INSTRUMENTATION
A
La
Pascaline
–
L’erreur
corrigée
Blaise
Pascal
(1632‐1662)
met
au
point
cette
machine
à
calculer
à
19
ans
afin
d’aider
son
père,
collecteur
d’impôts.
Cette
machine,
capable
d’effectuer
les
4
opérations
élémentaires,
est
constituée
de
roues
dentées.
Il
ne
fallut
pas
moins
de
50
essais
à
Pascal
pour
arriver
à
la
mettre
au
point
!
B
L’heure
décimale
–
L’erreur
de
conception
Au
cours
de
la
Révolution
Française,
en
1792,
la
Convention
décide
d’uniformiser
le
système
de
mesures.
Ainsi,
sont
définis
le
mètre,
le
kilogramme
et
le
litre.
Cette
assemblée
va
plus
loin
et
décimalise
l’heure.
Un
jour
fait
dorénavant
100000
secondes
!
Mais
tout
devient
dès
lors
très
compliqué.
Cette
décimalisation
elle
ne
correspond
pas
aux
phénomènes
astronomiques
observables,
comme
la
date
des
équinoxes.
Cette
idée
est
abandonnée
3
ans
après
sa
mise
en
place.
MATÉRIAUX
C
Le
métier
de
Vaucanson
–
un
échec
social
Jacques
Vaucanson,
mécanicien
et
concepteur
d’automates,
est
appelé
à
la
Cour
de
louis
XV
pour
améliorer
le
rendement
des
fabriques
de
tissus.
Alors
qu’il
fallait
6
personnes
pour
faire
fonctionner
un
métier
à
tisser,
Vaucanson
remplace
les
gestes
du
tisserand
par
des
cartes
perforées
enroulées
sur
un
cylindre
qui
tourne
grâce
à
un
animal.
La
navette
qui
passe
entre
les
fils
de
trame
est
propulsée
par
un
système
de
ressort
:
c’est
la
navette
volante.
On
dit
que,
lors
de
sa
présentation
en
1665,
les
tisserands
étaient
tellement
furieux
de
voir
cette
machine
les
remplacer
qu’ils
jetèrent
leurs
sabots
dedans
:
cela
nous
a
laissé
le
verbe
«
saboter
».
Cette
machine,
qui
annonce
le
numérique,
n’est
pas
performante
mais
sera
améliorée
par
Jacquard.
COMMUNICATION
D
La
télévision
de
Barthélémy
–
le
mauvais
choix
technique
Cet
appareil
permet
de
transmettre
une
image
sur
quelques
kilomètres.
L’image
est
décomposée
et
recomposée
grâce
à
un
disque
perforé
tournant
(disque
de
Nipkow)
qui
analyse
l’image
en
formant
30
lignes.
Si
le
principe
du
balayage
de
l’image
par
lignes
est
là,
le
système
mécanique
choisi,
comporte
trop
de
frottements.
Il
ne
permet
pas
de
transmettre
des
images
animées
car
il
est
trop
lent.
E
Le
minitel
–
une
vision
technique
à
court
terme
En
1977,
l’Etat
français
veut
mettre
en
place
un
réseau
de
terminaux
permettant
ainsi
de
consulter
des
bases
de
données.
De
leur
côté,
les
Américains
cherchent
à
mettre
en
réseaux
leurs
ordinateurs
pour
échanger
des
informations.
En
1989,
l’internet
est
lancé
et
le
minitel
meurt
définitivement
en
2011.
ÉNERGIE
+F
La
pile
de
Volta
–
L’
erreur
d’interprétation
En
1780,
Galvani
vient
de
découvrir
qu’un
courant
électrique
circule
quand
deux
métaux
différents
sont
posés
sur
le
nerf
d’une
patte
de
grenouille.
Il
en
déduit
que
l’électricité
est
d’origine
animale.
Vers
1800,
Volta
empile
des
disques
de
cuivre
et
de
zinc
séparés
par
des
linges
imbibés
d’une
solution
saline.
Cet
empilement
(d’où
le
nom
pile)
est
capable
de
produire
de
l’électricité,
prouvant
ainsi
qu’elle
n’est
pas
d’origine
animale.
G
L’alternateur
–
les
inventeurs
reconnus
font
aussi
des
erreurs
Nous
sommes
en
1880.
Edison
règne
en
maître
sur
le
matériel
électrique.
Il
éclaire
le
quartier
de
Wall
Street
(NYC)
avec
du
courant
continu.
Tesla,
son
employé
à
l’époque,
est
convaincu
qu’un
courant
alternatif
permettrait
d’obtenir
de
meilleures
performances.
Il
se
fonde
sur
le
phénomène
d’induction
magnétique
pour
le
produire
ce
courant
alternatif:
il
conçoit
l’alternateur.
Edison
n’y
croît
pas.
Tesla
est
finalement
embauché
par
le
concurrent
direct
d’Edison,
Westinghouse,
et
leur
système
supplantera
le
courant
continu
pour
l’alimentation
en
électricité
à
grande
échelle.
