... depuis 1985

Country Music, Rock’n’Roll, Blues

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GRATUIT

Numéro

1 er Trimestre 2017

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Editorial On ne pouvait pas passer à côté de l’événement, Emmylou Harris en France, qui plus est dans un festival country. Voilà une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle. Mais l’année 2017 ne se limite pas à la venue de la grande dame de la country à Craponne sur Arzon (43). L’été sera marqué aussi par la présence à Tours du Brian Setzer’s Rockabily Riot, mais à Tours, on voit les choses en grand puisqu’il y aura aussi ZZ Top et même les Insus qui devraient attirer un public populaire. Bien évidemment, à Craponne comme à Tours il y aura en plus de nombreux concerts destinés à agrémenter ces manifestations, une tendance country à Craponne et rock and roll à Tours. Mais ce n’est pas tout ! John Foherty sera aussi près de chez nous, au Pays Basque et en Suisse, fin juin. Et pour compléter le tout, les amateurs de blues pourront retrouver le grand Buddy Guy à Paris, à l’Olympia début juillet (Voir dates de concerts à la fin de ce numéro). La boucle est bouclée, il y en a pour tous, pour tous les goûts! Que du bon ! … Que l’on ne vienne pas nous dire après cela qu’il ne se passe rien par chez nous… Vous retrouverez dans ce numéro, nombre de galettes. S’il est vrai qu’il se vend moins de galettes qu’il y a quelques années surtout en France, aux Etats-Unis les ventes restent conséquentes et font jeu égal avec le téléchargement payant. A remarquer aussi que les ventes restent importantes en fin de concerts. S’il est évident que les réalisations en matière de rock and roll sont très peu nombreuses notamment aux Etats-Unis, il est évident aussi que les productions country sont bien plus nombreuses que toutes autres aux Etats Unis et quasi inexistante en France. Force est de constater que le blues est un domaine très actif un peu partout, les chroniques qui figurent dans les pages qui viennent sont là pour en faire la démonstration, cela ne se limite pas aux productions discographiques mais cela concerne aussi les concerts et les tournées. Dans les pages qui viennent, entre galettes et concerts, vous trouverez de quoi satisfaire votre consommation de musique et il est évident que vous trouverez de quoi satisfaire votre intérêt, voire votre passion pour le loisir qu’est la musique et bien évidemment quelques surprises agréables !… A consommer sans modération ! Laissez le bon temps rouler !

p. 3 Grammy Awards p. 4 Emmylou Harris p.12 Kristyn Harris p.13 CMA Awards p.15 James Intveld p.16 Raphael Imbert p.17 Gaëlle Buswel p.18 Pin Up p.19 Imperials Crowns p.20 Richard R. Farrel p.22 Bobby & Sue p.23 Blues Challenge p.24 Bill Wyman Lazy p.25 Sax Gordon p.26 Galettes p.41 News p.43 Nécrologie p.50 Dates de Concerts p.52 Bons Plans p.53 Annonces p.54 Contact

Chuck Berry 18 octobre 1926 18 mars 2017 R.I.P.

Gérard

Merci, grand merci à tous ceux et celles qui ont contribué à la réalisation de ce numéro N’hésitez pas à nous écrire, à nous raconter. N’hésitez pas à diffuser Sur la Route de Memphis et à en parler Ce numéro est envoyé à 5 873 adresses e mail Bonne lecture ...

e-mail : [email protected] Sur La Route de Memphis n°126

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Parmi les récompenses dont raffolent les américains il en est de plus prestigieuses que les autres, c’est le cas des GRAMMY AWARDs, dont la 59 ème édition s’est déroulée le 13 février à LOS ANGELES. Ces 84 Grammy Awards décernés concernent toutes les musiques et les gagnants de cette année ont été principalement Adèle, Beyoncé , David Bowie, mais aussi, on se félicitera des Awards de : WILLIE NELSON : Summertime, de l’album Sings Gershwin, Award Pop Vocal Traditionnel MAREN MORRIS: My church, Award country solo PENTASONIC – DOLLY PARTON: Jolene Award Duo STURGILL SIMPSON: A sailor’s guide to earth, Award album VINCE GILL- TIME JUMPERS: Kid Sister, Award American Roots BOBBY RUSH: Porcapine meat Award traditional Blues Pour n’en citer que quelques uns…..

Keith Urban & Carrie Underwood Maren Morris

Bobby Rush

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Sturgill Simpson

Vince Gill

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rzon . . . A . e r u d s e rout .. Craponne a l r u .. S Tout d’abord il y a eu l’album : « The life & songs of Emmylou Harris » (voir numéro précédent de Sur la route- numéro 125) enregistré à Washington en janvier 2015 avec une brochette exceptionnelle de chanteurs dont Chris Hillman, Rodney Crowell, Holly Williams, Alison Krauss, Mary Chapin Carpenter, Martina Mc Bride, Sheryl Crow, Lucinda Williams, Vince Gill, Kris Kristofferson et quelques autres, un cd audio et un dvd qui constituent un hommage brillantissime à Emmylou… de son vivant ! Et puis nous avons appris qu’Emmylou Harris serait présente le 29 juillet prochain au festival Country Rendez Vous de Craponne sur Arzon, ce n’est certes pas la première fois qu’elle vient en France mais c’est quand même un sacré évènement qui prouvera, il faut l’espérer, que la country music est encore bien vivante dans l’hexagone. Emmylou Harris est venue pour la première fois avec le Hot Band au Festival International de Country Music de la Porte de Pantin à Paris en avril 1980… et pour la dernière fois en mai 2013 avec Rodney Crowell toujours à Paris. Voilà pourquoi, il nous a semblé utile et intéressant de nous pencher sur la carrière de cette formidable chanteuse.

JEUNES ANNÉES Emmylou Harris est née le 2 avril 1947 à Birmingham, Alabama, fille d’Eugenia et Walter, son père militaire de carrière, ce qui a amené Emmylou à changer de ville à plusieurs reprises. Adolescente, elle effectue ses études à Greensboro en Caroline du Nord, puis en 1968 rentre à l’université pour suivre des cours d’art dramatique, elle voulait alors être actrice mais, en côtoyant des musiciens, elle s’est retrouvée chanteuse à la fin des années 60, formant d’abord un duo avec Mike Williams, rencontrant Jerry Jeff Walker, travaillant dans des bars et des restaurants pour gagner sa vie, se produisant dans des clubs de Washington et de New York. Son style est alors plus folk que country dans la lignée du mouvement folk qui avait déferlé sur les Etats Unis au cours de la décennie avec en particulier un goût très prononcé pour Bob Dylan et Joan Baez. PREMIER ENREGISTREMENT C’est en 1969 qu’elle signe son premier contrat chez Jubilee Records label de New York et enregistre son premier album « Emmy Lou Harris : Gliding bird » qui contient déjà les prémices de ses futurs succès, Sur La Route de Memphis n°126

il est à remarquer qu’elle signe 5 des titres présents et que figurent aussi un morceau de Bob Dylan et un d’Hank Williams, ce qui en dit plus que tous les discours. La voix est agréable mais les arrangements musicaux sont un peu simplistes. Jubilee Records fait faillite quelques mois plus tard et est racheté par Roulette. Emmylou mettra une quinzaine d’années pour récupérer des droits concernant cet album. Mais la suite est plus difficile encore, elle se marie avec Tom Slocum en 1969 et a une fille Hallie, mais son mariage est un échec et elle se sépare en 1970. Elle se rend à Nashville fin 70 sans y trouver alors ce qu’elle pensait pouvoir en attendre. Après cette période délicate, elle forme un trio et se produit régulièrement au Collar Door à Washington. Elle est repérée par les Flying Burrito Brothers et se lie d’amitié avec eux mais le groupe se sépare peu de temps après.

GRAM PARSONS En 1971, Emmylou se rapproche de Gram Parsons ex Byrds et ex Flyin Burrito Brothers, elle part à Los Angeles et intègre les Fallen Angels formation de Gram Parsons pour l’enregistrement de « G.P. » qui ne sortira qu’en 1973. Gram Parsons meurt le 19 septembre 1973 suite à divers abus. Emmylou Page 4

Avec Gram Parsons

est aussi présente sur l’album de Gram Parsons « Grievous Angels » paru en Janvier 1974 et cette rencontre avec Gram Parsons va fortement influencer l’approche musicale de la chanteuse, elle mettra alors, d’une certaine façon, un peu de rock dans sa country.

BRIAN AHERN (1974 – 1983) C’est en 1974 que la carrière d’Emmylou prend une autre dimension. Elle fait la connaissance du producteur Brian Ahern qui la fait tourner au Canada et réunit des musiciens de premier ordre pour préparer un premier album de haut niveau chez Reprise, filiale de Warner Bros. En effet, on retrouve sur « Pieces of the sky », nombre de musiciens travaillant habituellement avec Elvis Presley, c’est le cas du batteur Ron Tutt, du pianiste Glen D Hardin et surtout du guitariste James Burton. Mais il y a aussi Ricky Skaggs au violon, Linda Rontadt comme choriste et Rodney Crowell comme auteur compositeur de « Bluebird wine », marquant là le début d’une longue collaboration qui se Sur La Route de Memphis n°126

poursuit encore aujourd’hui. Un titre émerge du lot et est unanimement apprécié, il s’agit de « If I could only win your love », titre de Charlie et Ira Louvin pour qui Emmylou a toujours manifesté un grand intérêt et qui est donc son premier succès. Figurent aussi « Bottle let me down » de Merle Haggard et « Coat of many colors » de Dolly Parton, sans oublier « For no one » des Beatles. « Pieces of sky » sort en 1975. L’enregistrement se fait dans le studio mobile de Brian Ahern, fameux studio dans lequel enregistreront une multitude de chanteurs connus et reconnus.

THE HOT BAND

John Ware, Glen D Hardin, Albert Lee, Hank DeVito, Emmylou, Emory Gordy Jr, Rodney Crowell

Le groupe le plus prestigieux qui soit n’est pas une formation fixe mais bien à géométrie variable compte tenu des obligations des uns et des autres. Rodney Crowell est cependant omniprésent et le restera au fil des années. James Burton et d’autres jouant au côté de Presley ne seront pas présent en continu dans le Hot Band, James sera alors remplacé par Albert Lee. Le Hot Band est une entité constitué à partir des musiciens de Gram Parsons et l’Angel Band qui accompagnait Emmylou. Fort du succès de « Pieces of sky » en 1975, Brian Ahern va renouveler la formule et en 1976 cela donne « Elite hotel » qui regorge de morceaux plus réussis les uns que les autres. Trois morceaux de Gram Parsons, à savoir « Wheels », « Sin city » et « Page 5

Ooh Las Vegas », deux Rodney Crowell : « Amarillo » et surtout « Till I gain control again » qui marquera la carrière de l’un comme de l’autre. Et comme si cela ne suffisait pas, de brillantes versions de « Together again » de Buck Owens, « Jambalaya » d’Hank Williams et « Sweet dreams » de Don Gibson. L’accompagnement est assuré par James Burton, Glen D Hardin, Emory Gordy, Rodney Crowell, etc… à noter l’arrivée du pedal steel Hank DiVito qui devient un des principaux membres du Hot Band. En janvier 1977, Brian Ahern épouse Emmylou et ils auront une fille prénommée Méghann. Après le succès de « Elite Hotel » pas question de s’arrêter, bien au contraire, c’est alors « Luxury liner » qui est distribué par Warner Bros, l’album comprend encore du Gram Parsons avec « Luxury Liner » et « She », du Rodney Crowell avec « You’re supposed to be feelin good » et « Tulsa Queen » et des reprises choisies et même sacrément choisies comme « When I stop dreamin » d’Ira et Charlie

