JESUS PAROLE DE DIEU DANS LE CORAN Questionnement du musulman sur la figure de Jésus-Christ dans le Coran

Table des matières

1

Introduction : Jésus dans le Coran. ................................................................................................... 3

2

Jésus est la Parole de Dieu. .............................................................................................................. 7

3

4

2.1

Sourate 3 : la famille de 'IMRAN, verset 44 : ......................................................................................... 7

2.2

Sourate 4 : LES FEMMES (An NISSA), verset 171 : .................................................................................. 8

2.3

Jean Baptiste et la venue de Jésus, Parole de Dieu : .............................................................................. 9

Jésus est l’Esprit de Dieu incarné en Marie. .................................................................................... 11 3.1

Sourate AT-TAHRIM, verset 11 : ......................................................................................................... 11

3.2

Sourate AL-ANBIYA, Verset 91 : .......................................................................................................... 11

Jésus, Fils de Dieu au sens spirituel. ............................................................................................... 12 4.1

Jésus investi du Saint-Esprit................................................................................................................ 12

4.2

Conclusion : le Coran et la nature divine de Jésus. ............................................................................... 13

5

Convergence avec l’Évangile et l’Ancien Testament. ...................................................................... 15

6

Jésus pur de tout péché et de toute atteinte de de Satan. .............................................................. 16

7

8

9

6.1

Jésus préservé de toute atteinte de Satan........................................................................................... 16

6.2

Jésus est pur de tout péché : .............................................................................................................. 18

6.3

Conclusion : Jésus et Mahomet dans le Coran. .................................................................................... 19

Mahomet demande pardon pour ses péchés. ................................................................................. 20 7.1

La colère de Dieu contre Mahomet qui a pratiqué la torture :.............................................................. 20

7.2

Les versets où Mahomet demande pardon pour ses péchés. ............................................................... 21

7.3

Dans le Coran, Mahomet était égaré et doit être guidé : ..................................................................... 23

7.4

Mahomet et l’épisode des versets sataniques : ................................................................................... 24

Les miracles de Jésus-Christ dans le Coran. .................................................................................... 26 8.1

Le pouvoir de donner la vie et de ressusciter des morts. ..................................................................... 26

8.2

Les pouvoirs divins que le Coran reconnait à Jésus. ............................................................................. 27

8.3

Conclusion : les miracles de Jésus confirment sa nature divine. ........................................................... 28

La trinité et la filiation divine de Jésus-Christ. ................................................................................ 29 9.1

Incompréhension de l’islam sur « Jésus Fils de Dieu ». ........................................................................ 29

9.2

Pour l’islam, la Trinité c’est : Dieu le Père, Jésus et Marie. ................................................................... 31

10 La mort de Jésus sur la croix et sa résurrection selon le Coran. ....................................................... 34 10.1

La mort et la résurrection de Jésus selon le début du Coran. ............................................................... 34

1

10.2

Le Coran nie la mort sur la croix et la résurrection de Jésus. ................................................................ 35

10.3

La « malédiction réciproque » pour nier la divinité de Jésus. ............................................................... 38

11 Les exégètes musulmans : « Le Messie Parole de Dieu ». ................................................................ 41 11.1

La Parole de Dieu signifie la bonne nouvelle envoyée à Marie. ............................................................ 41

11.2

La Parole de Dieu signifie que Dieu a créé Jésus par sa Parole.............................................................. 42

11.3

Jésus est la Parole de Dieu dans les versets « équivoques »................................................................. 44

12 Conclusion..................................................................................................................................... 45

2

1

Introduction : Jésus dans le Coran.

Pour tous les musulmans qui ont appris le Coran depuis leur plus tendre enfance, les versets parlant de Jésus restent inoubliables et font de Jésus une figure très marquante de l’islam. Ces versets frappent le lecteur par leur style et leur beauté. Quand on avance dans les études coraniques et passent de la mémorisation à l’exégèse, on est frappé par la signification de ces versets. Le sens littéral de ces versets ne laisse aucun doute sur la place centrale qu’occupe Jésus dans la théologie musulmane. On découvre également que la figure de Jésus dans le Coran pose un problème fondamental pour l’islam. Ce problème est d’ordre théologique, parce qu’il pose la question de l’Unicité du Divin à cause des Attributs divins que possédait Jésus. En principe, ces attributs ne devraient appartenir qu’à Dieu seul. Ce problème concerne les attributs aussi importants que la Parole ou l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint, la Miséricorde divine, le pouvoir créateur qui consiste à donner la vie et la résurrection des morts. Mais la centralité de Jésus dans le Coran est liée aussi à sa mort sur la croix, à son élévation auprès de Dieu (était-il vivant, « endormi » ou « mort » durant cette élévation ?), et à sa résurrection d’entre les morts. L’analyse de la révélation coranique ne laisse aucun doute : Jésus dans le Coran, est le seul et unique Envoyé qui possède des Attributs qui ne relèvent que de Dieu. À cela s’ajoute la Sainteté, puisque le Coran affirme que Jésus est le seul être qui n’a jamais commis le moindre péché. Il reste également le seul, avec sa mère Marie, à être préservé de toute atteinte de Satan. Ces questions ont posé des problèmes insurmontables pour des générations de musulmans. Les réponses du Coran à ces questions, sont totalement insuffisantes et laissent perplexe. Quand on lit ces versets sur les chrétiens qui croient en Jésus-Christ, on pense que le Coran soutient et reprend la foi chrétienne : Sourate 3 : AL-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 55 : (Rappelle-toi) quand Dieu dit : "Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre. Je t'élèverai jusqu’à Moi. Je te purifierai de ceux qui n'ont pas cru (en toi) et Je mettrai ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas, jusqu'au Jour du Jugement dernier. Sourate 57 : AL-HADID (LE FER), verset 27 : Nous (c’est Dieu qui parle en utilisant le Nous de majesté) avons fait suivre Nos messagers de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'Évangile, et mis dans les cœurs de ceux qui le suivent douceur et mansuétude. On se retrouve dans l’incompréhension totale par le changement d’attitude envers le christianisme dans les derniers versets, quand Mahomet décide de combattre les chrétiens : Sourate 9 : AT-TAWBAH (LE DÉSAVEU), verset 29-30 : 3

Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité (l’islam), parmi ceux qui ont reçu le Livre (les juifs et les chrétiens), jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après s'être humiliés… Les Chrétiens disent : “Le Christ est fils de Dieu”. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Que Dieu les anéantisse ! Ce verset ordonne de combattre les juifs et les chrétiens jusqu’à ce qu’ils acceptent l’occupation de leur pays par les musulmans et qu’ils se soumettent aux lois de l’islam. Ces lois instaurent la « Jizya » (la capitation) et une citoyenneté de second ordre pour les chrétiens et les juifs. Ce verset est appelé « verset de la dhimitude ». On réalise l’évolution du Coran vis-à-vis des chrétiens, en comparant les versets de la première partie de la prédication de Mahomet, et ceux de la dernière partie. Après avoir montré à quel point cette évolution négative du Coran envers les chrétiens, interpelle l’étudiant musulman dans les écoles coraniques, on revient sur la question fondamentale de la figure de Jésus et la manière dont elle est présentée dans les versets coraniques. Sur ce sujet, on constate une immense différence entre les affirmations du Coran, selon qu’elles correspondent à la première ou à la dernière période de la prédication de Mahomet. L’immense majorité des exégètes musulmans et des Ulémas, pourtant si prolifiques sur les autres sujets, semblent ressentir un malaise et une retenue quand ils abordent la figure de Jésus. Ils donnent l’impression de rester sur la réserve, ne sachant que dire devant ces questions fondamentales concernant les versets du Coran qui parlent des attributs divins conférés à JésusChrist. Et pourtant, ces questions sont d’une importance théologique immense : elles concernent la nature de Dieu, Ses attributs et la manière dont Il se manifeste à sa création. Il n’y a aucun doute sur ce point : le Coran affirme que Jésus possède des attributs qui par définition n’appartiennent qu’à Dieu seul. Et le Coran exprime cela en utilisant des termes très forts comme « Kalimatou Allah » ou « Ruhe Allah ». Dans l’épisode de la création d’oiseaux que le Coran reprend de l’évangile apocryphe de l’enfance, Jésus s’exprime ainsi : « Inni Akhlouqou lakoume mini Attini » (Je créerai pour vous à partir de l’argile…), le terme « Akhlouqou » est tellement fort, puisqu’il signifie l’acte de création, que les traducteurs se retrouvent mal à l’aise et traduisent ce verset ainsi : « je formerai pour vous … », alors que la traduction exacte devrait être : « je créerai pour vous… ». Si on suit la traduction littérale, on devrait le traduire ainsi : « Je suis celui qui va créer pour vous… » Cette situation plonge tous les musulmans qui apprennent et comprennent le Coran, dans un questionnement sans fin. Ce questionnement touche ce qu’il y a de plus profond dans leur foi : comment expliquer le silence des exégètes et des Ulémas sur ces questions qui relève du divin puisqu’il concerne la Divinité elle-même ? Où trouver des réponses ? Finalement ces musulmans répondent à ce silence par leur propre silence. Ils n’osent plus en parler, en dehors des discussions avec quelques intimes. Ils sont convaincus qu’il faut à tout prix éviter la divulgation de ces questions au grand public : l’effet leur semble ravageur. Mais aujourd’hui, à l’heure de l’information mondialisée et d’Internet, il n’est plus possible de garder le silence. Il faut avoir le courage de poser les questions et d’ouvrir le débat. Il faut le faire non seulement à l’intérieur du monde musulman, mais aussi dans le cadre du dialogue inter-religieux avec les autres communautés religieuses, en particulier avec le monde chrétien. Dans ce qui suit, on commencera par l’Attribut divin le plus important : la Parole de Dieu. 4

On soulignera ce point particulièrement important : le Coran donne à Jésus une place à part, en le considérant comme la Parole et l’Esprit de Dieu. Il en résulte un problème fondamental pour l’islam : d’un côté, l’islam affirme qu’on ne peut séparer Dieu de ses attributs : la Parole, l’Esprit, la Lumière, la Miséricorde divine... Et d’un autre côté, il considère que Jésus possède ces attributs. Le Coran rappelle également que c’est par Sa Parole que Dieu a créé l’Univers, les animaux et l’Homme. Il est alors tout à fait logique que Jésus, en tant que Parole, Esprit et Miséricorde de Dieu, ne peut avoir seulement une nature humaine. Il n’est pas un mortel comme les autres. Ses attributs divins, son élévation auprès de Dieu, le fait qu’il est toujours vivant à la droite de Dieu et reviendra à la fin des temps, sont reconnus par le Coran et les Hadiths (paroles) de Mahomet comme une vérité absolue. Et pourtant le Coran refuse avec force d’en tirer les conséquences logiques en reconnaissant la nature divine à Jésus. Et dans la dernière partie médinoise du Coran, Mahomet va encore plus loin et revient sur l’ensemble de ses paroles concernant Jésus, quand il occupe l’oasis chrétienne de Najran. A cette occasion, Mahomet annonce des versets, qui sont en contradiction totale avec les versets précédents, puisqu’ils les abrogent entièrement et remettent en cause la cohérence même du Coran : (Sourate, Versets 59-61) : « Pour Allah, Jésus est comme Adam qu'Il créa de poussière, puis Il lui dit “Sois” : et il fut. La vérité vient de ton Seigneur. Ne sois donc pas du nombre des sceptiques. A ceux qui te contredisent à son propos, maintenant que tu en es bien informé, tu n'as qu'à dire : “Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres, puis proférons exécration réciproque en appelant la malédiction d'Allah sur les menteurs. » Ainsi Allah ordonne à Mahomet de recourir à la malédiction réciproque (ordalie), et d’aller jusqu’à l’exécration des chrétiens, pour qu’ils renoncent à leur foi en la divinité du Christ. Mahomet s’est présenté à cette séance particulièrement choquante de la « Mubahala ». Les chrétiens de Najran ne se sont pas présentés à ce rendez-vous : comment auraient-ils participé à la « malédiction réciproque » sans renier leur foi et les paroles du Christ dans l’Évangile : « bénissez ceux qui vous maudissent » ? Mais ce rejet de la nature divine de Jésus ne résout pas le problème : les textes considérant Jésus comme la Parole et l’Esprit de Dieu, figurent toujours dans le Coran. Comment passer de la première partie du Coran, qui considère Jésus comme La Parole de Dieu, aux versets où Mahomet, à la fin de sa vie, remet en cause ce qu’il affirmait être des révélations divines fondamentales, énoncées pour l’éternité ? Ces incohérences soulèvent de grandes difficultés d’ordre théologique dans l’islam et génèrent un questionnement sans fin chez tous les musulmans qui ont suivi la formation coranique. Ces questions sont très mal connues du grand public musulman, parce qu’elles sont très sensibles. Un débat ouvert et transparent sur ce sujet risque d’avoir un effet majeur dans le monde musulman. Dans ce qui suit, nous allons analyser ces textes coraniques, à partir de leur signification exacte en arabe : cela permettra d’éclairer cet aspect souvent méconnu de l’islam. 5

