. P4utie.s d'e:r.u ahsorbP.~ s par too parties Jes matiCres ci-co.atr.:,aprt:s une immer~ion de

p. cl'un gros tendon d'el cph:mL frais Sl! snnt rc
1 oo

au vifle sec a. . . . . . . . . . . . . . 5o,oo 100 p. o~'nn tcnolon mince d'eleph:~nt . frais sc sont rdnites, a l'air, a 46,gr au vine sec a .............. 43.,36 toop. d'tin gros tend on de b reof frais (r) 'se soot ~n! clnites' a l'ai.r, a... 52 ,g6 au vide- sec b · · · • · • • · • · · • · · • ·4g,6r too p. tl'nn tendon de breo 1f mi nce , frnis, se sont rcdnites, .a l' ~1ir, 3· · · · 44;15 · ·au vide sec ·a· • · · · • · · · • · · • • 42,J ,~ . too p. d'nn tenrl on de ..fcmme mince (2) . se .snntrt'dilites, al'air, a... .43,J3' au vide sec a·'- · · · ··· · ·.· · · · · 37 ,g8

I f:<:.:~- ·

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12

a 24 heores envi ron ,

hui't joms ::.u moins . · • 147,00

a 24 beures cnv(ron ' I3o,:'lo huit joms an moins •. · 147,68 .

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a 24 hen res environ 1 Ioo,34 !mit jums au mains ... 14.6, ': 8

12

a 2 'f Joeures ,e nvirrm, 13'l,OO . lmit jo·urs au moins .. · 1
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a 24 h~nres environ. 147 ,87 cinr1 jours· • · · • · · · · · 27r,7g

"·' ·(r'}' Ce t,cnd·on fr;lis pesalt 13~;,5. 11 ava.i t om, 12S de long u<'ur;

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IO'l 1 00

a un bout,

I

il pn!s ~ntait une r.. ~e · e lliptique clont le ~rand •diam e tre .:wi t o m,ono' ct Je p etit om., ooS; aprh la tlessir.cation b l'air, sa lonqn eoJ\- etai t de om,12o, et

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..les rliaructres •.cle 'l'dlipse euoi ent de om, o1S et de om,oo6. .· . ~ (2) Tenn
i ''.• .. :-"......:'-~. ·{"/

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l'animal vivant. . Il en est de m~me des tendons minces; mais ceux-ci contiennent plus d'eau que les premiers. · 11 est remarquable que les quatre echantillons absorbent Ia meme proportion d'eau pour etre. satures ; mais le terme de saturation est plutot atteint par les tendons minces que par les gros. J'ai regarde ces substances comme.saturees lorsque Jeur poids n'augmentait plus pendant'une immersion dequarante-huit heures. Cependant je ne doute pas que si j'avais prolonge !'immersion, je serais pa.rvenu it faire absorber a Ia ' matiere une plus grande quantitc d'eau. Les tendons ~e femme que j'~i examines contiennent plus d'eau que l.esprecedens.



§ _2. Du Tissu jaune elast£que frais. Le1 tissu jaune elastique frais est opaque et mat. Il a une strqciure plus sensiblemerit fiht'euse que le tendon. Ce dernier est bien forme de fibres; mais celles-ci, tres- . · adherentes. les unes aux autres formant des coti"crres ' .._ . et . . concen!riques ou superposees' ne peuvent etre separees ~n fa~~.ceaux com.-me les fibres_!-l_u !i~su jaum~.-' La . matiere . sechee a heaucoup . de ressemblance . avec }e tendon sec , :si Ce n'est cep~~Jant qu'ell~ est UI~ _pen plus foncee en couleur, moins transparente., plus. fibreuse; mais .ell~ ne possede plus cette propriete de s\~tcnd~e quand.. on la tire -dans le sens d_e pa longueur, et de r~­ venir s~r elle-meme lorsqu'on .cesse ·_de la tirer; elle a dpnc perdu. ce c;~ractere qui,. avant Ia dessiccation, .la dis- . ~

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( 36 )

( 37 )

tinguait si eminemment dq. tendon frais. La preuve que relasticire ·du ti.ssu jaune frais est due a de l'eau' c'est que si i·~n plonge dans ce liq~~ide le tissu qui a ete des.sec,~e' il l'absorhera peu .a peu' et' au h~nlt de vingtquatre heures environ, il en aura pris sensiblement la m~m.-e qqantite que celle qu'il avait perdue, et en mcme temps it.. ~ura reco_u vre son elasticite premiere. . . .

reduites, a l'air, a 33,35, et, dans le vide, a 3o,64; Ces 3o 64 parti~s avaient absorbe, au bout de. vingt-quatre ' heures, 66,r4 d'eau, et, ag bout de quatre jou.rs, 6g,36 (on~ pour lOOp. de matiere seche, 226,37 d'ea~), absO• h~ment ce qu~elles ava.i ent pet·du par la dessiccatio·n. La matiere, laissee dans l'eau pendant quarante-huit heures, n 'a plus absorbe sensiblement de liqueur; ce qui prouve qu'elle etait saturee . ..

