Un Amiénois au salon de Las Vegas pour croire au rêve américain PUBLIÉ LE 05/01/2017 BAKHTI ZOUAD
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Amiens Membre d’une délégation des HautsdeFrance, Frédéric Petit participera au Consumer Electronic Show (CES), le plus grand salon technologique, à Las Vegas, du 5 au 8 janvier.
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Excité comme un enfant qui s’apprêterait à visiter Disneyland, Frédéric Petit ne boude pas son plaisir avant de décoller pour Las Vegas (Nevada, ÉtatsUnis) où se tient, du 5 au 8 janvier, la 50e édition du Consumer Electronic Show (CES), le plus grand salon technologique au monde, organisé par l’association américaine des technologies grand public CTA. Plus de 170 000 visiteurs sont attendus. « C’est un peu le Saint Graal du salon de l’innovation, pour tous ceux qui travaillent dans le domaine du numérique et des nouvelles technologies », vulgarise celui qui dirige ewill, société de services en informatique (création de sites web sur des solutions en open source) installée dans l’hôtel d’entreprises Le L@b à Amiens. L’an dernier, le jeune homme s’était fait connaître localement en remportant haut la main le premier « Startup weekend » d’Amiens avec le projet Alvéolait. Une prothèse mammaire connectée mesurant le lait bu par un bébé. Un projet qui n’est pour l’instant que virtuelle mais qui pourrait bien se concrétiser si Frédéric Petit arrive à convaincre de potentiels investisseurs lors de son séjour
outreatlantique. « En marge du CES, il y aura du networking (réseautage d’affaires), des pitchs thématiques auxquels je me suis inscrit et plein d’autres opportunités pour présenter Alvéolait. Forcément, j’espère attirer des partenaires, prêts à le développer. »
20 000 NOUVEAUX PRODUITS Frédéric Petit se veut optimiste, conscient qu’Alvéolait a un potentiel international : « Le projet a vraiment plu localement, il n’y a pas de raison qu’il ne touche pas d’autres personnes, d’autant qu’il s’attaque à une problématique universelle, que vivent certaines mamans, à savoir connaître avec précision la quantité de lait maternel ingérée par bébé, de façon à prévenir certaines complications, comme la perte de poids soudaine du nourrisson ». Le rêve américain, le jeune entrepreneur y croit dur comme fer. « Tout peut arriver dans ce pays, en bien comme en mal », s’amusetil en pensant sans doute aux projets imaginés dans des garages ou de simples chambres comme pour Steve Jobs et Stephen Wozniak, deux fondateurs d’Apple. « Je vais tenter le coup, je n’ai rien à perdre. De toute façon, mon projet est innovant, ça, c’est sûr ! » Frédéric Petit se rendra également à l’Eureka Park, un lieu consacré aux jeunes pousses et aux startups les plus innovantes du salon. « Pour en prendre plein les yeux », sachant que 20 000 nouveaux produits seront ainsi présentés sur une surface de 223 000 mètres carrés. En 2016, les visiteurs avaient découvert des objets aussi bluffants les uns que les autres. Parmi eux, un boîtier qui traduit instantanément plusieurs langues, une semelle connectée recueillant tout un tas de données sur sa façon de courir ou de marcher, une caméra filmant à 360 degrés, une imprimante 3D ultraprécise, un drone pouvant voler jusqu’à 80 km/h, une cuisine connectée permettant de gérer ses courses à distance ou encore toute une série de voitures intelligentes. De bonnes idées au même titre que celle des « nénés connectés ».
«French tech», «French Flair», «French touch» Soutenu par la Métropole Européenne de Lille et par la Région, l’incubateur de projets, EuraTechnologies, labellisé French Tech, a proposé 10 places à des responsables de startups régionales pour visiter le CES 2017. Comme pour Frédéric Petit, deux autres candidatures amiénoises ont été retenues : Roseraie Concept, qui lancera en 2017 le Jardigital, premier jardin connecté, et Clovidis (développement informatique). « Il fallait s’inscrire sur un site dédié, les premiers arrivés étaient les
premiers servis », confient Frédéric Petit et François Lecomte Vagniez, à la tête de Roseraie Concept. Au total, 275 entreprises et organisations françaises seront représentées, sachant que 178 d’entre elles exposeront leurs produits au sein de l’Eureka Park, soit le deuxième contingent (derrière les ÉtatsUnis et ses 203 startups). Une présence record et sans doute pas mal de récompenses à venir. Les politiques l’ont bien compris. Beaucoup seront du voyage à l’image de Guillaume Delbar, viceprésident des HautsdeFrance délégué à l’innovation numérique et sociale ou encore François Fillon, candidat de la droite et du centre à la prochaine élection présidentielle. Plus de 7 500 journalistes ont été accrédités contre 5 800 lors derniers Jeux Olympiques de Rio. B. Z.