Notes préalables : pour faciliter la lecture de ce document, pour les personnes qui ne connaissent pas la terminologie utilisée dans le Coran, on donnera ces quelques précisions : 

Dans l’islam, le Coran représente la « Parole incréée, éternelle et inaltérable de Dieu.»



Dans la langue arabe, le terme Allah signifie Dieu. Ainsi, dans les traductions des versets coraniques, on peut utiliser indifféremment « Dieu » ou « Allah ». Ces deux traductions ont exactement le même sens et désignent le Dieu du Coran et de l’Islam.



Dans les versets coraniques qui sont cités dans ce document, c’est Dieu qui parle à Mahomet. Pour cela, Dieu utilise le pronom personnel « Je » au singulier (exemple : « Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez ») et parfois le « Nous » de majesté : « Nous y insufflâmes en Marie de Notre Esprit ».



Dans ce document, il est fait aussi référence à La Bible, en particulier aux Évangiles. Cela est tout à fait compatible avec le texte coranique, puisque Dieu lui-même demande à Mahomet de se référer aux Ecritures révélées avant lui. Dans la Sourate 10 : YUNUS (JONAS), versets 93-94, on lit ce commandement fait à Mahomet : «Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre (La Torah et les Évangiles) révélé avant toi. La vérité certes t'est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent. Et ne sois point de ceux qui traitent de mensonge les versets d'Allah. Tu serais alors du nombre des perdants. » On citera également ce verset de la Sourate 5 (AL-MA-IDAH-LA TABLE SERVIE), verset 45-46 : « Et Nous avons envoyé après eux Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui. Et Nous lui avons donné l'Évangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui, et un guide et une exhortation pour les pieux.»

6

2

Jésus est la Parole de Dieu.

Dans le Coran, on peut citer ces versets où Jésus est qualifié de Parole de Dieu.

2.1

Sourate 3 : la famille de 'IMRAN, verset 44 :

«Rappelle-toi, quand les Anges dirent : « Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce la bonne nouvelle : une Parole (Verbe) issu (émanant) de Lui : son nom sera, le Messie Jésus, fils de Marie, illustre (auréolé de gloire) dans ce monde et dans l'au-delà, et il sera parmi les rapprochés d'Allah.» Le Coran est très précis : Jésus n’a pas été créé par la Parole (ou le Verbe) de Dieu, mais il est luimême cette Parole. Pour le reste de la création, le Coran précise (S19, V 35) : « Quand Allah décide d'une chose, Il lui dit : “ Sois !“ Et elle est »). Ce verset souligne que l’ensemble de ce qui existe, de l’Univers jusqu’à l’être humain en passant par le plus petit animal, a été créé par la Parole de Dieu. Et cela implique que la Parole de Dieu est incréée, puisqu’elle fait partie intégrante de Dieu. Cette Parole est par nature éternelle, puisqu’elle a existé avant la création du monde. Pour préciser la signification de la formule créatrice, « Koune Fa Yakoune », le terme « Koune » (Sois !) est lui-même la Parole de Dieu. Par définition il appartient au divin puisqu’il est La Parole créatrice. La suite « Fa Yakoune » se traduit : « Et il (le créé) est ». Il est donc la conséquence de la Parole de Dieu et se manifeste par la créature ainsi créée. Elle concerne donc l’ensemble de ce de la création : l’Univers matériel et les êtres vivants. Mais elle ne s’applique pas à Jésus. Jésus est lui-même la Parole de Dieu, il a donc cette capacité de prononcer « Koune » et de donner la vie à la créature. Il n’y a donc aucun doute : dans ce verset, Jésus n’a pas été créé par la Parole de Dieu, mais il est la Parole de Dieu : « une Parole émanant de Dieu » et le nom de cette Parole sera « le Messie Jésus ». Cette constatation est fondamentale : en tant que Parole de Dieu, Jésus est lui-même un attribut de Dieu : et on ne peut séparer Dieu de ses Attributs qui sont divins par définition. Il est donc logique que Jésus est de nature divine, selon la signification littérale de ce verset du Coran. Dans l’Evangile de Jean, on comprend toute la signification du mot « Parole » ou « Verbe » : 7

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle ; et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue… Et la Parole est devenue chair, et elle a habité parmi nous et nous avons contemplé sa gloire, pleine de grâce et de vérité. » (Évangile de Jean, 1 : 1-12) Ces versets montrent que l’Evangile de Jean fait preuve de cohérence en tirant les conséquences logiques du principe fondamental : « Jésus est la Parole de Dieu ». On notera que l’Evangile en arabe utilise exactement le même terme que le Coran : Al Kalimatou. Par ailleurs, l’islam affirme avec force que Jésus est la Parole de Dieu incarnée en Marie. Mais, contrairement à l’évangile, l’islam n’ose pas en tirer les conséquences logiques de cette nature intrinsèquement divine de Jésus. En effet, on ne peut dissocier Dieu de sa Parole. Cette Parole est par définition incréée, éternelle et c’est par Elle que toute la création a été faite. Et l’islam refuse avec force cette conclusion logique. Ce manque de cohérence va poser des problèmes théologiques insurmontables aux théologiens musulmans. On retrouve clairement ces problèmes dans l’exégèse du Coran : les exégètes qui font autorité depuis les premiers siècles de l’islam (Tabarri, Qourtoubi, Ibn Khathir etc…) n’arrivent pas à trouver une réponse cohérente et unanime à cette question fondamentale : comment nier la nature divine de Jésus, tout en affirmant qu’il est la Parole de Dieu ? Leurs explications sont laborieuses et traduisent une forme de manque de conviction. Pour continuer dans les références coraniques, on peut citer un deuxième verset qui affirme que Jésus est la Parole de Dieu :

2.2

Sourate 4 : LES FEMMES (An NISSA), verset 171 :

« Ô gens du Livre (Chrétiens), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites sur Dieu que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, est l’envoyé de Dieu, Sa Parole qu'Il envoya à Marie, et un Esprit émanant de Lui… » On constate que ce verset, tout en demandant aux chrétiens de ne pas exagérer dans ce qu’ils disent sur Dieu, confirme en fait que Jésus est la Parole de Dieu. On est en présence d’un grand malaise dans l’islam: on a l’impression que le Coran n’arrive pas à mesurer toutes les conséquences de ses propres affirmations.

8

2.3

Jean Baptiste et la venue de Jésus, Parole de Dieu :

Enfin, dans ce chapitre consacré à Jésus qualifié de Parole de Dieu, on citera également le verset où Jean le Baptiste confirme la venue de Jésus en tant que Parole de Dieu :

(Sourate 3 : ALI-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 39) : «Alors, les Anges l'appelèrent pendant qu’il priait dans le Sanctuaire : "Voilà qu'Allah t'annonce la naissance de Yahya (Jean le Baptiste), confirmateur de la Parole (Verbe) émanant de Dieu (Jésus le Messie). »

Dans ce verset, Jean le Baptiste (Yahya) est appelé le "confirmateur" de la Parole de Dieu envoyée à Marie. Dans l’Evangile de Jean, on retrouve le même témoignage de la venue de Jésus par Jean le Baptiste : « Il parut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean. Il vint pour être témoin, pour rendre témoignage à la lumière. Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. C'était là la véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde. (…) Jean rend témoignage de lui en disant : C'est celui dont j'ai dit : Celui qui vient après moi m'a précédé, car il était avant moi. Et, de sa plénitude, nous avons tous reçu, et grâce pour grâce. (…) Le lendemain, il voit Jésus venant à lui, et il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. C'est celui dont j'ai dit : Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi. Et moi je ne le connaissais pas ; mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d'eau. Et Jean rendit témoignage en disant : J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Et moi je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit : Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui qui baptise de l'Esprit-Saint. » (Évangile de Jean 1 :7-33)

Pour finir ce chapitre sur Jésus reconnu comme Parole de Dieu dans le Coran, on peut regarder l’excellente analyse donnée par Rachid sur le site d’Al Hayat TV :

9

. Sites Al Hayat TV ou IslamExplained. Emission « Question courante » (Sou Ale Djari) http://islamexplained.com/UVG_0_ar/UVG_video_player_0_ar/TabId/89/VideoId/930/276----.aspx

10

3

Jésus est l’Esprit de Dieu incarné en Marie.

Si Jésus est le seul parmi tous les prophétes et envoyés de Dieu (Abraham, Moïse, Mahomet…), à être qualifié dans le Coran de Parole de Dieu, il est également considéré comme l’Esprit de Dieu. Dans les deux versets ci-dessous, le Coran parle de Jésus comme étant l’Esprit de Dieu, insufflé en Marie.

3.1

Sourate AT-TAHRIM, verset 11 :

(Sourate 66 : AT-TAHRIM (L’INTERDICTION), verset 11) : « De même, Marie, la fille d'Imran qui avait préservé sa virginité ; Nous y insufflâmes (en elle) de Notre Esprit. Elle avait déclaré véridiques les paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres : elle fut parmi les dévoués. »

3.2

Sourate AL-ANBIYA, Verset 91 :

Sourate 21 : AL-ANBIYA (LES PROPHÈTES), Verset 91 : « Et la vierge Marie qui avait préservé sa chasteté ! Nous insufflâmes en elle de Notre Esprit et fîmes d'elle ainsi que de son fils, un Signe miraculeux pour l'univers.» La conséquence logique de ces versets est claire : le Coran reconnait que Jésus est Fils de Dieu, selon la filiation spirituelle.

11

4

Jésus, Fils de Dieu au sens spirituel.