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Louvin, « Hello Stranger » de la Carter Family, « Pancho et Lefty » de Townes Van Zandt mais aussi « You never can tell » de Chuck Berry qui devient un succès international et assure un statut de vedette pour Emmylou. L’accompagnement consacre le Hot Band dans sa plénitude avec Albert Lee, Hank De Vito, Ricky Skaggs, Glen D Hardin, Rodney Crowell, Brian Ahern est présent à la guitare acoustique et dans les chœurs, on note la présence de Dolly Parton et Nicolette Larson…plus quelques autres. Avec un tel programme et de tels talents, « Luxury Liner » est à l’évidence un monument de la country music et une œuvre majeure de la carrière d’Emmylou Harris. On ne change pas une formule qui marche et rencontre l’adhésion du public au-delà des amateurs de country. L’album suivant « Quarter moon n a ten center town » est réalisé en 1978 avec notamment « Two more bottle of wine » de Delbert McClinton, « To daddy » de Dolly Parton, « Leavin Louisiana in the road daylight » et “I ain’t living long like this “ de Rodney Crowell et principalement l’accompagnement déjà present sur “Luxury Liner” ainsi que Willie Nelson sur « One paper kid ». Après ces albums exceptionnels, la suite sous la direction du producteur Brian Ahern est toujours d’un très bon niveau sans atteindre les sommets des réalisations précédentes. Il semblerait que de très nombreuses chansons aient été enregistrées et parfois donc disséminées au fil des albums. En 1979, c’est « Blue Kentucky girl » avec « Hickory wind » de Gram Parsons, « Even cowgirls get the blues » de Rodney Crowell, « Every time you leave » de Charlie et Ira Louvin ainsi que « Sister’s coming home » de Willie Nelson et « Save the last dance for me » de Doc Pomus et Mort Shuman pour ne citer que les principaux, Page 6

l’accompagnement est assuré par le Hot Band et on remarque la présence de Tanya Tucker sur « Sister ‘s coming home », de Don Everly sur « Every time you leave » , de Linda Ronstadt et Dolly Parton sur « Even cowgirls get the blues ». Toujours au cours de cette année 1979, c’est « Light of the stable » appelé aussi « Christmas album » avec des classiques tels que « The first Noël » et autre « Little drummer boy ». Le Hot Band est toujours présent ainsi que Willie Nelson, Dolly Parton, Linda Ronstadt et Neil Young. Et puis en 1980, c’est « Evangeline », avec toujours les mêmes ingrédients, une dose de Rodney Crowell avec « I don’ have to crawl » et « Ashes by now », du Gram Parsons avec « Hot Burrito », du John Fogerty avec « Bad moon rising » et des classiques tels que « How high the moon « et surtout « Mister Sandman » avec Dolly Parton et Linda Ronstadt. La même année « Cimarron » avec toujours le Hot Band et des titres comme « « If I needed you » de Townes Van Zandt ou « The price to pay » de Bruce Springsteen et le classique « Tennessee waltz ». Puis « Roses in the snow » toujours cette même année avec les mêmes musiciens et des titres de Iran et Charlie Louvin : « I’m learning », des morceaux traditionnels comme « Wayfaring stranger », « The boxer » de Paul Simon et même « Miss the Mississippi and you » d’un certain… Bill Haley. En 1982, c’est « Last date » enregistré en live et même si celui porte la mention Hot Band, il est à remarquer la présence de nouveaux musiciens au côté d’Emmylou. Quant au répertoire, il s’ouvre à de nouveaux horizons. On a encore « Grievous Sur La Route de Memphis n°126

angels » morceau de Gram Parsons mais aussi « Restless » de Carl Perkins, « Racing in the streets « de Bruce Sprigsteen, « So sad » des Evely Brothers mais de la tradition également avec une version très réussie du « I’m movin’ on » créée par Hank Snow. Emmylou continue à sortir régulièrement à réaliser de nouveaux albums, en 1983, c’est « White shoes » qui marque la fin de l’ère Brian Ahern avec qui Emmylou divorce à cette époque. Le Hot Band disparait même si certains de ses membres comme Glen D Hardin, John Ware ou Hank DeVito sont présents sur certains titres, reste Rodney Crowell auteur de 2 morceaux : « It’s only rock and roll » et « Baby Better start turnin’ em down ». « Drivin’ wheel » est le titre phare du disque « White shoes »

NASHVILLE Une nouvelle période commence pour Emmylou en 1985, fini Brian Ahern, fini aussi le Hot Band même si certains de ses membres participent de temps à autre à quelques enregistrements. Elle continue avec le label Warner Bros qui a géré sa carrière avec succès et elle part enregistrer à Nashville. C’est donc l’album « The ballad fo Sally Rose » dont elle coécrit l’ensemble des titres avec Paul Kenerley, Paul Kennerley qu’Emmylou épouse en cette année 1985 et avec qui elle restera jusqu’en 1993. Emmylou a ainsi souvent mêlé vie professionnelle et vie privée. Sur « The ballad of Sally Rose », figurent nombre de musiciens de Nashville, Vince Gill, Waylon Jennings, Buddy Spicher, Gary Scruggs, etc… mais Albert Lee, Hank DeVito, Emory Gordy sont toujours présents. Parmi les chanteuses venues apporter leur voix, on note encore la présence de Page 7

Dolly Parton, Linda Ronstadt et Gail Davies. L’année suivante, en 1986, « Thirteen » est un disque fort de ses années 80 pour lequel, Emmylou recevra même le prix de l’Académie Charles Cros, on y retrouve Vince Gill, Carl Jackson et même Duane Eddy. A noter le retour de Rodney Crowell. Au programme: « Mistery train », « My father’s house » de Bruce Springsteen », « Today I started loving you again » et le superbe « Lacassine special » d’Iry LaJeune. Avec le disque suivant, en 1987, Emmylou va s’impliquer dans le choix des morceaux, plus qu’elle ne le faisait par le passé. Elle choisit des morceaux traditionnels qu’elle arrange à sa façon, dans « Angel band », enregistré dans la région de Nashville, on note la présence de Vince Gill, Carl Jackson, Jerry Douglas et des titres comme « Precious memories » ou « Where Could I go but to the lord ». Toujours aussi productive, en 1989, c’est « Bluebird » avec la présence de Bonnie Raitt sur « Ice blue hart » et des interprétations de « I still miss someone » de Johnny Cash, « You’ve been on my mind » de Rodney Crowell. En 1990, « Brand new dance » avec « Wheels of love » , « Tougher than the rest » de Bruce Springsteen. Dans les chanteuses qui participant on remarque la presence de Katy Chiavola et Iris Dement. Manière de changer un peu, c’est Emmylou Harris « At the Ryman » Nashville, enregistré au printemps 1991 avec les Nash Ramblers, un disque acoustique avec « Guitar town » de Steve Earle, « Mansion on the hill » de Bruce Springsteen, « Lodi » de John Fogerty et pas Sur La Route de Memphis n°126

moins de 3 titres de et avec Bill Monroe. Le disque est sorti en 93. Il est suivi par « Cowgirl’s prayer « avec comme principal titre « Crescent city », un morceau de Lucinda Williams quelque peu cajun et la présence de Trisha Yearwood aux harmonies vocales ainsi que Katy Chiavola. On trouve Alison Krauss sur « A ways to go ». Autre curiosité, la présence de « High powered love » de Tony Joe White. Le disque comme le suivant est paru chez Elektra filiale de Warner bros. En 1995, Emmylou fait appel à Daniel Lanois pour « Wrecking ball » qui connait un beau succès. Daniel Lanois a écrit plusieurs titres et tient la guitare accompagné par une formation réduite dans laquelle on note la présence sur certains titres de Steve Earle, Neil Young ou Lucinda Williams. Parmi les interprétations, « Waltz across Texas tonight » et « May this be love » de … Jimi Hendrix. Ainsi se conclut la période 1974-1995 d’Emmylou Harris, période glorieuse chez Warner Bros et ses filiales.

DIVERS HORIZONS Pendant des années Emmylou a réalisé des disques de façon assez linéaire, choisisant ses interprétations avec soin et s’entourant de la crème des musiciens, tout en ayant une activité scénique conséquente. Elle a fait sa révolution en quittant Warner Bros et en sortant des sentiers battus avec l’album « Page 8

Spyboy » paru lui chez Eminent records qui a surpris pour ne pas dire plus, les fans de la belle. Et même si on note la présence du fidèle Buddy Miller, celle de Daryl Johnson et Brady Blade semblait destinée à un jeune public. Le disque enregistré en live comporte nombre de titres réarrangés tels que « My songbird », « Wheels », « Born to run », « Tulsa queen » et autre « Love hurts », des versions auxquelles on peut préférer les versions initiales. Nous ne sommes plus dans l’univers de la country music. Après cette expérience Emmylou Harris signe avec Nonesuch Records sachant que ce label est une filiale de Warner Bros. La première production Nonesuch, « Red dirt girl » en 2000, est plus classique avec une place importante faite à Buddy Miller et à sa femme Julie qui seront ensuite très présents au côté d’Emmylou. On remarque particulièrement le morceau de Rodney Crowell « Tragedy » avec la participation de Bruce Springsteen. En 2003 « Stumble into grace » sur lequel Emmylou se veut interprète mais aussi auteur compositeur pour la quasi-totalité des morceaux proposés, Buddy Miller étant toujours présent dans une formation limitée. A remarquer une version de « Plaisir d’amour ». Les productions se font ensuite moins nombreuses et d’une certaine façon plus variée. 2006 marque le retour de Brian Ahern pour « All I entended to be » et un accompagnement plus étoffé avec Buddy Miller mais aussi le retour de Glen D Hardin ou Emory Gordy et la présence de Dolly Parton et Vince Gill sur « Gold ». Emmylou a écrit plusieurs Sur La Route de Memphis n°126

titres mais figurent aussi « All that you have is your soul » de Tracy Chapman, « Old five dimers like me » de Billy Joe Shaver et « Kern River » de Merle Haggard. En 2011, c’est « Hard Bargain », dernier album solo à ce jour, Emmylou a écrit bon nombre de titres le composant et l’enregistrement a été fait en trio, le résultat n’est pas ce qu’il y a de plus exaltant même si la voix reste toujours attractive. Emmylou peut nous chanter le bottin et rester accrocheuse. Le résultat est plus folk voire pop. On a connu mieux.