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Partie~. d'ea~ absorb6~s l'"r

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10?

p. de

mat1eres c1-contre, aprea; nne t.mmer-

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~on

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Ioo p. de tissu janne d'l!lephant frais ~e sont rcduites, 1t l'air' a· .... 52,57 au vide 6ec ~ • • • • • • •· • • • • • • • 5o,5 100 p. de tissu jaune de bamf frais se sont niJuites, . a l'air, a•. : •. 52,80 au vide sec a· ............ '. 4g,8 .

l

§ 3. Dzt Cartilage cle

de

·

·

99 .clonze jours · · • · • · · 147

Vingt-quatr!! beures· · 99,4 douze jonrs. • · · · • · · 148 (1).

l'or~ille externe.

cartilages a l'etat sec presentent des lames plus ou moins ~pais:5cs, demi-transparentes, de couleur jaunerougeatre, susceptibles de se-dechirer. Lorsqu'on les met · dans l'eau, celle-ci est ahso~bee, les cartilages ~e gonflent , ils· perdent plus ou moins de leur couleur et de leur transparence, ils dev!_ennent 'flexibles. 100 parties du . pavillon de r"areill~ d'un homme de quarante ans ,.apres avoir ete macerees dans l'eau' se ~ont .-1

Un morceau de tissu jau~e · sature d'eau pesant 25s,2S, Oe om, 197 ~e }on,gueur~ ayant' a Un bou't om,or J d'ep~isseur (!)

_:-,. ,:--

-ei

om,o_r5 .de largeur, eta l;autre bout om,oo8 d'epaisseur et om,or $ d.e largeur:, s'alfongeait de om, I J 5 quand· 00 }e tirait • Ap~es avoir ete desseche aJ'air, sa longueur e~ait de om, t85; il avait > a-un bout' oni,oo8 ·d' epaissel,lr et om ,or 0 de largeur, e't a }'autre · bout, om,oo5 d' epaisseur et Qm,o I 0 de Jargeur,

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§ 4· Des Ligamens cartilagineux.

Vi~gt-qllalre heures · •

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()O parties du ligament carti.l agineux du genou d'une femme de-trente ans' apres a voir ete macerees dans l'eau' se SOOt reduites, a }'air, a 26,4 I , et, dans le vide, a;l 23,2. Ces 23,2 parties, mises dans l'eau, en ont ahsorbe '74· La matiere seche etait dem~-transparente, d'un jaune rougeatr.e , roide. La ·m atiere., saiuree d'eau, etait d'un blanc grisatr~, opaque , flexfble. 1

1

§ 5. De la Fibrine. Cette substance doit son aspect blanc, :sa fle~ibilite et sa Iegere elast~cite ~ de l'eau; . car, si o~ l'~xpos-e a I' air, elle devien~ demi-transparente, jaunatre et roide; elle perd totlte son elasticite. La met-on dans l'eau, elle reprend ses premieres proprietes absorhant c'e liq~ide. ~I est plus difli.cile de determi.r{er la quanti,te d'eau de la - . . .- ' fib;in~ fraiche .q pe ~e:elle des substances precedentes , par la raison que '1a fibrin.e est tres-divisee. ·· 1oo p. de fibri~e provenant du ~ang ~r'teriel d;une vache / se sont reduiles, a l'air, a 21, I ' .et' dans }e vide sec', a

en

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~

xg,35.

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( 3g )

( 38 ) p. de fibrine provenant du sang veineux de vache se sont reduites' a I'air, a 22,7' et' dans le vide sec' a · 100

2 I

,o5.

§ 6. De la Comec opaque {!Jt de la Cornee transparente; ~a cornee opaque doit son aspect blanc de lait a de l'eau; car, en se dess~chant, elle devient transparente; et

qwmd .on la met dans l'eau, elle rcprend ses premieres proprietes,. ~n a'imbihant d:eau. La cornee transparente devient pareillement opaque , \ mais mains que la prtkedente, en absorbant de l'eau. Cinq cornees opaques ·avec leurs cornees transparentes' pesant ' a pres a voir ete sechees dans le vide' Og,97 I , pesaient, apres une immersion de vingt- quatre hetires dans l'e;:m, 3g,S7S, et, au bout de cinq jours -~ 5g,4S. · Elles ne prir:ent plus d~eau a pres une nouvelle imme_rsion de quarante-huit heures. Done? 100 p. de cor ... nees seches avaient absorbe' apres nne immersion de

"

vingt-quatre heures,

de quatre jours , 461,'28 d~eau.

·2_~8 ,I8

'

·§ 7· De l'Albzan;ine de.l'reuf.

Le bJaric -~'omf expose a la chaleur se coagble en une sub,stance·blanche, opaline, solide, entre. les parties de laquelle l'eau qui tenait l'albumine en dissolution reste inlerposee. Le blapc d'reqf qui a servi au plqs grancl nombre de rues experiences provenait de l'reuf du ca11~u-d musque; il commen"9ait se coaguler la temperature

a

a

P· ~e cetle albumine liquide' expo,szes nl'air apr~s a voir ete ~oagu!ees, se sont r~duit~s a 15 parties: Cel!esci' riytmt ete mises dans le vicle sec jusqu'a cc qu'e1les ne p e~diss ent plus rien au bout de quatorze heures d'une nouvelle exposition' se sont reduites a 13,65 parties d'une substance incolore , demi- trnnsparente, laquelle a recouv~e les proprietes du blanc d~reuf cuit, en absorbant de l'eau; mais, au lieu de prendre les 86,35 parties qu'elle avait perdnes, elle n'en C! repris que 68 apres une im.;. IOO

mersion de quatre ]ours. On savait deja que I'albumine liquide exposee a l' ai r laisse un .residu qui peut se _ redi ssoudre dans l'eau; mais comme on ignorait · si le poids de la matiere sechee etai t egal a celui de la matiere sechee qu'on obtient de l'albumine coagulee _, j'ai pris xoo parties d'albumine provenant du meme oeuf que celui d'ou j'avais extrait les 100 parties qui a~aient ete coagt~lees; j\~ les ai cxposees a I' air: elles se SOUt reduites a I5 parties; ces x5 parties se sont reduites, dans le vide sec' ~ I 3,85 P· d~une matie~e qui avait toutes les appareuees de l'albumine coagulee dessechee; et malgre cett~ rcss emblance, quand on la mit avec 1es 86,15 p. d'eau q9'elle avaif perdues, clle reproduisit un liquide visqueux, coagul able par l a chaleur, en un mot, possedal}t t,o utes les proprietes du blanc d'~tif frais. Le bl~m~ d'renf (lui se desseche -sans avoir ete coagule ne cesse · pas un moment d'etre transparent. I

Il suit de la que l' albumine donne sensiblemenl le

me;,~e poids de madere solide seche lor;qu'on l'expose p.u ·vide sec, soit qu' elle ait ete coagulee prealablement,

de ·6zd.