Ainsi, à travers ces deux versets, le Coran souligne que Jésus est lui-même l’Esprit de Dieu. Et c’est en tant qu’Esprit de Dieu qu’il a été insufflé en Marie pour s’y incarner en son sein. On constate ainsi une différence fondamentale avec la création d’Adam, qui a été fait d’argile, et Dieu y a insufflé de son Esprit pour qu’il prenne vie. Adam n’était pas l’Esprit de Dieu, mais il a été formé à partir de l’argile. Et Dieu a insufflé de son Esprit dans cette argile pour qu’Adam devienne vivant. Alors que Jésus est lui-même l’Esprit de Dieu qui a été insufflé en Marie. L’Esprit de Dieu n’a pas été insufflé en Jésus pour lui donner vie, mais en Marie pour s’y incarner en tant qu’être humain. En conséquence, le texte coranique est explicite : l’Esprit de Dieu a été insufflé en la Vierge Marie. Ainsi, Jésus était lui-même cet Esprit de Dieu, qui a été insufflé en Marie, pour s’y incarne sous sa forme humaine. De cette manière, il apparait clairement que le Coran admet la filiation divine de Jésus, au sens spirituel de terme, en non au sens biologique. Toute personne connaissant le Coran, peut constater la grande proximité de ces versets avec l’Evangile confirmant que Jésus est né de la Vierge Marie par l’action du Saint-Esprit. Ainsi qu'il est dit dans l'Evangile de Matthieu (1:18) : « Avant leur union (Joseph le Charpentier et Marie) elle se trouva enceinte (par l'action) du Saint-Esprit ». Dans l’Evangile de Luc il est précisé que la bonne nouvelle de la naissance d'un saint garçon a été faite à Marie qui pensa : « Comment cela se produirait il, puisque je ne connais pas d'homme ? L'ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. » (Luc 1:35). Le Coran ne laisse donc aucun doute : Jésus est l’Esprit de Dieu insufflé en Marie, contrairement aux autres Prophètes ou Envoyés de Dieu (Abraham, Moïse, Muhammad) qui n’étaient que des êtres humains, mortels et par conséquent pécheurs, puisque le péché fait partie intégrante de toute la descendance d’Adam. En conséquence, le Coran admet que Jésus est Fils de Dieu au sens spirituel du terme. L’islam reconnait ainsi la filiation divine de Jésus : il est l’Esprit de Dieu qui s’est incarné en Marie.

4.1

Jésus investi du Saint-Esprit.

Il faudrait également rappeler le fait qu’à trois reprises, le Coran parle du Saint-Esprit au sujet de Jésus. Dans trois versets, le Coran affirme que Jésus était investi, soutenu et renforcé par le Saint Esprit. Là aussi, cela pose un problème insurmontable aux théologiens musulmans, puisque le Saint Esprit signifie littéralement un Attribut de Dieu et ne peut pas être dissocié de Dieu. Les exégèses et Ulémas musulmans considèrent que les expressions « Esprit de Dieu » et « Esprit Saint » désignent l’ange Gabriel. Mais cela entraîne une confusion dans la signification littérale du texte coranique. En effet, c’est Jésus lui-même qui est considéré comme Esprit de Dieu. Il ne peut donc y avoir de confusion avec l’ange Gabriel. Les trois versets du Coran (S2, V87), (S5, V110), (S2, V253) précisent que Jésus est investi de Saint Esprit : Sourate 2 : Al-BAQARAH (LA VACHE), Verset 253 :

12

« Parmi ces messagers, Nous avons favorisé certains par rapport à d'autres. Il en est à qui Allah a parlé ; et Il en a élevé d'autres en grade. A Jésus fils de Marie Nous avons apporté les preuves, et Nous l'avons fortifié par le Saint-Esprit. » Cela signifie que Jésus a été investi de l’Esprit Saint d’une manière continue durant toute sa vie terrestre. Cette affirmation exclut l’interprétation qui considère ce Saint Esprit Saint est l’ange Gabriel lui-même. Le Coran souligne ainsi la différence qui existe entre Jésus et les autres messagers de Dieu.

4.2

Conclusion : le Coran et la nature divine de Jésus.

Il est important de noter que le Coran désigne Jésus et lui seul, comme Parole, Esprit de Dieu et investi du Saint Esprit. Cette constatation prend en compte le fait que ces expressions désignent des Attributs relevant de la divinité et d’elle seule. La conséquence logique ne peut pas être occultée : le Coran affirme sans la moindre ambiguïté, que Jésus possédait ces Attributs divins. On peut même dire que littéralement, Jésus était lui-même ces Attributs de Dieu. Et comme il est impossible de dissocier Dieu de ses Attributs, on ne peut qu’arriver à cette conclusion qui pose d’immenses problèmes aux théologiens musulmans : le Coran confirme la Nature divine de Jésus-Christ. Si on veut se référer aux paroles de Mahomet pour espérer obtenir une réponse à ces nombreuses questions sur la nature de l’Esprit, on est confronté à ce verset du Coran :

Sourate 17 : AL-ISRA (LE VOYAGE NOCTURNE), verset 85 : «Et ils t'interrogent au sujet de l'esprit, - Dis : “ l'esprit relève de l'Ordre de mon Seigneur”. Et on ne vous a donné que peu de connaissance.» Ainsi, Mahomet, après avoir constaté qu’il n’était qu’un être humain mortel (« Ma anna illa Bashar »), affirme qu’il n’a reçu que des connaissances insuffisantes sur l’esprit en général et l’Esprit de Dieu en particulier. Mahomet est donc très loin d’être comme Jésus, qui était lui-même l’Esprit de Dieu. Jésus dispose ainsi d’une connaissance qui n’est pas accordée à Mahomet : 13

Un autre élément vient compliquer la compréhension du Coran : en arabe, le terme « Ar Ruh » est traduit dans le contexte du verset (S17, V85) par « âme ». Autrement dit, les exégèses et traducteurs musulmans ne donnent pas la même signification au terme arabe « Ar Ruh », selon qu’il est « Ruh Allah » (Esprit de Dieu), « Ruh Al Qudussi » (Esprit Saint) où il signifie bien l’Esprit, alors qu’ils lui donnent la signification d’âme dans le verset (S17, V85). En fait, l’âme (An Nafs en arabe) représente en principe ce qui anime le corps physique (respiration, circulation du sang …), alors que l’esprit (Ar Ruh) semble plus correspondre à la source de la pensée, de la réflexion ou de l’amour qu’on éprouve pour son prochain ou pour Dieu.

14

5

Convergence avec l’Évangile et l’Ancien Testament.

Pour résumer cette première partie, on peut donner comme conclusion ces quelques précisions. Si la parole représente pour les hommes un moyen de communication, il en va tout autrement de la Parole de Dieu. Le Dieu qui ne peut être vu par les êtres humains, se révèle dans Jésus, Sa Parole qu'Il envoya dans le monde : « Sa Parole (Son Verbe) qu'il a envoyée à Marie, un Esprit émanant de lui... » (Sourate An-Nisa' verset 171). Par ailleurs, on peut constater en lisant le Coran et la Bible, que c'est par Sa Parole que Dieu a créé tout ce qui existe. La Parole de Dieu est la source de toute création. Dieu, par Sa Parole, créa le ciel, la terre et l’ensemble de ce qui existe, y compris les êtres humains. Dans le Coran, on peut lire : «Lorsqu'Il décide (de créer) une chose, Il dit : Sois, et elle est (créée)». (Sourate 2:117). Et cela rejoint ce qu’on peut lire dans la Bible – Ancien Testament : «Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut... » (Genèse 1 : 4). Jésus est donc la Parole créatrice, puisque Dieu ne peut être dissocié de Sa Parole, ce qui expliquerait pourquoi Jésus déclara : « Moi et le Père nous sommes un » (Évangile de Jean 10 : 30). Jésus est donc bien la Parole de Dieu faite chair comme l'affirmait l’apôtre Jean, qui apporte ainsi l’explication la plus complète et la plus cohérente : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. (...) Et la Parole est devenue chair, et elle a habité parmi nous et nous avons contemplé sa gloire, pleine de grâce et de vérité. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. » (Évangile de Jean 1 : 1-13) Jésus est le Fils de Dieu, selon la filiation spirituelle et non biologique. Et sur ce point, le Coran admet cette filiation spirituelle puisque Jésus est lui-même l’Esprit de Dieu qui a été insufflé en Marie, pour s’incarner en tant qu’être humain. De plus, L’Evangile souligne que Jésus a reçu la plénitude de l’Esprit de Dieu. C’est lui qui a le pouvoir d’assure le salut à tout homme qui croit en lui. Et Jean-Baptiste témoigne : «J’ai vu l’Esprit, tel une colombe, descendre du ciel et demeurer sur lui. Et je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est lui qui m’a dit : “Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint.» (Évangile de Jean 1 : 32-33) En conclusion, on ne peut que constater l’utilisation par le Coran des expressions « Parole de Dieu » et « Esprit de Dieu ». Et quelle que soit l’analyse du texte coranique, ces expressions ne peuvent avoir aucun autre sens que celui d’Attributs de Dieu. Ce qui confirme la nature divine de JésusChrist, puisqu’il partage les mêmes Attributs que Dieu. On comprend bien le problème théologique central posé par Jésus à l’islam et au Dogme musulman. Pendant des siècles, les Ulémas et les exégètes ont cherché à trouver une position commune, mais se sont retrouvés devant des problèmes insurmontables. La question se complique encore si on prend en compte les autres points concernant Jésus dans le Coran et l’islam : 15



Jésus est pur de tout péché et Satan ne peut avoir aucune emprise du lui.



Jésus est celui qui ressuscite les morts. Il est également celui qui crée et donne la vie.



Signe et Miséricorde divine, Jésus connait l’inconnaissable « Ya’lamou Al Ghayb »



La mort et l’élévation de Jésus à Dieu.

6

Jésus pur de tout péché et de toute atteinte de de Satan.

En analysant l’ensemble des quatre points précisés ci-dessus, on constate que Jésus se distingue du reste de l’humanité puisqu’il est le seul à disposer de ces attributs divins. Pour le Coran, il en est de même des miracles réalisés par Jésus. Comme les autres éléments qui ont été présentés dans les chapitres précédents, il s’agit là d’une caractéristique qui ne concerne que le Christ. Mais l’islam va encore plus loin. Dans le Coran comme dans les Hadiths, il confirme cet autre point fondamental : Jésus est pur de tout péché et de toute atteinte de Satan.

6.1

Jésus préservé de toute atteinte de Satan.

