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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 6 OCTOBRE 2014 // LESECHOS.FR

Grève : les leçons à tirer « Les Echos business » // SUPPLÉMENT DE 8 PAGES

L’ESSENTIEL LES PISTES POUR MODIFIER LES TARIFS DES NOTAIRES L’exécutif envisage de préserver la proportionnalité du tarif des notaires, mais jusqu’à un certain niveau de prix pour les cessions immobilières. // P. 2

NOUVELLES MESURES CONTRE LES DÉSERTS MÉDICAUX Les nombreux dispositifs incitatifs n’ont jusqu’ici pas suffi à rééquilibrer les zones sous-dotées en médecins. // P. 4

Déficit:laFrancepiégée parsespromesses l Sur la protection sociale, de 2 à 3 milliards d’euros d’économies manquent à l’appel. l Le projet de budget français suscite déjà les réticences de Bruxelles.

A

lors que le projet de loi de finances pour 2015 doit être officiellement transmis à la Commission européenne le 15 octobre, la France a du mal à détailler leséconomiesendépensesqu’elleaannoncées.Letexteprévoit 21 milliards d’euros d’économies l’an prochain, dont

9,6 milliards d’euros dans le champ de la protection sociale. Or un examen détaillé des textes ne permet pas d’en reconstituer l’intégralité. Environ 2 à 3 milliards d’euros manquent encore à l’appel. L’exécutif indique que des détails seront donnés aux parlementaires cette semaine. En attendant, les

premiers signaux envoyés par Bruxelles sur le budget témoignent déjà d’une certaine réticence de la Commission, àquilesréservesduHautConseildesfinancespubliquessur le programme d’économies n’ont pas échappé. // PAGE 3 ET L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 8

EBOLA : L’AVERTISSEMENT DE LA BANQUE MONDIALE Le monde n’a pas répondu assez vite à cette crise et il n’est pas prêt à affronter la suivante, prévient Bertrand Badré, le numéro deux de l’institution. // P. 6

ENTREPRISES & MARCHÉS

ÉNERGIE Les députés

De plus en plus high-tech, les automobiles de demain seront autonomes et de plus en plus sûres. // P. 20 ET « CRIBLE » P. 34

LE LONG COMBAT DE LA CYBERSÉCURITÉ FRANÇAISE Malgré quelques grands noms et des start-up prometteuses, l’écosystème made in France a du mal à s’imposer. // P. 23

BOURSE : LA FOLIE INTERNET NE PREND PAS EN EUROPE Les introductions en Bourse de Zalando ou Rocket Internet ont mal démarré. La capitalisation du secteur reste modeste. // P. 27

Innovation La vision du patron de l’Office européen des brevets

Freerepart àl’offensive surlemarché américain TÉLÉCOMS Le groupe

entament aujourd’hui l’examen du projet de loi. Mais les objectifs seront difficiles à tenir au regard des moyens annoncés.

est en passe de déposer une nouvelle offre sur T-Mobile US.

Deux ans après son annonce en grande pompe par le chef de l’Etat, le projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte passe l’épreuve du feu. Les députés attaquent aujourd’hui l’examen des 64 articles de ce texte aux multiples et fortes ambitions. A commencer par celles de réduire l’écrasante factureénergétiquedelaFrance(70milliards d’euros), de faire émerger des activités génératrices d’emplois (avec un objectif de 100.000 sur trois ans) ou encore d’installer la France à l’avant-garde du combat contre les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le texte défendu par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, assigne d’autres objectifs, dont la viabilité sera très discutée : la France devra notamment avoir divisé par deux sa consommation totale d’énergie d’ici à 2050, essentiellement à travers un colossal chantier de rénovation thermique dans le logement. // PAGES 18-19

Xavier Niel peaufine les derniers détails de sa nouvelle offre pour T-Mobile US, la filiale américaine de Deutsche Telekom. Ce n’est plus qu’une question de jours. Selon nos informations, le patron de Free devrait faire parvenir sa proposition à l’opérateur allemand en début de semaine prochaine, juste à temps pour respecter la limite qu’il s’était fixée pour surenchérir (mi-octobre), après avoir essuyé un premier refus au mois d’août. Cette nouvelle offre prévoit une augmentation de la part de capital acquise auprès de Deutsche Telekom, qui détient 66 % de T-Mobile. Iliad a trouvé du renfort auprès de deux fonds d’investissement américains, dont KKR. En revanche, le prix ne devrait pas beaucoup varier (33 dollars par action lors de la première offre). De quoi laisser sceptiques denombreuxanalystesquantausuccès du français. // PAGE 15

Marta Nascimento/RÉA

LE PARI FOU DE LA VOITURE TOTALEMENT SÛRE

Office européen des brevets

Toutcequevachanger laloi surlatransitionénergétique

Valls enmission pour rassurerlaCity

Partenariat NEW FOR_Mise en page 1 14/12/12 14:03 Page1

// L’ENTRETIEN DU LUNDI P. 16

BILATÉRAL Le Premier ministre intervient à

Londres pour défendre les réformes françaises. SUR

DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO » À 7H20 DU LUNDI AU JEUDI

Le lieu n’a pas été choisi au hasard. A Londres ce matin, Manuel Valls se rend au cœur du quartier financier de la capitale britannique, à l’invitation du lord-maire de la City of London. Il y prononcera un discours « expliquant les réformes qui sont mises en œuvre pour améliorer la compétitivité de la France ». Comme devant le patronat allemand à Berlin le mois der-

HongKong, ou lefantôme deTiananmen ISSN0153.4831 NUMÉRO 21786

106e ANNÉE 34 PAGES

Antilles-Réunion 2,70 €. Guyane 3,50 €. Belgique 2,40 €. Espagne 3 €. GrandeBretagne 2£30. Grèce 2,60 €. Italie 3 € Luxembourg 2,50 €. Maroc 22 DH. Niger 2.300 CFA Roumanie 2,60 €. Suisse 4,20 FS. Tunisie 3.000 TNM. Zone CFA 2.000 CFA.

nier, la tâche sera difficile pour le Premier ministre. L’image de l’Hexagone est dégradée outre-Manche, où le « french bashing » a encore alimenté ce week-end la presse locale. Au pouvoir depuis 2010, le gouvernement conservateur cite régulièrement la France en contre-exemple pour défendre les réformes libérales qu’il met en œuvre. // PAGE 5

Regard sur le monde par

Dominique Moïsi Le monde attend avec un mélange de curiosité et d’appréhension la manière dont Pékin va répondre au défi que lui ont lancé les jeunes manifestants de Hong Kong. Face au mouvement pour la démocratie, qui secoue depuis une semaine l’ancienne colonie britannique, le président chinois Xi Jinping dispose d’une voie étroite : laisser pourrir la situation ou réprimer, comme ce fut le cas, il y a vingtcinq ans, lors des manifestations de Tiananmen. // PAGE 9

Les trois fondateurs d’Airbnb. Photo Airbnb

Airbnb:enquêtesurlastart-up quibousculel’industriedutourisme Montrée du doigt par les hôteliers, la plate-forme de location de logements doit gérer sa mondialisation. INTERNET Née dans la douleur, fin 2007, Airbnb présente aujourd’hui des annonces dans 190 pays, et plus de 34.000 villes. 17 millions de personnes ont déjà utilisé la plate-forme de location de logements pour voyager. En prélevant une commission d’environ 12 % sur le prix de chaque nuit réservée, la société pourrait déjà avoir atteint le milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel. Elle veut franchir une nouvelle étape et songerait désormais à s’introduire en Bourse. // L’ENQUÊTE PAGE 12 ET L’ÉDITORIAL DE DAVID BARROUX PAGE 8

02 //

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

FRANCE

Lespistesde l’exécutif pour modifierles tarifs des notaires

Cettefamillequi neveut appartenir àpersonne

l La proportionnalité du tarif serait conservée jusqu’à un certain niveau de prix pour les cessions immobilières. l Les notaires pourraient être autorisés à faire des remises sur leurs actes.

La « Manif pour tous » a à peine moins mobilisé hier qu’en février. Ils étaient 500.000 à Paris selon les organisateurs, 70.000 selon la police.

CONCURRENCE

LE FAIT DU JOUR POLITIQUE Cécile Cornudet

D

eux ans après avoir émergé, la « Manif pour tous » s’essouffle à peine et s’installe comme un mouvement à la fois récurrent et inclassable. La loi Taubira a été votée depuis longtemps ? Qu’importe : les économies budgétaires sur la famille, le rejet de François Hollande, les failles juridiques sur la GPA et la PMA, tout ce qu’offre l’actualité nourrit la mobilisation. Une France conservatrice continue de battre le pavé en famille, massive et déterminée, fière de ce rituel bleu et rose qu’elle vit comme une résistance à la mondialisation sociétale, à ce monde qui « perd ses valeurs » en autorisant des homosexuels à « acheter un enfant à une mère porteuse ». Le mouvement est ancré à droite, cela va sans dire. Manuel Valls a beau promettre de porter le fer à l’international pour combattre la gestation pour autrui (GPA), il n’est pas cru. Une coupure irrémédiable s’est produite avec le PS, forcément « libertaire », lors de la loi sur le mariage homosexuel.

Mais, curieusement, les partis de droite suscitent eux aussi du scepticisme et ne parviennent d’ailleurs pas à lui répondre. Revenir sur une loi qui a déjà marié 7.000 couples ? Ne pas reconnaître des enfants nés de GPA à l’étranger mais vivant en France ? Chacune des questions se révèle être un double cassetête, moral et juridique. Pour l’instant, personne à droite n’a réussi à traduire cette force de la rue en force politique. Pas même Christine Boutin, avec son 0,71 % aux élections européennes. Car la « Manif pour tous » en est persuadée, elle se suffit à elle-même. Hors des partis. Dans ce monde où « tout fout le camp », elle n’a plus confiance en personne pour défendre ce dernier terreau de solidité que demeure selon elle la famille. Aucun parti politique n’a su la protéger. La confiance est perdue, les partis ont échoué. En Italie, Beppe Grillo a su surfer, à gauche, sur le sentiment « antipolitique » des électeurs. En France, la « Manif pour tous » creuse à sa façon, et à droite, le même sillon, donnant voix à ceux qui ne se reconnaissent aucun porteparole. « Nous sommes libres et irrécupérables », clame Tugdual Derville, l’une de ses têtes d’affiche. La « Manif pour tous », nouvelle illustration de la crise du politique. [email protected]

La ponctualité avant tout

RÉGLÉ COMME UN COUCOU SUISSE En choisissant easyJet, vous voyagez avec l’une des grandes compagnies aériennes les plus ponctuelles d’Europe(1).

Marie Bellan [email protected] C’est l’un des points durs de la réforme des professions réglementées. Et pour cause : dès qu’on parle de tarif, le ton monte – en particulier chez les notaires, qui sont les premiers visés par la refonte souhaitée par le gouvernement. Le sujet est loin d’être totalement arbitré, mais certaines grandes lignes sont déjà tracées. Pour commencer, le système de fixation des tarifs réglementés devrait faire l’objet, à l’avenir, d’un avis obligatoire de l’Autorité de la concurrence, comme le recommandait le rapport de l’Inspection générale des finances. Il ne s’agit en réalité que de suivre l’article 410-2 du Code de commerce, qui stipule que « dans les secteurs ou les zones où la concurrence par les prix est limitée en raison soit de situations de monopole ou de difficultés durables d’approvisionnement, soit de dispositions législatives ou réglementaires, un décret en Conseil d’Etat peut réglementer les prix après consultationdel’Autoritédelaconcurrence ». La réglementation des prix relèverait à la fois du ministère de la Justice, qui a la tutelle de cette profession, et de celui de l’Economie. Une remise à plat périodique des tarifs, par exemple tous les cinq ans, permettrait également d’assurer une plus grande transparence dans la relation entre le coût du service et le prix demandé au client. Sur la proportionnalité du tarif, qui a fait flamber les émoluments des notaires à la même vitesse que les prix des biens immobiliers ces dernières années, le gouvernement veut rester prudent. Mettre totalement fin à la proportionnalité du

Les notaires sont les premiers visés par la réforme des professions réglementées. Photo Sipa

49 % DU CHIFFRE D’AFFAIRES annuel du notariat sont issus de l’immobilier. tarif, qui garantit selon les notaires l’équilibre de leurs revenus entre des actes faits à perte et des actes compensatoires, serait une déclaration de guerre. L’entourage du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, réfléchit à un système qui maintiendrait la pro-

portionnalité du tarif jusqu’à un certain niveau de prix et qui, audelà, se ferait selon le coût réel du service, notamment en fonction du temps passé sur chaque acte.

en respectant l’exigence de sécurité juridique, introduire cette possibilité de manière encadrée permettrait de faire davantage jouer la concurrence entre professionnels, estime-t-on au sein de l’exécutif. Cette réforme par les tarifs aurait le mérite de redonner de façon rapide du pouvoir d’achat aux ménages, même si les montants resteraient limités, sans bousculer les grands équilibres de la profession et sans remettre en cause le monopole sur toute une série d’actes qui font le cœur de métier des notaires. n

Faire jouer la concurrence entre professionnels Autre petite révolution pour la profession : la possibilité de faire des remises. Actuellement, les notaires font valoir leur déontologie pour expliquer qu’ils n’ont pas le droit de faire de remises, sauf sur des niveaux de prix très rarement atteints dans les transactions. Tout

Lesavocatsrejettenten bloc les projets de Bercy Le Conseil national des barreaux s’est notamment prononcé contre le statut d’avocat en entreprise. Réuni en assemblée générale vendredi dernier, le Conseil national des barreaux, qui représente l’ensemble des avocats en France, a voté massivement contre les pistes de réforme du gouvernement. Pas une proposition de l’exécutif n’a remporté un avis favorable. Le Conseil national des barreaux s’est notamment dit défavorable à la suppression de la « postulation » territoriale. Il s’agit de l’obligation de prendre un avocat du barreau

local pour entamer une procédure civile devant un tribunal de grande instance. Les avocats craignent qu’en abandonnant cette « postulation », l’aide à la saisine du tribunal passe de plus en plus par des platesformes Internet, comme on peut déjà l’observer pour les demandes de saisine des tribunaux d’instance (qui ne sont pas soumis à la « postulation » par un avocat). Ce genre de sites Internet, qui sont sur une niche puisqu’il s’agit de litiges à faible enjeu financier, est en plein développement. Les avocats veulentmaintenirleurmonopolesurla « postulation ». Et souhaitent surtout que les tarifs en soient revalori-

sés (c’est un tarif réglementé par l’Etat), ou qu’ils basculent en honoraires libres.

entreprise. La dernière fois que le Conseil national des barreaux avait eu à se prononcer sur le sujet, il y a déjà plusieurs mois, le vote avait été très serré. Il est vrai que ce point divise beaucoup, les avocats parisiens y étant plutôt favorables et les avocats de province ne voulant pas en entendre parler. Cette fois, la proposition a été rejetée par 50 voix contre et 23 pour lors de l’assemblée générale. Soucieux de ne pas être dans une opposition frontale, le Conseil national des barreaux a néanmoins prévu de formuler d’autres propositions de réforme à l’attention du gouvernement. — M. B.

Les avocats ne veulent pas entendre parler de l’ouverture du capital à des tiers extérieurs. La possibilité donnée aux avocats d’ouvrir leur capital à des tiers extérieurs à la profession, tout en restant minoritaire, n’a pas rencontrébeaucoupplusdesuccès.Levote a été négatif, tout comme pour la création d’un statut d’avocat en

This is generation

Pécresse apporte son Couac autour d’un soutien à Sarkozy entretien « dépublié » UMP — L’ancienne ministre Valé- de Rebsamen

Diesel : Royal déplore de n’avoir pas été entendue

rie Pécresse annonce dans le « Journal du dimanche » qu’elle votera pour Nicolas Sarkozy lors de l’élection à la présidence de l’UMP, tout en réaffirmant sa proximité avec François Fillon. Elle dit garder sa « liberté de choix pour 2017 », et veut « continuer à travailler avec François Fillon », rival déclaré de Nicolas Sarkozy, qui est « celui qui fait le travail le plus audacieux et le plus méthodique sur les réformes à accomplir ».

POLITIQUE — La publication, par

POLITIQUE — La ministre de

le site du magazine bourguignon « Le Miroir », d’une d’interview du ministre du Travail François Rebsamen a été à l’origine d’un couac. Le ministre, qui conteste avoir donné une interview, y affirme qu’il « se bat depuis longtemps pour une vision libérale de l’économie », estimant que les Français « ont conscience qu’il faut adapter [le] système social ». Le ministère a obtenu le retrait de l’article.

l’Ecologie, Ségolène Royal, qui était opposée à un relèvement de la taxe sur le gazole, a déploré de n’avoir pas été entendue, hier sur France 3. Le budget 2015 prévoit une hausse de 2 centimes par litre de la taxe sur le diesel. « Sur ce point-là, je n’ai pas été entendue, et pourtant il y a des solutions, a-t-elle déclaré. Je préfère un prélèvement sur les sociétés d’autoroute. »

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(1) Moyenne des arrivées à l’heure (dans les 15 minutes) pour la période du 09/13 au 08/14 (flightstats.com). Grandes compagnies aériennes : top 20 des compagnies européennes basé sur la capacité de passagers de l’OAG du 09/13 au 08/14 (oag.com). business by easyJet : les affaires par easyJet. This is generation easyJet : C’est ça la génération easyJet.

en bref

FRANCE // 03

Les Echos Lundi 6 octobre 2014

Pland’économies :2à3milliardsmanquent toujoursà l’appelsurlaprotectionsociale l L’exécutif renvoie à plus tard le détail des économies prévues en 2015 sur les régimes sociaux. Solveig Godeluck [email protected] et Frédéric Schaeffer [email protected] « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. » Cette maxime, popularisée par Martine Aubry durant la primaire socialiste à propos du programmedeFrançoisHollande,vaudrait-elle aujourd’hui pour le plan d’économies du chef de l’Etat ? La présentation, la semaine dernière, des projets de budget pour 2015 n’a pas levé totalement le voile sur les 21milliardsd’économiesprévuspar le gouvernement l’an prochain. Tout n’a pas été dit, en particulier sur les 9,6 milliards d’économies à réaliser sur la protection sociale. La calculette s’impose. Il y a une semaine, 3,2 milliards d’économies ont été annoncées sur l’assurancemaladie, 700 millions sur la famille et 500 millions sur la gestion des organismes de protection sociale. Soit un total de 4,4 milliards. Quid des 5,2 milliards restants ? C’est le grand flou. Contacté, Bercy renvoie sur le ministère de la Santé… qui

l’annéeprécédente).Concernantles retraites, le décalage de la date de revalorisationdespensionsd’avrilà octobre entériné par la réforme générera un peu moins de 500 millions d’économies pour le régime général, un chiffre grimpant à quelque 700 millions en incluant les retraites des fonctionnaires. Les pensions doivent être revalorisées de 0,9 % en octobre 2015 (si l’inflation ne ralentit pas encore d’ici là). Quant aux retraites complémentaires, l’Agirc-Arrco indique pouvoir économiser 630 millions en 2015 grâce à son accord du printemps 2013 (qui prévoit une revalorisation de 1 point de moins que l’inflation). Enfin, concernant les mesures de 2013 sur la famille, la commission des comptes de la Sécurité sociale, dans son rapport, chiffre à 220 millions l’impact des aménagements de la prestation d’accueil du jeune enfant (gel et modulation de l’allocation de base). De plus, le gouvernement attendait à l’époque 100 millions d’euros de la refonte du congé parental. En additionnant toutes ces économies « héritées », on ne reconstitue cependant que 2 à 2,5 milliards de l’enveloppe de 4 milliards affichée par le gouvernement. Et il manque également 1,2 milliard, par ailleurs, pour parvenir au total des

renvoie sur Bercy. « Il faut attendre la présentation, mercredi, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 devant les députés », lâche-t-on finalement à Bercy.L’avant-projetde loitransmis pour avis aux caisses de Sécurité sociale ne livre pourtant guère plus d’informations. Dans les documents budgétaires, on apprend que « près de 4 milliards » sur ces 5,2 milliards découlent de mesures déjà adoptées par l’Etat ou les partenaires sociaux. Il s’agit de la convention Unédic, de la réforme des retraites de 2013, de l’accord Agirc-Arrco et de la réforme de la politique familiale de 2013.Maisaucundétailn’estdonné.

Economies « héritées » Il faut se tourner vers les partenaires sociaux pour obtenir des précisions. Dans une étude d’impact sur son accord, l’Unédic anticipe 830 millions d’économies d’ici à 2015, dont 300 millions dès 2014. Soit une économie de 530 millions en 2015 d’un strict point de vue budgétaire (c’est-à-dire par rapport à

efforts programmés sur la protection sociale. S’agit-il du cumul des « petites » mesures du budget de la Sécurité sociale (il y en a peu), telles que la réforme du capital décès (158millions) ?Voired’uneanticipationdesous-exécutiondesdépenses de certains régimes (Unédic) ? Pour l’heure, ce sont donc de 2 à 3 milliards d’économies qui manquent à l’appel. Coïncidence ? Cette somme correspond peu ou prou aux économies parties en fumée en raison de la très faible inflation (qui annule l’impact des gels de prestations). Or le ministre de Finances, Michel Sapin, avait initialement prévu d’abaisser à 19 milliards l’objectif de son plan d’économies pour 2015, avant d’assurer que les 21milliardsseraientaurendez-vous. A la recherche d’informations, le Haut Conseil des finances publiques s’est trouvé dans la même impasse. N’ayant pas obtenu de réponse à sa demande orale, puis écrite, il s’en est ému dans son avis. « Les mesures d’économies du projet de loi de financement de la Sécurité socialen’ontpasétéportéesdansleur totalité à la connaissance du Haut Conseil », déplore-t-il.

Lire l’éditorial ( d’Etienne Lefebvre Page 8

Leprojetdebudget français, véritable casse-têtepourBruxelles Le projet de loi de finances de 2015 doit être transmis à la Commission européenne le 15 octobre. En l’état, il ne peut que déplaire à Bruxelles. Anne Bauer [email protected] — Bureau de Bruxelles N’en déplaise auministredesFinances, Michel Sapin, le compte n’y est pas. Sur la base des textes extrêmement détaillés qui régissent le Pacte de stabilité à Bruxelles, le constat est simple : le projet de loi de finances 2015 ne répond pas aux engagements pris. Pas seulement parce que la promesse de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB est repoussée de deux ans à 2017, mais

surtout parce que l’effort structurel minimum requis par les pays qui sont en « déficit excessif » atteint à peine le quart de l’engagement pris et est bien en dessous du minimum de 0,5 % exigé par les textes. A Bruxelles, on note d’ailleurs qu’il serait difficile pour la crédibilité du pacte de stabilité et de la zone euro d’être dans le déni vis-à-vis de la France, quand même le Haut Conseil des finances publiques note que le scénario est « optimiste ».

Processus de négociation En tant que gardien des traités, l’actuel commissaire aux Affaires économiques, Jyrki Katainen, qui devrait être remplacé par Pierre Moscovici en novembre, ne devrait pas avoir d’autre choix que d’envoyer à Paris un avis négatif d’ici

à la fin octobre. Ce qui ne signifie pas pour autant une déclaration d’hostilité, mais le début d’un processus de négociationserré,afind’éviter,parla suite, une pénalité. Jeudi dernier, Pierre Moscovici a déclaré ne pas avoir les éléments pour juger si les efforts structurels de la France sont suffisants, mais a promis d’être solidaire des décisions prises à Bruxelles. Si Bruxelles émet un avis négatif, laprocédureneprévoitpasdemesures immédiates. Mais si le gouvernement ne prend aucune « mesure effective » pour suivre les recommandations transmises en juin dernier, il devient clairement passible de « sanctions », qui peuvent être décidées n’importe quand en 2015. En attendant, le dialogue n’est pas rompu. La France a encore des cartes à jouer pour convaincre ses par-

tenaires. D’abord et en priorité, faire la preuve des 21 milliards d’économies promises, alors que, depuis mai dernier, Bruxelles met en doute leur réalité. Ensuite, plaider les « circonstances économiques exceptionnelles » auprès des ministres des Financesdelazoneeuro,cequiautorise de nouveaux délais pour diminuer le déficit budgétaire. Dès mercredi, lors du sommet pour l’emploi organiséparl’ItalieàMilan,François HollandeetMatteoRenziplaideront à nouveau pour le caractère « exceptionnel » de la chute de l’inflation et du ralentissement de la croissance. Jusqu’à présent, leur interprétation de la conjoncture reste minoritaire, la croissance étant de retour dans plusieurs pays, dont l’Espagne, tandis que l’Allemagne ne croit pas à un ralentissement important. Enfin, il

Dans lesassociations,l’emploirésiste maislasituation financièresetend EMPLOI Les créations d’associations sont dynamiques et l’emploi se maintient. Mais 53 % de leurs dirigeants se disent préoccupés par leur situation financière. Derek Perrotte [email protected] L’engagement associatif, érigé en grande cause nationale cette année, se porte bien. Selon le rapport annuel dressé par l’associationRecherches&Solidarités(R&S) à partir des statistiques de l’Acoss, l’année 2013 a vu une progression des créations d’associations de 6 % et une bonne résistance de l’emploi, globalement stable, à la crise. Deux tendances qui se sont confirmées sur le premier semestre 2014. On dénombre en France 165.000 associationscomptantaumoinsunsalarié. Elles emploient au total 1,8 mil-

lion de salariés, soit un emploi privé sur dix, et distribuent près de 37 milliards de masse salariale. L’étude met en avant une multitudedecausesaubonddescréations d’associations.Acommencerparun « élan de solidarité et la recherche de liens sociaux » de la part de Français soucieux de se mobiliser « dans l’intérêt général » face à la crise. Ce constat est corroboré par l’essor du bénévolat observé depuis 2010, ou encore le boum des initiatives solidaires sur Internet. Autre élément lié à la conjoncture : une hausse « d’initiatives de demandeurs d’emplois créant leur activité par le biais d’une association ». L’actualité a aussi joué, avec un bond fin 2013 et début 2014 des associations dédiées au financement de la campagne des

L’épuisement des réserves et l’annonce des baisses des subventions inquiètent les responsables des structures.

électionsmunicipales,oulacréation d’associations de défense des intérêts régionaux sur fond de révolte des« bonnetsrouges »etderéforme territoriale. Sur le volet emploi, les associations ont bien profité de la montée en puissance des emplois d’avenir (payés à 75 % par l’Etat) qui ont compensé les suppressions de postes intervenues dans les associations en difficultés financières.

Tensions financières C’est l’autre enseignement de l’étude, qui vient nuancer le tableau global et rappeler la fragilité de nombreuses structures : la période est aussi marquée par « un regain de tensions financières ». Les 1.800 responsables d’associations interrogés en mai par R&S ne sont plus que 47 % à juger leur situation financière « bonne » – un point bas historique – contre 53 % en mai 2013 et 60 % en mai 2012. L’épuisement progressif des réserves, l’annonce de subventions 2014 en baisse dans les collectivités, la réduction des aides municipales après le classique effort préélectoral et les incertitudes quant au

changement d’équipes dans nombre de communes sont autant d’éléments expliquant les inquiétudes. Elles résultent aussi d’un manque de bénévoles s’investissant dans la durée, ressenti par 56 % des dirigeants. Au final, si ces derniers se disent encore confiants (61 %) sur la situation générale de leur association, ce taux s’érode et son niveau traduit surtout le volontarisme des dirigeants. Dans ce contexte, ils attendent en priorité « des moyens financiers » (52 %), ainsi que, demande récurrente, « une véritable collaboration avec les collectivités » (41 %), qui connaissent selon eux mal leur travail et le sous-estiment. Une bouffée d’air pourrait venir de la loi en faveur de l’économie sociale et solidaire votée cet été. Elle ambitionne de diriger vers ce secteur, où on retrouve nombre d’associations, 500 millions d’euros en cinq ans. Si l’essentiel profitera aux fondations, aux coopératives et aux plus grosses associations, Jacques Malet, président de R&S, espère « un effet locomotive » qui profitera aussi aux plus petites structures. n

reste la voie des réformes structurelles. A la mi-septembre, lors de l’Eurogroupe, les ministres des Finances ont prévenu Michel Sapin qu’ils avaient été nombreux à mettre en œuvre de douloureuses réformes et qu’ils s’assureraient que chaque membredelazoneeurosoittraitéde la même manière. La France doit donc faire la preuve que ses réformes sont réellesetchiffrables.Ilnesuffitpasdeles énoncer,commel’afaitManuelValls à Berlin, encore faut-il les chiffrer. Quant à la dernière arme du gouvernement, Matteo Renzi l’a parfaitement décrite, en déclarant qu’il préférait une France à 4,4 % de déficit qu’une France dirigée par Marine Le Pen. Reste que cet argument ne rentre pas dans la « procédure de déficit excessif » de Bruxelles. n

D Calendrier Etats doivent déposer •à laLescommission leur projet de budget le 15 octobre. Les 13 et 14, les ministres se réunissent à Luxembourg. En cas de « manquement grave », la commission envoie un avis négatif avant le 30 octobre. Début novembre, elle publie ses prévisions économiques d’automne. Avant le 30 novembre, elle rend son avis sur les budgets et réexamine les déséquilibres macroéconomiques des Etats.

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Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

Montebourgpointe les « erreurs » de Hollande POLITIQUE L’ex-ministre a jugé hier les réformes timides et partielles. Il dit vouloir « réinventer la gauche ». Elsa Freyssenet [email protected] — Envoyée spéciale à Laudun-l’Ardoise

Il n’y a pas eu, cette fois, d’attaque nominative,maisleréquisitoiren’en a pas moins été acerbe. Concluant hier matin, à Laudun-l’Ardoise, l’université d’automne de son club Des idées et des rêves, Arnaud Montebourg s’est livré à un véritable « droitd’inventaire »avantl’heuredu quinquennat Hollande. « Oui, c’était une erreur de n’avoir pas,commepromis,renégociéletraité [européen de discipline budgétaire], de n’avoir pas fédéré les opposants à l’austérité dans l’Union européenne… », a lancé l’ancien ministre de l’Economie, limogé fin août pour avoir moqué le président et réclamé une inflexion majeure de la politi-

que économique. Après cette « erreur » commise dès son élection en 2012, le chef de l’Etat en a, selon lui,commisuneautre(« l’erreurfondamentale du quinquennat ») : avoir fait – jusqu’à cette année – de la baisse des déficits « une obsession, uneobstination »quiauraitasphyxié la croissance sans rétablir les comptes publics dans « un cercle vicieux absurde ». Face à Manuel Valls qui récuse l’idée d’austérité pour la France, son ex-ministre a persisté : il y a « une politique d’austérité à la française, par les hausses d’impôts massives des gouvernements Fillon puis Ayrault » qui ont ponctionné le pouvoir d’achat. S’il doit bien reconnaître que l’exécutif vient de lâcher sur les déficits, Arnaud Montebourg aurait voulu aller plus loin : « Il reste encore 14 milliards d’effort à faire [en faveur des ménages, NDLR] pour que nous puissions relancer l’économie française ! »

Fort ressentiment L’ex-ministre avait déjà développé cet argumentaire, mais c’est la première fois qu’il met aussi directement en cause la responsabilité de l’exécutif français dans « l’explosion du chômage » : « Ce n’est pas la crise qui est en cause, mais les dirigeants

Hamon ne veut pas voir échouer la gauche

« Dans une démocratie, il n’y a pas de fronde, il n’y a que des opinions divergentes. Ce sont les députés qui contrôlent le gouvernement. »

L’ancien ministre Arnaud Montebourg s’est livré hier à un « droit d’inventaire » du quinquennat Hollande. Photo Jean-Pierre Muller/AFP

L’ancien ministre Benoît Hamon a appelé hier au « rassemblement de la gauche » avec les écologistes et les communistes, proposant « cinq chantiers » de travail, dimanche à Vieux-Boucau, où il a assuré n’avoir « aucun plaisir à voir sa famille politique échouer ». Parmi ceux-ci : une VIe République, permettant que « l’exécutif [soit] vraiment responsable devant le Parlement ».

croispasavoirditunechosepareille. » L’ancien ministre nourrit une ambition présidentielle et dit vouloir « réinventer la gauche ». L’ennui est qu’il ne sait pas avec quels moyens. Il n’a plus de travail – il veut créer sa propre entreprise – mais, surtout, il n’aura bientôt plus aucun mandat électoral – il ne se représente pas aux cantonales de mars 2015. Or deux ans et demi, c’est très long, surtout lorsqu’on n’a pas un bilan

bourg. S’il y a des convergences avec Benoît Hamon et les « frondeurs », quiontfaitcausecommuneceweekend dans les Landes, ceux-ci ne sont pas prêts à se ranger sous sa bannière. Et le retour annoncé de Martine Aubry pourrait bien éclipser l’ancien ministre. Même s’il a eu de mauvaisesrelationsaveclamairede Lille, Arnaud Montebourg a lancé hier : « Sa voix nous manque. » Pour se sentir moins seul ? n

ARNAUD MONTEBOURG

politiques par leurs mauvaises décisions. » Les réformes engagées sont qualifiées de « timides, partielles et homéopathiques » ; le gouvernement est jugé « incapable » de supporter le débat, donc « de lutter contre sa propre arrogance » ; et François Hollande est implicitement portraituré en représentant d’« une certaine classe politique » finissante, issue d’« une alliance entre les barons locaux et une technocratie arrogante ». Leressentimentd’ArnaudMontebourg à l’égard du président est fort. Quandonluidemandes’illesoutiendra en 2017, sa réponse fuse : « Je ne

évident (à part le made in France et le décret sur le patriotisme économique) et qu’on ne compte qu’un petit nombre de fidèles au PS (une dizaine de parlementaires étaient là ce week-end). « Aujourd’hui, je ne vois pas comment on peut gagner en 2017… même avec un autre que François Hollande », reconnaît la présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, Catherine Lemorton, proche d’Arnaud Monte-

Une nouvellemesurepourlutter contrelesdésertsmédicaux SANTÉ Les dispositifs incitatifs n’ont pas suffi à rééquiper les zones sousdotées en médecins. Solveig Godeluck [email protected] « Praticien territorial de médecine ambulatoire. » C’est la dernière innovation en date pour inciter les médecinslibérauxàs’installerdans des territoires mal desservis. Elle est inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015. Il s’agit en réalité d’étendre un statut créé fin 2012. Son but était alors d’aider uniquement les jeunes généralistes à s’installer en libéral là où les besoins sont importants ; tous les médecins vont désormais pouvoir en profiter. A la fin du premier semestre 2014, un an après l’entrée en application du statut, seuls 200 « praticiens territoriaux de médecine générale » ont, en effet, été conquis et 200 nouvelles installations sont prévues d’ici à la fin de l’année. Les signataires doivent s’engager à rester sur place pour une durée fixée par contrat, et à modérer leur pratique tarifaire – mais ils peuvent exercer en secteur 2 (dépassement d’honoraires). En échange, un revenu minimum leur est garanti pendant leur congé maternité ou paternité, en complément des indemnités journalières. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 y ajoute un autre dispositif pour compléter le revenu des médecins s’installant dans les

territoires qui se dépeuplent après les vacances. Il faut réduire les inégalités territoriales d’accès aux soins, insistent lesdiversgouvernementsdepuisau moins six ans. Mais, jusqu’à présent, les résultats des politiques menées ont été « modestes », critique la Cour des comptes dans un rapport sévère publié en juin. En 2011, deux aides ont été instituées suite à une négociation avec l’assurance-maladie : l’option démographie, pour inciter les médecins à s’installer ou se maintenir là où les besoins sont importants, en cabinet de groupe ; et l’option santé solidarité, pour venir prêter main-forte

à leurs collègues des zones sousdotées. Avec peu de succès : la densité de médecins généralistes varie d’un rapport de 1 à 2 à travers le pays, et celle des spécialistes de 1 à 7.

Augmentation des coûts Or les contrats qui prévoient des contreparties de rémunération pour les professions de santé afin de repeupler les zones délaissées reviennent de plus en plus cher à l’assurance-maladie, souligne la Cour des comptes. En 2012, le coût des contrats incitatifs s’est élevé à 28,6 millions d’euros, dont 24 millions d’aides versées aux seuls médecins. Il faut s’attendre à une

augmentation des sommes. Fin 2013, 6.390 professionnels de santé adhéraient à un contrat d’aide démographique, soit une augmentation de 51 % par rapport à 2012. Seul motif de satisfaction : du côté des infirmiers, les installations ont progressé dans les zones très sousdotées : + 33,5 % de 2008 à 2011. Mais pour cette profession, on a manié le bâton, pas seulement la carotte : le conventionnement a été restreint dans les zones où l’offre était surabondante. Il n’en a jamais été questionpourlesmédecins,etlatentative d’appliquer cette règle aux masseurs-kinésithérapeutes a été retoquée au Conseil d’Etat en mars. n

Parismenacéparunepénuriede généralistes Le tarif de la consultation est jugé trop faible et nombre de généralistes se convertissent aux médecines de « niche ». La capitale va-t-elle devenir un désert médical ? Pour Claude Leicher, le président du syndicat des médecins généralistes MG France, il n’y a pas de doute : « L’offre est très déficitaire. Avant, la Picardie était considérée comme le prototype du futur désert médical, mais aujourd’hui l’Ile-de-France l’a dépassée. » Alors que l’on parle toujours du manque de médecins de campagne, les médecins fuiraient-ils d’abord la région capitale ? C’est pourtant là que nombre d’entre eux ont étudié, et c’est là que la demande de soins est la plus forte. Selon les chiffres de l’Ordre

des médecins, en sept ans, la population médicale a chuté de 5,6 % en Ile-de-France – la plus forte baisse du pays. La situation est particulièrement alarmante en ce qui concerne les médecins généralistes. Selon le ministère de la Santé, leur nombre a baissé de 15 % en sept ans en Ile-de-France, et même de 21 % à Paris. Il n’y en a plus que 93 pour 100.000 habitants dans la région, contre une moyenne nationale de 106. Le fond est atteint par la SeineSaint-Denis (74 généralistes pour 100.000) et la Seine-et-Marne (79). Paris intra-muros fait nettement mieux que la moyenne (131), mais il ne faut pas se fier aux apparences, souligne Claude Leicher : « A Paris, beaucoup de généralistes ne font pas de la médecine générale mais de l’homéopathie, de l’esthétique, de

l’« obésologie », de l’acupuncture… bref, de la médecine de niche pour des gens bien portants. » Certains patients ont du mal à trouver un généraliste au tarif de base intégralement remboursé par la Sécurité sociale. « L’effondrement du nombre de médecins généralistes est encore masqué par l’offre hospitalière surnuméraire dans la

– 21 %

DE GÉNÉRALISTES À PARIS EN SEPT ANS La densité en médecins généralistes à Paris reste supérieure à la moyenne nationale, mais ils n’exercent pas tous la médecine générale.

région, souligne Claude Leicher, c’est pourquoi à la moindre épidémie de bronchiolite les urgences parisiennes sont encombrées, ce que l’on ne voit nulle part ailleurs en France. » Mais l’alternative de l’hôpital a un coût : la Sécurité sociale rembourse 240 euros par urgence, contre une soixantaine d’euros pour la consultation d’un médecin de garde.

Une équation économique difficile « Je me félicite que MG s’intéresse au sujet, car la solution à ce problème passeaussiparunenégociationentre les médecins et l’assurance-maladie, commente Claude Evin, directeur général de l’Autorité régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. Les tarifs de consultation des généralistes sont de 23 euros, à Paris comme à Guéret. Or, par exemple, les loyers

sont nettement plus élevés dans la capitale. » Que faire ? Revaloriser le tarif de base à 25 euros, comme le demande MG France ? L’augmenter de façon différenciée selon les régions ? La balle est dans le camp de l’assurance-maladie. L’équation économique est souvent insoluble pour les jeunes médecins. Une solution consiste à se regrouper dans des maisons de santé pluriprofessionnelles, et de bénéficierd’aidesdeleurcommune pour l’immobilier, ou bien pour financer un poste de secrétaire. L’ARS a créé un fonds régional d’aide à l’installation des professionnels de santé doté de 4 millions d’euros cette année. « C’est nettement insuffisant, souligne Claude Evin. L’ARS ne peut pas créer de maisons de santé si les communes ne s’engagent pas. » — S. G.

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Les Echos Lundi 6 octobre 2014

MONDE en chiffres

ÉTATS-UNIS : NOUVELLE BAISSE DU CHÔMAGE

ZONE EURO : LES VENTES AU DÉTAIL EN HAUSSE

Le taux de chômage a reculé à 5,9 % en septembre, du jamais-vu depuis juillet 2008. Il était encore à 6,1 % en août. Cette baisse correspond à la création nette de 248.000 emplois en septembre après + 180.000 en août. Au cours du mois sous référence, l’industrie a créé 4.000 emplois et le secteur de la distribution 35.000.

Les ventes au détail ont progressé bien plus que prévu dans la zone euro en août, ce que pourrait donner un coup de pouce à la croissance au 3e trimestre. Elles ont augmenté de 1,2 % en août (au lieu de 0,1 % prévu sur un mois), selon Eurostat. En Allemagne, les ventes ont progressé de 2,5 %.

12 MILLIONS DE DOLLARS En échange d’un engagement sur la protection d’espèces en péril à Sumatra, les Etats-Unis ont conclu avec l’Indonésie un accord prévoyant une réduction de 12 millions de dollars de sa dette, selon l’ONG Conservation internationale.

Manuel Valls vient défendre ses réformes devant une City de Londres sceptique d’ailleurs assez critiques vis-à-vis de ces déclarations à l’emporte-pièce. Les chiffres montrent que les relations économiques entre la France et la Grande-Bretagne ne vont pas si mal que ça. Les entreprises britanniques ont annoncé 42 investissements créateurs de 2.500 emplois en France l’an derLes investissements nier, selon l’Agence française pour britanniques en France les investissements internationaux. ont frôlé les 3 milliards C’est 17 % de plus qu’en 2012. Le Royaume-Uni était le quatrième d’euros en 2013. pays d’origine des investissements étrangers en France l’an dernier, côté, l’opposition travailliste se derrière les Etats-Unis, l’Allemagne garde bien de citer la France en et l’Italie. La France est même la exemple en ce moment, vu le première destination des investismarasme économique dans lequel sements britanniques en Europe, se trouve l’Hexagone. Le leader de devant l’Allemagne. Le secteur de la l’opposition travailliste, Ed Milidistribution est arrivé en tête des band, n’y a fait aucune référence projets en 2013, avec Marks & Spenlors du congrès du parti le mois dercer, Primark et Castorama – pronier. Manuel Valls doit rencontrer priété du britannique Kingfisher. David Cameron et Ed Miliband Les données de la Banque de aujourd’hui. France montrent l’importance des liens économiques entre les deux D’importants échanges pays. Les investissements directs commerciaux français au Royaume-Uni ont Le « French bashing » fait régulièatteint 1 milliard d’euros en 2013, rement la « une » des journaux en tandis que les investissements briGrande-Bretagne. Dernier épisode tanniques en France ont frôlé les en date, vendredi, le patron de John 3 milliards. Quant aux échanges Lewis, l’une des plus anciennes commerciaux, ils sont eux aussi chaînes de grands magasins du très importants, et avantagent netRoyaume-Uni, a déclaré que la tement la France. L’Hexagone a France était « finie ». « Si vous avez dégagé un excédent commercial des investissements dans des entrede 8,6 milliards d’euros vis-à-vis du prises françaises, retirez-les rapideRoyaume-Uni en 2013, et le solde Ce matin, Manuel Valls expliquera, à Guildhall, à Londres, « les ment », a-t-il dit. Il s’est ensuite est également positif pour les serréformes qui sont mises en œuvre pour améliorer la compétitivité excusé, mais ses propos ont été vices, grâce au tourisme, en partitet_communique_Mise en page 1 12/07/13 17:33 Page1 de la France », dit-on à Matignon. Photo Alain Jocard/AFP largement repris par les médias, culier. n

l Le Premier ministre prononce un discours devant la communauté financière britannique ce matin. l L’image économique de la France est dégradée. BILATÉRAL Vincent Collen [email protected] — Correspondant à Londres Le lieu n’a pas été choisi au hasard. A Londres ce matin, Manuel Valls se rend à Guildhall, au cœur du quartier financier de la capitale britannique, à l’invitation du lordmaire de la City of London, où se concentrent la plupart des banques et compagnies d’assurances. Il y prononcera un discours « expliquant les réformes qui sont mises en œuvre pour améliorer la compétitivité de la France », dit-on à Matignon. Comme devant le patronat allemandàBerlinlemoisdernier,la tâche sera difficile pour le Premier ministre, tant l’image économique de l’Hexagone est dégradée outreManche. Au pouvoir depuis 2010, le gouvernement conservateur cite régulièrement la France en contreexemple pour défendre les réformes libérales qu’il met en œuvre. Et il a accentué ses critiques depuis que la gauche est revenue auxcommandes.Enjuin2012,quelques jours seulement après l’élection de François Hollande, David

Le Royaume-Uni reste une terre de prédilection pour les riches Français Selon le rapport de Bercy sur l’exil fiscal, le RoyaumeUni attire à la fois hauts revenus et gros patrimoines.

de choix du Royaume-Uni pour les candidats au départ les plus fortunés, mais surtout pour ceux affichant les rémunérations les plus élevées.

Elsa Conesa [email protected]

Salaire médian record

Le Royaume-Uni reste l’une des destinations de prédilection des Français qui partent s’installer à l’étranger. C’est ce que montrent tous les indicateurs de suivi des départs de contribuables de l’Hexagone. A fin 2013, le Royaume-Uni est ainsi le troisième pays où la communauté française est la plus importante, derrière la Suisse et les Etats-Unis, selon le registre mondial des Français établis hors de France (auquel l’inscription n’est toutefois pas obligatoire). 7 % des inscrits y résident, contre 9 % pour la Suisse et 7 % pour les Etats-Unis. Une situation qui se confirme dans le temps : le nombre d’inscrits au Royaume-Uni a ainsi progressé de 13 % depuis 2006. D’autres indicateurs permettent de cerner le profil de ces contribuables vivant outre-Manche. Le dernier rapport de Bercy sur le sujet, transmis il y a peu au Parlement, dresse ainsi un portrait en creux descontribuablespartisàl’étranger via trois outils : l’impôt sur la fortune, l’impôt sur le revenu, et l’« exit tax ». Ceux-ci confirment la place

Une situation qui s’explique sans doute par la prééminence de l’industrie financière à Londres. Au-delà de 100.000 euros de revenu annuel, le salaire médian des Français ayant choisi cette destination atteint ainsi 157.000 euros – soit le plus élevé de tous les pays recensés. Au-delà de 300.000 euros de revenus, la situation est encore plus marquée : Londres est la première destination choisie pour les candidats au départ (10 %), affichant un salaire médian qui frôle les 500.000 euros annuels, un record toutes catégories. Les redevables de l’impôt sur la fortune (ISF) qui quittent le territoire choisissent aussi volontiers le Royaume-Uni (14 %), mais après la Suisse (20 %) et la Belgique (17 %). Unpalmarèsqui« évoluepeudepuis 2000 », indique le rapport. C’est aussi le cas de ceux qui déposent des déclarations d’« exit tax », cet impôt qui frappe les plus-values latentes du patrimoine financier des candidats au départ : environ 10 % des déclarations correspondaient à des départs pour le Royaume-Uni (contre 34 % pour la Belgique et 18 % pour la Suisse). n

Cameronavaitdéclaréqu’il« déroulerait le tapis rouge » pour les entreprises et les entrepreneurs français qui chercheraient à échapper à la tranche à 75 % de l’impôt sur le revenu, provoquant la colère du gouvernement français. De son

Ils ont dit

« Je n’ai jamais vu un pays aussi mal à l’aise que la France. Rien ne marche et, pire, personne ne s’en soucie. » ANDY STREET Patron des grands magasins britanniques John Lewis. Photo Will Oliver/AFP

« Nous déroulerons le tapis rouge et nous accueillerons plus d’entreprises françaises, qui paieront leurs impôts au Royaume-Uni. » DAVID CAMERON Premier ministre conservateur, en 2012. Photo Shutterstock

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06 // MONDE

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

INTERVIEW // BERTRAND BADRÉ Directeur général de la Banque mondiale

« Le monde n’est pas prêt à affronter une prochaine crise de type Ebola » l « Notre préoccupation immédiate est d’enrayer cette épidémie. » l La culture du Groupe Banque mondiale doit changer, estime Bertrand Badré. Propos recueillis par Richard Hiault [email protected]

Vous avez pour objectif de réduire les dépenses de la Banque mondiale de 400 millions de dollars en trois ans. Où en êtes-vous ? Ce n’est pas un objectif mais un moyen. La dernière grande réforme a été effectuée sous l’ère de Jim Wolfensohn dans le milieu des années 1990.Ordepuis,nousavonssubiune crise financière mondiale qui transforme profondément le mode de financement du développement. Deuxième réalité, la carte économique du monde a radicalement évolué, avec l’émergence de nouveaux pays tels que la Chine ou le Brésil. Troisième élément, autant en 2000, le développement était centré sur l’aide publique, autant aujourd’hui, la clef est la combinaison aide publique et aide privée. Il n’y a pas de croissance durable sans le développementduprivé.LeGroupeBanque mondiale avec un bras public – la BIRD-l’IDA – et deux bras privés – Miga et SFI – est certainement la mieux placée pour le faire. A cela s’ajoute que nous ne sommes plus seulsetquelaconcurrenceestréelle. Les BRICS ont lancé, par exemple, leur propre banque de développement. Donc, la culture du Groupe Banque mondiale doit changer.

2014

Qu’est-ce que ce changement implique ? Cela a des implications financières. Nous devons préserver notre forte expertise. L’objectif n’est pas de se séparer de collaborateurs. Au contraire, ils sont la première richesse du groupe. Mais l’expertise seule n’est pas suffisante si vous n’êtes pas en mesure de mettre de l’argent sur la table. Quand je suis arrivé, l’objectif de la Banque mondiale était de prêter 15 milliards de dollars par an, quoi qu’il arrive. Il n’est pas sérieux de prétendre mettre fin à la pauvreté dans le monde

« Il n’est pas sérieux de prétendre mettre fin à la pauvreté dans le monde avec seulement 15 milliards [de prêts par an]. Il faut remettre la Banque en mouvement pour faire davantage. » Photo Bloomberg

« Sur les 400 millions de dollars mobilisés sur Ebola, nous en avons déjà dépensé 117. » « La Banque se dirige vers 25 milliards de dollars de prêts dans les prochaines années. » avec seulement 15 milliards. Il faut remettre la banque en mouvement pour faire davantage. Nos actionnaires ont accepté de donner plus de moyens financiers à la Banque en contrepartie d’une réduction des coûts de 400 millions de dollars. Résultat : l’an dernier nous avons prêté18milliardsdedollarsetl’onse dirigevers25milliardsdanslespro-

ET MOBILITÉ

chaines années. Les 400 millions ne sont pas une fin en soi. Mais nous avonsenvoyéunsignalànosactionnaires. Avec succès. Dans le cadre del’AID,nousavonsréussiàreconstituer les fonds de l’agence à hauteur de 52 milliards de dollars après les 49 milliards de 2010. Dans l’environnement actuel d’austérité budgétaire dans certains pays, ce n’était pas gagné d’avance. Ces fonds, vous allez en avoir besoin pour lutter contre la pandémie Ebola. Votre président a déploré une réponse mondiale inadéquate. Que peut apporter la Banque ? Il a raison. Compte tenu de la crise en Ukraine et en Syrie, Ebola était, au début de l’année, un peu sous le radar. Avec l’expansion de la crise sanitaire cet été, le président de la

Vers la mobilité durable : nouveaux usages, innovations et business models

Banque dont la sensibilité est forte sur ces questions a tiré la sonnette d’alarme. Non seulement la communauté internationale n’a pas répondu suffisamment rapidement à cette crise mais, en plus, le monde n’est pas prêt à affronter la prochaine crise de ce type. Or, depuis 2000, une crise sanitaire a eu lieu tous les trois ans. A chaque fois, on se mobilise au dernier moment. Ce n’est plus possible. Dès cet été nous avons été à la pointe de l’engagement et mobilisé des fonds à hauteur de 400 millions de dollars. Sur ce montant, nous avons déjà dépensé117millions.Notrepréoccupationimmédiateestd’enrayercette épidémie et d’en minimiser les conséquences économiques. C’est le plus difficile. Les économies peuvent rentrer dans des phases d’isolement très dommageables. Le blocage des transports, par exemple, peut faire plonger l’économie. Il va nous falloir combattre les comportementsdepeur,deblocage,pastoujours rationnels. A plus long terme, il est nécessaire qu’on s’organise. La publication, la semaine dernière de votre bonus de 94.000 dollars a provoqué un vif émoi parmi le personnel de la Banque mondiale. Cette rémunération est-elle justifiée dans un contexte de réduction des coûts ? J’ai effectivement reçu, non pas un bonus, mais une prime de technicité exceptionnelle, de ce montant. Onnemerémunèrenonpassurdes objectifs de réduction des coûts mais pour mes compétences selon des règles validées par le conseil d’administration de la Banque mondiale. Tout est transparent puisqu’ilaétépubliédanslerapport annuel. J’ai le soutien de mon président qui m’a recruté pour mon expérience. Cela dit, elle intervient en pleine réforme de l’institution qui peut provoquer certaines tensions, certaines anxiétés, parfaitement légitimes. n

Les futurs commissaires européens chahutés UNION EUROPÉENNE 16 commissaires reçus et 5 en rattrapage après une semaine d’auditions. Anne Bauer [email protected] — Bureau de Bruxelles Les députés européens auditionnent aujourd’hui et demain les six vice-présidents désignés par Jean-Claude Juncker, notamment Valdis Dombrovskis et Jyrki Katainen, tous deux chargés de relancer la croissance en Europ e. Chacun s’interroge sur la manière dont fonctionnera cette garde rapprochée du prochain président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Qui poussera sur le bouton, en cas de r é p r i m a n d e d e B r u xe l l e s contre un Etat ? Pierre Moscovici, en charge des affaires économiquesouValdisDombrovskis, vice-président en charge de l’euro ? « Nous travaillerons en équipe », a promis le Français, qui est devenu la semaine dernière l’objet d’une bataille ran-

gée entre la droite et la gauche. La droite en a fait sa cible, pour rétorquer aux socialistes qui s’en étaient pris la veille au conservateur espagnol Miguel Arias Canete, pressenti pour le portefeuilledel’énergieetduclimat, rompant ainsi le pacte de non-agression tacite conclu entre les deux grandes familles politiques. Demain, une rencontre au sommet entre JeanClaude Juncker et les leaders des partis est prévue pour calmer le jeu. Le président estime que, jusqu’à présent, tous les candidats ont été bons, et ne veut pas en changer. Sur 21 auditions, les députés ont donné 16 cartons verts, 5 cartons orange avec des peines variées. Un oral de rattrapage pour le Britannique Jonathan Hill (services financiers), un questionnaire écrit à remplir ceweek-endpourPierreMoscovici, la Tchèque Vera Jourova (justice et protection des consommateurs) et le Hongrois Tibor Navracsics (éducation). Quant à Miguel Arias Canete, il attend le verdict du service juridiqueduParlement,poursavoir silesparticipationsdesafamille dans des entreprises pétrolières posent un conflit d’intérêt avec la fonction qu’il doit occuper. n

en bref Lettonie : la coalition de centre droit remporte les élections législatives EUROPE DE L’EST — La coalition sortante de centre droit a remporté samedi les élections législatives en Lettonie. Le scrutin a été largement influencé par l’agression de l’Ukraine par la Russie. La coalition sortante s’est adjugée 61 sièges dans une Chambre qui en compte 100. La principale force de la coalition, Unité (21,76 % des voix), et ses deux alliés, les Verts et Paysans et l’Alliance nationale, ont gagné respectivement 23, 21 et 17 députés. Harmonie, le parti des russophones pro-Poutine, reste toutefois la première formation représentée au Parlement avec 24 sièges. Les russophones sont environ un tiers de la population du pays. La participation a baissé à 58 %, contre 59 % en 2011.

