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Tribune Libre : Limites et contraintes de l’égalité des chances Lundi 21 Mars 2016 N°114 - www.ePresse.fr - 600 Fcfa. Billie-By-Nze et la subvention de la presse

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Depuis 2009, le Gabon va dans tous les sens : chasse aux sorcières, pillage des deniers publics par des gens venus d’ailleurs avec la complicité active de certains compatriotes, atteinte aux notions sacro saintes d’une République une et indivisible. Dans ce registre, le ministre de la Communication vient d’insulter copieusement le chef de l’Etat en répartissant la subvention de la presse sans aucun critère objectif. Ali Bongo est pris devant un fait palpable d’un privilégié de son système qui n’a de comptes à rendre à personne. Alors, où est « l’égalité de chances » et la fin des « privilèges » ?

Chantal Myboto traite Ali Bongo de SPF (Sans Papier Fixe) Coup de canon au sommet de l’Etat

Le défi de la Grandeur !

Editorial

L

e Gabon est à la croisée des chemins. C’est une évidence. Aussi le moment n’est plus à jouer à l’hypocrisie. Le temps est venu de mettre les mots sur les maux afin d’en guérir notre société. Il est question ici de notre avenir commun. A la vérité, le Gabon a tous les atouts pour devenir un grand pays. Cependant, n’ayons pas peur des mots, le système Bongo-PDG en a décidé autrement. Conséquence, trop d’argent a été dépensé pour des futilités et rien pour assurer la grandeur de la République. Du coup, la question que l’on serait amené à se poser est : comment les fils de ce pays ont pu individuellement et collectivement laisser une telle tragédie se produire ? Pour répondre à cette question, il faut interroger à la fois notre vécu historique et le blanc des yeux des Guy Nzouba Ndama, Paul Toungui, Jean-François Ntoutoume Emane, Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, Zacharie Myboto, Richard Auguste Onouviet, Pierre Claver Maganga Moussavou, Paul Malékou, François Owono Nguéma, Jean-François Engongah Owono… qui, d’une manière ou d’une autre, ont été, des années durant, aux côtés d’Omar Bongo. Comment, pour certains d’entre eux, des anciens opposants se sont laissés transformer par le système au lieu de le changer à l’aune des aspirations de tous les Gabonais ? C’est vrai, Omar Bongo avait une forte personnalité qui tétanisait tout le monde au point où personne n’osait lui dire non. Ceux qui se sont essayés ont perdu la vie (Germain Mba,…) ou se sont retrouvés en prison (Nzouba Ndama, Agondjo, Louma Eyougha…). Dès lors, les uns et les autres ont pris peur et se sont mis en mode survie. Sachant la relation fusionnelle de Bongo avec l’argent, beaucoup ont accepté de réfléchir à sa place pour élaborer des montages financiers dans le but de piller les ressources du Gabon. D’où Delta Synergie. A la mort d’Omar Bongo et sa succession par son fils Ali Bongo, certains esprits pensaient que la situation allait changer. Que nenni ! Si avec Omar Bongo le vol était artisanal, avec Ali Bongo, le pillage effréné des biens du Gabon s’est industrialisé. Signe des temps, 18000 milliards et 4000 milliards d’emprunts dont personne ne sait l’utilisation sont partis en fumée depuis 2009. De fait, pour de nombreux Gabonais, un tel exploit désastreux ne peut être que l’œuvre d’un groupe d’étrangers à la tête du pays. Justement, samedi dernier, Chantal Myboto, ex-compagne d’Omar Bongo a révélé « qu’Ali Bongo n’est pas le fils biologique d’Omar Bongo ». Un fait très gravissime dont le concerné, par honte (heureusement pour le Gabon qu’il est né avec la honte) peut provoquer le chaos pour se sortir de cette situation. C’est pourquoi, tous les Gabonais épris de paix et de justice doivent trouver une solution non sanglante à une question : maintenant que nous savons tous qu’Ali Bongo n’est pas le fils biologique d’Omar Bongo et qu’il a dévasté notre patrimoine commun, que faisonsnous ? Cette interrogation questionne notre grandeur d’esprit, c’est-à-dire notre capacité à mettre en avant le dialogue duquel découle le consensus pour régler nos problèmes. n Agnès Laplumacerbe

Samedi dernier, tous les regards étaient tournés vers elle. Les leaders de l’opposition, ceux du PDG-« Héritage et Modernité », de la société civile et du peuple du changement ont fait le déplacement du siège de l’Union nationale pour écouter les vérités de la fille Myboto. L’ex-compagne d’Omar Bongo a remis à sa place « l’enfant jouisseur », « le sans papier fixe », celui qui, dans la gestion du pays, confond « les jeux et les enjeux ». Cette dame de fer a fait la lumière sur la question de la succession tout en appelant l’opposition dans son ensemble à l’unité afin de barrer la route à l’imposture. (Lire en page 3)

Cap sur le Haut-Ogooué

Tournée provinciale de Jean Ping

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Voter Ali, c’est voter Accrombessi !

FORTE CHALEUR

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Lundi 21 Mars 2016 -

Le Haut-Ogooué, terreau des injustices

Au lendemain de la rencontre entre les Altogovéens et « leurs ministres »

En convoquant cette réunion, Jean-Pierre Oyiba croyait bien faire. Bien au contraire, il a montré à quel point la « jouissance du pouvoir altogovéen » est à géométrie variable. Sur la tribune d’honneur, Ali Akbar Onanga et Nicole Assélé, tous les deux originaires d’Akiéni démontrent à ce sujet où se trouve « le vrai pouvoir » dans le Haut-Ogooué.

M

Charles Mendome

ercredi dernier, les ministres originaires du Haut-Ogooué et les cadres de cette province se sont retrouvés dans un hôtel de la place pour parler de deux sujets : l’œuvre caritative de Sylvia Bongo, à laquelle ils doivent participer et la future élection présidentielle. Sur le premier point, Jean-Pierre Oyiba, ministre d’Etat chargé des Infrastructures a rappelé aux uns et aux autres les instructions de la première dame du Gabon : amener les cadres à cotiser jusqu’à 150 millions de Fcfa et elle donnera le double de cette somme pour atteindre 450 millions de Fcfa. Cette somme servira à réhabiliter l’hôpital Amissa Bongo de Franceville. Aussi, séance tenante, les sommes versées par les uns et les autres ont-elles été communiquées : Jean-Pierre Oyiba pour Franceville et Boumango (20

millions) ; Christian Magnagna pour Moanda, Mounana, Bakoumba (10 millions) ; Ali Onanga pour Ngouoni, Akiéni et Onga (25 millions) ; Ernest Mpouho pour Bongoville et Leconi (moins de 8 millions) ; Mathias Otounga pour Okondja et Aboumi (zéro franc). Comme on le voit, si Ngouoni, Akiéni et Onga sont les plus gros donateurs, c’est parce que « cette trilogie » de villes, pas comme les autres, bénéficie des retombées du pouvoir d’Ali Bongo et de sa légion étrangère. Akiéni, par exemple, bat le record mondial de la plus forte concentration au mètre carré des cadres occupant tous les postes administratifs et de la vie d’une nation : président de la République, veuve et mère du président de la République, oncle du chef de l’Etat et chef de parti politique, conseiller personnel du chef de l’Etat, aide de camp du

président de la République, ambassadeurs, gouverneur, chef de corps, secrétaires généraux, DG, directeurs,… Signe de cette boulimie excessive, Ali Akbar Onanga et Nicole Assélé sont tous les deux aux affaires. C’est dire ! Dès lors, il est difficile de parler d’unité autour d’Ali Bongo. Parce que, depuis 2009, Ali Akbar Onanga, responsable devant l’éternel de la province du Haut-Ogooué, s’est comporté en primitif dans le partage des postes de nomination : sa femme est DG au Conseil gabonais des chargeurs et il a promu plus les Téké que les autres groupes ethniques de cette province. Du coup, lorsque la générosité des uns et des autres est sollicitée, il est logique que les localités dépourvues de cadres cotisent moins. C’est le cas du giron Moanda, Mounana et Bakoumba où Christian Magnagna

a dû racler les fonds du Trésor pour faire bonne figure. Mathias Otounga, que Jean-Pierre Oyiba et Mpouho Epigat ont voulu humilier, n’a pas voulu tricher : Okondja a été complètement décimé depuis 2009 par Ali Bongo. Là-bas, il n’y a ni SG, ni DG. Par conséquent, personne ne peut cotiser pour l’œuvre caritative de Sylvia Bongo. Au-delà de ce fait, il est à noter la course à qui « plaira » à Ali Bongo entre les membres du gouvernement. Bien qu’ayant été chassé comme un malpropre par Maixent Accrombessi et Ali Bongo du palais, Jean-Pierre Oyiba ne ménagera aucun effort pour que ce système de privilèges dont il est bénéficiaire perdure. Idem pour Ernest Mpouho et Ali Akbar Onanga qui (lire par ailleurs) usent et abusent de stratégies pour réduire le HautOgooué à une citadelle imprenable pour l’opposition.

Jean Ping dans le Haut-Ogooué : Ali Bongo panique

Viendra, viendra pas ! Ce jeu à durer plusieurs jours, plusieurs mois jusqu’à devenir une éternité. Du coup, beaucoup n’y croyaient plus. Tant les dires, les manigances, les réunions…contre cette visite ne manquaient pas. Et hop, mieux vaut tard que jamais ! Jean Ping est depuis hier dans le Haut-Ogooué. L’âme de la Nation peut souffler.