Le Coran précise que Jésus et Marie ont été préservés par Dieu de toute atteinte de Satan :

Sourate 3 : AL-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 35 :

« (Rappelle-toi) quand la (mère de Marie), femme d'Imrane dit : “Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon sein. Accepte-le donc, de moi... Puis, lorsqu'elle en eut accouché (de Marie), elle dit : “Seigneur, voilà que 16

j'ai accouché d'une fille” ; “je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance (Jésus Christ), sous Ta protection contre Satan, le banni”. Son Seigneur l'agréa alors du bon agrément.» Le Coran donne ici la confirmation que Jésus est irréprochable, innocent et pur de tout péché. Avant sa naissance, il a été déclaré que Jésus qui devait naître par l'intervention du Saint Esprit, vivrait toujours de manière sainte, sans commettre aucun péché. Il n'aurait pas besoin de purifier son cœur, car il sera lui-même la personnification de la sainteté. Le Fils de Marie n'a pas seulement entendu la Parole de Dieu ; Il était lui-même cette Parole. Il ne pouvait y avoir de différence entre ses actions et ses paroles. Il est resté irréprochable et sans péché. Le Coran atteste plusieurs fois que certains prophètes ont commis des péchés, à l'exception de Christ, qui a toujours vécu de manière irréprochable et dans la pureté. L'Esprit de Dieu est venu habiter en lui, dès sa naissance, en parfaite sainteté. Et même quand Jésus s’est présenté à nous sous sa forme humaine, il n'est pas tombé dans la tentation, car Satan n’avait pas de prise sur lui puisqu’il était l'incarnation de la Parole de Dieu. En plus du Coran, de nombreux récits de la tradition musulmane consacrés à Jésus insistent beaucoup sur sa pureté, comme ces célèbres hadîth rapportés par Bukhârî et Muslim: « Aucun être humain ne vient au monde sans être touché par Satan au moment de la naissance, et à ce moment il se met à pleurer bruyamment, sauf Jésus et la Vierge Marie, parce que dans le Coran, il est dit « je la place, ainsi que sa descendance (Jésus Christ), sous Ta protection contre le Diable, le banni ». « Lorsque chaque être humain naît, Satan touche de ses deux doigts les deux côtés de son corps, sauf Jésus, fils de Marie, que Satan n’a pas réussi à toucher, n’effleurant que le placenta. » http://hadith.al-islam.com/Page.aspx?pageid=192&BookID=24&TOCID=2072

17

6.2

Jésus est pur de tout péché :

(Sourate 19 : MARYAM (MARIE), verset 16) : « Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l'Orient. Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit, qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait. Elle dit : “Je me réfugie contre toi auprès du Tout Miséricordieux. Si tu es pieux, [ne m'approche point]. Il dit : “Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d'un fils pur”. Elle dit : “Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m'a touchée, et je ne suis pas prostituée ? ” Il dit : “Ainsi sera-t-il ! Cela M'est facile, a dit ton Seigneur ! Et Nous ferons de lui un Signe prodigieux pour les hommes, et une Miséricorde de Notre part. » Dans ce verset, on notera que Dieu fait le don d’un Fils pur. Donc, Il n’a pas créé Jésus au sein de Marie en lui disant « Soit et il fut ! » Jésus était vivant et Dieu en fit un don à Marie. Et la nature de ce nouveau-né est précisée d’une manière explicite dans ce verset du Coran : Jésus est pur, c’est-à-dire sans l’ombre de la moindre tache, du moindre péché ou de la moindre action condamnable. Il est important de de souligner que ce verset parle de ce que sera Jésus. C’est Dieu qui annonce que Jésus sera un Signe prodigieux pour les hommes et une Miséricorde Divine, puisqu’elle émane de Dieu. Un autre verset confirme que Jésus est un Signe divin : Sourate 23 : AL-MUMINUNE (LES CROYANTS), verset 49 :

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« Et Nous avions apporté le Livre à Moïse afin qu'ils y trouvent une guidance. Et Nous fîmes du fils de Marie, ainsi que de sa mère, un prodige (un Signe divin).» Ainsi le Coran précise que Jésus, est pur de toute tache. Il n’a commis aucune faute nécessitant le pardon de Dieu, Et dans sa vie terrestre, il constitue en lui-même un Signe divin miraculeux (« Ayatou Allah ») et une Miséricorde Divine pour l’humanité. Christ n'a pas reçu ce titre unique de la part des hommes, mais directement de Dieu. Il n'a pas reçu le titre de "Signe de Dieu" parce qu’il est parvenu à être diplômé d'une université prestigieuse, mais a porté ce titre éminent dès le tout premier jour de sa vie sur cette terre. Au contraire, les plus hauts rangs des musulmans chiites sont réservés pour des Ulémas ayant obtenu le titre d'Ayatollah, ce qui signifie également le « signe de Dieu ». Beaucoup de chiites ont insisté sur l'honneur qu'ils accordent à Khomeiny, parce qu'ils ne l'ont pas seulement appelé "Ayatollah" (le Signe de Dieu) mais également Ruhu Allah ("l'Esprit de Dieu"). Mais quelle différence entre Khomeiny et Christ ! Le fossé entre les deux est infranchissable. Christ a guéri des malades, a ressuscité des morts, a purifié des lépreux, a vaincu la mort, a nourri l'affamé, a réconforté l'affligé et a béni ses ennemis. Khomeiny, par contre, a lancé son peuple dans deux guerres désastreuses. Il a maudit toutes les personnes qu'il considérait comme des ennemis de l'Islam. On ne peut que constater : la différence est infinie entre Jésus-Christ « Signe divin » et l’ayatollah Khomeiny ! Même les érudits musulmans sunnites se sont sentis offensés par l'ayatollah Khomeiny quand il a permis à ses disciples de l'appeler "L'Esprit d'Allah" (Ruhu-Allah) ou "L'Esprit du Saint" (Ruhu Al Qudusi). Mahomet lui-même a refusé de porter ce titre. Des Oulémas sunnites de différents pays arabes rencontrés à Casablanca (Maroc) sont tombés d'accord pour condamner cette pratique de Khomeiny. Le Roi du Maroc Hassan II a déclaré publiquement : « Tant que Khomeiny n’interdit pas à ses disciples de l'appeler Ayatu-Allah, Ruhu-Allah ou Ruhu al-Qudusi (Saint-Esprit), il ne devrait plus être considéré comme un musulman. » Le Roi du Maroc a basé sa déclaration sur la preuve coranique qu'il existe seulement un seul être dans toute l'histoire du monde qui a le droit d'être appelé "L'Esprit de Dieu" et "Signe de Dieu": c’est Jésus, le Fils de Marie, parce qu'il est né du SaintEsprit. Ainsi, les sunnites ont clairement confessé que seul Jésus est né par le Saint-Esprit.

6.3

Conclusion : Jésus et Mahomet dans le Coran.

Après avoir souligné cette pureté et cette sainteté de Jésus, on notera la perplexité du musulman quand il lit dans le Coran que Mahomet a dû implorer le pardon de Dieu à plusieurs reprises. Ainsi, le Coran précise que Mahomet était un homme normal, né de deux parents. Il a vécu une vie naturelle et il a commis des péchés comme tous les êtres humains. Contrairement à Jésus Christ qui était l'incarnation de la parole de Dieu, vivant dans la pureté et la sainteté dès sa naissance, Mahomet a demandé à Dieu le pardon pour ses péchés. Il a imploré ce pardon à plusieurs reprises, ce qui constitue un grave sujet de questionnement aux musulmans qui apprennent et connaissent l’exégèse du Coran.

19

.

7

Mahomet demande pardon pour ses péchés.

Tous les musulmans qui connaissent la vie de Mahomet à travers les premiers historiens musulmans (Ibn Ishaq, Ibn Hisham, Tabarri, Al Waqudi…) savent qu’il a fait des razzias, des embuscades et des guerres. Ils savent également qu’il a pratiqué le pillage pour acquérir le butin. Mais on sait beaucoup moins qu’il a réduit de nombreuses femmes et enfants à l’esclavage, dans le cadre du butin permis par Allah (Al Anfal : al Ghanima et Al Fay’). Les femmes esclaves étaient considérées comme des concubines, par ceux-là même qui avaient tué leurs maris, et Mahomet, comme ses compagnons ou disciples, ont agi ainsi à maintes reprises. Ces pratiques sont explicitement décrites dans le Coran. Par ailleurs, Mahomet a exécuté beaucoup de captifs et a commandité des meurtres de femmes et d’hommes, à l’exemple de la poétesse Asma Bint Mirwan, qui été transpercée d’une épée alors qu’elle allaitait son bébé, et le poète Ka’b Ibn Al Ashraf, égorgé alors qu’il était très âgé. Et pour ces crimes, les meurtriers se présentaient en tant qu’amis des victimes : ainsi, l’islam permet le mensonge pour tromper l’ennemi (voir la Hadith : « Al Harbu Khida’ » : la guerre est faite de trahison). Mahomet a également donné également l’ordre de torturer ses victimes, à plusieurs reprises. Le Coran ne condamne pas ces actes ; mais pour d’autres péchés, Mahomet est obligé de demander pardon pour ses actes. On retrouve cela aussi bien dans le Coran que dans la biographie de Mahomet, telle qu’elle rapportée par les biographes du Prophète et les historiens musulmans des premiers siècles de l’islam.

7.1

La colère de Dieu contre Mahomet qui a pratiqué la torture :

Dans la biographie de Mahomet, on retrouve ce récit où la colère d’Allah se manifeste clairement contre Mahomet. On notera cependant que cette colère est provoquée non pas par la torture et les meurtres en eux-mêmes, mais à cause des brûlures infligées aux victimes, parce que l’utilisation du feu est réservée uniquement à Allah :

20

« Quand l’apôtre d’Allah eut coupé les pieds et les mains de ceux qui avaient volé ses chameaux et qu’il leur eut enlevé les yeux avec des clous chauffés au feu, ALLAH LE GRONDA et Il révéla ce verset : la punition de ceux qui font la guerre à Allah et à son apôtre et qui les affrontent avec toutes leurs forces pour semer la discorde sur la terre sera l’exécution ou la crucifixion. » (Récit d’Abu Zinad, Hadiths Abu Dawud Chapitre 38 - 4357) Ce hadith fait référence au verset du Coran suivant : Sourate 5 : AL-MA-IDAH (LA TABLE SERVIE), verset 33 :

« La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas ; et dans l'au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment. » On reste stupéfait de la violence de Mahomet, mais également de celle d’Allah, qui condamne Mahomet parce qu’il a utilisé le feu, alors que seul Allah utilise le feu de l’Enfer pour punir. Par contre, Allah ordonne à Mahomet de crucifier et de couper les mains et les jambes de ses ennemis. Mais ce n’est pas le seul exemple où Mahomet commet des actes qui sont condamnables. On trouve à trois reprises dans le Coran, des versets où Mahomet doit demander le pardon de Dieu pour ses fautes.

7.2

Les versets où Mahomet demande pardon pour ses péchés.

Dans le Coran, il y a trois versets qui font référence explicitement aux péchés de Mahomet. Le premier verset se trouve dans la Sourate Al Ghafir, Celui qui pardonne les péchés : Sourate 40 : GHAFIR (LE PARDONNEUR), verset 55 :

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«Endure donc, car la promesse d'Allah est vérité, implore le pardon pour ton péché et célèbre la gloire et la louange de ton Seigneur, soir et matin.» La deuxième référence se situe dans la Sourate s’intitulant Muhammad : Sourate 47 : MUHAMMAD, verset 19 :

«Sache donc qu'en vérité, il n'y a point de divinité à part Allah, et implore le pardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes. Dieu connaît vos activités (sur terre) et votre lieu de repos (dans l'au-delà). » On est étonné que Dieu non seulement demande à Mahomet d’implorer le pardon pour son péché, mais en plus il rappelle à Prophète qu’il connait ses activités ! La troisième référence dans le Coran parle à Mahomet de ses péchés passés et ceux qui vont advenir : on reste stupéfait par ce verset. La gêne dans le monde musulman est très grande : elle se traduit par refus de reconnaitre le fait que Mahomet implore le pardon de Dieu pour ses péchés. Les exégètes et Ulémas parlent d’ « erreurs mineurs » et pour les fautes, ils les imputent à la communauté de Mahomet dans son ensemble, en disant que les termes « tes péchés » doivent être compris par les « péchés de ta communauté ». Sourate 48 : AL-FATH (LA VICTOIRE ÉCLATANTE), versets 1-3 :

22

« En vérité Nous t'avons accordé une victoire éclatante, afin qu'Allah te pardonne tes péchés, passés et futurs, qu'Il parachève sur toi Son bienfait et te guide sur une voie droite ; et qu'Allah te donne un puissant secours.» Le Coran spécifie que Dieu doit guider Mahomet pour le ramener vers le droit chemin. Dans un autre verset, le Coran précise même que Mahomet était égaré.