Austin ,Texas - 2013 Photo André Mérienne

COLLABORATIONS Emmylou Harris a toujours répondu favorablement à toutes les demandes de duos de ses collègues, plus que tout autre. Faire l’inventaire serait long et fastidieux. On peut cependant rappeler l’album «Duets » en 1990 chez Reprise/Warner Bros, compilation d’interprétations déjà parues et des duos avec Gram Parsons, Roy Orbison, George Jones, Ricky Skaggs, Willie Nelson, Neil Young, etc… une réussite incontestable. Il y a aussi les fameux albums avec Linda Ronstadt et Dolly Parton, « Trio » en 1987 chez Warner Bros, avec des chansons comme «To know him his to love him » ou « Wildflowers , en 1999, « Trio II » chez Elektra avec « After the gold rush » de Neil Young ou « Lover’s return » de la Carter Family » et en 2016, « The complete Trio Collection » avec tout ce que comportait les disques précédents et une quinzaine d’inédits. En 2006, chez Mercury, « All the roadrunning » avec l’excellent Mark Knopfler. La majorité des titres ont été écrits par Mark Knopfler. Le succès est au rendez vous et a donné lieu dans la foulée à une Page 9

tournée conséquente qui a apporté à Emmylou un nouveau public. Dernières collaborations d’importance, les enregistrements de 2 albums effectués avec Rodney Crowell, d’une part « Old yellow moon » en 2013 chez Nonesuch records avec le retour une fois de plus de Brian Ahern à la production ainsi que la présence de James Burton, Vince Gill et plusieurs morceaux de Rodney Crowell au menu. Le succès de « Old Yellow moon » les a amenés à remettre ça en 2015 avec « The traveling kind », la quasi-totalité des titres étant écrits ou coécrits par Rodney Crowell. On retient en particulier l’agréable « La danse de la joie ».

avec Albert Lee

Emmylou

Linda Ronstadt

Dolly Parton

avec Johnny Hallyday

Quelques exemples de duos qui ont marqué et retenu l’attention : 1976: « Desire » avec Bob Dylan 1981: « The wild Montana skies » avec John Denver 1984: « If I were a carpenter/Si j’étais un charpentier » avec Johnny Hallyday 1992: « Partners” avec Flaco Jimenez 2000: « Telling stories » avec Tracy Chapman 2000: « Silver and gold » avec Neil Young etc… etc…. Bizarrement, si la production discographique est des plus conséquents, les DVDs sont eux beaucoup plus rares. Il y a bien sûr une apparition dans « The last waltz » (1978) mais seuls trois DVDS de Sur La Route de Memphis n°126

avec Rodney Crowell

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Dolly Parton

Emmylou

Linda Ronstadt

avec Dolly Parton

prestations live ont jalonné la carrière d’Emmylou Harris : Live at The Ryman », « Spyboy » et « Live roadrunning »

LES RECOMPENSES Emmylou Harris a reçu de très nombreux Awards au cours de sa longue carrière, que ce soit des Grammy Awards mais aussi des Awards de la Country Music Association ou ceux de l’Académie of Country music et en particulier en 1999 le prestigieux Billnoard’s Century Award. Emmylou Harris , c’est 1,65 m de charme, un charme qui fait depuis toujours partie de son personnage, un charme naturel qui ajoute le plaisir des yeux à celui des oreilles et cela de façon continue depuis plusieurs décennies… avec un répertoire de qualité et des auteurs compositeurs de premier choix. Chanteuse exceptionnelle aux multiples facettes et talents, elle sera en France au festival Country Rendez vous de Craponne sur Arzon (43) le 29 juillet prochain. (Il sera à nouveau question d’Emmylou Harris dans le prochain numéro de Sur la Route)

avec Willie Nelson

Sur La Route de Memphis n°126

avec Johnny Cash

avec Rodney Crowell

avec Joan Bez

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.... t Agrève e d e t u o r .... S Sur la Née à Mc Kinney, Texas en 1996, Kristyn Harris a séduit le public d’Equiblues en 2016, elle chante depuis l’âge de 14 ans, son style étant fait de western swing, de cowboys songs. Elle pratique aussi le yodel qui fait toujours son effet. Elle a 3 albums à son actif : « Let me ride », « My mustang, my Martin and me » et « Down the trail ». Elle a aussi obtenu 8 récompenses, notamment de la part de la Western Music Association. Pour vous permettre de connaître un peu plus Kristin HARRIS, jeune texane qui a enchanté le public du festival Equiblues l’été dernier à St Agrève en Ardêche, voici une interview réalisée pour le fanzine « Sur la Route de Memphis ». Kristyn y raconte ses jeunes années, sa passion pour la ferme, ses chevaux, son bétail, ses débuts de chanteuse, son séjour en France et à Equiblues… Routes du Rock : EQUIBLUES 2016 était votre première venue en Europe ? Kristyn Harris : Oui, mon premier voyage en Europe ! Un rêve devenu réalité. Routes du Rock : Quel fut votre meilleur moment en France ? Kristyn Harris : J’ai visité beaucoup d’endroits en France durant mon séjour, difficile de dire ce que j’ai préféré, j’ai aimé jouer à Equiblues, la journée à Paris, jouer dans l’église française de St Agrève, goûter à la nourriture française et tant d’autres choses. Routes du Rock : Que pensez-vous de votre rencontre avec le public français ? Kristyn Harris : Rencontre merveilleuse avec ce public français si enthousiaste – plus encore qu’aux Etats-Unis – et les personnes que j’ai rencontrées hospitalières et adorables. Je me suis fait beaucoup d’amis.

en ce qui concerne la vieille country music.

Routes du Rock : Préparez-vous un nouveau CD ? Kristyn Harris : Non pas encore mais c’est en projet pour cette année. Routes du Rock : Dans votre carrière, quel est votre meilleur souvenir ? Kristyn Harris : J’ai plein de souvenirs : jouer avec Vince Gill et les Time Jumpers, jouer en France, le 2017 Ameripolitan Award font partie de mes favoris. Routes du Rock : Quels sont les artistes que vous aimeriez rencontrer ? Kristyn Harris : George Strait et Loretta Lynn !

Routes du Rock : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la music Western ou Cowboy, est-ce différent de la country music en France ? Kristyn Harris : La musique western ou cowboy est composée de chansons qui racontent la vie des cowboys et leur style de vie western comme : les chevaux, les vaches, les prairies et les vastes espaces sauvages. Elle utilise les mêmes instruments que la country music et peut-être similaire, spécialement Sur La Route de Memphis n°126

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Roy Rogers, etc...

Routes du Rock Avez-vous grandi dans le milieu de la musique western ? Kristyn Harris : Hank Williams Sr, Patsy Cline, la classic country music ont bercé mon enfance, mais ma famille n’étant pas musicienne je n’ai jamais joué d’un instrument. A 14 ans j’ai eu envie de jouer de la guitare et j’ai appris toute seule en écoutant la musique western et western swing comme Bob Wills,

Routes du Rock : La vie au Ranch : possédez-vous des animaux, si oui lesquels ? Kristyn Harris : Oui. J’ai entraîné mes 2 chevaux, des mustangs, sauvages quand je les ai achetés, de merveilleux chevaux précieux pour moi. J’ai également 10 têtes de vaches « Black Angus Cattle » et un « Red Heeler » (chien de bétail australien) Puppy. Routes du Rock : Pouvez-vous nous parler du Western Swing que le public français connaît peu ? Kristyn Harris : Le Western Swing est un sousgenre de la country music qui a commencé au Texas par Milton Brown et Bob Wills (connu comme le Roi du Western Swing) et sa musique a influencé beaucoup d’artistes de country music, tels que Willie Nelson, George Strait, Merle Haggard, etc (et moi aussi !) et qui a traversé les époques avec la cowboy music et la country music, un son optimiste, musclé, musicalement complexe et très dansant. On peut y trouver souvent une influence de notes de jazz et big band. Routes du Rock : Vous chantez également du Yodel, pouvez vous nous parler de ce style de musique ? Kristyn Harris : Je fais du yodeling de style occidental, qui est aujourd'hui une partie bien Sur La Route de Memphis n°126

connue de la musique de cow-boy. Il a été popularisé par Jimmie Rodgers dans les années 1930 puis par de nombreux autres artistes ensuite. Il faut dire aussi que le yodeling est un bon moyen de calmer un troupeau de bovins.

Routes du Rock : Félicitations Kristyn vous avez reçu l’Award 2016 Western Music Association Entertainer of the Year et vous venez juste d’être nominée pour les 2017 Ameripolitan Awards. Racontez-nous… Kristyn Harris : Merci. Ce fut un honneur d’avoir reçu ces Awards. En fait je suis encore « sous le choc » de ces nouvelles. Je suis très reconnaissante d’avoir pu faire ce que j’aime faire et cette récompense est la « cerise sur le gâteau » ; cela signifie beaucoup pour moi. Routes du Rock : Nous sommes heureux de vous avoir rencontrée, vous êtes jeune mais néanmoins vous avez joué avec les meilleurs, vous êtes une chanteuse reconnue, une auteur-compositeur douée, vous avez gagné de nombreux Awards Western Swing et Yodel, votre avenir est brillant. Vos premiers pas de musicienne et de chanteuse c’était quand ? Kristyn Harris : Quel plaisir de vous avoir rencontré également. La France restera à jamais dans mon cœur et dans ma mémoire grâce à vous ! Merci pour les compliments. J’ai commencé à jouer de la guitare et à chanter quand j’avais 14 ans et je fus principalement autodidacte donc j’ai du pratiquer beaucoup. Quand j’ai finalement décidé d’apprendre la guitare je n’ai jamais voulu revenir en arrière. J’étais « accro ». Routes du Rock : Nous vous avons vue au Texas et au Festival d’Equiblues où le public français vous a découverte. R a c o nt e z nous VOTRE Equiblues… Kristyn Harris : Equiblues est encore de loin Page 13

nourriture française est exceptionnelle… Une nourriture que je n’avais jamais goutée aux USA et les marchés français de produits frais qui prennent place n’importe où étaient réellement fantastiques. J’ai été émerveillée par l’architecture, les jolies villes et villages et l’art surprenant, et tous ces gens merveilleux que j’ai rencontrés.

une de mes expériences préférées, et je ne peux m’empêcher de sourire à ce sujet pour de multiples raisons. Cela m’a donné des frissons de jouer pour la foule française et voir leur enthousiasme pour mon style de musique et les musiciens français avec lesquels j’ai joué étaient excellents. J’ai également aimé cette partie du Festival qu’est le rodéo où j’ai pu y rencontrer des cavaliers et le « monde du cheval » et j’ai même monté un cheval pour chanter « The Star Spangled Banner ». Je me sentais comme dans une grande Famille à Equiblues et pour moi ce fut aussi une formidable opportunité de pouvoir jouer en Europe.

Routes du Rock : Nous savons que votre passion est la musique et les chevaux et que votre cadre de vie est western depuis que vous êtes enfant, vous êtes une vraie cowgirl et le public français est curieux de mieux vous connaître ; nous aimerions que vous nous parliez de votre vie au Texas maintenant et quand vous étiez une petite fille. Kristyn Harris : J’ai grandi dans une petite ferme que ma famille possédait, aussi mes corvées étaient de traire les vaches chaque jour et de prendre soin du bétail. Je suis réellement très heureuse d’avoir pu grandir de cette façon. J’étais scolarisée à la maison ; mon premier cheval me fut offert à 11 ans et depuis j’entraîne mes propres chevaux. Ma vie actuelle se partage entre mes voyages pour chanter et jouer de la musique pour vivre, mais je garde également mes chevaux et j’ai maintenant mon propre troupeau de bovins, ce qui était aussi un de mes rêves. J’ai de la chance d’avoir des personnes qui m’aident à prendre soin d’eux quand je suis en tournée. Quand je reviens à la maison entre les shows, je passe mon temps à conduire mes chevaux, écrire des chansons, et je fais des acrobaties sur mon cheval. Routes du Rock : Kristyn vous revenez bientôt en France au Festival d’Equiblues 2017, comment vous sentez-vous ? Kristyn Harris : Si heureuse et si excitée !!! Ooo la la !! Yvette et André Mérienne

Routes du Rock : C’était un rêve pour vous de venir en Europe, votre rêve est devenu réalité cette année. Aimez- vous la France ? Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de la France ? les endroits que vous avez visités, la nourriture française etc… Kristyn Harris : Oui c’était mon rêve depuis longtemps d’aller en Europe, “je me pince encore” Je pourrais parler encore et encore de la France… Je suis trop impatiente de revenir. J’ai été enthousiasmée toute la durée de mon séjour. La Sur La Route de Memphis n°126

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Billy B ob’s S 28 Oc aloon Disney tobre 2 016