·C,.

(

( 4o -) SOlt qu'elle ne f az't pas

( 4-r )

et1 (I);

et Cepenaant )e re.sidu de l'albumine coagu1ee est tres-peu soluble dans l'eau, tandis que le residu de l'albumine n~n coagule~ e~t· completemenf soluble dans la quantile d'eau qu'elle a perdue. Ce resultat m'a paru assez important pour faire quelques recherche~ sur les ·circonstances ot\ l'albumine pa~se de l'etat ' de matiere solide' soluble dans l'eau' a ' -l'etat de matiere solide extremement peu soluble dans ce liquide; Par la suite, je designerai l'albumine seche qui est dans Je·premier etat' par l'epithete de soluble' et celle qui es( dans. Je s'ecou'd par celle de coagulee. (1) Voici les resultats de plusieurs aull·es experiences faites sur des. albumines de diverses especes' d'reufs :,,

REStDU

FIXE

Qe 100 panies d'albnmine coagulees, -

OEuf ,d 'une petite poule blanche '· .race anglaise. - po,ule commune. - poule idem ..... - ·canard musque.

.

'

Sechees a l'air .•.•.• · 1S,z Sechees a Ioo_d. ('"). I3,g Sechees dans leyide. 13,8 Sechees a !'air. . . • • •5, 15

RESIDU FIXE

de 100 parties d'albomine DQn ceagulces,

15 13,7 I 3,8

15~4

Les differences sont trop petites· pour qu'on ne puisse pas Jes attribuer aux .erreurs de l'e~perience aussi-Lien qu'iHoute autre cause. Ces erreurs dependent sur~out de Ia diffi- . cuJte d'obtenir -deux portions d'alhuminerigoureusement dans le meme etat; car ie bl~nc de Ia plupart
(~) ·Cette albn~ine eta it dans nne capsule fcrmee qoi flottait sur un bah;i. marie qui fat entreteou bouil!ant pendant une henre et demie. '-

Action de la chaleur

Sllf

l'albumine seche soluble.

L'albumine sechce a l'air peut passer a l'etat d'albu.mine coagulee si on ]a .renferme dans une petite boule de. verre qu'on tient plongee dans l'eau bouil!anle pendant une heure ou une heure et demie. Quoiqu'on in. tercepte la communication de !'atmosphere avec l'intt~­ rieut· de la boule, l'albumi~e roussit; 1a chaleur agii bien . plus difficilement sur l'albumine solide soluble que su!' l'albumine liquide; car de l'~lbumiue sechee al'air; ayant ~te. mise dans une capsule couverte qui flottait sur bain-mar:ie qu'on en~retint b9uillant pendant une heure et demie, fut trouvee en grande partie soluble d·a ns l'eau froide, et la solution filtree se coagula a 78d. C~pendant J'albpmine avait per_du presque autant d'eau que si elle e1tt ete exposee au vide sec, et !'action de la chaleur avait ete telle qu'elle etait devenue rousse. La ?ause qui rend le blanc d'reuf liquide plus coagulable que Je blanc -d'oeuf seche ne serait-elle pas que la mobl.lite des parti- r cules est plus grande dans le preu;ier cas que dans le second?

un

.:d'unc albumine trks-liqciide qui' passe a trav~rs les fillres, ~t .d'une albumine egalementliqnide' mais qui' etant renfermee dans une espece de tissu tres-mince' ne petit etre filtree '·sans que ce tiss~ ~e soit dechire. Quand on mele eetle der-nie~e "porti0~1 .9.; c:tl~U,min~ . ~~T:IS re~u , ~ ]e tissu se dechire, et ce q1,1i n'~:_st pas dissous se depo1-e s~s forme de floc~:ms . . Plusieur.s ' substanc~s animales que !'on considere generalement comme Jiquide OUt une constiiution analogue a ceJle dont DOllS par}ons : la salive et pltisieurs substanc~s muqueu_ses et albrimineuses sont dans ce cas.

( .·

4~

)

( 43 )

a

Action de l'alcool sur l'albuminesoluble.

M . Thenard a vu que l'albumine· precipitee du blanc d ' a:uf par l'alcool est analogue a l'alLumine coagulee par 'la chaleur. A ~etle obser~ation, j'ajouterai les sui- ' vanles : A. Si on fait macerer dans l'alcool d'une densite de · o,·8 2 i , des poids determint!s, r 0 d' albumine coagulee 1 ~ seciuie dans le vide; 2 ° d' cilbwrdne' soluble seclzee dans le vide~ ces substances cedent a l'alcool de la .soude' chlorure de sodium et un pen de matiere huileuse et d'a:l-' , ~umine; il reste de l'albumine indissoute. Si l:on reunit

du

les p~i~s des, ~1~tieres dissou~es par l'alcool, et ceux [ d es res1dus s-ecnes dans ' le v1de sec , on trouve que · c~s . poids sont egaux a tres-peu P.res _ a u poids· de cha- " Cllne des ,albumines d'Otl ces tnatieres ont Cte extraites ; I et on observe que l'albumiue qui etait soluble dans l'eau 11 ~ , a ;perdu ' Sa s_olubilite par la maceration aaus l'alcool. V oici le detail des· experiences : .. Ig,365 d'albumine coagulee et rs,385 d'albumine soluble, en _-poudre fine, qu~, exposes pendant quatorze_ ·h,eures au vide' ne perdaient rien' ont ete :~naceres dan~ l'alcool pendant vingt-quati'e heures. · i.'alcool fnt renouvele une fois. On agita· les matieres de temps_ en temp~. ' Les extraits 'alcooliques et leurs residus respectifs furent scenes a l'a'ir; puis au vide sec ; on obtint : '

I

'

Do ~'albumine coasultc.