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Les Echos Lundi 6 octobre 2014

L’inquiétude monte dans les milieux d’affaires en Russie l Les sanctions occidentales ont affaibli les libéraux. l Des patrons s’alarment du retour de l’interventionnisme. LorsduforumVTB,GermanGref, PDG de la principale banque russe, Sberbank, a d’ailleurs osé comparer l’état actuel de la Russie à celui de l’URSS, avec des prix pétroliers élevés et d’« importants problèmes structurels ». Et il a critiqué le poids croissant de l’Etat : « Nous n’avons pasassezdeconcurrence.Lamoitiéde notre économie est monopolisée. »

RUSSIE Benjamin Quénelle [email protected] — Correspondant à Moscou Beaux discours réconfortants à la tribune, confidences pleines d’inquiétudes dans les couloirs : les forums d’affaires se suivent et se ressemblent en Russie ces dernières semaines. Avec une même préoccupation au-delà des méfaits de la crise ukrainienne et des sanctions sur l’économie du pays : la tendance au retour à une politique économique interventionniste et nationaliste. « Le pays va plonger dans la stagnation », prévient ainsi Alexeï Koudrine, l’ex-ministre des Finances et principale voix libérale dans les coulisses du Kremlin. « Cette année et l’an prochain, la crise ukrainienne nous coûte au moins un point de croissance. L’isolation financière sera durable et empirera nos problèmes : moins de financement, donc encore moins d’investissement, et de croissance », a-t-il confié aux « Echos », en marge du récent forum économique de Sotchi. Il est d’autant plus inquiet que « les sanctions occidentales ont affaibli les libéraux comme moi. En punissant la Russie, Européens et Américains ont cru cibler les faucons à Moscou. L’effet est inverse ! »

Libéraux affaiblis Alexeï Koudrine n’est pas le seul à confiersafrustration.« Leproblème aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas en Russie de clarté sur sa ligne économique », s’agace ainsi un homme d’affaires lors d’un autre forum organisé la semaine dernière à Moscouparladeuxièmebanquedu pays, VTB. Comme d’autres, il est particulièrement inquiet par les rumeurs bien orchestrées sur les possibles limitations aux mouvements de capitaux, alors que la fuite d’argent se poursuit (évaluée à 120 milliards de dollars cette année). « Cette simple hypothèse est

Ambivalence Autre sujet d’inquiétude des libéraux : la récente saisie des actions dugroupepétrolierBachneftappartenant au holding privé Sistema, dont le patron, l’oligarque Vladimir Evtouchenkov, est toujours assigné à résidence, inculpé de blanchiment. « Cette affaire est inattendue et n’estpasbonnepourleclimatd’investissement », confie Alexandre Chokhine, président de la principale organisation patronale russe. Invité d’honneur au forum VTB, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, s’est montré ambivalent. Il a promis qu’il n’y aurait aucune « révision massive » des privatisations, mais a prévenu que, « sur un cas concret », une enquête est possible. Et il s’est voulu rassurant : « Les facteurs fondamentaux garantissant notrestabilitésonttrèsforts,trèssolides. » Des propos de tribune qui, dans les milieux d’affaires libéraux, peinent à convaincre. n

Conférence de presse du président russe, Vladimir Poutine, lors du 6e forum d’investissement, « L’appel de la Russie », à Moscou, le 3 octobre. Photo Dai Tianfang/Xinhua-RÉA

un très mauvais signal », dénoncet-il, alors qu’un autre observateur libéral redoute « un raidissement de la politique économique et une possible fermeture des frontières comme par le passé ».

La baisse de 10 % du brent en un mois a pesé sur les actions russes. Cela n’empêche pas le retour des investisseurs. Pour la Russie, les mauvaises nouvelles se succèdent. Après les sanctions occidentales, après la chute du rouble, voici la baisse du pétrole. Le baril de Brent a perdu 10 % en un mois, un poids pour un pays dont la moitié du budget provient des ressourcespétrolièresetgazières.Conséquence, l’indice Micex de la Bourse de Moscou a perdu 3,3 % cette semaine et le rouble 1,9 %, portant son repli sur un mois à 7,7 %. Malgré cela, les investisseurs ne semblent plus bouder le marché russe. Ainsi, en une semaine, les fonds en actions russes ont reçu 157 millions de dollars net, selon EPFR Global data, et les ETF (fonds indiciels cotés) ont investi 608 millions de dollars dans les actions russes ces deux derniers mois. Du jamais vu depuis 2011. Un choix perdant pour l’instant, les ETF ayant cédé6,9%surlapériode.Maisilsfont le pari qu’il sera bientôt gagnant. Pour plusieurs raisons. D’abord, le conflit en Ukraine s’atténue et avec lui les risques de nouvelles sanctions contre la Russie. Ensuite parce que les actions russes sont bradées

comme jamais. Le Micex se paie en moyenne à 4,7 fois les estimations de bénéficespour2014,quandlesautres marchés émergents de l’indice MSCI sepaientenmoyenneà10,7fois.«Les actionsrussessontàuntrèsbasniveau comparativement aux valeurs occidentales. Les tensions géopolitiques ont également occulté le fait que nombre de sociétés cotées russes sont saines», estiment les experts de Barings. Enfin,seloneux,leroublenepeutpas descendre beaucoup plus bas, car il est proche du niveau auquel la Banque centrale russe a prévenu qu’elle interviendrait. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit mercredi. Elle a vendu 4 millions de dollars sur le marché des changes. Un montant peu élevé qui a surtout valeur de piqûre de rappel . La Russie reste un marché risqué, dont l’économie est au bord de la récession, sensible aux tensions géopolitiques et au prix du pétrole. Un risque que veut bien prendre Jim Rogers, connu pour avoir créé le fonds Quantum avec George Soros dans les années 1970. Pour lui, le sentiment négatif à l’égard de la Russie et les prix bas sont des signaux d’achat pour les investisseurs contrariants. Ce qu’il résume en une phrase : « Je place mon argent en Russie parce que c’est le marché le plus haï de la planète, à l’exception peut-être de l’Argentine. » — P. Fay

Perspectives délicates de levée des sanctions occidentales Si la crise ukrainienne pèse sur la conjoncture russe en raison des sanctions occidentales, les perspectives d’une levée de ces dernières sont mitigées. Certes, les accords de Minsk, il y a un mois, ont gelé le conflit en Ukraine orientale entre Kiev et des séparatistes soutenus par des forces russes. Les Européens pourraient être tentés de constater que Moscou respecte ces accords, car cela justifierait une levée de sanctions qui affectent leurs exportateurs vers la Russie. Mais le Kremlin continue d’avancer ses pions sur le terrain. Les forces pro-russes ont repris l’offensive à la veille du week-end, après deux semaines de relative accalmie. Elles essaient de reprendre l’aéroport de Donetsk, au prix de combats qui ont fait une dizaine de morts depuis mercredi. Du coup, Kiev rechigne à signer un accord pour le paiement du gaz russe.

ukrainienne. Ces sorties au premier semestre 2014 sont d’ores et déjà supérieures de 10 milliards de dollars au total de 2013. L’investissement se contracte, signe de la défiance. Avec à la clef un risque à plus long terme, celui du repli sur soi. Et donc d’une très faible croissance qui s’installe durablement.

3 QUESTIONS À... YVES ZLOTOWSKI Economiste en chef de Coface

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« Je crains que l’économie russe ne s’installe durablementdans une dangereuse stagnation »

1 Trois mois après les premières sanctions occidentales contre la Russie, quel regard portez-vous sur son économie? Je crains que l’économie russe ne s’installe durablement dans une dangereuse stagnation.L’an dernier, lePIBn’aprogresséquede1,3%,bien loin de la moyenne de 4,8 % observée entre 2000 et 2011. Les sanctions de l’Occident ne vont pas arranger les choses même si elles ne font qu’accélérer une tendance qui était déjà enclenchée. A en juger par les statistiques disponibles, un choc économique s’est bien produit en août mais il a été moins fort que redouté.LePIBdudeuxièmetrimestre ne s’est pas contracté amenant la croissance à fin juin sur six mois à +0,5 % en rythme annuel. En revanche, nous anticipons une récession au second semestre, de sorte que la Russie devrait avoir une croissance nulle cette année et de 1 % l’an pro-

La baisse du pétrole affecte la Bourse russe

chain. Mais la population russe dispose d’une capacité de résistance assez élevée face aux chocs économiques, comme elle l’a montré lors du défaut de 1998 ou de la récession de 7 % enregistrée en 2009. 2 Quels sont aujourd’hui les ressorts de la croissance russe ? Les Russes adorent consommer mais jusqu’à quand ? On voit aujourd’hui que les ventes de détails sonttoujourspositivesmêmesielles sont sur une tendance à la baisse. De +5 %, elles ont ralenti à +2 %. C’est la consommation qui alimente les deux-tiers du PIB qui constitue aujourd’hui la variable d’ajustement. Si les sanctions sont fortes, la consommation peut s’effondrer sauf si l’effet est contrebalancé par un soutien artificiel. La question des sanctions se double de celle de la confiance dans l’économie russe, comme l’illustrent les sorties des capitaux depuis le début de la crise

3 Un rapprochement avec la Chine est-il à l’ordre du jour ? La Chine est le premier partenaire commercial de la Russie et il y a beaucoup de complémentarités entre les deux pays, notamment sur certaines visions géostratégiques vis à vis de l’Ouest, même si Pékin n’est pas non plus totalement en phase avec la Russie sur la crise ukrainienne. Et Moscou est tenté de jouer desastratégieasiatiquepourinquiéter les Européens et les inciter à assouplir leur position. Mais la Chine demeure physiquement loin, notamment pour le système russe d’exportation d’hydrocarbures. RappelonsquelaChineaujourd’hui, c’estmoinsde8%desventesrussesà l’étranger contre 47 % pour l’Union européenne. Il y a donc de puissants éléments économiques qui incitent l’EuropeetlaRussieànepasrompre demanièredurable,au-delàdespostures, notamment en raison des hydrocarbures. Il faut aussi souligner que les grandes entreprises russes sont très endettées... auprès des banques européennes, françaises et italiennes notamment. Propos recueillis par Y.B., M.G. et V.R.

N° 314 – octobre 2014

saint patron comment il réforme le Vatican

face-à-face

Alain Afflelou vs Thierry Braillard

rePortage

Singapour, une histoire d’eau

Palmarès exclusif

Les sociétés du CAC40 les plus responsables

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Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

idées&débats

SOMMAIRE

Le Billet de Favilla Le Regard sur le monde Le Point de vue Art et culture Science

Contre l’impérialisme des horloges ! Hong Kong : la grande peur de la Chine populaire Réformes : Manuel Valls ne doit pas se résigner La revue noire rebelle de Bob Wilson à l’Odéon L’autisme, une autre forme d’intelligence ?

LES ÉDITORIAUX DES « ÉCHOS »

Questiondeconfiance Pierre Moscovici, qui brigue le poste de commissaire aux Affaires économiques, fait face à un mur de défiance au Parlement européen. Au-delà de sa personnalité, audelà des jeux politiques internes (à Bruxelles, la droite fait payer au socialiste français les attaques de la gauche sur son candidat espagnol, Miguel Arias Cañete), c’est le nonPar Etienne respect par la France de ses engagements Lefebvre budgétaires qui est attaqué. Il y a une perte de confiance dans la parole tricolore, et Le plan nombre d’élus européens partagent le d’économies sentiment qu’un représentant français n’est de la France pas le mieux placé pour faire respecter les du Pacte de stabilité. Sachant que le ne suffit pas. règles cas le plus épineux qui va se présenter à Et il est sujet l’équipe de Jean-Claude Juncker sera celui de la France, qui repousse à nouveau l’objectif à caution. d’un retour à 3 % de son déficit. Et qui, en ne respectant pas non plus ses engagements structurels, se met en position de voir son budget sanctionné. Dans ce contexte, le gouvernement devrait se montrer particulièrement rigoureux quant à la présentation de son plan d’économies de 21 milliards d’euros en 2015, son principal argument vis-à-vis de la Commission : « Nous nous tenons à ce que nous avions déjà annoncé en avril », martèle le ministre des Finances, Michel Sapin. Ce plan va être passé au tamis des experts de la Commission qui, par le passé, ont déjà conclu à des estimations différentes de celles de Bercy… Or, pour l’heure, des zones d’ombre demeurent, particulièrement dans les économies escomptées sur la protection sociale. Ces incertitudes, le gouvernement ne les a pas levées devant le Haut Conseil des finances publiques (d’où son avis sévère), ce qui est assez inquiétant. Il ne les a pas levées non plus lors de la présentation du projet de loi de finances en Conseil des ministres. Le Parlement va exiger des précisions. L’exécutif marche d’autant plus sur des œufs qu’il avait été tenté, au début du mois, de revoir à la baisse son objectif d’économies, arguant de la très faible inflation qui annule les effets des gels de prestations. François Hollande et Manuel Valls avaient finalement tranché pour le maintien des 21 milliards, afin de ne pas braquer Bruxelles. Mais la recherche, dans l’urgence, de nouvelles mesures d’économies a suscité des tensions, Marisol Touraine refusant de supporter le fardeau. La ministre des Affaires sociales ayant obtenu gain de cause, l’objectif d’économies sur l’assurance-maladie n’a pas été durci. Au final, on recherche toujours les 2 à 3 milliards manquants. Et c’est un minimum car, dans ce calcul, les mesures sociales coûteuses prises, par ailleurs, ne sont jamais soustraites. La France, qui risque fort de passer sous les fourches Caudines, lors de l’examen de son budget à Bruxelles, ne peut se permettre de faire de telles impasses.

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Nouveau Far West Par David Barroux

Moins de règles ne veut pas dire plus de règles du tout. A l’heure où une deuxième vague de géants du Web comme Uber, Airbnb, Blablacar permet le développement d’une « économie du partage », les acteurs économiques traditionnels s’estiment victimes d’une forme de concurrence déloyale. Aura-t-on encore besoin de prendre un taxi, de réserver une chambre d’hôtel ou d’acheter un billet de train ? Les échanges directs, via un simple intermédiaire numérique, permettent à tous de faire des économies. On peut déjà emprunter une perceuse plutôt que de l’acheter, se tourner vers une foule d’inconnus pour financer un projet plutôt que de frapper à la porte d’une banque. On pourra demain aller dîner chez des particuliers plutôt que d’aller au restaurant, faire garder son chien par un voisin plutôt que par un chenil… Le potentiel de mise en relation du Net est infini. Cette émergence de la « sharing economy » est bénéfique, car elle contribue à accroître le marché. Quand les hôtels, le train ou les taxis sont trop chers, le développement de l’econcurrence fait baisser les prix, améliore le service et attire de nouveaux clients. Il faut soutenir cette nouvelle économie, mais il faut le faire de façon responsable. Pas totalement naïve. Les règles et les lois encadrent aujourd’hui l’activité des acteurs installés. Imposer les mêmes contraintes fiscales et réglementaires à des start-up qui se veulent plus efficaces serait ridicule. On ne va pas demander aux VTC d’acheter une plaque à plusieurs dizaines de milliers d’euros. A ceux qui louent leur canapé de repeindre les murs. Il n’en reste pas moins indispensable que, si rien ne nous oblige à protéger des rentes, les Uber ou autres Airbnb doivent, eux aussi, être soumis à des règles qui permettent de protéger les consommateurs. La nouvelle économie ne doit pas être un nouveau Far West.

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Boll pour « Les Echos »

LaloiDuflot,dudétricotageà l’enterrementdepremièreclasse Par Catherine Sabbah — Journaliste en charge des dossiers Immobilier

Après avoir concentré les foudres de la droite, c’est sur les braises d’un feu qui couve à gauche que souffle désormais le fantôme de Cécile Duflot, l’ancienne ministre du Logement et de l’Egalité des territoires. Réduite à l’étendard de l’encadrement des loyers, sa loi Alur, (pour un accès au logement et à un urbanisme rénové) est devenue le théâtre de règlements de comptes politiques. Quelques jours après l’annonce d’un encadrement des loyers limité à Paris, expérimental et surtout repoussé aux calendes grecques, la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, celui de Grenoble, Eric Piolle, écologiste, et plusieurs élus de Seine-Saint-Denis ont pris un porte-voix pour réclamer l’application de cette mesure dans leur commune. Une manière de clamer leur fidélité aux idées d’une loi votée à l’unanimité par la gauche. Plus sûrement, d’affirmer leurs différends politiques avec le Premier ministre, Manuel Valls, accusé d’avoir viré de bord. Ces bons élèves ont opportunément omis de préciser que, sans les observatoires capables de fournir une photographie précise du marché, la régulation prévue est impossible. Or seule la région parisienne dispose d’un tel outil avec l’Olap (l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne). Ils n’ont pas dit non plus que, leurs villes étant classées en zone « tendue », ils avaient tout loisir de limiter les augmentations de la plupart des loyers en s’appuyant sur le décret du 30 juillet 2014. La polémique facilement démontable s’est vite éteinte. Les élus sont passés à autre chose. Que reste-t-il de ce texte discuté pendant des mois ? A force d’être « détricoté », il semble aujourd’hui neplustenirqu’àunfil.Dequoimettre en pelote les nerfs de tous ceux quil’ontdéfendu.Aprèsdeuxansde

L’ANALYSE DE LA RÉDACTION Loin de son objet qui était la réforme de la politique du logement, la loi Alur, inapplicable en l’état, sert de terrain d’affrontements politiques entre les défenseurs d’un texte voté à l’unanimité par la gauche et le Premier ministre, accusé de céder aux lobbys de l’immobilier.

D Les points à retenir à l’étendard •deRéduite l’encadrement des loyers, la loi Alur est devenue le théâtre de règlements de comptes politiques. Accusée d’avoir sapé la confiance, l’ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot, est désignée comme LA responsable des difficultés du secteur. C’est oublier un peu vite le contexte : à son arrivée au printemps 2012, la production et les ventes d’appartements et de maisons baissaient déjà depuis plusieurs années.





cohabitation houleuse avec les promoteurs, les agents immobiliers et l’industriedelaconstruction,Cécile Duflot, l’ancienne ministre écologiste, qui s’est pourtant prudemment éloignée de la question du logement, sert de bouc émissaire à ses anciens ennemis, comme à ses anciens amis du gouvernement. La publication de son livre « De l’intérieur » l’ayant rangée dans le camp des ingrates, voire des traîtres, elle fait un punching-ball idéal. Accusée d’avoir sapé la confiance, un ciment nécessaire dans ce secteur, elle est désignée maintenant comme la responsable des difficultés du secteur du logement. C’est à la fois lui faire beaucoup d’honneur et oublier un peu vite le contexte : une crise déjà profonde et dénoncée de longue date. A son arrivée au printemps 2012, la production et les ventes d’appartements et de maisons baissaient depuis plusieurs années. En cause : leurs prix trop élevés. La perspective des élections municipales de 2014 n’a rien arrangé. Cette traditionnelle ère de glaciation paralyse les chantiers pendant six mois au moins avant le scrutin, pour ne pas effrayer les administrés, et six mois… après, le temps de relancer la machine ou, en cas d’alternance, de revoir les projets. Il faudrait mesurer la responsabilité politique de l’ex-ministre à l’aune de l’incurie économique des élus locaux, capables, en un trait de plume, d’annuler ou de retarder des opérations immobilières prévues depuis des mois. Au nom de l’intérêt général certes, mais il varie. Aux dépens en tout cas d’entreprises pieds et poings liés aux autorisations administratives. Au fond, quel crime a donc commis Cécile Duflot ? Elle a proposé, à l’inverse des plans de relance massifs mais éphémères, de modifier, pour de bon, les pratiques d’un secteur habitué à être secouru par des aides publiques au premier coup de froid. En réduisant le soutien artificiel de la défiscalisation ; en modi-

fiant le droit de l’urbanisme ; en plaidant pour une meilleure formation des acteurs ; en combattant les abus de certains professionnels, agents immobiliers et syndics en tête. Elle a tenté aussi de mettre en œuvre deux mesures politiques : la garantie universelle des loyers et leur encadrement. L’idée n’était pas d’elle : ce dernier point figurait noir sur blanc dans le programme du candidat à la présidence de la République François Hollande. Certes son franc-parler n’a pas aidé. Ni sa manière d’opposer, avec force idéologie, locataires et propriétaires alors que ce couple est irrémédiablement lié. Ni, enfin, la synthèsedetoutescespropositions, reprises dans une loi trop exhaustive pour être applicable. Plus de quatremoisaprèssapromulgation, seuls 3 décrets sont parus sur les 208 nécessaires à la mise en œuvre de ce texte fleuve et indigeste, très mal reçu par les professionnels. Avant même d’avoir pu faire la moindre preuve de son efficacité, la loi Alur a été balayée par le plan de relance annoncé par le Premier ministre en juin et précisé début septembre. Sans doute est-il plus adapté à l’urgence de la situation, mais il risque de faire long feu, dès l’année prochaine, faute de moyens pour le financer. Le gouvernement ne se presse pas de mettre en œuvre la loi Alur. Peu sensible aux critiques qui l’accusent d’avoir cédé aux lobbys de l’immobilier, Manuel Valls a mollement démenti son enterrement. Nettement moins mordante que celle qu’elle a remplacée, la nouvelle ministre, Sylvia Pinel, ne soutient pas non plus franchement le texte. Au sein de l’administration qu’elle dirige et dans son propre cabinet, il est de bon ton d’en critiquer la rédaction et de tenter d’en limiter la portée. Y compris en demandant aux professionnels directement concernés le meilleur moyen de le contourner. Paradoxalement, certains en sont presque déçus. n

IDEES & DEBATS // 09

Les Echos Lundi 6 octobre 2014

SUR LE CERCLE LES ÉCHOS

REDÉMARRAGE TRICOLORE Les ventes de PSA et de Renault sont reparties, mais les groupes français ne sont pas tirés d’affaire. http://po.st/GG9qIW

LE LIVRE DU JOUR

DANS LA PRESSE ÉTRANGÈRE

Dansle cerveau d’un musicien

« Vallenzi » :larésistible ascensiondunouveauduo

opinions

FUTUR CHAMPION MADE IN CHINA Pékin fait tout pour que le prochain leader mondial des smartphones soit une marque chinoise. http://po.st/kqsO1e

LE PROPOS Le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux, bien connu du public depuis son best-seller « L’Homme neuronal » ; le chef d’orchestre et compositeur Pierre Boulez, qu’on ne présente plus ; et, mezza voce, un autre musicien, Philippe Manoury, grand admirateur de Boulez et élu compositeur de l’année il y a deux ans pour « La Nuit de Gutenberg »… Ne voilà-t-il pas un fort joli trio ? Trio d’autant plus heureux que chacun de ces trois solistes connaît fort bien la partition des deux autres. L’intérêt tout particulier que porte Jean-Pierre Changeux pour les rapports croisés de l’esthétique et de la neurobiologie avait déjà nourri son précédent ouvrage, « Du Vrai, du Beau, du Bien ». Pierre Boulez est autant un penseur et un théoricien de la musique qu’un musicien. Quant à Philippe Manoury, aussi pétri de culture musicale que familier avec les concepts scientifiques, il joue très habilement son rôle de passeur. Le résultat est un dialogue enlevé, parfois ardu mais toujours dense et riche. Une passionnante descente dans les méandres cérébraux (mais pas seulement) de la création musicale.

LA CITATION « La musique se distingue des arts plastiques, architecture, sculpture, peinture – qui requièrent l’espace comme condition primordiale de leur existence et qui se livrent à nous en un seul coup d’œil – parce qu’elle s’inscrit dans le temps. » — Yann Verdo

Les Neurones enchantés

Le cerveau et la musique par Pierre Boulez, Jean-Pierre Changeux et Philippe Manoury, Odile Jacob, 2014.

Deux hommes ont l’avenir de la zone •euro entre leurs mains : le Français Manuel Valls, qui conduit le gouvernement le plus réformateur depuis des années, et l’Italien Matteo Renzi, qui, dans une situation pire que celle de la France, parle de changement. « Tous les deux ont pris leurs fonctions il y a moins d’un ans et adhèrent au blairisme. » Un rare hommage d’un média anglais, « The Economist », au nouveau duo de la politique européenne, le « Vallenzi », qui détrône le « Merkozy », le MerkelSarkozy. Mais il y a une limite aux louanges. « Le “Vallenzi” est encore ouvert à la critique car, pour le moment, enmatièrederéformes,ils’agitdeparoles et non pas d’actes. » La France et l’Italie, il est vrai, font peser une lourde épée de Damoclès sur la zone euro, largement parceque,parrapportàl’Espagne,quia pris le taureau par les cornes, les réformes tardent dans ces deux pays, représentant respectivement la deuxième et la troisième économies de la zone. François Hollande n’a même pas essayé et nombre de Premiers ministres bien intentionnés en Italie n’ont pas osé s’attaquer aux privilèges. « The Economist » fait quelques recommandations : la Commission européenne doit assouplir ses conditions pour permettre au « Vallenzi » d’appliquer les réformes promises. Mais uniquement pour cela. Aussi Angela Merkel doit-elle encourager l’investissement public en Allemagne. « Car si l’Allemagne, au bord de la récession, ne fait rien et si la croissance ne repart pas dans la zone euro, cela ne sera pas seulement la condition de Maastricht d’un déficit à 3 % du PIB qui sautera, mais toute la zone de la monnaie unique. », conclut « The Economist ». — J. H.-R.

Le monde attend avec un mélange de curiosité et d’appréhension la manière dont Pékin va répondre au défi que constituent les jeunes manifestants de Hong Kong. Photo Xaune Olleros/AFP

HongKong :lagrandepeur delaChinepopulaire Face au mouvement pour la démocratie à Hong Kong, le président chinois Xi Jinping dispose d’une voie étroite entre laisser pourrir la situation ou réprimer, comme ce fut le cas contre les manifestants de Tiananmen.

LE REGARD SUR LE MONDE de Dominique Moïsi

J LE BILLET DE FAVILLA

Contre l’impérialisme des horloges ! Qui a décidé du sens dans lequel devaient tourner les aiguilles des montres ? Le Nord impérialiste, bien sûr. Pour réagir contre cet insupportable héritage d’un colonialisme honni, le président bolivien, Evo Morales, a décidé que, dans l’hémisphère Sud, les aiguilles devaienttournerdansl’autresens.Il a donné l’exemple en faisant modifier l’horloge monumentale qui orne le fronton du Parlement, sur une des grandes places de La Paz : le mécanisme est inversé et, sur le cadran, le 3 et le 9 ont échangé leurs places. Le ministre des Affaires étrangères a justifié cette marque d’indépendance, bien dans la ligne de la « révolution bolivarienne », en proclamant le droit du peuple bolivien à la « créativité » et le refus du « formatage » idéologique. Pourquoi, d’ailleurs, s’arrêter en si bon chemin ? Les modes de pensée, le sens même des mots, n’ont-ils pas été imposés au monde entier par les grandes puissances du Nord ? Ne serait-il pas temps de créer, comme dans le « 1984 » de George Orwell, une novlangue adaptée aux conditions locales et dans laquelle seraient redéfinis des mots comme « liberté » ou « démocratie » ? Sans aller aussi loin, les mauvais esprits

boliviens pourraient voir dans cette inversion des horloges le symbole d’un retour vers le passé, d’une régression collective… Ce qui serait d’ailleurs fort injuste.Quoiqu’onpensedurégime autoritaire et populiste d’Evo Morales, de ses prises de position anti-occidentales en politique extérieure, d’une économie fortement étatiséeetdontlacroissancerepose essentiellement sur des exportationscomposéespourplusdestrois quarts de gaz et de minerais – sans oublier la cocaïne, dont la Bolivie est le troisième producteur mondial –, il faut mettre quelques points à l’actif de celui qui dirige le pays depuis 2006 : le maintien du pluralisme politique, une nouvelle Constitution démocratique, des progrès en matière de liberté de la presse, des efforts de lutte contre la pauvreté, un taux d’alphabétisation des adultes désormais proche de 95 %… On peut railler les foucades excentriques de ce président – il vientdes’inscrire,àcinquante-quatre ans, comme footballeur professionnel dans un club bolivien de Première Division… –, mais ce n’est sans doute pas la moins bonne recette pour être réélu en octobre prochain.

’ai des identités multiples : je suis né à Hong Kong et suis très attaché à son territoire : je suis citoyen et fonctionnaire britannique : j’ai fa i t u n e p a r t i e d e m e s é t u d e s à l’université Harvard, qui m’a ouvert au monde : mais je suis aussi et surtout très fier d’appartenir à la civilisation chinoise. » C’est lors de mon premier voyage à Hong Kong, au milieu des années 1980, que j’ai pu m’entretenir longuement avec un jeune et remarquable fonctionnaire de la Couronne, promis, je l’ignorais alors, à un brillant avenir. Il a terminé sa carrière comme chef de l’exécutif de Hong Kong. Ses propos me reviennent à l’esprit alors que le mouvement Occupy Central a réuni des dizaines de milliers de personnes, le 1er octobre, jour anniversaire de la création de la République populaire de Chine en 1949. Que pensent ces jeunes qui manifestent de manière si professionnelle et contrôlée ? Certains iraient-ils jusqu’à regretter la liberté qui étaitlaleurauseindel’Empirebritannique ? La réponse est très certainement « non ». Ils ne sont qu’une infime minorité à arborer comme une provocation l’Union Jack. Mais, avec le temps, leur sentiment d’appartenance à la civilisation chinoise s’est atténué pour laisser placeàun« nationalismehong-kongais démocratique » et à la volonté de voir Pékin respecter ses promesses d’élections vraiment libres en 2017. C’est-à-dire des élections où les candidatsnesontpaschoisisàpartirdenoms désignés par Pékin. Un jeune citoyen de Hong Kong me tenait la semaine dernière des propos très instructifs. « A la question qui suis-je, j’ai deux types de réponses. En public, je parle de la Chine et de Hong Kong. En privé, il n’y a que Hong Kong qui compte désormais pour moi. » Le révisionnisme actuel de la Chine ne peut que l’encourager dans cette

voie. Loin de converger avec le temps, les regards de la Chine continentale et de Hong Kong divergent toujours davantage. La formule « un pays, deux systèmes », fondement de la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, est vue par les citoyens de Hong Kong comme une garantie, alors même qu’elle peut être perçue par les dirigeants de Pékin comme une épée de Damoclès menaçant à terme la stabilité et leur pratique du pouvoir. De même que le Kremlin pouvait voir dans les manifestants de la place Maidan à Kiev un dangereux précédent pour la société russe, le pouvoir chinois s’inquiète de l’effet que pourrait avoir le précédent de Hong Kong sur le continent. Certes, l’artiste contestataire Ai Weiwei peut bien proclamer : « Nous sommes tous des Hong-Kongais », la grande majorité des Chinois ignore tout de ce qui se passe dans la péninsule. « Nous avons des affaires autrement plus sérieuses à

Les regards de la Chine continentale et de Hong Kong divergent toujours davantage. L’intérêt véritable de la Chine est que la spécificité de Hong Kong persiste. traiter », dit-on à Pékin avec une fausse indifférence, qui traduit l’exact inverse de la pensée. Les dirigeants chinois suivent avec beaucoup d’attention et d’appréhension la « révolte des parapluies ». Même si les forces en présence paraissent par trop inégales, la peur est du côté de Pékin et l’espoir du côté de Hong Kong. Vingt cinq ans après 1989, un « nouveau Tiananmen » n’est sans doute pas, bien heureusement, à l’ordre du jour. Mais les dirigeants chinois, à l’heure du ralentissement de la croissance économique, sont plus que jamais obsédés par les risques de toute forme de déviance politique et de dissonance ethnique et religieuse. Contrôler étroitement la sphère du politique leur

sembleplusurgentetsommetouteplus simple que de réduire la pollution. Mais la marge de manœuvre de Xi Jin Ping est en réalité plus étroite qu’il n’y paraît. Il est sans doute le dirigeant chinois qui possède le plus de pouvoir depuis Deng Xiaoping, sinon Mao. Il n’en existe pas moins comme une contradiction fondamentale entre la volonté d’imposer l’Etat de droit en Chine et la remise en questiond’unembryondedémocratieà Hong Kong. Remplacer le chef de l’exécutif de Hong Kong, comme le demandent les manifestants, ce serait « perdre la face » pour Pékin. Mais être contraint d’utiliser l’armée pour rétablir l’ordre par la force, n’est-ce pas affaiblir le « soft power » de la Chine et réduire l’attractivité de Hong Kong dans sa compétition financière, commerciale et culturelle avec Singapour ? Au moment où la Chine semble envoyer des signaux contradictoires sur la scène internationale – reprise du dialogue avec le Japon, durcissement du ton avec Taiwan – le monde attend avec un mélange de curiosité et d’appréhension la manière dont Pékin va répondre au défi que constituent les jeunes manifestants de Hong Kong. Vont-ils jouer la montre et le « pourrissement » de la situation, ou le durcissement est-il inévitable, même si une répétition de Tiananmen n’est pas une réelle option à l’heure de la révolution de l’information. Le paradoxe est que la Chine ne pourrait que bénéficier du modèle que constitue Hong Kong, si elle veut réellement s’attaquer à la corruption. Une presse plus ou moins libre est une des conditions de l’instauration de l’Etat de droit. L’intérêt véritable de la Chine n’est pas que la spécificité de Hong Kong disparaisse, mais qu’elle persiste, bien au contraire.Enréalité,laclefduproblème de Hong Kong est que les intérêts à terme de la Chine et ceux du Parti communiste chinois ne sont pas les mêmes. Mais comment convaincre Pékin que le maintien d’une certaine ouverture politiqueàHongKongestmoinsdangereux pour la Chine, que les risques d’un « révisionnisme institutionnel » ?

Dominique Moïsi, professeur au King’s College de Londres, est conseiller spécial à l’Ifri.

10 // IDEES & DEBATS

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

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LE POINT DE VUE d’Erwann Le Noan

Réformes :ManuelValls nedoitpasserésigner

Larevuenoirerebelle deBobWilsonàl’Odéon Philippe Chevilley [email protected]

D

ans sa déclaration de politique générale le 16 septembre, abandonnant le ton résolument offensif et positif du précédent d’avril, Manuel Valls a enchaîné les propos défensifs, décrivant son programme par la négative. A la fougue d’un gouvernement de printemps, succède la résignation d’un discours d’automne. Le Premier ministre ne porte plus l’ambition d’un projet de société, il s’est résolu à ne présenter que des rustines pour amender le statu quo ; le vibrant réformiste a pris l’habit terne du défenseur du « modèle social » français. C’est pourtant d’une inversion totale de modèle dont la France a besoin. Répondant aux déclarations du président du Medef, Pierre Gattaz, Manuel Valls a donné des gages de satisfaction facile aux agitateurs de son parti : selon lui, notre modèle social « n’a pas vécu, il n’est pas dépassé ». Mieux, ce serait « une part de notre identité ». Si tel est le cas, cette dernière doit être marquée par une pulsion mortifère. Financièrement, le modèle social français est au bord de la ruine. Depuis 1974, les finances publiques affichent systématiquement un solde négatif : à l’automne, le Parlement adoptera le 41e budget déficitaire. La dette publique est passée de 20 % du PIB en 1978 à près de 94 % aujourd’hui. Dans le même temps, le taux des prélèvements obligatoires a crû de 37 % à 45 % du PIB. Le financement des retraites n’est pas assuré et la Sécurité sociale ne maîtrise pas ses dépenses. Sur le marché du travail, les résultats sont tout aussi probants. Le taux de chômage a été supérieur à 8 % pendant 103 trimestres, sur les 121 qui séparent le deuxième trimestre de 1984 du

LE POINT DE VUE d’Antoine Lemarchand

J

’ai quarante-deux ans, je suis chef d’entreprise familiale de ce que l’on appelle une ETI de 1.000 salariés. Celle-ci fonctionne correctement et nous travaillons dur avec mon équipe pour en faire un modèle de performance économique, sociale et environnementale. Des députés viennent même faire des stages chez nous pour mieux comprendre l’entreprise et voir que nous y sommes, pour la plupart, heureux. Si, si, c’est possible ! Je suis d’un naturel optimiste, vit confortablement et ma famille me comble. Depuis mon enfance, on me dit que mon pays est en crise, alors j’ai choisi depuis longtemps d’être philosophe vis-à-vis de ces atermoiements. Les Français, qui sont grincheux et se souhaitent à longueur de journée « Bon courage ! », deviennent la caricature d’eux-mêmes au point que cela nous manquerait presque en voyageant un peu trop longtemps à l’étranger. Une autre caractéristique de notre peuple vis-à-vis de la crise est d’en dresser des diagnostics brillants sur ses causes. Pas un jour ne passe depuis trois anssansquedeslivres,desconférences, des tables rondes, des émissions rassemblent des ministres, députés, experts, éditorialistes, essayistes, chroniqueurs, afin de décortiquer les ressorts de cette crise qui devient finalement et malheureusement un inépuisable filon. Tout y passe pour expliquer la défiance ambiante : le gouvernement, l’école, la rente de certaines professions, le confort des fonctionnai-

deuxième de 2014. Celui des jeunes est supérieur à 10 % depuis 1979 et à 15 % depuis1982(trente-deuxans !).En2014, le nombre de chômeurs de catégorie A avoisine les 3,4 millions de personnes. Dans son étude annuelle sur l’emploi et les salaires, l’Insee vient de montrer que le marché du travail est désormais « un modèle segmenté, où les emplois stables et les emplois instables forment deux mondes séparés ». Dans son allocution, Manuel Valls a expliqué à raison que « le grand dessein de la République, c’est l’égalité des possibles ». Pourtant, la France décroche

Le vibrant réformiste a pris l’habit terne du défenseur du « modèle social » français. C’est pourtant d’une inversion totale de ce modèle dont la France a besoin. dans les classements internationaux, produisant chaque année 150.000 élèves en échec. La réussite est déterminée dès l’âge de six ans (seuls 9 % des élèves qui redoublent leur CP ont le bac) et fortement corrélée aux origines sociales : 72 % des enfants d’enseignants et 68 % desenfantsdecadresobtiennentunbac général, contre 20 % des enfants d’ouvriers et 9 % des enfants d’inactifs. D’après l’OCDE, nous sommes même le pays où l’origine sociale prédétermine le plus la réussite scolaire. Le « modèle social » français est donc

outrageusement coûteux et produit de l’échec social. Sa logique profonde est celle de l’exclusion : les normes érigées d’année en année ont protégé ceux qui se trouvaient déjà dans l’emploi stable, public ou privé, construisant des forteresses économiques. La rigidité sclérosante a engendré de la flexibilité précaire à ses marges : pour éviter d’avoir recoursauCDI,tropcher,troppérilleux, 90 % des embauches se font en CDD. Letouts’estfaitdansuncontextenormatif digne d’un labyrinthe kafkaïen, la production de règles uniformes suscitant naturellement la multiplication des exceptions et dérogations quand leur application se heurte à la réalité. La complexité est devenue à ce point la norme que l’on se glorifie quand un régime juridique simple comme l’autoentrepreneuriat voit le jour. La France doit inverser son modèle ; le sien n’est plus adapté, ni à la société c o n t e m p o r a i n e n i à l ’é c o n o m i e moderne. La simplicité doit devenir la règle et la complexité l’exception : c’est au niveau local que doivent se négocier les modalités de mise en œuvre des principes normatifs communs. Vrai sur le marché du travail, cette logique l’est également dans l’éducation ou le domainesocial.Danscecadredécentralisé,atomisé,pourrontprospérerlesinitiatives, créant de l’activité, de l’emploi et de la réussite sociale. Une économie soupleengendreunesociétéfluide.C’est vers ce nouveau modèle social qu’il faudrait tendre, au lieu de tenter de ranimer le cadavre du précédent.

Qu’attend-on pour le travail du dimanche ou une flexibilité autour des 35 heures ? Arrêtez de consulter, agissez maintenant, si nécessaire par ordonnance. des jeunes, des vieux, des syndicalistes ou des patrons, mais surtout des gens qui aiment leur pays et qui désespèrent de le voir se déliter à une vitesse incroyable.Surscèneoudevantlacaméra,l’optimisme des intervenants est de mise, mais, une fois dans les vestiaires, les mines se crispent et expirent un sempiternel : « Ce n’est pas si facile, il y a tant de blocages ! » Les plus déprimés étant les élus, alors même que les entrepreneurs les encouragent à mettre en place les

Les Nègres

Erwan Le Noan est consultant en stratégie, spécialiste de concurrence, responsable de Trop Libre, le média de la Fondapol.

MonsieurlePrésident, MonsieurlePremier ministre,confiance! res, le coût de la main-d’œuvre, le manque d’investissement et surtout l’autodénigrement constant d’un peuple qui dit être heureux de manière individuelle, mais jamais collectivement. J’ai participé à ces rassemblements pour chercher à comprendre notre situation, à trouver des solutions et, pourquoi pas, à m’engager ! Chaque fois, je constate que l’analyse, la synthèse et les actions proposées sont bien pensées. Elles proviennent de gens de bonne volonté, de droite, de gauche, du centre,

aux cabarets genre Le Tropicana (La Havane) pour de Jean Genet ses cocotiers et ses lianes Même pour un maître de la Mise en scène : Bob Wilson lumineuses, au cirque pour scène comme Bob Wilson, Festival d’automne. Odéon. ses habits pailletés, aux boîs’attaquer à une pièce aussi (01 44 85 40 40). Jusqu’au tes de jazz, pour sa bande débridéeque« LesNègres » 21 nov., puis tournée. 1 h 40. son « free » (Ornette Colede Jean Genet – qui plus man), que souligne un saxo est en français – est une « live ». On pense aussi au gageure. L’Américain s’en est brillamment film de Marcel Camus « Orfeu Negro », sorti, en faisant entendre l’essentiel du prodans les côtés carnavalesques du rituel pos au théâtre de l’Odéon, grâce à son imafunèbre et la façon onirique de traiter la ginaire créatif décidément inépuisable et « love story » entre les deux héros, Village et grâce à une troupe d’acteurs-chanteurs Vertu. noirs affûtée et soudée. D’abord cette longue introduction fracasAmoureux magnétiques sante : dans la pénombre, devant la façade Le metteur en scène a réuni un couple d’un immeuble-maison dogon, sur laquelle d’amoureux magnétique, d’une beauté à sont projetées des fumées, les comédiens couper le souffle : Gaël Kamilindi (Village), apparaissent un par un, au son des gracile ange-voyou, et Kayije Kagame, mitraillettes. D’emblée, les « Nègres » sont grande femme mince et spirituelle, moulée en guerre – une guerre de couleurs, une dans un fourreau rouge. Tous deux font guerrecolonialesansmerci.Onnel’oubliera triompher l’amour, fortifié par la révolupastoutaulongdela« clownerie »deGenet. tion. Les autres comédiens jouent avec D’étranges comédiens jouent le rituel rigueur la partition délicate écrite par Bob d’un procès pour meurtre : un Noir accusé Wilson, faite de gestes précis, d’intonations, d’avoir tué une Blanche est jugé par un jury de cris et de respirations jazz. de faux-Blancs (masqués) – tandis que dans Charles Wattara (Archibald), Monsieur la brousse, quelque part, se déroule un vrai Loyal, et Nicole Dogué (Félicité), la Mère procès où un « mauvais Noir », un traître, Afrique, manquent encore d’assurance et attend son exécution. Au final : mort, masde clarté et font perdre parfois un peu le fil sacre, rébellion-révolution peut-être. Les du texte. Mais Genet et ses « Nègres » Blancs vont en enfer. Les Noirs entament retombent sur leurs pattes, portés par la leur marche guerrière vers le paradis. fougue de cette revue étincelante et rebelle, BobWilsoninventeununiverschatoyant vision fulgurante d’un cirque noir vengeur qui emprunte à Las Vegas pour ses néons, où périssent les clowns blancs. n

THÉÂTRE

bonnes idées exposées ce jour-là ou cellesd’unrapportobscurquepersonnen’a lu. Qu’attend-on pour le travail du dimanche dans les zones touristiques ? Pour les aménagements du Code du travail, pour le choc de simplification, pour plus de stabilité fiscale ou pour une plus grande flexibilité autour des 35 heures ? Attend-on de faire de grandes concertationsavecdespartenairessociauxquine représentent que 7 % des salariés ou attend-on ce que redoutent ces mêmes experts : une explosion. Va-t-on donner raison aux historiens qui pensent qu’aucun changement majeur ne se fera en France sans révolution ? Alors, mesdames et messieurs les élus, monsieur le Premier ministre, monsieur le Président, qu’attendezvous ? Que les taux d’intérêt de notre dette montent violemment en un mois, rendant celle-ci insupportable pour nos enfants ? Le virage social-libéral, pris en janvier dernier après deux ans perdus, est le bon. Croire dans une économie de marché responsable, croire dans les entrepreneurs, pour qui créer des jobs est une vraie jubilation, croire dans le dialogue, l’intelligence et la confiancequirègnentdanslesentreprises dont 94 % sont composées de moins de 10 salariés et, bien sûr, croire en votre intuition pour avancer plus vite. Arrêtez de consulter, agissez maintenant et, parfois, ne vous privez pas des ordonnances, ça urge vraiment !

Antoine Lemarchand est président de Nature & Découvertes.

Bobo (Astrid Bayiha), Vertu (Kayije Kagame) et Neige (Daphné Biiga Nwanak) mènent la revue rebelle sur fond de lianes lumineuses. Photo Lucie Jansch

ArneLygre,lepouvoirdesmots Stéphane Braunschweig THÉÂTRE rapports formatés qu’on est un fan de l’auteur draRien de moi entretient avec ses proches, matique norvégien Arne d’Arne Lygre, sur les cases-cages dans lesLygre. En 2011, déjà, il nous MS de Stéphane quelles on met ses enfants, avait séduit avec sa mise en Braunschweig. par le simple pouvoir des scène de « Je disparais », Paris, Th. de la Colline mots. « Rien de moi » est dans la grande salle de la (01 44 62 52 52). 1 h 20. aussi un poème délicat sur Colline. Aujourd’hui, il Jusqu’au 21 novembre. l’amour fragile qui se fond nous emballe avec « Rien dans la mort. de moi », dernière pièce en Stéphane Braunschweig date (2013) de ce quadra à l’écriture sans a construit une belle boîte blanche évidée, pareille, présentée dans la petite salle du qui se peuple peu à peu de quelques éléthéâtre. De la poésie, de l’émotion, un subtil ments confirmant le vécu des personnages jeu de cache-cache entre concret et abstrac(lit, table de cuisine, fenêtre sur port, sur tion : le spectacle a un côté vaudou (version nuit), avant de finir inondée par la mer, les polaire). larmes. Tout au service de ce texte précieux, « Rien de moi » raconte l’histoire d’un le metteur en scène orchestre un ballet de couple… qui se raconte : on n’est presque gestes rares, cultive les silences, « laisse de jamais dans l’action, mais dans le récit de ce l’air entre les mots » pour reprendre qui va advenir (ou de ce qui s’est passé avant l’expression d’Udo Samel, cité dans le prola rencontre). La femme, Moi, a eu un coup gramme. de foudre pour un jeune homme dans un Chloé Réjon (Moi) est superbe d’intensité bar et a décidé de plaquer son mari et son et de détermination, comme si elle se réinfils pour s’installer avec Lui. Dans l’apparteventait au fil des mots. Manuel Vallade (Lui) ment vide, tous deux s’inventent un futur, possède la grâce de son rôle, mais doit pour mieux faire taire leurs fantômes (la gagner en justesse et en sérénité. Jean-Phifille de la femme, morte dans un accident, la lippe Vidal campe un Ex plein de tendresse solitude, le vide du jeune homme). et de douleur. Luce Mouchel incarne avec brio Une, quadruple personne – mère de Poème délicat Lui, de Moi, fils et fille de celle-ci – dans une Leur nouvelle vie n’a rien de fantasmatique scène vertigineuse. Ce spectacle fort fait « Nousdisonsquelquechoseetensuitenousle bouger les lignes invisibles du théâtre, rebat faisons », dit Moi. Ce qu’ils racontent arrive. les cartes de l’émotion et de la réflexion. Simplement, c’est le verbe qui commande. « Rien de moi » dit beaucoup sur Moi, sur Arne Lygre nous offre une réflexion sur les Lui…, sur nous. — Ph. C.

IDEES & DEBATS // 11

Les Echos Lundi 6 octobre 2014

SUR LE WEB

Valoriser l’innovation pédagogique LA CHRONIQUE d’ Olivier Oullier

I

l y a quelques mois, j’ai été invité par la Varkey GEMS Foundation à devenir membre d’une académie internationale, dont le but est de valoriser le métier d’enseignant et l’innovation pédagogique. Son initiative phare est le Global Teacher Prize, sorte de Nobel de l’enseignement. Tout(e) enseignant(e), quel que soit son pays, ayant en charge des enfants âgés de 5 à 18 ans était éligible dans la campagne de nomination qui s’est achevée hier. Une telle initiative mérite d’être mise en avant. Dans un rapport remis en 2013 au ministre de l’Education nationale français, il était prôné la mise en place de mesures de valorisation des compétences des enseignants. Pour ma part, j’ai toujours pensé que l’on devrait payer beaucoup mieux les professeurs des écoles. Mais j’ai consulté une trentaine de travaux dans divers pays qui ont analysé la relation entre salaire des enseignants et performances et devenir des élèves. Bien que mon investigation ne soit pas exhaustive, je n’ai pas trouvé de tendance forte dans un sens comme dans l’autre. L’incitatif monétaire n’est pas un gage assuré de meilleure performance. Le cerveau des profs a besoin d’autre chose. Les travaux de psychologie sur leur motivation montrent que la reconnaissance sociale et l’appréciation de leur travail sont un facteur primordial dans leur bien-être personnel, mais également dans la qualité de l’exercice de leur profession. Comme pour chacun de nous, leur circuit de récompense cérébral est stimulé par de nombreux facteurs qui ne sont pas seulement monétaires. Le ou la lauréate du Global Teacher Prize recevra un prix de 1 million de dollars et une reconnaissance mondiale. Si une telle somme ne peut que changer la vie d’un individu, ne voir dans ce prix qu’un incitatif monétaire serait une erreur. Il envoie un signal fort : il érige l’art d’apprendre à apprendre au même rang que les disciplines qui sont fortement valorisées comme la médecine ou les sciences. Il est temps que non seulement l’opinion publique mais également les autorités publiques fassent de même.

Olivier Oullier est professeur à Aix-Marseille Université, spécialisé en psychologie et neurosciences.

o LA PUBLICATION

Sida :comment toutacommencé

L

e sida est l’une des maladies les plus dévastatrices de l’histoire de l’humanité, le VIH ayant infecté 75 millions de personnes à travers le monde depuis son apparition. Mais où et quand cette pandémie est-elle née ? Une étude publiée dans « Science » vient répondre à cette question : elle a éclaté à Kinshasa, capitale de l’actuelle République démocratique du Congo, en 1920. Grâce à l’analyse statistique de l’ensemble des données génétiques disponibles sur le virus, les chercheurs ont pu reconstituer précisément le film des événements. La source du sida est la population des grands singes du sud du Cameroun. Franchissant la barrière des espèces à la faveur de parties de chasse ou de consommation de viande de brousse, le pathogène est passé du chimpanzé à l’homme. Les nombreux échanges commerciaux qui avaient lieu par voie fluviale entre le sud du Cameroun et Kinshasa expliquent que ce soit dans cette ville que l’épidémie humaine se soit déclarée. Puis, entre 1920 et 1950, le développement des chemins de fer ayant fait de Kinshasa l’une des villes les plus connectées d’Afrique centrale (1 million de personnes y passaient chaque année à la fin des années 1940), le virus s’est propagé à tout le pays et, de là, au reste du monde. — Y. V.

ÇA SENT LE SAPIN... Les personnes âgées incapables d’identifier les odeurs ont un risque accru de mortalité dans les cinq ans qui viennent, révèle une étude. http://bit.ly/1vy3iup

35.000

RÉFUGIÉS CLIMATIQUES L’image a fait le tour des réseaux sociaux : 35.000 morses échoués sur une plage d’Alaska, poussés par la fonte de la banquise. Triste planète. http://on.doi.gov/1qXjgbd

sciences

NEUROSCIENCES // Et si l’autisme n’était pas une déficience, mais une différence? C’est ce que

soutient un courant de pensée né aux Etats-Unis et encore méconnu en France: la «neurodiversité».

L’autisme,uneautreformed’intelligence ? Yann Verdo [email protected]

D

octeur honoris causa de l’université de Montréal, la chercheuse canadienne Michelle Dawson est une spécialiste mondialement reconnue de l’autisme.Sesdixannéesderecherchesurle sujet l’ont convaincue qu’il fallait complètement changer notre regard sur ce trouble du développement dont la prévalence ne cessedes’accroîtred’annéeenannée(lirecidessous).Malgréleursdifficultésàinteragir et à communiquer, malgré leurs comportements répétitifs, les autistes, affirme Michelle Dawson, ne sont pas des versions défectueusesdemonsieuretmadameToutle-Monde. Leur fonctionnement mental n’est pas déficient, mais différent. Et leur potentiel, bien trop souvent inexploité. Michelle Dawson est bien placée pour le savoir. Avant de rejoindre en 2004 le département de psychiatrie de l’université de Montréal à la demande de Laurent Mottron, ponte canadien de l’autisme qui avait su déceler chez elle des qualités exceptionnelles, elle travaillait comme simple employée des Postes canadiennes. Autiste elle-même, elle aurait pu végéter toute sa vie dans cette position subalterne.

Neurodiversité L’approche qu’ont Laurent Mottron et Michelle Dawson de l’autisme s’inscrit dans un courant de pensée né aux Etats-Unis dans les années 1990, mais resté peu étudié par la communauté scientifique : la « neurodiversité ». Les promoteurs de ce concept bataillent pour que l’autisme ne soit plus défini par rapport au fonctionnement cognitif de la majorité – ces individus dits « normaux », qu’eux préfèrent appeler les « neurotypiques ». Cette comparaison, argumentent-ils, ne fait ressortir que les caractéristiques négatives de l’autisme, telles que le défaut de langage ou le caractère restreint des centres d’intérêt, et laisse dans l’ombre d’autres traits tout aussi caractéristiques, mais ceux-là positifs : les compétences et même les hypercompétences propres aux autistes, trop souvent ignorées. Pour les partisans de la neurodiversité, l’autisme constitue non pas une maladie mentale mais une autre forme de cognition humaine, une autre forme d’intelligence. Une autre forme d’intelligence ? A première vue, cela paraît relativement facile à admettre s’agissant de ces autistes de haut niveau, aux dons parfois exceptionnels (calculateur prodige, polyglotte prodige…), que sontlesporteursdusyndromed’Asperger,à l’instar de l’Anglais Daniel Tammett, auteur du best-seller « Je suis né un jour bleu ». Mais les tenants de la neurodiversité vont beaucoup plus loin, en soulignant que ce concept s’applique à tous les autistes et tous lesautismes.Mêmeauxcaslesplussévères, lorsque l’enfant se révèle en grandissant incapable d’apprendre à parler et que les tests standards de quotient intellectuel font apparaître un score largement inférieur à 70, seuil en deçà duquel le sujet est considéré comme retardé intellectuellement. La littérature scientifique sur l’autisme indique que, si l’on appliquait les tests standards de QI à l’ensemble des autistes, 75 % d’entre eux obtiendraient un score inférieur à ce seuil et seraient donc étiquetés « retardés mentaux ». Mais, pour Laurent Mottron et Michelle Dawson, ce résultat ne prouve qu’une chose : que ces tests standards, conçuspardesneurotypiquespourdesneurotypiques,nesontpasadaptésauxautistes. Les tests de QI courants, dérivés de l’échelle WAIS (« Wechsler adult intelligence scale »), font une large part à l’expression verbale, qui est la principale pierre d’achoppement à laquelle se heurtent les autistes. Mais il existe d’autres tests, plus adaptés. Comme la matrice de Raven, développée à l’origine par l’armée britannique pourrecrutersesfuturspilotesdechassesur la base de l’intelligence pure, c’est-à-dire en gommant le plus possible l’impact de l’environnement socioculturel. « En mesurant l’intelligence des autistes à l’aide de la matrice

Le haut degré de rigueur et de précision des autistes est un atout qui peut être apprécié dans certains secteurs d’activité, comme l’informatique. Photo BSIP-AFP

Un trouble de plus en plus répandu

deRaven,quinefaitpasappelàlaparoleniàla culture générale, on obtient des scores bien plusprochesdelamoyennedelapopulation », indiquelachercheuseensciencescognitives et spécialiste de l’autisme Fabienne Cazalis.