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Jean Ping est bien arrivé dans le Haut-Ogoouée. Photo de droite : La foule spontanément amassée à la sortie pour crier « Ping président, Ping président, Ping président !!! »

David Otounga

artis de Libreville depuis le vendredi dernier par voie terrestre, les précurseurs sont arrivés à Moanda le lendemain. Ouf, il était temps. Joël Ndzengouma Ngoueneni, Daladier Minang Fils et les autres membres de la délégation ont pris leurs quartiers dans la ville minière en attendant le président Jean Ping et sa suite arrivés par avion hier à Mvengué. A Moanda, dès leur arrivée, Dieudonné Ngossinga a rassuré ses hôtes en déclarant : « Bienvenus à Moanda, dans le Haut-Ogooué, une province du Gabon. Vous êtes chez vous. Vous êtes libres de mener vos activités en tant que Gabonais ». De son côté, Jean Ping à sa sortie d’avion hier a été ovationné par une foule qui scandait : « Ping président, Ping président, le changement c’est maintenant ! » avant de s’ébranler sur Moanda, premier point de chute de sa tournée. Aujourd’hui, le candidat à la présidentielle de 2016 sera face aux populations de Bakoumba, Mounana et Moanda pour des causeries et des audiences avant de se rendre demain à Okangoville pour une causerie suivie d’un meeting à Andjogo, une causerie à Onkoua et des audiences à Franceville. Il faut dire qu’avant l’arrivée de Jean Ping dans le Haut-Ogooué, l’eau a énormément coulé sous les ponts des rivières et le fleuve de cette province. Chaque ministre aura ima-

Mathias Otounga, en compagnie du préfet de la Sébé Brikolo, en tournée dans les villages pour demander aux populations de rester chez elles lorsque Jean Ping viendra.

giné des scénarii invraisemblables pour que Jean Ping ne fasse pas le déplacement du Haut-Ogooué, pompeusement qualifiée de « province présidentielle » par abus de langage. Selon nos informations, Mathias Otounga a fait le tour de tous les cantons de la Sébé et Bayi Brikolo pour demander aux populations de ne pas accueillir l’ancien président de l’Union africaine en lançant : « rester chez-vous lorsqu’ils viendront ». Un acte qui n’a pas manqué de susciter la réaction d’un proche de Blaise Louembe : « Franchement certains compatriotes doivent actualiser leur logiciel par rapport au contexte actuel. Même l’OgoouéLolo qui a tout eu du système

Bongo-PDG a républicainement accueilli Jean Ping, a fortiori des localités comme Okondja et Aboumi qui s’apparentent à des villages du siècle dernier. C’est pitoyable ! ». Si Mathias Otounga s’est fourvoyé en associant le préfet de la Sébé-Brikolo à sa tournée de consigne à l’endroit de ses obligés, Ernest Mpouho Epigat et Ali Akbar Onanga doivent se tordre de douleur en sachant que Jean Ping a finalement foulé le sol altogovéen, « leur Haut-Ogooué ». Pour ces deux-là, témoignent leur entourage, ils ne s’imaginent nullement hors du cercle de pouvoir. C’est pourquoi, avance Grégoire Martin Lendoye, un cadre du HautOgooué, « ils sont un danger pour notre vivre-ensemble. Ces deux-là

font tout pour faire du Haut-Ogooué une province à part. Si Ping devient président de la République, que vont-ils faire ? Faire de Bongoville et d’Akiéni des Républiques à part ? Ils doivent comprendre que chaque chose à son temps et que tout peut basculer, dans la vie, dans un sens comme dans un autre. Nous sommes des Gabonais dont le devoir est de vivre avec les autres Gabonais en bonne intelligence pour la pérennité de notre nation ». Ceci est-il en partage dans cette province ? Pas si sûr ! Malheureusement, une minorité d’Altogovéens est en train de s’accrocher à ses petits privilèges. Dans cet esprit malfaisant, Jean-Pierre Oyiba a annoncé mercredi dernier au cours de sa rencontre avec les cadres altogovéens « d’une descente du chef de l’Etat à Franceville le 24 mars ». Une manière de troubler la tournée de Jean Ping dans « leur province ». Mais où étaient-ils depuis 2009 ? Les Altogovéens sont-ils devenus des personnes à rencontrer constamment par Ali Bongo et ses ministres ? Au regard de ces interrogations, les Altogovéens disent « Jean Ping reste même dans le Haut-Ogooué. Ainsi ils dilapideront davantage les deniers publics pour faire semblant qu’ils se préoccupent des habitants de cette province ». Trop tard, la pêche est arrivée à l’embouchure !!! n

Comme on le voit, en voulant régler un problème ponctuel et toujours à la recherche des soutiens de dernière minute, Ali Bongo vient de montrer à la face du monde qu’il a échoué dans la gestion de la chose publique. Puisque les cadres altogovéens doivent désormais piller les

caisses des structures dont ils ont la charge pour réhabiliter l’hôpital Amissa Bongo. Pendant ce temps, Sylvia Bongo mène grand train à travers le monde et bénéficie d’une flotte aérienne à sa disposition. Le temps de l’hypocrisie est révolu…n

Feuilleton PDG-Emergent vs PDG-HM

La sénatrice Christine Mba Ntoutoume ouvre la porte aux sirènes du soir

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D.O ous soulevions récemment des harcèlements dont aurait été victime la vénérable Christine Mba Ntoutoume, naguère très proche de la tête de proue du démembrement PDG « Héritage et Modernité ». Mais il serait bien plus juste de dire que la séparation entre les deux est finalement intervenue depuis que les membres fondateurs de « H&M », exclus du parti au pouvoir, ont décidé de passer à la vitesse supérieure, en transformant leur mouvement en une aile du PDG baptisée PDG-Héritage et Modernité. A partir de là, Mba Ntoutoume qui, lors des sorties antérieures de « H&M », se mettait bien à découvert derrière son mentor, a disparu d’Awendjè. Il faut bien préciser « disparu le jour », car elle prendrait part à des rencontres nocturnes avec les contempteurs d’Alexandre Barro Chambrier. Une traitrise que refuse de lui pardonner de nombreux militants PDG, ceux qui sont restés attachés à leur député et leader. Parce que cette dame, aux dires de ceux-là, serait une inconnue partie du Komo Kango et qu’ABC aurait prise dans ses rangs pour en faire une sénatrice au grand dam des anciens qui ont toujours été avec lui. Malgré cette colère que certains ruminent, ils n’en veulent pas vraiment à leur leader à qui ils vouent respect et considération. Mais Mba Ntoutoume n’est pas du même tempérament. On la verrait raser les nuits les murs du Collège la Réussite, avec le sénateur et le député du 2ème siège du 4ème arrondissement. Pour quel complot, lorsqu’on sait que ces deux-là n’ont jamais porté Barro Chambrier dans leurs cœurs ? Déjà les informations ne sont pas bonnes. Ils se réuniraient pour inspirer à la commission de discipline du PDG d’exclure le premier adjoint au maire du 4ème arrondissement resté fidèle à ABC. Et celui qui s’agite en ce moment comme le diable dans un bénitier n’est qu’une autre fabrique d’ABC mais avide, très avide des privilèges du commandement. Un certain Innocent Endazokou. Mais là les choses ne sont pas aussi évidentes que cela. Car les positionnements sur la liste sont très compliqués pour faire d’éventuels calculs. Parce que même si le maire Gélase Mboumba, dont rien n’est reproché, venait à être exclu aussi de manière arbitraire, Endazokou aura du mal à lui succéder à la mairie du 4ème. Il faudrait, pour ce faire, que des alliances soient négociées par le député Jules Marius Ogouébandja, l’actuel membre du comité permanent du bureau politique et le sénateur Sergent Marc Anguilet, tous deux du 2ème siège. Mais l’avenir nous édifiera. Pour l’instant, on retient que Christine Mba Ntoutoume a suivi la voie de la bouche.n

François Banga Eboumi parle demain dans « La Loupe »

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En compganie de son épouse et du secréctaire d'Etat marocain aux Affaires étrangères, Banga Eboumi ne peut se taire face à la gestion quelconque du Gabon par Ali Bongo.

aut-il se taire face au danger qui nous guette individuellement et collectivement ? En réponse à cette question qui interroge notre condition d’homme au service de la paix, François Banga Eboumi ouvre la « bouche pour une première fois ». Dans une tribune libre à paraître demain dans « La Loupe », ce témoin oculaire de la souffrance d’Omar Bongo face à la maladie de sa femme Edith Lucie Bongo, indique la voie à suivre pour éviter un bain de sang au Gabon. A la vérité, si les « muets » se mettent à parler, il est indéniable qu’il y a péril en la demeure. Par conséquent, il est hors de question qu’Ali Bongo, pour sa jouissance personnelle et le bonheur de sa légion étrangère, en vienne à détruire la paix laissée par Léon Mba et Omar Bongo. L’union sacrée des patriotes est-elle en marche ? C’est une évidence !!! n

AURORE

Lundi 21 Mars 2016 -

“ Ali Bongo n’est pas Gabonais de souche, qu’il quitte le pouvoir et parte ! ”

