ECONOMIE

ECHOS DU NORD N° 260 du Lundi 24 Novembre 2014

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Front social

Les régies financières de nouveau en grève générale illimitée Prince Villa

L

’Intersyndicale des régies financières et administrations assimilées (IRFAA) (Douanes, Consommation et Concurrence, Energie et Hydrauliques, Mines et Pétrole et Industrie, Budget, Hydrocarbures, Economie, Comptes publics et Trésor public, impôts, Marchés publics et de l’Agence judiciaire de l’Etat) est, de nouveau, rentrée en « grève générale illimitée avec la mise en place d’un service minimum qui s’étend de 7h30 à 12 heures », à compter du vendredi 21 novembre dernier, afin de pousser le pouvoir à prendre leurs revendications au sérieux. Cette décision a été prise par la base de l’intersyndicale, au terme d’un débat houleux de près de 2 heures.

Les leaders de l'Intersyndicale L’incapacité du gouvernement à trouver des solutions idoines aux revendications issues de l’assemblée générale du 12 novembre reste le principal mobile de cette grogne. Parmi ces revendica-

tions, on note principalement le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP), l’annulation du système d’évaluation qui consiste à noter les fonctionnaires, la réhabilitation des

Oyem/Commerce

Le syndicat des commerçants décrète la grève des impôts

Plusieurs magasins de la capitale provinciale du Woleu-Ntem ont baissé leurs rideaux pendant deux jours en début de semaine dernière. Les commerçants étrangers, qui tiennent tout ce secteur économique, avaient décidé de protester contre des avis de redressement fiscal émis par la direction provinciale des impôts Jean Michel Sylvain

U

n vent de panique s’est emparé des Oyémois en début de semaine dernière. En effet, tous les magasins du chef-lieu du Woleu-Ntem sont restés fermés pendant deux jours. Il devenait impossible aux populations de pouvoir s’acheter du pain, voire une carte de recharge. Aux dires de nombreuses personnes rencontrées sur place, Oyem avait les allures d’une ville morte. Dans la psychose politique actuelle, toutes les hypothèses furent de mise. Les plus pessimistes y ont même vu un possible début d’insurrection contre le pouvoir à partir de la ville d’Oyem. La réalité était bien toute autre. Il s’agissait plutôt d’un mouvement d’humeur des petits opérateurs économiques locaux. La grogne des commerçants d’Oyem était consécutive à la volonté des nouveaux responsables de l’administration fiscale de faire désormais appliquer le Code des impôts. Un cadre de cette entité administrative rencontré, vendredi dernier, à Oyem se veut très clair : « Nous avons trouvé une situation où près de 90% des commerçants d’Oyem payaient le minimum de perception. C’est-à-dire le plus petit impôt que doit payer chaque contribuable quel que soit son revenu. Ces derniers ne déposaient pas de déclaration de revenu, mais se contentaient de venir payer 500 000 FCFA, le montant dudit minimum, à nos guichets. » C’est en voulant mettre fin à ce système qu’est né le

conflit avec les commerçants qui ont, sans doute, cru que le percepteur aura la même clémence à leur égard que par le passé. Surtout que l’Etat n’entreprend pas grand-chose, en termes de communication, pour sensibiliser les Gabonais face à l’obligation de payer l’impôt. Et ces derniers peuvent devenir réfractaires, voire allergiques, à celui-ci, parce qu’ils constatent que l’impôt perçu par l’Etat ne contribue guère à l’amélioration de leur bien-être social. Prenant le taureau par les cornes, la direction provinciale des impôts a donc procédé à plusieurs contrôles au sein des entreprises et commerces. De nombreuses irrégularités y ont été observées: l’absence d’un outil comptable dans la quasi-totalité des entreprises contrôlées ; l’absence également de déclaration de revenu. Aussi a-t-elle envoyé des avis de redressement fiscal à plusieurs de ces opérateurs économiques. Les montants réclamés par le fisc étant apparu trop élevés pour un certain nombre d’entre eux, ces derniers ont tout simplement décidé, unilatéralement, de ne pas payer. Alors que, assure un agent des impôts d’Oyem, « ils devaient nous apporter la preuve que la taxation est exagérée au regard de l’évolution de leur activité sur la période concernée par le redressement… ». C’est ainsi qu’un bras de fer s’est engagé entre certains commerçants, qui ne voulaient rien savoir, et l’administration. Une procédure de recouvrement forcé a ainsi été initiée à l’encontre desdits contribuables.

L’administration assure avoir respecté toutes les étapes de la procédure. Sur les neuf contribuables concernés par la procédure, un seul est allé s’acquitter de sa dette avant le terme de la procédure. Les huit autres sont restés campés sur leurs positions. La direction provinciale des impôts, en accord avec sa hiérarchie, a donc décidé de prendre des mesures de fermeture desdits établissements. Sauf que, parmi les récalcitrants à l’impôt figure un certain Yusuf, sujet tchadien et président du syndicat des commerçants d’Oyem. Celui-ci a effectué une opération porte-à-porte auprès de tous les commerçants d’Oyem, leur enjoignant de fermer leur magasin par « solidarité » avec les récalcitrants à l’impôt. Dans l’espoir de faire reculer l’administration. Ce que beaucoup ont fait « par peur de représailles de la part de Yusuf», assurent-ils. Ce dernier, malheureusement entendu par les éléments de la direction générale de recherches d’Oyem, vendredi matin, lors du passage de notre reporter, n’a pas pu être joint par celui-ci pour s’exprimer sur cette grave accusation. Au final, le gouverneur de la province du Woleu-Ntem, Gustave Meviane, a dû réunir tout ce beau monde, jeudi dernier en matinée. Vendredi matin, la ville d’Oyem retrouvait son visage habituel. (Affaire à suivre)