Conséquence d’un meilleur diagnostic, mais sans doute aussi de facteurs environnementaux (tels que les pesticides ou les particules fines, qui augmentent le risque pour une femme enceinte d’avoir un enfant autiste), la proportion d’individus concernés par ce trouble du développement augmente régulièrement depuis vingt ans.

Hyperperceptifs

l

Aux Etats-Unis, selon les derniers chiffres des Centers for Disease Control, le taux de prévalence serait passé de 1 sur 150 en 2000 à 1 sur 68 en 2010. l

Pour la France, la Haute Autorité de la santé retient le chiffre de 1 nouveau-né sur 150 concerné par l’autisme. Mais les spécialistes estiment ce taux largement sous-estimé. l

En France, 80 % des enfants autistes ne sont pas scolarisés. En septembre dernier, ce sont plus de 4.000 enfants de 3 ans qui n’ont pas pu intégrer l’école maternelle. l

Si l’imagerie a montré qu’il existait une base cérébrale à la spécificité de la cognition des autistes (lire ci-dessous), des expériences ont également été faites pour mieux caractériser ce fonctionnement particulier. « Les autistes sont des hyperperceptifs. Ils perçoivent dans leur environnement beaucoup plus de détails que nous, ce qui fait qu’ils sont continuellement assaillis par une masse d’informations sensorielles supérieure à celle que nous recevons et devons traiter », explique Fabienne Cazalis. Cetaffluxpermanent,quileurcomplique la vie au quotidien, développe leur capacité à traiter de l’information en situation de surcharge attentionnelle. Cela a été établi parl’AnglaiseNilliLavie,del’UniversityCollege London. Ses expériences ont montré que, confrontés à un nombre croissant d’éléments à surveiller simultanément, les autistesarriventàsaturationmoinsviteque les neurotypiques. Un atout majeur dans le monde du travail ! Et ce n’est pas le seul. Les activités et centres d’intérêt restreints, stéréotypés et répétitifs des autistes ont un corollaire positif qui est leur haut degré de rigueur et de précision dans l’exécution. Ces deux qualités sont particulièrement appréciables dans certains secteurs d’activité, à commencer

par l’informatique. Quelques grandes entreprises l’ont bien compris, comme SAP qui réserve depuis quelques années des postes d’informaticien à des autistes, quitte à aménager un peu leur environnement de travail. Mais ces exemples de discrimination positive sont encore trop rares. Outre l’informatique, un autre secteur dans lequel le profil cognitif des autistes offre un potentiel intéressant est… la recherche. Le cas de Michelle Dawson en est l’illustration. Cette fois, plus que leur rigueuretleurprécision,c’estuneautrespécificité de la cognition des autistes qui entre principalement en jeu : leur facilité à détecter dans une grande masse de données des similarités, des régularités, ce que l’on appelle parfois des « patterns ». « Les autistes sont davantage capables que nous de repérer de telles similarités à différents niveaux d’analyse. Leur mode de raisonnement s’apparente un peu à la géométrie fractale, où une même structure se répète à différentes échelles », explique Fabienne Cazalis. Mais, s’empresse d’ajouter la chercheuse, si ces atouts sont réels, attention toutefois à nepasenjoliverletableau :pourlesautistes, surtout ceux dits de « bas niveau », qui n’ont pas réussi à acquérir le langage parlé (mais qui, très souvent, n’en savent pas moins lire et écrire), la vie reste un parcours semé d’embûches. « Ce n’est pas parce qu’on reconnaît aux autistes une intelligence différente et des compétences particulières qu’il faut cesser de considérer l’autisme comme un handicap, nécessitant prise en charge adaptée et aides financières. » n

Plus de neurones que la moyenne L’imagerie cérébrale montre que le cerveau des autistes fonctionne différemment de celui des neurotypiques. Pour un stimulus donné, ce ne sont pas les mêmes zones du cerveau qui s’activent chez les uns et chez les autres. Ce qui suggère qu’aux différences constatées au niveau des processus cognitifs répondraient des connexions entre régions cérébrales ellesmêmes différentes. Certaines zones du cerveau intéressent plus particulièrement les chercheurs. Ainsi le lobe temporal, qui joue un rôle clef dans le traitement des signaux environnementaux entrant dans le système nerveux par les organes visuels et auditifs : cette région présenterait chez les autistes un moindre débit sanguin, particulièrement au niveau du sillon temporal supérieur, région cérébrale impliquée dans la perception sociale. Autre spécificité : la croissance anormale, pendant le développement fœtal et les premiers mois de vie des autistes, du cortex préfrontal, siège des fonctions cognitives supérieures, comme le langage et le raisonnement. En 2011, une étude d’un chercheur californien, Eric Courchesne, est venue montrer que cette croissance résultait d’un nombre anormalement élevé de neurones dans cette région, de 67 % supérieur à celui des enfants non autistes. Ainsi, si les autistes ont tant de difficultés pour apprendre à parler, c’est peut-être en raison d’un excès de neurones à la naissance. — Y. V.

12 //

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

enquête

La start-up, créée par Brian Chesky et Joe Gebbia en 2007, rejoints quelques mois plus tard par Nathan Blecharczyk (en haut à droite), s’est installée dans un ancien entrepôt du quartier branché de SoMa, à San Francisco. Nouveau QG, nouveau logo, storytelling, la jeune société ambitionne de rivaliser avec les grandes entreprises américaines. Photos Kim Kulish/RÉA ; Airbnb ; Christopher Stark/NYT-REDUX-RÉA

Airbnb,start-up en pleinstravaux

Nicolas Rauline [email protected] — Envoyé spécial à San Francisco

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e chantier a pris un an. Et les cartons ont longtemps rythmé le quotidien des employés d’Airbnb. Mais, désormais, la start-up est bien installée dans son immeuble de SoMa, ce quartier de San Francisco en pleine rénovation, où la plupart des entreprises technologiques, comme Twitter ou Pinterest, ouvrent aujourd’hui leurs bureaux. Elle y côtoie les bars et restaurants les plus branchés de la ville, les anciens entrepôts reconvertis en bureaux et en galeries d’art, les chantiers de construction de résidences de luxe, mais aussi des groupes de SDF, concentrés autour des locaux d’associations d’aide aux toxicomanes ou d’hôtels aux prix imbattables, signes d’un passé récent où personne n’osait s’aventurer dans le vieux quartier industriel… En pénétrant dans le nouveau QG de la société, tout est fait pour impressionner le visiteur et démontrer qu’elle a changé de dimension. Airbnb a racheté la moitié de l’immeubleets’étendpourl’instantsurdeux étages, mais en possède aussi un troisième, aucasoùelledevraitencores’agrandir…Sur ses1.000salariésàtraverslemonde,500travaillent ici. Le nouveau logo, fruit d’un an de travail, orne tous les murs. Les employés n’hésitent pas à s’installer dans le hall de l’immeuble, profitant de la luminosité du large patio et peaufinant leurs projets sur leur Mac… On en oublierait presque que, deux semaines après l’emménagement d’Airbnb dans ces locaux, il y a un an, une fusillade a éclaté dans le bâtiment, dans une autre entrée qui mène à une boutique d’artisanat et de bijoux, tuant deux personnes...

Guerre de com Tout un symbole de la vie tourmentée d’une jeunesociétéauxmillevies,néedansladouleur fin 2007 à quelques pas de là dans l’appartement de Brian Chesky et Joe Gebbia. Les deux jeunes hommes, cinquante ansàeuxdeuxàl’époque,viennentd’arriver à San Francisco, quelques mois après avoir terminéleurformationendesign,àl’université. Leur but : devenir entrepreneurs. Mais le propriétaire de l’appartement augmente subitement le loyer. Les deux New-Yorkais ont alors l’idée de louer leur canapé au plus offrant, à la nuit. Un congrès de design a lieu dans la ville et tous les hôtels sont pleins, ce sera leur chance. Le canapé trouve preneur et, en quelques heures, ils créent un site Internet pour gérer d’autres réservations. Les fins de mois s’arrondissent, ils ouvrent alors le concept à quiconque voudrait louer son logement, rejoints quelques mois plus tard par Nathan Blecharczyk, diplômé de Harvard, le geek du trio, aujourd’hui directeur des technologies. Mais ce n’est qu’une fois repéré par le célèbre incubateur Y Combinator, en 2009, que le développement d’Airbnb s’accélère. Les premiers financements abondent, menés par les « business angels » et les fonds d’investissement les plus en vue dans la Valley (près de 800 millions de dollars depuis la naissance de la société). Des bureaux

INTERNET // Montrée du doigt par les pouvoirs

publics et les hôteliers partout dans le monde, la plate-forme de location de logements doit gérer sa mondialisation. Et d’autres défis l’attendent. ouvrent rapidement, à Londres, Milan, Paris… Aujourd’hui, la jeune start-up est largement mondialisée. Elle présente des annoncesdans190pays,plusde34.000villes et 800.000 logements, 17 millions de personnes ont déjà utilisé la plate-forme pour voyager et, cet été, près de 350.000 nuits étaient réservées tous les jours sur le site. Airbnb possède des bureaux à Singapour, Berlin, Séoul, Dublin, Sydney, Moscou ou encore São Paulo… Les différentes salles de réunion et la cafétéria symbolisent cette omniprésence : elles reproduisent des appartements mis en location sur la plate-forme, à Milan, Copenhague, Paris, Reykjavik ou Bali… Selon les estimations, la société pourrait déjà avoir atteint le milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel, en prélevant une commission d’environ 12 % sur le prix de chaque nuit réservée sur la plate-forme. Mais elle veut désormais franchir une nouvelle étape. Car, en grandissant, la start-up s’est attiré quelques ennemis, à commencer parleshôteliers,quivoientd’unmauvaisœil cette nouvelle concurrence. A New York, l’industrie vient de lancer une campagne virulente visant clairement la société. Les hôteliers n’ont pas hésité à débourser 3 millions de dollars pour la production de spots vidéo montrant des logements remplis de

D Les points à retenir dans la douleur, •finNé2007, Airbnb présente des annonces dans 190 pays, et plus de 34.000 villes. 17 millions de personnes ont déjà utilisé la plate-forme de location de logements pour voyager. La société pourrait déjà avoir atteint le milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel, en prélevant une commission d’environ 12 % sur le prix de chaque nuit réservée. Elle veut désormais franchir une nouvelle étape et songerait à s’introduire en Bourse.

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cafards, victimes de dégâts d’eau, censés être proposés sur Airbnb. La guerre de la communication a démarré. « Notre public est différent de celui des hôtels, il recherche une autre expérience, notre plate-forme est complémentaire à l’offre hôtelière, parfois saturée et dont la fréquentation n’a d’ailleurs pas baissé depuis que nous existons », répond le cofondateur d’Airbnb, Nathan Blecharczyk. Mais, pour tenter de remporter la bataille de l’image, la société américaine a, elle aussi, déployé une machine de guerre. Nouveau logo, nouveau discours, nouvelle culture d’entreprise : au cœur de l’été, elle a lancé une vaste offensive. Objectif : répondre aux détracteurs, mais aussi installer la société parmi les grandes entreprises américaines. Le « storytelling » tourne à plein régime : sur les murs des bureaux sont affichés les portraits du premier hôte et du premier voyageur à avoir utilisé la plate-forme. Le nouveau logo, raillé sur les réseaux sociaux pour sa ressemblance présumée avec des attributs sexuels, est censé figurer le « A » d’Airbnb, mais aussi le partage, la communauté, l’amour… Rien que ça. Une nouvelle couleur a même été créée pour l’occasion, entre le rouge, le rose et l’orangé, dénommée « rausch » en référence à la rue où était situé l’appartement des fondateurs, là où Facebook est immédiatement identifié par le bleu ou Yahoo ! par le mauve. « Nous avons voulu créer un nouveau langage pour lasociétéetpournotrecommunauté,raconte Nathan Blecharczyk. Nous voulons mettre l’accent sur le bien-être, sur le fait qu’en réservant sur Airbnb vous vous sentez chez vous n’importe où dans le monde. »

Réglementation inadaptée Autre obstacle dressé sur la route de la société californienne : des lois pas toujours adaptéesàcettenouvelle« économiedupartage ». New York, là encore, a fait figure d’empêcheur de tourner en rond. Au printemps 2013, un juge y a rendu une décision qui a fait frémir la jeune entreprise. Il a condamné un utilisateur d’Airbnb à une amende de 2.400 dollars pour avoir enfreint laloisurleshôtelsillégauxetlouésonappartement pour moins de trente jours. Depuis, les décisions se sont un peu équilibrées. En mai dernier, un autre juge a reconnu qu’Airbnb n’était pas obligé de transmettre à la justice la liste de ses hôtes, pourtant récla-

mée pour identifier les activités illégales. « Toute la difficulté, c’est que chaque pays, voire chaque ville a ses propres lois. Nous nous y conformons, affirme Nathan Blecharczyk. Mais je pense qu’à long terme, le cadre réglementaire s’adaptera à ce mouvement de fond qu’est l’économie du partage. » En France aussi, Airbnb a dû jouer serré. « Nous ne sommes pas opposés au principe, qui peut même avoir des effets bénéfiques sur le pouvoir d’achat, lorsqu’il s’agit d’un propriétaire qui loue sa résidence principale pendant qu’il est en vacances, par exemple, explique Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris en charge du logement. Mais notre préoccupation principale est de ne pas perdre de surface de logement. Nous nous sommes donc attaquésauproblèmedesmultipropriétaires,

La société teste le dîner chez l’habitant et aurait des velléités dans le covoiturage ou le prêt de véhicule entre particuliers. Le bruit d’une introduction en Bourse est sur toutes les lèvres, en Californie… qui achètent des logements pour en faire un business à temps plein sur ces plates-formes, faisant grimper les prix et réduisant l’offre pour les Parisiens. » Une équipe d’une vingtaine d’agents, dont sept sont assermentés pourentrerdansleslogements,traqueainsi leslocationstouristiquesillégales,surleterrain ou sur Internet. Pour pouvoir transformer un logement en meublé touristique, un propriétaire doit en faire la déclaration en mairie et payer des taxes en conséquence. Sur les contrôles effectués, 70 % sont dans l’illégalité. « Avec Airbnb, nous travaillons plutôt bien, ajoute Ian Brossat. Ils sont réceptifs à nos arguments et semblent disposés à construire un partenariat de long terme. Ils informent leurs usagers des règles en vigueur, leur font signer des déclarations sur l’honneur.Ilspourraienttoutefoisallerplusloinen étant plus vigilants et en faisant le ménage régulièrement parmi leurs utilisateurs. » Du côté de la société américaine, on s’estime aussi satisfait du compromis trouvé en France. « Le cadre de la loi Alur est équilibré,

elle a clarifié de nombreux points », estime Nicolas Ferrary, directeur France d’Airbnb, qui affirme que 83 % des hôtes de la plateforme y louent leur résidence principale. Autre domaine où Airbnb semble prêt à négocier : les taxes. Dans certaines villes américaines, la plate-forme a commencé à collecter la taxe de séjour auprès de ses utilisateurs. Mais rien ne dit qu’elle lâchera du lest ailleurs. « Il existe déjà un cadre fiscal, répond Nicolas Ferrary. Notre réflexion concerne la manière dont on peut faciliter les choses pour nos utilisateurs. » Enfin, comme d’autres géants américains, la société devra affronter le dossier de l’optimisation fiscale. Selon BFM Business, elle a payé moins de 100.000 euros d’impôts l’an dernier, pour un volume d’affaires compris entre 100 et 130 millions d’euros. Airbnb s’est défendu en expliquant que l’enregistrement des utilisateursetdeslogementseuropéenss’effectuait désormais auprès de sa filiale irlandaise et que ses pratiques n’étaient pas illégales.

Le rêve chinois Lasociétévoitgrand.Ellerêve,parexemple, de faire une percée sur le marché chinois. « Nous avons un atout considérable par rapport aux autres entreprises technologiques, qui ont toujours des difficultés sur ce marché, affirme Nathan Blecharczyk. Les Chinois sont les premiers touristes au monde, en termes de dépenses. Ils dépensent plus de 100 milliards de dollars par an dans leurs voyages, alors qu’une minorité d’entre eux ont un passeport. Ils peuvent être séduits par notre concept et, en retour, développer notre offre en Chine. » Pour accélérer, la société vient d’ouvrir des bureaux à Pékin. Autre chantier : la constitution d’un véritable écosystème. Tous les grands noms de la technologie ont réussi à fédérer autour d’eux partenaires, développeurs, start-up… Depuis peu, Airbnb met l’accent aussi sur cette communauté de professionnels, capablesdecréerdesproduitsautourdesaplateformeoucomplémentairesàsonoffre.Cette année, la société a ainsi organisé un concours récompensant le meilleur projet français en matière d’économie collaborative. « J’ai rencontré les fondateurs qui m’ont tout de suite ouvert leur carnet d’adresses, m’ont donné des conseils. Ils ont galéré au début et ont envie de partager leur expérience », explique Benjamin Suchar, cofondateur de Yoopies, une plate-forme qui met en relation nounous et parents, qui a été primée. Une manière aussi, pour Airbnb, de surveiller quelques projets intéressants, dans la perspective d’une diversification. Depuis quelques mois, la société travaille ainsi avec Concur pour séduire les voyageurs professionnels (environ 10 % des utilisateurs d’Airbnb aujourd’hui). Elle teste aussi le dîner chez l’habitant et aurait des velléités dans le domaine du covoiturage ou du prêt de véhicule entre particuliers. Ces projets verront peut-être le jour d’ici un à deux ans, quand il faudra encore séduire les investisseurs et trouver des relais de croissance. Le bruit d’une introduction en Bourse est en effet sur toutes les lèvres, en Californie…

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L’éditorial de David Barroux Page 8

Lundi 6 octobre 2014

Les Echos

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// Budget de l’Etat 2014 : 370,5 milliards d’euros // PIB 2013 : 2.059 milliards d’euros (à prix courants) // Plafond Sécurité sociale : 3.129 euros/mois à partir du 01-01-2014 // SMIC horaire : 9,53 euros à partir du 01-01-2014 // Capitalisation boursière de Paris : 1.182.46 millions d’euros (au 31-03-2014) // Indice des prix (base 100 : 1998) : 128,20 en mars 2014 // Taux de base bancaire : 6,60 % à partir du 15-10-2001 // T4M (taux Eonia) : 0,1907 % au 3e trimestre 2013 // Taux de chômage (BIT) : 10,9 % au 3e trimestre 2013 // Dette publique : 1.925,3 milliards d’euros (fin du 4e trimestre 2013)

les chiffres de l'économie

EN FRANCE

À L’ÉTRANGER

BYGMALION TROIS EX-CADRES DE L’UMP MIS EN EXAMEN

HONG KONG LE MOUVEMENT DÉMOCRATIQUE FAIBLIT ET SE DIVISE

Trois ex-cadres de l’UMP, dont un proche de Nicolas Sarkozy, Eric Cesari, ont été mis en examen samedi dans l’enquête Bygmalion sur le financement de la campagne présidentielle de 2012 de l’ancien chef de l’Etat. Eric Cesari, surnommé « l’œil de Sarko » à l’UMP, l’ex-directrice financière du parti Fabienne Liadze et son ancien directeur de la communication Pierre Chassat avaient été placés en garde à vue jeudi matin.

Le pape ouvre un synode historique sur la famille et le mariage

LIBAN L’ÉTAT ISLAMIQUE ATTAQUE LE HEZBOLLAH DANS L’EST DU PAYS

AFP

Quelque 205 communes de 39 départements touchés par la sécheresse, des inondations, des coulées de boue ou des mouvements de terrain en 2013 et 2014 ont été reconnues en état de catastrophe naturelle par deux arrêtés parus samedi au « Journal officiel ». Les événements se sont produits au cours du premier semestre de 2013, de l’hiver et de l’été 2014.

LA PHOTO DU JOUR

Les chefs du mouvement pro-démocrate de Hong Kong ont appelé hier à se regrouper dans le centre du quartier financierdelaville,redoutantuneintervention policière. La veille, ils avaient libéré les accès au siège de l’exécutif local. A Mong Kok, de violents incidents ont opposé vendredi et samedi manifestants pro-démocrates et contre-manifestants. Plusieurs dizaines de contestataires ont regretté de devoir quitter les lieux à l’appel de leurs chefs.

INTEMPÉRIES ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE RECONNU DANS 205 COMMUNES

Alors que les terroristes de l’Etat islamiques sont aux portes de la ville kurde syriennedeKobane,ilsrouvrentlefront occidental en attaquant des positions du Hezbollah près de la ville d’Ersal, dans l’est du Liban, non loin de la frontière syrienne. Une source des services de sécurité faisait état dans l’après-midi de deux morts dans les rangs du Hezbollah et de nombreux islamistes tués. Le Hezbollah chiite soutient activement le régime de Bachar al Assad.

SOMALIE LES TERRORISTES SHEBAB DÉLOGÉS DE LEUR BASTION Historique n’est pas un qualificatif abusif pour ce synode extraordinaire qui s’est ouvert hier à Rome, réunissant jusqu’au 19 octobre près de 200 évêques autour du pape François. La matière qu’ils traitent, le plus souvent à huis clos, est délicate : la famille et le mariage.Lepapesouhaite« uneouverture »,adéclaréhierlecardinalLorenzoBaldisseri,lesecrétairegénéraldu synode. Une ouverture vers les catholiques en union libre et les divorcés qui rencontre de fortes résistances parmi les évêques.

EBOLA L’INFIRMIÈRE FRANÇAISE QUITTE L’HÔPITAL, GUÉRIE

MARSEILLE L’ADOLESCENTE SUSPECTÉE DE VOULOIR « FAIRE LE DJIHAD » RETROUVÉE Disparue depuis quatre jours du domicile familial à Villefontaine d a n s l ’ I s è r e , l ’a d o l e s c e n t e d e quinze ans suspectée d’avoir fugué pour aller « faire le djihad » en Syrie a été retrouvée samedi soir à Marseille. Elle a été placée en garde à vue pour le vol de la carte bancaire de ses parents. Elle était recherchée depuis mardi dans la région de Marseille par les autorités françaises.

HÔPITAUX L’AVENIR DE LA MATERNITÉ D’ORTHEZ COMPROMIS Un avis « favorable à la fermeture » définitive de la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques) a été donné vendredi au regard de ses problèmes de recrutement récurrents, au lendemain de la mise en examen d’une anesthésiste belge après le décès d’une patiente d’origine britannique. L’Agence régionale de santé d’Aquitaine doit prendre une décision rapidement au sujet de l’établissement, dont les activités restent par ailleurs suspendues jusqu’à nouvel ordre.

Photo Alessandra Tarantino/AP/Sipa AFP

La jeune infirmière de Médecins sans frontières, première malade française atteinte du virus Ebola, est désormais guérie et a quitté l’hôpital après avoir été soignée avec des traitements expérimentaux. Originaire de la région grenobloise, elle était hospitalisée à l’hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris. Elle était le premier cas d’Ebola sur le territoire français, mais pas le premier en Europe.

// 13

Les troupes somaliennes et de l’Union africaine en Somalie (Amisom) se sont emparées hier de Barawe, capitale de facto des shebab et dernier port d’importance entre leurs mains, portant un nouveau coup aux islamistes un mois après la mort de leur chef. Barawe était la plaque tournante du financement des shebab. L’opération « Océan indien » avait déjà permis de reprendre une dizaine de localités aux terroristes.

JAPON LE PILOTE FRANÇAIS JULES BIANCHI ENTRE LA VIE ET LA MORT Le Français Jules Bianchi, vingt-cinq ans, victime d’une sortie de piste dans les derniers tours du Grand Prix du Japon de Formule 1, se battait pour sa vie hier soir dans un hôpital près de Suzuka. Conduit rapidement à l’hôpital de Yokkaichi, le jeune pilote a été opéré d’urgence pour réduire « un hématome à la tête », a indiqué son père Philippe. Ce dernier a précisé qu’il fallait attendre « 24 heures pour en savoir plus », soit pas avant ce soir au Japon.

ÉLECTIONS BRÉSILIENS ET PÉRUVIENS APPELÉS AUX URNES Une semaine avant l’élection présidentielle en Bolivie, plus de 142 millions de Brésiliens et quelque 21 millions de Péruviens ont été appelés aux urnes hier pour désigner leur président et leurs députés, les premiers, et leurs élus régionaux et municipaux, les seconds. Au Brésil, la présidente sortante, Dilma Rousseff, a toutes les chances de gagner.

ON EN PARLE À WASHINGTON

L’Amériques’interrogesurlemariagegay L’agenda de la Cour suprême fait l’impasse sur la question du mariage pour tous. Jacques Hubert-Rodier [email protected]

sujets,aprèstroismoisdevacances judiciaires. La semaine dernière, 11 nouvelles affaires ont été inscrites à son ordre du jour. Pourtant, la Cour n’a retenu – pour le moment – aucune des sept sollicitations à se prononcer sur la question du mariage pour tous, selon son agenda publié sur son site Internet (http://www.supremecourt.gov).Laquestionestde savoir si l’égalité pour tous devant la loi permet d’invalider les législations des Etats américains interdisant le mariage gay. Question complexe après la décision de juin 2013 de la même Cour d’invalider certaines dispositions de la loi dite « Doma » (« Defense of mariage act ») qui définissait le mariage

U

n prisonnier musulman, en Arkansas, doit-il se raser car une barbe de plus d’un centimètre de long pourrait servir à cacher une arme, comme l’estime la loi de cet Etat ? Peut-on, sur le passeport d’un Américain âgé de onze ans et né à Jérusalem, inscrire comme pays de naissance Israël ? Une musulmane peutelle garder son foulard et travailler chez Abercrombie, où les tenues des vendeuses et des vendeurs sont osées ? La Cour suprême, le tribunal fédéral de dernier ressort aux Etats-Unis, doit se pencher à partir de cette semaine sur de très nombreux

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Mais la controverse sur ce sujet, l’un des plus sensibles aux EtatsUnis, est loin d’être terminée. La Cour suprême est ainsi sollicitée par des opposants à plusieursdécisionsdecoursd’appel qui ont annulé des interdictions du mariage pour tous, dans l’Utah, l’Oklahoma, la Virginie, l’Indiana et le Wisconsin. Et les enjeux sont immenses. « La bataille vise à inscrire son nom dans l’histoire, affirme Adam Liptak, chroniqueur du « New

avec

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Des enjeux immenses

York Times ». Quelques-uns des meilleurs avocats aux EtatsUnis ont consacré de nombreuses pages pour défendre leur cause. » Reste que le mois dernier, la juge Ruth Bader Ginsburg, considérée comme une libérale dans une cour dominée par les conservateurs, a estimé qu’il n’y avait pas d’urgence à se saisir de ce dossier. Car jusqu’à présent, aucune cour inférieure n’a pris de décision allant à l’encontre de son arrêt de 2013. Mais cela pourrait changer. Une cour d’appel doit se prononcer aussi sur l’interdiction du mariage pour tous au Texas et en Louisiane.Siellelamaintient,laCour suprême pourra s’en saisir. En toutcas,toutsetermineenAmérique dans un prétoire… n

LA MÉTÉO

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comme une union entre un hommeetunefemme.UnedécisionquiavaitpermisàlaCalifornie de rétablir le mariage gay. Sur les 50 Etats américains, 19 autorisent le mariage pour tous.

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ZURICH

Lundi 6 octobre 2014

www.lesechos.fr

DEVISES EUR/GBP 0,7836 EUR/JPY 1,3731 EUR/CHF 1,2097 GBP/USD 1,5958 USD/JPY 1,0976 USD/CHF 0,9671 TAUX EONIA -0,032 LIFFE EURIBOR 3 MOIS 0,081 OAT 10 ANS 1,1538 T-BONDS 10 ANS 2,3759

L’ENTRETIEN DU LUNDI OFFICE EUROPÉEN DES BREVETS

DERNIÈRE HEURE

Free sur le point de déposer une nouvelle offre sur T-Mobile US

Benoît Battistelli : « Dans la compétition sur l’innovation, la France pâtit de son aversion au risque. » // P. 16

INDUSTRIE & SERVICES CLUB MED Le conseil devrait appuyer l’offre du chinois Fosun. // P. 17

Nicolas Rauline [email protected]

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TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Une pluie de mesures qui restent à financer. // PP. 18-19

AUTOMOBILE Le pari fou de la voiture totalement sûre. // P. 20 ET « CRIBLE » P.34

CONSTELLIUM Le métallurgiste s’attaque au marché auto américain. // P. 21

LATÉCOÈRE L’équipementier aéronautique affronte sa troisième restructuration de dette. // P. 22

HIGH-TECH & MÉDIAS CYBERSÉCURITÉ

L’attribution, mi-novembre, de nouvelles fréquences télécoms aux Etats-Unis pourrait inciter d’autres candidats à se manifester. Photo Adrian Brown/Bloomberg News

Les start-up prometteuses sont nombreuses. // P. 23

Sa maison mère Iliad est tombée d’accord avec KKR et un autre fonds pour faire une offre améliorée en capital.

TÉLÉCOMS Les opérateurs pas pressés de racheter des fréquences. // P. 24

PME & RÉGIONS FRANCHE-COMTÉ Comment la Franche-Comté veut retenir les « cerveaux du numérique ». // P. 25

Romain Gueugneau [email protected]

FINANCE & MARCHÉS BOURSE La folie Internet ne prend pas en Europe. // P. 27

Shutterstock

AGENTS LOCAUX

Une couverture santé loin d’être généralisée. // P. 28

CRÉDIT AUTO Le crédit auto dans le viseur des autorités américaines. // P. 29

L’AVIS Malgré une fin septembre difficile, les fonds actions émergents sont globalement à l’équilibre en Page1 termes rtl_Mise en page 1 05/09/13 14:07 de souscription annuelle. // P. 30

Alors que l’échéance approche, Free met la dernière main à une nouvelle offre de rachat de T-Mobile US, la filiale américaine de Deutsche Telekom, dont l’allemand détient 66 % du capital. L’opérateur français s’était fixé comme limite la mi-octobre pour surenchérir. Selon nos informations, il devrait attendre le dernier moment et déposer son offre en début de semaine prochaine. Comme l’indiquait Bloomberg en fin de semaine dernière, Xavier Niel et ses équipes proposeront une offre améliorée en termes de capital racheté. C’était l’une des requêtes de Deutsche Telekom, qui avait rejeté la première offre formulée par Iliad fin juillet. L’allemandnesouhaitepasseretrouveravec une participation résiduelle trop importante dans T-Mobile US : quitte à vendre, autant céder la quasi-totalité de ses parts. Iliad proposera donc d’acquérir davantage

que les 56,6 % du capital qu’il offrait jusqu’alors. Pour finaliser cette nouvelle offre, il a convaincu KKR et un autre gros fonds américain – probablement Blackstone – de l’accompagner. Pas de partenaires industriels en revanche dans ce nouveau tour de table,alorsqu’untelappuiavaituntempsété envisagé : « Cela faisait trop de personnes à gérer pour une telle opération », explique une source proche du dossier.

Deutsche Telekom peut attendre Si la part de capital offerte va clairement augmenter, le prix pourrait quelque peu évoluer, mais à la marge. « Il ne faut pas s’attendre à de grands changements à ce niveau-là », confirme une source. Iliad proposait jusqu’à présent 33 dollars par action. Or, pour Deutsche Telekom, le juste prix se situerait au moins à 35 dollars. De quoi laisser de nombreux analystes financiers sceptiques quant aux chances de réussite de Xavier Niel dans sa tentative de rachat. A Wall Street, le cours de T-Mobile US s’est installé depuis deux semaines sous la barre des 30 dollars, signe du pessimisme des marchés financiers outre-Atlantique. « On n’est jamais à l’abri d’une surprise de la part d’Iliad, mais, à moins d’une offre canon, il paraît difficile qu’il remporte la mise, juge un banquier. Surtout que Deutsche Telekom

n’est pas dans l’urgence. Il peut attendre avant de vendre. » Attendre notamment la mi-novembre et la fin des enchères actuellement en cours sur de nouvelles fréquences télécoms aux Etats-Unis, une période pendant laquelle les opérateurs locaux ont interdiction de discuter entre eux. L’autre prétendant au rachat, l’américain Dish, aurait alors les coudées franches pour entrer plus sérieusement dans la course. Chez Deutsche Telekom, la question de la cession de T-Mobile US n’est pas totalement réglée. Au sein de la direction, les avis seraient partagés entre vendre la totalité des parts, en vendre seulement un morceau, ou bien ne rien vendre du tout. Le patron de l’opérateuraméricain,JohnLegere,quisedit « fatigué »detouteslesspéculationssurl’avenir de la société, a rappelé la semaine dernièrequeT-MobileUSpouvaitêtre« trèsrentable et continuer à croître » seul. « Le principal problème pour Deutsche Telekom, estime un observateur avisé, c’est son avenir sansT-MobileUS.Unefoislafilialevendueetle cash redistribué aux actionnaires, la valorisation de l’opérateur allemand sera moindre. Dans la course à la consolidation des télécoms en Europe, cela peut poser problème, car la taille est un facteur décisif. » Dans un monde globalisé, l’avenir des opérateurs américains se joue aussi de côté-ci de l’Atlantique. n

Euro Disney convoque un CE extraordinaire sur sa situation financière

LES ÉCHOS BUSINESS CARNET // P. 33

SUR

DANS « LA CHRONIQUE BOURSE » À 12H ET 17H30 DU LUNDI AU VENDREDI

EBuzzing change de nom et mise sur la vidéo

L’ordre du jour de la convocation, reçue vendrediparlesmembresducomitéd’entreprise d’Euro Disney, ne mentionne qu’un point : l’évocation de la « situation financière de l’entreprise ». Cette réunion extraordinaire, programmée à 7 heures ce matin, deux heures avant l’ouverture de la Bourse de Paris, pourrait être liée aux questions de cash-flow, car le parc connaît d’importantes difficultés financières. Depuis son lancement en 1992, il traîneunedettedeplusde1milliardd’euroset n’a plus été bénéficiaire depuis 2008. Deux restructurations, en 2004 et en 2012, n’ont pas suffi à résoudre ses problèmes de financement. Crise oblige, la première destination touristique privée d’Europe est également devenue moins attractive. L’an dernier, elle a

perdu 1 million de visiteurs et, au premier semestre, la tendance s’est poursuivie avec 400.000 touristes en moins… Pour tenter de redresser la barre, le parc Walt Disney Studiosmisegrossurl’attractionRatatouille,lancée en juillet, dans laquelle 200 millions d’euros ont été investis, un record en Europe, mais pour l’heure l’effort a pesé sur les comptes sans offrir les retombées espérées en termes d’entrées et de nuitées.

« Pas de plan social » La nouvelle de ce CE extraordinaire, connue dès vendredi, a suscité des inquiétudes en interne, d’autant que la direction s’est refusée à tout commentaire. Interrogée par « Les Echos », la déléguée CFDT, Djamila Ouaz, a,

pour sa part, assuré qu’« il n’y a pas de plan social ». « Au contraire, on investit, on embauche »,a-t-elleajouté.Audiredeladéléguée,ce comité d’entreprise résulterait du récent changement de direction. Depuis le 15 septembre, Euro Disney est en effet dirigé par Tom Wolber, qui a remplacé Philippe Gas, parti diriger le Shanghai Disney Resort. Cet Allemand, un pilier du groupe, polyglotte (il parle français, néerlandais, anglais et allemand), avait d’ailleurs participé à l’ouverture du parc d’attractions francilien en 1992. Du côté de la Bourse, l’érosion du titre est également continue. En janvier, l’action a atteint les 4,72 euros, mais vendredi elle a clôturé à 3,46 euros, soit une chute de près de 27 %. — M.-S. R.

Nouveau changement de nom pour eBuzzing. Le groupe créé par Pierre Chappaz (cofondateur de Kelkoo) et qui s’appelait à l’origine Wikio va désormais s’appeler Teads. EBuzzing, qui développe des solutions publicitaires, avait fusionné avec la plate-forme de gestion de vidéos publicitaires Teads en mars. Ce nouveau changement de nom correspond à une nouvelle stratégie : le groupe mise désormais, avant tout, sur la vidéo pour tirer sa croissance. La société propose aux médias d’associer des spots publicitaires vidéo à leurs contenus. Elle travaille ainsi avec le « Washington Post », Slate ou Reuters aux Etats-Unis, « The Guardian » ou « The Economist » au Royaume-Uni, ou encore « Le Monde », « Le Figaro » et « Les Echos » en France. « Il y a aujourd’hui un manque d’inventaire vidéo sur Internet, affirme Pierre Chappaz, désormais président exécutif du groupe. YouTube possède le plus gros inventaire, mais les marques de luxe n’ont pas forcément envie d’être associées à du contenu généré par les utilisateurs. Nous leur offrons un environnement haut de gamme. »

Teads veut se positionner comme le « Criteo de la vidéo ». Teads se positionne sur le format « in read » : la vidéo se déclenche automatiquement si l’internaute descend dans la page. Et la société ne facture l’annonceur que si la publicité vidéo est vue en intégralité. Elle a développé sa propre technologie prédictive, pour diffuser des spots ciblés. Elle se positionne ainsi comme le « Criteo de la vidéo ». Le réseau de Teads est capable de toucher, potentiellement, 680 millions de personnes à travers le monde, que ce soit sur le Web ou le mobile. Le groupe possède aussi une activité de diffusion des vidéos virales, sur les réseaux sociaux ou les blogs.

Vers une introduction en Bourse à New York Teads devrait réaliser un peu moins de 100 millions de dollars de chiffre d’affaires cette année, en croissance d’environ 50 % par rapport à 2013. La plate-forme vidéo automatisée devrait générer l’essentiel de la croissance dans les prochaines années. L’Europe représente encore la majorité du chiffre d’affaires, mais les Etats-Unis pourraient devenir le premier marché du groupe dans les deux prochaines années. C’est d’ailleurs à New York que Teads devrait s’introduire en Bourse, au second semestre 2015. « Le choix du Nasdaq serait cohérent, précise Pierre Chappaz. Mais nous étudions aussi la possibilité de nous introduire sur le Nyse et nous n’avons pas complètement abandonné l’idée d’Euronext. » La société, à l’équilibre, est présente dans 14 pays. Outre les principaux marchés européens et les Etats-Unis, elle a aussi lancé son activité en Argentine, au Mexique, en Corée du Sud et va bientôt ouvrir des bureaux au Brésil et au Japon. Elle emploie aujourd’hui 350 personnes, dont 100 développeurs basés en France, à Paris et à Montpellier. n

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l’entretien du lundi

D Son parcours Dès sa sortie de l’ENA en 1978, Benoît •Battistelli choisit d’entrer au ministère de l’Economie et des Finances, où il révèle son profil de négociateur européen. A la fin de la décennie 1990, la propriété industrielle devient son cheval de bataille, qui va le conduire à la direction générale de l’Inpi en 2004, puis à la présidence de l’Office européen des brevets (OEB), à Munich, le 1er juillet 2010.



D Son actualité

Photo Andreas Gbert/Picture Alliance/Office européen des brevets

La réforme engagée par Benoît •Battistelli à l’Office européen des brevets a provoqué, au printemps dernier, un conflit social. Selon le président, le dialogue reste difficile avec le syndicat maison qui s’oppose, pour l’instant, à toute novation. Mais sa feuille de route a été confirmée cet été par le conseil d’administration de l’OEB, qui a reconduit son mandat jusqu’au 30 juin 2018. Désireux de trouver des solutions, il poursuit donc sa réforme, qu’il résume en deux mots clefs : « qualité et efficacité ». Reconnue mondialement, la qualité des brevets délivrés par l’OEB, n’est pas en question. Pour gagner en productivité, Benoît Battistelli a défini une politique de maîtrise des coûts, car il doit assurer l’autofinancement de l’office, sans augmenter ses tarifs au-delà de l’inflation. Avec des revenus de 2 milliards d’euros par an, l’OEB dégage 200 millions réinvestis dans son propre système de retraite, d’éducation et de santé.



Benoît Battistelli « Dans la compétition sur l’innovation, la France pâtit de son aversion au risque » BENOÎT BATTISTELLI Président de l’Office européen des brevets

Propos recueillis par Chantal Houzelle [email protected] Yves Vilaginés [email protected]

L’innovation est d’évidence l’un des grands leviers de compétitivité des entreprises. Innover suppose des brevets, une stratégie de propriété industrielle (PI). Pourquoi l’Europe semble-t-elle décrocher alors que les demandes auprès de l’Office européen des brevets (OEB) ont encore battu un record à 266.000 en 2013 ? La tendance en matière de brevets correspond à l’évolution économique générale. Nous assistons à une montée en puissance des économies asiatiques, principalement la Chine, mais aussi de certains grands pays émergents. Excepté le Japon, qui maintient depuis longtemps une place éminente avec 20 % des demandes de brevets européens, au deuxième rang derrière les Etats-Unis et leurs25 %.EnEurope,onobserveunestabilité globale avec cependant des évolutions diverses, en particulier une très bonne tenue des pays scandinaves et une forte présence de l’Allemagne. Pour quelles raisons les Américains déposent-ils le plus de brevets en Europe ? Ces dernières années, l’OEB a enregistré une progressionconstantedesdemandesdebrevets en provenance des Etats-Unis, leaders dans nombre de secteurs. Cela reflète le sursauttechnologiqueinitiéparlaSiliconValley depuis deux décennies. Mais au-delà de l’attraction du marché européen, les Américains déposent en Europe les brevets qu’ils considèrent comme des pièces maîtresses de leur stratégie, car notre office est reconnu comme le plus rigoureux eu égard à la solidité juridique des brevets qu’il délivre.

Quel est le poids de la France ? Malgré un recul de ses dépôts de brevets européens l’an dernier, l’Allemagne représentetoujourstroisfoislaFrance.Cequitraduit d’ailleurs le poids respectif des industriesallemandeetfrançaise.Sil’onprendun autre indicateur très intéressant, le nombre de brevets par million d’habitants, c’est la Suisse qui ressort en tête au niveau mondial. Selon ce critère, la France est bien placée (10e) juste derrière le Japon, devant les Etats-Unis (15e) et un cran au-dessus de la moyenne de l’OCDE. Deux autres chiffres me frappent : il y a trois ans la France et la Chine étaient au même niveau, avec environ 5 % des demandes de brevets européens. Aujourd’hui, les dépôts chinois ont fait un bond de 60 % à 8 % du total, alors que les Français ont maintenu leur place. Cela correspond à une internationalisation des entreprises chinoises, comme Lenovo ou Huawei, qui passe par des dépôts de brevets en Amérique du Nord et en Europe. Ces entreprises chinoises ne montent-elles pas aussi en gamme en termes de performances ? Absolument. Les intentions chinoises sont connues et font l’objet de plans gouvernementaux publics. Pour les résumer, je dirais qu’après avoir été l’atelier du monde, la Chine veut en devenir le laboratoire, donnant donc la priorité à la R&D, à la formation d’un nombre impressionnant d’ingénieurs et à l’innovation. La qualité du système de brevets chinois atteint maintenant un niveau international. En France, compte tenu du dispositif d’aides à l’innovation (crédit d’impôt recherche, statut de jeune entreprise innovante…), le résultat n’est-il pas décevant ? Pour moi, le rôle premier d’un Etat est de créer les conditions du développement des entreprises.Lesdispositifsspécifiquesvien-

nent dans un deuxième temps. Les conditions sont-elles optimales en France ? Je vous pose la question. Je ne parle pas de création. La vraie question est celle du développement : combien de nos nombreuses start-up deviennent de grosses PME, leaders mondiales dans leur secteur ? La France possède d’excellents dispositifs et une multitude d’acteurs sur toute la chaîne de l’innovation... Mais si vous n’avez pas des gens prêts à investir, des perspectives de croissance, une réglementation qui facilite la prise de risque, vous pouvez avoir les meilleurs dispositifs publics du monde, vous n’arriverez pas à générer une vraie croissance économique.

« Après avoir été l’atelier du monde, la Chine veut en devenir le laboratoire. » « Il faut mettre en avant les inventeurs et les entrepreneurs, ce sont les nouveaux héros de notre époque. » En Allemagne, le dispositif est-il aussi favorable ? Il y a probablement moins de dispositifs publics, mais une meilleure liaison industrie-recherche. Ce que je constate, si je prends l’exemple d’un Land comme la Bavière, est assez étonnant. C’était après la guerre l’Etat le plus arriéré de l’Allemagne sur le plan économique, avec des ressources essentiellement agricoles. Grâce à une politique active, il est devenu le plus riche du pays avec une économie diversifiée, y compris dans des domaines de haute technologie, tels l’aéronautique, les biotechnologies, les services... Je ne nie pas que les

pouvoirs publics aient un rôle à jouer, mais je pense que, comme dans ce cas, leur rôle est surtout de créer, sur les plans de la réglementation,del’éducation,delafiscalité...les conditions qui permettent aux initiatives privées de se développer. Pourtant beaucoup d’initiatives sont prises en France : les Instituts Carnot plus accessibles aux PME, le regroupement des universités… Que faut-il faire de plus à votre sens ? Je pense et, pas uniquement pour la France, qu’il y a deux choses fondamentales. Premièrement, mettre en avant les inventeurs et les entrepreneurs, ce sont les nouveaux héros de notre époque. Au lieu de les vilipender, nous devrions les valoriser, c’est ce que nous essayons de faire à l’OEB avec le Prix de l’inventeur européen de l’année. Deuxièmement, la France pâtit de son aversionaurisque,donconmultiplielesprécautions, en particulier face aux innovations de rupture... La réglementation actuelle en Europe, pas simplement en France, aurait par exemple empêché Louis Pasteur de développer ses vaccins. Le problème est là : il faut avoir conscience des conséquences économiques de cette hyperréglementation. Les capacités de production chimiques ont quitté le continent à la suite du règlement REACH. Je constate aussi que, dans les biotechnologies, l’Europe a tendance à reculer par rapport aux Etats-Unis et à l’Asie en demandes de brevets. Quels sont les atouts et les failles de l’Europe dans les champs technologiques où se joue la bataille entre grands pôles économiques mondiaux ? La caractéristique de l’Europe est d’être présente dans tous les secteurs, avec des points forts dans les technologies médicales et vertes, mais aussi dans les transports (aéronautique, ferroviaire et automobile), ou encore

dans des niches passionnantes comme les textiles techniques. Le seul point faible de l’Europeconcernelestechnologiesdel’informationetdelacommunication.Car,mêmesi nouspossédonsdesatoutsdanslestélécoms, les fabricants d’ordinateurs et de microprocesseursontquittélecontinent.Al’inverse,la montée en puissance de la Chine est essentiellement liée à la communication digitale. Est-ce dû au fait que le logiciel est brevetable ailleurs et pas en Europe ? Non. Nous brevetons en Europe ce qu’on appelle l’invention mise en œuvre par ordinateur, car il existe, aujourd’hui, pratiquement dans tous les secteurs industriels, une dimension numérique. Certes, l’industrie du software est la plus forte aux Etats-Unis, où il y a justement cette possibilité de breveter les logiciels. Mais il n’empêche que l’Europe a des atouts avec SAP, la plus grande entreprise européenne de logiciels, ou encore Dassault Systèmes. Notre faiblesse en high-tech ne fragilise-t-elle pas aussi les entreprises européennes dans l’automobile, où l’avenir passera par la voiture connectée, voire le véhicule autonome ? Je ne crois pas que les grands constructeurs européens se laisseront dépasser. Ils ont parfaitement identifié ce défi et entreprennent tout ce qu’il faut pour le relever. La majorité des brevets est déposée par les grands groupes. Vous estimez que les PME seront les principales bénéficiaires du brevet européen unitaire car les taxes seront moins élevées. Où en est-on ? Un comité spécialisé de l’OEB comprenant les 25 Etats membres concernés par ce brevet unitaire a pratiquement adopté l’ensemble des règles. Nous avons commencé à travailler sur les taxes annuelles et le coût de gestion de ce brevet. Même si, personnellement,jenepensepasqueceniveaudestaxes soit le principal élément de décision des entreprises, je comprends qu’il soit sensible. J’ai l’habitude de dire, que ce montant sera probablement légèrement supérieur à ce que les gens espèrent et beaucoup moins élevéquecequ’ilscraignent.Ilnousfautconcilier trois contraintes. Ce niveau doit être ce qu’on appelle business « friendly », donc pas trop élevé, sinon les entreprises ne recourront pas au brevet unitaire, en particulier les PME. Il faut aussi qu’il soit budgétairement neutre pour l’OEB. C’est une obligation légale. Enfin, les offices nationaux ne doivent pas perdre d’argent avec le brevet unitaireparrapportàlasituationactuelle.Dans ce contexte et, compte tenu de la ratification du traité de coopération renforcée pour la juridiction unifiée, qui est en bonne voie – cinq des treize Etats membres devant le ratifier, dont la France, l’ont fait –, l’OEB devrait délivrer le premier brevet unitaire européen début 2016. n

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Les Echos Lundi 6 octobre 2014

INDUSTRIE &SERVICES ClubMed :le conseildevrait appuyerl’offreduchinois Fosun à suivre

LOISIRS

Shutterstock

Le camp Bonomi met en avant « l’ancrage français » de son offre sur le Club. Christophe Palierse [email protected] avec Laurence Boisseau et Sharon Wajsbrot La bataille boursière autour du Club Méditerranée bascule aujourd’hui dans une nouvelle phase. Sauf coup de théâtre, le conseil d’administration de l’exploitant de villages de vacances devrait recommander le projet de contre-offre publique d’achat menée par son partenaire chinois, le conglomérat Fosun. Son lancement dépendra alors de l’avis derecevabilitédel’Autoritédesmarchés financiers. Le15septembre,leconseil,horsla

General Motors rappelle encore 57.000 véhicules AUTOMOBILE — General Motors a annoncé trois rappels de 57.182 véhicules aux Etats-Unis pour des dysfonctionnements potentiels allant d’un problème de câble dans la colonne de direction à l’arrêt intempestif du moteur. Le précédent rappel concernait 524.384 voitures. Le premier constructeur américain a désormais effectué 74 rappels cette année, affectant quelque 30 millions de véhicules. Les derniers concernent des Pontiac G8 2008 et 2009, des Cadillac CTS Vsport et Chevrolet Sonic.

présence des membres impliqués –Fosun,ArdianetlePDG,HenriGiscard d’Estaing –, avait déjà accueilli le projet « favorablement » considérant qu’il « conjugue une augmentation de valeur pour l’actionnaire et la volontédepoursuivreetrenforcer,par des investissements additionnels, la stratégie actuelle du Club Méditerranée ». De fait, le consortium Gaillon Invest II, mené par Fosun, propose 22 euros par action, soit 1 euro de plus que Global Resorts, l’entité du financieritalienAndreaBonomi.En outre, il investirait 50 millions de plussur2015-2016,quis’ajouteraient aux 130 millions prévus.

Surenchère de Bonomi ? Celaétant,ledébatqu’animelecamp Bonomiportesurtoutsur« l’ancrage français » du Club. Dans une lettre adresséeauconseilvendredidernier et dont l’AFP et « Les Echos » ont eu connaissance, Global Resorts estime ainsi que seul son projet le

garantit « vraiment ». Le syndicat – minoritaire – Unsa incline à le penser. Il redoute avec la montée en puissance de Fosun que « l’avenir » du groupe ne soit « plus européen, mais ouvertement chinois ». Dans une lettre adressée en fin de

semaine au CE – celui-ci donne son avis ce matin – et dont l’AFP et « Les Echos » ont également eu connaissance, le président de Fosun, Guo Guangchang,répondàcesinquiétudes. Il confirme le développement duClubsursesprincipauxmarchés, y compris la France et l’Europe, et réitère « l’importance » de cet ancrage national avec siège et cotation à Paris, et le maintien au capital des grands institutionnels. A ce titre, la position de la Caisse des Dépôts (5,3 % fin août, hors obligations) est clef. Or elle n’écarte pas, dit-on, d’y rester. Surlesmarchés,c’estunautrescénario qui anime certains investisseurs, car d’aucuns misent sur une surenchère de Bonomi. Depuis l’annonce de la nouvelle OPA de Fosun, le titre fait l’objet d’achats à petit volume. A la clôture de vendredi, il s’établissait à 22,50 euros. Des « hedge funds » comme Boussard & Gavaudan ou Polygon renforcent leurs positions. n

Danone : Fresenius à nouveau en lice pour la division médicale AGROALIMENTAIRE — Le groupe agroalimentaire français Danone serait en « discussions avancées » avec Fresenius, le spécialiste allemand de la transfusion et de la nutrition pour la vente de sa branche nutrition médicale, qui pourrait atteindre les 3 milliards d’euros, selon le site du « Financial Times ». « Des personnes proches du dossier appellent à la prudence, car les discussions pourraient échouer », ajoute le quotidien britannique. Fresenius s’était retiré au profit notamment de Nestlé, Abbott et de fonds en avril.

EPR britanniques : Bruxelles veut éviter les surprofits pour EDF ÉNERGIE — Si elle ne remet pas en question les grands équilibres du projet de construction de deux EPR par EDF en Grande-Bretagne (« Les Echos » du 22 septembre), la Commission européenne propose un partage des gains plus favorable à Londres, selon le « Financial Times ». Les économies sur le coût de construction seraient partagées à égalité jusqu’à 1 milliard de livres. Et le gouvernement conserverait 30 % des gains d’exploitation si le taux de rentabilité interne dépasse 11,4 %. La Commission devrait rendre son avis définitif « mi-octobre », indique-t-on dans l’entourage d’EDF.

Faurecia espère beaucoup de la fibre de carbone

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Mogul, l’équipementier américain, ferme définitivement ses portes à Chasseneuil du Poitou (Vienne) cette semaine, avec 241 licenciements à la clef. Les activités seront délocalisées en Turquie et en Pologne. Le site, qui produit surtout des pistons, est déficitaire depuis 2009. Il a souffert du développement des moteurs essence au détriment des moteurs diesel. L’usine avait été achetée par Federal Mogul en 1998.

DISTRIBUTION — Le distributeur a lancé une pétition sur Internet il y a une semaine, invitant les Français à soutenir la vente de médicaments en parapharmacie. Vendredi, le site dédié www.sesoignermoinscher.com enregistrait plus de 28.900 signatures. De quoi appuyer les propos de Michel-Edouard Leclerc : « En quelques clics, on peut commander légalement plus de 4.000 médicaments, mais, à ce jour, on ne peut les acheter en parapharmacie. »

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28.900 signataires pour la pétition de MichelEdouard Leclerc

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AUTOMOBILE — Beaucoup plus léger que les matériaux utilisés par les constructeurs automobiles, la fibre de carbone permet de réduire le poids d’une pièce de 60 %. Très dense et très résistant, ce matériau reste trop cher pour être largement utilisé. L’équipementier Faurecia s’est fixé 2020 comme échéance pour en industrialiser la fabrication et en diviser son prix par deux, de 15 euros à 7 euros le kilo. Le kilo d’acier industriel coûte environ 1 euro.