'Extrait alcoolique ...•. Residu albumineux ..•

Perle ,

o,o27 x,334 1 ,36x o,ooft.

De. l'albumine

•olub\~

o,o5 I x,35o x,58I

o,oo{.

de

Les residus albumineux possedaient peu chose :pres les memes proprithes. Chacun d'eux fut -mis en -contact avec 8g,7 d'eau distillee pendant viogt- qliatre beures. " a) Residu de l'albzunine coagulee. Il est devenu opalin et a gagne le fond du ·vase : trois heures apres le .'contact ~e.l'e~u, une couche limpide surnageait sur le ;·residu. Cette couche, decantee apres vingt-quatre heures, ,i:Ie s'es_t · pa~ coagulee par Ia chaleur. On a remis. sbr .i'esidu 21g,3 d'eau ;· on a filtre apres quatre heures; on a :passe ,2o- gramines d'eau sur le filtt·e. Les 5o grammes de lava ges' ' ayant ~te evapores ~ siccite' ont . laisse o,2.5 .:d'un residu semblable a celui qu'on obtieilt en fai'sant .) £vaporer le blanc d'a:l,1f etendu de ving
'

le

La s~ule differ~nce des deux residus alb1lmi~eux .¢ tait . - done. que les pariicules du premier etaient un .peu plus _cqh.eren(~s que - ~,clles du second. . · _ Je conclus d~ c~ qui pre~ede que l'alcool, en reagissant §Ur l' albumine soluble seche ~ rend celle - ~i insoluble dans l~ quantite d'eau qui l'aurait .disso~te .si epe n'eut pas cte mi~~ en contact avec l'alcool; et que, la_perte de ina-

...

- ( 4f)

( 45 )

tiere que l'alburnine eprouve est egale a celle que fait l'albumine coagulee seche soumise au m~me traiternent. Cette perte est d'ailleurs trop petite pour qu'on en tjre qu elque consequence' parce qu'on peut l'attribuer aux erreurs des ' experiences. , B. Ou obtient des resultats semblables aux prece~1e.ns lorsq~1e, au lieu de pre~dfe: de_l'albumine solide ·, ori precipite 'du blanc d'reuf par de l'alcoo~ ' c'est-a-dire que · Ie poids de la matiere qui reste en ~issolution et , le poids du precipite ' l~s deux matieres etant sechees dans le vide, representant le poids d'albumine soluble seche qu'on aurait obtenu de Ia meme qriantite de blanc . d'reuf sechee dans le vide. . ' . . J'ajouterai que rt;, 19-d'albumine precipitee par l'alcool et parfaitement seche, ayant ete mis avec 8g,7 d'eau, ont forme un mucilage epais qui etait homog(me apres vingtquatre heures, et moins transparent que celui qu'on avait obtenu auparavant avec le residu de l'albumine soluble,_ maceree dans l'alcool. Ce mucilage, ayant ete mis ~vee 4rg,3 d'eau' a cede a ce liquide ot;,278 de matiere seche.

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·.

Action de l' ether sulfurique Sltf l' alhumine dissouta dans l'eau; De l'ether sulfurj.que neutre· qui avait ete pendant vingt-quatre heures en contact avec'un volume d'eau egal au- sien' a ete verse doucement sur du blanc d'reuf liquide .contenu d~ns un flacon a l'emeri. Les mati~res ont ete abandonnees a elles-memes dans tin lieu dont la temperature . eta it de I 0 a I 2d. A pres plusieurs jours' la couche _superieure de i'aibumine qui touchait !'ether est -\

•'

devenue blanche, et pcu a peu l'opacite s'est etendt~~, de haut en bas, dans toute l'albumine. Cette cpa'g~]a..o tion' que je ne pouvais attribuer a l'affinite de l'e~her pour l'eau, m'a fait faire l'experi~nce suivante : j'ai verse du blanc d'reuf dans un vase cylindrique de . rnaniere a' ~v_oir une colonne de om,o2o de ha-qteur; j'ai verse desd~s' et tres-doucement' une couche d'ether qui avait servi a coaguler l'albumine dans la premiere experience: cette couche etait epaisse de om,oor. Le vase a ete ferme avec un bouchon a l'emeri ct abandonne dans un lieu ou il ne fut pas remue pendant le temps que dura !'experience• . Peu a peu· la coagulation eut lieu; . un mois a pres, l'albumine presentai.t une masse gelatineuse qui Ehait plus opaque dans sa partie supe:J;ieure que dans sa partie i~fe­ rieure. Par !'agitation on ~btint, ·1 ° un liquide aque~x, alcalin, un. p eu visqu~ux- , parce qu'il retenait encore beaucoup d'albumine liquide; 2~ un caillot d'une seule masse, blanc , assez semblable a celui du chyle. La substance dont rrous parlous' ayant ~te abandonnee a elleme~e' laissa .minter un liquide sereux' ~t prit en meme temps plus de consistance et d' opacite. Le caillot, ·s eche _d ans le vide, ~tait insoluble, ou plutot extr~mement • pe~ soluble dans l'eau. ·

· Action de l'huile de terehenthine sur l'alhuminc dissoute dans l' eau. · De l'huile de terebenthine neutre parfaitement incoJore' dont .Ja densite a lid etaitde o,875' mise en c·o ntact avec du blapc d'reuf dans un vase qui etait en'tierement -rempH ~e ces liquides , a coagule l'albumine ~omme l'ether, mais bie!l plus lentement.