Chantal Myboto à la face du monde

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Orca Boudiandza Mouele elle, radieuse, sereine et une silhouette impressionnante qui coïncidait majestueusement avec la force du verbe et la violence des mots. Telle est apparue samedi dernier, pour ces moments frappés du sceau de la vérité, Chantal Myboto épouse Gondjout à l’occasion de sa déclaration. Pour cette déclaration qui se voulait un moment unique de vérité, les différentes personnalités de l’opposition et même celles du « PDG Héritage et Modernité » étaient présentes au siège de l’Union nationale, à l’Ancienne Sobraga : Zacharie Myboto, Alexandre Barro Chambrier, Eloi Rahandi Chambrier, Jean-De-DieuMoukagni-Iwangou, Jean François Ntoutoume Emane, Louis Gaston Mayila, Albert Yangari, Raymond Ndong Sima, Serge Maurice Mabiala, Pierre André Kombila, Casimir Oyé Mba, Paulette Missambo, Didjob Divungui di Dingue ou Fréderic Massavala ont fait le déplacement pour écouter les « vérités » de Chantal Myboto. En plus des populations, qui elles aussi, se sont ruées massivement. Le décor planté d’entrée, l’ex-compagne d’Omar Bongo cogne fort sur le dossier de la succession. Dossier étroitement lié à l’état civil d’Ali Bongo. Chantal Myboto annonce sa volonté de faire pratiquer un test d’ADN à sa fille Onaïda Maïsha Bongo Ondimba. Ce, afin de prouver sa filiation d’avec Omar Bongo. Et comme un défi lancé à Ali Bongo, elle demande à ce dernier d’en faire autant. Cette décision, pour Chantal Myboto, découle du souci de lever le voile sur les multiples polémiques liées à la question de la succession. Ce d’autant que le dossier de la succession se révèle de jour en jour un véritable capharnaüm. Un ramassis d’incongruités les unes plus inexplicables que les autres. L’on découvre par exemple, de la bouche de la fille Myboto, que le testament d’Omar Bongo qui a été présenté sur la question de la succession date de 1987 et que ce testament ne prend pas en compte les deux derniers enfants d’Omar Bongo : « quand s’ouvre la succession d’Omar Bongo, c’est un testament de 1987 qui est présenté par les aînés pour servir de base sur la liquidation de cette succession. Celui-ci ne prend pas en compte son second mariage et encore moins les deux enfants légitimes issus de l’union d’Omar et d’Edith Bongo ». Incroyable et stupéfaction dans l’assistance ! Mieux, rajoute Chantal Myboto : « Amissa Bongo y figure, alors qu’elle est décédée en 1993 et sa succession liquidée ». Chantal Myboto, d’un ton ferme et lisant avec assurance son papier, poursuit le grand déballage du drame

en 2016. Mais nous, nous avons une arme en 2016 : le peuple. La question de l’état civil d’Ali Bongo est l’arme dont dispose le peuple pour faire barrage à Ali Bongo Ondimba. Qui peut nous en vouloir de faire respecter l’article 10 de notre Consti-

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tution ? La France je ne le pense pas, l’Union Européenne non plus, les EtatsUnis encore moins. Ali Bongo n’est pas un Gabonais de souche, il ne peut pas se présenter à l’élection présidentielle, qu’il quitte le pouvoir et parte ».n

Ali Bongo :« un enfant rejeté, médiocre et revanchard »

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Chantal Myboto tête haute, visage rayonnant a assémé des uppercutes à Ali Bongo.

L'ensemble des leaders de l'opposition sont unis pour barrer la route à Ali Bongo.

O.B.M u cours de la même semaine, l’on a enregistré deux sorties publiques, de deux personnalités aux appartenances politiques diamétralement opposées, mais dont les révélations sont analogues sur la nature profonde d’Ali Bongo. La première déclaration a été faite par Alexandre Barro Chambrier, dans une interview exclusive accordée à notre consœur La Loupe, le leader du Parti démocratique gabonais version « Héritage et Modernité » révèle qu’Ali Bongo est un être qui nourrit de profondes rancœurs. Un être mû par la seule volonté de régler des comptes aux anciens collaborateurs de son père et qui sur de nombreux dossiers était écarté par son supposé géniteur. Dans un style polissé, Barro Chambrier enfonce le clou en indiquant qu’Ali Bongo n’a jamais été à la hauteur des dossiers, bien plus le fils d’Omar ne doit ses avancées qu’au bon vouloir de son père : « Il est mal placé pour parler d’égalité des chances ». Des révélations confirmées par Chantal Myboto Gondjout lors de sa sortie du samedi dernier. L’ex-compagne de Bongo père souligne : « Il m’est arrivé d’assister à des scènes où Omar Bongo ne voulait même pas d’Ali Bongo à ses côtés ». Et de rajouter : « Ali Bongo a grandi dans les jupons de la République. En plus de piller l’Oprag, il ne passait son temps qu’à lire « Saint Antonio » en Conseil des ministres. (…) Les mariages et divorces dispendieux payés par son père. Des châteaux souvent inachevés et inhabités comme ceux qui se construisent à la Sablière ou au Maroc. Lorsque je dis qu’il a un niveau 4ème pousse pousse, ce n’est pas de la rigolade mais la réalité. Ali Bongo a arrêté ses études en 4ème, son père a dû mettre à sa disposition des précepteurs ». Encore plus crue et virulente, Chantal Myboto lance : « Ali Bongo est un jouisseur, ce n’est pas un bâtisseur besogneux. Ali Bongo est un enfant qui a toujours rêvé d’être roi ayant comme seul outil de travail sa Playstation. Qui confond dans la gestion du pays le jeu et les enjeux ». Voilà qui sans doute explique l’échec de sa gouvernance à la tête du pays. Maintenant il se pose une seule question au peuple gabonais dans son ensemble : devons-nous continuer avec un pareil personnage ? A chacun d’y répondre. A chacun de voir.n

Le coup d’Etat électoral de 2009 : Rappel historique de Chantal Myboto

A Le peuple de l'opposition plus que déterminé à mettre fin à l’imposture.

familial en indiquant qu’: « Ali Bongo se targue d’avoir inséré dans la succession le nom de ma fille. En quelle qualité aurait-il pu le faire ? Lui qui est un SPF (Sans papier fixe) ». Et même le document récemment produit par les services d’état civil de Nantes afin de lever le voile sur la réelle identité d’Ali Bongo « est une déclaration de naissance dont le format ne correspond nullement à celui utilisé dans l’Afrique équatoriale française ». Une fois de plus, un

faux. Et encore un faux.

Devant « un usurpateur, faussaire », un être « pervers dépourvu de moral » qui compte coûte que coûte se maintenir au pouvoir, que faire ? Chantal Myboto préconise le rassemblement de tous. Le rassemblement au-delà des appartenances politique, ethnique, sociale afin de défendre le pays. Elle sollicite de toute l’opposition et du peuple gabonais une conjugaison d’efforts : « Ali

Bongo se sait totalement impopulaire. Il va vouloir profiter de nos querelles pour s’imposer. Face à cette situation, il faut que l’on accepte de taire nos querelles. Soyons patriotes. Cohérents et conséquents, nous ne pouvons aller aux élections sans avoir réglé la question de l’état civil d’Ali Bongo, c’est une question de bon sens ». Et de conclure : « En 2009, Ali Bongo avait deux armes : son nom et Delta synergie. Ces armes, il les a toujours

O.B.M l’occasion de sa déclaration donnée le 19 mars dernier, Chantal Myboto a tenu à lever le voile sur le coup d’état électoral de 2009. En plus d’aborder les questions de l’état civil d’Ali Bongo et celle de la succession. A cet effet, la fille de Myboto souligne : « Alors qu’Omar Bongo venait de décéder, Ali Bongo était déjà président du Gabon. Le corps de son père était encore allongé qu’Ali Bongo était déjà président. Il a été fait président au cours d’une réunion tenue au salon marocain le 16 juin 2009. La France en avait décidé ainsi ; Ali Bongo était à leurs yeux celui à même de défendre leurs intérêts et les autres hautes personnalités gabonaises présentes à cette réunion l’on accepté. Cette décision a été confirmée lors d’une réunion tenue le 07 juillet 2009, de 20 à 22 heures à l’Elysée, réunion au cours de laquelle était présente une importante personnalité gabonaise ayant servi le père et continue à servir le fils. Cette réunion a eu lieu parce que certains opposants avaient eu la malchance d’être reçus par Brice Hortefeux et Arnaud Joubert. La même décision a été actée le 14 juillet 2009, à quelques heures du défilé, la France adoubait Ali en ses termes : « Ali rien qu’Ali ». Puis un émissaire d’Ali Bongo est envoyé en août 2009 à Saint Maxime en France pour rencontrer Robert Bourgi et le ministre de la Coopération de l’époque Alain Joyandet. Le lendemain de cette rencontre, l’émissaire d’Ali Bongo s’envole dans la capitale d’un pays de la sous-région pour demander au chef de l’Etat de ce pays d’arrêter de financer les opposants gabonais. Le coup d’Etat du 03 septembre 2009 n’a fait que confirmer le choix porté sur Ali Bongo par la France ». Notre triste sort était, ainsi scellé.n

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AURORE

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Persis Lionel Essono Ondo *

e serment a une origine ancienne, il vient du sacramentum. latin Dans la Rome antique, le sacramentum est un terme de droit désignant une somme déposée comme garantie de sa bonne foi. De cet usage, le mot sacramentum a donné serment. C’est en cela que le serment peut être considéré comme une affirmation sacrée qui engage la responsabilité de son auteur. Le serment présidentiel engage le chef de l’Etat, il l’oblige envers le peuple. Chaque citoyen est le gardien de ses propres valeurs. Le président de la République est le gardien des valeurs de la République. Par le serment, il proclame solennellement son adhésion à ces valeurs et s’engage à les protéger. Les valeurs de la République sont pour l’essentiel exposées dans le titre préliminaire de la Constitution « Des principes et des droits fondamentaux ». Pour le bien de tous, pour la justice et l’équité, le président de la République s’engage à respecter ces principes. Cependant, la loi sans la vertu de celui qui est tenu de la respecter n’est rien. Et c’est précisément cette vertu que le serment vient matérialiser chez le président de la République qui est chargé de respecter et défendre la Constitution. C’est précisément l’objet du serment que de réconcilier les sphères, juridique et éthique. En prêtant serment en 2009, Ali Bongo Ondimba s’est inscrit dans la longue lignée des femmes et des hommes dont on espère le respect de la parole donnée, qui donne sens à la Constitu-

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Ali Bongo Ondimba a-t-il trahi son serment ?

tion, qui rend possible le vivre- ensemble.