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Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

ENVIRONNEMENT

Transitionénergétique : unepluiedemesures quirestentàfinancer l Les députés entament aujourd’hui l’examen du projet de loi. l Les objectifs devraient être difficiles à tenir au regard des moyens annoncés. Joël Cossardeaux [email protected] Enfin ! Un peu plus de deux ans après son annonce en grande pompe par le chef de l’Etat, le « projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte » passe l’épreuve du feu. Les députés attaquent aujourd’hui l’examen des 64 articles de ce texte aux multiples et fortes ambitions. A commencer par celles de réduire l’écrasante facture énergétique de la France (70milliardsd’euros),defaireémerger des activités génératrices d’emplois (avec un objectif de 100.000 sur trois ans) ou encore d’installer la France à l’avant-garde du combat contre les émissions de gaz à effet de serre (GES). François Hollande accueillant à Paris la Conférence mondiale sur le climat en décembre 2015, notre pays se veut exemplaire en la matière. Ce chantier immense a pourtant longtemps été menacé d’enlisement. Jusqu’à ce que Ségolène Royal, en avril dernier, tout juste arrivée à la tête du ministère de l’Ecologie et de l’Energie, ne

reprenne les plans laissés par ses trois prédécesseurs. Des plans qu’elle n’aura pas mis six mois à boucler. Car l’exécutif tient absolument à une adoption de la loi avant le 31 décembre. C’est dans ce but qu’il a déclaré la procédure législative accélérée sur ce texte, qui ne sera donc examiné qu’une fois par chaque chambre. La démarche inquiète d’ailleurs les associations environnementales et a déjà fait sortir l’opposition de ses gonds. La semaine dernière, ses députés, dénonçant la « précipitation » du gouvernement, ont boycotté le vote du texte en commission spéciale. Lesdébatsàveniràl’Assembléedoivent s’achever le 14 octobre et Bertrand Pancher (UDI, Meuse) craint qu’ « on ne nous laisse pas le temps de

2.383 AMENDEMENTS ont été examinés du 24 au 27 septembre par la commission spéciale de l’Assemblée.

défendre nos amendements ». Selon l’opposition, l’ampleur des objectifs fixés méritait d’accorder quelques mois de plus au débat. Elle n’en compte pas moins bataillerfermesurlevoletnucléaire du texte. Celui-ci prévoit de faire tomber à 50 % en 2025 la part de l’électricité tirée de la fission de l’atome, contre 75 % actuellement. En retrait par rapport aux attentes des écologistes, le projet de loi se limite cependant à plafonner les capacités du parc nucléaire aux 63,2 gigawatts actuels et ne dit mot sur l’arrêt de Fessenheim, dont la fermeture annoncée pour fin 2016 ne semble plus aller de soi. Le texte défendu par Ségolène Royal assigne d’autres objectifs, dont la viabilité sera très discutée. La France devra notamment avoir divisé par deux sa consommation totale d’énergie d’ici à 2050, essentiellement à travers un colossal chantier de rénovation thermique dans le logement. Les ONG ont obtenu qu’un objectif intermédiaire, de – 20 % d’ici à 2030, soit ajouté par amendement. L’usage desressourcesfossiles(pétrole,gaz,

charbon) devra se réduire de près d’un tiers (30 %) en 2030, tandis que la part des énergies renouvelables devra atteindre les 32 %. Enfin, les émissions de GES devront avoir été divisées par quatre d’ici à 2050.

10 milliards sur trois ans Ces objectifs de long terme ont été salués par les ONG environnementales. Pour autant, la plupart peinent à croire qu’ils seront tous atteints car ils n’ont pas de caractère contraignant. Surtout, juge-t-on chez France Nature Environnement(FNE),lesmoyensprévussont « largement insuffisants ». Ségolène Royal a annoncé la mobilisation de 10 milliards d’euros sur trois ans pour enclencher le pro cessus de transition. Ces moyens, essentiellement dispensés sous la forme de crédits d’impôts, de prêts et de bonus fiscaux, sont très loin de correspondre aux estimations avancées lors du grand débat sur la transition énergétique. Selon les scénarios, les experts avaient évalué entre 10 et 30 milliards d’euros l’effort financier supplémentaire annuel à réaliser. n

Denouvelles filières de gestiondes déchets Afin d’éviter d’enfouir les déchets, le texte crée les conditions pour qu’émerge la filière du combustible solide de récupération.

• DÉCHETS ULTIMES

C’est un tournant : le projet de loi adapte le cadre juridique français pour que les déchets ultimes, ceux qui, après tri, n’ont pas pu être orientés vers un recyclage ou une valorisation, soient davantage traités pour devenir un combustible alternatif – appelé combustible solide de récupération (CSR) –, plutôt que d’être enfouis. Ailleurs en Europe, des pays comme l’Allemagne utilisent massivement le CSR pour alimenter des chaudières techniquement adaptées pour produire chaleur et électricité. En France, ce combustible un peu particulier est déjà produit, en quantité encore modeste par rapport au potentiel, mais il n’était pas reconnu par les textes. Difficile, donc, de s’en servir. Le CSR acquiert un statut et la filière va pouvoir monter en puissance. Le projet de loi ne règle pas tout.

Unchèqueénergie pourlesplusdémunis Le chèque pour lutter contre la précarité énergétique sera financé par les consommateurs de gaz et d’électricité et, pour le solde, par l’Etat.

Le CSR aurait notamment besoin que les chaudières qui l’utilisent voient leur spécificité reconnue. Or, le projet de loi n’a pas modifié la nomenclature des installations pour faire une place à part à celles dédiées aux CSR. Il renvoie à un futur texte spécifique, en stipulant dès le premier article du chapitre « Economie circulaire » : « La préparation et la valorisation des CSR font l’objet d’un cadre réglementaire adapté. »

• DÉCHETS ÉLECTRONIQUES

Plutôt que d’être recyclés en France, beaucoup de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEE) partent clandestinement vers l’Afrique ou l’Asie. On estime qu’un tiers environ des DEE ménagers (provenant des particuliers) sont recyclés. Aucun chiffre n’existe pour les DEE des professionnels, car les éco-organismes ne les voient pas passer, les opérateurs de collecte et de traitement contractant directement avec les professionnels.Unamendementviseàassurer la traçabilité des DEE professionnels : pour les gérer, les opérateurs

On estime que seulement un tiers environ des déchets d’équipements électriques et électroniques ménagers sont recyclés. Photo Shutterstock de déchets devront avoir passé un contrat avec un éco-organisme.

• VOITURES ÉPAVES

Le maire pourra obliger le propriétaire à réparer ou à déposer dans un centre de véhicules hors d’usage agréé une épave laissée sur la voie publique (ou une propriété privée, en cas d’atteinte à la salubrité publique). Ou encore à rembourser les frais d’évacuation.

• ORDRE DE PRIORITÉ

Le texte pose le principe phare :

entre les types de gestion des déchets, priorité au réemploi, sinon lerecyclage,endernierlieula« valorisation » (méthanisation ou incinération pour produire de l’énergie, etc.). Le pire est l’enfouissement, qu’il faut réduire. Les PME gérant les petites décharges veulent que les décharges géantes des grands groupes aient des taux de réduction de capacités plus importants. Ces derniersveulentuntauxégalpourtous. Sur ce sujet très sensible, il existe une fracture et le bras de fer ne fait que commencer. — M. C.

Sacs,transport :lesenseignesmisesàcontribution La loi veut imposer aux distributeurs une réduction autoritaire des émissions de gaz à effet de serre et la fin des sacs plastiques. Philippe Bertrand [email protected] Ce n’est pas la partie la plus importante du projet de loi sur la transition énergétique, mais les mesures n’en sont pas moins impliquantes pour les professionnels concernés. Dans son article 12, le texte assigne aux distributeurs deux objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au trans-

port des marchandises qu’elles commercialisent : 10 % en 2020 par rapport à 2015 et 20 % en 2025. Lesenseignesdoiventrédigerdes programmes d’action pour le 31 décembre 2016. Autre sujet : un amendement du gouvernement requiert l’interdiction de tous les sacs plastiques à partir du 1er janvier 2016. Cette mesure vise les sacs des rayons frais (fruits et légumes, poissonnerie, boucherie), les enseignesétantdéjàpasséespourlessacs de caisse de 11 milliards à 700 millions annuels. La mesure concerne aussi les petits commerçants. « Noussommeschoquéscariln’ya eu aucune concertation. Alors même

quelesdistributeursontfaitlapreuve de leur bonne volonté sur ces sujets et ontdéjàengagédesactionstrèsefficaces,dontlegouvernementnetientpas compte », regrette Fabienne Prouvost, directrice de la communication de la Fédération de la distribution (FCD).

Bons élèves Pour les émissions de gaz à effet de serre, la profession demande que l’on fixe l’année de référence à 2012. Ce qui permettrait de ne pas pénaliser les bons élèves, comme Carrefour, qui a déjà réduit de 20 % ses émissions en quelques années. Autre difficulté : les enseignes

n’opèrent en propre que de 10 % à 20 % de la chaîne logistique. « Cela signifie que, si la mesure est adoptée, nous allons être obligés de faire des émissions de GES un élément de nos relations avec nos fournisseurs et prestataires de transport », explique Philippe Joguet, chargé du développ ement durable à la FCD. En somme, le gouvernement veut faire de la distribution un opérateur de ses politiques publiques... Concernant les sacs plastiques, la FCD demande le report de la mise en œuvre de l’interdiction et l’adoptiond’exemptions :sacsrequispour l’hygiène, sacs peu épais, sacs composés de matière recyclable. n

Si personne ne conteste le bienfondé de la création d’un chèque énergie pour les plus démunis, son financement risque de faire encore débat au Parlement. Les travaux en commission ont néanmoins p ermis une avancée importante : la ministre de l’Energie, Ségolène Royal, a précisé par amendement que le budget de l’Etat sera mis à contribution, mais sans chiffrage précis pour le moment. Accessible à tous sous conditionderessources,lechèqueénergie pourra être utilisé afin de payer sa facture d’énergie, mais aussi ses travaux de rénovation énergétique. Une avancée importante quand on sait, selon le premier rapport de l’Observatoire national de la précarité énergétique publié vendredi, que un Français sur cinq, soit 5 millions de ménages, a du mal à se chauffer et à s’éclairer. Les tarifs sociaux en vigueur aujourd’hui sont, eux, réservés aux consommateurs d’électricité et de gaz, les ménages se chauffant au fioul ou au bois en étant exclus. En outre, complexes à mettre en œuvre, ils ne bénéficiaient qu’à 1,6 million de foyers fin 2013, selon le Médiateur de l’énergie.

Enveloppe d’au moins 1 milliard d’euros Dans sa première mouture, le projet de loi prévoyait que le chèque énergie soit financé par la CSPE, une taxe collectée sur les factures d’électricité, par la CTSS, son équivalent pour le gaz, ainsi quepar« d’autressourcesdefinancement ». Certains plaidaient pour que toutes les énergies soient ponctionnées. Cette solu-

tion n’a pas été retenue. « On risque d’avoir une inégalité devant l’impôt. Nous voudrions qu’une part soit financée par les taxes sur les carburants », pointe l’Union française de l’électricité (UFE), l’association professionnelle du secteur. Lestarifssociauxactuelsreprésentent moins de 300 millions d’euros, selon les calculs du Médiateur. Le président de l’Ademe,BrunoLéchevin,comme le Médiateur Jean Gaubert estiment l’enveloppe nécessaire au chèque énergie à au moins 1 mil-

« Un Français sur cinq, soit 5 millions de ménages, a du mal à se chauffer et à s’éclairer. » PREMIER RAPPORT DE L’OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE

liard d’euros. « Selon nous, le mont a n t d u ch è q u e d o i t ê t re d e 250 euros par an au minimum », avance Bruno Léchevin, considérant lui aussi qu’un financement sur l’ensemble des énergies serait nécessaire, « compte tenu des contraintes budgétaires actuelles ». Lors des auditions, le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, s’était dit favorable à la cohabitation des deux dispositifs – tarifs sociaux et chèque énergie –, tandis que le PDG d’EDF, Henri Proglio, avait indiqué n’être « pas hostile » au chèque énergie. Les travaux en commission ont aussi actélamiseàdisposition,pourles bénéficiaires des tarifs sociaux, de leurs « données de consommation, exprimées en euros », à l’intérieur du logement et gratuitement. — A. F. et V. L. B.

INDUSTRIE & SERVICES // 19

Les Echos Lundi 6 octobre 2014

Logement:des rénovations rendues obligatoires Le projet de loi suscite alarmes et controverses. Mais les propriétaires vont aussi gagner en liberté.

acheté leur bien après 2006, à des prix élevés, en s’endettant au maximum, il va falloir que le débat parlementaire précise le filet de sécurité.

Myriam Chauvot [email protected]

DES PROPRIÉTAIRES •PLUS LIBRES

« Mieuxrénoverlesbâtimentspour économiser l’énergie, faire baisser les factures et créer des emplois », tel est l’intitulé du Titre II du texte. Tour d’horizon des principales dispositions.

« RÉNOVATION •EMBARQUÉE » C’est une des principales mesures du projet de loi : certains gros travaux de BTP devront obligatoirement être accompagnés d’une rénovation énergétique. C’est ce La réfection de la toiture, par exemple, devra obligatoirement qu’on appelle la « rénovation embarêtre accompagnée d’une rénovation énergétique. Photo RÉA quée ». Elle s’imposera dans trois cas : la réfection de la toiture ; le juridiquement, ou qu’il existe une DES « TIERS FINANCEURS » ravalement de façade important ; la disproportion manifeste entre les Pour cette rénovation, le texte prétransformation d’espaces jusavantages et les inconvénients, de voit une assistance technique et qu’alors inhabitables en surface nature technique, économique ou financière aux ménages en créant, habitable. Les deux premiers architecturale », souligne Sabine en sus des aides financières actueldevront être couplés avec l’isolation Buis, députée PS, rapporteure sur les, des « tiers financeurs ». Emanade ladite toiture ou façade. Le troice volet du texte. tions de collectivités territoriales ou sième devra respecter des exigenLa Fédération française du bâtide banques, leur rôle exact n’est pas ces de performance énergétique. Le ment (FFB) reste réticente face au précisé, mais l’esprit du texte est projet de loi exonère de rénovation caractère obligatoire de cette rénoqu’elles conseillent sur les travaux embarquée les bâtiments classés, vation : elle craint que cela suscite et accordent des prêts aux ménaou situés en secteur sauvegardé. Un des travaux au rabais, avec des proges. Mais à condition de les estimer décret en conseil d’Etat définira priétaires allant au moins cher solvables. Sinon ? Le financement plus précisément la liste des bâtipour faire du cache-misère. Et si le reste flou. L’Agence nationale de ments assujettis à l’obligation et « le texte ne prévoit pas de contrôle ni l’habitat réserve ses subventions projet de loi prévoit d’exempter un de sanctions en cas de non-respect aux propriétaires les plus pauvres. bâtiment de cette obligation pour la de l’obligation de rénover, il est Pour ceux de la classe moyenne, toiture ou sa façade quand ce n’est question que des amendements les dont une partie n’a pas de marge de tet_communique_Mise en page 1 12/07/13 17:33 Page1 pas réalisable techniquement ou introduisent. manœuvre financière, car ils ont



Certains élus locaux, hostiles à la densification de leur ville ou soucieuxd’esthétique,interdisent,dans leursdocumentsd’urbanisme,l’isolation des façades extérieures ou encore la densification par extensiondesbâtimentsrésidentielsexistants, notamment par leur surélévation. Le projet de loi « interdit d’interdire ». Il ne sera plus possible à un élu local de refuser aux propriétaires un permis de construire pour réaliser de tels travaux, hormis en secteur sauvegardé ou quand le bâtiment est classé.

CARNET DE SANTÉ •NUMÉRIQUE Le texte instaure un « carnet de santé numérique » du logement, afin de faciliter de futurs travaux de rénovation thermique. Ce carnet (obligatoire dans le neuf, mais pas dans l’ancien) « rassemblera tous les documents déjà prévus par la loi, comme les divers diagnostics (de performance, énergétiques et autres, mais aussi, et c’est nouveau, les plans d’architecte, pour qu’on n’ait plus à se demander, quand on rénove, où passent les fils électriques dans les murs, explique Sabine Buis. Il contiendra également la liste des travaux réalisés ainsi que ceux préconisés pour améliorer la performance énergétique. » n

OFFRES D’EMPLOI

Energie :lesindustriels ontdéjà marqué despoints Plusieurs amendements adoptés en commission la semaine dernière sont favorables aux industriels.

de la longueur des procédures pour construire les lignes haute tension. Il a obtenu par amendement que le débat public soit allégé. « Quand il faut organiser une commission particulière du débat public, cela prend en moyenne quarante-cinq jours par kilomètre de ligne à construire, contre sept jours dans le cadre d’un débat avec “garant” », explique Dominique Maillard, le président du directoire. RTE a aussi obtenu de pouvoir demander une dérogation à la loi littoral pour raccorder à terre des interconnexions sous-marines.

Anne Feitz [email protected] Véronique Le Billon [email protected]

1 BAISSE DE TARIF POUR LES « ÉLECTRO ET LES GAZO-INTENSIFS »

Les industries fortement consommatrices d’électricité – de l’aluminium aux sidérurgistes en passant par les papetiers ou les chimistes – réclament depuis longtemps des baisses de tarifs pour récompenser leur profil « plat » ou « anticyclique », car ils consomment rarement au pic des ménages le soir. Un amendement adopté en commission leur donne gain de cause : leur tarif de transport, qui représente selon l’Union des industries utilisatrices d’énergie (Uniden) de 10 % à 20 % de leur facture globale, sera réduit jusqu’à 60 %. La mesure sera financée par tous les autres consommateurs, ménages et PME. « Si cela est justifié, il faut tenir compte des particularités de consommation des électro-intensifs et faire attention aux risques de subventions croisées entre types de consommateurs », juge-t-on à l’Union française de l’électricité (UFE). Ce dispositif pérennise un rabais autorisé cet été pour un an. Cette mesure de compétitivité sera également appliquée aux opérateurs de stations de pompage hydroélectriques (STEP), qui turbinent l’eau quand elle est valorisée sur les marchés et la remontent en amont des grands barrages aux heures creuses. Ils paient aujourd’hui deux fois le tarif de transport de l’électricité (au pompage et au turbinage). De leur côté, les professionnels gros consommateurs de gaz ont obtenu des amendements qui prévoient des baisses de tarifs en cas

ÉNERGIES RENOUVELABLES : VERS L’AUTORISATION UNIQUE 4

Certaines industries, qui consomment rarement au pic des ménages le soir, ont obtenu les baisses de tarif qu’elles réclament depuis longtemps.

Les professionnels ont obtenu que l’expérimentation en cours sur l’autorisation unique pour les installations ICPE (classées pour la protection de l’environnement) soit étendue à tout le territoire. Sont concernés l’éolien, la méthanisation et le petit hydraulique (moins de 4,5 MW).

Photo Shutterstock

LES INVESTISSEMENTS SUR LE RÉSEAU ÉLECTRIQUE MIEUX SUIVIS 5

de profil de consommation régulier, ainsi que la possibilité de se voir offrir des offres en cas d’effacement en période de pointe. 2 HYDROÉLECTRICITÉ : DES BARRAGES PROLONGÉS

Alors que le gouvernement doit mettre en concurrence plusieurs concessions hydroélectriques, les députés ont acté en commission la possibilité d’en prolonger certaines, en contrepartie d’investissements. GDF Suez et EDF en seraient les bénéficiaires, pour les concessions sur le Rhône et sur la Dordogne. La redevance sera systématisée. 3 RÉSEAUX ÉLECTRIQUES : LES PROCÉDURES ASSOUPLIES

RTE, qui gère le réseau de transport d’électricité, se plaint souvent

Comme il l’avait annoncé, l’exécutif a choisi de sécuriser les revenus d’ERDF après les recours au Conseil d’Etat sur le tarif de distribution de l’électricité. Pour arbitrer les querelles entre les collectivités, propriétaires du réseau, et ERDF, quilegère,uncomitéexaminerales investissements prévus au niveau national. Des dispositions qui ne satisfont guère les collectivités. 6 NUCLÉAIRE : LA PROLONGATION DES RÉACTEURS PLUS ENCADRÉE

Quand EDF voudra prolonger un réacteur nucléaire au-delà de quarante ans, une enquête publique devra être organisée. EDF devra publier au bout de cinq ans un rapport sur l’état de ses équipements importants pour la sûreté. n

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lettre de motivation et

20 // INDUSTRIE & SERVICES

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

Automobile : le pari foude la voiture totalement sûre l Conduite autonome, info-divertissement, les technologies de connectivité gagnent toute la voiture. AUTOMOBILE Timothée Vilars [email protected] Leitmotiv de ce Mondial parisien, la voiture connectée (et son prolongement, la voiture autonome) poursuit son irrésistible ascension, poussée par deux injonctions : toujours plus de sécurité, toujours plus de confort. Ce marché, qui s’élèvera à 175 milliards d’euros en 2020, selon le cabinet McKinsey, dépasse déjà largement le cadre des véhicu-

les premium : fin 2015, toutes les voitures neuves d’Europe devront être dotées d’une carte SIM afin d’être équipées du système d’appel d’urgence eCall. Mais, en matière de sécurité connectée, les véhicules de luxe gardent une longueur d’avance : sur le Mondial, c’est le nouveau XC90 de Volvo qui , avec son freinage automatique aux intersections et son système antisortie de route. La marque suédoise s’est fixé l’ambitieux objectif de zéro victime à bord d’une Volvo en 2020. Les analystes auto du cabinet PwC prévoient que, à terme, 90 % des

accidents liés au trafic seront évités grâce à la voiture intelligente. Les technologies de maintenance prédictive, qui dressent le rapport des styles de conduite, incidents et réparations à venir, vont se généraliser dans les deux ans, établissant unlienpermanentavecleconstructeur et le concessionnaire. Côté confort, les applications smartphone définissent les standards : la géolocalisation avec GMaps, l’info trafic avec ViaMichelin, l’avertissement de radars avec iCoyote fleurissent dans les habitacles. Et les partenariats avec Apple

Au Mondial de l’Automobile, porte de Versailles, à Paris, jusqu’au 19 octobre, le nouveau modèle XC90 de Volvo tient la vedette en matière de sécurité connectée. Photo Volvo et Google afin d’intégrer iOS et Androidsemultiplient,quitteàlaisser les géants du Web mettre un pied dans l’automobile. Certains professionnels apparaissent d’ailleurs plus réticents que d’autres. Allan Rushforth, patron Europe de Hyundai, se dit à titre personnel « sceptique » sur la duplication des technologies préexistantes sur smartphone : « Nos clients

viennent d’abord pour la qualité de nos voitures, non pour ce qu’on trouve déjà sur un iPhone. » La berline i40 proposera néanmoins CarPlay d’Apple dès l’an prochain.

Plus-value technologique Barder les véhicules de capteurs et d’applications Internet a un coût. Or, en matière de connectivité, où la descente en gamme des services est très rapide, c’est le besoin qui suit l’innovation : et, s’il apparaît dans les études de marché que les automobilistes sont intéressés par les nouveaux services de connectivité, peu sont disposés à payer pour la plus-value technologique. Côté voiture autonome, la lenteur de l’évolution réglementaire n’aide pas non plus à éponger les frais de développement engagés. Pas question pourtant de se laisser distancer : Nissan, qui a longtemps donné la priorité à l’électrique, promet désormais la conduite autonome en situation d’embouteillage à l’horizon 2016. Le sujet le plus sensible reste toutefois le risque de piratage. « C’est notre crainte », admet Thierry Le Hay, responsable innovation de PSA. « Nous ne sauterons le pas de la voiture autonome que quand nous serons sûrs à 100 % de sa sécurité. » Le directeur commercial du groupe BMW, Ian Robertson, souhaite lui aussi progresser avec « prudence » en la matière. Pour le cabinet Oliver

Les données, le nerf de la guerre Alors que les développeurs d’applications externes au monde de l’automobile gagnent en influence au sein de la voiture connectée, beaucoup de professionnels craignent un éparpillement des données personnelles générées (trajets effectués, style de conduite, kilométrage, etc.). « Nous conseillons aux constructeurs de se focaliser sur l’interface hommemachine, la géolocalisation et la captation des données », confie Laurent Giet, directeur associé chez McKinsey. Wyman, BMW sera pourtant leader sur les véhicules « hautement autonomes » en 2020, avec 120.000 unités vendues. Sans surprise, le podium serait complété par ses compatriotes Mercedes et Audi, à qui la Californie a délivré un permis pour éprouver leurs véhicules autonomes sur les routes. Volvo testera lui une flotte de 100 véhicules sans pilote dans la région de Göteborg en 2017.

(

Lire « Crible » Page 34

Skoda-VW :premiers nuagessurlessynergies La nouvelle Fabia n’intègre pas l’intégralité de la plate-forme MQB de VW, difficile à rentabiliser sur une citadine.

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Les objectifs sont élevés et l’appétit estgrand.AvecsanouvelleFabia,la petite citadine présentée au Mondial de Paris, Skoda entend sortir de l’ombre en Europe. « Ce lancement doit nous permettre d’atteindre les 5 % de parts de marché sur le Vieux Continent à l’horizon 2018 », indique, Luc Chausson, patron de la France de cette marque d’entrée de gamme de la galaxie Volkswagen. Avec des ventes en progression de 21 % depuis janvier, Skoda capte déjà 4,5 % du marché à la fin août – contre 3,1 % en 2008 – et pourrait ainsi atteindre son objectif avec quelques années d’avance. Si la nouvelle Fabia emprunte s e s m o t e u r s o u s o n s ys t è m e d’« infotainment » à la plate-forme modulaire MQB de Volkswagen, le chassis est, lui, issu d’une ancienne plate-forme, baptisée PQ26. Un choix qui interpelle, alors même que la plate-forme MQB a vocation à servir à l’ensemble des modèles du groupe, afin de maximiser les synergies. Dans une récente note, les analystes de Bernstein Research s’inquiètent de ce choix, y voyant l’impact du coût élevé de déploiement du programme MQB, qui rendrait plus difficile son intégration sur des petits modèles. « Le déploiement de MQB demande

d’injecter des milliards dans la mise à niveau des usines », rappellent les analystes, qui jugent ces investissements trop élevés. Volkswagen a dépensé ainsi plus de 10 milliards d’euros par an en investissements industriels ces dernières années, contre 4,4 milliards au milieu des années 2000.

« Trop cher pour les pays émergents » Si le basculement des modèles de grande taille (la nouvelle Passat) et de moyenne taille (Golf) est bien engagé, l’implantation de MQB est plus délicate pour les citadines. « Nous pensons que Volkswagen ferait mieux d’abandonner ses projets de mettre les futures Polo et Audi A1 sur la plate-forme MQB. Les marges sur ces modèles sont minces et les mettre sur une plate-forme coûteuse ne fait pas sens », critique Bernstein. « Les plates-formes comme MBQ conçues dans les pays développés peuvent parfois se révéler trop chère pour les pays émergents. On voit donc une tendance à adopter des plates-formes déjà éprouvées et amorties », ajoute Xavier Mosquet, directeur de la practice automobile au Boston Consulting Group. Il faudra attendre pour voir si le choix de Skoda reste isolé, ou s’il concerne d’autres véhicules. Le renouvellement de la Volkswagen Polo et de la Seat Ibiza donneront une indication. Dans tous les cas, c’est une question de plus pour Volkswagen, qui a lancé un plan d’économies de 5 milliards d’euros fin août. n

INDUSTRIE & SERVICES // 21

Les Echos Lundi 6 octobre 2014

Constellium s’attaque au marché auto américain MÉTALLURGIE Soutenu par bpifrance, le groupe s’offre un producteur local d’aluminium pour 1,4 milliard de dollars. Il entend profiter de l’essor du métal blanc sur le marché automobile américain. Emmanuel Grasland [email protected] Après Siemens, Merck ou Electrolux, le français Constellium a annoncé vendredi qu’il a signé une acquisition outre-Atlantique. Le producteur d’aluminium issu des anciennes usines de transformation de Pechiney va racheter l’américain Wise Metals pour 1,4 milliard de dollars. Le groupe

va payer 455 millions de dollars en cash tout en reprenant à son compte les 945 millions de dollars de dettes actuellement supportées par Wise Metals. Spécialisée dans le laminage, cette société privée est le numéro trois américain du marché des canettes en aluminium. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 mill i a r d d e d o l l a r s l ’a n d e r n i e r (950 millions d’euros) et dispose d’installations capables de fabriquer les feuilles d’aluminium les plus larges d’Amérique du Nord, selon Constellium. Pour le groupe français, cette acquisition vise en premier lieu à renforcer ses positions sur le marché automobile américain face à des géants comme Alcoa ou Novelis. Présent depuis janvier sur ce marché, via un partenariat avec le japonais UACJ, Constellium va investir de 700 à 750 millions de dollars dans les laminoirs à chaud de Wise pour porter les capacités

de production de 450.000 à plus de 700.000 tonnes d’ici à 2022. Environ 70 % de ces augmentations de capacités seront dédiées à l’automobile et seulement 30 % à l’emballage. Selon Constellium, le marché nord-américain de l’aluminium pour l’automobile devrait passer d’environ 100.000 tonnes en 2012 à 1,3 million en 2020. Un bond en avant lié au durcissement des normes de consommation, qui pousse les constructeurs à passer au métal blanc afin d’alléger les carrosseries. Un virage pris en début d’année par Ford, avec la présentation d’une nouvelle version de son F-150, le pick-up le plus vendu aux EtatsUnis, avec carrosserie en alliage d’aluminium. Implanté dans l’Alabama, le site de production de Wise est « idéalement placé » pour servir les principaux sites automobiles du sud-est des Etats-Unis, souligne Constellium. Si Wise est pour l’instant

absent du segment automobile, Constellium vise une part de marché d’« au moins 20 % » d’ici à 2025.

Les analystes rassurés Avec cette opération, le groupe français répond aussi aux craintes de certains analystes qui s’inquiétaient de la forte exposition de l’entreprise au marché européen. « Cette acquisition change complètement la donne pour Constellium », a souligné son PDG, Pierre Vareille. « Nous étions auparavant des acteurs de l’aval et nous avions besoin de l’approvisionnement de la filière chaude. Maintenant, nous sommes complètement intégrés. » Menacé de dépeçage il y a quatre ans, Constellium a réalisé un chiffre d’affairesde3,5milliardsd’eurosl’an dernier. Immatriculée au Pays-Bas et détenu à hauteur de 12 % par bpifrance,lasociétés’estintroduiteavec succès à la Bourse de New York en mai 2013, où elle est valorisée à hauteur de 2,46 milliards de dollars. n

Avec le durcissement des normes de consommation aux Etats-Unis, les constructeurs automobiles vont devoir intégrer de plus en plus d’aluminium dans les carrosseries. Photo Wise Metals

L’italien Enelréorganise sesactivités enEspagne eten Amérique latine

Il va placer 20 % du capital de l’électricien espagnol en Bourse pour élargir son flottant. Pierre de Gasquet [email protected] — Correspondant à Rome Trois semaines après avoir donné le coup d’envoi à un projet de réorganisation de ses activités en Amérique latine, l’électricien italien Enel en précise les modalités. En vue de reprendre directement sous son aile la branche sud-américaine d’Endesa, à forte croissance, le groupe italien, dirigé par Francesco Starace, va acquérir les 60,6 % de l’électricien espagnol dans Enersis pour une valorisation de 8,25 milliards d’euros. Parallèlement, Enel envisage le placement en Bourse de 17 % à 23 % du capital d’Endesa en vue d’élargir son flot-

L’espagnol José Bogas sera nommé demain à la place de l’italien Andrea Brentan à la tête d’Endesa. Un signal d’apaisement à Madrid après les tensions avec le gouvernement sur la politique tarifaire. tant (8 % aujourd’hui) à la Bourse de Madrid. En guise de « compensation », l’espagnol José Bogas sera nommé demain à la place de l’italien Andrea Brentan à la tête d’Endesa. « Par rapport à l’Espagne et au Portugal, l’évolution du marché de l’électricité est très diverse en Amérique latine, où il y a une forte demande d’investissements dans les infrastructures et une forte croissance de la demande », a expliqué l’administrateur délégué d’Enel, Francesco Starace, à un petit groupe de journalistes à Rome.

Réduction de l’endettement « Endesa a démontré une bonne résistance au choc réglementaire en Espagne », s’est félicité Francesco Starace. Officiellement, le groupe italien se donne encore quelques semaines pour opter entre le placement en Bourse d’une partie du capital d’Endesa ou son retrait de la cote en vue d’une cession d’une participation minoritaire à des investisseurs privés. Mais de source proche du groupe, on ne cache pas que le placement de 17 % à 23 % du capital aurait la faveur des analystes. Parallèlement, l’électricien italien a déjà encaissé 1,6 milliard sur les 6 milliards d’euros de cessions d’actifs annoncés en mars 2012 en vue de réduire son endettement. Le groupe est dans la dernière ligne droite pour céder ses 66 % de Slovenske en Slovaquie et ses activités dans l’éolien en France (200 MW) à des fonds d’investissement. « C’est un bon actif à monétiser pour nous, carlacroissancedumarchédel’éolien off-shore est très lente en France », explique Francesco Starace. A trois semaines de l’assemblée des actionnaires d’Endesa prévue pour le 21 octobre, la démission d’Andrea Brentan sera formalisée demain par un conseil d’Endesa, en même temps que le coup d’envoi à la cession de ses activités sud-américaines. Selon les analystes, le choix d’un dirigeant espagnol pour lui succéder vise à donner un signal d’apaisement à Madrid après les tensions avec le gouvernement sur la politique tarifaire qui a pesé sur la rentabilité d’Endesa. n



Six ans après avoir repris Endesa, Enel va reprendre le contrôle direct de ses activités en Amérique latine.

« C’est pourquoi nous voulons recentrer Endesa sur l’Espagne et le Portugal et reprendre directement la gestion d’Enersis en Amérique latine. » Pour permettre à Enel de réaliser l’opération pratiquement à coût zéro, le plan prévoit le versement d’un dividende extraordinaire en comptant (d’un montant équivalent) à charge d’Endesa. Le group e esp agnol enca issera 8,2 milliards d’euros de la vente d’Enersis et reversera le même montant à ses actionnaires (dont 92 % à Enel) sous la forme d’un dividende extraordinaire. Avec le raccourcissement de la chaîne de contrôle d’Enersis, Enel entend mieux valoriser les synergies entre la filiale sud-américaine d’Endesa et sa filiale Enel Green Power spécialisée dans les énergies renouvelables.

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22 // INDUSTRIE & SERVICES

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

marketing

L’avenirdeLatécoèresuspendu àlarenégociationdesadette

LesGaleriestournent lapageJean-PaulGoude

AÉRONAUTIQUE L’équipementier aéronautique affronte sa troisième restructuration de dette.

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Un fournisseur essentiel d’Airbus pourrait ainsi passer sous le contrôle d’un fonds.

Rémy Gabalda/AFP

L’heure de vérité approche pour le groupe Latécoère. Faute de respecter ses contraintes financières, l’équipementier aéronautique toulousain, qui se débat depuis des années avec une dette bancaire étouffante, revient pour la troisième fois devant ses créanciers pour trouver une issue d’ici à la fin de l’année. Mais, contrairement à 2011, qui avait vu Latécoère obtenir un simple rééchelonnement de sa dette, ces négociations pourraient déboucher, cette fois, sur une recomposition profonde du tour de table. Un véritable actionnaire de référence, qui lui fait aujourd’hui cruellement défaut, pourrait faire son entrée. Des discussions préliminaires ont déjà commencé sous l’égide du Comité interministériel de restructuration industrielle. Selon nos informations, un mandataire ad hoc, Laurent Le Guernevé, qui a à son actif plusieurs restructurations d’envergure et que Latécoère avait déjà sollicité en 2010, a été de nou-

Les Galeries Lafayette s’apprêtent à changer d’agence, après treize ans de collaboration avec Jean-Paul Goude et l’agence Aubert & Storch.

Asphyxiée par sa dette, l’entreprise toulousaine devra cette fois trouver un actionnaire de référence. veau appelé par l’équipementier afin de faciliter les négociations avec ses créanciers à hauteur de 319 millions d’euros.

Un dossier très surveillé Le dossier est suivi de près par les pouvoirspublicsetparAirbus,dont Latécoère est l’un des principaux fournisseurs. En effet, sur les douze banquesquidétenaientaudépartla dette à moyen terme du groupe, la quasi-totalité se sont désengagées (seuls la Société Générale et LCL se sont maintenues), en cédant leurs créances à des fonds alternatifs, selon plusieurs sources. L’un des principaux créanciers du groupe se trouve donc être le fonds américain

Apollo. D’autres sont cités, à l’instar du fonds Monarch, comme l’a dévoilé« LeMonde ». Orl’étapesuivante pourrait voir l’un de ces fonds convertir sa dette en capital et prendre le contrôle de Latécoère, dont l’actionnariat reste très éparpillé avec 74 % de flottant et 8,8 % entre les mains des salariés, principaux actionnaires minoritaires. Selon différentes sources, la société ne serait pas foncièrement opposée à cette option qui, en plus de résoudre son problème de dette, lui donnerait potentiellement les moyens de se développer, voire de participer à la consolidation du secteur. Mais il faudrait qu’elle se fasse dans les formes : un projet indus-

triel ; ni dépeçage de l’entreprise, ni mise en risque des salariés, Latécoère étant l’un des plus gros employeurs de Toulouse. La société auraitlesmoyensdedicterenpartie ses conditions. Elle a toujours l’appui de ses banques traditionnellespourseslignesdetrésorerie. Elle peut donc très bien menacer ces fonds créanciers, qui portent la dette à moyen terme, de ne pas les rembourser à la prochaine échéance. Certains candidats à la prise de contrôle le savent – et défendent d’ailleurs avant tout un projet stratégique, à l’instar d’Apollo, qui n’en est pas à son coup d’essai dans le redressement industriel. — A. D. et B.T.

EADS : letribunal correctionnel ajourneleprocèsà Paris JUSTICE Les neuf prévenus ont au moins trois mois de répit avant que la Cour de cassation ne rende sa décision. Valérie de Seneville [email protected] Le tribunal correctionnel de Paris a ajourné le procès EADS dans l’attente d’une réponse sur deux questions prioritaires de constitutionnalité. La Cour de cassation a maintenant trois mois pour transmettre ou pas au Conseil constitutionnel une question sur la compa-

tibilité de la double procédure de sanction en matière boursière (administrative et pénale) avec notre ordre juridique. La justice reproche aux prévenus de s’être enrichis indûment en transformant leurs stock-options au cours de deux fenêtres de ventes, en novembre 2005 et mars 2006, alors qu’ils avaient connaissance d’informations privilégiées, précises et confidentielles de nature à faire baisser le cours de l’action EADS. Mais, pour les avocats de la défense,cetteaffairen’auraitjamais dû venir devant le tribunal. Car l’Autorité des marchés financiers (AMF)ablanchil’ensembledesprotagonistesfin2009.« Laquestionest de savoir quelle est l’autorité d’un

jugement (de l’AMF) écartant la responsabilité de ceux qui sont aujourd’hui prévenus, alors qu’ils comparaissent pour la même chose, devant le tribunal », a résumé JeanYves Le Borgne, avocat de John Leahy, actuel directeur commercial d’Airbus.

Double poursuite Pour Aurélien Hamelle, l’avocat de Daimler, la double poursuite constitue en l’état « un déni de justice ». « Je ne dis pas que le pénal n’a pas sa place en matière boursière, je dis simplement qu’il faut choisir, selon la nature des affaires, entre l’AMF et le pénal », a-t-il plaidé. Jean-Yves Le Borgne considère, lui, qu’il porte atteinte au principe de « l’égalité des

citoyens devant la loi » et à l’obligationdeprononcerdespeines« strictement nécessaires », inscrits dans la Déclaration des droits de l’homme jointe à la Constitution. Jean Veil, avocat de Lagardère SCA, a dénoncé « un fonds de commerce de la poursuite » que se disputeraient AMF et parquet, « chacun voulant, comme les shérifs, inscrire une encoche supplémentaire » à son tableau de chasse. Le parquet, en revanche, ne souhaitait pas transmettre ces QPC, ne voulant pas « éteindre la lumière (...) sur ces millions d’euros de profits illicitement réalisés en piétinant les règles du marché », comme l’a fait remarquer la représentante du parquet national financier, Ulrika Weiss. n

SuezEnvironnementperd àLille unimportantcontratd’eaufrançais ENVIRONNEMENT L’entreprise gérait l’eau du Grand Lille depuis trente ans. La communauté urbaine l’a écartée de l’appel d’offres en cours, lui préférant Veolia. Myriam Chauvot [email protected] L’information est désormais officielle : La communauté urbaine de Lille (Lille Métropole Communauté urbaine ou LMCU) ne reconduira pas Suez Environnement pour assurer son service public de distributiondel’eau:laconcession,quele groupe dirigé par Jean-Louis Chaussade détenait depuis trente

ans,arriveàéchéancefin2015etson renouvellement se fera au profit de Veolia. La LMCU est entrée le 23 septembre dernier en négociations exclusives avec le groupe présidé par Antoine Frérot . Pour Suez Environnement, le revers est de taille, car le renouvellement, qui prend effet le premier janvier 2016, représente un chiffre d’affaires cumulé d’environ 500 millions d’euros sur sa durée de huitans.C’estl’undesesplusimportantscontratsenFrance,maispasle plus important, précise le groupe.

Le torchon brûle Entre Suez Environnement et la LMCU, le torchon brûle. « La Commission de délégation de service public compétente s’est réunie le 22 septembre 2014 pour examiner les offres remises par les candidats (...) pour la distribution de l’eau dans 62 communes de la métropole lil-

loise, explique la LMCU. Après examen approfondi des rapports techniques, la commission a rendu un avis favorable à la poursuite des négociations avec l’entreprise Veolia, et un avis défavorable à la poursuite des négociations avec le groupement Eaux du Nord - Lyonnaise des Eaux, appartenant au groupe Suez, car l’offre remise est non conforme au cahier des charges et au règlement de consultation. Cette offre est donc irrecevable. » Faux, réplique Suez Environnement dans un communiqué . « Lille Métropole met en avant, pour justifier cette décision, ce qu’elle qualifie de non-conformités au dossier de consultation. Cette appréciation n’a fait l’objet d’aucun échange entre la collectivité et l’entreprise comme le prévoit la loi Sapin », déclare le groupe. Entre les deux parties, le torchon brûle. « Nous sommes en total désaccord avec cette décision, qui n’est

absolument pas fondée d’un point de vue juridique. Elle est contraire à la lettre et à l’esprit de la loi Sapin, basée sur la négociation entre les parties, déclare Philippe Maillard, directeur général de Lyonnaise des Eaux. Se priver de toute concurrence à ce stade d’un appel d’offres de cette importance soulève de nombreuses questions. Nous sommes mobilisés pour faire valoir nos droits de la façon la plus efficace » , poursuit-il L’entrée en négociation exclusive de Veolia ne signifie pas que le contrat lui soit acquis. Mais que Suez Environnement obtienne gain de cause serait une première. Dans ce cas, il aura sans doute du mal à faire en sorte que les autorités municipales reconduisent son contrat dans des conditions acceptables, vu la dégradationdeleursrelations.Mais il aura au moins la satisfaction que son éternel rival ne remporte pas le contrat lui non plus. n

Véronique Richebois [email protected] Un rideau tombe sur treize ans de travail en commun entre le directeur artistique Jean-Paul G o u d e , l ’a g e n c e A u b e r t & Storch et les Galeries Lafayette. Le nouveau président de l’enseigne, Nicolas Houzé, a décidé d’entreprendre une mutation en profondeur. Au programme ? L’accélération de l’e-commerce, la poursuite de la montée en gamme du navire amiral du boulevard Haussmann et le développement à l’international. Et, bien sûr, un nouveau concept, déclinable à l’étranger. D’où la remise en compétition d’un budget publicitaire dont le montant, selon les années, oscille entre 15 et 20 millions d’euros. Une compétition à laquelle Aubert & Storch a refusé de participer. « Nous avons le sentiment d’avoir fait beaucoup plus qu’une campagne, justifie Olivier Aubert, cofondateur et président de

En définitive, Goude va faire... du Goude. Il injecte au territoire de communication alors assez « flat » des Galeries son univers intime : personnages de bandes dessinées stylisées à l’extrême, féminité exacerbée mais aussi androgynie troublante et théâtralité baroque. Un univers où, via ses croquis, il plie, courbe, étire, torture la morphologie des femmes jusqu’à faire surgir d’improbables silhouettes, mistatuettes d’art primitif, micréatures de SF. Et c’est ainsi qu’il métamorphose Laëtitia Casta, première égérie de la campagne, top-model pulpeuse et classieuse, en une Fifi Brindacier intrépide. Un rôle à contre-emploi qui les enchante tous les deux.

L’adieu à une époque « Pour moi, Laëtitia Casta, c’est un mélange de Tintin et de Pearl Buck. J’ai eu envie de montrer la petite fille déconneuse qui se cachait sous la femme fatale, confiait-il en 2010. On commencerait par une série d’affiches dont chacune raconterait les aventuresdenotrehéroïnenationale » (Les Echos » du 10 mars 2010). Dans un univers jusqu’alors très formaté, les Galeries Lafayette imposent leur ton, leur territoire, leur graphisme fait d’impertinence joyeuse et d’extravagance.

Avez-vous reconu, dans cet éphèbe blond, la première égérie de la campagne, Laëtitia Casta ? Photo DR l’agence. Jean-Paul Goude a offert une image de marque intemporelle et internationale aux Galeries Lafayette, et ce ne serait pas sincère de notre part de présenter une autre campagne à laquelle nous ne croirions pas. » Les droit de la campagne courent jusqu’en 2015.

« C’était gonflé » Pourtant, en mars 2001, date du lancement de la première affiche Galeries Lafayette signée Goude, le pari est loin d’être gagné. Prendre le scénographe du Bicentenaire, publicitaire fameux au point d’être associé aux excès de « la pub spectacle des années 1980 », alors que « tous les bureaux de style ne juraient que par le porno chic, le sado-maso tendance, l’ambiguïté sexuelle sur fond d’art contemporain... C’était gonflé », s’amusera plus tard Jean-Paul Goude (« Les Echos » du 30 octobre 2003). L’ancien directeur artistique d’ « Esquire » a, de fait, une idée très précise de ce qu’il compte faire : se démarquer. Trouver un positionnement singulier, qui ne soit ni celui du Printemps, centré sur une « femme multidimensionnelle », ni celui, chic et branché, du Bon Marché.

En septembre 2003, les Galeries et Goude poussent la provocation à l’extrême. Afin de promouvoir le nouvel espace Hommes, ils sélectionnent une affiche mettant en scène un jeune éphèbe blond, au visage ombré d’un léger duvet. Effet conjugué de la mise en scène de Goude qui façonna le look androgyne de Grace Jones... et des miracles de l’ordinateur, il faut quelques secondes pour identifier Laëtitia Casta, encore une fois à contre-emploi. Mais ça marche ! Deux ans après le lancement de la campagne, l’enseigne revendique « des scores d’attribution supérieurs de 20 points en moyenne aux taux standards, avec 46 % de reconnaissance assistée et un taux d’agrément de 62 %. » A Laëtitia Casta succéderont de nombreuses autres égéries comme Inès de la Fressange, Naomi Campbell, Antoine de Caunes, Pedro Almodovar, Frédéric Beigbeder... Avec, à chaque fois, le même pari osé du contre-emploi et de l’ambiguïté. Jusqu’à ces derniers temps où les affiches se sont faites plus rares, conjoncture morose oblige. Une page se tourne. n

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Les Echos Lundi 6 octobre 2014

Yahoo! prêt à investir des millions dans Snapchat

151,6

Le verdict est tombé. Deutsche Telekom, Orange et Telefonica n’ont pas abusé de leur position dominante en tant que fournisseurs de services Internet. Saisie en 2013 par l’opérateur de transit Cogent, qui s’estimait lésé, la Commission avait mené des perquisitions chez ces opérateurs. En vain.

Le géant de l’Internet s’intéresse à l’application de messagerie instantanée et ses 100 millions d’utilisateurs. Selon le « Wall Street Journal », Yahoo! pourrait investir 20 millions de dollars dans Snapchat, valorisant la société 10 milliards. La start-up pourrait devenir un partenaire important pour l’aider à percer dans le mobile.

MILLIONS D’ENTRÉES

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Télécoms : Bruxelles clôt son enquête sur les opérateurs

Lacybersécurité française,combat aulong cours

Gardiens delaboîte e-mail desVIP La start-up française Idecsi a déjà séduit une douzaine de grands patrons, chez SFR, Sodexo, ADP ou RFF.

l Les start-up prometteuses sont nombreuses. l Mais elles peinent à prendre une envergure internationale. les équipements et les logiciels informatiquesnesontquetrèsrarement français. « Notre marge de manœuvre est étroite, concède Guillaume Poupard, le nouveau directeur général de l’Agence nationale de la sécurité d e s s ys t è m e s i n f o r m a t i q u e s (Anssi). Maîtriser toute la chaîne est irréaliste. Mais il y a des choses que l’on peut acheter sur étagère et quelques briques que l’on doit absolument maîtriser. » A condition de maintenir l’expertise en France. Le « tissu » est là, assure-t-il. Seules manquent les entreprises moyennes en croissance. Un vilain symptôme. « Il faut organiser l’écosystème et éviter que nos start-up se fassent racheter par des étrangers », faute de financement adéquat. Celles-ci semblent avoir les mêmes soucis que toutes les start-up, mais au moins peuvent-elles compter sur le regard très attentif de l’Etat. Question de souveraineté. « Si certains veulent vendre hors de France, on leur dit bien de peser le pour et le contre », avertit

INFORMATIQUE Julien Dupont-Calbo [email protected] — Envoyé spécial à Monaco De quoi désespérer les esprits cocardiers : aux Assises de la sécurité informatique, le grand rendezvous annuel du secteur, qui s’est tenu la semaine dernière à Monaco, les emplacements de choix, offrant cafés et boissons dans la salle d’exposition du Forum Grimaldi qui fait face à la mer, étaient trustés par les stands des mastodontes américains, Cisco et Juniper en tête. Pour trouver les petits Français, il fallait se faufiler dans les travées… C’est tout le drame de la cybersécurité made in France : il y a bien Thales, Bull ou Airbus, mais ces champions hexagonaux sont surtout grands… en France. A côté ? Une kyrielle de start-up prometteuses, qui peinent à prendre une envergure internationale sans changer de pavillon. D’autant que

Le casse virtuel de JP Morgan 76 millions de foyers et 7 millions d’entreprises concernés. Certains serveurs de JPMorgan Chase avaient été visités en juillet. Après enquête, la banque s’est aperçue qu’un nombre énorme d’informations sensibles – noms, adresses, e-mails et numéros de téléphone – avaient été dérobées par un groupe de hackers russes, selon le FBI.

Guillaume Poupard. En pratique, ce dernier affirme toujours essayer de trouver une alternative intéressante, plus conforme à l’intérêt du pays.Cesdernierstemps,deuxjolies start-up, Arkoon et Netasq, ont ainsi fini dans les mains d’Airbus. Que les grands aident les petits, c’est l’un des objectifs de l’Anssi. Mais ce n’est pas encore gagné. « Je dois pouvoir compter sur eux sur le long terme », souligne un potentiel client de start-up. « Pour le cœur du système, c’est compliqué de convaincrenotrehiérarchiedes’entendreavec une petite structure », ajoute un autre. Pour rassurer tout le monde, l’Anssi publie ces jours-ci un « guide d’achat » recensant les produits de confiance, y compris ceux des start-up.

Coups de pouce de l’Etat L’Etat lui aussi peut être acheteur. Peut-être le plus important de tous. « En tout, 50 millions d’euros sont injectés chaque année dans le secteur », calcule Guillaume Poupard. Essentiellement via la Direction générale de l’armement, qui finance la recherche des grands groupesouquisubventionneàhauteur du besoin les projets des start-up, à condition qu’ils soient à double casquette, civil et militaire. « Ce n’est pas la Darpa [l’équivalent américain de la DGA], mais ce n’est pas négligeable », souligne Guillaume Poupard. « D’ailleurs, dit-il, il y a parfois plus d’argent que

Salle de pilotage et de supervision de la cybersécurité dans les locaux de l’entreprise Steria. Photo Sipa de projets… » « Les commandes de l’Etat, c’est bien, explique Dominique Meurisse, directeur des opérations de Wallix, un expert de la gestion des comptes. Mais ce n’est pas ça qui va nous transformer en leader mondial. »Pourcela,ilfautdisposer d’un terrain de jeu plus vaste. « L’arrivée rapide aux Etats-Unis est primordiale, assure Philippe Courtot, le PDG de Qualys, un spécialiste de l’audit des systèmes sécurisés devenu un poids lourd américain. Le marché français est trop petit et le marché européen trop fragmenté. Ici, on grandit plus vite. » C’est ce qui s’est aussi passé pour Doctrackr, une belle start-up montée à Boston

par deux jeunes Français. Cette société qui sécurise les PDF a fini par se faire racheter en avril par Intralinks, pour 10 millions de dollars, trois ans après sa naissance. D’autres ne veulent pas changer de carte d’identité. Brainwave, un pro de la gestion des identifiants, a réussi à lever 2 ou 3 millions cette s e m a i n e p o u r s’ex p o r t e r. L a start-up vise les Etats-Unis et Singapour, après le Canada. « Depuis 2010, nous doublons notre chiffre d’affaires tous les ans. Nous sommes déjà 21 salariés », indique Henri Seydoux, le directeur commercial. Avec cette manne, il entend « passer la surmultipliée ». n

« Personnenesaitcequisepassedans lecloud »

A

lain Juillet, président du Club des directeurs de sécuritédesentreprises,fut directeur du renseignement de la DGSE entre 2002 et 2003, puis responsable de la cellule intelligence économique à Matignon jusqu’en 2009.

Pourquoi les entreprises ne veulent-elles pas l’intégrer ? Onatoujoursdesdifficultésàaccepter ce qui donne du travail supplé-

AFP

Les entreprises sont-elles prêtes à affronter les attaques informatiques ? Un nombre impressionnant de grandes entreprises se sont fait avoir par les arnaques à la nigériane (des demandes par mail envoyées aux responsables financiers pour un virement en urgence) ! Les dirigeants d’entreprise ne sont pas prêts,mêmesionconstatedesavancées depuis quelques années. Il y a trente ans, il fallait protéger le patrimoinehumainetlematériel,sécuriser les entrepôts et les bureaux. On maîtrisait. Avec le numérique et le cyberespace, tout est possible. On est entré dans un autre monde.

INTERVIEW ALAIN JUILLET Président du Club des directeurs de sécurité des entreprises

mentaire et qui demande de nouvelles habitudes. C’est comme le professeur qui ne veut pas refaire soncours.Pourtant,entrelesretombées financières, marketing ou industrielles, un piratage peut coûter entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires annuel ! Un tel risque, cela devrait faire réfléchir. Malveillances, crimes... Il y a aussi l’espionnage industriel. QuandlesEtats-Unissesontfaitpincer en train d’espionner tout le monde, ils ont dit qu’ils surveillaient tout sauf les affaires économiques.