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{ 46 ) Pendant tout le temps que l'cther et l'huile vo!atiTe f urent en contact avec le blanc d'reuf; des quantites de· blanc d'reuf pur' cgal es a celles mises en experience et pla~.:ees a cote de ces dernieres, ne se coagulerent pas . · · Je ne rechercherai point, dans ce Memoire, si la coagu1ation du blanc d'reuf est operee par la combinaison de l'ether et de l'huile volatile avec l'alhumine, ou par toute autre cause; je reserv erai cette recherche, ainsi que I'expose d'exp el'iences faites sm· des substances albumin euses provenant d'indiviclus malades, pour nn autre temps.

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Action de Za chaleur sur leblanc d'cezif elendu de vingt fois son volume d'eau, ·qui :':e se prend pas en masse soli de.

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Scheele a fait voir ·que leblanc d'reuf etcndu . d'eau, expose ala chaleur~ ue se coagule pas. Ayant reconnu a l'albumine coagulee une s?lubilite sensible dans l' eau 1 j'ai soup~onne des-lors que l'dlbumine tres-etendue po uvait e11rotwer de la pnrt de la chaleur la meme modification que l'albumine qui est assez concentree pour se prendre_en masse soli de lorsquon la chauffe. Je me suis assure que ma conjecture eta~t fondee, pat· les experiences suivantes : apres avoir etendu u.n blanc d'reuf de vingt fois son volume d'eau, je l'ai divise en trois portions '1 es., n o r , n o 2· , n 03·. ega Porlion n° I . Elle a ete evaporee dans le vide sec; I~ residu ' · rnis avec la proportion d'eau qu'il COl].tenait dans le blanc d'reuf, s'est dissou~ et a forme un liquide Yisqueux qui s'est coagule a 6xd, D'ou il suit : I 0 ' qu'en augmentant la proportion de l'eau dans _un blanc · d'reuf,

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l'albumine conserve la propriete de se coa guler qu:md on la rarnime par !'action du vide a son premiet· degr·e de concentration ; 2° que l'on pourra desormais s'assurer si un liquide animal qui ne se coagule pas par Ia chaleur, et qu'on soup~f:?Olle ~tre de nature .alb~lmineuse, est re el]ernent de l'alhumine, en le faisant concentrer dans le vide, et en . rechet·~hant si le •esidu qu'il laissera formera avec un peu . d'eau uu liquide susceptible de se coaguler- par la cha l~ur. PoTtion n° 2. Elle a ete chauffee de maniere a houillir pen.d ant ~rois minutes , puis evaporee dans le vide. Le tesidLt- ayait toutes les proprietes del' albumine coagulee . sechee dans le vide : peut-elre etait-elle un peu plus soluble dans l' eau. Portion n° ·3, Elle a ete evaporee au bain - marie. Lc residu etait absolument identique av ec ceJui de 1a por• 0 t10nn . 2. Il suit de la que la ch;lleur fait eprouver a l'albumine qui est asscz etendue, cl'eau pour: ne pas se . coaguler, un changement qui la rend analogue ·a l'albumine coagn.lee , , si tontefois ce changement ne la r~nd pas identique avec cette derniere. Si l'albnmine etendue ne se precipite point malgre le changement qu'elle eproil'Ve' cela ne tient-il pas ce que ses particu]es sont Lrop ecartees par celles de l'eau, ainsi que cela a liP.u pour le silicate de potasse , qui precipite de la silice par l'acid~ hydro-chlorique lor~qu'il est concentre, et r1ui ~'en l_a isse pas precipiter. quand il est etendu? I

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Quoi qu'il en soit, -l'action de la chaleur sur l'albumine nous parait analogue a celle qu'dle exe1·ce sur les

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oxides de chrome, de zirconium, de titane, etc., quand elle leur fait eprouver ce singuli.er phenomime d 'incandescence observe par M. Berzelius~ J'ai observe il y a long-temps que les tendons d'elephant et d'homme seches a Iood donnent, quand On les traite par l'eau hot1illante ' un poids egal au leur de gelatine sechee a. I ood, N'y a-t-il pas quelque analogie entre ce fait et l'a·ction que la chaleur exerce sur leblanc · d'reuf? De meme que l' albumine coa,gulee seclte est distincte de 1' albumine soluble seche ~de meme la gelatine est distincte du tendon,: En effet, la gelatine, en absorbant l'eau froide, ne repro- · · duit pas la substance blanche satinee du tendon frais; clle se gonfle en une gelee transparente qui se dissout_. dans l'eau chaude avec Ia plus grande facilite, tandis

traitemens, j'ai constamment observe que celles qui avaient . the soumises au vide sec avaient plus perJu d'humidite que celles qui avaient ete chat:\fl'ees, quoique souvent ces dernieres eussert pris une couleur rousse q~i annonpit une decomposition. J'a~ observe que I' elevation de la temperature favorisait

!'absorption de l'eau par les ma6eres orgc-miques' eu egard ala quantite de ce liquide qui est absorbee eta la rapidite a~ec laquelle elle 1'est. CIt API '1' R

que le tendon ne s'y dissout qn'a pres une vivc ebulb ti.o n soutenue pendant plusieurs heures. Dans le rapprochement que nous faisons, il faut remarquer que, aans . un cas, la _chaleur fait perdre a un corps de sa solubilite dans l'eau, tandis que, dans I'autre. il rend soluble · dans l'eau chaude un corps qui ne s'y dissout qu'apres avoir eprouve quelque changement. Il seraj~ interessarit_ de · rechercher si l'analyse ~lementaire du tendon et de la gelatine ~erait conforme a l'analogie_ que _nous etablissons ;' car c'est a elle qu'il appartient de juger en der-

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nier ressort. Je ferai· i:emarquer que Ia dessiccation des niatiere.s organiques par le ·vide s~c est preferable a celle qu'on opere en mettant. les memes matieres dans un vase couvert qu'on laisse flatter sur un bain d'eau bouillante. En • soumettant des substances de !a me me cspece a.ccs. deux

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II.