James Intveld devait être au Billy l’année dernière mais fut déprogrammé pour une excellente raison : il accompagnait les MAVERICKS lors leur tournée européenne de 2015 et de ce fait à annulé ses autres concerts. L’ambiance est tendance Halloween ce vendredi soir au Billy et nous rencontrons citrouilles géantes, sorcières, fantômes pour le plus grand plaisir des petits et grands enfants que nous sommes. Le Billy se remplit petit à petit, il y aurait pu avoir plus de monde mais c’est le week-end de la Toussaint où tout un chacun sera parti en province pour fleurir ses tombes. Néanmoins les fans de James sont arrivés, impatients….et ceci pour une super ambiance. Ce soir sera un des meilleurs shows que nous ayons jamais vus; nous avons eu l’opportunité de voir James Intveld plusieurs fois, la première fois à Lavardac chez notre ami Gérard Desméroux, dans une ambiance intime exceptionnelle. Nous aurons l’opportunité de voir James à Austin au Continental Club avec Rosie Flores mais là, ce soir, au Billy Bob’s Saloon, que du bonheur ! Nous tenons à remercier Gilbert Rouit de nous concocter une programmation de concerts de cette qualité au Billy Bob’s Saloon, gratuits (il nous semble important de le signaler), sa modestie l’honore et c’est grâce à des personnes comme lui que nous pouvons vivre de tels moments en région parisienne depuis de nombreuses années. James Intveld est né en 1959 en Californie, chanteur, songwriter, country, rockabilly ; il a écrit "Crying Over You" enregistré par Rosie Flores (album 1987). Il a plusieurs CDs à son actif (James Intveld – Somewhere down the Road) mais hélas il n’emmènera avec lui que son dernier album « Have Faith » qu’il dédicace à la fin de son concert. Ce fut un concert géant au cours duquel James chante ses succès “Pretty World”, “Blue Blue Day”, “Cry’ing over you”, “I’m walking the floor over Sur La Route de Memphis n°126

you”, “I miss someone” et aussi “Honky Tonk Man”, “Mama tried” (Merle Haggard), … James a son propre répertoire et des compositions originales mais il fait une superbe reprise de « Home of the Blues » de Johnny Cash, le répertoire de Johnny Cash est très riche et nous avons l’habitude lors de concerts d’entendre toujours les mêmes reprises, ce sera différent cette fois-ci et nous apprécierons d’entendre d’autres succès moins connus de Johnny Cash interprétés par James. Nous serons surpris dans le public, au 1er rang, de rencontrer une fan de James Intveld : Sandy, anglaise, qui suit James dans sa tournée européenne (9 Pays quand même…) en moto, départ de Grande-Bretagne pour finir en Suisse : on pourra apercevoir un titre d’une chanson de James tatoué sur son bras. Ce fut vraiment une fabuleuse soirée, un rappel qui s’éternise et un public enthousiaste qui chante et danse quand James entamera un « Boogie Woogie Country Girl » enflammé. Monsieur James Intveld… votre disponibilité, votre attention vis-à-vis de vos fans, votre sourire « craquant » ont illuminé cette soirée. Nous reprenons la route du retour en ne manquant pas d’écouter les CD de James dans la voiture, la tête dans les étoiles et l’œil sur la route évidemment… Yvette et André Mérienne

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9 novembre 2016 – La Haillan ( 33) Jeune quadragénaire, Raphael Imbert est un saxophoniste français de jazz un peu touche à tout et qui a déjà de nombreux projets derrière lui. En 2011, une étude le conduit aux US à la recherche de la tradition en matière de musiques américaines. De sa rencontre avec des musiciens locaux naîtra le projet 'Music is my home' qui est consacré au sud profond des Etats Unis. Le groupe participant monté pour cette affaire est à géométrie variable en fonction des disponibilités de chacun et du nombre des musiciens, on trouve, parmi les plus connus Leyla McCalla, la contrebassiste de La NouvelleOrléans, les bluesmen Big Ron Hunter et Alabama Slim, ou encore la batteuse française Anne Paceo. Un album a vu le jour en fin janvier intitulé 'Act 1' laisse présumer qu'il y aura une suite. Ce soir le groupe se présente en quintet avec sax, guitare, piano contrebasse, batterie et Thomas, le guitariste nous fait une petite démonstration avec sa guitare utilisée en lapsteel. Puis le quintet attaque avec "MLK Blues" une composition de Raphael dédié à Martin Luther King. Durant les deux premiers titres, il y eu quelques courts passages qui pouvaient faire penser que le concert aller s'orienter vers un jazz un peu intellectuel. L'impression s'est vite dissipée et durant toute cette première partie nous avons pu écouter de biens beaux arrangements sur des morceaux qui fleuraient bon les musiques traditionnelles du vieux sud profond. Entre quelques compositions du premier album, Raphael nous en glissera une du volume 2 déjà en préparation, intitulée "Eastern queen". Ils nous offrent aussi leur vision du répertoire du monument du gospel que fût Paul Robeson et avec "This land is your land", ils font un détour par l'immense chanteur de folk, mais pas que, qu'était Woodie Guthrie. Sur La Route de Memphis n°125

Après une bonne heure de bonheur instrumental durant laquelle chaque musicien a su faire étalage de son talent, Raphael appelle Big Ron Hunter, bluesman de Caroline du Nord. Surnommé 'le bluesman le plus heureux du monde', il n'a jamais été svelte mais avec l'âge, il porte de mieux en mieux son sobriquet de 'Big'. Ce n'est pas le plus connu des chanteurs de blues et sa discographie est réduite mais, installé guitare en main sur une chaise et attaquant "Going for myself", il subjugue instantanément l'assistance grâce à une voix chaude dans laquelle passe toutes les émotions. Une

nouvelle heure de blues et de gospel nous conduit de "Make this guitar talk" à "Walk with me Lord" sans que le plaisir ne faiblisse un seul instant. Les morceaux sont longs et laissent beaucoup d'espace à tous les musiciens, les arrangements sont beaux, l'acoustique et les balances soignées aux petits oignons. Tout est tellement bien qu'après deux heures, le public en redemande encore et il y aura pas moins de deux rappels dont l'hymne du projet intitulé… "Music is my home". Retenez bien le nom de ce spectacle afin qu'il ne puisse tourner auprès de chez vous à votre insu si passer une bonne soirée vous intéresse. Gilbert Béreau (Photo Jean Pierrre Vinel) Page 16

Gaëlle Buswel est une charmante jeune femme qui en quelques années s’est forgée une solide réputation. Auteure compositrice, interprète, elle s’appuie sur des racines quelque peu blues pour offrir une musique actuelle toujours à base de blues avec un côté rock qui donne de l’énergie à l’ensemble de son répertoire. A son actif également une multitude de concerts, une longue expérience, allant des concerts dans le métro aux festivals. Elle a aussi retenu l’attention de bien des spécialistes, obtenant quelques récompenses des hauts lieux du blues que sont Cognac ou Cahors, dans un cas comme dans l’autre obtenant l’Award de la révélation. Elle réalise son troisième album en ce printemps 2017 et la reconnaissance prend encore de l’importance avec la présence à l’European Blues Challenge à Horsens, Danemark les 6, 7 et 8 avril 2017… Routes du rock : D’où estu originaire ? Gaëlle Buswel : Je suis née dans une charmante petite commune de la région Parisienne… Alfortville. Routesd u rock ; Qu'est-ce que tu écoutais quand tu étais adolescente ? Gaêlle Buswel ; J ai été bercé par les vinyles des 60's et 70's de mes parents (Neil Young, janis Joplin, Joe Cocker, Jimmy Hendrix...). Je les piquais pour les écouter en cachette dans ma chambre… ha ha ha ! Routes du rock : Aujourd'hui que considères-tu comme tes influences musicales ? Gaëlle Buswel ; Mes influences sont autour de Jonny Lang, Bonnie Raitt, The Temerance movement, The Wood Brothers... Routes du rock : Comment est née l'envie de chanter ? Te souviens-tu de tes débuts face à un public ? Gaëlle Buswel ; J'avais 13 ans c’était mon premier concert de guitare et j ai commence a chanter quelques temps après sur scène et j'ai adoré cette sensation d’adrénaline. La musique était aussi très présente dans ma famille. Le weekend on dansait comme des dingues sur ZZ Top, on montait sur les bancs du salon et c'était la fête. Sur La Route de Memphis n°126

Routes du rock : As-tu fait partie de nombreux groupes ? Gaëlle Buswel : Ha ha ha ! 3 groupes avant de me lancer en solo. Un groupe super fun GIRLY au Lycee, un groupe de funk rythm and blues et un groupe de compo blues Rock CAM avec lequel j ai beaucoup appris. Routes du rock : Quand est venue l'idée de te produire en solo ou en leader ? Gaëlle Buswel : Quand j ai rencontré Neal Black il y a presque 7 ans maintenant. Il m’a aidé a réalisé mon 1er album solo) Routes du rock : Peux-tu nous en dire un peu plus, comment est né "Yesterday shadow " ? Gaëlle Buswel : La rencontre avec Neal Black il y a 7 ans s’est faite après un concert au Soubock de Cauville. Je chantais dans un groupe de blues rock a l'époque et Neal m’a propose une collaboration pour lancer ma carrière en solo, nous ne devions enregistrer que 3-4 titres au départ et au final nous avons composé un album 12 titres et l'aventure a commencé. Routes du rock : Parle nous de "New day's waiting" ? Où a-t'il été enregistré ? Avec quels musiciens ? Est-ce qu'il se situe dans la continuité des albums précédents ? Gaëlle Buswel : Ce 3éme opus a été enregistré entre Page 17

Routes du rock: Quels sont tes meilleurs souvenirs de scène ou de rencontres ? Gaëlle Buswel : Je crois que c est avec les Tambours du Bronx, nous avons joué devant 10500 personnes qui se sont mises a chanter une de nos chansons et ça m a scotché, car c'était avec le 1er album. Routes du rock : Tes projets ? Gaëlle Buswel : Une belle tournée en préparation avec ce nouvel album Albums : - 2012 : Yesterday's shadow - 2014 : Back to blue - 2017 : New Day’s waiting

la France (Black Box) et Austin, Texas. Je l'ai enregistré avec mon équipe, celle avec laquelle je joue en live et qui me suit depuis des années. (Michaal Benjelloun : Guitares, Xavier Zolli : Basse, Steve Belmonte : Batterie) C'est un album dans la continuité des précédents avec plus de maturité et une touche un peu plus 70's. Pour le découvrir je vous conseille de l'écouter, il sort le 31 mars dans les bacs)

Routes du rock : Que peux-tu dire du milieu blues ? Des radios ? Des organisateurs ? Des "collègues" ? Quels sont ceux que tu apprécies le plus ? Gaëlle Buswel : Ça se passe bien avec tout le monde, j ai beaucoup été soutenu par des programmateurs et quelques radios locales comme Sweet Home Chicago. Routes du rock : Parle-nous de Memphis ? Gaëlle Buwel : Memphis ! J ai découvert cette ville il y a 1 an et demi. Une claque sur l'authenticité musicale. Ça joue partout et c'est super émouvant de se retrouver dans ce berceau de la musique blues. Un vrai régal! Routes du rock : Qu’est-ce que tu écoutes dans ta voiture, chez toi, en ce moment ? Gaëlle Buswel: En boucle The Wood Brothers, leur album "Muse" et les Temperance Movement Sur La Route de Memphis n°126