Ce n’est pas vrai ! Avec le Patriot Act, ils peuvent demander tout ce qu’ils veulent à leurs entreprises, sans requête auprès d’un juge. Il faut donc être très prudent. Tout ce qui passe par des systèmes d’origine américaine peut être intercepté. Même chose avec le matériel chinois. Pour certaines activités, pas de problème. Pour d’autres… Tous les services en ligne tournent avec des équipements étrangers… Dans les entreprises, la tentation du cloud est réelle – c’est moins cher. Mais personne ne sait vraiment ce

La fréquentation des salles de cinéma est en hausse en France : + 12,8 % sur les neuf premiers mois, soit 151,6 millions d’entrées. Le cinéma français se redresse avec 46 % de part de marché. Le carton de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu » y contribue.

quisepasseenligne.Apartirdelà,le fond du problème, c’est de faire le tri entre les données vitales et les autres. Ce n’est pas important ? Cloud public. Ça l’est un peu ? Cloud privé.C’esttopsecret ?Ongardetout en interne. Comment développer un écosystème français spécialisé dans la cybersécurité ? D’abord,enadmettantquelespartenariats publics privés peuvent être efficaces.Cen’estpasquepourconstruire des palais de justice ! Dans le cyberespace, Etat et entreprises doivent être solidaires, échanger leurs informations et mettre en commun leurs moyens. Ce n’est pas facile, le terrainestvierge.Mais on nepourra pas s’en sortir sans une liaison permanente entre public et privé. Pas facile de faire grandir les start-up spécialisées… Il faudrait créer davantage de liens entre elles et l’Etat. Comme peut le faire Israël : leurs jeunes experts font leur service militaire dans les services cyberdéfense ou cyberattaque de l’armée, puis on finance ceux qui veulent monter leur start-up.

Idem aux Etats-Unis. IBM ou Oracle sont nés avec le soutien de l’armée et des agences… Les Etats-Unis, mais aussi la Chine ou l’Inde le font aussi. Nous, on n’a que le CEA à Grenoble… Il faudrait mettre en place un système identique. Pas avec la BPI, mais avec quelque chose de plus orienté. Et la direction générale de l’armement ? Ses moyens se réduisent et elle fait déjàbeaucoupdechoses.LaDGAn’a paslacapacitédefaireungrandplan d’investissement dans ce secteur. De toute façon, faire des produits militairesetensuiteessayerdelesvendre dans le civil, ça ne marche pas. Les produits sont sérieux, mais le prix final est trop élevé pour les clients civils. Mieux vaut créer des produits civils assez simples donc pas chers à concevoir, puis ajouter des couches desécuritésupérieurespourlesvendre aux militaires. C’est la méthode américaine et c’est la bonne.

a L’intégralité de l’interview sur lesechos.fr

Parfois, il faut savoir savourer. A les voir déambuler tout sourire entre les convives d’une soiréemonégasque,DanielRezlan et Daniel Benabou n’ont pas de problème de ce côté-là. Ils peuvent. Leur start-up, Idecsi, est fraîchement auréolée du prix de l’innovation des assises. « Plus que le trophée, ce sont les commentaires qui font plaisir », remarque Daniel Benabou. C’est la preuve que leur pari est en passe de réussir. Les deux hommes se sont connus dans une autre vie, chez Ventes-privees.com. Daniel Benabou était directeur de la stratégie, l’autre Daniel directeur informatique. Des postes très exposés, où il fallait « construire en temps réel le pont sur lequel on avançait », et supporter le pic énorme de connexion du matin, quand les fashionistas surfent en masse sur le site. « Mais faire sa start-up, ce n’est pas pareil, constate Daniel Benabou. C’est plus excitant. » Comme souvent, tout avait commencé par un vide. CôtoyantauquotidienJacquesAntoine Granjon, les compères avaient remarqué que personne ne proposait une solution spécifique de protection d’e-mails les plus sensibles : celles des VIP, PDG, directeurs financiers et autres politiques. Alors en 2011, c’est décidé : ils se lancent à Bagneux, recrutent des spécialistes. Après deux ans de R&D et quelques brevets, leur premier produit est prêt.

Bulle de protection Le principe : après un diagnostic (qui a les codes de la boîte e-mail, avec quels terminaux, à partir de quel endroit ?), est activée « une bulle de protection continue » prévue pour empêcher malveillance, vol de données et usurpation d’identité. « Une fois installée, en un quart d’heure, plus personne ne peut toucher à la boîte e-mail sans que cela se voie », se félicite le technicien. « Comme c’est pour les donneurs d’ordres, ça se vend très bien », sourit le commercial. Mis sur le marché à la rentrée 2013, Idecsi a déjà séduit une douzaine de grands patrons. Chez SFR, Sodexo, ADP ou RFF… Proches de la cinquantaine, les deux hommes ont le temps et l’envie de faire grandir très vite leur petit joyau. Ils se sont jetés à l’eau avec quelques fonds propres et le soutien de bpifrance. Désormais, ils veulent lever quelques millions d’euros. « On veut aller tout de suite à l’international, notre produit est commercialisable dans le monde entier. L’idée, c’est de tout garder en France, sauf le commercial, qu’on veut mettre aux EtatsUnis », explique Daniel Benabou.— J. D.-C.

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Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

Lesopérateurs paspressés de racheter desfréquences Défense. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les opérateurs télécoms ne sautent pas de joie. En François Hollande réalité, tous y vont à reculons, sauf Free, qui a besoin de spectre pour a confirmé la mise étendre son réseau. Et vite. en vente de la bande Pour ses concurrents, c’est une des 700 MHz dès 2015. autreaffaire.NiOrange,niSFRn’ont besoin de fréquences pour l’instant. Fabienne Schmitt Pas d’urgence non plus chez [email protected] ygues Telecom, qui estime avoir ce Romain Gueugneau qu’ilfautaujourd’huipoursatisfaire [email protected] les besoins de ses clients. En pleine restructuration, l’opérateur n’est C’est désormais officiel. François pas enchanté de devoir remettre la Hollande a confirmé en fin de main au portefeuille pour acquérir semaine dernière que la bande de des fréquences. S’il devait dépenser fréquencesde700MHz,utiliséepar plusieurs centaines de millions la télévision, et qui doit être cédée d’euros dès 2015, il serait impossible aux opérateurs de télécommunicaà Martin Bouygues d’équilibrer les tions, sera mise en vente l’an procomptes de sa filiale. chain. C’est l’Arcep, l’autorité de Surtout, les opérateurs télécoms régulation des télécoms, qui sera grincentdesdentscar,en2012,l’Etat chargée de lancer le processus leur avait vendu très cher des fréd’attribution de ces fréquences, quencesen800et2.600MHzpoury dont le transfert s’étalera entre 2017 développerla4G,enleurdisantqu’il et 2019. L’Etat en attend plus de 2 n’y aurait plus de fréquences dispomilliards d’euros de recettes, déjà nibles ensuite d’ici à la fin de la inscrits dans le projet de loi de décennie... Les quatre opérateurs Finances 2015. Cette manne peront dépensé ensemble plus de 3,5 tet_communique_Mise enbesoins page 1de 12/07/13 17:33 Page1 mettra de financer les la milliards d’euros. Or, seulement

Le spectre d’une fusion entre l’Arcep et le CSA refait surface Le débat a été relancé par le chef de l’Etat, alors que la campagne pour la présidence de l’Arcep commence à peine.

TÉLÉCOMS

Qui veut de la bande « en or » des 700 MHz ? Photo Pierre Gleizes/RÉA deux ans plus tard, l’Etat revient avec un nouveau paquet de fréquences : « Il y a donc tromperie sur la marchandise », estime l’un d’eux. Il y a quelques mois, SFR a même menacé d’un recours en Conseil d’Etat pour préjudice.

Un coup à jouer pour Free « Le calendrier d’attribution doit tenir compte de la nécessité pour les opérateurs de planifier sereinement leurs investissements », argue un autre opérateur. L’érosion des revenus et des bénéfices consécutive à l’arrivée de Free Mobile laisse peu de marge financière aux acteurs du secteur,quiredoutentdenepouvoir mettre suffisamment sur la table pour empocher les fréquences désirées. A Bercy, on promet toutefois

OFFRES D’EMPLOI

que la situation financière des opérateurs est un paramètre qui sera pris en compte lors des enchères. Pour Free, en revanche, il y a un coup à jouer. Le groupe de Xavier Niel n’avait rien eu lors des dernières enchères. Il dispose aujourd’hui de trois fois moins de fréquences que Bouygues. Il va donc évidemment se positionner, et sa santé financière lui permettra de miser gros. De quoi inquiéter ses concurrents. Car les opérateurs le savent : des fréquences, et notamment dans la bande « en or » des 700, cela ne se refuse pas. Avec le déploiement de la 4G, la consommation de données va exploser dans les années à venir. Il faudra donc davantage de spectre pour supporter ce flux de data. Même si les fréquences ne sont pas utilisées tout de suite, elles seront indispensables pour la croissance future des opérateurs. « Ces enchères feront figure de test, considère un expert du secteur. On va voir qui est encore prêt à jouer ou pas » . Reste à savoir si l’Etat fera une bonne affaire. Pour plusieurs acteurs du secteur, on vend les « bijoux de famille » au plus mauvais moment en termes de valorisation. Certainsjugentladémarchediscutableauregarddelapolitiquepatrimoniale de l’Etat. Et ne s’étonneraient pas que le Conseil constitutionnel s’intéresse de plus près au sujet. n

Que cachent les propos tenus par François Hollande, en fin de semaine, sur « l’intégration » des régulations télécoms et audiovisuel ? « Il est temps de faire évoluer notrerégulationdanslesensdel’intégration, comme ça s’est fait dans d’autrepayseuropéens »,adéclaréle président en clôture d’un colloque du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Il a chargé Fleur Pellerin (Culture et Communication) et Emmanuel Macron (Economie et Numérique), de « faire rapidement des propositions sur cette mutation ». Si François Hollande n’a pas évoqué le serpent de mer d’une fusion de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) et du CSA, celle-ci est cependant dans toutes les têtes depuis ses déclarations.

Dès lors, pourquoi remettre le sujet sur la table maintenant ? Si les propos ambigus du président de la République ont beaucoup intrigué, c’est aussi parce qu’ils interviennent alors que le mandat de JeanLudovic Silicani, président de l’Arcep, doit prendre fin début 2015. Si la campagne pour sa succession n’a pas vraiment commencé, des noms commencent à circuler. Et ils sont plutôt compatibles avec l’idée d’un rapprochement avec le CSA. Le poste aurait ainsi été proposé à l’ancienne ministre de la Culture Catherine Trautmann. Ex-députée européenne, elle vient de céder son siège à Strasbourg cette année. Souvent pressentie pour présider le CSA dans le passé, elle aurait néanmoins décliné la proposition pour l’Arcep.

Pourquoi maintenant ?

Les propos sibyllins de François Hollande ont relancé les spéculations.

En réalité, les acteurs des télécoms et de l’audiovisuel n’ont pas vraiment compris où le président de la République, très flou dans ses termes, voulait en venir. Car l’hypothèsed’unefusionavaitdéjàétéévoquée en 2012, mais était restée lettre morte. Arnaud Montebourg (Economie) et Aurélie Filippetti (Communication), s’y étaient opposés. Fleur Pellerin, alors ministre déléguée à l’Economie numérique, était, elle, favorable à un rapprochement des deux institutions mais penchait plutôt pour « un collège ou un groupe de travail communs » aux deux entités sur des sujets connexes. Même chose du côté d’Olivier Schrameck, président du CSA, qui, en janvier 2013, avait indiqué vouloir renforcer la coopération avec l’Arcep. Depuis, plus rien. Le gouvernement a pourtant fait en novembre 2012 une loi audiovisuelle qui aurait pu être une bonne fenêtre de tir pour faire passer une éventuelle fusion Arcep-CSA.

Autrecandidatpotentiel :Emmanuel Gabla. Cet X-Télécoms, dont le mandat au sein du CSA se termine à la fin de l’année, se verrait bien à la tête du gendarme des télécoms. Ses différents passages dans des cabinets de droite (Raffarin, Devedjian) – certes sur des sujets télécoms – pourraient toutefois faire tiquer en haut lieu, où le chef de l’Etat a le dernier mot sur cette nomination. Depuis les déclarations de François Hollande, l’hypothèse Schrameck prend également corps. L’actuel président du CSA serait le candidat idéal pour rapprocher dans un premier temps les régulations audiovisuel et télécoms, et à terme fusionner les deux institutions. Pour les opérateurs télécoms, il s’agit surtout de trouver quelqu’un capable d’apaiser le secteur après le tsunami Free Mobile. Et de favoriser le soutien à l’investissement. Les spéculations ne font que commencer. — F. Sc. et R. G.

«LeMonde»: unlifting pourrenoueraveclarentabilité PRESSE

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- Crédit photo : GettyImages.

Nouvelle formule pour le quotidien du soir. Il y a longtemps que les nouvelles formules ne font plus rêver de relance des ventes. Ce n’est pas une raison pour ne pas adapter les journaux aux exigences des lecteurs. C’est dans cet état d’esprit que « Le Monde » relance son quotidien ce lundi (dans le numéro daté du lendemain) puis « M », son magazine, vendredi. « Il n’y a pas de rupture avec notre ADN, explique Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde. La direction du journal a cherché à différencier et à mieux mettre en valeur nos contenus exclusifs sur chacun de nos supports [quotidien, magazine, Web, mobiles... NDLR] ». Le changement le plus marquant, c’est la suppression du cahier radio-télévision du weekend, désormais éclaté au long de la semaine.Danssoncahieréconomie et entreprises, « Le Monde » comptera aussi une page quotidienne consacrée à l’actualité des médias et du numérique, « née du succès de la chaîne Pixel lancée sur Lemonde.fr ». Alors que la nouvelle formule s’accompagne d’un nouveau système éditorial, qui fait que les journalistes écrivent sans support défini et qu’il revient à la rédaction en chef de choisir ce qui va sur le papier ou le numérique, la philosophie du remaniement du quotidien est de

mettre en avant ce qui le différencie de la consommation d’info brute sur le Web. Les amateurs d’articles « longform » devraient être servis. « C’est ce qui fait le sel du papier et plaît à nos lecteurs, » estime Louis Dreyfus, qui s’empresse d’ajouter queleslongsreportagesdeFlorence Aubenas sur le Maghreb diffusés sur lemonde.fr ont aussi rencontré un large public. Lecontextesocialdecetterelance est « apaisé », dit Sylvia Zappi, journaliste et déléguée CFDT. Pour cela, explique-t-elle, la direction a dû reculer sur la filialisation des fonctions administratives de l’entreprise.Ils’enestpourtantfalludepeu que le numéro de mardi soit bloqué. Mi-septembre, la direction avait déjà dû annoncer que 30 personnes

seulement seraient concernées par le plan de mobilité vers le numérique – et dans des conditions moins draconiennes –, au lieu de 55 initialement. Alors que les actionnaires ont déjà injecté 70 millions d’euros sur les 110 millions promis, l’horizon n’est pas encore dégagé. La fermeture de l’imprimerie début 2015, avec une centaine d’emplois menacés, continue à être négociée. Par ailleurs, bien que, souligne Louis Dreyfus, « la diffusion soit en légère hausse, que les abonnements numériques aient crû de 30 % et que les revenus de publicité soient prévus stables pour 2014 », la rentabilité ne devrait toujours pas être là. Les pertes s’élèveraient à 2 millions d’euros en 2014, pour un chiffre d’affaires de 367 millions. — N. M.

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Les Echos Lundi 6 octobre 2014

en direct

Lyon-Turin : une galerie signée

BRETAGNE — Le parc naturel

ALPES — Le ministère de l’Eco-

régional du golfe du Morbihan vient d’être créée après quinze ans de concertation. Il comprend 38 communes (75.000 hectares terrestres). C’est le 50e parc naturel régional français, l’ensemble représentant 7,8 millions d’hectares, soit 15 % de la superficie du territoire français.

logie et l’agence publique chargée de financer les infrastructures de transport ont signé en fin de semaine dernière le déblocage de 105,8 millions d’euros pour le creusement d’une galerie de reconnaissance en amont du projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin. Cet engagement budgétaire avait été décidé

Photo Marcel Mochet/AFP

PME ®IONS

Le parc du golfe du Morbihan est né

en juillet dernier malgré les incertitudes financières du projet et ses controverses. Hubert du Mesnil, président de Lyon Turin Ferroviaire, souligne « l’importance de cette étape qui permet d’engager la réalisation effective du marché de SaintMartin-la-Porte avec un lancement des travaux en janvier 2015 ». La galerie complétera les 9 kilomètres de galeries d’accès déjà réalisés sur le territoire français depuis 2002.

Comment la Franche-Comté veut retenir les « cerveaux du numérique » LimpidMarket compareles solutionsdepaiementparcarte

l L’association Silicon Comté a été lancée au début de l’année 2014 par une dizaine d’entrepreneurs. l Cet écosystème numérique vise une candidature au label « French Tech ». FRANCHE-COMTÉ Monique Clemens — Correspondante à Besançon Ils ont choisi un nom qui claque, qui fleure à la fois le terroir et la modernité. Les entrepreneurs franc-comtois du numérique porteront aujourd’hui sur les fonts baptismaux leur association, Silicon Comté. Forte d’une grosse trentaine de TPE et de PME régionales, elle poursuivra un double objectif : retenir dans la région Franche-Comté les « cerveaux du numérique » (développeurs, créateurs de contenus, techniciens de maintenance, etc.) et attirer les porteurs de projets venus de tous horizons. « Nous connaissons des exilés du numérique qui font Besançon - Paris en TGV tous les jours ou toutes les semaines », souligne volontiers Christophe Boutet, le créateur de Geciade, société en conseil informatique et président de Silicon Comté. « Ici, nous avons pourtant des atouts. A Paris, il y a trop de concurrence et trop de dossiers sont écartés, d’où l’importance de faire émerger des projets ailleurs, à moindre coût et dans de très bonnes conditions. »

1.740 ÉTABLISSEMENTS dans les TIC en Franche-Comté, selon la dernière étude de l’Insee. Le Doubs joue la proximité de la Suisse, de l’Allemagne, d’aéroports européens (Bâle-Mulhouse, Genève, Lyon, Zurich), l’accessibilitéauréseauferréeuropéenetàses métropoles numériques via le TGV Rhin-Rhône.Besançons’estdotéily a deux ans d’une ferme de données digne d’une grande métropole : 300 mètres carrés de surface, 150 baies, raccordé à l’autoroute numérique Lyon-Strasbourg offrant une connectivité de 10 gigabits par seconde.

30 % des commerçants, qui recherchent une solution de paiement en ligne, utilisent ce site.

Les fondateurs de Silicon Comté vantent aussi l’offre de formation (ENSMM, laboratoire Femto-ST, université, UTBM, etc.), les villes vertes de la région ou un prix raisonnable du foncier. Nicolas Guillaume, consultant spécialisé dans les infrastructures Internet et vice-président de l’association, sait pourtant qu’il ne sera pas facile de convaincre des Parisiens, Lyonnais ou Lillois de venir s’installer « Tout reste à faire », dit-il en évoquant l’idée d’un lieu fédérateur et accélérateur de start-up.

Analyste financier dans une filiale d’US Bank, en Irlande, pendant cinq ans, Sébastien Rossé avait eu l’idée d’un outil comparatif de solutions de paiement par carte bancaire pour les commerçants. Et c’est à l’incubateur de Montbéliard, sa ville natale, qu’il est revenu créer LimpidMarket pour développer ce produit qui n’existe nulle part ailleurs. Le lancement a eu lieu il y a un an « et aujourd’hui, en France, 30 % des commerçants qui recherchent une solution de paiement en ligne passent par LimpidMarket », constate, enthousiaste, le créateur de la start-up. « Nous avons de bons résultats en référencement. Pourtant, nous n’avons pas encore fait d’effort de ce côté-là, mais Google semble avoir compris que les utilisateurs trouvent ce qu’ils cherchent chez nous, puisqu’ilsrestentlongtemps. »Lim-

Une filière ignorée Il faudra aussi se faire une place au soleil dans la région, faire reconnaître la filière sous-représentée et trop souvent ignorée comme un levier de relance de l’économie régionale. Les professionnels veulent donc promouvoir un écosystème régional propice à l’innovation « en créant un marketing territorial ». L’association doit donc faire du lobbying. « Les décideurs doivent comprendreque l’onabesoin de ces métiers-là aussi dans notre région et qu’il faut anticiper sa montée en puissance dans la médecine, l’agriculture, etc. » Parrainé par Fabrice Barbier, un Franc-Comtois exilé dans la Silicon Valley,etresponsabledelaR&Ddes caméras GoPro, Silicon Comté compte également parmi ses membres des entrepreneurs en devenir, et notamment des étudiants qui commencent à imaginer des projets, comme le développement d’un logiciel libre. Il a déjà identifié une vingtaine de TPE et PME régionales supplémentaires susceptibles de venir grossir ses rangs. Silicon Comté ne chômera pas. Sa première action a été le Diagnostic Performance Numérique (voir ci-contre). L’association a également alerté le régulateur, l’Arcep, sur la desserte numérique du territoire, « afin de vérifier que les opérateurs ont bien respecté le cahier des charges ». A l’avenir, elle envisage aussi de candidater à une labellisation French Tech… pourquoi pas avec la Bourgogne dans le cadre de la fusion des régions. n

Un diagnostic de performance numérique Calqué sur le modèle du label énergétique, le diagnostic performance numérique (DPN) est le premier outil créé par Silicon Comté, en partenariat avec Ariase, société bretonne. Accessible gratuitement à l’adresse http://dpn.siliconcomte.com, ce DPN permet, en moins de deux minutes, d’obtenir une fiche technique simplifiée indiquant les technologies et débits disponibles à une adresse déterminée en Franche-Comté. « Le DPN nous permet aussi d’identifier les zones blanches ou grises sur le territoire, ce qui nous est utile dans le cadre de notre participation au comité de réflexion du schéma de cohérence régionale d’aménagement numérique », explique Nicolas Guillaume, vice-président de Silicon Comté.

pidMarketestenphasedelevéede fonds avec en ligne de mire 300.000 euros pour développer ses marchés, notamment avec le Royaume-Uni, pour lequel le modèle a été pensé.

Cinq marchés européens Au total, la start-up a identifié cinq marchés européens et pourrait rapidement employer une dizaine de personnes. « Moitié à Paris et moitié ici pour l’aspect technique. Il y a des gens très compétents à Montbéliard, et nous ne sommes pas en concurrence avec lesentreprisesparisiennes »,poursuit le créateur d’entreprise, viceprésident de Silicon Comté pour l’aire urbaine Belfort-Montbéliard. Grâce à l’association, il espère connaître le maillage numérique régional et prévoit de réaliser des opérations de mutualisation. « Grâce à cette émulation nous espérons offrir des débouchés ici pour les jeunes diplômés », ajoute-t-il. — M. C.

Parkeon fournit la« billettique »deBesançon

QuarksSolutions édite deslogicielsdeniche La jeune pousse a remporté un marché important avec l’IRSN cette année. Spécialisé dans la création de logiciels d’entreprise sur mesure, Xavier Labourier a fondé Quarks Solutions en 2011 à Besançon pour aller plus loin et en assurer l’édition. Au catalogue de cette start-up employant aujourd’hui cinq personnes – dont trois jeunes ingénieurs en développement logiciel –, des applications p our des secteurs de niche comme la gestion de stock de produits chimiques, les bases de données cadastrales ou encore la maîtrise de l’énergie. Le positionnement de Quarks Solutions consiste à utiliser des logiciels en ligne (des technologies libres et pointues) en les complétant d’autres logiciels faisant office de boîte à outils, qui porte toute sa R&D. « Nos travaux visent à améliorer cette boîte à outils et tous nos logiciels, ensuite, profitent de ces améliorations », explique Xavier Labourier.

En2014,lepetitéditeurbisontin a remporté un marché important avec l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) pour équiper ses 40 laboratoires en France. Ce contrat, qui porte sur la gestion des stocks de produits chimiques, lui a permis d’embaucher deux de ses trois ingénieurs.

« Une vraie énergie » Ilaaussichoisid’adhéreràSilicon Comté, « parce que nous avons besoin d’être représentés. L’initiative est très bien menée, il y a une vraie énergie », constate le fondateur de Quarks Solutions, qui aimerait que l’association soutienne un projet de bâtiment dédié au numérique à Besançon. « L’idée, c’est que les plus jeunes voient qu’il est possible de faire des choses dans les métiers de l’Internet sans aller à l’étranger, à Paris ou à Lyon », ajoute le responsable, persuadé qu’il est indispensable que les entreprises de sa région sachent où s’adresser en matière de numérique sur leur territoire. — M. C.

En 2012, Parkeon a enregistré 100 millions de transactions numériques. Photo Laurent Cerinq/RÉA

Spécialiste des solutions de mobilité, l’ETI a conservé son site de recherche. Le Big Data est un enjeu de taille pour Parkeon. En 2012, le leader mondialdelagestiondestationnement en voirie enregistrait 100 millions de transactions numériques. En 2013, ce chiffre a atteint 130 millions et il sera de 150 en 2014. L’arrivée de la ferme de données Neoclyde, en 2012, a facilité son développement. « Notresiteestaujourd’huiraccordé à deux lignes très haut débit, contre une seule auparavant, d’un débit dix fois inférieur », assure JeanPierre Todeschini, le directeur d’établissement du site bisontin. De quoi envisager l’avenir plus sereinement et poursuivre ses développements : demain, les terminaux Parkeon de distribution de titres de transport – l’autre métier de l’entreprise – pourraient devenir des écrans collectifs connectés et porteurs d’autres services, confie le dirigeant. Toute la

R&D de cette entreprise de 1.100 salariés est concentrée à Besançon, son berceau, où elle emploie 500 salariés, des profils ingénieurs et informaticiens en grande majorité, auxquels il faut ajouter 86 salariés sous-traitants, desspécialistesdudéveloppement logiciel essentiellement.

« Une activité de projets » « L’activitétransportestuneactivité de projets, avec des phases hautes dans la conception logicielle », remarque le patron du site, dont l’entreprise vient de livrer le système billettique du nouveau tram bisontin et planche maintenant sur des projets pour Lille et Helsinki. « Nous avons de gros besoins en compétences numériques et faisons appel au tissu local mais aussi à des professionnels de la région lyonnaise. Nous avons donc un fort intérêt à la création de Silicon Comté », poursuit Jean-Pierre Todeschini. Parkeon a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 185 millions d’euros, dont 80 % à l’export. — M. C.

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40.000

Ouistreham récupère son nom BASSE-NORMANDIE — La com-

PAYS DE LA LOIRE Bpifrance entre au capital de la PME, qui va acheter des métiers à tisser. Emmanuel Guimard — Correspondant à Nantes Lacets, galons, rubans, sangles, renforts, jacquards, drisses, cordes et cordons… La Société Choletaise de Fabrication(SCF)poursuitsonessor sur cette famille de produits, plutôt traditionnels, jadis liés à l’importante industrie de la chaussure, qui prospérait dans le Choletais. Labellisée Entreprise du patrimoine vivant, la PME a su maintenir des savoir-faire et des techniques rares de tressage, tissage ou tricotage, qui lui permettent de réaliser, en petites séries, des produits de différentes formes, dessins, matières ou couleurs. Elle répond ainsi à des cahiers des charges complexes sur

des produits innovants et créatifs dans la chaussure, la confection, le vêtement militaire, la maroquinerie, la bijouterie. Mais aussi l’emballageetdemultiplesnichescommela sécurité industrielle (sangles et cordes). La SCF compte au total près de 600 clients.

Un parc de machines à tisser en bois L’entreprise a été reprise en 2010 par Olivier Verrièle, quarante-cinq ans, un cadre issu de la banque et de lagestiondeprojets,quiaaccompagné plusieurs créations d’entreprises dans la mode. Il vient d’ouvrir le capital de la SCF au fonds pour les savoir-faire d’excellence de bpifrance. L’opération va notamment permettre à l’entreprise de financer la construction sur la commune d’Andrezé, dans le Choletais, d’un bâtiment regroupant des activités dispersées et les stocks de fils. La SCF combine des process de production modernes et des machines anciennes, des métiers à tisser dont

les spécificités techniques demeurent uniques. Le renfort financier lui permet aussi d’accompagner l’acquisition d’un parc de plusieurs centaines de métiers à tisser en bois, jusqu’à présent situé dans une manufacture de Saint-Chamond, près de SaintEtienne (Loire). La plupart de ces machines datent d’une bonne centaine d’années, les plus vieilles remontant à 1830. La lenteur de ces métiers permet de travailler des fils fins afin d’obtenir des produits délicats. « Certains tressent des produits qui ne se trouvent presque plus », ajoute Olivier Verrièle. La société mène avec l’un des derniers experts de ces métiers un programme de formation. Elle a commencé à commercialiser les produits et, à terme, de 600 à 700 métiers pourraient fonctionner. De 1,4 million d’euros, lors de sa reprise,l’entrepriseaportésonchiffre d’affaires à 2,5 millions d’euros, avec 32 salariés, dont 40 % à l’export, en Asie notamment. n

Keycooptveutdevenir leTripAdvisor durecrutement

BCInoxeo plonge surl’Inox LA PME À SUIVRE CENTRE Christine Berkovicius — Correspondante à Orléans Filialedugroupedeconstruction Baudin Châteauneuf, la société BC Inoxeo, née il y a trois ans du rachat d’une petite entreprise locale de chaudronnerie, s’est lancée sur le marché du bassin en acier inoxydable en pariant sur le nécessaire rajeunissement des piscines françaises. L’état des lieux est en effet loin d’être brillant. Le parc est à la fois vieillissant et très insuffisant, puisqu’on estime qu’il faudrait unmillierdebassinssupplémentaires pour satisfaire les besoins de la population. Dans ce contexte, les piscines Inox, apparues il y a cinq ou six ans en France, représentent la moitié du marché. « Nous avons la particularité d’être actuellement les seuls fabricants français de bassins Inox, mais nous sommes loin derrière les Autrichiens et les Allemands, qui ont été conquis par ce type de piscine depuis plusieurs décennies », explique le directeur, Jacky Huet. Parrapportauxbassinsclassiques en béton et carrelage, l’Inox est plus sûr en termes d’hygiène, car la surface, entièrement lisse, limite la prolifération des bactéries. Il apporte aussi une parfaite étanchéité et permet de varier plus facilement les formes, avec notamment des bassins en courbe. Si le prix d’achat est légèrement plus élevé, « les temps de chantier sont raccourcis et, surtout,lescoûtsd’entretiensontbien inférieurs », plaide le directeur. Passéde5à35salariésentrois ans, BC Inoxeo, 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, se positionne à 100 % sur le secteur des appels d’offres publics et propose aussi bien la construction de bassins que la rénovation de piscinesexistantes,quisontalors doublées d’une seconde peau étancheenInoxadaptéeauprofil de l’ouvrage.

Le thermalisme aussi Dans ses 1.650 mètres carrés d’ateliers, les salariés fabriquent l’intégralité des pièces nécessaires à partir de feuilles d’acier qui sont découpées, pliées, soudées, etc., le tout étant ensuite transporté et assemblé sur le site de construction. A ce jour, l’entreprise de Châteauneuf-sur-Loire(Loiret), qui a investi 2 millions d’euros depuis 2011, a déjà décroché une trentaine de contrats et construit une soixantaine de bassins, notamment à Saint-Gervais, Megève, Bourges, Périgueux, Cayenne, ou Differdange, au Luxembourg, pour la réalisation d’un grand parc aquatique. L’entreprise estime détenir une part de 20 % du marché en France. Sur le créneau des piscines publiques, la société juge sa marge de progression importante, mais elle n’exclut pas de se diversifier, en particulier dans le domaine de la thalassothérapie, de la balnéothérapie ou du thermalisme. n

DR

Lefabricant delacets SCF ouvre son capital

mune de Ouistreham, située près de Cabourg, va changer de nom ce week-end. Le nouveau maire a décidé de rebaptiser sa ville balnéaire « Ouistreham Riva-Bella », du nom d’une plage locale, pour lui donner une identité plus forte. La ville avait ainsi été nommée à l’époque de sa création, au XIXe siècle.

L’INITIATIVE KEYCOOPT Date de création : mars 2012 Président fondateur : Antoine Perruchot Effectif : 20 personnes Secteur : recrutement Nicole Buyse — Correspondante à Lille Expert du recrutement depuis dix ans, Antoine Perruchot a eu l’idée de la cooptation, en 2011, quand il se voit confier une mission quasi impossible. « On m’a demandé de trouver un directeur de marque parlant le mandarin, expérimenté, sportif et rêvant de venir à Lille, pour animer une équipe travaillant avec douze pays de production », raconte-t-il. « Mon réflexe a été d’appeler des amis travaillant à Moscou, Hong Kong et Shanghai. En cinq coups de téléphone, deux profils ont émergé et l’un

d’eux a été recruté. » Il a donc rapidement créé Keycoopt pour concrétiser son idée, grâce à une première levée de fonds de 1,5 million d’euros. Aujourd’hui, il peut en un clic solliciter son réseau constitué de 12.000 coopteurs, répartis par localisation, métiers et secteurs. La société a déjà recruté ainsi 150 personnes et compte parmi ses clients des grands comptes tels L’Oréal, Danone, Bonduelle ou encore JC Decaux. « C’est un procédé plus rapide, moins coûteux et plus qualitatif, que le recrutement classique », estime Antoine Perruchot. Pour lancer un nouveau service, Keycoopt System, qui va permettre aux entreprises de développer en interneleurpropreplate-forme de recrutement par recommandation, la start-up a bouclé en juin une seconde levée de fonds de 1,4 million d’euros. Trois industriels régionaux sont entrés au capital, ainsi que Nord France Amorçage. Mais Antoine Perruchot reste majoritaire avec ses proches. Avec cesfonds,Keycooptveuts’internationaliser, d’abord en Russie, mais aussi améliorer sa plateforme et étendre son réseau à 15.000 coopteurs. « Nous voulons devenir le TripAdvisor du recrutement », illustre le président, qui prévoit de recruter une quinzaine de personnes supplémentaires d’ici à fin 2014. n

Flexicocréel’élévateur depanierpourfaciliter lepassageencaisse

DR

élire 5 des 15 projets proposés par la Mairie, mais seuls 9 d’entre eux pourront profiter de l’enveloppe de 20 millions d’euros. Parmi les réalisations les plus populaires, la végétalisation d’une quarantaine de murs parisiens.

Shutterstock

VOTANTS POUR LE BUDGET PARTICIPATIF DE PARIS Plus de 40.000 personnes ont participé au vote du premier « budget participatif » de la Ville de Paris, qui s’est déroulé du 24 septembre au 1er octobre. Parmi elles, plus de 24.000 personnes ont voté par Internet. Les participants devaient

innovateurs

L’IDÉE FLEXICO Date de création : 1950 PDG : Laurent Musitelli Chiffre d’affaires : 70 millions d’euros en 2013 Effectif : 700 personnes Secteur : emballage Guillaume Roussange — Correspondant à Amiens Pour faciliter la vie quotidienne des personnes handicapées, âgées ou souffrant de lombalgie, Flexico a imaginé un élévateur de panier qui va équiper les caisses prioritaires des supermarchés. Un principe simple : le système comprend un plateau situé au niveau du sol permettant de glisser un panier, puis de le hisser jusqu’à hauteur du tapis roulant. « Cette innovation évite au client de se baisser pour prendre ses produits ou

d’avoir à lever son panier. Elle concourt ainsi à mettre les commerces, notamment ceux de proximité, en conformité avec la loi handicap qui doit s’appliquer en 2015 », indique Salwa Ben Attia, responsable des ventes, merchandising et PLV de Flexico France. Simple d’utilisation, cet élévateur de panier a été développé pour être également facile d’installation. Selon Flexico, qui a travaillé près d’un an à l’élaboration de cette solution innovante, sa mise en œuvre ne nécessite aucuns travaux. Ce système a fait l’objet d’un dépôt de brevet sur l’aspect sécuritaire. « La machine a été pensée pour garantir une sécurité maximale pour les consommateurs, notamment pour éviter les écrasements ou les pincements chez les enfants », détaille-telle. La commercialisation de cette innovation, qui débutera début octobre, marque une étape supplémentaire dans la stratégie de diversification du groupe Flexico. Présente sur le marché de l’emballage depuis soixante ans, l’entreprise veut en effet s’imposer comme une référence industrielle sur le marché européen du merchandising et de la PLV. Le groupe, qui emploie 700 personnes, détient un portefeuille de plus de 300 brevets. n

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FINANCE &MARCHES

L’OR AU PLUS BAS DE L’ANNÉE La baisse de l’or s’est accélérée vendredi, sous pression avec la montée du dollar. L’once a chuté sous les 1.200 dollars, à son plus bas niveau de l’année, après la publication de chiffres de l’emploi meilleurs que prévu aux Etats-Unis. Le renforcement du billet vert pèse sur les métaux précieux libellés dans la monnaie américaine car il les rend plus onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises.

indices

Bourse :lafolieInternetneprendpasenEurope vient de réaliser une introduction record à Wall Street, a grimpé de 30 %... La déception est d’autant plus grande pour les deux sociétés allemandes que ces opérations s’étaient bien passées auprès des investisseurs, avec des demandes dix fois supérieures à l’offre. Les spécialistes évoquent des marchés chahutés ces derniersjoursetlabaissedecertains concurrents cotés. Dans le cas de Rocket, ils pointent aussi un prix trop élevé et une allocation trop concentrée – seulement 80 investisseurs environ sur 500 demandes auraient été « servis » et choisis par le directeur de la société).

ACTIONS En Europe, les volumes d’IPO de sociétés Internet sont cinq fois inférieurs à ceux des Etats-Unis cette année. Marina Alcaraz [email protected] Faites le pari. Essayez de citer dix grosses sociétés Internet européennescotées.Difficile !Carlesecteurn’a pas encore gagné ses lettres de noblesse en Bourse de ce côté-ci de l’Atlantique, contrairement aux Etats-Unis. Pour preuve, la capitalisation cumulée de quatre gros acteurs, Zalando, Rocket Internet, Asos et Criteo, ne représente que 2 % delacapitalisationdesquatregéants américains, Google, Facebook, Amazon et Ebay, selon Fourpoints IM. Autrechiffreéloquent :lacapitalisation de ces quatre « monstres » représente environ les trois quarts du CAC 40 ! « L’écosystème autour d’Internet et les financements sont avant tout aux Etats-Unis. C’est là-bas que se construisent les géants », résume Leslie Griffe de Malval, chez Fourpoints IM.

Cotée au Nasdaq Des facteurs spécifiques, certes, mais qui ne doivent pas faire oublier la baisse de nombreuses valeurs Internet cotées ces derniers mois en Europe : le voyagiste en ligne eDreams Odigeo ou encore le très médiatique Viadeo en France. Quant à l’une des rares « success stories » françaises, Criteo, elle est allée se coter au Nasdaq ! Faut-il en conclure que les sociétés Internet n’ont pas leur place en Europe ?Lebassind’investisseursest en tout cas moins important de ce côté-ci de l’Atlantique. « Il y a une forme d’immaturité : les investisseurs sont en général bien moins connaisseurs du secteur technologique et plus rétifs au risque. Et il faudra des années pour que ça change », prédit Cédric Chaboud, chez SPGP. « Certes, il n’y a pas eu de gros succès pour faire exemple, mais il faut se souvenir que Facebook a mis du temps avant d’être une réussite, nuance Greg Revenue, chez Bryan Garnier. Zalando et Rocket ont euleméritedemontrerqu’ilétaitpossible de lever des sommes importantes. »

Trois parcours boursiers

Criteo proche de son cours d’IPO

Le spécialiste du ciblage publicitaire s’est introduit sur le Nasdaq en octobre 2013. Si ses débuts ont été euphoriques (en six mois, sa valeur avait quasiment doublé), il cote aujourd’hui juste au-dessus de son cours d’introduction (31 euros).

Denis Allard/RÉA

Denis Allard/RÉA

Ainsi, les volumes d’introductions en Bourse de sociétés Internet en Europe sont presque cinq fois inférieurs à ceux observés aux EtatsUnis, cette année, selon Dealogic. Et bon nombre de valeurs stars en Europe sont passées sous pavillon étranger il y a quelques années, à l’image des françaises Priceminister.com, rachetée par le japonais Rakuten, ou encore Meetic acquise par IAC (Match.com). Dans ce match Etats-Unis/Europe, l’arrivée surlemarchédedeuxsociétésInternet, Zalando et Rocket, la semaine dernière, faisait figure de test. Verdict : Rocket, l’incubateur allemand de sociétés se traite 12 % au-dessous de son prix d’introduction. Zalando, dans le commerce en ligne, 11 % audessous. Le chinois Alibaba, qui

Shutterstock/AO World

Sous pavillon étranger

Le prix d’AO World surévalué

Plus de 70 fois les résultats nets attendus pour 2015 : le prix de l’action anglaise a été sans doute surévalué lors de son introduction en février. Après avoir grimpé jusqu’à 310 pence en avril, le titre ne vaut plus que 185 pence.

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Pas de ruée sur la pépite Viadeo

Le réseau social professionnel n’a pas eu l’accueil espéré cet été. Viadeo a dû fixer son prix d’introduction tout en bas de la fourchette indicative et réduire d’un quart le montant de sa levée de fonds. Introduite à 17,10 euros, l’action vaut moins de 10 euros.

À NOTER Euronext doit organiser en novembre une grande conférence « tech », avec tous les acteurs de la place, pour réfléchir à la manière de créer les champions du secteur en Europe.

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L’emploi américain fait bondir le dollar CHANGES Après le chiffre du chômage, l’euro a chuté à 1,25 dollar. Karl de Meyer [email protected] — Bureau de New York Les chiffres du chômage américain de septembre ont surpris les marchés et fait bondir le billet vert. L’euro est ainsi tombé à 1,25 dollar au plus bas de la séance. Un niveau jamais vu depuis deux ans. Le rapport mensuel publié vendredi montre que l’économie américaineacréé248.000emploisetles chiffres de juillet et août ont été revus à la hausse. Résultat : le taux de chômage est tombé de 6,1 % à 5,9 %, soit son plus bas niveau depuis juillet 2008. Il est donc en avance de plusieurs mois sur les prévisions économiques de la Réserve fédérale (Fed).

D’où de nouvelles spéculations sur le calendrier de la hausse des taux directeurs de la banque centrale, attendue jusqu’ici autour de la mi-2015. Les derniers chiffres appuient les demandes des « faucons », qui réclament un relèvement des taux plus précoce. « Un relèvementàlafindupremiertrimestre de 2015 serait déjà tardif par rapport à ce que réclamerait une politique monétaire standard », a déjà tonné James Bullard, le patron de la Fed de Saint Louis. On suivra avec intérêtlecommuniquédelaFed,àla fin du mois. La Fed doit alors mettre fin à son programme d’assouplissement quantitatif (achat d’actifs financiers) démarré en septembre 2012 pour soutenir l’économie. La Fed va-t-elle cesser d’assurer les marchés que les taux resteront proches de zéro « pendant une période considérable » ? Attendra-t-elle le mois de décembre et la publication de ses nouvelles prévisions ? Les « colombes » de la banque centrale ont elles aussi des argu-

mentsàavancerpourtemporiser.Le salaire horaire moyen a stagné en septembre et n’affiche qu’une hausse de 2 % sur les douze derniers mois. Le taux de participation est de nouveau en baisse, à 62,7 %, le niveau de novembre 1977. Janet Yellen, patronne de la Fed, a déjà évoqué en septembre « une sous-utilisation significative du facteur travail ». Il n’en reste pas moins que les dernières statistiques de l’emploi et de la croissance font apparaître une économie américaine en bien meilleure forme que les autres économies développées.Ladivergencedepolitique monétaire avec la Banque centrale européenne ou la Banque du Japon aura rarement été aussi marquée. Ces dernières sont en effet lancées dans des programmes d’achat d’actifs destinés à faire grossir leur bilan et à lutter contre les pressions déflationnistes. Une méthode connue aussi pour faire pressionsurladevise.L’appréciation du dollar contre l’euro et le yen semble vouée à se poursuivre. n

AVIS FINANCIERS

CS Investment Funds 2

(antérieurement Credit Suisse SICAV One (Lux)) (la «Société») Société d’investissement à capital variable 5, rue Jean Monnet, L-2180 Luxembourg - R.C.S. Luxembourg B 124.019 Convocation des actionnaires à l’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE

des actionnaires qui se tiendra le mardi 14 octobre 2014 à 11h00 HEC au siège social de la Société, 5 rue Jean Monnet, L-2180 Luxembourg, Grand-Duché de Luxembourg. L’ordre du jour est le suivant: 1. Approbation du rapport du Conseil d’administration à l’assemblée générale ordinaire 2. Approbation du rapport du réviseur d’entreprises indépendant agréé 3. Approbation des comptes annuels arrêtés au 31 mai 2014 4. Affectation du bénéfice 5. Décharge au Conseil d’administration 6. Réélection du Conseil d’administration 7. Réélection du réviseur d’entreprises indépendant agréé Les points inscrits à l’ordre du jour pourront être adoptés sans condition de quorum, à la majorité simple des actions présentes ou représentées à l’assemblée. Si vous souhaitez assister personnellement à l’assemblée générale ordinaire, veuillez vous inscrire au moins sept (7) jours civils avant la date de l’assemblée auprès de la société de gestion Credit Suisse Fund Management S.A. Les inscriptions peuvent être effectuées par téléphone au numéro +352 43 61 61 1, par fax au numéro +352 43 61 61 402 ou par e-mail à l’adresse [email protected]. Pour pouvoir assister à l’assemblée générale ordinaire, les actionnaires sont priés de faire bloquer leurs actions auprès du dépositaire au moins trois (3) jours civils avant la date de l’assemblée et de remettre au siège social de la Société un certificat de blocage attestant que ces actions resteront bloquées jusqu’à la fin de l’assemblée générale ordinaire. Les actionnaires qui ne peuvent pas assister personnellement à l’assemblée générale ordinaire ont la possibilité de voter par procuration à l’aide des formulaires de procuration disponibles au siège social de la Société. Pour être pris en considération, les formulaires dûment complétés et signés devront parvenir au siège social de la Société au moins trois (3) jours civils avant la tenue de l’assemblée générale ordinaire. Sauf disposition contraire prévue par la loi, chaque action, toutes catégories confondues, détenue le jour de l’assemblée générale ordinaire donne droit à une voix, indépendamment de la valeur nette d’inventaire par action de la catégorie concernée. Les actionnaires dont les positions se limitent à des fractions d’actions ne sont pas autorisés à voter sur les points figurant à l’ordre du jour. Les actionnaires sont rendus attentifs au fait que le rapport du réviseur d’entreprises indépendant, le rapport du Conseil d’administration et le dernier rapport annuel peuvent, sur demande, être obtenus gratuitement au siège social de la Société. Le Conseil d’administration

28 // FINANCE & MARCHES

Rachats d’actifs : la BCE impose sa méthode à Paris

Agents locaux : une couverture santé loin d’être généralisée ASSURANCE

TITRISATION

De plus en plus de collectivités locales financent la protection sociale de leurs agents.

La Banque de France s’est opposée aux rachats des actifs titrisés par la BCE.

Mais seule une minorité bénéficient d’une participation de leur employeur.

Jean-Philippe Lacour [email protected] — Correspondant à Francfort Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, s’est opposé à la décision de la Banque centrale européenne (BCE) demandaterdescourtiersexternes pour acheter des actifs titrisés (ABS) sur le marché. Ce programme d’achats, annoncé jeudi dernier par Mario Draghi etdestinéàredonneruncoupde fouet au marché du crédit bancaire en zone euro, doit démarrer d’ici à la fin de l’année et durer deux ans. Bien que venu de France, un des pays où la banque centrale nationale a de solides compétences en matière d’évaluation d’ABS, ce vent de protestation n’a pas porté au sein du conseil de la BCE, dans la mesure où c’est l’institut d’émission qui déterminera le prix d’achat des ABS. La BCE a semble-t-il privilégié une solution de tranquillité et de rapidité. Les étapes consistant à acheter puis se faire livrer les titres réclameraient des investissements en informatique et en personnel qualifié, explique une source de l’Eurosystème, ajoutant que « cela prendrait trop de temps ». Le sujet n’est pas anodin, car il s’agit d’un programme de rachat qui pourrait porter sur quelque 160milliardsd’eurossurladurée, selon des estimations de place. Ces transactions effectuées par destiersprivésserontfacturéesà la BCE. Elles s’ajouteront à la prestation fournie par l’américain BlackRock, qui a été man-

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

Laurent Thévenin [email protected] Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. Photo Eric Piermont / AFP

daté par l’institution pour la conseiller sur ce programme inédit. Un choix qui avait déjà suscité l’agacement de certains. De fait, c’est la première fois que la BCE externalise des missions qui relèvent directement de la politique monétaire, et ce alors que plusieurs banques centrales nationales, dont la Banque de France, disposent d’équipes et de sallesdemarchésquiontfaitleur preuve sur des opérations d’achats de dette souveraine ou d’obligations sécurisées.

Hostilité de la Bundesbank Dans son opposition, Christian Noyer a rejoint le patron de la Bundesbank, Jens Weidmann. Mais leurs motivations divergent. L’Allemand juge pour sa part qu’il y aurait un danger à acheter des « actifs titrisés de mauvaise qualité » et « à un prix trop élevé », a-t-il déclaré au magazine Focus. Reste que la BCE a pris des mesures pour limiter ses risques : elle n’acquerra que des tranches sûres et demandera des garantiesdesEtatssurcellesquilesont moins. Surtout, elle reprend les règles concernant les titres pris en pension dans les opérations courantes de refinancement des banques. n

Peut mieux faire... Alors que les collectivités locales ont la possibilité depuisdeuxansdeparticiperfinancièrement à la protection sociale de leurs agents en santé et en prévoyance (lire ci-contre), la Mutuelle nationale territoriale (MNT) dresse un premier bilan pour le moins « mitigé » du dispositif. Au chapitre des points positifs, la mutuelle historique de la fonction publique territoriale se félicite de la nette augmentation du nombre de collectivités qui se sont engagées dans cette voie. D’après des enquêtes réalisées par le cabinet GMV Conseil, 41 % d’entre elles contribuaient ainsi au financement de la complémentaire santé de leurs agents en juin dernier, contre 20 % en mars 2013. Dans le même temps, elles ont également été deux fois plus nombreuses à financer la couverture prévoyance (58 % en 2014, contre 28 % en 2013). Reste à voir combien leur emboîteront le pas. Seule une minorité de celles qui n’ont pas encore mis en place un tel dispositif disent en effet envisager de le faire. Quant aux niveaux moyens de participation, ils sont modestes : 24,50 euros par mois en santé et 14,30 euros en prévoyance. Les situations sont toutefois très variables d’une collectivité à l’autre, puisqu’en santé, un quart d’entre elles donnent moins de 10 euros par mois et un autre quart plus de 35 euros. En prévoyance, 44 %

La Mutuelle nationale territoriale se félicite de la nette augmentation du nombre de collectivités qui participent financièrement à la protection sociale de leurs agents. Photo Shutterstock contribuent pour moins de 10 euros par mois, tandis qu’elles sont 16 % à débourser plus de 20 euros. « Les nouvelles venues rentrent dans le dispositif à petits pas », constate Alain Gianazza, le président général de la MNT. Et vu le contexte budgétaire actuel, les collectivités n’envisagent aujourd’hui plus d’augmenter leur participation, relève-t-on dans cette enquête.

Mutualisation insuffisante Au final, seule une minorité d’agents déclarent bénéficier d’une participation : à peine 37 % en santé et 41 % en prévoyance. Cela tient notamment au fait que le système est facultatif : ils n’ont aucune obli-

58 % DES COLLECTIVITÉS LOCALES participent au financement de la protection sociale de leurs agents en prévoyance (41 % en santé).

gation de prendre des couvertures complémentaires en santé ou prévoyance, et peuvent s’assurer auprès de l’organisme de leur choix sans bénéficier de la participation de leur employeur. Ce qui pose du coup un problème pour le système de mutualisation, qui permet de partager le coût du risque. « La mutualisation, dans un système où l’adhésion de l’agent reste facultative, est insuffisante », observe la MNT. « Un chemin important reste à parcourir » pour aller vers une généralisation de la couverture à tous les agents, souligne-t-elle donc. C’est en prévoyance que le besoin se ferait le plusressentir.Carlenombred’arrêts de travail dans la fonction publique territoriale sont en progression continue ces dernières années (+ 28 % sur la période 2008-2013). « Seulunagentsurdeuxestcouverten maintien de salaire. Cela place donc la moitié des agents en situation de précarité potentielle en cas d’arrêt de travail », insiste Alain Gianazza, en rappelant que le salaire médian dans la fonction publique territoriale est de 1.600 euros. n

D Comment les collectivités protègent leurs agents La collectivité locale qui veut participer à la protection sociale complémentaire de ses agents a deux options : Elle conclut une « convention de participation » avec un opérateur d’assurance. Elle choisit la procédure dite de labellisation : l’agent qui choisira un contrat labellisé bénéficiera alors de la subvention de son employeur. C’est la majorité des cas : 64 % dans la santé, 51 % en prévoyance, d’après l’enquête de GMV Conseil pour la MNT.

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AVIS D’OUVERTURE D’ENQUÊTE PUBLIQUE Article R. 123-1 du Code de l’environnement

PROJET DE REAMENAGEMENT DU SECTEUR AXE 13 – ROSE DE CHERBOURG COMMUNE DE PUTEAUX

En application de la décision n°172/2014 en date du 2 octobre 2014, il sera procédé, dans les formes prescrites par le Code de l’environnement, à une enquête publique du 22 octobre 2014 au 22 novembre 2014 inclus portant sur le projet de travaux de transformation en promenade suspendue dédiée aux piétons de l’échangeur routier de la Rose de Cherbourg, travaux réalisés dans le cadre du projet de réaménagement du secteur Axe 13 - Rose de Cherbourg, sous la maîtrise d’ouvrage de l’Etablissement public d’aménagement de la Défense Seine Arche (EPADESA). L’enquête publique sera conduite au titre de l’article R. 123-1 du Code de l’environnement, les travaux projetés faisant l’objet d’une étude d’impact ayant fait l’objet d’un avis de l’autorité environnementale en date du 14 août 2014. A l’issue de l’enquête publique, le Conseil d’Administration de l’EPADESA se prononcera par une déclaration de projet sur l’intérêt général du projet d’aménagement en considération notamment des résultats de l’enquête publique dans les conditions définies à l’article L126-1 du Code de l’environnement. Les pièces du dossier mis à l’enquête publique, ainsi qu’un registre d’enquête à feuillets non mobiles, coté et paraphé par le commissaire enquêteur, pourront être consultés dans chacun des lieux suivants: - dans les locaux de l’EPADESA au 55, Place Nelson Mandela à Nanterre (92024), au rez-de-chaussée du bâtiment « Via Verde » dans la « Galerie des Projets », aux jours et heures d’ouverture de l’EPADESA, à savoir du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00 et de 14h à 17h30 ; - dans les locaux de la mairie de Puteaux au 131, rue de la République à Puteaux (92800), au premier étage de l’hôtel de ville à l’accueil du service de l’urbanisme bureau 1-29, aux jours et heures d’ouverture de la mairie de Puteaux, à savoir du lundi au jeudi de 9h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h30, et le vendredi de 9h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h00. Chacun pourra prendre connaissance du dossier et consigner éventuellement ses observations sur le registre d’enquête dans chacun des lieux précités ou les adresser par écrit au siège de l’enquête à l’adresse suivante : Enquête publique - projet de réaménagement du secteur Axe 13 – Rose de Cherbourg /à l’attention du Commissaire Enquêteur / Epadesa, 55, Place Nelson Mandela 92024 Nanterre Cedex, ou par mail à l’adresse suivante : [email protected]. Elles seront annexées au registre d’enquête. Le dossier d’enquête publique est communicable à toute personne sur sa demande et à ses frais, avant l’ouverture de l’enquête publique ou pendant celle-ci. Pour la communication dudit dossier et pour de plus amples informations, les personnes intéressées peuvent prendre attache auprès de : Amélie Eugène /Chargée de communication à l’Epadesa/ 06 46 49 10 75 ou [email protected]. Par ailleurs, le dossier d’enquête publique sera également consultable sur le site internet de l’Epadesa à l’adresse suivante : www.epadesa.fr. Monsieur Dominique MICHEL, Ingénieur BTP en retraite, a été désigné en qualité de commissaire enquêteur et Monsieur Patrick ROLLAND, Ingénieur en retraite, en qualité de suppléant par Madame le Président du Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise, domiciliés au siège de l’EPADESA pour les besoins de l’enquête. Le commissaire enquêteur recevra le public aux lieux, jours et heures suivants : - Lundi 27 octobre 2014 de 15h à 18h à la mairie de Puteaux ; - Mercredi 5 novembre 2014 de 15h à 18h au siège de l’EPADESA ; - Samedi 8 novembre 2014 de 9h à 12h à la mairie de Puteaux ; - Vendredi 14 novembre 2014 de 15h à 18h au siège de l’EPADESA ; - Samedi 22 novembre 2014 de 9h à 12h à la mairie de Puteaux. A l’expiration du délai de l’enquête, les registres seront mis à la disposition du commissaire enquêteur pour qu’il les close et les signe. Dès réception des registres et des documents annexés, le commissaire enquêteur rencontrera, dans la huitaine, le responsable du projet et lui communiquera les observations écrites et orales consignées dans un procès-verbal de synthèse. L’Etablissement public d’aménagement de la Défense Seine Arche disposera d’un délai de quinze jours pour produire ses observations éventuelles. Le rapport et les conclusions motivées du commissaire enquêteur seront adressés à Monsieur le Directeur Général de l’Etablissement public d’aménagement de la Défense Seine Arche ainsi qu’un exemplaire du dossier de l’enquête déposé au siège de l’enquête, les registres d’enquête et leurs pièces annexées. Une copie du rapport et des conclusions motivées du commissaire enquêteur seront adressées à Madame le Président du Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise. Le public pourra consulter le rapport et les conclusions motivées du commissaire enquêteur en ligne sur le site Internet de l’EPADESA, et au siège de l’EPADESA au 55 place Nelson Mandela à Nanterre (92024) aux jours et heures habituels d’ouverture des bureaux (du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h30) ainsi qu’à la mairie de Puteaux au 131, rue de la République à Puteaux (92800) aux jours et heures habituels d’ouverture des bureaux (du lundi au jeudi de 9h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h30, et le vendredi de 9h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h) pendant un an. Les personnes intéressées pourront en obtenir communication dans les conditions prévues par le titre 1er de la loi du 17 juillet 1978.