Ali Bongo Ondimba a-t-il respecté et fait respecter sa parole ? Cette question interroge la pratique du pouvoir politique pendant le septennat finissant d’Ali Bongo Ondimba. Chacun peut avoir une opinion sur cette question. Ali Bongo estt-il coupable de haute trahison pour avoir méconnu les termes de son contrat avec le peuple ? Il faut dire ici qu’il a brillé par ses entorses à la loi fondamentale. Ce qui lui a valu le rappel à l’ordre de la plus haute juridiction en matière constitutionnelle. Sanctionné par deux fois dans deux décisions qui feront date, le président de la République a vu la compétence de son gouvernement fortement remise en cause par les sages. Le respect des principes de l’Etat de droit est martelé dans un considérant pédagogique

Lundi 21 Mars 2016 -

en termes claires : les ordonnances prises par le président de la République pendant l’intercession parlementaire ne peuvent revêtir la valeur juridique d’une loi de portée générale sans la ratification du parlement. Ce qui n’a pas été le cas des ordonnances n°15, 16 et 17 du 15 août 2015 portant respectivement Organisation de la justice, Code pénal et Code de procédure pénale en République gabonaise. Ali Bongo a subi un revers juridique important qui fera date dans l’histoire. Ces exemples sont de loin les plus emblématiques, mais ils sont ceux qui prouvent que le président de la République n’a pas pris toutes les diligences nécessaires au respect de la Constitution et de l’Etat de droit. Il a trahi son serment !

Celui qui a trahi, trahira Ali Bongo ne peut pas demander le renouvellement de son contrat dans la mesure où, tout semble démontrer qu’il a

foulé au pied les principes de la République. Dans sa pratique du pouvoir, il a violé son serment à plus d’un titre. Sur le plan de la justice sociale, il ne pourra pas vendre son programme d’égalité des chances dès lors qu’il a institué une inégalité de droit à la tête de l’Etat. Il lui sera difficile de faire passer la pilule de la solidarité nationale à des populations qui vivent dans la misère, pendant que ses collaborateurs proches construisent et achètent des châteaux dans leurs pays d’origine. Ali Bongo n’a pas respecté les termes de son serment en matière de promotion et de respect des droits de l’Homme. Garant de la justice pour tous, il n’a pas permis l’arrestation et le jugement des commanditaires des crimes rituels. Ali Bongo n’a pas respecté les termes de son serment sur le plan de la bonne gouvernance. En moins de dix ans, la dette publique du Gabon a ex-

Ali Bongo au stade de Nzeng-Ayong

Georges Ogandaga

e ridicule ne tue pas. En tout cas il ne tuera jamais un « mort politique » comme l’est Ali Bongo. Car en effet, il suffit qu’une simple nébuleuse se forme, sous l’inspiration d’un aigrefin, et l’invite à un prétendu rassemblement d’adoubement pour qu’il se déplace avec sirènes et gyrophares et une escouade de gorendent le qui rilles inapprochables. La démonstration a encore été faite samedi dernier au stade de Nzeng Ayong où le spéculateur politique Hervé Patrick Opiangah, a fait de lui le candidat de la rue. Devant des jeunes gens désoeuvrés et affamés, déplacés moyennant 15 000 Fcfa chacun et transportés en majorité par les cars de la SGTP dont l’inspirateur de la manif en est le propriétaire. En présence de ses marionnettes du gouvernement affichant des sourires de constipés. Signe qu’ils n’ont pas d’autres choix s’ils veulent préserver leurs privilèges. Encore une fois Ali Bongo a menti aux jeunes et à tous les badauds qui déambulaient dans les parages ou qui s’abreuvaient dans les bars environnants. Rien de concret et de crédible dans ses propos qui pourraient susciter l’adhésion à son nouveau projet de société « Changeons ensemble ».

Un spectacle digne de Defundzu

Ali Bongo englué dans une comédie spectacle.

Mais que retenir du one man show d’Ali Bongo au stade de NzengAyong ? Pas grand-chose de sérieux. Sinon que manquant d’arguments de poids pour faire adhérer les Gabonais à son nouveau canular « Changeons ensemble » il n’a réussi qu’à divertir la galerie. Un spectacle digne d’une scène d’Omar Défundzu. Ali Bongo s’est trouvé aux membres du PDG-Héritage et Modernité des nouveaux boucs émissaires. Qu’il fait maladroitement et surtout idiotement passer pour les responsables de son échec. Les responsables du non aboutissement de son projet de société «

l’avenir en confiance », décliné par la suite en « PSGE ». Dans une hilarité et des applaudissements plus pour le railler que le congratuler, il s’est donné à cœur joie comme un enfant à qui on offre pour la première fois comme jouet un micro. C’est ce qu’on appelle animer la galerie. Pourtant Ali Bongo ne croit pas si bien dire lorsqu’il avance qu’on ne peut pas mentir à l’œil qui voit. Mais les yeux des habitants de Sibang 3, de Montalier, de Chantier Moderne, de Bangos, etc. ne voient rien. Que dire alors? Que présager ? Parce que, rien que dans ces quelques quartiers où les applau-

disseurs ont été recrutés en masse, où il n’y a pas de routes carrossables, d’eau potable encore moins d’éclairages publiques. Rien n’a été fait dans ces petites agglomérations en six ans. Mais pourtant le « petit-là » a l’outrecuidance de faire passer le message de l’accélération du rythme du « changement souhaité ». Quel changement a été initié ? Qu’attendre de ces Gabonais désabusés en cette période électorale, en dehors de passer à la soupe et sanctionner les usurpateurs du pouvoir par les urnes ? Les invités sont repartis du stade avec 15 000 Fcfa chacun en poche mais avec autre chose dans le cœur.n

plosé et a atteint des proportions inquiétantes. Le crédit du Gabon sur les marchés financiers s’est considérablement dégradé, le pays est au bord de la ruine. Nous ne pourrons pas être accusés de mauvaise foi si nous affirmons ici qu’Ali Bongo a brillamment violé son serment ; il est hors la loi et il ne pourra en aucun cas se prévaloir de ses turpitudes pour solliciter la conclusion d’un second contrat. Pour conclure et résumer ainsi la portée symbolique de cet échec multisectoriel, il suffit de considérer la fronde des membres du courant « Héritage et Modernité » et l’émergence d’une génération déterminée et prête à en découdre avec le système en place. Lorsqu’un homme arrive à se mettre à dos sa pro-

pre famille, c’est qu’il n’a plus rien à proposer à la majorité des Gabonais qui aspiau résolument rent changement. Au lieu de s’enfermer dans une escalade de violence politique, au lieu d’instrumentaliser l’armée et la police, Ali Bongo Ondimba devrait plutôt suivre le conseil de Michel Hospital qui, dans sa harangue au Parlement de Rouen le 17 août 1563 déclarait, je cite, « Si vous ne vous sentez pas assez fort pour commander vos passions et aimer vos ennemis, abstenezvous ». Vive le Gabon, pour que vive la nouvelle République.n

*Juriste, Que Dit La Loi

Union nationale

Un congrès, une primaire et des polémiques à l’horizon !

A

Dans la course à l'investiture, qui sera le grand gagnant ?

O.B.M

quelques jours du congrès de l’Union nationale qui aura lieu du 25 au 27 mars prochain, de nombreux militants ne cessent de s’interroger sur les modalités d’organisation des primaires dans ce parti de l’opposition. Tout part en fait des plaintes de bon nombre de militants proches du candidat à la candidature, Mike Jocktane. Jusque-là, Mike Jocktane semble être le seul candidat déclaré à la candidature de l’UN. Ce qui de plus en plus inquiète ses partisans, qui déjà crient au loup. Ce d’autant que l’absence d’adversaires pour une élection qui a lieu dans moins d’une semaine laisse planer le doute et les supputations sur un possible complot transformé en mascarades électorales qui ne viserait qu’ à adouber un candidat déjà désigné par certaines instances du parti. Une situation par ailleurs renforcée par les défaillances déjà relevées au niveau de l’organisation du scrutin. Tenez par exemple, le fait qu’il n’y ait, jusqu’à ce jour de date limite de dépôt de dossiers de candidature semble être, d’après les partisans de l’homme de Dieu, une largesse faite aux « candidats » indécis. Pis, la méconnaissance des délégués provinciaux, lesquels doivent pendre une part active au scrutin, l’absence de calendrier tant pour l’audition des candidats que pour la signature des engagements sur l’honneur (acte qui consiste à s’engager à soutenir le candidat désigné par le parti). Du coup, c’est un véritable capharnaüm. Personne ne sait exactement ce qui se passe, qui fait quoi et dans quel but. Une cacophonie qui ne manque pas de susciter de profondes interrogations. Surtout dans les rangs de Mike Jocktane. Les partisans de l’homme d’église s’échinent ces dernières semaines à battre campagne (collage d’affiches, distribution de prospectus…) dans un parti totalement aphone sur la question. C’est à la limite s’ils ne sont confondus à des martiens dont la présence étonne plus d’un sur terre. Cependant, certaines voix autorisées au sein du parti indiquent que l’homme de Dieu a voulu aller trop vite. D’aucuns n’expliquent pas par exemple que Mike Jocktane ait eu à faire une déclaration de candidature devant caméras et micros alors que le dispositif interne n’était pas encore prêt. Les mêmes sources rajoutent que l’homme de Dieu est tombé dans son propre piège : vouloir prendre les autres candidats de court. Des arguments quelque peu fallacieux qui tendent surtout à justifier l’attentisme d’un certain nombre de leaders dans cette bataille.n (Affaire à suivre).

Lundi 21 Mars 2016 -

FOCUS

Jeanne Mbagou cautionne-t-elle l’illicité ?

Décision arbitraire à la mairie d’Owendo

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Qualifier la gestion de l’espace public à Owendo d’anarchique ne serait qu’un euphémisme, tant les pratiques qui y règnent relèvent d’un système de mafia, en plus de la loi sur la fermeture du marché à 18h qui cause beaucoup de tort aux commerçantes.