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11 novembre 2016 – REX - Toulouse Les 'Imperial Crowns' sont en tournée européenne et ce concert était organisé par la 'Toulouse Blues Society'. Les trois membres historiques du groupe de Los Angeles sont bien là, toujours emmenés par le chanteur/harmoniciste, parfois guitariste et compositeur du groupe, Jimmie Wood (qui est né et a grandi à Houston) ; J J Holiday est toujours à la guitare et Billy 'Champagne' Sullivan tapi derrière sa batterie. Après quatre albums, dont un en public, ils avaient disparu des radars depuis 2007 et leur CD 'Star of the West'. Ce n'était pas encéphalogramme plat puisque chacun des membres est apparu à droite ou à gauche à l'occasion d'évènements divers et variés ; par ailleurs, la paire Jimmie/J J sont membres intermittents du groupe maison de l'établissement mythique 'House of Blues'. Et voici qu'un nouveau disque est apparu fin octobre chez Dixie Frog, il est titré 'The Calling' et une tournée de lancement suit. Dès lors, le monde du rock est en émoi et les gorges se font chaudes sur le net à propos des 'Imperial Crowns' ressuscités après une si longue absence. Ceci étant, il faut comprendre les organisateurs de spectacles, car de nos jours, remplissage de salles ne fait pas toujours bon ménage avec objectivité. Lorsque la salle est plongée dans l'obscurité, la scène est déserte et un disque en fond sonore comble le vide de l'attente. Ils surgissent, Jimmie hurle plusieurs fois le nom du groupe dans le micro et nous constatons que le trio des 'Imperial Crowns' s'est élargi au quintet avec Danny Avilla à la basse et Rachel C Woods aux chœurs et au chant ; une charmante jeune femme qui n'est autre que la fifille du leader. Et c'est parti avec "I gotta right" issu du dernier album dont ils vont nous faire une majorité de plages, j'en ai compté au moins sept, tournée de lancement oblige. Ils n'ont certes pas réinventé l'eau chaude et on ne peut s'empêcher de penser à Mick Jagger ou Iggy Pop. Selon eux, ils feraient un cocktail musical très personnel, qu’ils décrivent comme un "mix de blues féroce, de psychéDelta soul et de pumping-funk"… à vos souhaits et si Sur La Route de Memphis n°126

un lecteur est capable de définir simplement la chose, il peut écrire au journal. Ceci étant, la soirée demeure agréable car si cette musique, plutôt répétitive, n'a rien d'emballant, ces messieurs font dans le visuel et ils remuent, sautent, grimacent et bravent le public sans ménager leur peine, en particulier Jimmie et le bassiste. Tant et si bien qu'il ne faudra pas beaucoup de chansons pour que la chemise de Jimmie soit à tordre et il finira donc le concert torse nu. En dehors des titres de leur nouvel album, ils ont puisé dans leur courte discographie et curieusement surtout dans leur premier CD éponyme, celui que je ne peux écouter attentivement en entier. Ainsi a-t-on entendu "Praise his name", "Preachin' the blues" ou "Ramblin' woman blues". La bonne surprise c'est la voix de Rachel C qui a apporté une jolie note de fraîcheur ; la voix de son papa, quant à elle, est correcte mais n'a rien de remarquable qui permette de la reconnaître aux premiers accents. J J Holiday est, sur scène, le plus sage du groupe mais il faut dire qu'il est fort occupé par la panoplie de pédales d'effet qui traine à ses pieds et… wah wah, sa guitare a beaucoup aboyé ! Concernant les autres aspects parfois limites du concert, notons l'omniprésence de la batterie, problème de balances ou soudain enthousiasme incontrôlé de Billy ? Et la fréquente volonté de Jimmie d'avoir un son pourave en utilisant le micro de son ampli d'harmonica pour chanter. L'important étant que le public soit satisfait et ce fût visiblement le cas puisque trois rappels furent réclamés. A la fin de ces deux heures de show, M. Luc Tran Van, président de la 'Toulouse Blues Society' en demandait encore, preuve qu'il était satisfait… mais honnêtement, ils avaient fait le job et devaient être bien fatigués. Une bonne soirée bien sympathique à laquelle assistait bon nombre de bluesmen de Toulouse, entre autres, Rosendo Frances ou les musiciens du groupe Awek. Gilbert Béreau Page 19

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Richard Ray Farrell

24eme édition d'une soirée traditionnelle, second évènement annuel organisée par l'association 'Jazz & Blues' et une salle copieusement garnie qui attendait avec impatience le bluesman américain Richard Ray Farrell, voilà pour le décor. Malheureusement peu connu des amateurs de blues français, c'est pourtant à Paris, en 1975, qu'il démarra petitement une carrière. Suivant 2 amis qui traversaient l'Atlantique pour études, il a commencé à chanter dans la rue et le métro, jouant beaucoup pour récupérer à peine de quoi survivre… mais de quoi n'est-on pas capable à 20 berges ? Il trainera ainsi dans plusieurs villes d'Europe, puis ce sera une rencontre, un passage en Espagne, la naissance d'un enfant et son départ vers Stuttgart avec sa toute nouvelle famille. Là-bas qu'il a peaufiné ses dons en jouant avec des groupes locaux, il a fini par se faire un nom et par courir l'Europe derrière des pointures américaines de passage auprès de qui il apprendra tellement ; citons RL Burnside, Lazy Lester, Louisiana Red ou Frank Frost. C'est en compagnie d'un cheyenne venu lui aussi s'installer à Stuttgart qu'il forme le groupe 'Farrell & Black Band' et les portes des studios vont s'ouvrir ; ce cheyenne n'était autre que Jimmy Carl Black (ex batteur des 'Mothers of invention', accessoirement de 'Captain Beefheart'). Séparé, il rentre en Pennsylvanie avec le tournant du siècle mais, après une quinzaine d'années, il n'a pu se débarrasser du virus 'Europe' et le voilà installé à Malaga. Il a maintenant une discographie bien fournie car huit albums studios et un en public ont vu le jour à un rythme régulier. Sur La Route de Memphis n°126

C'est accompagné par nos amis français Abdell B.Bop (contrebasse) et Francis 'Speedy' Gonzales (batterie) que Richard se présente ce soir pour une magistrale leçon de Blues. Installation laborieuse mais empreinte de bonne humeur le temps de retrouver tous les harmonicas au fond d'un sac puis Francis enfile un washboard et on vit un retour aux sources avec le classique "Diggin' my potatoes" suivi par "Keep your hands off her" du vieux Leadbelly ; superbe et rafraîchissant ! La voix de Richard est belle et puissante, il propose un jeu de guitare inventif, varié et qui dialogue parfaitement avec l'harmonica acoustique. Le soutien de ses deux compères est sans faille, enthousiaste mais sans exubérance. Francis finit par se rasseoir derrière ses fûts et c'est parti pour un set de blues plus récents, de styles variés car n'oublions pas que l'avant-dernier CD de Richard s'intitulait "I sing blues eclectic" et rien ne saurait mieux définir le bonhomme. Une bonne part du set sera consacrée au 'Chicago blues' avec par exemple des emprunts à Muddy Waters (Long distance call), Elmore James (Can't stop lovin' you) ou Jimmy Reed (The sun is shining). A cette occasion il nous fera part de cette recommandation qui court chez les bluesmen : «chaque fois que tu as un doute, simplement joue Jimmy Reed ». Bien sûr l'harmonica s'est électrifié et le tout fût saupoudré de compositions personnelles, ainsi "Bohemian life" (2003), "Steady eatin' woman" (2011) ou "Just like Sonny Liston" (2014). Il nous emmènera aussi autour des USA et ainsi entendrat-on le "If I could" de Snooks Eaglin, inimitable légende de la Nouvelle Orléans ; une interprétation qui a déclenché l'enthousiasme de la salle. Et comme même les meilleures choses ont une fin, c'est avec un bon gros boogie qu'il clôture le show ; l'occasion d'un solo pour Abdell puis pour Francis. Le public en redemande et ce sera "Cherry on the cream" au rappel. Du grand art et, miracle, une foule de gens qui ne le connaissaient pas deux heures avant ont renoncé à se rafraîchir et feront une longue queue pour signatures et photos. Un petit entracte et c'est reparti pour la seconde Page 20

partie de soirée avec Shakura S'Aïda. Ses musiciens s'installent et dans la foulée, un coup de vent balaye la salle et fige les spectateurs : Shakura vient d'entrer en scène. Rappelons rapidement que cette new yorkaise est née à Brooklyn, mais n'attendez pas que je vous dise en quelle année … Dans les 60's, sa maman fût une militante pour les droits civiques au sein des 'Black Panthers' dont elle s'éloigna en raison du peu de considération accordée aux femmes. Encore enfant à cette époque, Shakura fût envoyée étudier en Suisse quelques années, ce qui lui permet de parler un français fort honorable et de pouvoir s'adresser directement au public. Installée depuis environ 25 ans au Canada anglais (Toronto), elle a commencé une carrière professionnelle en chantant dans une paire de groupes et en assurant les chœurs de vedettes confirmées, Patti Labelle par exemple. Un premier album en 2008 essentiellement composé de reprises de blues anciens auxquels elle avait apporté sa propre vision ; à noter une belle proportion réservée au répertoire de Big Maybelle. Vont suivre deux albums en 2010 et 12, dont un double intitulé 'Time'; ceux-là ne contiennent pratiquement que des compositions de la dame et de son guitariste de l'époque Donna Grantis. Depuis 2013 Shakura a beaucoup voyagé et notons trois tournées européennes cette année. Et à propos de tournée, cette 'Nuit du Blues' était sa dernière date avant le retour à Toronto et donc… revenons à nos bluesmen. Son groupe de tournée comprend une section rythmique fidèle depuis des années avec Roger Williams (basse) et Tony Rabalao (batterie). Brooke Blackburn tient la guitare à la place de Paige Armstrong, non disponible, qui était titulaire depuis de nombreuses tournées. Tous sont de Toronto, mais les claviers étaient confiés à Vincent Pollet-Villard, dit Vinz, dit Leon Newars, bien connu en France dans les milieux du blues et de la soul. Ils attaquent quelques notes et Shakura surgit montée sur des talons-échasses, gainée de cuir noir et enveloppée dans une longue tunique vaporeuse en dentelle également noire. Elle attaque tout de suite Sur La Route de Memphis n°126

très fort avec "Gonna tell my baby" une composition de son deuxième album. Le public réagit de suite à la belle voix puissante de la chanteuse tandis que celle-ci remue, saute, danse, joue la comédie ; elle fait preuve d'une énergie inépuisable et se révèle une vraie comédienne ! Un petit coup de calme, et il n'y en aura pas beaucoup, avec le "Getting along alright" de Big Maybelle durant lequel elle joue avec le guitariste qui finit à genou en bord de scène. Une longue intro de Vinz en forme de boogie et ça remue fort avec "Queen of Rock 'n' Soul". On est plus souvent sur un répertoire blues-rock et Shakura donne tellement de sa personne que la tunique, aussi légère soit elle, va rapidement finir dans un coin. Elle a puisé à peu près équitablement dans ses trois albums et Brooke a, de temps à autre, choisi une guitare acoustique avant de revenir à la guitare électrique, cependant dotée d'un peu trop de pédales d'effet à mon goût. Parmi les moments forts, "Geechee Woman", une composition du dernier opus avec laquelle elle fait chanter la salle ou "Rain down rain" de Big Maybelle. Séquence émotion avec "Don't tell Mama where her children hide" juste avec guitare acoustique et basse ; chanson qu'elle a introduit en la dédiant à sa mère, en nous parlant des luttes pour les droits civiques, les matraquages dans la rue et la prison. Shakura n'en a rien dit, mais en fait elle n'a découvert ce passé de militante qu'il y a peu d'années et elle est aujourd'hui particulièrement fière de sa maman. Un public comblé qui ne veut pas la laisser partir et c'est un rappel de deux chansons dont une compo point encore enregistrée écrite avec Keb Mo ; elle n'en a pas donné le titre mais voilà qui pourrait bien s'appeler "Clap your hands". Une grande soirée de blues, des interprètes et des styles différents, nous attendrons avec impatience la prochaine édition qui sera la 25eme, un anniversaire à fêter dignement ! Gilbert Béreau (Photos Jean Pierre Vinel) Page 21

