La Lettre de

n° 32 – 5 novembre 2014

EDITO :

L’imposture !

Le texte des 22 supplétifs de Jean-Noël Guérini est une parfaite imposture. Après avoir passé une mandature entière à ne rien faire, à ne rien dire et parfois même à ne rien penser, la lâcheté est bien mauvaise conseillère pour leur dicter l’appel à une alliance. Surtout que cet ordre leur est intimé de se coucher devant celui qui non content d’avoir passé une alliance avec la droite, leur a demandé de bien vouloir payer sa campagne sénatoriale. Ce sont les mêmes incapables de prendre leurs responsabilités, qui veulent retourner à leurs petits arrangements, avec la complicité bienveillante de l’ancien collaborateur de Jean-noël Guérini, JeanDavid Ciot qui n’aura donc jamais été capable de s’affranchir. Une telle imposture est hors de propos. Les Bouches du Rhône ne sont pas une principauté d’opérette. Bien sur, eux préféreraient continuer à donner la becquée clientéliste en toute impunité et de détourner des urnes des électeurs désenchantés, afin de ne mobiliser que leur seule clientèle. Les mêmes qui ont fait campagne bras-dessus, bras-dessous avec la droite contre la métropole, les mêmes qui ont fait alliance avec Jean-Claude Gaudin sont plus que jamais les adeptes d’un territoire appauvri, gangrené par le chômage, marqué par les arrangements entre amis et les pratiques condamnables. Il est grand temps que le Parti socialiste et l’Etat réagissent. Tout cela n’a que trop duré. Nous réaffirmons que l’investiture socialiste aux élections départementales ne saurait être donnée qu’à ceux qui auront non seulement pris leur distance avec Guérini, mais s’engagent, devant les électeurs, à ne plus jamais lui prêter la main. Pour notre part, nous prendrons toutes nos responsabilités en soutenant dans chaque canton le candidat de la gauche nonguériniste et nous appelons les forces de gauche à s’opposer à toutes ces tentatives honteuses de poursuivre dans la voie du clientélisme et de l’immobilisme.

Emois au Conseil général La maison est devenue un gruyère. Et le tigre de papier de Calenzana éructe. Ses collaborateurs n’en peuvent plus de devoir le calmer. « A cette vitesse là, il va casser une durite » nous confie l’un d’entre eux. Passe l’annonce avant la presse par Renouveau du coût des sénatoriales puisque dès le 3 octobre nous annoncions une addition salée. Mais autant dire que le voyage dans la tête des conseillers généraux est bien mal passé. Le 10 octobre nous étions donc bien prémonitoires en racontant dans le menu détail ce conflit de l’intérieur kafkaïen auquel ces pauvres conseillers généraux sont soumis. Pensez donc comment faire passer la pilule d’une alliance avec le multi mis en examen pour un parti qui a fait de l’exemplarité un de ses fondements ? Comment faire passer un accord de basse politique pour une grande lucidité et un dévouement à la gauche toute entière ? Et bien voilà c’est fait ! Ils ont osé l’imposture. Pour autant, comme il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne, c’est maintenant à JeanChristophe Cambadélis de dire ce qu’il en pense. Mais attention, la gauche de gouvernement ne peut se permettre d’ajouter à l’opprobre sondagière, le déshonneur moral. L’exécutif le sait et nous entendons bien ne pas cesser de le rappeler. La chute du système Guérini est à ce prix. Même si nous savons depuis toujours que nous en paierons tous le prix ! Ceux qui ont combattu, comme ceux qui ont collaboré ou tout simplement attendu.

Dans ce numéro p1 Editorial L’imposture ! – p2 Rubrique Comprendre Eviter le piège mortel des départementales

Comprendre Eviter le piège mortel des départementales

Le président du Conseil général entend bien utiliser sans état d’âme le résultat des sénatoriales pour forcer le PS à négocier avec lui, peser sur les investitures d’un parti qu’il méprise et dont il ne veut plus se revendiquer. Et comme les élections arrivent à grand pas, elles suscitent déjà, à Paris comme dans le département, bien des petits calculs. De ce que nous voyons, c'est à pieds joints que le parti socialiste se prépare à être broyé par la mâchoire composée de ses bataillons clientélistes et par les responsables socialistes répondant toujours à ses injonctions. A Paris, nos instances nationales sont parasitées par ses responsables qui expliquent précisément l'absence de choix. Or, les élections départementales vont être compliquées pour la gauche la conjugaison d'une forte abstention, d'un vote pour le front national et d'un redécoupage couplé avec un mode de scrutin binominal et ses suppléants. Pour tirer son épingle du jeu le Parti socialiste doit dans les Bouches du Rhône donner la preuve qu'il a changé. C'est la seule condition pour réussir une alliance des progressistes et pour faire se déplacer aux urnes un électorat totalement désabusé par les affaires. On est loin de la position du ventre mou du Conseil général dont les élus ayant soutenu Guérini toute la mandature sont prêts à s’allier avec son parti « force 13 » pour sauver leur tête. Au nom du principe de réalité, ils sont disposés à s’asseoir autour de la table des négociations. Le Président du Conseil général entend négocier la prolongation de son mandat, renforcé par ceux qui partant battus expliquant pour se sauver « tout plutôt que de laisser la droite prendre le Conseil général » disent-ils. Pourtant qui peut encore croire que Guérini est de gauche ! Si personne ne prend conscience du risque mortel que représente une alliance entre le PS et « Force 13 », alors nous risquons d’assister à un désastre de plus dans ce département pour la gauche et le PS. La droite va remporter la mise et la gauche va finir par devenir inexistante, alors qu’elle est déjà inaudible. Or, précisément, le PS a besoin dans les Bouche du Rhône plus qu’ailleurs d’incarner une respiration démocratique. Il nous faut des candidats courageux qui n’hésitent pas à dénoncer le chantage aux subventions exercé depuis trop longtemps par le Président du Conseil général. Il nous faut des candidats courageux pour tenir un discours intelligent et non caricatural sur la métropole. Non ce ne sont pas les petits villages des Alpilles ou du pays d’Aix qui vont payer la dette de Marseille. Ce risque-là sera bien plus important si c’est justement la droite qui l’emporte. Non les politiques publiques ne vont pas se tarir brutalement si Guérini n’est plus Président du Conseil général. Mais, elles ne seront plus accordées sur la base d'intérêts cachés ! Il nous faut des candidats courageux, enfin, pour faire le constat de l’image fortement dégradée de Jean Noel Guérini et pour tenir un discours de vérité sur la morale en politique et le sens de leur engagement. Ce que les politiques n’ont pas fait, se débarrasser d’un Président plombé par les affaires, les électeurs l’attendent très fortement. Aussi, dire non à toute alliance avec Jean Noel Guérini, c’est se donner les moyens d’un dialogue rétabli et responsable avec le peuple de gauche. Et c’est sans doute la seule voie possible pour sortir d'un système de vassalités et amorcer le long chemin de la reconstruction. Plus que jamais les deux conditions que nous avons posées au sortir des élections sénatoriales sont les seules à pouvoir nous assurer un salut.

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Et bien voilà c'est fait ! Ils ont osé. l'imposture. Pour autant, comme il n'y a. pas loin du Capitole à la Roche. Tarpéienne, c'est maintenant à Jean- Christophe ...

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