I

A ce stade, il est opportun d’interpeller dame Jeanne Mbagou, maire de la comd’Owendo, afin mune qu’elle sache qu’alors que ces commerçants doivent payer un loyer à un prix supérieur au tarif réel initialement prévu, il est intolérable que le confort financier des uns et la misère sociale des autres perdurent. Surtout que, comme vous le savez, l’usage de la sous-location est une pratique illégale tout

Constant Mavoungou

l y a une situation qui crée des ravages dans la commune d’Owendo, notamment au marché d’Awoungou dans le 2ème arrondissement : la décision de fermeture des commerces à 18h00. Si cette décision est couverte, à tort ou à raison, du sceau de la lutte contre les nuisances sonores, elle est pour le moins arbitraire pour plusieurs raisons. D’abord, elle aurait dû avoir une portée générale, c’est-à-dire, s’étendre à tous les commerces du 2ème arrondissement et même de la commune d’Owendo. Ensuite, elle est contraire au créneau horaire qui avait été promis aux Gabonais par le candidat Ali Bongo en 2009 et qui prévoyait la fermeture des bars et autres commerces à partir de 22h00. Enfin, au nom de « l’égalité des chances », cette mesure est socialement injuste, économiquement nuisible et politiquement contreproductive pour l’action du chef de l’Etat qui dit « être heureux que quand les Gabonais seront heureux ». Car, en l’espèce, les commerçants sont malheureux et victimes de cette décision inique de fermeture à 18h00, quand on sait que c’est souvent à cette heure de la journée que certaines familles se rendent

Pas de reprise en vue

Jeanne Mbagou n'est-elle pas informée des manigances orchestrées au marché du 2ème arrondissement ?

dans les commerces pour effectuer leurs achats. Enquêtant au centre-ville d’Owendo, notamment au marché d’Awoungou, le discours le plus répandu fait état que le maire du 2ème arrondissement aurait pris cette décision, avec une complaisance préjudiciable, sur la base des plaintes d’une riveraine, et non d’une pétition de principe des habitants de la commune d’Owendo. Il est de ce fait légitime de se demander au nom de quoi,

une riveraine, doit-elle priver d’autres compatriotes qui ne demandent qu’à gagner honnêtement leurs vies et subvenir aux besoins de leurs familles ? Mieux, il nous revient que ces box sont mis en location par ladite mairie. Nous constatons pour le déplorer, qu’il y a de la part des agents municipaux une prise illégale d’intérêt. En effet, des agents municipaux du 2ème arrondissement, semblet-il, louent ces box à des tarifs dérisoires et procèdent à

leur sous-location aux commerçants, en augmentant les tarifs du double, voire du triple. Voyez-vous, nous sommes ici en présence d’une gestion mafieuse des box du marché d’Awoungou ; gestion dont on est en droit de se demander si elle ne donne pas lieu, fort probablement, à un système de retro-commissions ? Nous posons simplement des questions, être juges, et ce n’est pas ce qui nous intéresse au plus haut point.

Ce qui justifie la fermeture prochaine du port d’Owendo

L

’administration des Douanes est confrontée ces derniers mois à d’innombrables difficultés, liées à la gestion du personnel et aux conditions dégradées de travail. La nouvelle direction générale peine à résoudre ces difficultés qui n’ont que trop duré. C’est donc fort de cette incompétence du directeur général Alain Ndjoubi Ossamy que les deux syndicats les plus représentatifs, le Syndicat autonome des agents des douanes (SAAD) et le Syndicat national des travailleurs et agents de douane (SYNATRAD) se sont constitués en intersyndicale pour porter d’une même voix leurs revendications. Un préavis de grève a été déposé le 03 mars dernier. En réponse, la direction générale a convié l’intersyndicale SAAD/SYNATRAD à une réunion le 10 mars courant. Laquelle réunion a accouché d’une souris. Pour cause, Saturnin Odouma, Arsène Nkoghe et Lin Meyecket reprochaient à la direction générale des Douanes et des droits indirects d’avoir convié à cette réunion Jean Didier Mbatchi Bayonne et d’autres représentants du Syndicat national des agents des douanes (SNAD) alors que ceux-ci n’étaient pas signataires du préavis et ne figuraient pas sur l’invitation, comme l’atteste le

(A suivre).

Université Omar Bongo/Grève

Douanes Gabonaises/Front social Ambroise Reteno

comme la fermeture à 18h00 qui ne repose sur aucun fondement juridique. Car à la fin, que gagnent ces commerçants ? Rien, si ce n’est juste régler les factures de leurs box aux vrais propriétaires qui, de l’avis des riverains ayant requis l’anonymat, sont en réalité les responsables de la mairie.n

document joint. « Une entorse à la législation visiblement soutenue par notre direction », affirme le secrétaire de la SAAD, Saturnin Odouma. Jean Didier Mbatchi Bayonne qui s’est imposé à la réunion et soutenu par le directeur général a réussi à faire rebrousser chemin aux représentants de l’intersyndicale. Arsène Nkoghé affirme qu’une réunion s’est tenue entre la SNAD et la direction générale en l’absence de la SAAD et de la SYNATRAD, tous deux dépositaires du préavis. L’on apprend de source proche de la direction générale que « les nouvelles recrues en Douanes n’auront pas leurs primes et ne seront pas intégrées avant 2018 ». Information confirmée au cours de l’Assemblée générale du 18 mars par Saturnin Odouma, secrétaire général du SAAD. Ce dernier a d’ailleurs à cette même occasion précisé que « la prime spécifique est devenue un élément de dictature et de chantage. Elle est augmentée ou baissée selon notre proximité ou non avec Alain Ndjoubi-Ossamy. Ce désordre est orchestré parce que ces primes ne sont encadrées par aucun texte. Ce qui laisse libre cours à tous les abus que nous subissons ». Le nouveau directeur général des Douanes quittait la direction générale de la Sogatra alors qu’un audit était en cours.

L

A.R es cours qui sont suspendus à l’UOB depuis plus d’un mois ne connaîtront sans doute pas un appel à la reprise cette semaine. Alors que les différentes tractations laissaient apercevoir une lueur d’espoir, les choses ont connu une douche froide en fin de semaine. Pour cause, l’accord en phase de signature entre Denise Mekam’ne, ministre de l’Enseignement supérieur et Ange Gaël Makaya Makaya, président de la mutuelle estudiantine, n’a pas abouti. Mettant au cœur de leur revendication le budget de fonctionnement, un accord prévoyait le versement de la moitié du montant, soit 60 millions de Fcfa à la mutuelle des étudiants. Ce qui aurait suffi à taire les velléités contestataires des membres de la mutuelle. Mais ce qui a, paraît-il, faussé le deal, c’est l’exigence imposée par Ange Gaël Makaya Makaya qui consistait à lire publiquement un communiqué résumant l’ensemble des tractations tissées entre le ministère et la mutuelle. Ce qui n’a pas été du goût du ministre qui a décidé de ne pas signer le document déposé à son cabinet en milieu de semaine passée. Il faut dire qu’une telle manœuvre de la part du président de la mutuelle viserait à discréditer le ministre et surtout à rendre public des faits, sans doute de corruption, ayant amené à le reprise des cours à l’UOB. D’un autre point de vue, si Ange Gaël Makaya Makaya rend public le document soumis au ministre, il apparaîtra à la face du pays tout entier que le grabuge qui a eu lieu à l’UOB portait le sceau de la seule responsabilité de Denise Mekam’ne. Ce qui fera résolument exulter le recteur; Marc-Louis Ropivia, naguère en conflit avec le ministre. Au final, l’annonce de la reprise des cours, prévue pour la fin de la semaine, n’a pas été faite, alors que tout portait à croire que les activités devaient reprendre ce matin. n

Les douaniers bloquent le port d’Owendo le 23 mars prochain

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Celui-ci n’a pas encore donné des conclusions que le rififi qu’a connu cette société avec des grèves intensives se déporte à la Douane. « Alain Ndjoubi-Ossami ne serait-il pas impuissant face à la hauteur des exigences de cette direction générale dont on connaît tous l’importance en matière d’apports dans les caisses de l’Etat ? » Pourquoi s’obstine-t-on à le garder à la

tête des directions, tant ses résultats sont toujours à la limite de l’échec ? Ne peut-on pas penser qu’il s’agit là des privilèges dont miraculeusement Ali Bongo veut mettre un terme ? Les agents qui ne savent plus à quel saint se vouer menacent de fermer le port d’Owendo mercredi prochain. n A suivre !

A.R

éunis en Assemblée générale le 18 mars 2016 à la salle des fêtes Assoumou Corine, face à la Mairie du 5ème arrondissement, l’intersyndicale SAAD/SYNATRAD a décidé à l’unanimité de laisser 48h règlementaires à la tutelle, c’est-à-dire à Alain Ndjoubi Ossamy pour la Direction générale des douanes et des droits indirects, Régis Immongault pour le ministère de l’Economie et Daniel Ona Ondo pour la Primature, de « trouver des solutions aux revendications énumérées dans le préavis de grève du 03 mars 2016. Faute de quoi, le Syndicat autonome des agents des douanes et le Syndicat national des travailleurs et agents de douanes formant tous les deux, l’Intersyndicale la plus représentative de la profession se réunira à nouveau pour une assemblée générale en vue du déclanchement d’une grève illimitée sur l’ensemble du territoire national le 23 mars 2016 à 10h précises, aux portes du port d’Owendo », a martelé Arsène Nkoghe. C’est donc un ultimatum de 2 jours qui est donné à la tutelle pour trouver des solutions durables et pérennes aux agents de ce service public qui sont réduits à la misère, alors que les recettes douanières, aux dires des experts, ne cessent d’augmenter. « Comment comprendre que certaines recrues n’ont même pas de quoi payer le taxi pour se rendre sur leur lieu de travail ? », s’interroge Saturnin Odouma avant de préciser à ses collègues que « notre combat est un combat noble, car il est fait au nom et pour le compte des douaniers qui sont désormais précarisés ». C’est fort du constat du traitement piteux dont ils sont victimes de la part des autorités aussi bien de leur Direction générale que du gouvernement, que les agents ont décidé de se faire entendre autrement. Ils fermeront le port d’Owendo le mercredi à 10h si leurs revendications ne sont pas prises en compte. n

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COUP D’ŒIL

Lundi 21 Mars 2016 -

Compte à rebours : plus que 2909 jours

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Emergence de BOA (Bongo Ondimba Ali)

Faut-il dorénavant envoyer nos enfants à l’école avec des masques à gaz ?