Club House – Bordeaux – 1er décembre 2016

Le Club House n'est pas situé pilepoil derrière les vestiaires d'une équipe de rugby, il s'agit en fait de l'ex 'Comptoir du Jazz' dont la célébrité avait largement dépassé les frontières du Sud-ouest. Il est cependant vrai que s'il propose encore de la musique vivante, l'établissement est aussi devenu un repaire d'amateurs de ballon ovale. A propos de musique vivante, ce soir la scène était offerte au duo Bobby & Sue. Duo mixte, Sue c'est Violaine, Bobby a pour vrai patronyme Brendan et ils sont beaucoup plus jeunes que le couple de la série 'Dallas'… ouais, ouais, ils sont mignons aussi ! Ces deux-là sont copains depuis les bancs d'un collège de Douarnenez, même s'ils n'ont pas des noms franchement bretonnants. Après avoir, chacun de leur côté, participé à des expériences musicales dans des groupes aux styles variés, un intérêt commun pour les musiques américaines les a rapproché voilà maintenant dix ans pour la naissance de ce duo. Un départ en revisitant des standards mais c'est très rapidement qu'ils vont composer leur propre matériel et leur troisième album est sorti des presses au tout début de cette année (Spinning mind). A l'évidence, Bobby ne se déplace pas sans biscuits puisque la petite scène est encombrée par rien moins que 3 guitares, un dobro, un banjo Sur La Route de Memphis n°126

et un piano ! Ils prennent possession de la scène et ce n'est pas là un mot convenu car lui bougera beaucoup pour aller d'un instrument à l'autre tandis que Sue va très vite montrer une forte présence qui, tout en sobriété, captive irrémédiablement le spectateur. Elle est jolie, vêtue d'un simple pantalon noir et d'une chemise blanche qui scintillera aux différentes couleurs des projecteurs, mais ce qui surprend d'entrée c'est sa voix. Puissante, profonde et chaude, on pense parfois à Beth Hart et d'ailleurs, ils reprendront "Chocolate Jesus" car, m'at-elle dit plus tard : « j'aime beaucoup Beth Hart et lui, est fana de Tom Waits ». Ils se tiennent au croisement du folk, du blues et de la country, le tout avec une pointe d'assaisonnement jazzy. Nous aurons ainsi droit à pas mal de titres du dernier disque et Bobby jonglera avec les instruments à cordes, sautant parfois vers le piano tout en assurant contre-chant et parfois duos. Ainsi a-t-on reconnu le folky "Charly Boy", "Sorry my love", un beau blues qui pourrait être au répertoire de Beth Hart ou encore "A letter" et son banjo lancinant. Parmi les morceaux les plus enlevés, il y eût "West country blues", leur étendard puisqu'il s'agit d'un hommage à leur Bretagne et que 'west' devrait s'orthographier avec un 'O'. Bref, Bobby est parti sur un très long solo de guitare, Sue a pris beaucoup de recul et s'est produit ce qui n'arrive jamais en répétition mais toujours en spectacle : la corde de mi qui lâche. Imperturbable, Bobby a terminé ce qu'il avait commencé, le bout pendant de la corde coincé entre les dents ! Une bien belle soirée qui aurait mérité un public bien plus nombreux, encore que les présents aient été chaleureux et bruyants. S'ils passent dans votre périmètre, amateurs de musique n'hésitez pas… c'est assurément une soirée que vous ne regretterez pas. Gilbert Béreau Page 22

L'événement s'est tenu du 31 janvier au 4 février avec plus de 260 participants venus du monde entier mais avec cependant une forte proportion d'états-uniens. Toujours l'occasion d'une grande fête de la musique et d'une récolte de fonds pour la colossale institution qu'est la 'Blues Foundation', organisatrice de l'évènement, responsable des 'Blues awards' annuels et du 'Blues Hall of Fame'. Bref … and the winner is: Catégorie Groupes 1-Dawn Tyler Watson (Montreal Blues Society) 2-The Souliz Band (Suncoast Blues Society) 3-Rae Gordon & the Backseat Drivers (Cascade Blues Association) Catégorie Solo/Duo 1-Al Hill (Nashville Blues Society) 2-Brody Buster’s One Man Band (Kansas City Blues Society) Meilleurs instrumentistes

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Guitare en catégorie 'Groupes' : Ben Racine (Montreal Blues Society) Guitare en catégorie 'Solo/Duo' : Al Hill (Nashville Blues Society) Harmonica : Brody Buster (Kansas City Blues Society) Meilleur CD autoproduit JW Jones – 'High Temperature' (Ottawa Blues Society) Globalement du rock-blues très électrique et peu de perdreaux de l'année puisque Al Hill a sorti son premier CD en 98 et que Dawn Tyler Watson est sur les planches depuis 97. Concernant cette dernière, votre magazine vous disait déjà tout le bien qu'on pouvait penser d'elle en 2011(n°105/ p18) – toujours croire SLRM… Son dernier album, 'Jawbreaker!' est sorti en juillet dernier ; avec 13 plages et près d'une heure, nous dirons qu'il est copieux et varié. Gilbert Béreau INTERNATIONAL BLUES CHALLENGE 32 (Frank Roszak production) *** Un cd réalisé par Frank Roszak, spécialiste et distributeur de musique blues avec le concours de la Fondation Blues de Memphis. Le cd se veut le reflet de l’édition 2016 et ne comporte que du bon, comment pourrait-il en être autrement compte tenu des géniteurs de celui-ci. Du bon mais aussi beaucoup de variété dans les choix comme si les concepteurs se voulaient pédagogiques en parcourant les différentes approches du blues. Cela va du bon vieux blues avec voix en retrait de « Black sheep moon » par Ben Hunter et Joe Simons, au blues bien balancé de Paul Deslauriers sur « I’m your man » avec une guitare inspirée et une voix percutante. Entre ces deux extrêmes, le blues acoustique « You make all my blues come true de « Sonny Moorman, le blues moderne du Norman Jackson Band avec pedale wah wah et saxe, un « Houd dog » rien à voir avec le titre que nous connaissons, mais une approche bien rock and roll Page 23

par le groupe Innervision. Le reste est blues de chez blues avec des interprétations de Dave Muskett plutôt moderne, Bing Futch dans un registre plus traditionnel, Hector Anchando dans du blues classique et Tray Johnson & Jason Wilmon avec du blues qui bouge sérieusement. Quand on évoque le blues, On parle souvent de chicago mais Memphis est et reste aussi un haut lieu du blues… entre New Orleans et Chicago.

BILL WYMAN 80th BIRTHDAY GALA

Londres – 28 octobre 2016

Bill Wyman est né le 24 octobre 1936. Un gala en son honneur a été organisé le 28 octobre dans le cadre du BLUES FEST qui se déroulait à Londres ce week end là. Billl Wyman a été bassiste des ROLLING STONES de 1962 à 1993 et puis lassé par le train de vie des Pierres qui roulent, il a préféré arrêter. Mais son intérêt pour la musique n’a pas cessé, il a donc fondé en 1997 la formation RHYTHM KINGS BAND, un groupe avec la participation des meilleurs musiciens du coin. Une super formations à laquelle a participé de nombreux musiciens tels que Albert Lee, Georgie Fame, Beverly Skeet, Martin Taylor , Gary Brooker , Mike Sanchez et bien d’autres. Bill Wyman cherchant surtout à se faire plaisir avec une telle initiative et avec le répertoire interprété.

Terry Taylor, Mollie Marriott, Steven Van Zandt, Bill Wyman, Bob Geldof, Imelda May, Mick Hucknall, Robert Plant

Sur La Route de Memphis n°126

LAZY Radio City – Agen 21 décembre 2016 Le mois de décembre n’est pas le mois plus agréable de l’année, le temps devient maussade, les dépenses se multiplient, c’est donc pour ses raisons et d’autres qu’après avoir appris l’existence d’un concert de rock à Agen, je me suis décidé à aller me changer les idées au Radio City. Une sortie en famille dans un lieu plutôt agréable où on peut manger, écouter de la musique et boire… de la bière. Public relativement nombreux majoritairement entre 30 et 50 ans. Lazy est un groupe formé autour de Nathalie chanteuse bien connue des Routes du rock. Elle a notamment fait partie d’Assurance to Rock, Feedback et Mothership que les lecteurs de Sur la Route de Memphis ont rencontré au fil des années lors de la lecture de notre chère parution. Si Nathalie, compte tenu des difficultés du monde du spectacle en arrive parfois à se produire en solo, c’est accompagnée par 4 musiciens qu’elle se présente ce 21 décembre. 2 guitaristes, une basse et un excellent batteur, autant dire que cela bouge sérieusement. Quant à Nathalie, elle assure sérieusement sur le plan vocal, elle grimpe sur le bar, se déplace dans le public, l’expérience est là. Et musicalement me direz-vous. Habillée façon mère Noël, elle pratique une musique rock, plus rock aujourd’hui qu’hier, du rock fort comme l’a dit mon voisin de comptoir. Au programme du ZZ Top avec « Give me all yout lovin » pour ouvrir la soirée, mais aussi Saxon « Strong arm of the law », Pat Benatar, U2, et même AC/DC sans oublier du Led Zeppelin avec des morceaux d’anthologie comme « Whole lotta love » et « Rock and roll »… 2 heures de concert, le moins qu’on puisse dire, c’est que Nathalie a la santé. Un concert qui vous nettoie les oreilles et tout ce qu’il y a entre les deux. Page 24

Le 1 25 13 - Bo janvie rdeau r 20 x 17 Nous vous parlons trop souvent d'établissements qui ferment, laissant en deuil bien des amateurs de musique vivante, pour que nous ne boudions pas notre plaisir lorsque s'ouvre un nouveau lieu. 'Sortie 13' est située tout à côté de la rocade bordelaise, à trois pas de l'accès qui lui a offert ce nom. L'endroit, qui commence à monter en puissance, est sympa, agréable et nous lui souhaitons un avenir radieux. Pour ce premier concert d'importance, la programmation s'était portée sur Gordon Beadle dit 'Sax Gordon'. La cinquantaine fringante, notre homme est né et installé à Detroit et depuis les 90's ce disciple des 'honking sax', tels Jack McVea et autres Big Jay McNeelly, a tourné ou enregistré avec tout ce qui compte dans le monde du R&B, du R' 'n' R et du blues… et beaucoup avec Duke Robillard. C'est d'ailleurs ce dernier qui produira, en 1998, le premier album où Gordon joue et chante (« Have horn will travel »). Il compose la majorité de son matériel et choisit, avec goût, quelques reprises. Son dernier CD 'In the Wee Small Hours' (2014) est bien bluesy mais succède au très rocky 'Showtime!' (2013). Ce soir était le premier show d'une série de concerts qui l'ont vu sillonner l'hexagone avant d'atterrir à Paris, au 'Jazz Club Etoile' de la porte Maillot pour plusieurs jours. Pour cette tournée, il est accompagné par les excellents musiciens français que sont Nico Duportal (guitare), Fabrice Bessouat (batterie) et Antoine Escalier (basse). Les spectateurs sont tassés dans la salle lorsque le groupe monte sur scène et, ceux qui ne le connaissaient pas, découvrent un Gordon fringué dans le style de ses héros, les sax hurleurs des 50's. Et tout de suite c'est l'explosion tant par les riffs qu'il tire de son instrument que par son jeu de scène. Chaque solo est brûlant, il attaque des phrases musicales dans toutes les positions possibles Sur La Route de Memphis n°126

de son sax et même de son corps. Il plaisante avec le public et, même si le vocal n'est pas son meilleur atout, son plaisir de jouer saute aux yeux du public qui ne manque pas une occasion de manifester sa joie. Il nous offrira des titres extraits de l'ensemble de ses albums, y compris le premier, ainsi reconnait-on "You said she wouldn't", "Have horn will travel" ou le plus récent "Rock on". Quelques morceaux interprétés ne figurent pas dans sa discographie connue ainsi "Every night is saturday night" ou des instrumentaux comme "There is something on your mind" de Big Jay McNeelly et un titre qui ressemblait à "Willow weep for me" (?). La musique de Gordon est d'abord destinée à taper du pied et danser mais il sait tirer de son instrument des phrases mélodiques qu'auraient appréciées de grands sax du monde du jazz comme Buddy Tate, Illinois Jacquet et bien d'autres. Il redeviendra accompagnateur en laissant le micro à Nico pour une paire de titre dont "Lost in the game" extrait de l'album 'Guitar player' (2015). Mais Gordon montre une incroyable modestie tant en se baladant dans les locaux que sur scène et lorsque ses camarades de jeu lui apprennent que des musiciens locaux sont dans la salle … ni une, ni deux, qu'ils montent en scène. C'est ainsi qu'il appelle TBo qui revient d'un séjour initiatique à Austin et empoignera la seconde guitare de Nico pour un titre. Il restera lorsque Alexis Evans sera convié, mais deux invités, deux guitares et voilà Nico au chômage durant une bien belle interprétation d'un joli blues lent emprunté à Otis Rush. Et ça va chauffer jusqu'à la fin puisqu'au rappel Gordon fera un long pot-pourri qui se terminera par rien moins que "Long tall Sally", "Travellin' band" et "The girl can't help it". Il est temps de prendre l'air et de s'ébrouer un peu ! Gilbert Béreau (Photos Yves Charles) Page 25