7.3

Dans le Coran, Mahomet était égaré et doit être guidé :

Sourate 93 AD-DOUHA (LE JOUR MONTANT), Verset 7 :

«Et Il t’a trouvé égaré ? Alors Il t'a guidé (vers le droit chemin)». On ne peut que constater l’immense différence entre Mahomet qui ne connaissait pas le droit chemin, et Christ qui est lui-même le Chemin, la Vérité et la Vie. Un autre élément important qui frappe le musulman c’est le contraste saisissant entre Jésus préservé de toute atteinte de Satan, et Mahomet qui peut être trompé par le Diable. Le Coran affirme cet épisode fondamental et très grave sur le plan de crédibilité du message coranique : Mahomet était tombé sous l’emprise de Satan qui s’est fait passer pour l’Ange Gabriel. Le Diable a alors révélé des versets que Mahomet a récités devant une assistance importante, en les présentant comme des révélations divines. Ainsi, le diable n’avait aucune emprise sur Jésus, mais pouvait induire Mahomet dans l’erreur ! Le Coran affirme cela dans l’épisode des versets sataniques, confirmant le fait que Mahomet n’avait pas le pouvoir de discerner la différence entre les paroles de Dieu de celles qui étaient dictées par Satan. Ceci pose un problème très grave aux exégètes musulmans, puisqu’il n’y a pas de certitude sur la nature des paroles que Mahomet entendait.

23

7.4

Mahomet et l’épisode des versets sataniques :

Les versets sataniques sont peu connus du commun des musulmans, mais très connus des érudits. Chacun a en mémoire les ennuis de Salman Rushdie suite à la publication de son roman. Et pour cause ! Dans le Coran, l'un des éléments les plus importants relatifs aux fautes du fondateur de l'islam concerne ces versets sataniques. Ce fait engendra beaucoup de remous au début de l'islam. A propos de ces versets que le Satan a fait prononcer au Prophète (versets sataniques), Tabari, l’un des premiers historiens de l’islam, écrit dans Tarikh Ar Roussoul wal Moulouk, (Histoire des envoyés et des rois) page 880 : « Puisque le prophète de l'islam s'est aperçu du fait que la tribu des Qurayches (tribu mecquoise dont était issu Mahomet) est réticente à son égard et cela lui fut pénible à supporter, il souhaita que quelque chose vienne de la part Dieu pour les rapprocher à lui, lorsque cette idée a émergé dans son esprit, Dieu a révélé cette Sourate : « (Je prête Serment sur) l’étoile à son déclin, que votre ami ne s’est pas égaré. Il n'a pas été induit en erreur et ne prononce rien sous l’effet de la passion.» (Sourate 53, l'Etoile, versets 13). Et lorsqu'il arrive aux versets 19-20 sur les idoles que les Quraychites adoraient : «Que vous en semble [des divinités] Alat et Uzza, ainsi que Manat, cette troisième autre ?». (A ce moment) Satan lui fait dire que : «Ces idoles sont éminentes et leur intercession est affirmée.» Lorsque les Quraychites ont entendu la vénération de leurs dieux (par Muhammad), ils s'en sont réjouis et lorsque Muhammad est, dans son énonciation, arrivé au moment où il fallait se prosterner, il a fait la prosternation et les autres païens qui étaient dans la mosquée, contents de la vénération de leurs divinités païennes par Muhammad, en ont fait autant en se prosternant. Tout croyant ou renégat s’est prosternés... et quand les Quraychites sont sortis de la Mosquée, ils furent joyeux et disaient : « Muhammad a rappelé nos dieux en bons termes et les a traités d'éminents dont l'intercession est approuvée». Gabriel est venu quelques jours plus tard et a dit (au prophète d'islam) : «O Muhammad ! Qu'as-tu fait ? Tu as énoncé aux gens quelque chose que je n'avais pas apporté de la part de Dieu et tu as énoncé une parole que Dieu ne t'avait pas dite». Et le prophète d'islam s'est attristé et a eu peur de Dieu, mais l'honoré et glorieux Dieu fut miséricordieux avec lui et a envoyé un verset qui a allégé sa tâche et a dit : « Avant lui aussi, les prophètes avaient des souhaits et le Satan a fait venir leurs souhaits dans leur énonciation ». Ceci se reflète dans la sourate 22 (le Pèlerinage), verset 52 :

«Avant toi, nous n'avons chargé aucun envoyé ni apôtre, sans qu'au moment de leur énonciation le Satan n'y fasse des suggestions. Dieu abroge ce que le Satan a suggéré ». 24

Par ces quelques exemples, on constate que l’islam, à travers le Coran, son livre sacré considéré comme la Parole incréée, éternelle et inaltérable de Dieu, reconnaît que Mahomet n’est qu’un être humain et n’est pas préservé de Satan. Ainsi, Mahomet n’a aucune certitude que les paroles qu’il entend soient la Parole de Dieu. Cela pose des problèmes particulièrement difficiles aux Ulémas musulmans. Et cette situation est rendue encore plus difficile, par le fait que l’islam reconnait également le fait que Mahomet a commis des péchés graves et qu’il doit demander le pardon de Dieu. Que ce soit dans le Coran ou dans les Hadiths et biographies (Sirat) de Mahomet, tels qu’ils sont rapportés par les historiens musulmans qui font autorité (Ibn Ishaq, Tabarri, Ibn Hisham, Al Qurtubi, Bukhari, Muslim, Ibn Khathir…), il y a une unanimité sur cette question : Mahomet n’a pas la pureté et la sainteté de Jésus. Il est un être humain, avec ses péchés, ses fautes et ses limites humaines. Après ces considérations sur la personne de Jésus et celle de Mahomet, on peut aborder la suite : elle concernera la position de l’islam sur les miracles, la mort et la résurrection du Christ.

25

8

Les miracles de Jésus-Christ dans le Coran.

Quand on cite les miracles que le Coran reconnaît à Jésus-Christ, il est très important de noter que les termes utilisés pour décrire ces miracles, sont exactement les mêmes utilisés pour décrire les actes de Dieu lui-même. Par cette affirmation, on souligne, non pas les miracles en eux-mêmes, mais les termes utilisés par le Coran pour désigner les actes de Jésus. Ces termes sont employés pour décrire les actes de Dieu, et ne sont utilisés pour aucune autre personne humaine dans le Coran. Ces termes ne sont employés pour aucun autre prophète ou Envoyé de Dieu. Cela montre comment Jésus occupe une place unique dans le Coran, qui décrit Jésus comme ayant des pouvoirs que seul Dieu possède. Les exégètes musulmans sont conscients du problème théologique que pose l’utilisation de ces termes. Avant d’analyser les réponses difficiles qu’ils essayent de trouver pour contourner cette difficulté majeure, on commencera par citer les versets concernant les miracles de Jésus.

8.1

Le pouvoir de donner la vie et de ressusciter des morts.

Sourate 5 : AL-MA-IDAH (LA TABLE SERVIE), verset 110 :

26

Et quand Allah dira : "Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la Sagesse, la Thora et l'évangile ! Tu créais de l'argile comme une forme d'oiseau avec Ma permission ; puis tu soufflais dedans. Alors avec Ma permission, elle devenait oiseau vivant. Et tu guérissais par Ma permission, l'aveugle-né et le lépreux. Et avec Ma permission, tu ressuscitais les morts. Je te protégeais contre les Enfants d'Israël pendant que tu leur apportais les preuves. Mais ceux d'entre eux qui ne croyaient pas dirent : “Ceci n'est que de la magie évidente”. Sourate 3 : AL-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 47-48 :

Et (Allah) lui enseignera l'écriture, la sagesse, la Thora et l'évangile, et Il sera le messager aux enfants d'Israël, [et leur dira] : “En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je vais créer de l’argile comme la forme d'un oiseau, puis je souffle dedans : et, avec la permission d'Allah, cela devient un oiseau vivant. Et je guéris l'aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, avec la permission d'Allah. Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants.

8.2

Les pouvoirs divins que le Coran reconnait à Jésus.

Pour la résurrection des morts, le Coran utilise le terme arabe : «donner la vie ». Dans l’ensemble du Coran, comme dans la totalité des textes musulmans, ce terme est réservé à Dieu et à JésusChrist. Et le Coran affirme :

Sourate 36 : YA-SIN (YA-SIN), versets 78-79 :

27

Dis : “Qui va redonner la vie à des ossements une fois réduits en poussière ? ” Dis : “Celui qui les a créés une première fois, leur redonnera la vie. Il a le pouvoir de toute création. Avec ce verset, le Coran considère que seul le Créateur a le pouvoir de ressusciter les morts. Le Coran utiliser le verbe créér qui est réservé à Dieu et à lui seul. Ce qui constitue une manière implicite de reconnaître la nature divine de JésusChrist, qui possède ce pouvoir divin de création. Le deuxième point concerne l’épisode de Jésus enfant qui crée des oiseaux à partir de l’argile. Le Coran a repris ce récit de l’Évangile apocryphe : l’Évangile arabe de l’enfance. Le Coran rappelle ce récit dans deux versets. Dans le premier, c’est Dieu qui rappelle ces miracles à Jésus. Dans le deuxième, Jésus parle à la première personne. Mais dans les deux cas, le Coran utilise le terme : « Khalaqa » qui signifie « créer », et ce terme est réservé uniquement à Dieu. Le Créateur (Al Khaliq) ne peut être que Dieu, et c’est lui seul qui possède ce pouvoir de création. On notera également que le processus de la création des oiseaux par Jésus est exactement le même que le processus de la création d’Adam par Dieu. Ils sont tous les deux formés d’argile. Ensuite, ils reçoivent le souffle divin qui les anime, et ils prennent vie. On notera également que le Coran laisse supposer que les oiseaux formés par Jésus ont eu une descendance, Ainsi, le Coran admet implicitement la participation de Jésus à la Création du monde tel qu’on le connaît aujourd’hui. Ceux qui veulent atténuer le problème théologique posé par ces versets à l’islam, insistent sur le fait que Jésus a réalisé ces miracles avec « la permission de Dieu ». Cette expression est souvent utilisée dans le Coran, Elle signifie plutôt « en accord avec Dieu », puisqu’elle est utilisée dans d’autres versets du Coran par Dieu vis-à-vis de lui-même. Elle est destinée plus à préciser qu’il y avait un accord total entre le Christ et Dieu. On ne peut pas faire dire à cette expression que Jésus n’aurait pu accomplir ces miracles sans qu’il ait au préalable reçu le pouvoir ou l’ordre de Dieu. Dans un tel cas, le Coran aurait utilisé d’autres termes pour donner aux versets cette signification. Le troisième point concerne la connaissance du « caché ». Le Coran reconnaît à Jésus et à lui seul ce pouvoir qui appartient à Dieu : la connaissance du « caché » (Al Ghaybou). On rappellera que Mahomet, devant les demandes répétées de ses auditeurs pour qu’il réalise des miracles, répondait : « je ne suis qu’un être humain mortel » en utilisant le terme « Basharoune ». Et le verset coranique, concernant l’impossibilité pour Mahomet de connaître le « caché », l’ « inconnaissable » :

Sourate 6 : AL-ANAM (LES BESTIAUX), verste 59 : C'est Dieu qui détient les clefs de l'Inconnaissable. Nul autre que Lui ne les connaît.

