ANNALES_ DE
CHIMIE ET DE PHYSIQUE, Par MM. GAY-LUSSAC et AHAGO.
TOME TRENTE-CINQULEME.
A PARIS_. Chez CROCIJ:ARD. Libra ire, cloitre Saint-Benoit. D0 I(>' . pres Ia rue des Mathnrins. 18 2 7·
. ( g8 ) cela ' de 4 ' sans y comprendre le residu de la decomposition de 1' oxalate de plomh par la chaleur. J'ai l'hooneur de vous adresser quelques-uos des morceaux de minium cristallise, et d'etre, etc. Roueu , 25 aVl·il 1827. "
NoTE sur des Effits qui peuvent etre produits
par la capillarite et l' affinite de.s substances , , , • h eterogenes ~· PA.R
1\J. PoissoN.
Supposous qu'on ait dans un vase deux ~iquides ditferens A et B, seA pan\s i'un de I' autre par une c1oison verticale, et dont les hauteurs soient I en raison inverse de leurs densites, de sorte que les points a et b des deux faces de la cloison, situeesdans IHl meme plan horizontal, supportent des pressions egales et contraires ; concevons , de plus, que la cloison soit. percee d'un ou plusieurs trous d'un tres-petit diametre' au' . autrement dit, qu'elle soit tra_,·ersee par un ou plu sieurs canaux tels que a b , tres-etroits, perpendicnlaires a ses deux faces' et que nous regarderons d'abord comme etant remplis d'air ou d'un autre (luide. Si la matiere de la cloison exerce sur chac~.m des deux liquides une action superieure a la moitie de celle de ce liCiuide · sur lui-meme , chaque liquide entrera
( 99 ) dans le canal a b, de la meme maniere qu'il s'eleverait a~-dessns de son niveau dnns un tube capillaire du meme diametrc et .de la m eme mntie re. II y sera pousse en outre par l' exces de la pression qu'il exerce a l' extremite du canal sur l'elasticite de l'air interieur. Lorsque les deux liquides aur·ont penetre dan? l'interieur de a b ~ l'air se trouv~ra pousse des deux cotes en sens contraire p;:tr des forces dont chacune sera egale a la pression -primitive , augmentee de la force capillaire correspondante, c'est-a-dire, augment.ee d'une force proportionnelle , d'apres la theorie connue de M. Laplace, au double de l'action du tube sur le lic1uide, moins !'action propre de ce liquide. Dans le cas unique ou la force capillaire serait la meme des deux cote~ ' l'air demeurerait done en repos apres a voir eprouve une certajne compression; mais pour peu c1ue cette force soit preponderante a- l'un des deux bouts du canal? l'air sera chass~ du Cote oppose , et Je Jiquide 1 SOumis a }a plus forte action capillaire ~ remplira le canal en tier. _ Supposons que ce ~oit A , et ~onsiderdns les . for·ces qui agiront maintenant sur le. filet a b forru6 de ce liquide. ' . A I' extremite a, ce filet sera soumis a 1' attraction du liquide exterieur A ' : a extre~1i te b , il ~era atti1·e en ·;· I se:q.s : oppose par le liquide B : or , les deux liquides eta,nt difterens ' ces attractions . seront inegales; ~t ?"£us SlJpposetons que celle de B sur la matiere de A soit superieure ft I'attraction propre de A sur lui- meme. Quant a I' actjon du canal sur le filet a b , elle- se~a egale, et s' exercera en seus contl!llires .a ses deux ext.r emites; elle ne pourra douc pas s~opposer au mauve-
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lhent du lic1ulde contenu d;ws le canal, ni contrihm~r a le mouvoir; et il en sera de mhne a 1'egard des pressions exercees en a et b , par }es li'quides exterieurs 7 tant qu'elles seront sensiblement egales : toutefois l'action du canal et ces pr~ssions extremes ; empecheront le filet de s'interrompr~ ) de sorte qu'il s'ecot1lera sans discontinuite dans le sens ou il est sollicite par la plus graride attraction' ou ·de a vers b. Il resultera de cet ecoulement une elevation dn niveau du liquidc B; par consequent un- ex:d~s de pression a l'extremite b . du cana1 ' et cette elevation con tinuera j usqtl' a ce ql.le la: dilfei'~n<..:e des pressions en a et b soit egale a ~elle des attractions exercecs par ces deux liquides sur le filet a b ; ce qui arrivera d'autant plus promptement que la cloison qui separe les d eux liquides sera percee d'un plus grand nombre de trous semblables a celui que nons yenous de considerer. Examinons encore ce qui aurai t lieu si la cloison eta it f9rmee de deux aut res' de nature di.fferente' mais exactement juxtaposees ' qu1 n' exerceraient aucune action sur l'm1 des deux liquides , sur B , par exemple ; et dont une seule agirait sur I' autre liquide. Dans ce cas, le liquide B sera retenu dans la capaclte qu 1ll occupe , par l'action qu.'il exerce sut sa pro-· pre matiere; il ne pourta pas penetrer dans le canal ab, de meme que le mercure ne parvient pas a s' echapper par un trou capi1laire pratique au tu:be d'un barome(re. Il en sera de .meme pa~ rapport a A , quand la, face de la cloison qui u' exerce pas d'action sur ce liquide sera tou rn ee lie son cote ; et , d~ms cette disp~ sition, quel qne soit l e nombre de trous capillaires