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot. Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet. Les départements habilités sont 75, 91, 92, 93, 94, 95 et 69. LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

FINANCE & MARCHES // 29

Les Echos Lundi 6 octobre 2014 tet annleg 01072014_ann1296_2col 05/10/14 18:26 Page1

Le crédit auto dans le viseur des autorités américaines

La médiatrice du crédit va quitter ses fonctions annonce s judiciaires & légales Hauteur 11mm

ANNLEGALECH

CRÉDIT

CRÉDIT

Des concessionnaires falsifient les revenus de leurs clients pour qu’ils puissent acheter leur voiture à crédit. Les autorités fédérales et locales viennent d’ouvrir une enquête. Lucie Robequain [email protected] — Bureau de New York Les Américains n’ont-ils donc tiré aucune leçon de la crise des « subprimes » ? Si le marché du logement s’est bien assagi depuis 2008, les groupes automobiles semblent sombrer aujourd’hui dans les mêmes dérives : ils accordent des crédits à des personnes qui, compte tenu de leurs revenus, ne sont pas certaines de pouvoir les rembourser. Et ce, à des taux d’intérêt pouvant atteindre jusqu’à 29 % ! Des concessionnaires spécialisés dans les voitures d’occasion sont ainsi soupçonnés d’avoir falsifié les données de leurs clients, en gonflant leur salaire ou en mentant sur leur profession.Lesautoritésfédéraleset locales viennent d’ouvrir une enquête pour mesurer la portée des fraudes, et les conséquences qu’elles pourraient avoir sur les créanciers en dernier ressort : les fonds de pension et les compagnies d’assurance

annonce s légales

le futur président de BNP Paribas.

La médiatrice du crédit, Prost, a souhaité ANNLEGALECH Jeanne-Marie quitter ses fonctions au plus tard le 1er décembre prochain, cette date coïncidant avec celle à l a q u e l l e s o n m a r i Je a n Lemierreprendralaprésidence Jeanne-Marie Prost. La ligne de référence est de de BNP Paribas pour succéder à Photo Hamilton/RÉA 40 signes en corps minimal Hauteur 30mm Baudouin Prot. « Il n’y aurait de 6 points didot. pas eu à proprement parler de l’Etat et la Banque de France et a Le calibrage de l’annonce situation de conflit d’intérêts, a déjà été prolongé à plusieurs est établi de filet à filet. Des concessionnaires spécialisés dans les voitures d’occasion sont soupçonnés d’avoir surévalué précisé Bercy à l’AFP. Mais pour reprises, la dernière fois début Les départements habilités sont les données de leurs clients, en gonflant leur salaire ou en mentant sur leur75, profession. Photo RÉA éviter toute ambiguïté, il a été 2013, pour deux ans. Sa mission 91, 92, 93, 94, 95 et 69. convenu, d’un commun accord doit être à nouveau confirmée notamment. Plusieurs millions de ceux-ci les achètent à tour de bras. d’informations à leur sujet. Les voientre les ministres de Bercy et une fois connu le successeur de dollars de prêts auraient été accorWall Street en a ainsi vendu plus de tures d’occasion à écouler sont Jeanne-Marie Prost, que JeanneJeanne-Marie Prost. dés de manière frauduleuse, soup20 milliards au deuxième trimesd’autant plus que quittera Celle-ci occupait la tête de la de nombreuses référence est de 40 les signes en corps Marie minimalProst de 6 points didot.ses foncLa ligne çonnent les enquêteurs. On reste tre, soit deux fois plus qu’à la même Américains ontLe acheté beaucoup de tions au plus tard le 1er décembre Hauteur Médiation crédit depuis calibrage de l’annonce est établi de filet à filet. 15dumm évidemment très loin de l’ampleur période de 2010. voitures neuves récemment. « Il y a 2014. » Cette prise de décision début 2013, en remplacement Les départements habilités sont 75, 91, 92, 93, 94, 95 et 69. des « subprimes » immobiliers, qui une réelle pression pour vendre plus rapide, quelques jours après la de Gérard Rameix, devenu prétotalisaient 450 milliards en 2006. Retards de paiement de voitures », commente Chris nomination officielle de Jean sident de l’Autorité des marchés Maislesenquêteurssedemandentsi Maiscestitressontopaques :« Onne Kukla, avocate pour le Centre de Lemierre, vise à éviter d’expofinanciers. Enarque, elle est ligne de référence est de signes en corps minimal dedu 6 points didot. à Bercy en 1984, puis a de grandes banques n’ont pas, une sait pas grand-chose sur les ménages l’emprunt responsable àLaWashingser40à la critique la Médiation entrée fois encore, fermé les yeux sur l’exisqui achètent des voitures à crédit », ton. « L’automobile est un secteur quiLe calibrage de crédit, institution consensuelle. intégré la Direction du Trésor l’annonce est établi de filet à filet. tence de telles fraudes. Une assignacommente John Griffin, professeur aplutôtéchappéàl’attentiondesréguCréée en octobre 2008, alors de 1988 à 1996, en dehors d’une Les départements habilités sont 75, 91, 92, 93, 94, 95 et 69. tion à comparaître a été envoyée à de finance à l’université du Texas. lateurs jusqu’alors. » Poussés à acheque la crise financière faisait année passée au cabinet de Santander, ainsi qu’à la branche « Le manque de transparence est ter, les ménages sont de plus en plus craindre une grande panne du Michel Sapin (en 1992). En 1996, financière de General Motors. total. » Les concessionnaires, qui nombreuxànepasrembourserleur crédit, la Médiation vise en effet elle devient directeur financier SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE les JUDICIAIRE LES ECHOS Comme pour l’immobilier, les reçoiventdesprimesproportionnelprêt dans les délais impartis : les à faciliter négociations entre du holding France Télévisions banques titrisent ces emprunts et les au nombre de ventes, font tout retards de paiement (supérieurs à banques et entreprises pour puis associée en 2001 au groupe les vendent sous forme de « subpripour que les visiteurs partent le jour 60 jours) touchent 3,6 % des prêts, l’obtention d’un prêt. Brunswick. Elle avait intégré mes » agrégés à des investisseurs. mêmeavecunevoiture,etsecontencontre 3 % il y a un an, a alerté Le dispositif repose sur une l’équipe nationale de la MédiaAppâtés par les hauts rendements, tent donc de récolter un minimum l’agence S&P récemment. n convention entre les banques, tionducréditdès2009.— E. Le. ANNLEGALECH

Nouveau rebondissement dans l’affaire Bankia

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75 • PARIS SOCIETE 11931365 – LE PUBLICATEUR LEGAL

EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION

BANQUE D’anciens dirigeants de la banque auraient détourné 15,5 millions d’euros en neuf ans.

Fonds commun de placement géré par la société de gestion EDMOND DE ROTHSCHILD ASSET MANAGEMENT (FRANCE)

EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGESTSELECTIONCREDIT

Gaëlle Lucas — Correspondante à Madrid Un peu plus de deux ans après l’ouverture de l’enquête judiciaire sur l’introduction en Bourse de Bankia, quelques mois avant sa nationalisation, l’Espagne n’est toujourspasauboutdesessurprises.De nouvelles révélations faisaient en effet scandale en fin de semaine dernière. Quatre-vingt-six membres de la direction et du conseil d’administration de Caja Madrid, une des sept caisses d’épargne ayant formé Bankia en 2010, auraient ainsi dépensé, entre 2003 et 2012, près de 15,5 millions d’euros. Pour ce faire ils auraient utilisé des cartes octroyées par les deux entités « en marge du circuit ordinaire d’octroi de cartes d’entreprises », selon un document remis par le parquet anticorruption au juge d’instruction. Selon la presse, ces cartes « occultes » ont servi à ces dirigeants à retirer de l’argent, payer des repas dans des restaurants, des vêtements ou encore faire des achats dans des grandessurfaces.L’ancienpatronde

Marie 11 Prost mm est Hauteur

Le mari de Jeanne-

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Fonds commun de placement géré par la société de gestion EDMOND DE ROTHSCHILD ASSET MANAGEMENT (FRANCE)

Depuis deux ans, le feuilleton Bankia continue de susciter la réprobation en Espagne. De nouvelles révélations font état d’utilisation abusive de cartes de crédit par les dirigeants du groupe. Photo Bloomberg Bankia et du FMI, Rodrigo Rato, a ainsi dépensé 54.800 euros entre 2011 et 2012 avec ces cartes.

Détournement de fonds Le parquet note que ces dépenses « ne paraissent pas liées aux activités professionnelles » des conseillers et ont été d’ordre privé. Comme ceux-ci ne les ont visiblement pas déclaré comme rémunération, le parquet soupçonne une éventuel délit de détournement de fonds. C’est là un épisode de plus de l’enquête ouverte en juillet 2012, deux mois après la nationalisation de Bankia qui avait été suivie du

Le fisc va enquêter sur l’usage abusif des cartes dans les groupes Le fisc espagnol lance une enquête sur l’existence de cartes de crédit « opaques » dans les entreprises, en particulier les grands groupes. « Les cartes d’entreprises utilisées pour les dépenses de représentation sont tout à fait légales. Ce qui pose problème, ce sont les cartes occultées au fisc servant à des dépenses non déclarées qui devraient l’être en tant que rémunération », explique le Trésor public. « Il s’agit de vérifier s’il s’agit d’un cas ponctuel ou d’une pratique généralisée dans les entreprises espagnoles. »

sauvetage de tout le système bancaire espagnol. Une quarantaine d’anciens dirigeants de la banque sont mis en examen pour falsification des comptes, administration déloyale ou encore détournement de fonds. L’affaire Bankia illustre la dérive pendant les années 2000 des caissesd’épargne,dontlamauvaisegestion, liée aux intérêts politiques locaux est en grande partie responsable du sauvetage du système financier en 2012. L’imbrication entre le secteur des caisses et le système politique était encore patente, au vu des premières têtes tombées la semaine dernière : le présidentdelarégiondeMadrid,Ignacio González, membre du Parti populaire de Mariano Rajoy, a limogé son directeur général économique, unancienconseillerdeCajaMadrid qui avait bénéficié des cartes « fantômes ». Ignacio Gonzalez a également forcé la démission de la présidente de la Fondation Caja Madrid, Carmen Cafranga. Le principal parti d’opposition, el parti socialiste, a quand à lui ouvert une enquête interne contre les anciens conseillers issus de ses rangs. n

Avis de fusion Le Directoire de la société de gestion EDMOND DE ROTHSCHILD ASSET MANAGEMENT (FRANCE), société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 11.033.769 euros, dont le siège social est à PARIS (75008), 47, rue du Faubourg Saint-Honoré, immatriculée sous le nº 332 652 536 RCS PARIS, a décidé de l’opération suivant : - fusion-absorption du fonds EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT (absorbé) par le fonds EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION (absorbant). La fusion du fonds commun de placement EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT (absorbé) et le fonds commun de placement EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION (absorbant), s’inscrit dans le cadre de la rationalisation par la société de gestion de sa gamme d’OPCVM actions et en vue de la rendre plus lisible. L’opération de fusion par voie d’absorption a été agréée par l’Autorité des marchés financiers le 16 septembre 2014. Elle aura lieu, sous réserve du fonctionnement normal des marchés, le 14 novembre 2014 sur les valeurs liquidatives du 13 novembre 2014, sinon le jour de la reprise des cotations. Afin de faciliter la réalisation de la fusion, les dernières opérations de souscriptions/rachats sur le fonds commun de placement EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT seront acceptées jusqu’au 7 novembre 2014 avant 12 h 30. L’opération de fusion sera effectuée aux vues d’un rapport établi par les commissaires aux comptes des fonds communs de placement sur la base de la valeur liquidative des fonds communs de placement concernés au jour de la réalisation de la fusion.

En vue de rémunérer l’apport du F.C.P. absorbé, le fonds absorbant procédera à l’émission de parts et millièmes de part nouvelles qui seront attribuées aux porteurs de parts du F.C.P. absorbé, selon le calcul suivant : Parité d’échange = Valeur liquidative de la part du fonds EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT (absorbé)/Valeur liquidative de la part du fonds EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION (absorbant) A titre d’exemple, les parts du fonds absorbant étant fractionnables en millièmes, une part C du fonds commun de placement EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT donnerait droit à 6,47161* part C du fonds commun de placement EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION plus une éventuelle soulte limitée dans la mesure où les parts reçues seront exprimées en millièmes de part. VL EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT Parts C : 1.269,73 €*/ VL EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION Parts C : 196,20 €* = 6,47161*. VL EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT Parts I : 13.042,67 €*/ VL EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION Parts I : 11.545,10 €* = 1,12971*. * Les valeurs indiquées sont des valeurs à la date du 28 juillet 2014 Elles seront réévaluées le jour de la fusion. Tout porteur de parts du fonds commun de placement EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT qui n’aurait pas droit à un nombre entier de parts, compte tenu du fractionnement de la part du fonds commun de placement EDMOND DE ROTHSCHILD BOND ALLOCATION, pourra utiliser la soulte qui lui a été versée pour souscrire sans frais le nombre de millièmes nécessaire afin d’obtenir une part entière. Les valeurs liquidatives ainsi que la parité d’échange seront certifiées par le commissaire aux comptes. Les créanciers du fonds, dont la créance serait antérieure à la publicité donnée au projet de fusion, peuvent former opposition à celui-ci dans un délai de 30 jours avant la date prévue pour l’opération. Sur le plan fiscal, l’opération est placée sous le régime des dispositions de l’article 150-0 D 9 du Code Général des Impôts (C.G.I.). Cet échange est une opération intercalaire et s’assimile à une opération entrant dans le champ d’application du sursis d’imposition prévu à l’article 150-0 B du C.G.I. Toutefois, ce sursis n’aboutit pas à une exonération définitive de la plus-value d’échange puisque celle-ci est imposée au moment de la cession ultérieure (à titre onéreux) des parts de F.C.P. reçues en échange. L’article 150-0 D 9 du CGI précise que les gains nets résultant de la cession ou du rachat des parts reçues en échange

sont constitués par la différence entre le prix de cession ou de rachat de ces parts (net de frais acquittés par le cédant) et le prix de souscription des parts du fonds qui sont remises à l’échange. Les porteurs du fonds communs de placement EDMOND DE ROTHSCHILD MULTIGEST SELECTION CREDIT qui ne souhaitent pas bénéficier de cette opération pourront obtenir sans frais le rachat de leurs parts pendant une période de trois mois à compter de la date de réception de la lettre d’information des porteurs.

95 • VAL-D'OISE SOCIETE 11931798 – LE PUBLICATEUR LEGAL

SOCIETE CAFE DU CENTRE S.A.R.L. au capital de 10.000 € Siège social : 8, avenue du Général de Gaulle 95310 SAINT-OUEN-L’AUMONE 480 902 709 RCS PONTOISE Assemblée extraordinaire du 17/6/2014 Décision : nomination de M. Hugues CERINI, 8, avenue du Général de Gaulle, 95310 Saint-Ouen-l’Aumône, en qualité de gérant en remplacement de Mme Jacqueline HUMBEL, décédée. Date d’effet : 5/10/2009. Mention en sera faite au RCS de Pontoise.

11931839 – LE PUBLICATEUR LEGAL

SCI HIMOTEP S.C.I. au capital de 300 € Siège social : 23, avenue du Général de Gaulle 95230 SOISY-SOUS-MONTMORENCY 450 698 659 RCS PONTOISE Aux termes de l’AGE du 31/12/2013, il résulte que : les Actionnaires, après avoir entendu le rapport du liquidateur, ont approuvé les comptes de liquidation, donné quitus au liquidateur et décharge de son mandat, prononcé la clôture des opérations de liquidation. Les comptes de liquidation seront déposés au GTC de Pontoise. Mention au RCS de Pontoise.

Haute

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Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

CDS :les déboiresdesbanques à l’origined’unevasteréforme l Alors que l’Europe va introduire des procédures de faillite bancaire, les règles sur les CDS changent. l Les investisseurs seront mieux protégés.

Paris sereprend aprèslerecul duchômage américain Le rapport mensuel sur •l’emploiaméricain,dévoiléven-

Isabelle Couet [email protected] Le marché des CDS (« credit default swaps »), qui pèse 21.000 milliards de dollars, n’a pas changé ses règles depuis dix ans. Ces produits financiers qui s’apparentent à des contrats d’assurance censés protéger contre le risque de faillite d’un Etat ou d’une entreprise ont fait l’objet de nombreuses polémiques. Accusés par certains d’encourager la spéculation et d’être de véritables pousse-au-crime – notamment lors de la crise grecque – les CDS sont aussi critiqués par les investisseurs pour leur inefficacité à les protéger dans certaines situations. L’Isda, l’association d’autorégulation du marché, a donc proposé de nouvelles règles du jeu, qui s’appliquent à partir d’aujourd’hui. La principale vise à prendre en compte les situations où des Etats interviennent pour sauver des banques. Un cas qui s’est produit à plusieursreprisesdanslazoneeuro,sur fond de crise de la dette. « De nombreuses banques se sont retrouvées sous-capitalisées et certaines n’ont pas pu trouver de financements privés. Elles ont alors été nationalisées. Un événement face auquel les règles Isda se sont révélées insuffisantes »,

explique l’équipe de Markit, le principal fournisseur de cotations pour les CDS. L’exemple le plus frappant estceluidel’expropriationdelabanque hollandaise SNS, qui a laissé les porteurs de certains titres sur le carreau, quand le gouvernement a mis la main sur les actions et les dettes subordonnées de l’établissement. C’est pour y remédier qu’un nouvel événement de crédit a été créé : les « interventions gouvernementales ». La définition des événements de crédit est capitale car ce sont les événements qui déclenchent le dédommagement des assurés, c’està-dire des détenteurs de CDS. Désormais, ils seront protégés en cas d’expropriation, mais aussi lorsque les obligations ne sont plus remboursées à 100 % ou que les termes des contrats obligataires sont modifiés du fait de l’intervention d’une autorité publique. « C’est crucial en

Europe, où, à partir de 2016, vont s’appliquerlesrèglesderésolutiondes faillites bancaires, avec des procédures touchant les créanciers des banques », souligne Markit.

Actifs à livrer Autre changement : la définition des actifsàlivrer.« Jusqu’àprésent,lesystème était simple : en cas d’événement de crédit, le CDS était déclenché et l’assuré devait livrer à l’assureur les titresobligatairesmisendéfaut »,rappelle David Benamou, chez Axiom. « Maintenant, l’assuré pourra livrer tout ce qu’il lui reste. » Là encore, le cas de SNS a servi de modèle : la valeur des titres subordonnés est devenue nulle à la suite de l’expropriation. Dans le même temps, les porteurs de ces obligations se sont vu confisquer leurs titres. Pour déclencher le CDS, la seule valeur de référence était celle des obligations

non subordonnées (seniors), pourtant sans rapport avec la valeur de la dette subordonnée. Une situation très pénalisante pour les assurés. Enfin, l’Isda a répondu au problème soulevé par Banco Espirito Santo, qui a été scindé, avec d’un côté la « good bank » (Banco Novo) porteuse des obligations seniors et, de l’autre, la « bad bank », porteuse des titres subordonnés. Il a été décidé que les CDS restaient bien attachés aux titres en défaut de la « vieille » structure. Ces changements constituent une vraie révolution aux yeux des marchés. Les prix des contrats d’assurance ont d’ailleurs bondi. Un exemple : le prix du CDS sur les titres de Société Générale a presque été multiplié par deux en quinze jours. Non pas parce que le risque est plus élevé mais parce que le contrat est plus protecteur. n

Un fonds «vautour»danslecomitédedécision sur lescontratsargentins Elliott, qui est à l’origine de la procédure judiciaire contre l’Argentine, est membre votant du comité qui déclenche les CDS. La situation est pour le moins étonnante. Elliott, le célèbre fonds spéculatif qui poursuit l’Argentine devant les tribunaux, est aussi membre votant du comité Isda sur les CDS (« credit default swaps »). Or c’est ce comité (composé de banques et de gestionnaires de fonds) qui a décidé de déclencher les contratsd’assurancesuiteaudéfaut de l’Argentine intervenu cet été. Autrement dit, grâce à son vote, les détenteurs de CDS sur le pays ont

LA SÉANCE DU 3 OCTOBRE 2014

été indemnisés. Elliott a-t-il luimême touché une indemnité ? Rien ne permet de l’affirmer. Ce qui est sûr, c’est que le fonds du milliardairePaulSingerestunintervenant suffisamment important dans le marché des CDS pour faire parti du noyau dur de 13 votants (il faisait déjà partie des votants sur la Grèce en 2012). Par ailleurs, le fonds, qui a pesé dans le destin de l’Argentine – c’est suite à sa plainte à New York que Buenos Aires a dû suspendre le remboursement de ses créanciers ordinaires –, aurait eu tout intérêt à détenir des CDS. Invité à la table des négociations avec les représentants argentins, il pouvait mieux que qui-

conque se faire une idée de l’issue del’affaireetdoncacheteruneassurance au meilleur moment. Comme il n’a jamais été remboursé parBuenosAiressurlesobligations qu’il possède, détenir des CDS auraitétéunbonmoyendesepayer.

Dédommagements Cette situation a interpellé le gouvernement argentin, qui a demandé au gendarme boursier américain d’enquêter. Il serait toutefois paradoxal d’interdire à un investisseur exposé à un pays d’acheter un contrat de protection sur ce même pays. C’est le principe même d’une couverture de risque. En revanche, l’Isda aurait-elle dû

exclure Elliott du comité statuant sur l’Argentine ? Il est vrai que les autres membres du comité (les grosses banques de Wall Street, BNP Paribas, etc.) sont aussi potentiellement juges et parties, mais Elliott est particulièrement impliqué dans cette affaire. Le comité Isda a débouclé les contrats argentins le mois dernier. Les assurés ont été dédommagés à hauteur de 60,5 % du nominal (les titres ont été valorisés à 39,5 %). Barclays, pour son compte ou pour ses clients, a récupéré quasiment toutes les obligations argentines soumises à l’enchère. En face, JPMorgan,lui,acédétoussestitres. — I. Co.

dredi, a créé la surprise sur les marchés. Le taux de chômage est passé sous le cap symbolique de 6 %. De quoi modifier les paris sur le timing de la remontée des taux de la Réserve fédérale américaine, qui pourrait arriverplusvitequeprévu.Wall Street a fini en hausse. A Paris, le CAC 40 a gagné 0,92 % à 4.281,74 p oints. Mais sur l’ensemble de la semaine, il essuie un recul de 2,57 %. La chute de l’euro, favorable aux exportations, a profité à Airbus Group, qui a grimpé

de 3,57 %, signant la plus forte hausse du CAC 40. Alcatel-Lucent a pris 2,56 % et Zodiac Aerospace 2,01 %. Les bancaires ont repris des couleurs après une séance tendue la veille. Crédit Agricole SA a gagné 2,72 %, Société Générale 2,43 %, BNP Paribas 0,81 % et Natixis 2,88 %. Le secteur automobile a eu le vent en poupe. Renault s’est apprécié de 1,45 %, Valeo de 2,18 %, PSA de 3,69 % et Faurecia de 3,56 %. Air France-KLM s’est offert 3,59 %. Le secteur du transport aérien, qui a souffert des craintes de propagation de la fièvre Ebola, a profité de la baisse des cours du pétrole et de la révision à la hausse des prévisions de résultats d’easyJet. Saint-Gobain a signé la plus forte baisse du CAC 40, en perdant 2,11 %. Des analystes ont abaissé leur objectif de cours sur la valeur.

en bref Fraude fiscale : UBS risquerait une amende de 4,88 milliards d’euros BANQUE — La banque suisse UBS s’exposerait à une amende de 4,88 milliards d’euros si elle est reconnue coupable de blanchiment aggravé de fraude fiscale, d’après des évaluations des juges français en charge de l’enquête citées par Reuters. La banque, qui vient de s’acquitter d’une caution de 1,1 milliard d’euros après le rejet de son appel, a déclaré que cette estimation était artificielle. UBS estime ne pas pouvoir « contrôler l’interprétation sélective » de documents confidentiels. D’après le journal « SonntagsZeitung » daté d’hier, la Suisse a par ailleurs remis ces dernières semaines aux autorités françaises des documents sur 300 clients d’UBS soupçonnés d’évasion fiscale. Les clients concernés n’auraient pas été encore informés.

L’AVIS

Fondsactionsémergents, unfeudepaille ? Malgré une fin septembre difficile, les fonds actions émergents sont globalement à l’équilibre en termes de souscription annuelle. Pour combien de temps ? Après un premier trimestre très difficile, depuis fin mars, les flux Audeban se sont inversés sur les fonds actions émergents, pour laisser place à un retour progressif et régulier de la collecte, même si ces deux dernières semaines ont été plus mitigées (avec l’incertitude liée à l’anticipation d’une hausse des taux aux Etats-Unis). Nous sommes revenus à un quasiéquilibre avec moins de 2 milliards de dollars de rachats (*) depuis le début de l’année. Le retour de la collecte s’est concentré dans un premier temps quasi exclusivement sur les fonds indiciels cotés (ETF), un phénomène classique en phase de retournement de marché. A partir de début juillet les fonds actifs ont représenté près d’un tiers de la collecte, pour arriver depuis un mois sur une situation plus équilibrée entre fonds actifs et ETF. En termes de zone géographique, la collecte s’est d’abord concentrée sur les fonds actions émergents globaux, rejoints à partir de début juin par les fonds Asie. Pendant ce temps, les fonds Amérique latine ou Emea (Europe, Afrique, Moyen-Orient) ont, en revanche, continué à enregistrer, jusqu’à très récemment, un flux régulier de rachats. A noter, seuls les clients institutionnels sont à ce stade revenus sur les marchés émergents. Les particuliers, qui ont détenu jusqu’à 80 milliards de dollars de fonds marchés émergents début 2011, sont sortis en quasi totalité. Pour autant, la tendance à un retour de la collecte sur cette classe d’actifs nous paraît bien établie. En voici les raisons. D’abord, des valorisations plus faibles que sur les pays développés (Etats-Unis ou Europe). Ensuite, la sortie d’une longue période de sous-performance des marchés émergents par rapport aux pays développés qui a duré 4,5 ans (automne 2009 à printemps 2014). Enfin, des réformes déjà engagées ou à venir dans plusieurs pays émergents (engagées : Mexique, Chine – à venir : Inde, Indonésie). (*) Source : EPFR – JP Morgan Par Michel

Michel Audeban est directeur général de Gemway Assets.

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Les Echos Lundi 6 octobre 2014

euronext

séance du 03 - 10 - 2014 CAC 40 : 4281,74 (0,92 %) NEXT 20 : 8916,74 (0,87 %) CAC LARGE 60 : 4723,42 (0,92 %) CAC ALL-TRADABLE : 3263,4 (0,90 %) Date de prorogation : 27 octobre

CAC 40

SRD Suite

Valeurs mnémo / info / ouv ost vol. isin / date détach. coupon / div nb titres ACCOR (AC) R A 34,285 729677 FR0000120404 09/05/14 0,4 230.158.771 A 94,06 AIR LIQUIDE (AI) R 905450 FR0000120073 16/05/14 2,55 344.590.755 A 48,165 AIRBUS GROUP (AIR) R 2947224 NL0000235190 29/05/14 0,64 784.350.115 A 2,362 ALCATEL-LUCENT (ALU) R 17234656 FR0000130007 05/06/07 0,16 2.814.116.180 A 26,585 ALSTOM (ALO) R 841037 FR0010220475 04/07/13 0,84 309.245.158 ARCELORMITTAL (MTP) A 10,335 11714495 LU0323134006 12/05/14 0,17 1.665.392.222 A 19,005 AXA (CS) R 6294916 FR0000120628 02/05/14 0,81 2.421.899.982 A 51,18 BNP PARIBAS (BNP) R 3559433 FR0000131104 20/05/14 1,5 1.246.207.472 A 25 BOUYGUES (EN) R 920302 FR0000120503 05/05/14 1,6 335.775.099 A 55,29 CAP-GEMINI (CAP) R 965410 FR0000125338 16/05/14 1,1 159.063.915 A 23,5 CARREFOUR (CA) R 3273480 FR0000120172 24/04/14 0,62 734.913.909 A 11,58 CREDIT AGRICOLE (ACA) R 5010666 FR0000045072 30/05/14 0,35 2.576.365.774 A 51,79 DANONE (BN) R 2581968 FR0000120644 07/05/14 1,45 643.792.000 A 25,32 EDF (EDF) R 1456865 FR0010242511 03/06/14 0,68 1.860.008.468 ESSILOR INTERNATIONAL (EI) R A 84,86 547524 FR0000121667 22/05/14 0,94 215.096.782 A 19,37 GDF SUEZ (GSZ) R 4622968 FR0010208488 30/04/14 0,67 2.412.824.089 GEMALTO (GTO) 71 309023 NL0000400653 27/05/13 0,34 88.015.844 A 151,35 KERING (KER) R 155328 FR0000121485 08/05/14 2,25 126.229.821 A 126,85 L.V.M.H. (MC) R 945816 FR0000121014 14/04/14 1,9 507.769.648 A 55,27 LAFARGE (LG) R 599156 FR0000120537 01/07/14 1 287.365.397

clot % veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 S. + bas an rdt 34,59 + 1,57 + 0,85 34,78 - 5,56 39,575 34,05 + 10,35 33,275 2,31 93,85 + 0,5 + 0,42 94,38 - 4,13 101,85 93,56 + 2,62 83,455 2,72 49,58 + 3,57 - 11,16 49,845 + 4,74 57,33 48,085 + 2,04 41,61 1,51 2,403 + 2,56 - 26,24 2,411 - 8,53 3,447 2,351 - 11,47 2,341 26,805 + 0,9 + 1,25 27,025 - 1,43 30,95 26,57 + 7,56 18,69 10,205 + 0,15 - 21,32 0,3 10,37 - 8,6 13,4 33,59 10,175 - 1,69 10,17 1,96 19,125 + 1,27 - 5,37 19,24 - 0,21 20,635 18,945 + 11,29 16,75 4,24 50,94 + 0,81 - 10,08 51,43 - 3,49 61,82 50,61 + 0,71 46,5 2,95 25,08 + 0,72 - 8,53 25,175 - 9,05 34,675 24,77 - 5,89 24,77 6,38 54,57 - 0,58 + 11,07 55,46 - 0,91 58,96 54,02 + 23,04 47,79 2,02 23,36 + 0,71 - 18,92 23,72 -11,2 29,565 23,19 - 9,46 23,19 2,65 11,705 + 2,72 + 25,79 11,72 + 1,96 12,215 11,49 + 40,7 9,143 2,99 52 + 0,8 - 0,61 52,36 - 4,08 57,44 50,75 - 5,13 48,33 2,79 25,09 - 0,65 - 2,32 25,39 + 0,32 29,9 24,895 + 7,52 22,335 2,71 85,09 + 0,45 + 10,11 85,31 + 5,06 87,9 84,32 + 9,13 70,51 1,11 19,455 + 1,2 + 13,81 19,56 + 2,66 21,19 19,225 + 4,32 16,015 3,44 70,66 - 0,01 - 11,69 71,01 - 4,49 91,15 70,2 - 13,33 68,67 151,5 + 0,43 - 1,4 152,45 - 6,91 167,7 150,05 - 7,28 136,95 1,49 127,85 + 1,55 - 3,58 128,15 - 6,61 147,2 126,3 - 12,28 121 1,49 54,72 - 0,71 + 0,46 55,5 - 5,91 67,94 54,2 + 6,05 50,55 1,83

Valeurs mnémo / info / ouv ost vol. isin / date détach. coupon / div nb titres LEGRAND SA (LR) R A 40,115 474150 FR0010307819 29/05/14 1,05 264.790.517 A 123,15 L'ORÉAL (OR) R 627914 FR0000120321 29/04/14 2,5 558.591.514 A 72,71 MICHELIN (ML) R 699330 FR0000121261 20/05/14 2,5 186.487.976 A 11,235 ORANGE (ORA) R 8146668 FR0000133308 02/06/14 0,5 2.648.885.384 A 87,82 PERNOD-RICARD (RI) R 554830 FR0000120693 03/07/14 0,82 265.421.592 PUBLICIS GROUPE SA (PUB) R A 53,85 678114 FR0000130577 03/06/14 1,1 220.899.608 A 54,85 RENAULT (RNO) R 1158272 FR0000131906 12/05/14 1,72 295.722.284 A 49,47 SAFRAN (SAF) R 588361 FR0000073272 29/05/14 0,64 417.029.585 A 34,8 SAINT-GOBAIN (SGO) R 3832652 FR0000125007 11/06/14 0,62 567.971.343 A 86,55 SANOFI (SAN) R 2930528 FR0000120578 12/05/14 2,8 1.323.400.632 SCHNEIDER ELECTRIC S.A. (SU) R A 59,15 1495307 FR0000121972 14/05/14 1,87 583.566.504 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (GLE) R A 39,055 4436637 FR0000130809 27/05/14 1 805.191.694 SOLVAY (SOLB) A 116 143599 BE0003470755 16/05/13 1,5 84.701.133 A 64,98 TECHNIP (TEC) R 496916 FR0000131708 02/05/14 1,85 113.925.342 A 49,06 TOTAL (FP) R 6032079 FR0000120271 23/09/14 0,61 2.378.344.735 UNIBAIL-RODAMCO (UL) 198,35 271430 FR0000124711 03/05/13 5,27 97.615.197 A 84,17 VALEO (FR) LR 365404 FR0000130338 27/05/14 1,7 79.462.540 A 13,565 VEOLIA ENV. (VIE) R 1974246 FR0000124141 30/04/14 0,7 562.301.801 A 44,96 VINCI (DG) R 1750263 FR0000125486 25/04/14 1,22 612.789.816 A 18,655 VIVENDI (VIV) R 3158257 FR0000127771 25/06/14 1 1.348.520.855

SRD Valeurs mnémo / info / ost isin / date détach. coupon / div

A : Indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : Bénfice par action. PER : Price Earning Ratio. Les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. Les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres A pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et C pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : Valeurs de l’indice CACNext20. R : Valeurs de l’indice CACLarge60. G : Valeurs de l’indice CACMid60. g : Valeurs de l’indice CACSmall. Les bénéfices par action : source FacSet JCF Estimates. Mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

clot % veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 S. + bas an rdt 40,185 + 0,69 + 0,31 40,46 - 7,87 47,75 39,96 + 0,39 38,14 2,61 123,25 + 0,57 - 3,48 123,6 - 3,6 134,75 122,2 - 1,16 114,55 2,03 72,49 + 0,33 - 6,16 73,17 -14,47 94,33 72 - 7,76 72 3,45 11,315 + 1,62 + 25,72 11,37 + 1,98 12,85 11,165 + 21,77 8,702 4,42 86,86 - 0,68 + 4,89 88,03 - 3,49 92,48 86,67 - 1,85 78,82 0,94 53,28 - 0,52 - 19,89 53,88 - 7,13 70,37 53,16 - 8,14 53,02 2,07 55,11 + 1,45 - 5,71 55,83 - 8,2 76,1 54,61 - 7,38 54,29 3,12 49,98 + 1,3 - 1,05 50,3 54,59 49,365 + 9,83 43,24 1,28 33,805 - 2,11 - 15,43 34,845 -12,24 46,395 33,515 - 8,66 33,515 3,67 86,9 + 0,96 + 12,68 87,07 + 2,4 89,95 86,17 + 16,8 68,29 3,22 59,59 + 1,4 - 6,01 59,95 - 7,73 72,22 58,94 - 1,44 58,5 3,14 39,55 + 2,44 - 6,32 39,755 + 0,47 48,685 38,81 + 3,51 34,735 2,53 115,65 + 0,17 + 0,57 116,55 - 1,95 129,15 115,05 + 7,48 100,15 63,95 - 0,85 - 8,46 65,08 - 7,79 83,47 63,88 - 27,76 62,14 2,89 48,51 + 0,67 + 8,94 49,255 - 3,85 54,71 48,205 + 14,36 41,31 1,26 198,75 + 0,46 + 6,71 199,7 - 2,53 213,7 197,85 + 8,64 174,25 85,4 + 2,18 + 6,18 85,98 - 7,04 106,05 84 + 33,94 78,67 1,99 13,615 + 1,3 + 14,85 13,69 - 4,32 14,845 13,39 + 5,14 11,49 5,14 45,345 + 1,39 - 4,98 45,55 - 8,72 57,36 44,77 + 3,99 44,725 2,69 18,675 + 0,76 - 2,51 18,755 - 4,99 21,31 18,595 + 10,67 17,26 5,36

Valeurs françaises ouv vol. nb titres

clot % veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 S. + bas an rdt

AB Science (AB) g B 9,2 9,14 + 0,33 - 33,58 21053 9,3 + 3,63 16,83 FR0010557264 32.925.187 9,05 - 47,14 8,56 ABC Arbitrage (ABCA) g B 4,67 4,69 + 0,21 - 0,64 31240 4,71 + 1,74 5,28 FR0004040608 04/07/14 0,2 53.577.482 4,67 - 6,76 4,41 4,26 Acanthe Dev. (ACAN) g C 0,39 0,39 - 13,33 5787 0,39 - 9,3 0,56 FR0000064602 25/08/14 0,03 147.125.260 0,39 - 9,3 0,38 Aéroports de Paris (ADP) G A 96,82 97,36 + 0,75 + 18,01 36795 97,5 - 4,31 104,15 FR0010340141 23/05/14 1,85 98.960.602 96,09 + 25,51 80,6 1,9 Affine RE (IML) g C 14,8 14,75 - 0,34 + 5,81 13308 14,91 + 1,51 16,4 FR0000036105 07/05/14 0,9 9.051.431 14,75 + 2,79 13,91 Air France-KLM (AF) G A 6,988 7,125 + 3,59 - 6,08 4545995 7,222 -13,9 11,945 FR0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 6,94 - 3,9 6,878 Akka Technologies (AKA) g B 27,1 27,73 + 2,51 + 30,52 Ex-DA 13/05/14 5901 27,73 - 2,01 28,8 FR0004180537 30/06/14 0,55 16.755.489 27,1 + 43,54 20,564 1,98 Albioma (ABIO) g B 18,85 18,94 + 0,75 + 12,4 2499 19 - 4,63 20,98 FR0000060402 05/06/14 0,3 29.734.599 18,85 + 20,25 16,45 3,17 Alcatel-Lucent (ALU) R A 2,362 2,403 + 2,56 - 26,24 Ex-DS 19/11/13 17234656 2,411 - 8,53 3,447 FR0000130007 05/06/07 0,16 2.814.116.180 2,351 - 11,47 2,341 Alpes (Cie des ) (CDA) g B 15,75 15,94 + 0,89 - 0,38 16894 16 + 0,57 16,87 FR0000053324 18/03/13 0,7 24.274.151 15,55 + 0,89 14,8 Altamir (LTA) g B 11,35 11,31 + 0,27 + 9,59 31034 11,49 - 1,57 11,99 FR0000053837 19/05/14 0,45 36.512.301 11,3 + 16,48 9,81 3,94 Altarea (ALTA) A 131 134 + 2,29 + 4,69 854 134 - 4,15 140,9 FR0000033219 16/05/14 10 12.515.497 130,6 + 9,84 123,05 Alten (ATE) G A 33,5 33,47 + 0,21 + 1,42 16718 33,84 - 2,21 39,29 FR0000071946 20/06/14 1 33.483.602 33,365 + 4,01 31,5 2,99 Altran Technologies (ALT) G A 7,912 7,951 + 1,24 + 24,74 144393 7,988 - 1,29 8,499 FR0000034639 18/06/14 0,11 174.979.045 7,866 + 29,92 6,304 1,38 ANF Immobilier (ANF) g B 23 22,99 + 1,86 + 3 4557 23 - 3,69 25,71 FR0000063091 14/05/14 1,05 18.351.093 22,64 + 6,34 22,31 April Group (APR) g B 15,6 15,19 - 2,63 + 3,62 36181 15,6 - 9,96 18,49 FR0004037125 29/04/14 0,5 40.904.135 15,03 + 2,01 14,65 3,29 Archos (JXR) g C 2,59 2,55 - 0,39 - 27,35 132943 2,64 -13,27 4,27 FR0000182479 28.303.174 2,5 - 30,71 2,44 Areva (AREVA) G A 12,22 12,55 + 3,72 - 33,95 73759 12,55 + 3,29 22,24 FR0011027143 383.204.852 12,155 - 11,31 11,26 Arkema (AKE) L A 50,57 50,85 + 1,07 - 40,03 217695 51,7 -10,33 85,13 FR0010313833 19/05/14 1,85 63.715.024 50,57 - 36,62 50,18 3,64 Artprice.com (PRC) g C 14,17 14,34 - 0,9 - 0,97 17789 14,5 -12,72 21,65 FR0000074783 6.519.983 14,17 - 16,68 11 Assystem (ASY) g B 16,6 16,69 + 0,54 - 17,05 Ex-D OP 12/03/14 8512 16,7 -14,8 23,99 FR0000074148 23/06/14 0,45 19.170.110 16,6 - 9,15 16,11 2,7 Atos Origin (ATO) LR A 57,81 57,31 - 0,05 - 12,89 192162 57,81 - 3,23 71,5 FR0000051732 02/06/14 0,7 100.960.770 57,16 - 0,16 54,2 1,22 Aurea (AURE) C 5,32 5,21 - 2,07 + 24,94 1313 5,32 - 8,27 6,01 FR0000039232 30/06/14 0,1 11.791.534 5,21 + 15,78 4,15 1,92 Avanquest Software (AVQ) g C 0,92 0,93 + 3,33 - 29,01 Ex-DS 06/06/14 55684 0,93 - 4,12 1,69 FR0004026714 29.976.404 0,91 - 32,61 0,88 Avenir Telecom (AVT) g C 0,25 0,25 - 21,88 65784 0,26 -13,79 0,55 FR0000066052 21/10/11 0,05 93.525.895 0,25 - 35,9 0,25 Axway Software (AXW) g B 19,3 19,38 - 0,16 - 11,18 422 19,48 -11,34 29,2 FR0011040500 10/06/14 0,4 20.515.759 19,3 - 1,52 18,8 2,06 BCI Navigation (BNA) C /110912 FR0000076192 8.938.359 7 Belvédère (BVD) B 11,89 11,69 - 0,6 + 20,52 374406 12,18 +16,09 13,5 FR0000060873 27/09/07 0,5 26.483.395 11,5 + 12,95 7,5 Bénéteau (BEN) A 12,505 12,415 - 0,64 - 8,51 6361 12,615 - 3,12 14 FR0000035164 31/01/12 0,18 82.789.840 12,255 - 1,55 10,31 Bic (BB) G A 102,7 104,25 + 2,01 + 17,06 74474 105 - 2,16 109,3 FR0000120966 23/05/14 2,6 47.600.289 102,65 + 22,98 84,01 2,49 BioMérieux (BIM) G A 82,5 82,8 + 0,36 + 8,56 21353 83,09 + 7,39 83,95 FR0010096479 03/06/14 1 39.453.740 82,19 + 14,94 73,59 1,21 Boiron (BOI) g B 66,45 68 + 2,39 + 32,71 3162 68 + 5,31 70,7 FR0000061129 03/06/14 1,2 19.441.713 66,45 + 41,67 47,12 1,77 Bolloré (BOL) G A 440 443,25 + 1,21 + 3,89 7509 443,9 - 6,36 489,5 FR0000039299 09/09/14 2 27.414.288 437 + 11,09 384,55 0,45 Bonduelle (BON) g B 19,76 19,85 + 0,35 + 3,12 7667 20,08 - 6,19 22,78 FR0000063935 03/01/14 0,38 32.000.000 19,76 + 9,91 18,55 1,89 Bongrain (BH) B 59,45 59,45 + 2,5 + 5,6 1442 59,45 - 1,9 65 FR0000120107 09/05/14 1 14.032.930 59,45 + 19,5 55 1,68 Bourbon (GBB) Gg A 21,01 21,1 + 5,5 34781 21,1 - 0,05 24,36 FR0004548873 29/05/14 1 74.559.688 20,755 + 6,92 19 4,74 Bureau Veritas (BVI) L A 17,19 17,205 + 0,44 - 19,02 Div 4 21/06/13 397407 17,25 - 8,04 23,145 FR0006174348 02/06/14 0,48 442.042.001 16,985 - 22,01 16,985 2,79 Canal+ (AN) g B 5,88 5,92 + 0,34 - 4,52 15293 5,93 - 2,63 6,6 FR0000125460 12/05/14 0,25 126.690.768 5,88 + 5,71 5,73 4,22 Casino (CO) LR A 82,33 82,65 + 1,21 - 1,34 263580 83,93 - 9,31 97,53 FR0000125585 09/05/14 3,12 113.106.003 82,3 + 8,42 72,66 3,78 Catana Group (CATG) g C 0,66 0,66 - 26,67 32930 0,66 - 8,33 1 FR0010193052 24.474.903 0,65 - 26,67 0,6 Cegedim (CGM) g B 25,27 25,3 + 1,2 + 10,53 2062 25,38 -11,17 29 FR0000053506 01/07/11 1 13.997.173 25,11 + 34,79 21,5

Valeurs mnémo / info / ost isin / date détach. coupon / div

ouv vol. nb titres

clot % veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 S. + bas an rdt

Cegid Group (CGD) g B 29,25 29,14 - 0,38 + 13,43 2215 29,3 + 1,36 33,3 FR0000124703 14/05/14 1,1 9.233.057 29,02 + 40,84 21,9 3,78 A 31,4 30,7 - 2,23 - 8,63 CFAO (CFAO) G 807 31,4 - 2,54 34,8 FR0000060501 19/06/14 0,81 61.664.983 30,7 - 11,01 29,9 2,64 A 6,876 6,824 - 0,13 - 45,76 CGG (CGG) LR 1417588 6,915 - 5,09 12,85 FR0000120164 11/06/93 1,22 177.065.192 6,712 - 58,39 6,428 C 5,19 5,1 + 0,99 + 4,94 Chargeurs (CRI) g 32962 5,2 - 9,57 6,5 FR0000130692 03/06/08 0,65 15.845.422 5,02 - 9,41 4,78 Christian Dior SA (CDI) A 131,5 130,8 - 4,77 66152 131,85 - 5,73 153,6 FR0000130403 14/04/14 1,2 181.727.048 130,45 - 10,72 126,7 0,92 CIC (CC) A 163,95 164 + 10,59 Action A 993 164,9 + 5,13 167 FR0005025004 27/05/14 7 38.027.493 163,5 + 24,24 145 4,27 Cie du Cambodge (CBDG) A /011014 - 1,27 + 7,27 9000 FR0000079659 12/06/14 48 559.735 + 4,15 7201 0,62 B 22,49 22,5 + 0,22 + 29,31 Club Méditerranée (CU) G 13311 22,5 + 5,24 22,6 FR0000121568 20/03/01 1 32.171.558 22,42 + 29,91 17,32 Club Méditerranée (CUT) Ex-D OP 21/05/14 FR0011534916 CNP Assurances (CNP) GR A 14,69 14,66 + 0,41 - 1,61 146805 14,755 - 3,62 16,85 FR0000120222 09/05/14 0,77 686.618.477 14,63 + 10,14 13,845 5,25 Colas (RE) A 132,5 131,5 - 0,76 + 6,91 1100 133 - 0,38 157 FR0000121634 24/04/14 7,26 32.654.499 131,5 + 14,35 120,2 5,52 Dassault Av. (AM) A 985 965 - 1,53 + 3,99 214 998 -11,31 1225 FR0000121725 21/05/14 8,9 10.125.897 965 + 11,82 915,55 0,92 50,98 + 0,18 + 13 Dassault Systèmes (DSY) LR A 51,05 Div 2 16/07/14 254523 51,26 + 0,63 52,79 FR0000130650 30/05/14 0,83 255.723.498 50,55 + 3,72 39,23 1,63 B 2,05 2,062 + 0,63 - 14,69 Derichebourg (DBG) g 62612 2,077 -10,58 2,941 FR0000053381 25/02/14 0,06 168.082.030 2,05 - 19,92 1,95 2,91 C 15 14,82 - 5,61 + 12,27 Devoteam (DVT) g 7535 15,5 -16,27 19,29 FR0000073793 27/06/14 0,25 8.163.987 14,82 + 46,15 12,95 1,69 C 0,22 0,22 - 4,35 - 18,52 DMS (DGM) g 97139 0,23 -21,43 0,42 FR0000063224 79.019.186 0,22 + 10 0,22 C 18 18,25 + 0,55 + 5,19 DNXCorp (DNX) g 1087 18,25 + 2,82 19,3 FR0010436584 04/07/14 1,27 2.834.575 18 + 1,11 17,01 8,16 A 19,935 19,94 + 0,68 - 18,04 Edenred (EDEN) LR 311938 20,005 -11,04 25,1 FR0010908533 20/05/14 0,42 228.811.546 19,78 - 14,88 19,27 4,16 A 43,5 43,605 + 0,96 + 4,19 Eiffage (FGR) G 82818 43,82 -11,01 55,75 FR0000130452 14/05/14 1,2 92.271.466 43,39 + 7,4 40,65 2,75 B /140612 Entrepose Cont. (ENTC) g FR0010204321 02/04/12 0,92 5.165.408 3,1 A 78,33 75,56 - 2,84 + 7,5 Eramet (ERA) G 32520 79 -11,1 102 FR0000131757 20/05/13 1,3 26.543.218 75 + 1,6 65,85 B 34,06 34,26 - 1,35 - 16,44 Esso (ES) g 1606 34,86 + 1,66 43,8 FR0000120669 08/07/13 2 12.854.578 34,06 - 25,39 31,85 A 86,37 88,11 + 2,57 - 11,98 Euler Hermes Gp (ELE) G 19597 90,16 + 4,47 100 FR0004254035 02/06/14 4,2 45.342.177 86,37 - 1,83 81,29 4,77 A 55,81 55,42 + 0,25 + 2,13 Eurazeo (RF) G Ex-DA 16/05/14 34468 55,81 - 2,64 64,85 FR0000121121 14/05/14 1,2 69.158.550 55,27 + 21,17 49,22 2,17 B 3,46 3,46 - 17,62 Euro Disney (EDL) g 13396 3,49 - 2,26 4,72 FR0010540740 38.976.490 3,45 - 26,85 3,38 B 2,28 2,26 + 0,44 + 0,44 Euro Ressources (EUR) g 1245 2,28 - 5,04 3,52 FR0000054678 25/06/14 0,19 62.491.281 2,23 - 4,24 2,2 8,41 A 197,15 192,25 - 2,61 - 2,16 Eurofins Scientific (ERF) G 22344 199,15 -10,91 244,2 FR0000038259 27/06/14 1,02 15.073.311 192,05 + 2,97 183,4 0,62 Eurosic (ERSC) B 37,65 37,75 + 0,27 + 17,93 112 37,75 + 2,44 38,6 FR0000038200 23/04/14 2,3 29.615.386 37,65 + 17,93 31,9 9,49 + 0,78 + 24,21 Eurotunnel (Groupe) (GET) G A 9,455 751291 9,53 - 3,64 10,3 FR0010533075 23/05/14 0,15 550.000.000 9,427 + 40,59 7,62 1,58 A 25,07 25,25 + 1 + 11,41 Eutelsat Com. (ETL) LR 481274 25,38 - 3,75 26,425 FR0010221234 18/11/13 1,08 220.113.982 24,98 + 10,29 21,505 4,28 A 25 25,6 + 3,56 - 7,6 Faurecia (EO) G 260520 25,655 - 0,14 33,21 FR0000121147 30/05/14 0,3 123.925.210 25 + 18,79 23,52 1,17 B 49,94 49,38 - 0,62 - 5,8 Faiveley Transport (LEY) g 4151 50,15 - 5,37 64,42 FR0000053142 30/09/14 0,8 14.614.152 48,94 - 10,22 48,94 1,62 FFP (FFP) A 49,95 51,13 + 3,02 + 21,09 3201 51,95 + 2,63 54,9 FR0000064784 22/05/12 1,1 25.157.273 49,95 + 13,62 40,26 Fimalac (FIM) A 55,99 56,05 + 0,45 + 20,8 926 56,1 - 1,15 61,6 FR0000037947 20/06/14 1,9 28.830.000 55,98 + 41,36 45,905 3,39 Fin. Odet (ODET) A 994 993 - 0,1 + 20,6 60 994 - 4,71 1083 FR0000062234 12/06/14 0,5 6.585.990 986,55 + 32,91 821,5 0,05 Foncière des Murs (FMU) A 23,75 23,35 - 1,68 + 14,46 1941 23,75 - 4,54 24,65 FR0000060303 22/04/14 1,55 64.223.435 23,35 + 21,3 20 69,75 - 0,07 + 11,16 Foncière des Régions (FDR) G A 70,43 64100 70,43 - 9,42 81,9 FR0000064578 14/05/14 4,2 62.683.088 69,46 + 12,85 59,91 Foncière Dév. Log. (FDL) A 8,849 8,849 - 0,01 - 51,02 Ex D OP 29/07/13 1 8,849 - 2,7 21,95 FR0000030181 10/07/14 12,9 67.873.454 8,849 - 47,82 7,6 Foncière Lyonnaise (FLY) A 38 37,9 - 0,26 - 0,5 858 38 - 2,82 40,075 FR0000033409 28/04/14 1,4 46.528.974 37,9 - 3,55 35,445 Fromageries Bel (FBEL) A /300914 + 7,01 + 3,57 308 FR0000121857 20/05/14 6,25 6.872.335 + 12,19 265,2 2,16 B 5,14 5,01 - 1,96 - 38,83 Gameloft (GFT) G 56497 5,14 - 4,21 8,42 FR0000079600 85.749.099 4,99 - 38,3 4,25