Sourate 10 : YUNUS (JONAS), verset 20 :

Et ils disent : “Que ne fait-on descendre sur lui (Muhammad) un miracle de son Seigneur ? ” Alors, dis : “L'inconnaissable relève seulement de Dieu.

Sourate 27 : AN-NAML (LES FOURMIS), verset 65 :

Dis : “Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable, à part Dieu”.

8.3

Conclusion : les miracles de Jésus confirment sa nature divine.

En conclusion à ce chapitre sur les miracles de Jésus, on constate que le Coran reconnaît à jésus les pouvoirs de créer et de donner la vie, qui ne relèvent que de Dieu. Ceci confirme que le Coran et l’islam reconnaissent implicitement la nature divine de Jésus-Christ. Mais le Coran et l’islam refusent d’en tirer les conclusions logiques. Bien au contraire, ils nient avec force toute nature divine à Jésus. Ils refusent également tout lien entre Jésus et la divinité En cela, il est difficile pour le Coran de rester cohérent. Cette difficulté se retrouve dans les explications et les exégèses des théologiens musulmans. On voit ainsi que la figure du Christ pose un problème théologique central à l’islam. 28

9

La trinité et la filiation divine de Jésus-Christ.

Sur ce sujet, on constate une totale méconnaissance de Mahomet sur la foi chrétienne. Le Coran refuse toute filiation divine de Jésus-Christ, parce que Mahomet pensait que les chrétiens considèrent cette filiation sur un plan biologique ! Il n’est jamais question pour le Coran de filiation spirituelle. Mahomet reproche aux chrétiens des choses qui sont totalement absentes du Christianisme. Si l’on essaye d’illustrer cette incompréhension totale du dogme chrétien par l’islam, on pourra citer les versets ci-dessous.

9.1

Incompréhension de l’islam sur « Jésus Fils de Dieu ».

On a vu que le Coran admet que Jésus est la Parole de Dieu, tout en sachant que Dieu a créé le monde par sa Parole. Jusque-là, l’islam semble d’accord avec le christianisme. Devant cette difficulté majeure, l’islam refuse de considérer Jésus comme la Parole de Dieu, et réfute ainsi les affirmations du Coran et des Hadiths de Mahomet. On garde cette impression que pour l’islam, Mahomet et ses compagnons ne mesuraient pas les conséquences théologiques de l’affirmation : Jésus est La Parole de Dieu. Environ deux siècles après la mort du Prophète, les exégètes et les théologiens musulmans réalisèrent le problème immense posé par cette affirmation du Coran. Ils comprenaient très bien que cette affirmation de Jésus Parole de Dieu, entraînait logiquement la filiation spirituelle de Jésus avec Dieu. Devant ce problème qui risquait de mettre à bas l’ensemble de leur édifice théologique, les exégètes ont préféré s’enfermer entièrement dans la logique du Coran et de Mahomet, et ne prennent en compte que les derniers versets dans l’ordre chronologique. Ils nièrent avec force l’interprétation littérale des versets et des Hadiths du début de la prédication de Mahomet. La raison de ce refus est claire : ces versets affirment d’une manière explicite que Jésus est La Parole de Dieu. Ensuite, ils reprennent l’argumentation coranique sur la filiation divine de Jésus, vue sur un plan purement biologique :

Sourate 6 : AL-ANAM (LES BESTIAUX), verset 100-101 :

29

Et ils ont désigné des associés à Allah : les djinns, alors que c'est Lui qui les a créés. Et ils Lui ont inventé, dans leur ignorance des fils et des filles, Gloire à Lui ! Il transcende tout ce qu’ils lui attribuent. Créateur de cieux et de la terre. Comment aurait-Il un enfant, quand Il n'a pas de compagne ? C'est Lui qui a tout créé, et Il est Omniscient.

Sourate 72 : AL-JINN (LES DJINNS), verset 2-3 :

Nous n'associerons jamais personne à notre Seigneur. En vérité notre Seigneur - que Sa grandeur soit exaltée - ne S'est donné ni compagne, ni enfant ! On constate une incompréhension totale de la foi chrétienne par Mahomet et l’islam. Ce dernier ne voit la filiation de Jésus que sous un angle biologique : Dieu le Père aurait eu des rapports avec Marie, qui a donné naissance à Jésus. L’islam condamne cette filiation dans des versets coraniques très durs. On soulignera que cette filiation biologique n’a rien à voir avec la foi chrétienne. Pourtant, la condamnation du Coran est sans appel :

Sourate 2 : Al-BAQARAH (LA VACHE), verset 116 : Et ils ont dit : “Allah s'est donné un fils” ! Gloire à Lui ! Non ! Mais c'est à Lui qu'appartient ce qui est dans les cieux et la terre et c'est à Lui que tous obéissent.

Sourate 4 : AN-NISA' (LES FEMMES), verset 171 : Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur.

Sourate 9 : AT-TAWBAH (LE DÉSAVEU), verset 30 :

Les Chrétiens disent : “Le Christ est fils d'Allah”. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les combatte ! Comment s'écartent-ils (de la vérité) ?

30

L’islam ne corrigera jamais son erreur sur ce qu’il suppose être la foi chrétienne. Cela entraîne une incompréhension tout aussi totale sur une affirmation fondamentale de la foi chrétienne : la Trinité.

9.2

Pour l’islam, la Trinité c’est : Dieu le Père, Jésus et Marie.

Dans le Coran, Allah demande à Jésus de lui confirmer qu’il n’a jamais demandé de le prendre lui, Jésus et sa mère, la Vierge Marie comme divinités en dehors d’Allah

Sourate 5 : AL-MA-IDAH (LA TABLE SERVIE), Verset 116 :

(Rappelle-leur) le moment où Allah dira : "Ô Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens : “Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d'Allah ? ” Il dira : “Gloire et pureté à Toi ! Il ne m'appartient pas de déclarer ce que je n'ai pas le droit de dire ! Si je l'avais dit, Tu l'aurais su, certes. Tu sais ce qu'il y a en moi, et je ne sais pas ce qu'il y a en Toi. Tu es, en vérité, le grand connaisseur de tout ce qui est inconnu. Ce verset montre à quel point Mahomet, le Coran et l’islam restent dans une totale incompréhension de la foi chrétienne. Pour le Coran et Mahomet, le dogme de la Trinité considère Jésus et sa mère la Vierge Marie comme deux divinités séparés de Dieu. L’islam déduisait que les chrétiens possèdent trois dieux différents : Dieu le Père, Jésus le Fils et Marie, une sorte de déesse mère. A partir de cette fausse compréhension de la Foi chrétienne, la position de Mahomet se durcit envers les chrétiens. Le Coran, et par voie de conséquence l’ensemble de l’islam, prend une position très dure envers les chrétiens, comme le montre ces versets :

Sourate 4 : AN-NISA' (LES FEMMES), verset 171 :

31

(Ô chrétiens ! ) Et ne dites pas “Trois”. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur.

Sourate 5 : AL-MA-IDAH (LA TABLE SERVIE), verset 72-73 :

Ce sont, certes, des mécréants ceux qui disent : “En vérité, Allah c'est le Messie, fils de Marie.” Alors que le Messie a dit : "Ô enfants d'Israël, adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur”. Quiconque associe à Allah (d'autres divinités) Allah lui interdit le Paradis ; et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes, pas de secoureurs ! Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent : “En vérité, Allah est le troisième de trois.” Alors qu'il n'y a de divinité qu'Une Divinité Unique ! Et s'ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants d'entre eux.

Sourate 5 : AL-MA-IDAH (LA TABLE SERVIE), verset 17 :

Certes sont mécréants ceux qui disent : “Allah, c'est le Messie, fils de Marie ! ” - Dis : “Qui donc détient quelque chose d'Allah (pour L'empêcher), s'Il voulait faire périr le Messie, fils de Marie, ainsi que sa mère et tous ceux qui sont sur la terre ? ... A Allah seul appartient la royauté des cieux et de la terre et de ce qui se trouve entre les deux”. Il crée ce qu'Il veut. Et Allah est Omnipotent.

Sourate 9 : AT-TAWBAH (LE DÉSAVEU), verset 31-33 : 32

Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d'Allah, alors qu'on ne leur a commandé que d'adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui ! Gloire à Lui ! Il est audessus de ce qu'ils [Lui] associent. Ils veulent éteindre avec leurs bouches la lumière d'Allah, alors qu'Allah ne veut que parachever Sa lumière, quelque répulsion qu'en aient les mécréants. C'est Lui qui a envoyé Son messager avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu'elle triomphe sur toute autre religion, quelque répulsion qu'en aient ceux qui associent d’autres divinités à Allah. Cette analyse du Coran montre que Mahomet n’avait qu’une connaissance très approximative de la foi chrétienne et du message de Jésus. Ce qui engendre des erreurs fondamentales. Ainsi, le Coran et l’islam reprochent aux chrétiens des choses qui n’existent pas dans leur foi, et finit par l’accusation très grave de polythéisme ou « association d’autres divinités à Dieu », terme désignant les idolâtries païennes. Cette incapacité de comprendre la véritable foi chrétienne ne va que s’aggraver avec d’autres affirmations fondamentales du christianisme : la mort du Christ sur la croix et sa Résurrection d’entre les morts.

33

10 La mort de Jésus sur la croix et sa résurrection selon le Coran. Sur ce point fondamental du christianisme, il est très intéressant de suivre l’évolution du Coran, entre les premiers versets de la période mecquoise et les versets de la dernière période médinoise. Au début de sa prédication, Mahomet semblait confirmer le témoignage de l’Évangile. Pour montrer cela, on va se référer à la Sourate de Mariam (la Vierge Marie) et au témoignage de la biographie de Mahomet, telle qu’elle est rapportée par les historiens qui font autorité dans les premiers siècles de l’islam.

10.1 La mort et la résurrection de Jésus selon le début du Coran. Durant cette première partie du Coran qui correspond au début de la prédication de Mahomet, on est très proche de l’Évangile. Sourate 19 : MARYAM (MARIE), verset 31-34 :

« Où que je sois, Il m'a rendu béni ; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la charité ; et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni soumis au malheur. Et que la paix soit sur moi le jour où je suis né, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant”. Tel est JESUS, FILS DE MARIE : PAROLE DE VERITE, sur laquelle ils ont divergé. Ce verset est particulièrement important, il montre que Mahomet suivait l’enseignement de la Bible, au début de sa prédication. Dans ce verset, le Coran parle de la naissance, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Et il confirme d’une manière très forte que Jésus est la PAROLE de VÉRITÉ. Cette confirmation est très forte : le mot Vérité signifie Dieu, et Jésus est présenté comme étant la Parole de Dieu. Pour souligner cette position conforme au christianisme, on citera l’émigration des disciples de Mahomet en Abyssinie, chez le Négus chrétien. Dans leur biographie de Mahomet, qui fonde la Sunna dans l’islam, Ibn Ishaq et Ibn Hisham écrivent : Le Négus demanda aux réfugiés musulmans : «Quelle est cette religion pour laquelle vous avez abandonné votre peuple, puisqu’il ne s’agit ni de la mienne ni d’aucune autre qui soit connue?», 34

Jafar bin Abi Talib, le cousin du Prophète décrit le monothéisme prôné ar Mahomet et se mit à réciter les premiers versets de Sourate Mariam. «En vérité, ce que tu viens de nous réciter et ce avec quoi Jésus est descendu proviennent de la même lumière céleste.», dit Négus. Puis il demande : « «Quelle est cette chose que vous affirmez au sujet de Jésus?» Jafar répondit : «Nous disons ce que notre Prophète nous a enseigné, à savoir qu’il était une créature d’Allah, ainsi que Son prophète, de même que Son Esprit et Sa Parole, envoyée à la Vierge Marie.» Négus se pencha et ramassa par terre un morceau de paille. Puis, il dit : «Par Dieu, votre description de Jésus fils de Marie ne diffère de la nôtre que par la longueur de ce fétu de paille.»