Chroniqueurs : G.D. Gérard Desméroux G.B. Gilbert Béreau

* 1 étoile : Passable (pour amateur) ** 2 étoiles : Moyen (peu original) *** 3 étoiles : Bien (mérite d'être écouté) **** 4 étoiles : Très bien (achat justifié) ***** 5 étoiles : Super (indispensable)

ALISON KRAUSS Windy City (Capitol) **** On connait Alison Krauss et son groupe Union Station, Alison chanteuse bluegrass et violoniste mais sa carrière a été aussi ponctuée par quelques albums en solo et c’est même ainsi qu’elle a commencé à enregistrer en 1987. Ce n’est qu’en 1989 qu’a débuté l’aventure Union Station. Elle n’avait pas fait d’album solo depuis 1999 et ce « Windy City » est vraiment une très bonne surprise. L’attrait principal est la voix, une voix bien mise en valeur qui renvoie les autres chanteuses à une division inférieure. Avec cela, il faut dire que la reprise de chansons souvent connues accentue l’intérêt que l’on peut trouver à cette initiative. Alison n’est pas tombée dans le piège d’une simple copie. Et même si toutes les chansons ne sont pas toutes du même niveau, bon nombre sont des réussites. Il faut aussi remarquer que les arrangements sont tous soignés et même modernes tout en respectant un certain aspect traditionnel. Il y a par exemple, deux reprises de Brenda Lee, la ballade « All alone am I », une bien belle ballade et « Losing you » qui a par contre moins d’impact que l’original. Alison reprend aussi le « I never cared for you » de Willie Nelson, qui prouve qu’elle ne manque pas de goût. Que dire du « Gentle on my mind » de Glen Campbell qui a donné lieu à de multiples interprétations quand à « You don’t know me » de Cindy Walker, Alison y montre une fois de plus ses capacités de chanteuses. On remarquera aussi l’exotisme de « Poison love » chanté en son temps par Ricky Nelson et « Windy City » qui est totalement et joliment dans la lignée de la country traditionnelle. Il souligner l’usage d’une pedal steel est utilisé abondamment tout au long de ce bien agréable cd qu’on écoute et réécoute avec grand plaisir. Sur La Route de Memphis n°126

BENOIT BLUE BOY A boire et à manger (Tempo Records) *** Benoit Blue Boy a parfois donné l’impression d’avoir disparu de la scène blues française et pourtant, il est toujours là, réalisant de nouveaux albums régulièrement, à peu près tous les 3ans. Le dernier « Papa fait pas ça » datant de 2013. Benoît Blue Boy est un pilier du blues français et même un pionnier dans la mesure où il a débuté en 1978 avant même Bill Deraime. Une autre particularité est la preuve apportée de la possibilité de chanter le blues en français ce que certains considéraient comme impossible. Ce 15ème album, intitulé « A boire et à manger à Saint Germain des Prés » est différent des albums précédents, pour simplifier on peut dire qu’il est moins blues et plus jazz, pas n’importe quel jazz, celui des années 50 et pour tout dire nous voilà par exemple proche de la démarche d’Henri Salvador (Henry Cording) au milieu des années 50. Benoit Blue Boy a toujours aimé côtoyer d’autres musiciens qu’ils soient américains ou français pour jouer avec lui ou pour les intégrer dans ces projets. Cette démarche il la poursuit aujourd’hui en s’entourant de pointures telles que Nico Duportal à la guitare mais aussi Thibault Chopin à la contrebasse et puis il y a des saxes qui, eux aussi, font un travail remarquable. Ils sont 6 derrière Benoit et ça s’entend non seulement quand ils jouent mais aussi quand ils font les chœurs. Bien évidemment, Benoît nous fait quelques interventions à l’harmonica qui ne sont pas faites pour nous déplaire. La cohésion remarquable de l’ensemble contribue à la réussite de cet album enregistré dans les conditions du direct En ce qui concerne le contenu, on ne dissertera pas sur la portée littéraire des textes ? Quoi que ? Des textes qui évoquent principalement des ruptures, des séparations, des abandons, l’esprit du blues Page 26

en quelque sorte. On retrouve l’esprit d’Henri Salvador et Boris Vian sur « Le rock steak frites », celui de Sacha Distel et Moustache qui ont écrit « T‘es partie en socquettes » et que dire des grandes œuvres artistiques que sont « Tu m’as laissé tomber comme une vieille chaussette » ou « Une petite salade avec de la mayonnaise ». Au menu figurent aussi « Blues à Saint Germain » un instrumental avec grosse intervention de l’harmonica » et une nouvelle version de « Je marche doucement «, titre dont on se lasse pas. Tout cela fortement agrémenté par les interventions nombreuses des saxes et de très bons solos de guitare de la part de Nico Duportal. Un album hommage à ceux qui ont importé la musique américaine en France dans les années 50.Le seul reproche que l’on peut faire à cet album, c’est d’être trop court… AARON WATSON Vaquero (Big Label Records) *** Un album pour le moins intéressant, un album plein de qualités, avec de bonnes chansons. Et surtout un album sacrément country à même de plaire au plus grand nombre… même aux danseurs ! Aaron Watson est né à Amarillo au Texas il y a 39 ans. Il a enregistré son premier disque en 1999 et celuici est son treizième à ce jour et certainement un des plus réussis. Il propose 16 morceaux, dans l’ensemble plutôt variés, il a écrit la majorité des titres et coécrits les autres. L’aspect texan est omniprésent avec des références habituelles de cet Etat, des références mexicaines, d’autres patriotiques, voire religieuses…. Musicalement, en plus des guitares, présence importante du violon et pedal steel suivant les chansons. Il est des titres relativement lents comme « Be my girl », « Big love in a small town » ou diamonds and daughters ». D’autres plus relevés comme “Outta style” proche de la pop country, “Amen amigo” pour faire danser ou “Rolling stone”. Il y a « Vaquero » qui fait référence au Mexique mais également « Clear Isabel » légèrement tex mex. Il y a des morceaux réussis et fort attractifs comme : « These boots have roots », « They don’t make em like they used to » ou « Vaquero » qui marquent positivement cet album. Ceux qui recherchent des cds vraiment country devraient se régaler. Aaron Watson a fait un passage remarqué à Craponne sur Arzon en 2011. Sur La Route de Memphis n°126

WAYNE HANCOCK Slingin’ rhythm (Bloodshot Records) *** Le texan Wayne Hancock a un peu plus de 50 ans. Il a enregistré une dizaine d’albums en 20 ans de carrière, se situant à contre courant des modes dites country. Avec sa voix nasillarde, il se veut country poussant même la caricature jusqu’à une musique qu’on pourrait qualifier de « campagnarde ». Le son est un peu plus travaillé que sur les disques précédents mais on y trouve une sorte de parti pris d’utiliser intensément une pedal steel tenue par Rose Sinclair. On peut même dire que c’est la pedal steel qui façonne le son de cette production et pour donner encore plus de corps à l’ensemble, deux guitares électriques tenues par Bart Weinburg et Greg Arkins interviennent aussi de façon très active. Le résultat est une musique qui reste certes country mais qui se veut aussi très swing voir même parfois proche du jazz. L’enregistrement a été supervisé par le grand Lloyd Maines qui joue aussi de quelques instruments, sacrée preuve de reconnaissance. Les morceaux qui swinguent le plus sont « Wear out your welcome » sacrément cool ou le « Divorce me C.O.D » de Bob Wills. ll y a aussi « Twop string boogie » avec une contrebasse bien marquée qui fera bouger les auditeurs, une contrebasse aussi très en vue sur le titre phare « Slingin’ rythm ». Par contre ce sont les guitares qui font preuve d’efficacité sur l’agréable « Love you always » . On remarquera aussi une bien bonne version du « Thy burdens are greater than mine » du grand Hank Williams. Vous aimez la country traditionnelle, vous aimez l’usage de la pedal steel, voilà l’album qu’il vous faut. CHRIS STAPLETON Traveller (Mercury Nashville) *** Chris Stapleton est un phénomène ! Il chante de la country comme on la chantait il y a plusieurs décennies avec une voix solide qui domine ses interprétations et en plus il connait un succès, notamment à Nashville qui est des plus surprenant… ou presque. Né il ya 39 ans dans le Kentucky, Chris c’est d’abord et surtout fait connaître comme auteur compositeur Page 27

ce qui explique en grande partie son succès. Il a écrit pour Brad Paisley, Dierks Bentley, Tim Mc Graw, Kenny Chesney, George Strait et même Adèle… Il a fait partie du groupe Steel Drivers entre 2008 et 2010, puis Jompson Brothers. Ce n’est qu’en 2013 qu’il a entrepris une carrière solo. Loin des chanteurs actuels de Nashville, loin de la pop country, il propose une country classique dominée par sa voix et un accompagnement qui se limite à de la guitare acoustique, à laquelle s’ajoute parfois un peu de pedal steel, de banjo ou d’harmonica. Il adopte un look façon Outlaws des années 70 et les thèmes abordés sont aussi dans l’esprit des grands anciens, il y est question de voyages, de whisky et e mauvais garçons. Il a ce seul album à son actif, un album avec lequel il a obtenu plusieurs Awards , Grammy Awards et Awards de la Country Music Association. Pas moins de 14 titres sur cet album avec des ballades comme « Tennessee Whiskey » ou « Daddy don’t pray no more », de la country que l’on peut qualifier de classique avec « Fire away » ou « Outlaw state of mind » et quelques morceaux un peu plus relevés mais sans plus, seul « Might as well gt stoned » avec une guitare électrique tranche avec le reste des morceaux. Un répertoire bien country mais aussi un répertoire avec des chansons qui accrochent l’auditeur. Pour tout dire un album différent de ce que l’on nous présente comme soi disant country, une réussite bien agréable à écouter. LISA BIALES The beat of my heart (Big Song music) *** Ce n’est pas la première fois que nous évoquons Lisa Biales dans nos chroniques, il faut dire que sans être vraiment connue du grand public, elle a une longue carrière derrière elle et la reconnaissance de ceux qui ont eu la chance de la voir et de l’écouter. On dit à son sujet : elle a toujours chanté. Née dans l’Ohio où elle demeure toujours aujourd’hui, elle a d’abord fait partie du duo Prairie Orchid dans un style plutôt folk. Lisa Biales n’aime pas être enfermé dans un style et refuse les étiquettes. Elle a ensuite abordé une carrière solo dans un style plus blues voire americana et elle a aujourd’hui 9 albums à son actif (quand même !). Souvent bluesy, elle est avec « The beat of my heart » enregistré à Los Angeles, proche d’une musique plus jazzy qui convient bien à ses capacités vocales. En effet la Sur La Route de Memphis n°126