Les membres de la base fonds communs et des primes diverses supprimés en février dernier et la mise en place d’un calendrier de paiement à une date régulière. Pour les responsables syndicaux, il n’est plus question de faire

des concessions à un gouvernement qui a du mal à répondre aux attentes des travailleurs. Pour le secrétaire général de l’Intersyndicale, JeanDidier Mbatchi Bayonne, « la base est souveraine, nous

rentrons en grève illimitée avec service minimum ». Il y a à craindre que cette énième paralysie d’un secteur considéré comme la mamelle de l’Etat, n’affecte sérieusement notre économie.

Emploi des jeunes

La SEEG vient de signer 15 conventions d’insertion SYA

L

a société d’énergie et d’eau du Gabon (Seeg) vient de matérialiser la première du contrat d’insertion des jeunes sans qualification, comme elle s’y était engagée par contrat avec l’Etat gabonais il y a de cela un peu plus de trois mois. Cette première vague concerne 15 jeunes sans qualification, qui vont intégrer le centre des métiers Jean Violas. Selon le responsable de la communication de cette entreprise, « …ces jeunes seront formés aux métiers de la plomberie et de l’électricité ». Cette formation professionnelle sera financée par le fond d’aide à l’insertion et à la réinsertion.(Fir). L’engagement de la Seeg dans ce projet s’étendra aux dires des responsables de la société à 80 jeunes. C’est incontestablement un léger progrès pour cette catégorie de jeunes qui représente plus de 80 % des demandeurs d’emplois, répertoriés dans tranche d’âge des jeunes actifs. Si ce dispositif été réellement appliqué à toutes les entreprises de plus de 50 salariés, comme le pouvoir a semblé l’indiquer aux sortir des assises sociales, il ne fait aucun doute que beaucoup de jeunes retrouveraient par ce biais, le chemin du travail. Reste que si la Seeg a été prompt à jouer le jeu, c’est surtout qu’elle dispose en interne d’un centre de formation qui lui permet d’adapter l’expertise de ces jeunes à ses besoins. Le centre de métier Jean Violas, ayant par le passé fait la démonstration de son savoir-faire, en permettant à cette entreprise, de pouvoir compter sur un vivier d’agents techniques comptants. Tel ne serait pas le cas de plusieurs autres

entreprises qui ne peuvent pas compter sur des centres de formation professionnels capables de « recycler » des jeunes sans emplois à leurs métiers de base. L’office national de l’emploi (One) devrait dans ces conditions jouer ce rôle de mettre en rapport, les besoins des entreprises et les différents centres de formation privées qui existent au Gabon, voir dans la zone Cemac. Ce qui

permettra de satisfaire les besoins des entreprises en fonction de leurs marchés et rendre ainsi efficace ce dispositif d’insertion des jeunes sans emplois. Sans ce recentrage sur le rôle de catalyseur que doit jouer One dans ce processus, il faudrait dès lors craindre que l’expérience d’insertion en passe d’être réussi par la Seeg, ne se transforme en îlot au sein d’un océan de chômeurs.

Le défi de la lutte contre l’exploitation illégale de la forêt

L

SYA

’exploitation illégale de la forêt n’est pas près de s’arrêter dans le WoleuNtem. Au village Meka’a Bileossi, dans le canton Nye, on parle d’un officier des forces de sécurité qui se targue d’avoir « la couverture des autorités » lui permettant de se lancer aussi dans l’exploitation illégale de la forêt aux côtés de son frère. A la direction provinciale des Eaux et Forêts, un agent assure que « l’officier forestier ne bénéficie en rien de l’appui de cette structure. Il profite plutôt des lacunes de ce service qui, faute de moyens suffisants, ne peut prétendre mener une action efficace de terrain contre l’exploitation illicite de la forêt ». Voilà qui a le mérite d’être dit. On observe, en effet, que cette direction provinciale, censée superviser toute la province du Woleu-Ntem, ne possède qu’un seul véhicule, d’ailleurs un « don du peuple japonais ». Comment déployer tous ses agents efficacement sur toute l’étendue de la province ? C’est presque pari perdu d’avance.Un rapport interne du ministère des Eaux et Forêts, dont nous avons copie, ne dit pas autre chose :« …Le contrôle du respect de la

législation et le suivi des activités des sociétés sont médiocres, en grande partie en raison du manque de moyens du Ministère des Eaux et Forêts. Seuls 40 % de ses agents sont nommés à des bureaux locaux chargés des opérations de terrain. En moyenne, un agent du ministère supervise 86 400 hectares de concessions forestières. Les agents manquent aussi de moyens de transport (dans plusieurs provinces, un seul véhicule est disponible pour plus de 240 000 hectares de concessions) et dans la province de l’Estuaire, autour de Libreville, 20 agents se partagent un seul véhicule. » Cette situation a sans doute un peu évolué à l’heure actuelle, mais l’essentiel des moyens roulants est concentré à Libreville, par exemple, au détriment des démembrements de l’intérieur. Tant que cette réalité perdurera, « des officiers forestiers » auront toujours une longueur d’avance sur les agents des Eaux et Forêts.

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