On voit ainsi qu’au début de sa prédication, Mahomet ne faisait que rappeler l’enseignement de l’Evangile et du Nouveau Testament, même s’il le faisait d’une manière approximative. Mais la situation changea complétement après la mort de Khadîdja et l’émigration à Médine. Devenu chef politique, religieux et guerrier, Mahomet se démarque totalement de l’Evangile. Il nie complétement la mort sur la croix de Jésus-Christ et sa résurrection. En fait, il s’écarte entièrement du christianisme en niant ce qui constitue l’élément central de la Foi chrétienne.

10.2 Le Coran nie la mort sur la croix et la résurrection de Jésus. Il faut en premier lieu, suivre attentivement la version des faits donnés par le Coran.

Sourate 3 : AL-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 52-55) :

35

Puis, quand Jésus ressentit de la mécréance de leur (les juifs) part, il dit : “Qui sont mes alliés dans la voie de Dieu ? ” Les apôtres dirent : “Nous sommes les alliés de Dieu. Nous croyons en Dieu. Et sois témoin que nous Lui sommes soumis. Seigneur ! Nous avons cru que Tu as fait descendre et suivi le messager. Inscris-nous donc parmi ceux qui témoignent”. ET ILS [LES AUTRES] SE MIRENT À COMPLOTER. (MAIS) DIEU A COMPLOTÉ. ET C'EST DIEU QUI EST LE MEILLEUR DES COMPLOTEURS ! (Rappelle-toi) quand Allah dit : « Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre t'élever jusqu’à Moi, je vais te purifier de ceux qui n'ont pas cru (en toi) et je mettrai ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas jusqu'au Jour de la Résurrection. » Le verset qui affirme : « Et ils [les autres] se mirent à comploter < = machiner des combinaisons>. (Mais) Dieu a comploté. Et c'est Dieu qui est le meilleur des comploteurs », pose un problème immense aux théologiens musulmans. On verra pourquoi dans le verset qui suit :

Sourate 4 : AN-NISA' (LES FEMMES), verset 157-159 :

36

Et à cause leur parole : “Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah”... OR, ILS NE L'ONT NI TUÉ NI CRUCIFIÉ ; MAIS CE N'ÉTAIT QU'UN FAUX SEMBLANT ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude : ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué, mais Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. Il n'y aura personne, parmi les gens du Livre, qui n'aura pas foi en lui avant sa mort. On comprend aisément pourquoi ces versets interpellent tous ceux qui ont étudié le Coran depuis leur enfance. Dans le Coran, Allah (qui signifie Dieu) se définit lui-même comme le meilleur des comploteurs. Et il précise lui-même qu’il a organisé une mise en scène où un sosie de Jésus a été crucifié à sa place. Le Coran se limite à ce seul verset sur la crucifixion, sans donner plus de précision. Il laisse ainsi beaucoup de questions posées sans réponse. La première question concerne cette mise en scène organisée par Dieu lui-même pour induire en erreur les hommes et qui a trompé les Apôtres eux-mêmes. Autrement dit, Mahomet, qui affirmait que l’Évangile était authentique, donne l’impression de renier toutes ses affirmations antérieures. Puisque l’Évangile, qui est considéré par le Coran comme la Parole de Dieu, ne rapporterait en fait qu’une mise en scène ! Les Apôtres, qui sont placés dans le verset précédent « audessus du reste de l’humanité » pour apporter leur témoignage, auraient été sciemment trompés par un Dieu comploteur ! Dans l’Empire romain, des millions de personnes se sont converties au christianisme. Et ces millions des chrétiens qui ont cru au témoignage des apôtres, et ceux qui ont accepté le martyre pour ne pas renier ce témoignage, ont tous été trompés par un Dieu comploteur ! Le plus incroyable, c’est que ce Dieu a attendu six cent ans avant de dévoiler son complot à Mahomet. Les millions de fidèles qui ont cru en Jésus-Christ, mort pour les péchés des hommes et ressuscité d’entre les morts, étaient victimes d’une illusion. Toute cette foi chrétienne ne relevait que de la mise en scène. Cela paraît défier l’entendement. Et pourtant, c’est ce que rapporte exactement le Coran. Ces affirmations du Coran deviennent encore plus incroyables, quand on lit les derniers versets du Coran sur Jésus. Dans ces versets, Allah demande à Mahomet d’organiser la séance de malédiction réciproque contre les chrétiens d’Arabie, qui refusent d’accepter l’islam et continuent de croire en Jésus-Christ.

37

10.3 La « malédiction réciproque » pour nier la divinité de Jésus. Pour comprendre cet épisode incroyable, il faut rappeler qu’il se situe à quelques mois de la mort de Mahomet. Après son entrée victorieuse à La Mecque, Mahomet a régné sans partage sur la quasi-totalité de l’Arabie. Comme il y avait une ancienne communauté chrétienne dans l’oasis et la région de Najran, au sud de La Mecque, Mahomet lui demanda de se soumettre et de lui prêter allégeance. Ensuite, il convoqua les autorités religieuses chrétiennes de Najran à Médine. À cette occasion, il eut avec eux une discussion religieuse pour comprendre leur refus de le considérer comme l’envoyé de Dieu et de se convertir à l’islam. Comme les chrétiens lui confirmèrent qu’ils ont toujours été soumis à Dieu, et que le Coran reconnaissait lui-même la divinité de Jésus en tant que Parole de Dieu, qui ne pouvait être créée mais éternelle, Mahomet annonça ces versets :

Sourate 3 : AL-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 59-61 :

Pour Allah, Jésus est comme Adam qu'Il créa de poussière, puis Il lui dit “Sois” : et il fut. La vérité vient de ton Seigneur. Ne sois donc pas du nombre des sceptiques. A ceux qui te contredisent à son propos, maintenant que tu en es bien informé, tu n'as qu'à dire : « Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres, puis proférons exécration réciproque en appelant la malédiction d'Allah sur les menteurs. ». L’organisation de cette ordalie d’exécration ou malédiction réciproque, est restée dans l’histoire musulmane sous le nom de la Mubahala. Et pour éliminer toute signification aux versets affirmant la nature divine de Jésus, en tant que Parole de Dieu, Mahomet récite ce verset :

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Sourate 3 : AL-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 7 :

C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets explicites sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclinaison vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets équivoques, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Les chrétiens de Najran refusèrent de participer à cette exécration, conformément aux préceptes du Christ : « Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. Alors vous serez fils de votre Père qui est dans les cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez–vous ? Les péagers aussi n’en font– ils pas autant ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites–vous d’extraordinaire ? Les païens aussi, eux–mêmes, n’en font–ils pas autant ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5 : 43-48)

Mahomet s’est présenté à cette séance, accompagné de sa fille Fatima, de son gendre Ali et es ses deux petits-fils Hasan et Hussein. Voyant l’absence des chrétiens, Mahomet considéra ce refus de participation de la part des chrétiens comme une victoire d’Allah. Pour Mahomet, c’était la preuve que la parole d’Allah est juste et que la foi chrétienne était dans l’erreur et l’égarement.

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C’était l’une des toutes dernières actions de Mahomet, qui tomba subitement malade, se plaignant de violents maux de tête qui entrainèrent très vite la mort. C’est ainsi que finit la vie de Mahomet : le Coran restera définitivement muet sur le questionnement de milliers de générations de musulmans, qui s’interrogent encore aujourd’hui sur la figure de JésusChrist, sans obtenir de réponse dans l’islam. Avant de passer à la conclusion, on analysera les explications données par les exégètes musulmans des premiers siècles de l’islam. Il est nécessaire de connaître les explications de ces exégètes, parce qu’ils font autorité dans le monde musulman.

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11 Les exégètes musulmans : « Le Messie Parole de Dieu ». On reprendra ci-dessous les trois principales explications des théologiens et exégètes musulmans. On commencera par l’un des premiers exégètes du Coran et historien musulman : Tabarri.

11.1 La Parole de Dieu signifie la bonne nouvelle envoyée à Marie. Dans son exégèse de la Sourate 3 (la famille de 'IMRAN), verset 44 : «Rappelle-toi, quand les Anges dirent : « Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce la bonne nouvelle : une Parole (Verbe) issu (émanant) de Lui : son nom sera, le Messie Jésus, fils de Marie, illustre (auréolé de gloire) dans ce monde et dans l'au-delà, et il sera parmi les rapprochés d'Allah», Tabarri rapporte que les compagnons proches de Mahomet confirment que l’expression Parole de Dieu s’appliquait à Jésus lui-même :

‫ َحدَّثَنَا اِبْن‬.‫سى‬ َّ ‫ي‬ َ ‫ي ِعي‬ ِ ‫ي َع ْن اِبْن َعبَّاس َر‬ َ ‫اَّلل َع ْنهُ أَنَّهُ قَا َل ا ْل َك ِل َمة ِه‬ َ ‫َو ُر ِو‬ َ ‫ض‬ ‫ ثنا أ َ ِبيعَ ْن ِإ ْس َرائِيل َع ْن ِس َماك َع ْن ِع ْك ِر َمة‬:‫ قَا َل‬،‫َع ْن اِبْن َعبَّاس ِفي َو ِكيع‬ ْ َ‫قَ ْوله { ِإ ْذ قَال‬ ‫سى ُه َو‬ َّ ‫ت ْال َم ََلئِ َكة يَا َم ْريَم ِإ َّن‬ َ ‫ ِعي‬:‫اَّلل يُبَ ِشرك ِب َك ِل َم ٍة ِم ْنهُ} قَا َل‬ .‫اّلل‬ َ ‫ا ْل َك ِل َمة ِم ْن‬ Mais Tabarri dit qu’il préfère considérer que l’explication véritable est différente. Pour lui, l’expression «Jésus Parole de Dieu » signifie que la bonne nouvelle annoncée à Marie est la Parole de Dieu. Pour Tabarri l’expression « Parole Dieu » se réfère, non pas à Jésus lui-même, mais au message portant la bonne nouvelle : « Quand Dieu affirme : (Les anges apportent la bonne nouvelle) d’une Parole émanant de Lui, cela signifie par un message provenant de Lui, et une annonce de sa part- Comme on parle d’un tel qui m’a envoyé une parole avec laquelle il m’a donné de la joie. C’est-à-dire « il m’a annoncé une nouvelle qui m’a procuré la joie. Comme Dieu le tout puissant : et une Parole qu’Il a envoyée à Marie, signifie une bonne nouvelle de l’annonce de (la naissance de) Jésus lui a été envoyée par Dieu ».

