Conférence du mardi 10 octobre 2017

Conférence du mardi 12 décembre 2017

SOCIÉTÉ D’ÉMULATION D’ABBEVILLE Fondée en 1797- Reconnue d’utilité publique par ordonnance royale du 16 novembre 1831

Espace 1901 – 5, rue aux Pareurs -80100 Abbeville

Carmel – Maison du Patrimoine 36, rue des Capucins - Abbeville

5 Les Amalécites Les Amalécites, maudits par le Seigneur, sont de tout temps les ennemis jurés et héréditaires du peuple d’Israël. Comme nul ne sait localiser de façon précise le territoire qu’ils occupent, on aime à les voir répartis sur une immense zone géographique qui inclurait le nord de la presqu’île du Sinaï, le sud-ouest de la terre de Canaan, les confins orientaux de l’Égypte, la bordure occidentale de l’Arabie ! Leur habitat déborde en partie sur celui des Édomites. Comme nul ne sait remonter de façon précise la généalogie des Amalécites on aime à prétendre : ou bien qu’ils descendent d’Ésaü comme les Édomites, ou bien qu’ils existaient bien avant Abraham, Isaac et Jacob, ou bien que la Genèse fourmille d’anachronismes inter-bibliques.

6 Les Cananéens : les Hittites, les Guirgashites, les Amorites, les Périzzites, les Hivvites, les Jébusites Les Cananéens sont les populations autochtones sur lesquelles tombent les fils d’Israël quand ils envahissent la Terre Promise. C’est bien d’ailleurs dans cette acception générique que la Bible les nomme parfois. Mais le plus souvent quand la Bible use du terme « cananéen » sans autre précision elle en fait un synonyme du terme « goy » (= « païen ») ; dans ce cas donc, pour évoquer les populations autochtones elle fait suivre le mot « Cananéens » de toute la kyrielle de ses sous-ensembles et parle des Quénites, des Quenizites, des Quadmonites, des Hittites, des Perizites, des Refaïtes, des Amorites, des Girgachites et des Jébusites. Pour l’heure il est impossible de rétablir ou bien d’établir une cohérence inter-biblique. Selon le contexte les « Amorites » par exemple peuvent désigner soit un peuple cananéen, soit un peuple étranger aux Cananéens, voire l’ensemble de tous les Cananéens. De même, les « Hittites » sont le plus fréquemment l’un des différents peuples cananéens, mais il arrive qu’ils soient à comprendre comme les ressortissants de l’empire hittite d’Asie Mineure. Certaines des ethnies cananéennes, à côté de leur fonction logorrhéique dans la litanie des peuples, n’ont guère d’autonomie individuelle (c’est le cas notamment pour les Quadmonites ou les Quenizites). D’autres en revanche, comme les Amorites ou les Jébusites, ont bel et bien une histoire propre.

Cycle de conférences par Daniel Renard, membre correspondant

Les Hébreux, leurs alliés, parents et adversaires La question du territoire et de son peuplement est, dans l’Ancien Testament, l’enjeu de conflits innombrables qui compromettent toujours de nouveau les équilibres fragiles établis entre les peuples et les états. M. Daniel Renard, membre correspondant de la Société d’Émulation, est un mordu de l’Ancien Testament et de ce qu’il est convenu de nommer « Histoire sainte ». Aux lecteurs de la Bibliothèque municipale d’Abbeville il a proposé en 2013-2014 un cycle de 6 conférences et abordé quelques épisodes des livres historiques de l’Ancien Testament : la famille d’Adam, la révolution de Jéhu, David, Salomon, la terre promise, l’Arche d’Alliance. Pour les Amis du Musée Boucher-de-Perthes il avait précédemment commenté un tableau anonyme de l’École flamande, La guérison de Tobie, des collections du musée et présente le Livre de Tobie, texte deutérocanonique de l’Ancien Testament. À la Société d’Émulation d’Abbeville il a donné en juillet 2015 deux conférences relatives aux prophètes dont les représentations figurent au portail occidental de la cathédrale d’Amiens. Il propose un nouveau cycle de conférences consacrées à l’Ancien Testament où il montrera, en s’appuyant sur les textes eux-mêmes, les relations que les Hébreux ont entretenues avec les peuples voisins, alliés ou adversaires : les Samaritains, les Philistins, les Phéniciens, les Amalécites, les Cananéens, et les peuples parents d’Israël que sont les Ismaélites, les Moabites, les Ammonites et les Édomites. Ce cycle se développera, sous le patronage de la Société d’Émulation d’Abbeville, au long de l’année 2017, le mardi à 18h30, dans la salle de conférences du Carmel d’Abbeville – Maison du Patrimoine, selon un calendrier établi en collaboration avec M. Romain Zechser et le Service Patrimoine de la Ville d’Abbeville.