Resumons les observations que nous :venons d'exposer : le tendon, le tissu jaune, l'albumine coagulee, la fi.brine, le cartilage , la cornee ont, a l'etat sec , une si grande resserriblance exterieure qu'il est tres-difficile de les distinguer; m.ais si on les plonge dans l'eau, chacune de ces substances absorbe une certaine quantite de ce liquide, et acquiert en meme temps des proprietes extremement tranchees : ainsi le tendon ~evient souple et satine, le tissu jaune acquiert une elasticiie tres-grau-de, l'albu~inc coagulee prend l'aspec·t du blanc d'reuf cuit , ]a fibrine prend de la blancheur et une Jegere elasticite' le cartilage de la blancheur et de la .flexibili te, en fin la cornee redevient semblable a ce qu'elle etait dans !'animal vivant. Nous avons attribue ces proprietes ala presence de l'eau, puisqu'elles se manifeste~t lorsque les matieres organiques s'unissent a ce liquide ,. et qu'eUes disparaissent lorsque ces matieres se dessechent. Non-seulement l'eau est separee. des matieres par la simple exposition ' a l'air, et a plus forte raison pa'r !'action d·u vide sec, mais encore il est possible de separer T. Xn:. 4

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une portion notable de ce liquide en sournettant ala presse les matieres qui le contiennent, a pres les a voir enfermees entre plusieurs doubles de papier . joseph, de maniere qu'il n'y a:it pas cl'evaporation; et il est remarquab!e que la p t:op orti on d'eau qu'on euleve par ce moyen au tendo'n . et au tissu jaune est assez grande pour que ceu~-ci deviennent tran~parens, et perdent, l e premier, sa Hexibilite, et.le second son elasiic ite. IOO P· de tendons qui a l'air auraient perdu 53 parties d'ean' ayant ete soumises a l'action d'une presse a papier, en ont perdu 3j,6 parties ; et I oo parties de tiss.u jaune qui auraient perdu. a l'air48,2 p. d'eau en·'ont perdu 35 par la pression . . Les forces qui peuvent agir sur l'eau contenue dans les substances organiques fra.iches sont, d'une part, l'affinite, et, d'autre part, I' action d·cs particules du liquide sur elles-memes, en un mot, sa-cohesion. Recherchons maintenant jusqu'a quel point ces forces ont de !'influence· dans la production des effets que nous avons observes. Uy a cet'tain~meot une: quantite d'eau qui se trouve fixee aux matieres organiques par l'affinite, puisque toutes ces matieres, suflisammentdessecliees, possedent plus ou moins la propriete bygromchrique, etqilepersonne .n~doule qu'un corps qui condense la vapeur .d 'ean qui est. ala rneme temperature que lui, ne le fasse en vertu d'une action chimique. Mais,dan~ les memesmati~ressahu~es d'eau, ilpeutyavoir une autre quantite de liquide qui ne soit pas soumisc a1'affinite: en effet, il ne repugnc point a la ~aison d.?admettre que Ia quantite d'eau dont il est question peut etre dans le tissu organique par une suite de la cohesion de ses particules; c'est ainsi, par exemple, que, dans l'eponge \

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~onfl ee de ce li tiuide ' celui-ci est soumis a ]a fois a l'affinire du tissu organi_q ue et a Ia cohesion de ses propres particules; car l'affinjte n'agissant qu'an contact des corps, il serait aussi absurde d'a<.lmettre que les particul es d'eau qui sont au -ceotre des · grands interstices de l'eponge obeissent a cet!e force' que d(:! regarder les couches centrales d'un liquide eleve dans un tube capillaire cornme etant susceptibles de recevoit· quelque influence chimique de· Ia matiere m eme du tube. Les chases amenees a ce point , on demandera sans doute si, dan; les substances qui sont l'objet de .ce Memoire, il y a une quantile d'eim qui ne soit pas sou~ise a l'affinite. Tout .en avouant notre insuffisan ce p~ur _i'esoudre cette question, nous dirons que l'opacite de ces substances a l'etat frais tendrait a le faire croire; carne contiennent-elles que cette pot·tion d'eau qui s'y trouve fi]{ee par l'affinite, elles sont transparentes; mais absot'bent-elles de nouveau liquide, toutes ~en deven ant flexibles et quelques-unes elastiques' per?ent leurtranspa""' renee. D'un autre cote, l'impossibilite ou l'on est de communiquer Ia.flexili.>ilite, l'elasti cite a ees memes sub' stances lorsqu'on les plol).ge a l'etat sec dans les huiles fixes,· l'alcool et autres Jiquides , qui semblent devoi-r 1es penetrer plus ou moins facilement, paraitrait indiquer · une action chi~ique entre les Lissus organiques et cette portion d'eau qui a tant d'influence pour en modifier les p·ropriett~s physiques ( r ).

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(1) y oici les nisllltats de quelques experience~ faites avec l'eau salee et l'huile d'olive: Tiutt jamze elastique, 100 parties sechees dans le vide_, plongees dans l'eau satunie de chlorure de sodium, avaieut I.