Jean-Pierre Abele-Ntame

a scène est horrible. Sur Youtube, une vidéo de la manifestation des élèves au lycée Paul Indjendjet Gondjout montre l’horreur : on y voit un gendarme s'approcher d'un jeune garçon. Il commence par le saisir au cou, puis

le soulève de sa chaise et le plaque violemment au sol. L'agent le traîne ensuite, le soulève et le propulse plus loin, avant de lui intimer de « mettre ses mains dans le dos », probablement pour lui passer les menottes et le jeter brutalement dans le camion bleu. Les autres élèves présents au mo-

Une élève du lycée Georges Mabignath victime des bombes lacrymogènes de la milice de BOA.

ment des faits semblent tétanisés et ne réagissent visiblement pas. Devant une telle barbarie, que peuvent faire les gringalets enfants ? Le Gabon est un Etat de violence. Plus l’ombre d’un doute lorsqu’on évoque cette dictature au quotidien qui, paradoxalement, promet un « avenir en

confiance » aux Gabonais. Comment peut-on aspirer à la construction d’un avenir meilleur quand la nouvelle lubie des forces de l’ordre consiste à tester leurs armes de répression sur les élèves des lycées et collèges ? N’est-ce pas une nouvelle forme de sadisme qui consiste à jouir de la souf-

Jeudi noir pour les leaders syndicaux de la CONASYSED

Dans leur combat pour un « Gabon meilleur » les enseignants membres de la CONASYSED se rappelleront de la maltraitance dont ils ont été victimes le jeudi 17 mars dernier au lycée Gorges Mabignath par les éléments de la police nationale.

D

Constant Mavoungou epuis plusieurs jours, dans le cadre de leur campagne contre l’avancement exclusif au mérite, le bureau nationale de la CONASYSED a entrepris une tournée d’explication dans les établissements de la capitale gabonaise afin d’édifier davantage les enseignants sur la dangerosité de l’ordonnance n°00013/PR/2015 portant modification et suppression de certaines dispositions de la loi 001/2005 du 04 février 2005, portant statut général de la fonction publique. Cette tournée est encadrée par la Loi n° 18/92 du 18 mai 1993 fixant les conditions de constitution et le fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’Etat. C’est fort de ces dispositions que la CONASYSED, pour ne pas perturber les cours, a débuté son Assemblée générale à 14h00mn au lycée Georges Mabignath. Trente minutes après le début de cette rencontre, un véhicule de marque Jeep de la police nationale a fait son entrée dans l’enceinte de l’établissement et est reparti avec à son bord un officier supérieur. Sans tenir compte de cette présence, l’Assemblée générale s’est poursuivie. Puis plusieurs minutes après, c’est une escouade lourdement armée de la police, avec à sa tête un autre officier supérieur, qui a fait à nouveau irruption dans l’établissement. Sans ménagement et sans raison valable, l’officier a demandé l’arrestation de l’enseignante Paule Edna Mangag Ma Muketu. Ce à quoi les élèves se sont ouvertement opposés. Dans la foulée, le même officier a ordonné à ses éléments d’emporter la sono louée par la CONASYSED pour la circonstance. Et plus tard, alors que Paule Edna Magang Ma Muketu avait pris place dans le véhicule d’une enseignante de l’établissement, le portail à peine franchi, la voiture a été stoppée et l’enseignante a été débarquée comme une vul-

gaire délinquante et placée dans un véhicule de la police pour prendre la direction du commissariat central. Dans le chaos voulu par les éléments de la police, une autre enseignante a été aussi arrêtée, il s’agit d’Anice Nsa Obame. En plus d’avoir lourdement chargé les élèves avec des bombes lacrymogènes et des coups de matraques, les éléments de la police nationale ont procédé à l’arrestation de quelques apprenants, pour l’essentiel des mineurs. Ils ont été conduits au commissariat central. Là-bas les enseignantes ont été gardées dans les locaux de la BAC. Vers 19h le même jour elles ont été conduites au commissariat de Belle-Vue 2, puis tard dans la nuit au camp de la Fopi. Les élèves, quant à eux, ont été filmés et auditionnés après avoir subi de la part des policiers des traitements dégradant avec des séquelles physiques.

Instrumentalisation de la police nationale par le proviseur du lycée Mabignath Un policier rencontré à l’entrée du commissariat central souligne : « le proviseur a informé le commissariat central de ce que les membres de la CONASYSED présents dans l’établissement l’ont séquestrée et que les élèves s’apprêtaient à prendre la rue pour revendiquer leurs bourses ». Dans cette guerre des versions, un membre de la CONASYSED est formel : « nous sommes arrivés pour tenir notre Assemblée générale comme nous l’avions fait ailleurs. Cette dame s’est enfermée dans son bureau après avoir instrumentalisé les jeunes de la coopérative à qui elle a demandé d’arrêter le compteur électrique afin qu’on ne puisse pas mettre en marche la sono que nous avions louée. Nous sommes des responsables. A quel moment l’avions-nous séquestré ? A quel moment les enfants ont décidé d’aller dans la rue pour revendiquer leurs bourses ? Cette dame selon les témoignages qui nous sont parvenus

La police a pris d'assaut le lycée, sous le regard medusé des élèves.

Les policiers séquestrant la sonorisation.

est loin d’être une enfant de cœur. Elle a instrumentalisé les policiers. Et l’officier qui conduisait les troupes a manqué de tact lorsqu’il a demandé l’arrestation de notre collègue Paule Edna Magang Ma Muketu sans raison ». Sur la descente de la police au lycée Georges Mabignath, des interrogations apparaissent : si tant que des informations données par le proviseur étaient fausses, pourquoi sur place la police n’a pas changé de stratégie pour évacuer les élèves et les enseignants ? Pourquoi l’officier qui dirigeait les troupes a-t-il ordonné l’arrestation de l’enseignante Paule Edna Magang Ma

Muketu sans notifier le motif ? L’histoire retiendra que le jeudi 17 mars 2016, des enseignants ont été violentés et d’autres arrêtés pour avoir exercé leur liberté syndicale, conformément aux textes en vigueur en République gabonaise. Les prochains jours s’annoncent riche en rebondissement. Parce que les enseignants de ce lycée Georges Mabignath ont demandé la tête de dame Isabelle Matombo avant la reprise des cours. Les élèves aussi vont emboiter le pas. La CONASYSED réclame tout simplement la libération de leurs collègues et la restitution de la sonorisation du prestataire.

Dans l'enceinte du lycée Paul Indjendjet Gondjout, les élèves sont violentés sans ménagement.

france des juvéniles ? C’est avec ces méthodes qu’on prétend conduire le pays à l’émergence dans 2909 jours ? Non, il faut que ça cesse, nos enfants ne sont pas des « punching ball » servant de défoulement à la

guérilla de BOA. A ce rythme, on court à l’extermination du futur de ce pays qui ne verra pas 2025 et la lumière de l’émergence. Le contrat entre BOA et le Gabon s’arrête en août, on n’en veut plus. n

Communiqué de Presse de la CONASYSED

Le jeudi 17 mars 2016, en plein exercice de leur droit syndical, Mesdames Paule Edna Magang Ma Muketu, déléguée au genre et l’équité de la CONASYSED et Anice Nsa Obame, membre du bureau national du SEENA et de la CONASYSED ont été enlevées par les forces de police sur réquisition de madame Isabelle Matombo, proviseur du lycée Georges Mabignath, lieu où se déroulait l’Assemblée générale de la CONASYSED, conformément à l’article 9 de la loi 18/92 portant constitution et fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’Etat qui dispose : « Des facilités sont accordées aux organisations syndicales des agents de l’Etat pour permettre à leurs délégués de remplir leurs activités syndicales sans que le fonctionnement normal du service puisse en être entravé ». A ce jour, la CONASYSED s’inquiète du sort réservé à ces deux camarades étant entendu que nous n’avons aucune nouvelle d’elles depuis plusieurs jours. Les camarades susnommées ont été enlevées par les éléments de la police en violation de la Constitution de la République gabonaise, de la loi 18/92, des conventions 87,98, 105, 111, etc., de l’Organisation internationale du travail (OIT). La CONASYSED qui dénonce ces enlèvements, exige la libération immédiate et sans condition de Mesdames Magang Ma Muketu Paule Edna et de Nsa Obame Anice. La CONASYSED qui prend à témoin l’opinion nationale et internationale se réserve le droit d’entreprendre des actions fortes sur le terrain si nos camarades syndicaux ne sont pas libérés avant le lundi 21 mars 2016. Par conséquent, la CONASYSED demande à tous les enseignants de fermer les salles de classe et de se retrouver nombreux, ce lundi 21 mars 2016 dès 8h00, à l’école publique Marine Oulabou. Fait à Libreville le, samedi 19 mars 2016 Pour la CONASYSED, Le délégué général Simon Ndong Edzo.

Appel à la mobilisation ce lundi 21 mars 2016

Chers Collègues Enseignants ! Cette mobilisation, c'est notre réponse à l'arrestation arbitraire de nos collègues Paule Edna Magang Ma Muketu, enseignante au lycée Léon Mba et Anice Nsa Obame, surveillante au collège Raymond Bouckat, enlevées alors qu'elles prenaient part à une Assemblée générale de la CONASYSED, le jeudi 17 mars 2016 au lycée Georges Mabignath. Arrêtons les cours et mobilisons-nous, ce lundi 21 mars dès 09h, à Martine Oulabou pour exiger leur libération. Allez au cours lundi alors que nos collègues sont privées arbitrairement de liberté pour avoir défendu une cause commune, c'est être du côté de l'oppresseur. Notre nombre, notre force. Marcel Libama

Lundi 21 Mars 2016 -

REGARDS SUR L’OGOOUÉ-MARITIME

Les routes de l’impossible

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Un cratère s’est formé au milieu de la route au niveau du marché Siby. Ce taxi s’est retrouvé coincé là, après l’averse de samedi dernier. Photo du milieu : A la cité Otando, la situation n’est guère reluisante. Ici, les badauds se débattent pour tirer d’affaire un automobiliste pris au piège dans des bourbiers qui gagnent du terrain après la pluie. Photo de droite : Même les piétons ont du mal à se mouvoir. Obligés de s’agripper aux barrières pour ne pas patauger dans les eaux.