Conférence du mercredi 7 décembre 2016

Conférence du mardi 7 février 2017

Conférence du mardi 13 juin 2017

2 Les Philistins Les Philistins, d’origine indo-européenne, adoptent rapidement la langue et la religion des Cananéens quand ils deviennent leurs voisins. Ils demeurent pourtant en terre de Canaan irréductibles et toujours distincts tant des Hébreux que des autochtones. Les Philistins, qui comptaient jadis parmi les Peuples de la Mer, semblent renoncer, alors qu’ils sont établis en région côtière, à la navigation, au cabotage et au commerce maritime pour abandonner ce créneau aux Phéniciens. Ces paradoxes ne sont que deux des traits qui font la singularité des Philistins.

Conférence du mardi 25 avril 2017 1. Les Samaritains

3 Tyr et Sidon : les Phéniciens

Dans l’histoire biblique les Samaritains n’apparaissent qu’après le schisme qui suit la mort de Salomon. Mais ils existent encore au temps de Jésus et continuent de pratiquer leur culte à l’heure actuelle. Les Samaritains sont d’abord les habitants de la ville de Samarie. Samarie est la troisième et dernière capitale du royaume du Nord, du Royaume d’Israël. Puis on nomme Samarie tout le royaume d’Israël, tout le royaume du Nord. Après la chute de la ville de Samarie et du royaume d’Israël au Nord la Samarie devient une province assyrienne, puis babylonienne, puis perse, puis romaine. Après la chute de la ville de Jérusalem et du royaume de Juda au Sud, la Judée devient une province babylonienne, puis perse, puis romaine. Aujourd’hui l’expression « la Judée et la Samarie » désigne le grand Israël dont rêvent certains nostalgiques. Les aléas de l’histoire biblique font que dans l’univers de l’Ancien et du Nouveau Testament tout contact avec un Samaritain, vivant ou mort, est pour un Juif pieux une souillure aussi invalidante que de toucher une menstrue, du liquide séminal, du pus ou bien une charogne.

Au Levant, les Phéniciens ne craignent pas de se tourner résolument vers la mer et ses immensités. Ils entretiennent une flotte, des chantiers navals et s’aventurent hardiment jusqu’en Espagne et même jusqu’aux îles Britanniques. Les Phéniciens, navigateurs curieux du monde, frottés de cosmopolitisme, ont des mœurs bien moins rudes que celles de leurs voisins. Ils ont le goût du plaisir, du luxe, des lettres et des arts et savent inventer un alphabet. Quand Jézabel, originaire de Sidon ou de Tyr et tant décriée par le narrateur biblique, est brutalement massacrée sous des cieux incléments par une milice terrifiante d’intégristes forcenés, elle rencontre la mort en femme supérieure, cultivée, pomponnée et fardée.

4 La parentèle : les Ismaélites, les Moabites, les Ammonites, les Édomites Les Ismaélites sont des bédouins itinérants. Ils descendent d’Ismaël. Ismaël est le fils que Agar, la servante de Saraï, donne à Abraham alors que Saraï, sa maîtresse et l’épouse d’Abraham, est encore stérile. Ismaël est par conséquent le demi-frère d’Isaac dont il est l’aîné. Les Moabites habitent à l’est de la mer Morte, au nord des Édomites, au sud des Ammonites. Les Moabites descendent de Moab. Moab est le fruit de l’union incestueuse entre Loth, le neveu d’Abraham, et sa fille aînée. Les Ammonites habitent en Transjordanie entre l’Arnon et le cours supérieur du Yabboc, au nord des Moabites. Les Ammonites descendent de Ben-Ammi. Ben-Ammi est le fruit de l’union incestueuse entre Loth, le neveu d’Abraham, et sa fille cadette. Comme nul ne sait localiser avec précision le territoire qu’occupent les Édomites on aime à les voir dispersés sur une immense zone géographique au sud de la mer Morte, une région qui recoupe en partie l’habitat qu’on prête aux Amalécites. Les Édomites descendent d’Ésaü. Ésaü est un des deux fils d’Isaac et de Rébecca, il est le frère jumeau de Jacob. Les Iduméens, parmi lesquels on compte Hérode le Grand, sont ce qu’il est advenu des Édomites au temps de Jésus.