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( 52 )

ganique. est susceptible d'absorber ' serait determ1nee par !a seule affinite' et que consequemment la question que

L'on pourrait croire d'abord que la proportion d 'eau assez constante qu'un meme echantillon de matiere orabsorbe, au bout de vingt j ours, 56,88 parties d'eau liquide. Une immersio.n de quarante-huit heures n'a pas angmente Ia proportion .du liquide absorhe. ,. I 00 parties du me me echantillon que Te pr~cedent' piongees dans l'e~u distillee pendant le menle temps' avaient absorbe 24o d'eau. La matiere avait eprouve un commencement d' alteration. ' Le tissu qui avait sejourne dans l'eau ~alee n'avait aucune _ elasticite' il etait dur CO mUl e un marceau de bois. L'eau ' qu'il avait absorbee etait sa lee;. car le tissu' ayanl ete lave a l'exterieur ~ se recouvrit par la ~essiccation d'une couche de chlorure de sodium' et celle-ci' ayant ete en levee' fut remplac¢e par une autre, et ainsi de suite. 2. _ Tendon d' el¢pltant. 1 oo parties d'un tendon td!smince , sechees dans le vide, ont ete plongees dans l'eau saltfc. Il a · fallu vingt et un jours pour ·Ia saturation : al01·s ces JOO parties avaient absorbe I36,g'] d'eau salee. Ce tendon n' e'tait point a'..lSsi flexible ni aussi brilfant que Ie ·tendon ·

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frais. Les 2S6,g7 parties de tendon saturees d'eau salee, ayant ete privees de leur sel ( autant que cela sc pent en exposant le tissu a l'air et en en levant le chlorure qui s'.e ffieurit·, puis eri humectant le tissu et le sechant de nouveau) et de leur eau ~ furent pl.ongees dans l'eau distillee :· au bout de vingt-quatre heures' elles etaient aussi brillantes et aussi flexih.les que le tendon frais : 1 oo parties avaient absorbe I 78 d' eau. 3 . . Pmn"llon de l'oreille. xoo. p. ont ele saturEie~ apres · . une immersion de dix-sept jours: clles avaient absorb'e I 51 ,4~ ~ 4· Li'ga,ment cartilagineux. xoo p. o~t ele satun~es a pres une immersion de dix-sepl jours : elles avaient ahsorbe xo3,:a. ~

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sorbe 442,H 6 . On voit (1ue l'eau salee n'a pas, en general, une action aussi forte sur les matieres organiques que l'eau pure, el qu'il y a de~ substances, comme le tissu jaune, qui ne peuvent en abs orb er que des quantites tres-faibles. Ces resultals sqnt parfaitement conformes ace qu'on sait de 1a pro.priete conservatrice des saumures. PJusieurs observations que je ne rapporterai point ici m'ont conduit a penser que des eaux qui contiennent certaines substances fixes en dissolution ne })CUVent cuire plusieurs substances animaJes et vegeta}es, parce que les substances fixes DC permettent' pas a J'eau d'agir comme elle le ferait a l'etat de purete. lmmersiqn dans l?wile crolive. roo p. de tissu jaune, a pres une immersion de onze .jours , avaient absorbe •.......•. - • . • • • . . • . . . . . . . • . . 6, 68; 100 P· de tend~n d'elephant .....•..•..•.. .•• -:_ ;,88; Joop. deligament .............•..••.•.... 2,97; 8,55. I 00 P· de cornees ...•••....•..•.•.•.••... Ces matieres, replongees pendant Ginq jours ·dans l'huile , n'augroenterent plus de poids : elles etaient demi-t~nspa­ rentes, un peu brunes; et ce qui me surprit, _c'est qu'elles I paraissaient etre plutot durcies que devenues flexibles. Les ayant mises dans l'eau pendant ·seize )ours; l'huile partit,, pout la ]llus grande partie au moins' et les matihes reprirent les proprietes qu'elles out ~ l'et.at frais ~ en absorbant sen;i. blement Ia meme quantile · d'eau qu'eHes auraient ahsorhee ~i elles n'eussent pas ete prealablement dans l'huile.

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5. Corn ees opaques et cransparentes. xoo P· ont ete aturees apres une immersion de 29 jours : elles avaient ab1

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. , sennt . reso , I ue n egat1vement; , . . en nous avons e'I evee ma1s l'

y refle-chissant davanlag•~, on voit que ce point de saturation n.e prouve-nullement !'ex istence de l'affinite; car on aurait un resn ltat tout-a -fait annlpgue en plongeant a. plusieurs reprises un tube capillaire dans un liquiJe, de maniere que chaque fois cf'lui-ci s'elevat juscpt'au haut du tube. Jl est evident f}UE' Ja quantile de liq uide qui penetrerait dans ]e tube a chaque immersion serait constanre' et cependant il n'y en aurait qu'une tres-faible partie qui serait soumise a l'affiniliL_

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Quelle que soit, au reste, l'opinion que l'on se fasse de hhat otl. est l'eau contenue dans les tissus organiques a l't~ tat frais' 1es observations que nol:ls avons exposees ne nous sembl ent pas sans intere t, quand on lcs en vi• ' I l l' m • fl uence qn ' une sage, premJerement 1 sons te r::~pport c e quantit e d'eau introdl.tite dans une matiere m·pni qne qui cor:tient dt~ja de ce liquide en combinaison, exerce sur _ses propri~tes physiques; deuxiemement, . sons le rapport de leurs ::1pplications a la physiologie anin-la le. On dit generalement que les ti!lsus organiques cks . animanx sout plus tendres, p lusgelatint'mx dans la jeunesse que dan~ Ia vieillesse : quoique no us ne soyons pas encore avances d ans OOS rech.e~ches SUrles llSSUS envisages sous poinLd e vue,· cependant nous sommes porles croire qae Jes differences qu'iJs presentent d~pendent surront de ce que , dans Ia jetUJ~sse, les tissu s sonl susceptibles d'admeure entre l et.lrs padies une quantite d'e<~u plu_s g•·ande que dans . la vieH! esse' de' m eme que nous :wons cbser.ye que des tendons pris dans des regions'differenles tl'un memc indiviclu absorbent des quanlites d\>:m iuegales da ns les rnemes ci rcons t?lnccs.· Nous ne clou tons