Valeurs françaises

Valeurs mnémo / info / ouv clot % veil % an bpa ost vol. + haut % mois + haut an per isin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 S. + bas an rdt Geci International (GECP) C /070612 FR0000079634 01/10/01 0,1 33.921.720 A 102,4 101,05 - 0,54 + 5,23 Gecina (GFC) G 33841 102,6 - 7,51 113 FR0010040865 25/04/14 4,6 63.025.766 101 + 9,53 89,7 B 5,52 5,54 + 0,54 + 16,88 GFI Informatique (GFI) g 4306 5,57 -10,36 7,1 FR0004038099 01/07/14 0,1 54.450.342 5,5 + 41,33 4,64 1,81 B 14,7 14,63 + 0,83 - 16,11 GL Events (GLO) g 14436 14,71 -16,35 18,97 FR0000066672 30/06/14 0,6 22.653.920 14,45 - 20,49 14,45 4,1 B 42 42 + 1,72 + 35,48 Groupe Crit (CEN) g 4891 42 - 7,14 54 FR0000036675 25/06/14 0,22 11.250.000 41,45 + 61,66 30,91 0,52 C 2,8 2,79 - 7 Groupe Flo (FLO) g 18111 2,84 - 1,06 3,39 FR0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 2,77 - 6,69 2,74 2,15 C 1,46 1,46 + 80,25 Groupe Partouche (PARP) g 18946 1,46 - 2,01 1,6 FR0000053548 30/04/02 0,8 96.815.591 1,44 + 71,76 0,81 Haulotte Group (PIG) B 12,17 12,15 - 0,25 + 11,06 13044 12,44 -15,92 16,16 FR0000066755 10/07/14 0,15 31.214.129 12,12 + 22,73 9,95 1,24 A 6,045 6,043 + 0,22 + 0,99 Havas (HAV) G 453944 6,096 - 4,53 6,498 FR0000121881 10/06/14 0,11 403.307.318 6,007 + 3,19 5,37 1,82 237,65 + 0,42 - 9,81 Hermès International (RMS) G A 237 21935 238 - 6,34 272 FR0000052292 05/06/14 1,2 105.569.412 236,9 - 10,39 223,95 0,51 C 2,59 2,59 + 0,78 + 38,5 Hi-Media (HIM) g 37506 2,6 - 7,17 2,95 FR0000075988 02/05/07 0,1 45.253.523 2,57 + 43,09 1,81 C 0,19 0,18 - 5,26 Hubwoo (HBW) g 75930 0,19 - 5,26 0,24 FR0004052561 128.995.782 0,17 - 10 0,17 A 65 64,63 - 0,12 - 4,49 Icade (ICAD) G 54502 65,22 - 9,61 79,2 FR0000035081 02/05/14 3,67 73.932.891 64,46 - 3,35 64,35 A 164,65 161,05 - 1,86 + 8,16 Iliad (ILD) LR 128481 165,2 + 1,1 247,4 FR0004035913 23/06/14 0,37 58.076.797 160,25 - 6,48 149,15 0,23 A 56,2 56,7 + 1,25 - 10,3 Imerys (NK) G 48348 56,93 - 7,29 68,1 FR0000120859 08/05/14 1,6 76.238.264 56,08 + 8,21 56 2,73 A 79,4 80,15 + 1,38 + 37,53 Ingenico (ING) G 129167 80,19 + 5,89 82,19 FR0000125346 14/05/14 0,8 56.031.463 79 + 47,88 58,19 1 B 7,1 7,13 + 0,99 + 43,75 Innate Pharma (IPH) g 405336 7,26 -18,14 12,3 FR0010331421 52.965.292 6,88 +203,4 4,92 B 20,02 20,2 + 1 - 22,68 Inter Parfums (ITP) g Attr. Grat. 17/06/13 5892 20,3 -13,45 29,833 FR0004024222 05/05/14 0,49 29.149.988 19,99 - 6,05 19,99 2,43 A 38,61 38,77 + 0,77 + 12,82 Ipsen (IPN) G 45333 38,77 +10,06 40 FR0010259150 09/06/14 0,8 82.781.140 38,215 + 32,12 28,235 2,06 A 20,09 19,95 - 0,6 - 35,89 Ipsos (IPS) G 64211 20,165 - 9,11 34,72 FR0000073298 01/07/14 0,7 45.326.587 19,905 - 27,86 19,54 3,51 14,9 + 0,34 + 14,35 Jacquet Metal Service (JCQ) g B 15 6342 15,095 - 4,85 17,8 FR0000033904 30/06/14 0,59 24.028.438 14,9 + 15,19 12,99 3,96 A 24,805 24,61 - 0,41 - 17,88 JCDecaux (DEC) G 108695 25 - 9 32,64 FR0000077919 16/05/14 0,48 223.488.575 24,59 - 8,67 24,2 1,95 Kaufman & Broad (KOF) B 25,1 25,2 + 0,16 + 34,04 544 25,47 + 4,78 25,76 FR0004007813 12/11/12 2,31 21.584.658 25,1 + 37,03 18,57 A 33,58 33,42 - 0,79 Klépierre (LI) G 204112 33,695 - 9,89 38 FR0000121964 14/04/14 1,55 199.470.340 33,415 + 5,58 30,96 Korian-Medica (KORI) B 29,69 29,54 - 0,3 + 43,47 62116 29,75 +11,05 30,49 FR0010386334 03/07/14 0,3 79.037.523 29,54 + 24,64 20,49 2,03 A 21,17 21,35 + 1,31 - 20,98 Lagardère (MMB) LR 300849 21,455 + 2,45 31,745 FR0000130213 08/05/14 7,3 131.133.286 21,09 - 11,13 20,235 6,09 C 10,61 10,4 - 2,16 - 22,1 Latecoere (LAT) g 21498 10,74 - 9,64 17,24 FR0000032278 29/06/07 0,75 11.508.593 10,25 - 9,57 9,62 B 67 67 + 3,88 Laurent-Perrier (LPE) g 683 67 - 4,35 74 FR0006864484 14/07/14 1 5.945.861 66,11 + 1,82 63,5 1,49 C 23,12 23,53 + 3,02 + 43,48 Le Bélier (BELI) g 2268 23,53 -11,37 33,79 FR0000072399 09/06/14 0,34 6.582.120 23,12 + 31,45 16,28 1,45 Lectra (LSS) B 7,95 7,9 - 1,25 - 4,7 8448 8 + 2,07 8,73 FR0000065484 02/05/14 0,22 29.691.046 7,8 + 28,46 7,31 2,79 C 3,59 3,59 - 18,22 Lexibook (LEX) g 2082 3,59 - 0,83 4,72 FR0000033599 20/07/98 0,49 4.133.385 3,54 - 18,22 3,23 A 22 22,645 + 2,98 + 5,03 Lisi (FII) g Div 5 12/09/14 19058 22,85 - 5,88 25,9 FR0000050353 02/05/14 1,7 54.023.875 21,31 + 4,16 21,31 7,51 A 12,58 12,695 + 0,95 - 23,75 M6-Métropole TV (MMT) G 135545 12,725 - 8,73 17,375 FR0000053225 19/05/14 0,85 125.984.249 12,58 - 23,06 12,51 6,7 28,86 - 0,48 + 0,66 Maisons France Conf. (MFC) g B 29,03 853 29,25 -12,73 38,6 FR0004159473 09/06/14 1 6.937.593 28,8 + 8,58 28,62 3,47 B 12,25 12,14 - 0,25 - 12,03 Manitou (MTU) g 17830 12,29 - 9,34 14,11 FR0000038606 02/07/13 0,45 39.548.949 12 - 6,04 11,5 Mauna Kea (MKEA) C 5,75 5,81 + 1,22 - 44,4 19019 5,9 - 6,14 15,37 FR0010609263 13.803.457 5,74 - 39,1 5,15 A 10,9 10,79 - 0,55 - 11,23 Maurel & Prom (MAU) G 207400 10,91 - 8,91 13,06 FR0000051070 21/06/13 0,4 121.532.243 10,72 - 6,78 10,72 A 16,88 17,035 + 1,13 + 11,7 Mercialys (MERY) G 133855 17,055 -11,14 19,255 FR0010241638 06/05/14 0,82 92.049.169 16,87 + 15,18 14,8 B 19,12 19 + 0,16 - 24,57 Mersen (MRN) g 3830 19,21 -11,26 27,9 FR0000039620 05/06/14 0,45 20.616.364 18,99 - 18,24 18,6 2,37 3,17 + 1,6 - 5,09 Metabolic Explorer (METEX) g C 3,15 102868 3,2 + 3,26 3,92 FR0004177046 22.261.500 3,14 + 7,82 2,47 Montupet SA (MON) B 50 49,82 + 0,44 + 55,01 32926 50,77 - 4,19 74,79 FR0000037046 27/06/14 0,8 10.782.769 49,4 +119,66 32,1 1,61 A 5,349 5,431 + 2,88 + 27,07 Natixis (KN) LR 3051347 5,441 + 1,53 5,688 FR0000120685 23/05/14 0,16 3.116.507.621 5,334 + 46,66 4,202 2,95 B 52,01 51,81 - 0,37 - 11,12 Naturex (NRX) g Ex DS 05/06/14 4231 52,68 - 3,7 68,7 FR0000054694 03/07/14 0,1 9.194.111 51,55 - 16,41 51,55 0,19 A 54,65 55,65 + 2,24 - 0,66 Neopost (NEO) G 64429 55,87 + 8,9 66,65 FR0000120560 04/08/14 2,1 34.548.003 54,65 + 7,85 48,29 3,77 C 2,05 2,06 + 0,98 - 21,07 Netgem (NTG) g 12937 2,08 - 3,74 3,88 FR0004154060 17/06/14 0,15 41.212.222 2,05 - 26,95 1,99 7,28 A 26,705 25,45 - 4,45 - 30,89 Nexans (NEX) G Ex DS 17/10/13 356706 26,795 -21,63 44 FR0000044448 17/05/13 0,5 42.043.145 25,36 - 34,22 25,36 A 28,305 28,14 - 0,35 + 2,66 Nexity (NXI) G 33414 28,605 - 9,84 33,99 FR0010112524 22/05/14 2 54.043.047 28,1 + 7,94 26,495 7,11 B 22,55 22,6 + 0,22 + 6,6 NextRadioTV (NXTV) g 5969 22,69 - 7,38 28,9 FR0010240994 29/05/14 0,4 16.095.978 22,41 + 47,81 20,72 1,46 B 2,457 2,395 - 1,76 - 0,25 Nicox SA (COX) g 518105 2,457 + 8,91 2,928 FR0000074130 78.614.624 2,362 - 11,07 1,705 B 114,33 114,45 + 0,48 + 22,41 Norbert Dentr. (GND) g 1473 114,45 + 4,05 125,2 FR0000052870 29/05/14 1,6 9.836.241 113,5 + 46,6 91,75 1,4 B 6,59 6,44 + 0,63 - 8,65 NRJ Group (NRG) g 2010 6,59 -14,02 9,86 FR0000121691 15/05/12 0,3 81.081.535 6,44 - 7,6 6,35 42,995 43,005 + 0,95 + 62,9 Numericable (NUM) G 30022 43,18 + 0,31 48,75 FR0011594233 123.942.012 42,45 + 50,89 23,02 B 4,32 4,33 + 0,23 + 15,47 Oeneo (SBT) g 23084 4,33 - 0,69 4,73 FR0000052680 30/09/14 0,1 60.258.752 4,31 + 32,01 3,52 2,31 C 7,2 7,32 + 2,09 + 71,03 Onxeo (ONXEO) g Ex-DS 02/07/13 137526 7,43 +12,62 11,74 FR0010095596 31.482.333 7,19 + 87,69 4,3 A 48,43 48,82 + 0,82 + 15,58 Orpéa (ORP) G 69093 49,095 - 1,89 53,7 FR0000184798 08/07/14 0,7 55.515.894 48,43 + 31,34 40,235 1,43 B 17,4 17,41 + 0,4 - 12,07 Parrot (PARRO) g 3152 17,5 -11,13 23,4 FR0004038263 12.648.849 17,4 - 21,82 16,51 A 10,165 10,39 + 3,69 + 51,14 Peugeot (UG) LR Ex DS 02/05/14 4730038 10,46 - 4,06 11,75 FR0000121501 02/06/11 1,1 783.088.675 10,14 + 15,6 6,89 B 24,89 23,8 - 0,5 - 22,55 Pierre & Vacances (VAC) g 2792 24,89 -18,72 37,46 FR0000073041 19/03/12 0,7 8.821.551 23,8 + 37,33 23,05 A 18,18 19,005 + 5,58 - 6,38 Plastic Omnium (POM) G 342404 19,115 - 6,88 28,045 FR0000124570 06/05/14 0,33 154.977.021 18,115 + 0,45 17,71 1,74 Rallye (RAL) A 32,805 32,745 + 0,69 + 7,45 47156 33,39 -11,3 41,18 FR0000060618 16/05/14 1,83 48.691.578 32,625 + 18,02 27,58 5,59 Recylex SA (RX) C 2,32 2,26 - 0,88 - 39,25 15830 2,32 - 5,04 4,41 FR0000120388 04/07/90 0,61 23.975.982 2,26 - 26,62 2,2 A 53,86 52,4 - 1,98 - 14,08 Rémy Cointreau (RCO) G 158061 53,86 -15,21 69,95 FR0000130395 01/08/14 1,27 48.710.253 51,68 - 33,56 51,68 2,42 A 14,38 14,41 + 0,98 - 24,46 Rexel (RXL) G 613080 14,58 - 5,76 20,55 FR0010451203 02/06/14 0,75 293.494.676 14,29 - 22,78 13,8 5,21 Rodriguez Group (ROD) C /210714 - 61,57 2,71 FR0000062994 25/04/06 0,55 12.500.000 - 69,61 0,83 A 44,25 44,5 + 1,16 - 3,33 Rubis (RUI) G Ex-DS 08/11/13 59979 44,825 + 2,64 52,45 FR0000121253 06/06/14 1,95 38.869.002 44,1 - 3,06 41,89 4,38 B 25,98 26,24 + 1,16 + 4,96 Saft (SAFT) G 30665 26,52 - 4,93 29,64 FR0010208165 19/05/14 0,78 26.321.441 25,98 + 29,52 23,39 2,97

SRD Suite

Valeurs françaises

Valeurs mnémo / info / ouv clot % veil % an bpa ost vol. + haut % mois + haut an per isin / date détach. coupon / div nb titres + bas % 52 S. + bas an rdt Sartorius Sted. Bio. (DIM) G A 134,95 135,1 + 0,45 + 10,87 7666 135,4 + 2,74 153,5 FR0000053266 10/04/14 1,2 15.359.238 134,7 + 20,63 115,4 0,89 Scor (SCR) LR A 24,49 24,54 + 0,37 - 7,62 244095 24,695 + 3,74 26,94 FR0010411983 12/05/14 1,3 191.980.457 24,48 + 1,01 22,835 5,3 Seb (SK) G A 59,5 58,88 - 0,69 - 10,38 44976 59,62 - 2,92 68,99 FR0000121709 19/05/14 1,39 50.169.049 58,69 - 8,33 56,85 2,36 Séché Env. (SCHP) g B 22,9 23 + 0,44 - 18,12 448 23 - 6,12 38,71 FR0000039109 06/06/14 0,95 8.634.870 22,8 - 18,38 22,15 4,13 Sequana (SEQ) 2,75 2,72 - 1,09 - 52,28 Ex-DS 01/07/14 194758 2,8 -10,82 7,75 FR0011352590 51.060.304 2,68 - 56,69 2,33 SIPH (SIPH) g B 35,25 35,9 + 1,99 - 29,75 2832 36,15 + 7,26 56,35 FR0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 35,25 - 36,01 30 2,73 Sodexo (SW) LR A 75,19 75,14 + 0,2 + 2,04 178212 75,49 - 1,39 80,58 FR0000121220 30/01/14 1,62 157.132.025 75,07 + 9,23 71,35 2,16 Soitec (SOI) G B 2,07 2,11 + 2,93 + 62,87 Ex-DS 26/06/14 854860 2,12 - 0,94 3,047 FR0004025062 225.085.432 2,07 + 15,64 1,277 Solocal Gpe (LOCAL) G B 0,55 0,54 + 0,4 Ex-DS 15/05/14 3093348 0,55 -10 1,022 FR0010096354 20/06/11 0,58 1.161.727.170 0,54 - 36,89 0,52 Somfy SA (SO) A 248,85 249 + 0,06 + 34,59 364 250,95 - 6,37 282 FR0000120495 02/06/14 5,2 7.836.800 248 + 32,45 179 2,09 Sopra Group (SOP) B 70,92 70,5 - 0,51 - 4,08 13901 71,75 - 5,46 95,9 FR0000050809 03/07/14 1,9 19.440.371 70,5 + 11,48 69,62 2,7 ST Dupont (DPT) g B 0,23 0,23 - 4,17 - 20,69 91133 0,24 0,32 FR0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,23 - 25,81 0,21 1,48 Stallergènes (GENP) g B 52,25 52 - 0,95 - 4,15 859 52,51 - 3,56 63,46 FR0000065674 03/06/14 0,75 13.856.891 51,88 - 10,31 50,8 1,44 Stentys (STNT) g C 5,9 5,87 + 0,17 - 37,15 20087 5,91 - 4,71 12 FR0010949404 11.171.166 5,86 - 37,55 5,86 Suez Environnement (SEV) LR A 13,115 13,1 + 0,96 + 0,58 1933420 13,125 - 6,33 15,425 FR0010613471 26/05/14 0,65 540.233.829 12,71 + 8,4 12,71 4,96 Sword Group (SWP) g C 19,25 19,26 + 3,16 + 24,26 8273 19,5 +10,06 20,42 FR0004180578 02/05/14 0,85 9.289.965 19,07 + 35,83 15,6 5,19 Synergie (SDG) g B 17,95 17,95 + 0,06 + 23,03 4636 18,04 -10,92 21,79 FR0000032658 24/06/14 0,3 24.362.000 17,51 + 36,29 14,47 1,67 Tarkett (TKTT) G 20,575 20,785 + 2,64 - 27,12 36230 20,785 -14,95 32,9 FR0004188670 02/07/14 0,62 63.722.696 20,525 - 24,14 20,25 2,98 Technicolor (TCH) G A 5,23 5,33 + 2,62 + 38,44 400237 5,349 - 6,98 6,175 FR0010918292 335.907.670 5,227 + 33,58 3,52 Teleperformance (RCF) G A 48,57 48,995 + 1,17 + 10,61 63585 49,1 - 1,4 53,3 FR0000051807 14/05/14 0,8 57.201.690 48,57 + 34,14 40,12 1,63 Tessi (TES) g B 87,53 86,72 - 0,66 - 4,2 329 87,62 - 5,78 104,85 FR0004529147 26/06/14 2 2.804.945 86,38 - 6,86 85,33 2,31 TF1 (TFI) G A 10,93 10,845 + 0,14 - 22,59 223124 10,94 - 6,06 15,21 FR0000054900 24/04/14 0,55 211.436.514 10,78 - 15,96 10,535 5,07 Thales (HO) LR A 41,5 41,5 + 0,48 - 11,32 192734 42,03 - 3,89 50 FR0000121329 27/05/14 0,85 206.828.360 41,42 - 0,87 40 2,05 Theolia (TEO) C 0,86 0,84 - 2,33 - 30 N/P Regr. 188215 0,87 -10,64 1,39 FR0011284991 64.896.972 0,84 - 38,24 0,82 Thermador Groupe (THEP) g B 75,49 75,01 - 0,45 + 10,31 329 76 - 6,24 84,32 FR0000061111 10/04/14 3,15 4.323.733 74,96 + 18,97 65 4,2 Touax (TOUP) g C 15,49 15,8 + 2 - 16,58 Attr. Grat. 18/06/13 713 15,8 - 6,62 21,03 FR0000033003 04/07/14 0,25 5.883.773 15,49 - 17,28 15,48 1,58 Tour Eiffel (EIFF) B 46,51 46,5 + 0,02 - 4,26 OPA 07/03/14 4014 46,8 -19,62 59,2 FR0000036816 27/09/13 1,2 6.253.916 46,5 - 5,49 43,26 Transgène (TNG) B 7,99 8,07 + 1,38 - 5,53 Ex-DS 03/03/14 30573 8,12 - 2,89 13,719 FR0005175080 38.444.106 7,94 - 15,79 7,09 Trigano (TRI) g B 17,94 17,81 + 0,34 + 12,37 3300 17,95 - 7,48 21,05 FR0005691656 12/12/11 0,3 19.336.269 17,78 + 26,04 15,9 Ubisoft Entertainment (UBI) G A 12,695 12,96 + 3,14 + 26,07 208844 13,06 + 1,73 15,34 FR0000054470 106.661.572 12,695 + 17,6 9,8 Vallourec (VK) LR A 34,41 34,705 + 0,64 - 12,36 409625 34,805 - 4,83 43,26 FR0000120354 04/06/14 0,81 128.678.016 34,285 - 21,21 31,25 2,33 Valneva (VLA) g B 5,08 5,04 - 0,2 + 21,15 Ex-DS 17/06/13 105847 5,14 7,89 FR0004056851 56.346.333 5,02 + 19,15 4,06 Vicat (VCT) G A 52,31 52,31 + 0,37 - 3,13 36860 52,51 - 6,44 65,74 FR0000031775 13/05/14 1,5 44.900.000 51,8 + 0,42 49,56 2,87 Vilmorin & Cie (RIN) G A 82,52 82,74 + 0,87 - 14,88 Attr. Grat. 21/01/13 37980 82,99 - 5,67 105 FR0000052516 16/12/13 1,65 18.939.911 82,25 - 6,97 81,47 1,99 Virbac (VIRP) A 164,85 165,5 + 0,95 + 6,57 10906 165,5 + 8,92 184,1 FR0000031577 20/06/14 1,9 8.458.000 164,2 + 10,19 139,9 1,15 Vranken-Pommery M. (VRAP) B 25,69 25 - 0,44 + 1,63 2666 25,69 - 2,95 27,87 FR0000062796 10/07/14 0,8 8.937.085 24,61 + 20,6 22,09 3,2 Wendel (MF) G A 87,1 87,37 + 0,67 - 17,54 74845 88,32 - 8,67 116,2 FR0000121204 10/06/14 1,85 47.789.535 87,06 - 11,99 86,79 2,12 Zodiac Aerospace (ZC) LR A 24,705 25,095 + 2,01 - 2,54 360693 25,2 - 0,83 27,05 FR0000125684 10/01/14 1,6 288.151.220 24,675 + 5,62 22,55 6,38

Autres Valeurs de la Zone Euro Gemalto (GTO) 71 309023 NL0000400653 27/05/13 0,34 88.015.844 Orco Property Group (ORC) B 0,4 180344 LU0122624777 25/04/08 1,19 114.507.629 SES (SESG) LR 27,7 342398 LU0088087324 17/04/14 0,91 292.304.059 STMicroelectronics (STM) LR A 6,038 1337737 NL0000226223 22/09/14 0,09 910.741.805

70,66 71,01 70,2 0,42 0,42 0,4 27,615 27,715 27,5 6,135 6,145 6,009

- 0,01 - 4,49 - 13,33 + 2,44 - 6,67 - 82,43 + 0,4 - 3,07 + 30,88 + 2,27 - 5,19 - 8,98

- 11,69 91,15 68,67 - 74,85 2,04 0,4 + 17,36 28,66 22,915 + 5,05 7,417 5,443

3,88

1,63

Valeurs Zone Internationale General Electric (GNE) 19,72 20,09 + 1,93 - 0,25 6141 20,19 + 1,93 20,53 US3696041033 18/09/14 0,15 10.033.903.754 19,72 + 14,28 17,95 1,1 HSBC (HSB) 7,98 8,03 + 0,88 + 1,65 20027 8,07 - 2,78 8,45 GB0005405286 20/08/14 0,1 19.152.460.598 7,98 + 1,13 7,09 Maroc Telecom (IAM) 10,9 10,7 - 1,84 + 24,42 1414 10,9 +14,07 10,95 MA0000011488 28/05/14 5,1 879.095.340 10,7 + 29,23 8,37 56,08 Oxis International (OXI) C 0,01 0,01 50000 0,01 0,02 US6918294025 457.207.313 0,01 0,01 Rusal Plc (RUSAL) /011014 + 97,87 Reg. S + 5,7 9,49 US9098832093 1.636.363.646 + 87,64 4,06 Schlumberger (SLB) A 77,78 77,89 + 1,03 + 19,01 1995 78,72 - 6,15 86,99 AN8068571086 29/08/14 0,4 1.434.212.164 77,1 + 19,37 62,98 0,51 Total Gabon (EC) A 377,98 373,67 + 0,15 - 19,71 192 377,98 - 5,25 477,99 GA0000121459 11/06/14 24,99 4.500.000 372,1 - 19,43 371,38 6,7

32 // FINANCE & MARCHES

Lundi 6 octobre 2014 Les Echos

euronext//taux&changes//matières premières euronext hors srd

actions françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol FR0000076887 A.S.T. Groupeg C 2,34 2,38 2,3 2,37 + 3,95 4232 C 2,62 2,78 2,6 2,78 + 1,09 4493 FR0000076861 Acteosg C 4,75 5,05 4,72 5,05 + 6,99 36924 FR0000076655 Actia Groupg 0,11 BE0974269012 AD Capital C 14,51 14,51 14,31 14,31 - 1,31 307 FR0000062978 ADL Partnerg FR0011184241 Adocia C 33,55 35,48 33,51 35,22 + 6,66 141284 FR0000053043 Advini C 31,01 31,01 31,01 31,01 1 C 6,27 6,27 6,27 6,27 178 FR0000044612 Afoneg 72,12 FR0000062176 Agricole Crau C FR0000062804 Alpha Mos C 0,51 0,57 0,51 0,57 1740 FR0000039216 Altareit B 150 150 150 150 1 B 17,25 17,58 17,25 17,58 + 1,91 1838 FR0010481960 Argang FR0000063323 Artea C 0,94 0,94 0,94 0,94 846 FR0000076952 Artois A 5819,99 5819,99 5819,99 5819,99 + 2,11 1 FR0010478248 Atari C 0,25 0,25 0,24 0,24 516967 FR0011992700 Ateme C 4,28 4,28 4,28 4,28 + 0,47 2501 FR0011980077 Ask C 6 6 5,9 5,9 + 0,17 500 B 27,19 27,2 27 27 - 0,74 1573 FR0004042083 Au femining C 10,49 10,6 10,41 10,42 + 1,17 7726 FR0000063737 Aubayg C 11,5 11,75 11,5 11,75 + 2,17 5949 FR0000063752 Audikag C 5,95 5,95 5,95 5,95 60 FR0000061780 Augros CPg C 42,8 43,14 42,8 43,14 + 0,33 1752 FR0000073827 Aures Tech.g C 26,79 26,8 26,5 26,5 - 1,08 1480 FR0000072621 Ausyg C 8,7 8,94 8,66 8,93 + 3,24 1003 FR0004152874 Avenir Financeg 15,9 15,9 15,6 15,6 - 2,44 1970 FR0011800218 Awoxg FR0011451186 Bac Majestic 10,99 FR0000064123 Baccarat B 210,01 MC0000031187 Bains Monaco B 45,5 45,5 45,5 45,5 4427 FR0000039612 Banque Réunion C 137 138,5 137 138,5 + 30,66 672 C 17,5 18,88 17,5 18,88 + 7,89 1367 FR0000062788 Barbara Buig FR0000035370 Bastide C 14,53 14,61 14,39 14,52 + 0,14 4466 C 5,76 5,8 5,71 5,71 - 0,52 103394 FR0000074072 Bigben Int.g 46,5 FR0000062150 Bleecker C 33,7 34,44 33,3 34 + 2,41 4876 FR0011592104 Blueg C 1,36 1,36 1,36 1,36 - 0,73 197 FR0000074254 Bourse Directg B 4,88 4,9 4,88 4,88 24216 FR0010266601 Bullg FR0000061137 Burelle SA A 566,01 575,32 550 550 - 2,66 478 4,77 FR0000078958 Business et Dec.g C FR0010667147 Coface A 10,07 10,33 9,85 10,33 + 3,4 272535 C 10,74 10,74 10,49 10,7 - 0,47 4722 FR0010151589 Cafomg C 2,2 FR0000074247 Cameleon Soft.g C 1,66 1,67 1,63 1,63 - 1,81 4814 FR0010127530 Capellig FR0000064156 Carp.de Partic. C 69,35 69,35 69,35 69,35 - 7,53 40 FR0010828137 Carrefour Prop. C 20,02 20,02 20,02 20,02 1 C 2,82 2,87 2,81 2,87 + 0,7 3621 FR0000072894 Castg B 19,62 19,63 19,53 19,62 1442 FR0000064446 Catering Inter.g FR0010193979 CBo Territoria C 3,6 3,61 3,6 3,6 - 0,83 4716 2,9 FR0000078339 CCA Intern. C B 26,96 26,96 25,3 26,2 - 2,75 1577 FR0010309096 CeGeRealg FR0000037475 CFI C 19,99 19,99 19,99 19,99 - 1,48 1 12,85 FR0000060907 Chausseria SA C C 0,09 0,1 0,08 0,09 663252 FR0000054322 Cibox Inter.g 7,99 FR0000030611 Cie Marocaine C C 0,16 FR0000060824 Clayeuxg B 82,6 83,74 82,5 82,5 - 0,9 774 FR0000053399 Cnimg FR0010667147 Coface A 10,07 10,33 9,85 10,33 + 3,4 272535 C 1,76 1,76 1,75 1,76 689 FR0004031763 Coherisg NL0010489522 Constellium 24,9 24,9 24,9 24,9 + 8,26 40 C 95,01 96 95,01 96 + 1,05 48 FR0000065393 Courtois g FR0000044323 CR Alpes Prov. C 67,81 70,09 67,81 70,09 + 3,38 619 FR0000185506 CR Atl. Vendée C 93,5 93,5 92,02 92,02 - 0,44 530 FR0010483768 CR Brie Picard. B 25,84 27,3 25,84 27,1 + 3,2 19981 FR0000045213 CR Ille Vilaine C 65,26 65,99 65,25 65,99 + 1,13 264 FR0010461053 CR Languedoc C 49,3 49,5 49,1 49,5 + 0,41 769 FR0000045239 CR Loire Hte-Loire C 63,99 64,79 63,99 64 + 0,02 304 FR0000045551 CR Morbihan C 50,41 51 49,8 50,1 - 0,6 1358 FR0000185514 CR Nord France B 16,15 17 16,15 16,8 + 3,07 13802 FR0000044364 CR Norm. Seine C 96,36 99,8 96,36 98,8 + 2,54 1065 FR0000045528 CR Paris IDF B 71,23 71,34 70,9 70,9 - 0,14 313 FR0000045346 CR Rhône-Alpes C 150,91 152,6 150,91 152,6 + 1,13 44 FR0000045544 CR Toulouse C 77,41 81,1 77,4 79,89 + 3,22 4503 FR0000045304 CR Tour. Poitou C 65,68 66 65,2 65,2 - 0,73 507 2,72 FR0000050395 Crosswood C C 2,69 2,7 2,66 2,69 5521 FR0007317813 CS-Com. et Syst.g FR0011026749 Dalet C 5,85 6 5,85 6 - 1,15 232 0,21 FR0000036774 Dane-Elec Memoryg C 36,75 38,15 + 5,53 216857 FR0010417345 DBV Technologiesg 36,75 40 FR0010879056 Deinove 8,19 8,2 8,08 8,2 + 1,86 4807 43,68 + 0,65 618 FR0004152502 Delta Plus Groupg C 43,46 43,8 43,16 C 129 FR0000060840 Devernois S.A. 0,71 FR0000035784 Digigram C 212,8 FR0000065260 Docks Pétroles Ag C 1,25 FR0000036287 Duc C C 9,98 9,98 9,82 9,87 - 1,1 2262 FR0010099515 ECAg C 2,13 2,18 2,02 2,18 + 1,4 10326 FR0000072373 Egideg 3,53 3,87 3,53 3,83 + 8,81 26680 FR0011466069 Ekinopsg 3,11 - 1,58 2805 FR0000035719 Elect. Eaux Mad.g C 3,25 3,25 3,11 FR0000031023 Elect. Strasbourg B 108,89 110 108,89 108,95 - 0,05 450 FR0011950732 Elior A 12,7 12,8 12,56 12,65 - 0,39 118982 2,3 FR0004155000 Emme C C 1,72 1,72 1,72 1,72 100 FR0004030708 Encres Dubuitg FR0011191766 Eos Imaging C 4,97 5,05 4,97 5 + 0,6 16654 89507 FR0011471135 Erytech Pharmag 30,2 30,77 28,5 29,4 + 0,1 C 21,24 21,3 21,12 21,2 550 FR0004110310 Esi Groupg B 36,99 37,27 35,92 36,4 + 2,8 630 FR0000035743 Etam Dév.g 0,23 FR0000061475 Eurasia Fonc Inv C 7,62 - 0,13 1757 FR0000075343 Euromedis Groupeg C 7,63 7,63 7,51 C 4 4,04 3,93 3,98 - 0,5 17069 FR0010490920 Europacorpg FR0000064164 Exacompta Clairef. C 68,89 68,89 68,89 68,89 + 3,21 3 B 48 48 46,75 46,87 - 0,7 487 FR0004527638 Exel Industriesg FR0000037343 Expl. Prod. Chim. C 319 FR0000039026 Expl. Prod. Chim. C 390 390 390 390 5 FR0000062341 F.I.E.B.M. C 7,3 7,3 7,3 7,3 428 141 FR0000062507 F.I.E.B.M. C FR0000038184 F.I.P.P. C 0,08 0,08 0,07 0,08 3571 C 26,3 FR0000063034 Fauvet-Girel g 7,25 7,27 7,22 7,27 + 2,11 5327 FR0011271600 Fermentalgg FR0000062101 Fermière Cannes B 1162,03 1162,03 1162,03 1162,03 - 7,02 4 FR0000061418 Fiducial Office C 28,01 28,01 28,01 28,01 1 FR0000060535 Fiducial RE B 93,3 93,3 93,3 93,3 1 FR0000076986 Fin. Moncey B 6800 6800 6800 6800 + 9,68 1 FR0000035123 Finatis B 96,12 96,12 96,12 96,12 1 B 48,01 48,5 47,5 47,5 - 0,57 741 FR0000074759 Fleury Michong FR0010436329 Foncière 6 et 7 B 19,69 19,69 19,69 19,69 - 0,05 1 1,99 FR0000065930 Foncière 7 Inv. C FR0000064362 Foncière Atland C 62,71 62,71 62,71 62,71 + 0,32 1 FR0000038499 Foncière Euris B 72,25 72,25 72,25 72,25 - 0,69 14 FR0010341032 Foncière Inea B 32,32 32,32 31,7 32,3 + 0,31 122 FR0011277391 Foncière Paris Nord C 0,21 0,21 0,2 0,2 13313 99 359 FR0000034431 Fonciere Paris SIICg B 98,5 99,49 98,5 34,97 FR0000063265 Foncière R-Paris C FR0004031292 Fonciere Sepric C 12,1 12,1 12,1 12,1 1 FR0000053944 Foncière Volta C 3,54 3,54 3,54 3,54 + 10,28 36750 FR0010588079 Frey C 25,19 25,2 25,19 25,2 + 0,08 206 FR0000031973 FSDV C 50,43 50,43 50,43 50,43 150 C 2,93 3 2,92 2,93 4307 FR0000124414 Gascogneg FR0000034894 Gaumont B 40,08 40,59 40 40,59 + 1,27 79 C 71 71 71 71 1 FR0000053035 GEAg FR0000044471 Générale Santé B 16,28 16,28 16 16,21 - 0,43 6798 C 2 2,02 1,99 2 + 1,01 14167 FR0010501692 Generixg 39 41,64 38,27 41,62 + 9,67 352255 FR0004163111 GenfitG 12,82 12,89 12,54 12,7 - 0,78 4290 FR0011799907 Genomic Visiong 5,88 5,88 5,76 5,81 - 0,68 6608 FR0011790542 Genticelg C 28,19 28,27 28,15 28,22 - 0,11 1695 FR0000061459 Gérard Perrierg FR0000065971 Graines Voltz C 22,31 22,31 22 22 - 2,91 205 FR0000038036 Grand Marnier B 3630,01 3630,01 3630,01 3630,01 1 FR0011476928 Groupe FNAC 28,6 28,99 28,32 28,48 - 0,42 18507 FR0000072456 Groupe Go Sport C 9,1 9,11 9,1 9,1 1984 C 19,75 19,8 19,65 19,69 - 0,3 10641 FR0000062671 Groupe Gorgég FR0004010338 Groupe Jaj C 1,45 1,45 1,45 1,45 + 3,57 200 C 9,6 9,6 9,3 9,58 - 1,24 8570 FR0004050300 Groupe Openg 636 FR0010214064 Groupe Pizzornog C 15,85 16,25 15,83 15,85 + 1,47 0,91 FR0010340406 Groupe Vial C 46,57 47,21 46,48 47 + 0,99 17075 FR0011726835 GTTGg B 40,05 41,71 40 41,2 + 3 15030 FR0000032526 Guerbetg 0,76 + 1,33 25947 FR0000066722 Guillemot Corp.g C 0,75 0,77 0,7 FR0004035061 Guy Degrenne C 0,95 0,95 0,86 0,86 - 1,15 4102 3,07 FR0000061087 Henri Maire C C 9,03 9,03 8,42 8,7 - 3,65 6009 FR0000038531 HF Companyg C 4,53 4,65 4,48 4,53 15788 FR0000054231 High Cog B 66,01 66,15 65,85 65,9 - 0,15 2558 FR0010929125 ID Logisticg FR0000051393 IDI B 23,49 23,49 23,4 23,4 - 0,38 66 C 55,75 55,75 55,26 55,75 - 0,45 159 FR0000030827 Ige + XAOg FR0000033243 Immo. Dassault C 28,1 28,1 28,1 28,1 26 1,29 FR0000036980 Immo. Hôtelière C 6,18 6,33 6,18 6,33 + 2,76 1256 FR0010458729 Implanetg 59,65 FR0000066219 Ind. Fin. Ent. C 0,43 FR0004061513 Index Multimediag C C 20 20,13 19,95 19,95 - 0,7 1700 FR0000071797 Infotelg C 6,16 6,16 6,16 6,16 + 0,65 1142 FR0000064297 Innelec Mult.g FR0010291245 Inside Secure C 3,63 3,8 3,63 3,7 + 1,93 118120 C 257 257 253,16 253,16 75 FR0000060451 Installux SAg 2,4 FR0000064958 Intexa C FR0000124232 IRD Nord PDC C 13,76 13,76 13,75 13,75 - 0,07 201 C 3,43 3,43 3,43 3,43 847 FR0000072597 IT Linkg C 3,32 3,35 3,31 3,31 - 0,3 158 FR0004026151 Itesoftg C 7,87 8 7,76 7,8 - 0,76 5233 FR0000073843 ITS Groupg FR0000032633 Jacques Bogart B 208,79 C 1,05 1,06 1,05 1,05 + 0,96 3072 FR0004029411 Keyrusg 52,17 FR0000039638 La FoncièreVerte C 0,05 FR0000064917 La Perla Word C C 21 21,25 21 21,25 + 1,19 653 FR0000066607 Lacroix SAg C 19,19 FR0000035263 Lafumag MC0000120790 Lagardère Active B 331 B 35,75 36,28 35,51 36,19 + 1,23 253 FR0004027068 Lanson-BCCg FR0000053829 LDC B 128,35 128,36 128,35 128,36 + 0,01 12 C 18,54 18,84 18,52 18,6 + 0,43 2266 FR0000075442 LDLC.comg C 19,02 19,4 18,91 19,1 + 0,47 12847 FR0004170017 Le Noble Ageg C 4,32 FR0000075673 Le Tanneurg FR0000121295 Lebon C 116,35 116,35 116,25 116,25 25 3,62 FR0004165801 Les Hôtels de Paris C B 12,6 12,8 12,6 12,8 + 1,59 957 FR0004023208 Les Nx Constr.g B 20,8 20,83 20,79 20,8 1392 FR0004156297 Linedata Svicesg FR0000121352 Locindus B 18,95 18,99 18,85 18,89 - 0,53 817 FR0000030074 Malteries Fr-B C 248,01 249,92 248,01 249,92 + 0,33 49 B 40,11 40,15 40,1 40,15 + 0,08 808 FR0000032302 Manutan Inter.g 8,94 9,3 8,86 9,06 + 1,8 23311 FR0011742329 Mcphy Energyg FR0000061244 Mecelec C 2,22 2,29 2,14 2,16 - 3,14 752 C 0,73 0,73 0,71 0,73 4151 FR0000052623 Medasysg FR0000064404 Média 6 C 5,71 5,71 5,71 5,71 + 0,18 1 28,39 28,39 27,5 27,6 - 1,43 3625 FR0010892950 Medtechg C 1,72 1,72 1,72 1,72 - 1,71 1 FR0010298620 Memscapg B 10,68 10,83 10,5 10,74 + 2,29 18219 FR0000053027 MGI Coutier g C 0,63 0,64 0,62 0,62 - 1,59 9255 FR0000077570 Micropoleg FR0011451194 Millimages 25,52 3,91 3,91 3,6 3,69 - 5,63 21561 FR0011584549 MNDg C 0,06 0,07 0,06 0,07 43210 FR0004048734 Mont. Fashiong FR0000064180 Moul. Strasbourg C 735 FR0011120914 MPI B 3,95 3,99 3,95 3,95 90181 97 FR0004034320 Mr Bricolage SAg C 14,48 14,48 14,48 14,48 FR0000060196 MRM C 1,67 1,67 1,67 1,67 1 94,88 FR0000037970 Musée Grévin C 20,25 20,92 19,58 20,15 + 0,7 468298 FR0011341205 Nanobiotixg FR0000037392 Nergeco C 16,26 16,26 16,26 16,26 1 B 12,3 12,49 12,3 12,49 + 1,55 1110 FR0004050250 Neuronesg FR0000064529 NSC Groupe C 66,1 66,1 66,1 66,1 1 B 4,32 4,33 4,31 4,33 + 0,23 23084 FR0000052680 Oeneog C 2,43 2,43 2,4 2,4 705 FR0010428771 OL Groupeg

euronext hors srd Suite

actions françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol FR0000075392 Orapig C 14 14 13,95 14 418 FR0010160564 Orchestra-Pre. C 43,46 FR0010609206 Orege 4,6 4,7 4,6 4,7 - 0,63 300 FR0010759530 Overlap Groupeg C 0,99 FR0010263202 Parefg C 45,83 46,69 45,83 46 + 0,39 38 FR0000031684 Paris Orléans A 17,5 17,5 17,36 17,36 - 0,57 7448 FR0000052896 Paris. de Chauf. B 87,52 FR0000038465 Passat C 6,61 6,61 6,6 6,6 - 0,15 501 FR0011027135 Patrimoine & Com B 22,2 22,2 22,11 22,11 - 0,41 6 FR0000053514 PCAS g C 3,85 3,86 3,85 3,85 1171 FR0000077687 Pharmagest Int. B 102,48 102,48 101,63 102,01 - 0,46 425 FR0011950641 Pixium Vision C 7,05 7,11 7 7 - 0,71 857 FR0000124570 Plastic OmniumG A 18,18 19,115 18,115 19,005 + 5,58 342404 FR0000051377 Plastivaloireg C 26,61 26,8 26,61 26,61 550 FR0000066441 Poujoulat C 39,12 FR0000060832 Precia g C 94,01 94,01 94,01 94,01 1 FR0004044600 Prismaflexg C 16,6 16,6 16,36 16,36 - 2,04 1432 FR0010380626 Prologueg C 1,74 1,81 1,64 1,72 - 5,5 264497 FR0010355057 Prowebce 18 FR0000060329 PSB Indust. C 41 41 40,9 41 340 FR0000065278 Public Systèmeg C 7,66 7,66 7,65 7,65 - 0,13 167 FR0000038242 Quantelg C 3,33 3,44 3,32 3,41 + 3,02 55962 FR0010211615 Quotium Tech. C 14,43 14,43 14,43 14,43 1 FR0000050320 Radiall B 187 187 187 187 + 8,71 25 FR0000120388 Recylex C 2,32 2,32 2,26 2,26 - 0,88 15830 FR0000075954 Riberg C 1,15 1,16 1,1 1,14 - 0,87 16825 FR0011010198 Risc Group C 5,04 FR0000039091 Robertet SA B 164,01 164,01 164,01 164,01 1 FR0000045601 Robertet SA B 101,7 FR0000045619 Robertet SA B 36 FR0000064255 Rocamat C 0,1 FR0000060071 S.A.M.S.E. B 109,95 110 109,65 110 + 0,05 391 FR0000060121 Sabeton C 13,78 13,78 13,78 13,78 1250 FR0000124356 Salvepar B 47,17 47,17 47,1 47,1 101 FR0006239109 SCBSMg C 5,9 5,9 5,75 5,75 - 0,86 7147 FR0000064511 Schaeffer Dufour C 23,97 FR0000052839 Sécuridev C 38,99 39 38,89 39 + 0,03 393 FR0000065492 Selcodis C 0,29 FR0004175842 Selectirente C 64 64 64 64 + 0,09 299 FR0011950682 Sergeferrari Group C 12,74 12,74 12,42 12,5 - 1,58 2694 FR0000060790 Signaux Girod g C 23,72 23,72 23,71 23,71 - 0,04 347 FR0000074122 SIIg C 6,96 6,99 6,85 6,89 - 1,01 515 FR0000057937 Siic de Paris B 23,88 FR0004016699 SMTPCg B 30,8 30,8 30,32 30,55 - 0,49 1539 FR0010209809 Soc. Fr. Casinos C 1,1 FR0000072563 Sodifrance C 7,82 FR0000078321 Soditech Ing.g C 0,43 FR0000038804 Sofibus C 76,9 76,9 76,9 76,9 - 1,28 1 FR0000075517 Soft Computingg C 6,2 6,2 6,2 6,2 1 FR0000065864 Sogeclairg C 27,54 27,65 27,54 27,54 164 FR0004036036 Solucom C 37,5 37,5 37 37,5 - 0,13 4526 FR0000131732 Spir Com.g C 13,18 13,18 12,92 12,95 - 0,69 1375 FR0011289040 SQLI 17 17,43 16,56 16,9 - 0,59 1995 FR0000064271 Stefg B 49,11 49,11 48,07 48,55 - 1,12 2237 FR0000072910 Steria (Groupe)G B 17,55 18,01 17,55 17,58 - 0,11 2028 FR0010282822 Store Elect.g C 13,3 13,3 13,29 13,29 - 0,08 130 FR0010526814 Supersonic Im.g 8,54 9,2 8,53 8,85 + 2,91 6021 FR0004109197 Systran C 5 FR0000063307 Tayninh C 1,1 1,1 1,1 1,1 - 32,1 50 FR0000065450 Technofan C 166 FR0010407049 Terreisg B 25,85 25,85 25,55 25,55 - 0,78 299 FR0000071904 TFF Groupg B 61,05 61,06 60,61 61 - 0,08 403 FR0004037182 Thermocompactg C 26,66 FR0000066482 Tipiak g C 67,23 67,23 66,51 66,51 - 1,1 109

euronext hors srd Suite

CI0000053161 Forestière Eq. US4282911084 Hexcel US4567881085 Infosys US58933Y1055 Merck and Co INC US7181721090 Philip Morris Int. US7427181091 Procter & Gamble LU0934195610 Rorento CDH US9098831004 Rusal Plc US8645961017 Successfactors CH0008175645 Televerbier US91912E1055 Vale SA US9426222009 Watsco BMG9887P1068 ZCI Limited

actions françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol FR0000060949 Tivoly C 33 34,09 32,99 34,09 + 3,3 181 C 1,97 FR0000064388 Tonna Elect.g 6,16 3 FR0000039240 Toupargel Groupeg C 6,16 6,16 6,16 6 6,05 6 6,05 + 0,67 501 FR0010127662 Txcellg C 4,09 4,25 4,09 4,15 + 5,87 361 FR0000079147 U10g FR0000079980 Ulric de Varens C 4,51 4,51 4,51 4,51 1 FR0000054215 Unibel A 640 640 640 640 + 0,79 125 22,2 21,8 21,8 - 0,46 1917 FR0000034548 Union Fin. Fr. Bque g B 22 0,39 FR0000057903 Universal Multi. C C 0,85 0,85 0,82 0,84 - 2,33 19734 FR0000074197 UTIg FR0011505163 Valtech 4,62 4,65 4,62 4,62 + 0,44 1255 1,32 FR0000062465 Verneuil Part. C C 7,56 7,69 7,45 7,52 - 0,53 1992 FR0000077158 Vêt'Affairesg B 36,3 36,39 36,05 36,31 + 0,25 3326 FR0004186856 Vetoquinolg FR0010325241 Viadeo B 10,11 10,34 9,65 9,85 - 3,81 1814 FR0000066680 Videlio (ex:IEC) C 1,39 1,39 1,39 1,39 1 FR0000050049 Viel et Cie B 1,91 1,93 1,91 1,92 - 1,54 5465 FR0000031577 Virbac A 164,85 165,5 164,2 165,5 + 0,95 10906 C 1,8 1,81 1,8 1,8 11159 FR0000065765 Visiodentg C 24,1 24,1 24 24 1341 FR0000066540 VM Matériauxg FR0011995588 Voltalia B 8,4 8,52 8,4 8,4 1746 FR0011981968 Worldline A 16,09 16,12 15,86 16,12 + 1,38 52990 309 FR0004034072 Xilam Animationg C 1,96 1,96 1,95 1,95 7,38 7,38 7,2 7,34 - 0,54 2965 FR0011471291 Ymagisg C 2,62 2,62 2,61 2,61 23 FR0010298901 Zublin Immo.g

A 22,65 22,88 21,685 0,56 0,56 0,52 C 39,12 39,46 37,54 A 0,03 0,03 0,029 A 19,74 19,74 19,25 C 5,49 5,49 5,49 7,51 7,51 7,51 31,7 32 31,65 C 6,2 6,4 6,2 30,1 30,39 30,02 28,17 28,4 28,17

590 30,3 46,48

46,47 66,77 66,38 56,92 19,91 0,01 50,5 8,61 79,9 0,26

+ 1,24 + 0,94 + 1,25 - 0,3 - 3,7

837 475 140 230

24627

alternext (Sélection) isin

valeur

ouv +ht +bs

clôt écart vol

FR0010493510 Acheter-louer.fr 0,15 0,16 0,15 0,16 FR0010641449 AgroGeneration 0,72 0,72 0,65 0,69 FR0000054652 Ales groupe 17,1 17,21 17,1 17,2 FR0010397760 Auplata 1,2 1,22 1,18 1,2 FR0011648716 Carbio 13,2 13,2 12,52 12,84 FR0010907956 Carmat 79,21 80,21 78,77 80,09 0,04 0,04 0,04 0,04 FR0010540997 Césarg 0,34 0,34 0,34 0,34 FR0004031839 Cybergung 19,5 19,5 18,4 18,74 FR0000054132 Delfingeng FR0004191674 Dir. Energie 8,5 8,89 8,5 8,62 FR0010278762 Environnement SA 34,36 34,36 34,3 34,3 FR0000051831 Groupe Guillin 132,8 133,2 132,7 132,7 FR0010343186 Heurtey Petrochem 31 31 30,61 30,61 FR0000077562 Hiolle Industries 2,39 2,39 2,25 2,35 FR0004153930 Hybrigenics 2,06 2,11 2,04 2,1 FR0011053636 Leadmedia Group 4,1 4,1 4,08 4,1 FR0010304402 Millet Innovation 17,5 17,5 17,5 17,5 FR0010330613 Ober 11,65 11,65 11,65 11,65 FR0000061608 Piscines Desjoyaux 5,76 5,76 5,76 5,76 31,51 31,51 31,51 31,51 FR0000037640 Rougier g 26 26 26 26 FR0000061582 Siparex Crois.g FR0004197747 Theradiag 4,35 4,45 4,35 4,45 10,35 10,35 10,35 10,35 FR0010949388 Umanisg

Autres Valeurs de la Zone Euro LU0569974404 Aperam IT0001389631 Beni Stabili BE0974260896 Cardio 3 Bio. BE0003796134 DexiaRg NL0006294274 Euronext IT0001210050 Fedon IT0001976429 Fiat IT0001976411 Fiat IT0001976403 Fiat IE00BJYS1G50 Mainstay Medical BE0003853703 Montea CVA BE0946620946 Rentabiliweb Gpg NL0000289783 Robeco NV NL0000289817 Rolinco

C C 46,33 47,68 46,33 66,1 66,77 66,1 65,89 66,38 65,89 56,98 56,98 56,92 C C 0,27 0,28 0,25

22,435 + 0,13 1255225 0,53 - 3,64 22265 39,46 + 2,72 14284 0,029 195199 19,68 + 2,39 78956 5,49 1 5,08 4,05 7,51 + 2,32 208 15,3 31,65 - 0,08 3110 6,3 5938 30,38 + 1,61 5027 28,32 + 1,62 2093

CERTIFICAT

160444 - 4,17 41081 + 0,88 1092 36322 - 2,87 3060 + 1,12 1237 257770 7550 - 3,9 626 + 1,29 7396 - 0,15 583 - 0,08 291 - 0,46 1691 - 0,84 7994 + 3,96 86823 402 + 1,45 313 - 0,09 385 1100 + 0,03 45 10 + 1,6 2391 1

INVESTIR 10

INVESTIR 10 GRANDES VALEURS IGS10 - FR0011630474

107.04 0.6583

Valeurs Zone Internationale US00287Y1091 Abbvie 50,89 CH0008853209 Agta Record B 35,38 35,38 35,38 35,38 1 6,5 US0495131049 Atmel Corp. US09072Q1067 Bioamber 712,99 SN0008626971 Bras. Ouest Afr. C CM0000035113 Brass. Cameroun B 650 US1491231015 Caterpillar Inc. 78,88 SN0000033192 CFOA C 2,56 2,56 2,56 2,56 - 17,69 50 US1638932095 Chemtura Corp. US19122T1097 Coca Cola Enter. 33,9 33,9 33,9 33,9 - 9,12 15 0,93 GB0033040113 Darty PLC GB0002374006 Diageo 22,38 22,38 22,38 22,38 + 0,09 430 US2635341090 DuPont de Nemours 55,76 US5324571083 Lilly and Co 52 US3453708600 Ford Motor CY 11,64

taux et changes changes : cours au comptant

cours de changes croisés

taux marchés monétaires et eurodevises

principaux taux directeurs

var. var. 03-10-2014 cours veille année 1 euro en devise bce en % en %

03-10-2014

03-10-2014

pays

DOLLAR US

1,2616

-4,45 -8,52

LIVRE STERLING

0,7836

-1,58 -6,01

FRANC SUISSE

1,2097

0,17 -1,46

COURONNE DANOISE

7,4445

-0,14 -0,20

COURONNE NORV.