Liliane Nkorouna

près la grande pluie qui s'est abattue sur la capitale économique dans la nuit de vendredi à samedi dernier, l'eau a repris ses droits sur les routes de la ville. Une situation qui a amené plus d'un à pâtir de l'état lamentable dans lequel se trouve le réseau routier urbain. Se déplacer dans les quartiers de la ville était difficile, voire périlleux à certains endroits. L'eau rendant invisibles les innombrables trous qui donnent à nos routes l'allure d'un champ de bataille, plusieurs voitures se sont ainsi retrouvées prises au piège. Le spectacle était ahurissant sur plusieurs artères transformées en mini-lacs. C'est le cas au marché de Siby où la route s'est dégradée de façon épouvantable, au point où on s'interroge sur le vrai rôle des services techniques municipaux. Un cratère en plein carrefour et des nids de poule sur l'axe qui mènent à Mini prix font de ce tronçon une zone

L’état de la route entre le camp Boirot et Izuwa, dans le 4ème arrondissement, fait tout simplement pleurer. Photo de droite : L’absence de canaux d’évacuation fiables est la cause principale de la dégradation de la chaussée qui se retrouve inondée à la moindre averse. Le cas des pavés du Centre social après la pluie de samedi dernier, en dit long.

bien sinistrée. Nombreux sont d'ailleurs des automobilistes qui ont juré de ne plus emprunter cette bretelle. Ceux qui s'y aventurent doivent souvent s'armer de patience car l'état catastrophique de la route à ce niveau les amène à rouler au pas. Conséquence, des embouteillages monstres y sont enregistrés en longueur de journée. "Nous en avons assez de casser

Mort dans l’indifférence

En attendant le pacte social

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nos voitures chaque jour ici. Il est quand même incroyable qu'une route aussi défoncée n'attire pas l'attention des autorités qui devraient s'en occuper", tempête un taximan qui s'est retrouvé coincé dans le grand trou du carrefour Siby, samedi dernier. Il est vrai que chaque année, la mairie consacre une part importante de son budget pour

L.N e vieillard abandonné au centre de pêche de PortGentil est finalement décédé. Ce pauvre hère dont nous présentions il y a peu les conditions de vie difficiles n’a pas tenu le coup longtemps. Abandonné par les siens, il avait trouvé refuge à cet endroit où il survivait grâce à la magnanimité des commerçants installés au Centre de pêche situé dans le port môle. Alors qu’il agonisait, les responsables des lieux ont saisi les services sociaux qui leur ont répondu qu’ils n’avaient pas de budget. Face donc à la démission de l’Etat, tout le monde a croisé les bras, regardant ainsi mourir le pauvre vieux avant de sortir du bois une fois le pire arrivé. Au fort de l’agonie de l’inconnu, la responsable du centre de pêche a fait venir une ambulance pour le conduire à l’hôpital mais il était trop tard. C’est plutôt un corbillard qu’il fallait. Une fois le corps déposé dans une maison de pompes funèbres, on attend donc que d’éventuels parents se prononcent au cabinet du procureur de la République. Au cas contraire, les services sociaux qui n’ont pu le tirer d’affaire quand il souffrait trouveront des moyens pour l’enterrer comme indigents. Il est bien choquant que l’on vive ce genre de situation au moment où le pouvoir ne cesse

Ce vieux, abandonné par les siens et les services sociaux, a rendu l’âme au centre de pêche où il passait la nuit à la belle étoile depuis plusieurs semaines.

Un autre indigent passe les journées dans la rue au quartier Siby. Il subira bientôt, vraisemblablement le même sort.

de vanter la portée sociale de l’offre qu’il continue de faire au peuple. Quel sens a le mot solidarité si l’Etat abandonne ses enfants dépourvus de moyens et fait de leur agonie un spectacle dont tous se délecte ? Le cas de ce vieillard n’est pas insolite. Nous l’écrivions déjà, que le nombre de personnes âgées abandonnées va crescendo dans la ville. Une situation qui a sans

aucun doute un lien avec la crise qui sévit actuellement dans les ménages. Au quartier Siby, sur la route des pipelines, un autre vit dans la rue, se nourrissant grâce à l’aumône des passants. Interpellés à plusieurs reprises sur ce cas, les services sociaux n’ont toujours pas réagi. Ils attendent que le malheureux décède pour lui offrir un enterrement gratuit. Quel pays !n

l'aménagement et le bitumage de quelques artères. Mais le vrai problème demeure le manque d'entretien. La plupart des routes sont faites sans assainissement préalable. Et même lorsque les caniveaux sont prévus, ils se retrouvent très vite bouchés et les eaux qui inondent régulièrement la chaussée finissent par avoir raison de celles-ci. Et quand les

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nids de poule commencent à se former, aucun effort n'est fait pour les boucher. Ils se propagent ainsi de façon inexorable avant de rendre la chaussée impraticable. Tout cela donne, il va sans dire, l'impression que rien n'est fait. Jusqu'au jour où tous auront l'intelligence de comprendre que ce qui n'est pas entretenu se meurt et que la facture revient plus cher.

Et que dire de toutes ces routes oubliées dans les quartiers de la ville et même dans les cités les plus huppées ! Derrière le lycée, cités Otando et Akosso, chaque quartier a son lot important de routes défoncées devenues impraticables au fil du temps. Des quartiers où pour se mouvoir, après une averse, les piétons sont obligés de slalomer entre les habitations ou de jouer aux équilibristes sur le rebord des barrières de protection des parcelles. Dans plusieurs quartiers, ils n'ont d'autre choix que de patauger dans les eaux infestées de microbes. Dure réalité! On a donc trop vite fait de se réjouir après le lancement des travaux de deux tronçons, fait en grandes pompes par Ali Bongo lors de sa récente visite à Port-Gentil. Un acte qui relève plus de la campagne que de la volonté de trouver une solution idoine face à l’absence de véritables routes dans une ville qui est au cœur de la production pétrolière. n

Le MPR à la conquête d’Etimboué

L.N e Mouvement populaire des radicaux (MPR) ne veut pas laisser le "pays" natal de son candidat à la prochaine présidentielle aux mains du Parti démocratique gabonais (PDG). En effet, C'est la deuxième fois en un laps de temps que le bureau de l'association de Féfé Onanga se retrouve à Omboué pour sensibiliser les populations et « organiser la lutte ». « Suite aux intimidations et menaces dont sont l'objet les sympathisants de Ping à Omboué, nous avons décidé d'aller à leur rencontre pour les soutenir et les encourager », explique le président du MPR. La semaine dernière, à Omboué, le MPR pour mieux organiser son combat, y a installé un comité devant gérer tout le département d’Etimboué. La cérémonie qui s'est déroulée à la résidence de Jean Ping a connu un engouement notoire et a été rehaussée par la présence de plusieurs notables de la localité. "C'est bien le signe que les intimidations n'auront jamais raison de votre engagement. Que le maire, le préfet et les ministres d'Omboué sachent que la machine du changement est en marche et qu'ils ne peuvent plus l'arrêter", a lancé Féfé Onanga à l'assistance. Après avoir installé Yvon Mbalongani à la tête des cellules de la capitale d'Etimboué, les dirigeants du MPR ont lancé une mise en garde sévère aux autorités de ce département « qui font la part belle au PDG et refusent d'entendre un autre son de cloche au mépris des règles démocratiques ». « Allez dans toutes les maisons de la ville porter ce message d'espoir. Dites-leur que le changement c'est pour bientôt. Por-

A Omboué tout comme à Ngowet, les leaders du MPR ont la semaine dernière procédé au maillage de leur association au profit du candidat Jean Ping.

tez haut le message de Jean Ping et ratissez large afin que nous mettions fin au système Bongo-PDG", a lancé le président du MPR aux militants installés. Ngowet et Ntchongorové ont également reçu le bureau du MPR. Dans ces deux localités du département d'Etimboué, les porte-voix de Jean Ping ont sensibilisé les habitants sur la nécessité d’être « vigilants et déterminés pour aborder l’élection présidentielle avec sérénité ». « Beaucoup ne savaient pas que Ping est candidat à l'élection présidentielle. Donc imaginez la liesse lorsque nous leur avons annoncé la bonne nouvelle », relate la figure de

proue de l'association. Des cellules ont également été installées dans ces grands villages où a été lancé un appel pressent à la mobilisation. « Le PDG est déjà en campagne et brille comme toujours par l'achat des consciences. Alors n'attendez pas. Allez chercher les indécis, dites-leur que Ping n'est pas seulement l'enfant du village, mais qu'il arrive avec un projet plein d'espoir pour libérer notre pays », a martelé Féfé Onanga qui a promis ne laisser son bâton de pèlerin qu'après la victoire de son champion à l’élection présidentielle. Prochaine étape, les localités de Sainte-Anne, Assewè et Kongo.n

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TRIBUNE LIBRE

Limites et contraintes de l’«égalité des chances» Lundi 21 Mars 2016 -

Publiée chez notre confrère « Gabonreview », nous reprenons la tribune libre de Sylvère Mbondobari, maître de conférences en littérature générale et comparée, enseignant à l’UOB, en ce moment en poste à l’Université de la Sarre (Allemagne). Lequel jette un regard sur «l’égalité des chances», programme lancé dernièrement par Ali Bongo dont la conséquence est, entre autres, la «libération de talents», la «rupture avec les vieilles méthodes» et la «méritocratie».