L’ESCALIER
D’HONNEUR
H
Aquilus
ou
Avion
III
–
une
erreur
de
conception
Clément
Ader
est
un
inventeur
très
prolifique
de
la
fin
du
19e
siècle.
Fasciné
par
le
vol
des
«
plus
lourds
que
l’air
».
Il
conçoit
cet
appareil
en
prenant
comme
modèle
la
nature
(chauve‐souris).
Il
utilise
des
matériaux
très
légers
(soie
et
bambou).
Pour
la
propulsion,
il
fait
le
choix
de
l’hélice
couplée
à
un
moteur
à
vapeur
avec
un
circuit
d’eau
fermé
:
l’eau
se
vaporise
dans
les
tubulures
chauffées
grâce
à
la
combustion
de
l’éthanol.
La
vapeur
se
refroidit
dans
le
réfrigérant
à
air
situé
au‐dessus
de
l’appareil.
Bien
qu’Aquilus
ne
remplisse
aucun
critère
de
l’aérodynamisme,
il
s’élève
d’environ
1m
au‐dessus
du
sol
sur
une
distance
de
300m
!
Malgré
cet
échec
relatif,
Ader
nous
laissa
le
mot
«
avion
»
construit
sur
le
latin
«
avis
»
(oiseau)
et
le
principe
de
l’hélice
pour
la
propulsion.
70
ans
plus
tard,
un
homme
marchera
sur
la
Lune.
G
Le
Fardier
de
Cugnot
–
une
erreur
d’adaptation
En
1771
la
vapeur
vient
d’être
domestiquée.
Cugnot
imagine
alors
de
construire
un
véhicule
pour
remplacer
les
chevaux
et
amener
les
canons
sur
les
champs
de
bataille.
Il
adapte
une
chaudière
à
l’avant
d’un
chariot
de
bois.
La
vapeur
produite
entraine
deux
pistons‐moteurs.
La
roue
tourne
via
une
double
transmission.
L’ensemble
est
très
lourd
(8t
en
charge),
consomme
beaucoup
de
charbon
de
bois
et
développe
peu
de
puissance
:
il
ne
dépasse
pas
les
4km/h
et
il
doit
être
réalimenté
en
charbon
toutes
les
quarts
d’heure!
TRANSPORTS
H
Le
vélo
une
lente
maturation
La
série
de
cycles
montre
50
ans
d’innovations
techniques
pour
le
pédalier,
la
chaine
de
transmission,
etc…
un
peu
comme
la
Pascaline
la
bicyclette
est
le
fruit
d’une
série
d’essais/erreurs.
I
Le
TGV
–
quand
les
problèmes
politiques
s’en
mêlent
Le
TGV
est
d’abord
conçu
pour
fonctionner
avec
des
turbines
à
gaz,
celles
utilisées
alors
dans
les
hélicoptères.
Lors
du
1er
essai
en
1972,
le
train
dépasse
les
300km/h.
Mais
le
choc
pétrolier
de
1973
oblige
la
France
à
s’orienter
vers
l’électricité
pour
être
indépendante
énergétiquement.
C’est
ainsi
que
le
TGV
devint
électrique,
et
avec
un
grand
succès
!
.
VIVE
L’ERREUR
!
Quand
l’erreur
scientifique
devient
source
de
progrès
Cette
visite
permet
de
parcourir
le
Musée
sous
l’angle
de
l’erreur.
L’histoire
des
objets
présentés
nous
montre
que
l’erreur
est
souvent
féconde.
Alors
faut‐il
encore
avoir
peur
de
se
tromper
?
J
Ariane
5
la
dangereuse
conquête
de
l’espace
Spoutnik
en
1957
lance
la
course
à
l’espace
entre
l’URSS
et
les
USA.
Tout
s’accélère,
parfois
au
dépend
de
la
sécurité
des
pionniers.
En
1965,
le
russe
Leonov
est
le
1er
à
sortir
dans
l’espace.
Mais
sa
combinaison
a
gonflé
plus
que
prévu
et
le
sas
d’entrée
dans
le
vaisseau
était
trop
petit.
Léonov
dut
défaire
sa
combinaison
au
fur
et
à
mesure
qu’il
rentrait
pour
qu’elle
se
dégonfle
et
qu’il
puisse
réintégrer
sa
capsule,
sain
et
sauf.
Aujourd’hui
les
programmes
spatiaux
sont
soumis
à
une
éthique
spatiale
qui
concerne
autant
les
terriens
que
l’espace
lui‐même.
Suivez‐nous
dans
le
Musée
et
faites‐vous
votre
propre
opinion
et
n’oubliez
pas
:
«
Errare
humanum
est
»
!*
Dispositif
Musée
[email protected]
01
53
01
82
27
Crédits
photos
:
tous
droits
réservés
au
Cnam
Rédigé
par
S.
Christ
*
l’erreur
est
humaine,
locution
latine
Ce
livret
a
été
conçu
d’après
le
fascicule
«
L’erreur
illustrée
»
de
Girolamo
Ramunni,
professeur
des
universités
au
Cnam.