‫اَّلل َو َخبَر ِم ْن ِع ْنده َو ُه َو ِم ْن قَ ْول ْالقَا ِئل‬ َّ ‫سالَ ٍة ِم ْن‬ َ ‫ ِب ِر‬:‫ { ِب َك ِل َم ٍة ِم ْنهُ} يَ ْع ِني‬:‫َوقَ ْوله‬ ‫ َك َما قَا َل‬, ‫ أ َ ْخبَ َرنِي َخبَ ًرا فَ ِر ْحت بِ ِه‬: ‫ بِ َم ْعنَى‬, ‫س َّرنِي بِ َها‬ َ ‫ي َك ِل َمة‬ َّ َ‫أ َ ْلقَى فُ ََلن ِإل‬ ‫سى أ َ ْلقَاهَا‬ َّ ‫ { َو َك ِل َمته أ َ ْلقَاهَا ِإلَى َم ْريَم } يَ ْعنِي بُ ْش َرى‬: ُ‫َج َّل ثَنَا ُؤه‬ َ ‫اَّلل َم ْريَم ِب ِعي‬ .‫ِإلَ ْي َها‬ 41

Cette explication ne paraît pas logique. En premier lieu, Tabarri, qui écrivait vers les années 850, soit plus de deux cent ans après la mort de Mahomet, rejette le témoignage des compagnons de ce dernier. Or ces compagnons, en particulier Ibn Abbas qui dispose d’une très grande légitimité en tant que source des Hadiths de Mahomet, confirme que la Parole de Dieu était Jésus lui-même. Ce rejet du témoignage de première main par Tabarri est dû au fait que ce dernier avait la conviction que les compagnons de Mahomet, comme ce dernier, n’avait pas conscience de la portée majeure que pouvait avoir l’expression « Parole de Dieu ». Tabarri était conscient que le fait d’accepter cette expression dans son sens littéral, revenait à reconnaître la nature divine de Jésus-Christ. Cela avait pour conséquence logique d’accepter la foi chrétienne. Et cela, Tabarri ne pouvait l’accepter. Alors Tabarri donne sa préférence à la seule explication acceptable selon lui : l’expression « Parole de Dieu » ne concernait pas Jésus lui-même, mais désignait la bonne nouvelle envoyée par Dieu à Marie. Le problème pour les théologiens musulmans réside dans le fait que le Coran cite deux autres cas de bonnes nouvelles annoncées par Dieu à Abraham et à Zacharie.

Sourate 37 : SAFFAT (Les RANGÉES), versets 109-113 : “Paix sur Abraham”. Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants; car il était de Nos serviteurs croyants. Nous lui fîmes la bonne annonce d'Isaac comme prophète d'entre les gens vertueux. Et Nous le bénîmes ainsi que Isaac.

Sourate 19 : MARYAM (MARIE), versets 2,5-7 : C'est un récit de la miséricorde de ton Seigneur envers Son serviteur Zacharie…Je crains [le comportement] de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un descendant qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et fais qu'il te soit agréable, ô mon Seigneur”. "Ô Zacharie, Nous t'annonçons la bonne nouvelle d'un fils. Son nom sera Jean (le Baptiste). Dans les deux cas, Dieu envoie un message émanant de lui : la bonne nouvelle de la naissance d’Isaac à Abraham et de Jean le Baptiste à Zacharie, dont les femmes étaient stériles et ne pouvaient avoir d’enfants. C’est par la bonne nouvelle annoncée par Dieu que le miracle d’accomplit : Sarah, qui était très avancée en âge, donna naissance à Isaac. Et Elisabeth, qui était stérile, donna naissance à Jean-le-Baptiste. Mais Isaac comme Jean le Baptiste ne sont pas appelés la « Parole de Dieu », malgré l’annonce d’une bonne nouvelle de Dieu et le miracle qui a accompagné leur naissance. Bien au contraire, c’est Jean le Baptiste qui confirme, dans le Coran, la venue de la Parole de Dieu : Jésus-Christ. Cela a amené d’autres exégètes à proposer une explication différente. On prendra comme exemple, l’explication de l’exégète qui fait autorité dans le monde musulman : Ibn Khathir.

11.2 La Parole de Dieu signifie que Dieu a créé Jésus par sa Parole. Une des explications de l’expression coranique « Le Messie Parole de Dieu », consiste à dire que Jésus est appelé ainsi parce qu’il a été créé sans l’intervention d’un père, mais directement par la 42

Parole de Dieu : « SOIS » et «il fut ». » Dans cette expression, qui se dit en arabe « Koune Fa Yakoune », le terme « SOIS » est considéré comme la Parole de Dieu, et les termes « il fut » comme le résultat, c’est-à-dire l’objet de cette Parole : la création. On retrouve cette explication dans l’exégèse d’Ibn Khathir du verser 171 de la sourate 4 : « Ô gens du Livre (Chrétiens), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites sur Dieu que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est que l’envoyé de Dieu, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un Esprit émanant de Lui… » Ibn Khathir explique : « Autrement dit la Parole a été envoyée à la Vierge Marie, ce qui signifie que Jésus a été créé par la Parole avec laquelle l’ange Gabriel a été envoyé. Gabriel a insufflé en Marie l'esprit par la permission de Dieu Tout-Puissant. Jésus a été créé par la permission de Dieu ToutPuissant. Cet Esprit alla jusqu’à la place ou se rencontre le père et la mère. Le monde entier est une création de Dieu Tout-Puissant. On appelle Jésus la Parole de Dieu et l'Esprit de celui-ci parce qu'il n'a pas de père comme dans la reproduction normale des êtres humain, mais il a été créé par la Parole avec laquelle il lui a été dite : « Sois » et il « fut » ainsi que par l'Esprit qui a été envoyé par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. »

‫ي‬ َّ ‫سول‬ ُ ‫سى اِبْن َم ْر َيم َر‬ َ ‫قَا َل " ِإنَّ َما ْال َم ِسيح ِعي‬ ْ َ‫اَّلل َو َك ِل َمته أَ ْلقَاهَا ِإلَى َم ْر َيم َو ُروح ِم ْنهُ " أ‬ ‫سله َو َك ِل َمته‬ َّ ‫عبْد ِم ْن ِعبَاد‬ ُ ‫سول ِم ْن ُر‬ ُ ‫اَّلل َوخ َْلق ِم ْن خ َْلقه قَا َل لَهُ ُك ْن فَ َكانَ َو َر‬ َ ‫ِإنَّ َما ُه َو‬ ‫س ََلم ِإلَى َم ْريَم فَنَفَ َخ فِي َها‬ َّ ‫علَ ْي ِه ال‬ َ ‫س َل بِ َها ِجب ِْريل‬ َ ‫ي َخلَقَهُ بِ ْال َك ِل َم ِة الَّتِي أَ ْر‬ ْ َ‫أَ ْلقَاهَا ِإلَى َم ْريَم أ‬ ْ ‫ع َّز َو َج َّل َو َكان‬ ‫َت ِت ْل َك النَّ ْفخَة الَّتِي‬ َ ‫سى ِبإِ ْذنِ ِه‬ َ ‫ِم ْن ُروحه ِبإِ ْذ ِن َربه‬ َ ‫ع َّز َو َج َّل فَ َكانَ ِعي‬ ْ ‫ت َحتَّى َولَ َج‬ ْ َ‫نَفَ َخ َها فِي َجيْب د ِْرع َها فَنَزَ ل‬ ‫ت فَ ْرج َها ِب َم ْن ِزلَ ِة ِلقَاح ْاْلَب َو ْاْلُم َو ْال َج ِميع‬ َّ ‫سى إِنَّهُ َك ِل َمة‬ َ‫اَّلل َو ُروح ِم ْنهُ ِْلَنَّهُ لَ ْم يَ ُك ْن لَهُ أَب تَ َولَّد‬ َ ِ‫َم ْخلُوق ِ ََّّلل‬ َ ‫ع َّز َو َج َّل َو ِل َهذَا قِي َل ِل ِعي‬ .‫س َل ِب َها ِجب ِْريل‬ ُّ ‫ع ْن ْال َك ِل َمة الَّتِي قَا َل لَهُ بِ َها ُك ْن فَ َكانَ َو‬ َ ‫ِم ْنهُ َو ِإنَّ َما ُه َو نَا ِشئ‬ َ ‫الروح الَّتِي أ َ ْر‬ Le grand problème posé par cette explication réside dans le fait que la Parole de Dieu a tout créé. Le ciel et la terre ont été créés par la Parole de Dieu « Sois » et « ils furent », sans être qualifiés eux-mêmes de « Parole de Dieu ». De la même manière Dieu a créé les animaux en leurs disant « Sois » et ils furent. Et pourtant, ils ne sont pas qualifiés eux-mêmes de Parole de Dieu. La principale objection, c’est la création d’Adam. L’islam confirme qu’Adam a été créé par la Parole de Dieu « Sois » et « il fut ». Il a été créé sans l’intervention d’un père. Et pourtant il n’a jamais été qualifié lui-même de Parole de Dieu. Pourquoi seul Jésus est-il qualifié de Parole de Dieu ? Nous citerons la troisième explication donnée par les théologiens musulmans : les versets équivoques.

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11.3 Jésus est la Parole de Dieu dans les versets « équivoques ». Cette explication se base sur le verset que Mahomet annonça dans la toute dernière partie de sa vie : les quatre ou cinq mois qui ont précédé sa mort.

Sourate 3 : AL-IMRAN (LA FAMILLE D'IMRAN), verset 7 : C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets explicites sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclinaison vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets équivoques, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Comme ce verset figure dans la même sourate ou Mahomet annonce : «Pour Allah, Jésus est comme Adam qu'Il créa de poussière, puis Il lui dit “Sois” : et il fut », les exégètes musulmans considère que seul ce dernier verset fait foi. Ils en déduisent que les versets précédents qui présentent Jésus comme Parole et Esprit de Dieu incarné en la Vierge Marie par l’intervention du Saint Esprit, font partie de ces versets équivoques, dont seul Allah connait la signification, Mais comme le Coran ne précise pas quelle est la liste de ces versets équivoques, personne ne peut confirmer qu’il s’agit des versets qui parlent de Jésus en tant que Parole de Dieu. Ainsi, cette explication ne fait qu’occulter le problème et ajoute des questions supplémentaires aux autres questions sans réponse.

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12 Conclusion. En conclusion générale, on ne peut que constater qu’il est inutile de chercher une réponse cohérente dans le Coran et les exégèses musulmanes sur la figure de Jésus dans l’islam. L’étudiant musulman qui consacre des dizaines d’années à l’étude du Coran et de l’islam, ne peut trouver de réponse à ces nombreuses questions sur la figure de Jésus-Christ dans l’islam. Cet étudiant devra vivre avec ce questionnement lancinant qui touche un point central de sa foi : la Divinité, ses attributs et la manière dont elle se manifeste à ses créatures. Comme on le voit, la conclusion tient en peu de mots : la recherche du musulman restera sans réponse devant cette question centrale de la religion musulmane : quelle est la place de JésusChrist ? Est-il de nature divine ? Est-il la Parole incréée et éternelle de Dieu ? Est-il un homme comme les autres ? Est-il en Envoyé de Dieu au même titre que les autres Messagers de Dieu ? Comment s’est passée son élévation au ciel jusqu’à Dieu ? Est-il mort pendant cette Ascension pour ensuite être ressuscité auprès de Dieu ? Est-il resté conscient pendant cette élévation jusqu’à Dieu ? Quelle est la raison pour laquelle il a fallu attendre plus de six cent ans pour que Dieu finisse par dévoiler la mise en scène à Mahomet, alors qu’il fallait révéler cette mise en scène aux millions de chrétiens qui ont été trompés six siècles ? Le Coran et l’exégèse musulmane ne fournissent aucune réponse cohérente et complète au questionnement du musulman.

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