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Sylvère Mbondobari*

epuis son discours de l’Ecole normale supérieure, Ali Bongo Ondimba, candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG) pour la prochaine élection présidentielle a, dans ses différentes sorties, assimilé les privilèges dont bénéficient une minorité de nos concitoyens pour l’essentiel, membres ou anciens membres du PDG à une injustice sociale. Dans son discours d’investiture, il est revenu sur ce même thème affirmant qu’« une rupture avec la vieille culture du favoritisme, les vieilles habitudes de s’offrir indûment des privilèges immérités en marginalisant et en excluant de nombreux talents et intelligences dont le pays a besoin » s’imposait. C’est dit, constaté, répété, discours de convenance, diront certains ! Constat d’évidence; constat d’échec aussi ! Pour mieux saisir le sens et la portée d’un tel discours qui remet en cause les fondements même du pouvoir politique en place, il y a lieu de se poser des questions simples, peut-être trop simples mais qui, à mon sens, méritent que l’on s’y arrête. Question de principe : Qu’il nous soit permis de douter non pas de la nécessité mais de la sincérité d’un tel projet de société ! Qui sont-ils, ces privilégiés dont on parle tant sans jamais les nommer? De quels privilèges s’agit-il ? Une remise en cause de ces privilèges est-elle possible en maintenant le système actuel ? Comment expliquer la violence des réactions dans le camp du pouvoir ? Il s’agit, pour nous, de comprendre en quelques lignes l’intelligence d’une situation d’une rare complexité où l’on se heurte constamment à l’ambiguïté des intentions et aux multiples sens des résistances, où ceux qui prétendent éradiquer le mal sont ceux-là même qui en profitent le plus. Défini comme un droit ou un avantage accordé par une autorité à une personne ou à un groupe en dehors des règles communes, les privilèges ont toujours, sous quelques formes que ce soit existé, et, sauf réinvention de l’histoire, existeront toujours. Dans les faits comme dans l’imaginaire collectif des Gabonais, ceux qui en bénéficient se retrouvent tous dans un cercle très restreint du pou-

voir ; ce qui est une évidence car, de tout temps, seul le Prince accorde des privilèges. Mais de quels privilèges parle-t-on ? Il ne s’agit certainement pas d’avantages matériels concédés par une autorité ou une institution à un fonctionnaire à cause de sa fonction, de son mérite ou de son appartenance à un corps. Ces privilèges-là sont ou devraient être encadrés par la loi. Ils ne sont pas à confondre avec les abus sociaux courants dans notre administration et rarement punis par la justice gabonaise. Les privilèges dont on parle tant se négocient dans les eaux troubles des salons feutrés, ils appartiennent à une zone grise qui se situe largement au-dessus de la loi, une zone de tous les possibles. L’histoire quantitative de la nature et de la forme de ce type de privilèges reste à écrire, de même que la sociologie des privilégiés. L’honorable Chambrier, figure de proue du PDG « Héritage et Modernité », rappelait récemment sous une forme de boutade qu’« Il [était] nécessaire d’actualiser les textes [Constitution, loi électorale] pour donner des opportunités à tous les partis, c’est cela la véritable égalité des chances dont parle Ali Bongo, mais qu’il ne pratique pas. Il est au contraire le premier à instaurer l’inégalité des chances. Et s’il y a quelqu’un qui a bénéficié des rentes de situations, s’il y a un classement à faire, je crois qu’il sera en tête de ce classement » (Gabonlibre). On comprend d’où nous vient ce sentiment que ce projet de société manque de sincérité. Mais il y a plus. Lutter contre les privilèges signifierait inévitablement remettre en cause un mode de fonctionnement de l’Etat et de l’administration, un modus vivendi qui, certes est pervers pour la communauté en ce sens qu’il crée des inégalités sociales et favorise l’incompétence, mais qui a cet avantage, d’avoir permis d’asseoir le pouvoir de certains cadres dans le champ politique. Pour paraphraser Candide de Voltaire c’est à ce prix que le PDG est au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. D’une génération à une autre, ce système a pu se consolider et se pérenniser à telle enseigne que même dans le cas d’un changement de régime ou d’une révolution, il survivra, peutêtre sous une forme moins violente, mais il survivra. C’est pourquoi s’impose de toute évidence une refonda-

Une publication du Groupe Oloumambe R.C.S. 2014B17089 N° Statistique : 035991 V B.P 1343 Libreville (Gabon) E-mail : [email protected]

tion de notre système politique avec en sus un système de valeurs partagées par l’ensemble de la communauté. Formulez à la vieille d’une élection majeure, alors que l’on a été pendant 7 ans incapable de faire des réformes les plus simples comme la révision de la

tration permanent et quasi généralisé perceptible au sein de toutes les couches sociales. D’ailleurs, le dispositif mis en place depuis une dizaine d’années contre la corruption et le favoritisme a montré ses limites en termes de bonne gouvernance et pour cause les administrations ne bénéficient

Constitution dans le sens de plus de démocratie (élection à deux tours, limitation de mandat présidentiel, etc.), un tel projet de société ne peut que laisser dubitatif et susciter la méfiance. Tout simplement, parce qu’un tel idéal ne peut être atteint que dans une société où les institutions fonctionnent de manière démocratique et bénéficient d’une relative autonomie, la justice est libre et indépendante, la presse souveraine et autonome, la société civile responsable et affranchie. Cela est loin d’être le cas du Gabon. D’ici, j’entends nos contradicteurs vanter la liberté de la presse au Gabon, l’indépendance de la justice, l’autonomie de l’administration et nous opposer tous les arguments possibles pour démontrer le contraire. Mon intime conviction, c’est que nous sommes loin du compte. L’opacité qui entoure la chaîne de la dépense dans notre pays, les avantages et largesses accordées à telle ou telle autre personnalité, les passe-droits, ne sont pas de manière à rassurer l’opinion. Au contraire, il se crée un sentiment de frus-

pas de l’autonomie requise pour assurer en toute liberté leur mission. En réalité, c’est la conception même du pouvoir qui doit changer. Comment peut-on parler d’égalité des chances alors que ceux qui nous dirigent ont du mal à justifier de leur légitimité ? Qu’un débat critique est impossible ? Que le mode d’élection soit la tricherie ? Que ceux-là même qui en parlent le plus aient largement participé à la fracturation sociale pérennisant de facto un système avec de nouveaux acteurs ? Depuis 2009, le pouvoir a maintes fois manifesté sur le point de la fracture et de la justice sociale sa détermination et annoncé sans ambiguïté les mesures les plus appropriées à la réalisation de ces objectifs. Mais les résultats sont là. Les acteurs qui, pour la plupart sont assis sur de confortables privilèges, pensent qu’il faut commencer ailleurs car, comment expliquer qu’à la fin du mandat on est encore à parler d’égalité des chances et de la fin de l’impunité. Il suffit de ressortir les copies de 2010 pour

Tél : 07 95 44 86/ 06 77 05 01 Directeur de publication Hermeland Loubah Rédacteur en chef Orca Boudiandza Mouele Secrétaire de rédaction

comprendre que ces points figuraient déjà comme axe essentiel devant conduire à l’émergence. C’est dire que le tout n’est pas d’avoir un projet de société, aujourd’hui de nombreuses agences privées se sont spécialisées dans cet exercice, encore faut-il avoir les moyens humains et intellectuels de le mettre en pratique. La tragédie de ce septennat est certainement de ne pas avoir su ou pu résoudre cette équation. C’est certainement la différence entre la Côte d’ivoire (ou le Sénégal) et le Gabon. D’ailleurs, on peut légitimement se demander si, au-delà des effets d’annonce, un effort a véritablement été fait dans le sens d’une meilleure gouvernance, d’une transparence dans la gestion de la cité, d’une réduction de la pauvreté. Pour ma part, je n’ai rien vu de la cité des savoirs ou de la modernisation du système universitaire tant annoncé, à coup de séminaires d’orientation, de forums et d’interminables séances de travail. Les conseils d’administration des universités, la désignation démocratique et transparente des responsables des établissements supérieurs, tout cela a été remis aux calendes grecques. C’est ici la limite du copier-coller. Dans cette affaire « d’égalité des chances », de « libération de talents » et de « rupture avec les vieilles méthodes », de « méritocratie », il convient de se défier des idées simples et d’avoir toujours présent à l’esprit la configuration actuelle de

Olivier Nang Nzeng Rédaction : Charles Mendome Ambroise Reteno Constant Mavoungou Mapiya Casimir Jean-Pierre Abele-Ntame

nos institutions. Changeons d’abord le mode de fonctionnement de nos institutions, et ensuite nous verrons. L’expérience montre que les privilégiés ont de tout temps cherché des parades pour se mettre à l’abri, et construit tout un arsenal d’arguments pour assurer la défense de leur patrimoine. Il faut se défaire de certaines mythologies consistant à promettre une république de Troglodytes, car l’histoire de l’égalité des chances et des luttes contre les privilèges ressortit autant à l’histoire des mentalités, des sociétés qu’à celle des institutions. Mais il y a plus, la posture qui consiste à condamner les privilégiés sans annoncer un modus operandi, au-delà du contexte électoral, ne peut paradoxalement que rassurer ceux qui en profitent. Elle leur donne la certitude qu’au-delà de la rhétorique, ils pourront toujours profiter de ces avantages, à condition d’appartenir au cercle des intimes. Lié à l’ambiguïté de la situation même des gouvernants qui prétendent innover en maintenant certaines pratiques, qui fondent leur légitimité sur des notions neuves sans effacer les traces, résiduelles mais vivaces, d’anciennes habitudes, la recherche de privilèges se fortifiera encore. Et dans quelques années, on reconnaîtra à l’évidence que tout cela n’était que littérature… n

(MCF. Université de la Sarre / Université Omar Bongo)

Georges Ogandaga David Otounga Agnès Laplumacerbe Jérémie Akame Djinne Impression: Multipress Distribution: Sogapresse Tirage : 10 000 exemplaires

LAUBE_114_2016_03_021_Mise en page 1.pdf

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