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d ont la cloisou soit percee, les deux liquides demeurerout separes , et conserveront leur niveau primitif. Mais si l' on retourne la cloison de maniere que .la fac.e qui agit sur A soit en conta~t ayec ce liquide , il penetrera, en vertu de I' action capillaire, s;lans le canal a b ; ~a vitesse que le liquide, pousse par cette fox:ce, acguerra pendant ce mouvement, pourra lui faire _d,epasser le point du canal ou la c;.loison change de na_ tun~' et atteindre meme l'extremite ou il aboutit dans le ~iquide B ; en sorte qu'il sera possible cp.I!:! .1!'! liquide A remplisse en en tier le · canal q, b , com~. ~ ~Ia~s le cas que nous avons d'abord ,examine. Cela e~ant, si n.ous ~upposons toujours l'atlraction de B. sur A supeneure a celle de A sur lui-meme, le filet a b s'ecoulera dans la capacite occupee par le liquide B, .dont le ' niveau s'e1evera jusqu'a c~;: que l'exces de pt·ession qui etf resultera au point b ' balance la difference des attractions exercees par les deux liquiqes en a et b. · · J'ai e~rit c~tte Note -aI' occasion des phenomenes. relatifs a r~bsorption des membranes ·v~getales ou animales , dont M. Dut~ochet ~t M. Magendie.'o nt entretenu I' Acad~m.ie des Scien~~s dans l~p.ne des seances d'octobre dernier. Je n'ai pas pretendu, cependant, en assigner ime cause exclusiye de toute autre ·, ni' en donner nne e~plicatjon suffisan~e; mon, b~t ~st . ·s eulement ~e.faire voir que des effets qui ont du.moius u~e grande res.s emblance av~c ces importazis phenome~~s, pourraient etre . produits par I' action capillaire ' jointe a la di~erence d' affini ~e des substances heterogenes--; sans h~ secours de l'elecfricite en repos ou en mouvement.
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. P. S. Depuis que cette Note a paru dans le Journal de M. Magendie ( N° d' oetobre I 82.6), M. Dutrochet a ann once a l' Academie des Sciences qu 'il avait pr.o duit les· m~mes phenomenes d'absorption avec des substances rninerales•, par exemple , avec une lame d' ardoise. L' orga·D .isation animale ou vegetale n'etant plus necessaire a leur production' 1' opinion qui les attribue a une cause generale , telle que l' action cap~llaire, acquiert plus de probahilite; et c'est pour appeler de nouveau !'attention des physicie~s sur cette ·e xplication, qu'on a juge utile de reimprimer la, Note precedente. P.
ANALYSE
de l' Eau de la Mer Morte.
PAr, ,Mr C. G.
GM E
LIN.
LA densit~ de cette eau, a la temperature de 16° ~ ,est de r ,21223. · · Elle est composee de la maniere suivante : Chlorure de calcium, ..... ·chlorure de inaghesit~m. : . Broniure de magnesium ... Chl9rure de .sodipm .. -. •.. Chlorure de potassi urn . . . ' ) '"' Chl~r~re d'aluminium ..•. ' Chlorure de ·in anganese .. . ' ...... :Sel ammoniac .......... . Sulfate de chaux .. 0
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24,5398 ~ ;· '
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du chlorure de potassimp qui a ete evalue au moyen du chlorure de Flatine , et qui a etc change en sulfate potasse dans le traitement de ]a masse saline · pn l'acide sulfurique o R etranchant le poids de ce sulfate de celui de la masse saline, le poids restanL est compose de sulfate de soude .et de sulfate de magnesie ~ dont la proportiou peut ~tre determinee d'apres laoquantile connue d'acide sulfurique qu'il renferme. Apres la precipitation de l'acide sulfurique par !'acetate de plomb, on a separe L'exdis de piomb par l'hydrogenc sn}fure, eL on a eva pore ju squ'au rouge-blan c
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Ea:u .......· .• •• •.•
Le residu que la isse l'eau par !'evaporation a sicctte n ' est que de 23,53 pour ceut; mais il se degage v.ers la fin des vapeurs d'acide hydi·o-culoriqueo ' Ce residu, traite par l'eau, a laisse de la magnesie qui, q"ftOic!ue bien lavee. a donn~ un precipite de dtlo·rure d.'argen t apres avoito ete. dissoule dans l'acide nitrique et melee avec le nitr ate d'argent. La magnesie l'estee eu dissolu~ion avec l'a cide nitrique a ·ete transformee en sulfate et evaluee dans cet etat. La partie soluble du residu laisse par !'evaporation de l'eau de la mer MorLe a etc precipitee· par l'oxalate d'ammoniaque pour obtenir la chaux. Apres la separation de la chaux, on a ajoute au liquide de l'acide sul:furique ; on a evapore a siccite et chauffe au rouge. La masse saline restante etait essentiellernent composee de sulfate ae soude et de sulfate de magnesie. Elle a ete dissou te claus l' eau et pn!cipi tee par !'acetate e plomb pour connaitre la quantite d'a cide sulfuriqueo D'une autre part, l'eau de la mer Morte contieut
. 7S,46o2.. . I
100,0000.