8,1693

0,28 -2,32

KUNA CROATE

7,6428

0,15 0,21

COURONNE SUEDOISE

9,1096

-0,36 2,83

DOLLAR CANADIEN

1,4092

-2,80 -3,95

137,308

YEN JAPONAIS

49,966

4,63 10,24

ROUPIE INDIENNE

77,3301

-3,31 -9,41

DOLLAR NEO-ZELANDAIS 1,6123

1,97 -3,81

27,4782

-1,27 0,19

COURONNE TCHEQUE

310,01

FORINT HONGROIS

-1,14 4,37

ZLOTY POLONAIS

4,1909

0,16 0,88

LEV BULGARE

1,9553

-0,03 -0,03

9,7094

-5,12 -9,20

1343,4123

-0,25 -7,41

DOLLAR HONG-KONG WON SUD COREEN LITAS LITUANIEN

3,4528

0,00 0,00

LATS LETTON

0,6795

-3,27 -3,31

16,869

-2,71 -6,66

3,1144

3,39 -4,40

DOLLAR SINGAPOUR

1,6044

-2,82 -7,87

RAND SUD-AFRICAIN

14,2032

0,47 -2,49

PESO MEXICAIN REAL

LIVRE TURQUE

2,8774

0,07 -2,81

RENMIBI YUAN

7,6855

-5,41 -7,95

RUPIAH

15286,7065

-1,61 -8,82

56,2852

-2,76 -8,16

PESO PHILIPPIN RINGGIT MALTAIS BATH THALANDAIS

03-10-2014

4,1045

-1,68 -9,23

40,8484

-3,26 -9,58

usd

gbp

chf

sek

dkk

jpy (100)

marché obligataire

taux de référence bons du trésor btf

Global 1-3 ans 3-5 ans 5-7 ans 7-10 ans 10-15 ans plus 15 ans EMTXi EMTXi-BE

212,19 168,15 194,79 220,59 231,55 245,39 277,22 219,23 218,09

0,01 112,19 1,56 0,01 68,15 0,21 0,03 94,79 0,47 0,03 120,59 0,86 0,02 131,55 1,27 0,01 145,39 1,95 0 177,22 2,37 0,03 119,23 0,37 0 118,09 1,55

taux

18.9.14 0,00 25.9.14 0,00 2.10.14 0,00 16.10.14 0,00 23.10.14 0,00 30.10.14 0,00 13.11.14 0,00 20.11.14 0,00 27.11.14 0,00 5.2.15 0,00

source banque de france

marchés monétaires 1 mois 3 mois

6 mois

1 an

ECARTS DE TAUX AVEC L’ALLEMAGNE 03-10-2014 6 MOIS 2 ANS 5 ANS 7 ANS

Allemagne Portugal France Espagne Italie

cad

cno-etrix var. base 100 au var. depuis rend. 31/12/1998 indice jour 31/12/98 en %

jour

0,00 0,18 0,00 0,12 0,17

-0,07 0,99 0,04 0,38 0,56

0,09 1,71 0,12 0,77 1,00

taux de référence

taux en %

BCE Taux pret marginal Taux repo (refi) Taux depot ROYAUME UNI Taux jour le jour Taux de base USA Taux jour le jour Fonds Federaux 2 Ans 10 Ans JAPON GENSAKI T/N Taux jour le jour Taux d'escompte Taux de base 10 Ans CANADA Taux jour le jour Taux de base

NEW YORK 0,07/0,22 0,14/0,29 0,25/0,40 0,33/0,48 0,00/0,00 ZONE EURO -0,05/0,09 -0,07/0,07 -0,02/0,12 0,05/0,19 0,18/0,32 ZURICH -0,10/0,02 -0,10/0,05 -0,06/0,09 0,00/0,15 0,18/0,32 LONDRES 0,00/0,41 0,05/0,43 0,08/0,53 0,12/0,70 0,25/1,03 TOKYO 0/0 0/0 0,00/0,10 0/0 0/0

Comptant Achat 1,2515 0,7844 1,2105 9,1011 7,4443 137,3900 1,4090 Vente 1,2519 0,7845 1,2106 9,1032 7,4446 137,3990 1,4092 A 1 mois Achat -0,0009 0,0004 0,0009 -0,0009 0,0005 0,0725 -0,0016 Vente -0,0007 0,0002 0,0007 -0,0011 0,0001 0,0493 -0,0018 A 3 mois Achat -0,0015 0,0005 0,0013 -0,0056 0,0006 0,1253 -0,0042 Vente -0,0012 -0,0006 0,0010 -0,0066 -0,0004 0,0999 -0,0045 A 6 mois Achat -0,0024 -0,0018 0,0018 -0,0127 0,0036 0,1553 -0,0083 Vente -0,0022 -0,0020 0,0015 -0,0143 0,0010 0,1026 -0,0086 A 12 mois Achat -0,0058 -0,0057 0,0029 -0,0301 0,0089 0,2014 -0,0176 Vente -0,0059 -0,0061 0,0024 -0,0334 0,0012 0,1404 -0,0182

1,66 -6,37

ROUBLE RUSSE

1 0,7995 1,2762 0,8266 0,1098 0,1343 0,7283 0,7096 1,2508 1 1,5958 1,034 0,1375 0,1681 0,9111 0,8883 0,7836 0,6267 1 0,6479 0,0862 0,1053 0,5709 0,5567 1,2097 0,9671 1,5435 1 0,1327 0,1626 0,8811 0,8592 9,1096 7,2716 11,6037 7,5332 1 1,2224 0,0663 6,4592 7,4445 5,9475 9,4931 6,15 0,8181 1 5,42 5,2844 1,3731 1,0976 175,149 113,49 15,0942 0,1845 1 0,9748 1,4092 1,1258 1,7965 1,1639 0,1548 18,9238 1,0258 1

cours A TERME DE l’EURO CONTRE lES PRINCIPALES DEVISES

0,01 -5,12

1,4441

DOLLAR AUSTRALIEN

EUR USD GBP CHF SEK DKK JPY CAD

eur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

10 ans

0,37 0,87 1,61 1,46 0,31 0,29 1,10 1,11 1,28 1,46

0.30 % 0.05 % -0.20 % 0.35 % 0.50 % 0.07 % 0.25 % 0.65 % 2.38 % 0.05 % 0.20 % 0.30 % 1.15 % 0.52 % 0.09 % 3.00 %

indices de référence des emprunts à taux variables

btan taux prix coupon

BTAN 14 0,00 100,00 0,00 15.1.15 0,00 100,69 1,79 12.7.15 0,00 101,54 0,45 25.2.16 0,00 103,16 1,36 25.7.16 0,00 104,52 0,48 25.2.17 0,00 104,17 1,05 25.7.17 0,00 102,77 0,19

Moy. TMM euribor tme tmor. mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

Moy. eonia euribor tec the thor. hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Juil. 12 Août 12 Sept. 12 Oct. 12 Nov. 12 Déc. 12 Janv. 13 Fév. 13 Mars 13 Avr. 13 Mai 13 Juin 13 Juil. 13 Août 13 Sept. 13 Oct. 13 Nov. 13 Déc. 13 Janv. 14 Fév. 14 Mars 14 Avr. 14 Mai 14 Juin 14 Juil. 14 Août 14 Sept. 14

28-08 29-08 01-09 02-09 03-09 04-09 05-09 05-09 09-09 10-09 11-09 12-09 15-09 16-09 17-09 18-09 19-09 22-09 23-09 24-09 25-09 26-09 29-09 30-09 01-10 02-10 03-10

source cdc ixis

0,1864 0,218 0,496 2,31 2,51 2,51 0,1104 0,132 0,334 2,19 2,39 2,39 0,1003 0,119 0,247 2,31 2,51 2,51 0,0909 0,111 0,208 2,23 2,51 2,43 0,0786 0,109 0,192 2,18 2,38 2,38 0,0723 0,111 0,186 2,03 2,23 2,23 0,0709 0,112 0,204 2,19 2,39 2,39 0,0683 0,12 0,224 2,29 2,49 2,49 0,0702 0,118 0,207 2,11 2,31 2,31 0,0818 0,118 0,209 1,90 2,10 2,10 0,0784 0,112 0,201 1,90 2,06 2,06 0,0947 0,12 0,21 2,26 2,46 2,46 0,0929 0,125 0,221 2,31 2,51 2,51 0,0824 0,128 0,226 2,43 2,63 2,63 0,0805 0,128 0,223 2,58 2,78 2,78 0,0924 0,128 0,226 2,44 2,64 2,64 0,1057 0,132 0,223 2,34 2,54 2,54 0,1694 0,216 0,275 2,41 2,61 2,61 0,205 0,224 0,292 2,41 2,61 2,61 0,1601 0,225 0,289 2,41 2,61 2,61 0,1907 0,231 0,304 2,15 2,35 2,35 0,2488 0,253 0,33 2,06 2,26 2,26 0,2564 0,243 0,325 1,89 2,09 2,09 0,0775 0,152 0,241 1,77 1,97 1,97 0,0425 0,096 0,205 1,59 1,79 1,79 0,0222 0,085 0,191 1,41 1,61 1,61 0,0032 0,016 0,095 1,36 1,56 1,56

0,009 0,069 0,17 1,22 1,40 1,47 1,47 -0,004 0,068 0,167 1,20 1,27 1,47 1,47 0,101 0,067 0,163 1,20 1,27 1,47 1,47 0,101 0,066 0,159 1,24 1,27 1,47 1,47 -0,013 0,06 0,152 1,29 1,27 1,47 1,47 -0,007 0,061 0,15 1,25 1,27 1,47 1,47 -0,006 0,059 0,149 1,25 1,30 1,50 1,50 -0,006 0,059 0,149 1,25 1,30 1,50 1,50 0 0,013 0,094 1,28 1,30 1,50 1,50 0,003 0,01 0,089 1,35 1,30 1,50 1,50 0,012 0,01 0,087 1,30 1,30 1,50 1,50 -0,024 0,007 0,084 1,38 1,35 1,55 1,55 -0,014 0,006 0,082 1,40 1,35 1,55 1,55 -0,014 0,007 0,081 1,37 1,35 1,55 1,55 -0,011 0,006 0,081 1,39 1,35 1,55 1,55 0,007 0,006 0,082 1,38 1,35 1,55 1,55 0,007 0,007 0,082 1,41 1,43 1,63 1,63 0,007 0,008 0,083 1,33 1,43 1,63 1,63 0,007 0,005 0,082 1,30 1,43 1,63 1,63 0,002 0,005 0,082 1,30 1,43 1,63 1,63 0,015 0,007 0,083 1,30 1,43 1,63 1,63 0,022 0,006 0,082 1,26 1,35 1,55 1,55 -0,017 0,007 0,082 1,30 1,35 1,55 1,55 -0,017 0,007 0,083 1,28 1,35 1,55 1,55 -0,022 0,007 0,083 1,25 1,35 1,55 1,55 0,197 0,006 0,082 1,21 1,35 1,55 1,55 -0,032 0,006 0,081 1,25 1,26 1,46 1,46

matières premières MéTAUX PRéCIEUX PARIS OR (euros CPROR/*cours hebdo) 03/10 02/10 COURS PRIME PREC. Lingot 31000 0 31300 10 Florins 186 -0,83 185 5 Dollars* 260 11,53 255 10 Dollars 540 15,82 540 20 Dollars 1152 23,5 1095 5 Roubles* 0 -100 0 50 Pesos 1152 -0,9 1167 Latine 178 -1,1 180 Napoleon 179,9 -0,05 179,1 1/2 napoleon* 99,9 11,01 99,9 Souverain eli i* 236 4 239 Souverain 227 0,04 228 1/2 Souverain* 115 1,36 113 Suisse 181 0,56 181,1 Tunisienne* 183 1,67 185 Mark* 228 2,72 227 Krugerrand 1000 3,71 992 Lingotin 500grs 15650 0,97 15700 Lingotin 250grs 7810 0,77 7850 Lingotin 100grs 3140 1,29 3110 ARGENT C3E (Euro par kilo) (CSFANMP) 518,79 521,72 PALLADIUM (Euro par kilo) (CSFANMP) Fix1 19 601 19 884 Fix2 19 554 19 716 PLATINE (Euro par kilo) (CSFANMP) Fix1 31 744 32 519 Fix2 32 009 32 303 LONDON BULLION MARKET 03/10 02/10 ARGENT (en cents par oz) Fixage 1 680 1 703 OR (en dollars par oz) Fix 1 195 1 212 PALLADIUM (en dollars par once troy) 770 782 PLATINE (en dollars par once troy) 1 247 1 279 NEW YORK ARGENT (en cents par once) Settlement Settlement

03/10 02/10 Sept. 14 17,48 17,42 Déc. 14 16,91 17,09 Janv. 15 16,89 17,06 Mars 15 16,93 17,08 Mai 15 16,95 17,1 OR (en dollars par once)

Settlement Settlement

03/10 02/10 Sept. 14 1214,1 1215,3 Oct. 14 1194,3 1213,8 Déc. 14 1195,2 1214,8 Fév. 15 1195,8 1215,3 Avr. 15 1197,1 1215,9 PLATINE (en dollars par once)

Settlement Settlement

Sept. 14 Oct. 14 Janv. 15 Avr. 15 Juil. 15

03/10 02/10 1303,5 1365,5 1231,2 1268,3 1229,4 1268,6 1233,1 1270,5 1219,6 1303,3

DIAMANT Taille KCut Taille coul. pur. poids cours ct($) préc.($)

KCUT D IF 2ct 40687 40675 KCUT D IF 1ct 22693 22702 KCUT D IF 3/4ct 9072 9054 KCUT D IF 1/2 c 6961 6956 + d’infos sur klpdiamonds.com MéTAUX NON FERREUX CUIVRE (GIRM): Cathodes : 5470 a compter du 03/10/ AUTRES DEMI PRODUITS CUIVREUX : Base Cuivre 622,3 depuis le 03/10 Base Laminé Laiton 1 Titre 506,47 depuis le 03/10 Base Laminé Laiton 70/30 517 depuis le 03/10 Base Laminé Laiton 85/15 569,64 depuis le 03/10 Base Laminé Bronze 94/6 705,32 depuis le 03/10 Base Laminé Bronze 94/4 677,64 depuis le 03/10

ZINC ELECTRO (UMICORE): 2290 depuis le 03/10 LONDON METAL EXCHANGE 03/10 02/10 ALLIAGE D`ALUMIN. (en $ par tonne) Cours 2165 2180 Haut/Bas 2165-2164,35 2177,5-2177,35 Vol. 0 0 ALUMINIUM (en $ par tonne) Cours 1935 1898,5 Haut/Bas 1935-1935 1900,25-1888,35 Vol. 0 0 CUIVRE (en $ par tonne) Cours 6693,5 6755 Haut/Bas 6696-6693,1 6760-6729,6 Stocks 0 0 ETAIN (en $ par tonne) Cours 20425 20200 Haut/Bas 20401-20399 20200-20150 Vol. 0 0 NICKEL (en $ par tonne) Cours 16050 15855 Haut/Bas 16049-16040 15901-15850 Vol. 0 0 PLOMB (en $ par tonne) Cours 2069,35 2070,85 Haut/Bas 2079-2069,35 2076-2070,35 Vol. 0 0 ZINC (en $ par tonne) Cours 2252,5 2258 Haut/Bas 2252,5-2244,6 2257,9-2256,5 Vol. 0 0 NEW YORK CUIVRE (en cents par lb) Settlement Settlement Vol

Sept. 14 Oct. 14 Nov. 14 Déc. 14

03/10 02/10 3,03 3,03 3 3,01 88 3 3 15 3 3 25544

KUALA LUMPUR ETAIN (en dollars par tonne) Settlement Settlement Vol

Jou r

03/10 02/10 20300 20250

MéTAUX STRATéGIQUES

PRODUITS PéTROLIERS

LONDRES (en dollars)

Ss plomb 95

03/10 02/10

ANTIMOINE 99,65% (par tonne) 9400 9400 BISMUTH 99,99% (par lb) 12,4 12,4 CADMIUM 99,95% (par lb) 1,02 1,02 COBALT (cathodes) 99,80% (par lb) 15,48 15,48 EPONGE DE TITANE 99,60% (par kg) 10 10 FERRO MANGANESE (HC) (par tonne) 1027,5 1027,5 FERRO MOLYBDENE (par kg) 32,35 32,35 GERMANIUM (par kg) 1950 1950 SELENIUM 99,50% (par lb) 24 24 SILICIUM (par tonne) 2225 2225 électricité EPEX SPOT France (en euros par MWh) Clôture Clôture Vol

03/10 02/10 Base 36,98 51,09 199314 pointe 39,92 57,25 98693 EPEX SPOT EUROPE (en euros par MWh) Clôture Clôture Vol

ELIX B. ELIX P. PHELIX B. PHELIX P.

03/10 02/10 28,95 34,89 31,02 36,37 29,35 31,8 788926 30,82 31,51 423044

PRODUITS PéTROLIERS LONDRES-BRENT (en $ par baril) Clôture Clôture Vol

03/10 02/10 Jour 91,82 93,75 Oct. 14 96,65 96,63 Nov. 14 91,82 93,75 180165 LONDRES-GAZOLE (en $ par tonne) Clôture Clôture Vol

03/10 02/10 Oct. 14 779,5 794,5 24783 Nov. 14 782,5 796,5 60489 Déc. 14 785,25 799,5 29992 Janv. 15 788,75 803,5 7196 Mars 15 922,75 0 NEW YORK NYMEX WTI (en $ par baril) Clôture Clôture Vol

03/10 02/10 oni e Indisponible Nov. 14 89,6 91,01 7202 Déc. 14 88,4 89,88 339 Janv. 15 87,85 89,08 39 Fév. 15 87,9 88,47 3 Amsterdam - Rotterdam (barges - fob) (en $ par tonne) Gas, 0.1% sul. 774,75-775,25 782,5-783 Jet 0,3% sul. 849,25-851,25 856,5-858,5

930-932 944,5-949,5

FUEL LOURD 1% de souf. 533-540 551-552 3.5% de souf. 519-528 544-550 SINGAPOUR Naphta 821,82-0 820,9-0 Gasoline 97 109,6-109,7 108,85-108,95 Jet kerosene 106,66-0 106,42-0 Gas oil 105,11-105,31 104,91-105,11 Fuel oil (180) 551-0 552,5-0 Fuel oil (380) 543,88-0 545,38-0 émission co2 BlueNext (en euros par tonne)

SUCRE

céréales

Londres (en dollars par tonne)

Blé de meunerie n°2 à Paris (en euros par tonne)

Clôture Clôture Vol

03/10 02/10 oni e Indisponible Déc. 14 424,6 419,2 Mars 15 432,4 428,4 Mai 15 440,7 439,3 Aout 15 450,7 449,7 New York (en cents par lb) Clôture Clôture Vol

Oct. 14 Mars 15 Mai 15 Juil. 15 Oct. 15

03/10 02/10 15,48 15,44 16,21 16,05 20701 16,5 16,37 6293 16,75 16,67 4527 17,19 17,14 3981

Clôture Clôture Vol

Spot

03/10 02/10 5,74 5,74

cacao Prix indicatif de l'Organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 03/10/ Prix indicatif : 3121,25 Londres (en £ par tonne)

uranium Uranium NYMEX (en $ par lb) Settlement Settlement Vol



03/10 02/10

Sept. 14 Oct. 14

35,5 35,5 35,75 35,75

gaz naturel Clôture Clôture Vol

03/10 02/10 Oct. 14 3,98 3,97 Nov. 14 4 3,96 Déc. 14 4,08 4,04 POWERNEXT GAS SPOT Clôture Clôture Vol

03/10 02/10 NORD DA 22,97 22,79 SUD DA 26,08 26,53 POWERNEXT GAS FUTURES Settlement Settlement Vol

03/10 02/10 24,73 25,16 25,41 25,77 25,66 25,93

café Prix indicatif de l'Organisation internationale du café (cents US/livre) : Prix composé : 174.6 Moyenne quinze derniers jours : 205.461

03/10 02/10 Sept. 14 1968 1977 Nov. 14 2077 2050 Janv. 15 2088 2065 Mars 15 2096 2080 Mai 15 2103 2107 New York-Arabica (en cents par lb)

New York (cont. N°2 - cents par lb) Settlement Settlement Vol

5133 1534

Settlement Settlement Vol

Sept. 14 Déc. 14 Mars 15 Mai 15

03/10 02/10 175,9 179,85 208,35 207,85 9952 212,15 211,5 3294 213,8 213,95 1383

jus d’orange

BOIS Chicago (en $ par 1000 bdft) Settlement Settlement Vol

Nov. 14 Janv. 15 Mars 15

03/10 02/10 3052 3098 10878 3034 3077 4844 3018 3053 1063 3011 3041 156 3011 3025 123

Clôture Clôture Vol

coton

03/10 02/10 61,31 63,6 62,28 61,63 60,82 60,35

Déc. 14 Mars 15 Mai 15 Juil. 15 Sept. 15

03/10 02/10 350,9 347,8 353,6 351,2 354 354,5

New York (cont. No2 - en cents par lb) Settlement Settlement Vol

487 241



03/10 02/10

Jou r

141,35 143,3

03/10 02/10 Nov. 14 157,75 157,75 17371 Janv. 15 161 160,75 10184 Mars 15 163 163 2661 Blé à chicago (en cents par boisseau) Settlement Settlement Vol

03/10 02/10 Déc. 14 303,9 303,9 Mars 15 303,9 303,9 Mars 15 303,9 303,9 Mais à Paris (en euros par tonne)

Settlement Settlement Vol

03/10 02/10 Nov. 14 142 142 944 Janv. 15 146 146 571 Mars 15 149 148,75 1087 Mais à chicago (en cents par boisseau) Settlement Settlement Vol

03/10 02/10 Déc. 14 323,75 322,75 Mars 15 337,5 335,5 Mai 15 344,25 342 Riz à chicago (en cents par lb)

Settlement Settlement Vol

Londres-Robusta (en $ par tonne)

Indice CotLook A : 69,7, le 03/10//14

Oct. 14 Déc. 14 Mars 15

03/10 02/10 Déc. 14 1994 1991 Mars 15 1970 1968 Mai 15 1958 1956 Juil. 15 1948 1947 Sept. 15 1938 1937 New York (en $ par tonne)

Settlement Settlement Vol

NYMEX ( en $ par Mbtu)

Oct 2014 Nov 2014 Dec 2014

Clôture Clôture Vol

Settlement Settlement Vol

143

03/10 02/10 Nov. 14 12,56 12,62 Janv. 15 12,71 12,77 Mars 15 12,92 13 Avoine à chicago (en cents par boisseau)

Settlement Settlement Vol

03/10 02/10 Déc. 14 344,5 338,75 Mars 15 330 325,25 Mai 15 321 318,5 Blé Fourrager à Londres (en £ par tonne)

Settlement Settlement Vol

Nov. 14 Janv. 15 Mars 15

03/10 02/10 111,5 111 113,5 113 115 115

fret maritime Baltic Dry Index : 1041 le 02/10//14 Baltic Panamax Index : 878 le 02/10//14 Baltic Capesize Index : 1788 le 02/10//14 Baltic Supramax Index : 1033 le 02/10//14 Baltic Dirty Intern. Tanker :639 le 02/10//14 Baltic Clean Intern. Tanker :575 le 02/10//14 indices

03/10

02/10

RJ CRB 276,28 277,98 Reuters Com. 2382,18 2365,12 Moodys Com. 5604,19 5604,79 OR Industriel 30982 31141 LMEX 3041,7 3075,2 CBOE Gold 82,56 81,76 AIG Com. Spot DJ UBS Com.

FINANCE & MARCHES // 33

Les Echos Lundi 6 octobre 2014

val. unit date dernier hors frais de la dividende net en euros** valor. en euros** mont. date

LU0235308482 ALKEN FUND-EUROP.OPP.



142,56 03/10 191,68 03/10 C

LU0187024954 Mir. - Eq Asia ex Jap A



184,48 03/10

35,48 02/10 0,32 18/04/12

LU0787973808 Mir. - EQ EUROZONE A CAP



152,01 03/10

FR0000441636 Covéa Actions Euro

i

17,85 02/10 0,12 18/04/12

LU0787973121 Mir. - EQ FRANCE A CAP

FR0000985368 Covéa Actions Europe C

i

FR0000425027 Covéa Actions Europe D

i

AE

200,41 02/10 2,63 14/11/01

167,97 02/10 2,70 29/02/12

FR0000289381 Covéa Actions France C

DI

FR0000298168 Covéa Actions France D

DI 33,19 02/10 0,90 18/04/12

FR0000939845 Covéa Actions Monde

41,06 02/10

5071,76 02/10 60,92 06/05/08 AI

i

23,59 02/10 130,69 02/10 0,93 18/04/12

FR0007483474 Covéa Actions Rendement 114,11 02/10 i

LU0131210360 PARVEST BD EURO CORP



174,75 02/10

LU0111548326 PARVEST BD EURO GOV



372,48 02/10

LU0230662891 PARVEST EQ BRIC



129,68 02/10

LU0111491469 PARVEST EQ HI. DIV EUR

84,2 02/10

LU0012181318 PARVEST EQ USA



LU0083138064 PARVEST MONEY MKT EURO

209,95 02/10

LU0154361405 PARVEST STEP 90 EURO



FR0010076562 PROFILEA MONDE EQUILIBRE



i

112,29 02/10 23,93 01/10 23,98 01/10

FR0010076471 PROFILEA MONDE PRUDENT

22,62 01/10



i

FR0010535625 Covéa Actions Solidaires C

111,43 02/10

FR0010689794 Covéa Espace ISR



174,14 02/10

FR0000939969 Covéa Euro Souverain C



50,51 02/10

FR0000939951 Covéa Euro Souverain D

OE 30,01 02/10 0,86 18/04/12

i

Société de Gestion de Portefeuille du groupe Covéa (MAAF, MMA et GMF) RETROUVEZ LES VALEURS LIQUIDATIVES TélNOS : 01SICAV 40 06ET 51FCP 50 DE sur:covea-finance.fr Fax 01 40 06 52 40

i

OE

15,63 02/10 0,61 18/04/12

FR0000002164 Covéa Horizon Durable



40,68 02/10

FR0000931446 Covéa Moyen Terme C



253,59 02/10

FR0000441651 Covéa Eurospread

114,73 02/10

FR0010076547 PROFILEA MONDE MULT. DYN i

ww

i

16/05

FR0010640904 Covéa Multi ABS Return

i

FR0000939852 Covéa Multi Europe

i

FR0010399790 Covéa Multi HT Rendt

i



41,56 01/10 0,25 18/04/12

129 01/10 1,07 18/04/12

FR0000939860 Covéa Multi Immobilier

AE 78,52 01/10 0,52 10/04/12

FR0000970550 covéa multi monde



53,94 01/10

FR0000445074 Covéa Multi Small Cap Eur. AE 40,03 01/10 0,02 11/05/04

LU0122612764 Frank Eur Grwth



12,51 02/10

19853,78 02/10 318,54 06/05/08 OI

FR0000289472 Covéa Obligations C

OE 118,91 02/10

FR0000289480 Covéa Obligations D

OE

61,92 02/10 1,79 18/04/12



118,93 01/10

33,63 02/10 0,30 18/04/12

LU0280430660 Pictet-Clean Energy



LU0787970960 Mir. - Eq Spain A EUR



25,71 03/10

LU0130728842 Pictet-Eastern Europe

303,91 03/10

LU0636969866 Mir. - Eq Swiss Sm/Mid A



289,59 03/10

LU0787971695 Mir. - Eq UK A GBP



1,98 03/10

LU0255798109 Pictet-Emerg LC Debt

176,8 03/10



165,58 03/10 99,83 03/10

LU0128490280 Pictet-EUR Bonds

509,67 03/10

LU0282761252 Frank Mut Glb Discov



11,68 02/10

LU1064860007 Mir. - Glb Eq High Inc A EUR

103,45 03/10

LU0128470845 Pictet-EUR Corp. Bonds



187,38 03/10

LU0300742037 Frank Natural Res



7,07 02/10

LU1064860692 Mir. - Glb Eq High Inc A CHF

102,43 03/10

LU0167158327 Pictet-EUR Smt Bonds



133,72 03/10

LU0140363697 FRANK TECHNOLOGY



6,84 02/10

101,95 03/10

LU0862027272 Mir. - Glb High Yld Bds A USD

109,78 03/10

LU0130731986 Pictet-European Eq. Sel.



516,93 03/10

LU0862028080 Mir. - Glb High Yld Bds AH CHF

109,04 03/10

LU0144509717 Pictet-European Sust. Eq.



193,28 03/10

LU0862027439 Mir. - Glb High Yld Bds AH EUR

109,46 03/10

LU0188501257 Pictet-Generics



241,22 03/10

LU0862027868 Mir. - Glb High Yld Bds AH GBP

110,12 03/10

LU0128467544 Pictet-Global Emerg.Debt

328,38 03/10

LU0168449691 Pictet-Greater China



403,96 30/09

LU0070964530 Pictet-Indian Eq.



385,06 01/10

11394,85 03/10



15,97 02/10

LU0260869903 Frank US Opp



17,88 02/10

LU0744129122 TEMP AFRICA



12,24 02/10

LU0316493666 Temp Asian Grwth



33,75 02/10

LU0963986202 Mir. - Glb Strat Bond A USD

105,76 03/10

LU0592650245 TEMP ASIAN SM CIES



16,45 02/10

FR0010549451 Mirabaud Horizon C

114,56 26/09

LU0188151178 Temp China USD



22,23 02/10



i

LU0800194325 Mir. - SERENITE A CAP



119,92 01/10

LU0122613903 Temp East Europe



18,6 02/10

LU0176900511 Pictet-Japanese Eq. Sel.

LU0188151921 TEMP EMERGING MKTS



14,93 02/10

LU0256846139 Pictet-Security



LU0390138195 Temp Frontier Mkts



19,65 02/10

LU0130732364 Pictet-Small Cap Eur.

791,3 03/10

LU0294220107 Temp Glb Bond



21,07 02/10

LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR



45,96 02/10

LU0256840108 Pictet-US Eq. Sel



LU0294221253 Temp Glb Tot Ret



19,79 02/10

LU0061928585 ÖKOWORLD ÖKOVIS.CL. EUR



125,22 02/10

LU0104884860 Pictet-Water

208,56 03/10

LU0094040077 Temp Latin Am USD



33,79 02/10

LU0158903558 AKTIEN DEUTSCHLAND ELM



FR0000441685 Covéa Act. Eur. Opport.

FR0010395624 Covéa Profil Offensif C



11,56 01/10

LU0622658333 Mir. - Ac. All. Cons A EUR



109,42 02/10

AI

59,29 02/10 0,73 15/09/11

FR0000445033 Covéa Profil Offensif D



24,86 01/10

LU0689230778 Mir. - Conv. Bonds A EUR



124,63 03/10



32,27 02/10

FR0000931420 Covéa Sécurité D



154,84 02/10 1,59 18/04/12

LU0928190510 Mir. - Conv. Bonds Glb A USD

108,86 03/10



96,61 01/10

LU0862031894 Mir. - Dyn Alloc A EUR

101,68 03/10

i

514,63 30/09

LU1008513340 Mir. - Glb Eq High Inc A USD

LU0139292113 Frank US Equity

FR0000441628 Covéa Act. Eur. Hors Euro AI 50,61 02/10 0,50 15/09/11

FR0007019021 Profil Prudent

83,4 03/10

LU1064860262 Mir. - Glb Eq High Inc A GBP

110,4 02/10

AI 223,86 02/10 1,47 15/09/11

102,36 03/10

LU0187025845 Mir. - Eq US A USD

LU0562891944 Mir. - Ac. All. Bal A EUR

i

125,88 03/10



18,52 02/10

11,65 01/10

FR0000441677 Covéa Actions Asie



LU0334003224 Mir. - Eq Pan Eur A Cap

26,67 02/10

23,44 01/10

i

607,84 03/10





FR0007019039 Covéa Profil Dynamique

191,71 30/09



LU0551957060 Mir. - Eq Global A USD

i

FR0000939936 Covéa Oblig Inter.



LU0090689299 Pictet-Biotech

i

FR0000978736 Covéa Oblig Conv.

LU0155303323 Pictet-Asian Eq. Japan





FR0000934937 Covéa Actions Amerique

95,68 03/10

LU0140363267 Frank Mut European

FR0000445058 Covéa Profil Equilibre D

i

LU0874829103 Mir. - Eq Glb Emrg Mkt A GBP

Pictet Asset Management PICTET & CIE avenuede deMessine Messine 75008 75008 Paris 34,34, avenue Paris Tél. : 01156 Tél. : +33 5688 8871 7129 29 www.pictetfunds.com www.pictetfunds.fr

LU0231205856 Frank India

FR0010395608 Covéa Profil Equilibre C

i

172,59 03/10 107,28 03/10

val. unit date dernier hors frais de la dividende net en euros** valor. en euros** mont. date

LU0130729220 Pictet-Emerging Mkts

Mirabaud Asset Management Tél. +41 58 816 20 20 www.mirabaud.com [email protected]

www.covea-finance.fr



LU0800193780 Mir. - Eq Glb Emrg Mkt A USD

désignation code isin des valeurs

i

FR0000289431 Covéa Actions Japon

www.bnpparibas-ip.fr ww

val. unit date dernier hors frais de la dividende net en euros** valor. en euros** mont. date

42,93 02/10

FR0007497789 Covéa Actions Invest.

RETROUVEZ LES VALEURS LIQUIDATIVES DE NOS SICAV ET FCP sur

désignation code isin des valeurs

FR0007024021 Covéa Actions Croissance i



val. unit date dernier hors frais de la dividende net en euros** valor. en euros** mont. date

FR0007022157 Covéa Actions Croissance i

LU0300834669 ALKEN FD SMCAP EUR

désignation code isin des valeurs

classification

désignation code isin des valeurs

classification

val. unit date dernier hors frais de la dividende net en euros** valor. en euros** mont. date

classification

classification

désignation code isin des valeurs

classification

sicav//fcp



OPTIGESTION 39, avenue Pierre 1er de Serbie 75008 PARIS Standard : +33 1 73 11 00 00 Internet : www.optigestion.com

FR0010106450 OPTILIA DIVERSIFIEE

DI 152,09 02/10

FR0010236760 OPTILIA PYTHAGORE C



164,36 03/10

173,47 03/10

215,97 03/10

105,02 02/10

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «désignation des valeurs».

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rejoint Aon France en tant que directeur clientèle.

Hervé Gloaguen Fabien Wathlé

Hervé Gloaguen rejoint Allianz SE pour prendre en charge Group Audit tandis que Fabien Wathlé est nommé membre du comité exécutif d’Allianz France, en charge de l’unité fonctions centrales et activités groupe. Ces nominations seront effectives à compter du 1er janvier 2015. Hervé Gloaguen, cinquante et un ans, diplômé de HEC et du Stanford Executive Program, a d’abord officié durant six ans chez Ernst & Young dans l’audit et le conseil auprès de banques et d’institutions financières. En 1993, il a rejoint le groupe Worms & Cie et ses filiales de banque, gestion privée et gestion d’actifs. Il est ensuite devenu directeur général adjoint d’Allianz Banque (ex-Banque AGF) en 1997, puis directeur de l’audit général d’Allianz France (ex-groupe AGF) en 2003. Il a pris en 2005 la direction de l’audit général du groupe Allianz, à Munich. Depuis 2010, il est membre du comité exécutif d’Allianz France, chargé des fonctions centrales et activités groupe. Fabien Wathlé, cinquante-deux ans, titulaire d’un DESS en banque et finances de l’université Robert Schuman, a débuté au Crédit Agricole avant d’entrer en 1992 à la Banque Internationale de Gestion et de Trésorerie (ex-filiale du Crédit Lyonnais) comme directeur du BIGT Gestion, pour devenir en 1994 directeur des activités commerciales de la banque. En 1995, il a rejoint le groupe SwissLife, où il fut successivement président d’OPCVM, Real Gestion pour la Société Financière de Dépôts et de Placements (Sofidep), président-directeur général de SwissLife Asset Management en 2001, directeur général de SwissLife Banque Privée et sa filiale SwissLife Gestion Privée en 2007 puis membre du comité exécutif du groupe SwissLife France en 2008. Il est directeur d’Allianz Patrimoine et directeur général d’Allianz Banque depuis 2010.

Jean Cazeneuve

Jean Cazeneuve, cinquante-cinq ans, diplômé de l’IEP Grenoble et du Centre des hautes études d’assurances, est titulaire du DEA droit international public et privé de l’université de Nice et du master of science in political science de l’université d’Utah (EtatsUnis). Après des débuts en 1985 c h e z C e c a r (d e ve n u M a r s h ) comme chargé de clientèle grands comptes, il assure la direction commerciale de Double V avant d’être en 1989 négociateur chez Auguste Thouard & Associés. En 1995, il est nommé directeur de développement chez ASH, puis rejoint en 1999 Gras Savoye en tant que directeur commercial groupe jusqu’en 2011. Dernièrement, il était directeur de clientèle et chargé du développement large business chez Verlingue. RATP DEV

Romain Ferrière

est le nouveau directeur administratif et financier de RATP Dev. A ce titre, il rejoint le comité de direction de RATP Dev. Romain Ferrière, trente-neuf ans, ingénieur Ensam, titulaire d’un DEA en génie des matériaux et procédés, et d’un CESS diagnostic é c o n o m i q u e d ’e n t r e p r i s e , démarre sa carrière en 1999 chez Arthur Andersen comme auditeur financier. De 2002 à 2004, il occupe le poste de consultant senior chez Andersen Business Consulting avant d’être chargé de mission en 2005 auprès du directeur administratif et financier groupe d’Atos Origin. Entre 2006 et 2011, il exerce chez Ernst & Young en qualité de senior manager corporate finance. En 2012, il assume la fonction de contrôleur financier sales Gati au sein du groupe ex-Pechiney-Rio Tinto. En 2013, il a rejoint RATP Dev en qualité de directeur financier adjoint.

, Envoyez vos nominations à [email protected]

PORTRAIT Par Stanislas du Guerny

Marie-Noëlle Sclafer orchestre lesdonnées pourlaDéfense nationale Elle reçoit ce matin en grande pompe son ministre de tutelle, Jean-Yves Le Drian. Et pour Marie-Noëlle Sclafer, l’affaire est importante : le ministre de la Défense posera la première pierre d’un espace dédié à la cybersécurité à Bruz, près de Rennes, dans le centre de la Direction générale de l’armement (DGA) qu’elle dirige depuis peu. A cinquante et un ans, cette Parisienne de soucheaquittélacapitalepourpilotercetimposant centre de R&D, baptisé « DGA Maîtrise de l’information » et composé de 1.300 personnes civiles et militaires – essentiellement des ingénieurs. Leur tâche ? Créer des outils de « maîtrise de l’information » pour le compte des forces armées françaises. Outre la cybersécurité, dont Jean-Yves Le Drian a fait une priorité nationale, ce centre situé dans la campagne bretonne pour rester à l’abri des indiscrets, est le temple de la guerre

Photo Paco Ben Amar

ENTREPRISES

électronique, du renseignement et des missiles. D’impressionnants radars et de hautes antennes dominent ces bâtiments hyperprotégés des regards extérieurs.

Jamais seule Al’heureoùlacoalitioninternationale,dontfait partie la France, multiplie les offensives contre l’Etat islamique en Syrie, cette femme souriante se retrouve à la tête d’une série de programmes stratégiquespourlaDéfensenationale.Maisses responsabilités nouvelles sont loin d’intimider cette civile qui semble dotée d’une autorité naturelle. En outre, la DGA fait partie de son quotidien depuis qu’elle y est entrée en 2000, rejoignant alors le département géophysique. Sortie de Polytechnique en 1984, cette enfant de parents cadre chez Kodak pour l’un et conservateur à la Bibliothèque nationale pour l’autre a d’abord intégré l’Institut géographique

FRANCE INTER

SYSTRA

MERCIALYS

Morgane Le Tac

Mathieu Dunant

Elizabeth Blaise

est nommée directrice de la communication de France Inter. Morgane Le Tac, trente-neuf ans, titulaire d’un DEUG de droit de l’université de Paris-II, diplômée de l’Institut français de presse, a commencé sa carrière en 2001 au sein de la rédaction multimédia de Radio France avant d’être nommée en 2003 responsable de la communication de Radio France Multimédia. De 2008 à 2010, elle a exercé au sein de France Musique tout d’abord en qualité d’adjointe au délégué à la communication, puis en tant que déléguée au multimédia et au développement de la chaîne. Depuis 2010, elle assurait la direction de la communication externe de Radio France.

devient membre du directoire de Systra. Mathieu Dunant, quarante-quatre ans, ancien élève de Polytechnique et de l’Ecole nationale des techniques avancées, a commencé sa carrière dans un cabinet de consultants. Après avoir créé une start-up, il a rejoint la RATP en 2003, où il a exercé comme responsable de l’ingénierie des systèmes d’information voyageurs et des systèmes embarqués puis directeur de la ligne 14. En 2009, il est nommé directeur général de RATP Dev America à New York avant de revenir à Paris en 2012 pour assumer en outre la fonction de directeur de la filiale-branche Afrique Amérique de RATP Dev.

national – IGN. Déjà stratège, cette ingénieure générale des ponts, des eaux et des forêts a été chef de projet des premières bases de données géographiques du territoire. Depuis, à la DGA, elle a occupé une série de postes de haut niveau. Parmi eux, Marie-Noëlle Sclafer fut présidente du groupe technique du Multinational Geospatial Coproduction Program, qui réunit 28 pays pour la mise en commun de leurs données géographiques militaires. A ce titre, elle a beaucoup voyagé pour le compte de l’Otan, avant de diriger en 2009 le centre DGA Ingénierie installé à Bagneux et d’y manager une équipe de 750 personnes. A Bruz, elle monte d’un cran : elle prend en main le plus important des neuf établissements de la DGA. Un centre qui n’a d’ailleurs pas fini de grandir. Il y est prévu le recrutement de 200 ingénieurs et cadres supplémentaires au coursdesprochainsmois,principalementdans les métiers de la cybersécurité. Quant au statut de femme dans un milieu de gradés, Marie-Noëlle Sclafer est catégorique : « A la DGA, précise-t-elle, il n’y a pas de discrimination. La féminisation de l’encadrement est en avanceparrapportàdenombreusesautresentreprises et seulement 20 % du personnel est militaire. » Son nouveau poste a néanmoins bouleversé ses habitudes : avec son compagnon, cette passionnée de cuisine et de natation a emménagé dans la commune suburbaine de Bruz, dans une maison, où elle dispose de « beaucoup plus d’espace qu’à Paris », admet-elle. De quoi l’aider à prendre le recul nécessaire pour piloter au mieux son établissement, même si elle sait qu’elle sera épaulée : « A la DGA, on ne travaille jamais seul car les projets sont complexes et les compétences multiples. » n

est nommée directrice administrative et financière de Mercialys Elizabeth Blaise, trente-sept ans, diplômée de l’IEP de Paris, a d’abord officié en tant qu’auditrice au sein du cabinet Mazars & Guérard. Au cours de l’année 2001, elle a rejoint Oddo Securities comme analyste financier chargé du secteur des matériaux de construction Europe, puis du secteur de l ’ i m m o b i l i e r f r a n ç a i s ava n t d’intégrer en 2007 Exane, à Londres. Depuis 2010, elle assumait les fonctions de directrice de la communication financière et de la recherche stratégique chez Gecina.

ILS SONT NÉS UN 6 OCTOBRE Dominique A, chanteur français, 46 ans. Bruno Bonnell, fondateur d’Infogrames et de Robopolis, 56 ans. Laurent Burelle, PDG de Plastic Omnium, 65 ans. Antoine Cachin, président de l’Institut français du tourisme, 67 ans. Eric Charpentier, directeur général du Crédit Mutuel Nord Europe, 54 ans. Stéphane Magnan, PDG de Montupet, 64 ans. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, 64 ans. Liu Yang, spationaute, 36 ans.

Lundi 6 octobre 2014

` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR

LedésertetleCactus Renault et Peugeot divergent en Bourse à l’opposé de leurs résultats commerciaux.

AVEC

Les Echos

+ L’INVITÉ DES ÉCHOS

FrancisPerrin Directeurde larevue« PétroleetGaz arabes »

Plus d’un tiers des acheteurs de voitures en Europe sont des acheteuses, tandis que le courtage d’actions s’effectue dans des salles de marché très masculines. Ce n’est toutefois pas une énième déclinaison de « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus » qui explique une étrange divergence : depuis le début de l’année, les performances boursières de PSA Peugeot Citroën (+ 33,1 %) et de Renault (– 5,7 %) sont le miroir inversé de leurs résultats commerciaux sur le Vieux Continent (respectivement 0,2 point de marché perdu à fin août, hors véhicules utilitaires, et presque 1 point gagné). L’« homme malade » de l’automobile européenne, sauvé par un triple pontage sino-étatico-familial, dicte le pas de la course boursière à l’ensemble du secteur, alors que plus d’un quart des analystes conseillent de se séparer du titre du fabricant du Cactus. La traversée du désert, c’est l’élève appliqué du « Monozukuri » qui la connaît. Bien que dans le vent low cost du moment avec Dacia et malgré les lancements réussis de Renault, le fabricant du Captur voit filer entre ses doigts la valeur implicite de sa marque en Bourse. Celle-ci vient de redevenir négative pour la première fois depuis un an, une crevaison de 6 milliards d’euros en juste six mois ! L’ombre des crises brésilienne et russe pèse au-dessus du constructeur au losange, pendant que le grand bond en avant chinois de Peugeot rassure sur l’avenir. Une roue de secours qui devra tenir encore pas mal de temps.

EasyJet relève ses attentes de bénéfice en partie grâce à la grève d’Air France.

LES ENTREPRISES CITÉES Free 15, 24 Flexico 26 Fosun 17 General Motors 29 IAC 27 Idecsi 23 JP Morgan 23 Keycoopt 26 Latécoère 22 LimpidMarket 25 Meetic 27 Natixis 30 Parkeon 25 PSA 30 Quarks Solutions 25 Rakuten 27 Renault 30

Le « stock picking » bancaire se corse avec le retour de la volatilité sur les marchés.

Easy bonus

a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos

Air France-KLM 30 Airbus Group 30 Alcatel-Lucent 30 Alibaba 27 Allianz 33 AON 33 Bankia 29 BNP Paribas 29 Club Med 17 Constellium 21 Crédit Agricole SA 30 Criteo 27 EBay 27 EBuzzing 15 Enel 21 Facebook 27 Faurecia 30

« L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat. » Les patrons des compagnies aériennes low cost n’ont même pas besoin de lire Sun Tzu. « Avec de tels concurrents, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Ryanair croît aussi rapidement en Europe », ironisait son PDG Michael O’Leary en se réjouissant du « merveilleux bonus » offert sur un plateau par les syndicats de pilotes d’Air France. L’accélération en septembre du trafic de Ryanair (+ 5 %) et de son concurrent easyJet (+ 7,5 %), qui a rempli leurs avions à plus de 90 %, tombait bien du ciel obscurci par quinze jours de grève chez le français. EasyJet a joint les actes aux paroles du provocant Irlandais en relevant d’environ 1,5 % son objectif de bénéfices avant impôts pour l’exercice clos fin septembre, porté à entre 575 et 580 millions de livres. A y regarder de plus près, cette communication financière comportait une petite arrière-pensée de marketing. L’apport de revenus liés à la grève d’Air France (estimé par easyJet à 5 millions de livres, moindre qu’escompté) représente juste un sixième de l’amélioration de la fourchette, essentiellement dû à une croissance solide et à une meilleure recette au siège grâce à la clientèle d’affaires. Il n’en reste pas moins qu’à long terme, comme l’explique l’analyste d’AlphaValue, « la position ambiguë de l’Etat, qui a conduit le management d’Air France-KLM à abandonner la création de Transavia Europe, fait les futurs dividendes des actionnaires d’easyJet ». La démission d’un ministre de la Guerre n’a jamais supprimé la guerre…

Allocationfamilière

LE BOMBARDEMENT DES RAFFINERIES DE L’EI « Le pétrole est l’élément le plus significatif du trésor de guerre de l’Etat islamique, c’était donc logique de viser aussi les cibles pétrolières et économiques. Sans carburant, il n’y a pas d’effort de guerre. » LES REVENUS DU PÉTROLE « L’EI détiendrait, d’après le Pentagone, près d’une vingtaine de raffineries artisanales en Syrie, et une douzaine de champs pétroliers autour de la frontière irako-syrienne. Il a probablement une capacité de production de 50.000 à 100.000 barils par jour. Il en consomme une partie pour son effort de guerre. Nous estimons, à “Pétrole et Gaz arabes”, que l’EI pouvait commercialiser de l’ordre de 30.000 barils par jour avant les frappes , ce qui devait lui rapporter au moins 1,5 million de dollars par jour. C’est peu dans le monde pétrolier, c’est beaucoup pour un groupe terroriste. Sur une année, c’est de 500 à 600 millions de dollars de recettes. » LES RÉSEAUX INTERMÉDIAIRES « L’El exporte une partie du pétrole vers d’autres régions dans le nord de l’Irak, la Turquie, sans doute vers le Liban, grâce à des réseaux de trafic et de contrebande qui se sont fait la main avec l’embargo contre le pétrole irakien sous Saddam Hussein de 1997 à 2003, et l’embargo contre le pétrole iranien. On ne peut pas exclure qu’une petite partie de ce pétrole arrive sur les marchés internationaux à la suite de mélanges. » L’EFFICACITÉ DES FRAPPES « Les raffineries bombardées peuvent être réparées, mais elles ont été repérées, donc peuvent être bombardées à nouveau. C’est un coup dur pour l’EI, mais il ne faut pas sous-estimer sa capacité de réaction. Il faut que l’effort d’identification et de destruction des cibles pétrolières soit fait dans la durée. » Interview réalisée par Pascal Pogam

crible

Rocket Internet 27 Saint-Gobain 30 Snapchat 23 Société Générale 30 Suez Environnement 22 T-Mobile US 15 Valeo 30 Viadeo 27 Volkswagen 20 Volvo 20 Wise Metals 21 Yahoo! 23 Zalando 27 Zodiac Aerospace 30

Ce n’est pas avec les mers d’huile que l’on fait les loups de mer. Les experts de la météo boursière se sont donc mis à espérer une amélioration de la séduction des sirènes de la banque d’investissement, vu le retour de la volatilité constaté sur les marchés financiers. Dans le même temps, la difficulté désormais avérée pour la Banque centrale européenne de réaliser très rapidement des miracles avec son nouveau « bazooka » monétaire pourrait calmer l’engouement terrien pour les banques de détail. En fait, les pronostiqueurs essaient d’autant plus de renouveler les envies de shopping de leurs clients que la dispersion des valorisations reste non négligeable, sept ans après la crise des « subprimes ». Les groupes universels dotés d’une banque d’investissement de taille conséquente à leur échelle subissent en effet une décote boursière non négligeable, comme le montrent Deutsche Bank (0,7 fois l’actif net tangible prévisionnel calculé par Bloomberg), Barclays et Société Générale (0,8), sans oublier BNP Paribas et Royal Bank of Scotland (0,9). En cause, une rentabilité des fonds propres jugée trop faiblarde, sauf chez les deux grandes banques suisses, en lourde restructuration. Les spécialistes de la banque de détail, nordiques, britanniques et espagnols ont, eux, retrouvé des valorisations plus proches des niveaux de l’avant-crise, un phénomène qui a même bénéficié au champion français de la proximité, Crédit Agricole (1,1 fois), malgré sa structure mutualiste. Les bascules d’allocations, familières aux gérants de portefeuille, pourraient toutefois rester modérées, vu la crainte de réglementations toujours plus exigeantes et le déficit de visibilité lié aux litiges, qui incitent davantage au cabotage qu’au grand large.

AVIS FINANCIERS

Credit Suisse 27

EN VUE

David Cameron

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis Morel Edité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 437 16, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00 Site Web : lesechos.fr ÉDITRICE Bérénice Lajouanie PUBLICITÉ Les Echosmédias Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 22 PRÉSIDENTE Patricia Levy DIRECTRICE GÉNÉRALE Cécile Colomb DIRECTRICE PUBLICITÉ FINANCIÈRE Florence Bordiau-Hardouin DIRECTRICE PUBLICITÉ COMMERCIALE Frédérique Testemale DIRECTRICE PUBLICITÉ LES ECHOS WEEK-END Anne-Valérie Oesterlé DIRECTRICE DIFFUSION, MARKETING ET COMMUNICATION Sophie Gourmelen DIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Nicolas Barré DIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTION Dominique Seux et François Vidal DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE L’INFORMATION NUMÉRIQUE Donat Vidal Revel RÉDACTEURS EN CHEF David Barroux (Entreprises) Laura Berny (Numérique) Ludovic Desautez (Numérique) Daniel Fortin (Magazine, Opinions, Innovation) Muriel Jasor (Les Echos Business) Arnaud Le Gal (Opérations spéciales) Etienne Lefebvre (France et International) Guillaume Maujean (Finance-Marchés) Pascal Pogam (Enquêtes) RÉDACTEUR EN CHEF TECHNIQUE Didier Boileau

DIRECTEUR ARTISTIQUE Fabien Laborde DIRECTRICE ARTISTIQUE ADJOINTE Isabelle Labussière EDITORIALISTES Cécile Cornudet, Jacques Hubert-Rodier, Eric Le Boucher, Jean-Francis Pécresse, Jean-Marc Vittori, Sabine Delanglade, Laurent Flallo, Sylvie Ramadier (Le Crible) ENJEUX LES ECHOS DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE LA RÉDACTION Laurent Guez RÉDACTRICE EN CHEF Pascale-Marie Deschamps LES ECHOS WEEK-END ET SÉRIE LIMITÉE DIRECTRICE DÉLÉGUÉE DES RÉDACTIONS Bénédicte Epinay RÉDACTEUR EN CHEF Gilles Denis

SERVICE ABONNEMENTS LES ECHOS 4, rue de Mouchy, 60438 Noailles Cedex Tél. : 01 70 37 61 36. Fax : 01 55 56 70 38 du lundi au vendredi de 9 h à 18 h IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France), Montpellier (Midi Libre), Ste-Marie de La Réunion (RotOcéan). TIRAGE DU 15 SEPTEMBRE : 169.520 exemplaires Membre de OJD-Diffusion contrôle CPPAP : 0416 c 83015. Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi du 11 mars 1957) Les Echos est une publication du PRINCIPAL ASSOCIÉ UFIPAR (LVMH) PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL Francis Morel DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ Christophe Victor DIRECTEUR DÉLÉGUÉ Bernard Villeneuve Ce numéro comporte un 3e cahier de 8 pages « Les Echos Business »

L

a tournée européenne de Manuel Valls, la nouvelle groupie de l’entreprise, se poursuit à Londres. Après Jouy-en-Josas, où il a chauffé son nouveau tube devant le Medef : « Moi, j’aime l’entreprise ! », la version allemande a été très applaudie par les patrons berlinois : « Ich mag die Unternehmen », avant le « I love business » qu’il va sans doute donner dans la capitale britannique. S’il y a d’ailleurs bientôt plus de Français qu’à Paris, c’est peut-être parce que le public tricolore ne croit pas beaucoup à ce nouveau discours, mais c’est une autre histoire. David Cameron, son homologue britannique, en profitera-t-il pour réitérer sa proposition de « dérouler le tapis rouge » aux entreprises françaises désireuses de fuir leur système fiscal ? Il est vraisemblable que non, non par respect pour notre pays, il ne faut pas trop en demander, mais parce que les médias le surveillentdeprès,aprèslesdeuxgaffes

qu’il vient de commettre. Non seulement il a confié que la reine avait littéralement « ronronné » de joie après le rejet du référendum écossais, ce qui a hautement choqué la cour (bien la peine d’être un petit-fils de baron formé àEtonpourêtreaussi« rude »),maisila aussi affirmé qu’un tableau dont Elisabeth croyait posséder l’original était une copie. Et c’était faux ! Mais le redressement qu’a permis sa politique économique est, lui, bien réel, avec une croissance qui dépasse 3 % et un chômage qui recule. C’est pourquoi il espère, en promettant des baisses d’impôt, effacer l’effet d’une progression des salaires inférieure à celle de l’inflation et rattraper d’ici aux élections, dans sept mois, le retard qu’il accuse dans les sondages. Europhile ou europhobe ? « That is the question ».

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