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. pas qu'en etudiant une sorte de tissu sous le rapport dont nous parlons' da ns un meme indi vid u:' dans des iudividus d'un e meme espece, clifferens d'age et de sexe, ehfin, dans des in cliv idus d'especes diverses, on ne soit conduit it des vnes plus satisfaisantes que celles qu'on a actuellement sur l'anatomie et la physiologie de ces organes. Il sera curieux de recb.ercher s'il est possible d'apercevoir, au moyen du microscope, des ditl'erences de structure dans Jes tissus _qui se comportent differemment avec }'cau, et des ressemblances dans ceux qui se comportent d'une maniere annlogue; enfi n, l es observations exposees dans ce Memoire prou vent sa-ns replir1ue que l'eau, abstraction· faite de son em ploi dans l'economie animale com.tne excipient du sang, des humeurs, comme moyen de tempere r les effets d'une trop grande chaleur, a laquelJe les animaux peuvenl etre exposes ' est un des principes qui ont le plus d'influence sur !'existence de ces ~trcs par le genre d'abtion qu'elle exerce sur les tissus organiques : en cffet, rappelons-nous qne les tendons, le tissu jaune et les muscles dorit le principe essent~el est la fi~rine, son_t les organes qui jouent · le plus grand role dans tons les mouvemens des anima~x, qt;t'ils sont incapables de remplir }'objet que la nature leur a assign e s 'i}s ne contien neut pas cette quantite d' eau clout nous avons parle. On con<;.:oit aisement Lous les desordr?s qui doivent survenir d ans les . fonctions de b. vie lorsque les ani. _mau x p erdent une trop grande quantite d'eau p~r la surface de leur corps. On voit clairement que c'est avec raison que de _Saussure a attribue le hale, les gerqures, les bouffissures de la p~au , auxquels l'homme est expose

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JorSfJU'il s'e}eve sur de hautes mont~gnes, a }'extre:me secheresse de l'atr:nosphere dclnS ces regions. ( Voyez Voyages dans les Alpes,. tome IV, § 206 I; ) Nos observations, en confirmant l'opinion de l'iilustre savant genevois, conduisent a penser que les facheux effets de Ja secheresse sont susceptibles de s'etcndre de la surface du corps aux organes· interil:!urs; car les circonstances favorables au dessechement subsistant, on ne ' ' oit pas . de motif pour que 1a perte de l'eau soit seulement limite~ aux organes exterieurs. Cette maniere de voir s'accorde si bien avec des experiences faites par le _Dr Edwards , que nons nous e.mpressons de mettre sous les yeux de nos lecteurs les n~sul tats que cet hahile observateur a bien voulu nons comniuniquer : c'est par Ia que nous finirons ce Memoire. cc En etudiant, dit-il , les causes l> qui determinent la mort des poissons dans l'air, j'ai )> tronv1fqn'une des plus importantes etait Ia diminution J> du poids des corps par la perte d'une certaine q~antite » d'eau par la transpiration. J'ai trouve que la mort pou» vait aussi survenir par des pertes partielles sans que le )> poids total du corps fut diminue. Lorsqu'on tient un ' » poisson, le . corps dans l'eau et la tete dans l'atmoJ> sphere, il meurt au bout d'un certain nombre d'heures, » variable sui vant les conditions de temperature, etc. Si » on le pese alors, on trouve qu'il a le meme· poids » qu'auparavant. Si on fait !'experience inverse ~ en te>> nant la tete du poisson dans l'eau et Ie corps dans l'at» mospb'ere' il meurt de meme' mais plus tard' sans >> epeouver une perle de poids. Mais la cause de sa mort, » comme il est visibl e , surtout dans ce der nier c~s, est )) le dessechement d'organes essentiels la vi~, d'u~e

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, part, Ies ou'ies, de l'auti·e la peau. Ces experiences , font voir en outre que si l' absorption par 1a partie du » corps rtui est en contact avec l'eau pent maintenir » le poids du corps' la distribution 11~ s'en fait pas a » toutes les parties ·d ans nne proportion suffisante pour )) suppleer les pertes que I'organe expose a l'air eprouve >> par· la transpiration. Lorsqu'on expose des animaux )) a -sang froid ' tels que des lezards et des batraciens ' )) a !'action de l'air de maniere qu'ils perdent de >> leur poids par la transpiration, ils deviennent mains >> ~giles; leurs membres se roidissent, ils ne marchent >> qu'avec peine ; la contractilite de leurs muscles di" minue a mesure qu'ils per·clent de l'eau par l'evapo:» ration ; · enfin ils · paraissent engourdis comme ils le >> seraient par le froid. Mais si on les plonge dans l'eau, >> on observe qu'ils absorbent ce liquide, et qu'ils repren» nent leur niotilite en recouvrant l'usage de leurs n muscles.

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ExTRAIT

des Seances de Z'Academie royale des Sciences.

Seance du lundi 7 janvier

I

822.

-M . GA.Y-LussAc, vice-president de l'annee derniere, -o¢cup·e le fatlteuil. . .:{" . ·§· On procede a la nomination d'un vice-presiden-t qm, ,. d;apt·es les 'reglemens' doit etr'e pris ' cette annee' dans les sciences physique~ : lVI. Thenard reunit la majorite des suffrages. ~

Chevreul 1821.pdf

P4utie.s d'e:r.u ahsorbP.~ s par too parties. Jes matiCres ci-co.atr.:,aprt:s une immer-. ~ion de. 12 a 24 heores envi ron , IO'l 1 00. hui't joms ::.u moins. · • 147,00.

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