spécificité de Lisa Biales c’est incontestablement sa voix, une voix cristalline qui accroche l’attention. L’accompagnement n’est pas négligé et est effectué par des musiciens expérimentés de la région, la priorité étant donnée à une section de cuivres omniprésente tout au long des 12 morceaux avec trompettes et saxe du meilleur effet sans oublier la présence de choristes qui agrémentent le tout. Le répertoire est varié, si les morceaux quelque peu jazzy, sont nombreux : « Romance in the dark » ou « Crying over you », il y a aussi « Disgusted » plein de swing façon Brenda Lee, « I don’t wanna hear it » qui est plus rhythm and blues ou « Said I wasn’t gonna tell nobody », un morceau rapide totalement gospel. On note au passage les reprises de « Be my husband » de Nina Simone » ou « Don’t let nobody drag your spirit down » d’Eric Bibb. Ce cd est agréable par la qualité de la chanteuse et des musiciens qui l’accompagnent mais aussi par la variété des morceaux qui s’écoutent avec plaisir. Lisa Biales impressionne encore et toujours. RAYBURN ANTHONY My car won’t start (Honky tonk music) *** Depuis quelques années, quand les vénérables anciens nous annoncent la sortie d’une nouvelle realisation cela suscite chez la plupart d’entre nous, un certain scepticisme voir même quelques inquiétudes C’est ainsi qu’on nous annonce pour 2017, un nouveau cd de Jerry Lee Lewis et même un Chuck Berry, sauf que pour ce dernier on peut imaginer que les titres qui seront proposés ont été enregistrés au fil des années depuis son dernier album, « Rock it » qui date de 1979. Et voici donc un nouveau cd de Rayburn Anthony né en 1937 à Humboot dans le Tennessee, connu surtout pour les singles enregistrés à la fin des années 50 dans le fameux studio SUN de Memphis, trois singles dont « Saint louis blues » a alors été le principal succès. Il avait comme principal soutien WS Holland, musicien de Johnny Cash, il a ensuite composé nombre de chansons pour Vern Gosdin, Carl Mann, Bobby Bare, Faron Young, Conway Twitty, Carl Perkins, Linda Gail Lewis et à même accompagné certains d’entre eux sur scène pendant des années. Rayburn Anthony s’est même produit au festival « Good rockin tonight » à Attignat dans l’Ain en 2013. Ce nouvel album enregistré en grande Page 28

partie à Gothenburg en Suède au cours de l’année 2016 est une véritable et bonne surprise. Il a été complété à Nashville avec l’apport de pointures que sont Pig Robbins au piano et Lloyd Green à la pedal steel. Bien-sûr Rayburn Anthony est moins rock and roll ou moins rockabilly comme vous voulez mais nettement plus country et ça lui va bien, il n’est pas le premier à suivre cette voie et personne ne va s’en plaindre. La Scandinavie reste un lieu privilégié pour les interprètes de cette musique, Wanda Jackson ou Linda Gail Lewis ont tourné dans ces contrées régulièrement, Rayburn Anthony comme Hayden Thompson y ont enregistré à plusieurs albums ces dernières années. Un nouveau cd d’Hayden Thompson devrait d’ailleurs sortir ce printemps. Pour ce qui est de ce Rayburn Anthony il est à remarquer tout d’abord la qualité de la voix qui n’a pas été malmenée par l’âge et c’est tant mieux, l’accompagnement est des plus soignés avec guitare électrique, guitare acoustique, piano, pedal steel, etc. Bien dans l’esprit de ce que l’on peut attendre en tant qu’amateur de country et rock and roll. 14 morceaux au total avec une certaine diversité, celle-ci est due notamment à l’intervention de deux chanteuses, Cina Samuelson et Johanna Hjort qui apportent un plus appréciable. Il y a quelques ballades comme « You don’t have to be crazy » ou « This time Marie », de la country que l’on pourrait qualifier à l’ancienne avec « No painless way », de la country bien tournée avec « My car won’t start » ou « The slipwreck » , des morceaux un peu plus relevés comme « Love those country boogie woogies » et « Train songs » qui fait donc référence aux diverses chansons et elles sont nombreuses, consacrées aux trains. A noter aussi une reprise de « I’ll fly away » bien enlevée. Tout cela se révèle comme fort agréable à écouter. (honky [email protected]) DALE WATSON & RAY BENSON Dale & Ray (Mailboat Records) *** Voilà un duo dont l’annonce en avait fait saliver plus d’un mais à l’arrivée le résultat sans être décevant n’est pas tout à fait à la hauteur des attentes. Dale Watson et Ray Benson sont considérés comme les représentants de la musique texane même si Dale Watson est né Sur La Route de Memphis n°126

dans l’Alabama en 1962 et Ray Benson, leader de Asleep At the Wheel en Pennsylvanie en 1951. Ils le disent eux-mêmes, cela fait des années et des années qu’ils disaient qu’ils allaient enregistrer ensemble. Voilà, c’est chose faite. Ils ont des voix assez proches l’une de l’autre mais surtout le même goût pour des musiques profondément texanes proches de la musique honky tonk. Ils ont écrit 8 des 10 morceaux proposés, les deux reprises étant « I wish you knew » des Louvin Brothers et « With your own songs » de Willie Nelson. Les deux compères évoquent d’ailleurs leurs collègues, Willie Nelson bien sûr mais aussi Merle Haggard avec « Feelin’ aggard », Buck Owens dans « Cryin » to cryin’ time again » et bien évidemment Johnny Cash dans « The ballad of Dale and Ray ». Tout cela est emballé dans des nappes de pedal steel et quelques interventions de guitares électriques bien senties. Quelques morceaux manquent d’originalité mais on appréciera « The ballade of Dale and Ray », morceau plutôt cool, « I wish you knew » qui balance agréablement et « Bus breakdown » qui est nettement plus relevé avec force pedal steel et force guitare. Le morceau le plus réussi étant peut être « Write your own song » qui sonne bien country. Deux interprètes plein de talent pour un résultat en demi teinte, des bonnes interprétations et d’autres très moyennes. JACQUES BARSAMIAN présente : ROCK, BRITAIN, ROCK ! 25 cm Rock Paradise RPRLP 111 En juillet 1957, le journaliste Jacques Barsamian – 14 ans – découvre le rock’n’roll à Londres. Avant qu’il ne reparte à Paris, sa mère qui travaille à l’ambassade de France lui offre son premier disque : un 78 tours de Tommy Steele, le premier roi du rock anglais, avec son succès “Rock With The Caveman” et en face B “Rock Around The Town” qui donne le coup d’envoi de cet album 25 cm. Le 13 septembre l’année suivante, il assiste au premier passage à la télé de Cliff Richard (qu’on écoute avec les Shadows dans “Love” tiré du film Expresso Bongo) dans Oh Boy !, l’une des émissions du prodigieux Jack Good. Une référence qui deux ans plus tard affirmera que Billy Fury était alors le meilleur rocker au monde. Ce dernier composait à ses débuts pratiquement tout ce qu’il enregistrait Page 29

comme le génial “Don’t Knock Upon My Door” présent sur ce disque. Ce cher disparu demeure le rocker anglais favori de Jacques. Et Dieu sait s’il voue une passion pour le rock anglais, dont il est le grand connaisseur. Pour lui, Duffy Power, ici dans l’incontournable “Whole Lotta Shakin’ Goin’On”, avec sa voix et son physique avait tout pour devenir une énorme vedette. Il aurait dû l’être aussi dans les sixties quand, converti au blues, il fut accompagné par le brillant guitariste John McLaughlin. Les chanteurs-pianistes Roy Young et Wee Willie Harris sont tout deux de grands amateurs de Little Richard dont ils connaissent les succès par cœur. Le premier interprète sur ce vinyle le classique de Larry Williams “She Said Yeah”, matraqué il y a quelques années sur nos petits écrans comme illustration sonore d’une pub par les Rolling Stones. Le second, à l’instar de son compatriote Marty Wilde, reprend “Love Bug Crawl” de l’Américain Jimmy Edwards. Little Richard est à l’honneur grâce à “Good Golly Miss Molly” par Screaming Lord Sutch. Personnage haut en couleurs, Sutch a souvent fait le bonheur des tabloïds. Au cours de sa carrière, il a été accompagné par les guitaristes Jimmy Page, Jeff Beck, Ritchie Blackmore, tout comme Keith Moon, le batteur des Who. Terry Wayne est l’un des artistes les moins connus, à tort, de cette sélection. Tout jeune, il a repris les classiques de Carl Perkins “Matchbox”, “All Mama’s Children”, “Boppin’ The Blues” et surtout de fort belle manière “Your True Love”. Autre Terry, Terry Dene fut la cible de la presse à scandales britannique bien avant les Stones et les Sex Pistols. Il a connu quelques succès dans son pays, mais il préférait chanter de vrais rocks comme “This Is The Night” découvert par Bob Luman dans le film Carnival Rock. Vince Taylor; sélectionné dans “Jet Black Machine”, l’un des meilleurs morceaux de sa période anglaise, a peut-être été le plus grand show man de toute l’histoire du rock. Hélas, il a brisé sa carrière par ses frasques. Barsamian a tenté en vain de le relancer entre 1966 et 1968. Auteur d’une bien belle discographie, Johnny Kidd, dont Tony Marlow perpétue la mémoire, a toujours bénéficié de sublimes musiciens. Dans “Rock, Britain, Rock !”, on le retrouve dans “I Want That” que Johnny Hallyday a sorti à ses débuts chez Vogue sous le titre de “Oui Mon Cher”. On n’a jamais vu le Kidd en France : son passeport était périmé quand il a tenté de franchir la Manche pour venir chanter à Paris, à la Locomotive. Quelques mois plus tard, le 8 octobre 1966, il trouvait la Sur La Route de Memphis n°126

mort dans un accident de la route. Cette compilation s’achève avec “Love-A, Love-A, Love-A”, encore un titre qui dégage. Cette fois par Marty Wilde qui fut une star dans son pays bien avant sa fille Kim Wilde. Conclusion : avant les Beatles et les Stones, entre 1956 et 1958, l’univers rock anglais était loin d’être un désert. “Rock, Britain, Rock !” rassemble ce qui s’est fait de mieux dans le genre. Disponible chez Rock Paradise, la librairie Parallèle et Juke Box Magazine. RANDY THOMPSON BAND War peace love fear (Auto Production) *** Randy Thompson ne nous est pas inconnu, il s’est produit plusieurs fois en France et a laissé une bonne Impression (Mirande, La Balme de Sillingy…). Originaire de Clifton en Virginie où il est né en 1963, il a enregistré 6 albums depuis ses débuts en 1988, des albums country dans lesquels on retrouve les schémas d’une country classique qui évite de se fourvoyer dans une country pop actuelle. Dans ce registre country de chez country, on trouve « Midnight blue », “All good now” ou “ 33 rd of august” avec une pedal steel bien agréable. Sur “Better not get me started” ou “What side are you on”, c’est la guitare électrique qui est mise en évidence car Randy Thompson est aussi un bon guitariste. On a droit ensuite à « Someday soon » qui est proche d’une ballade et quelques morceaux un peu plus relevés comme « Down in the mainstream ». 9 titres, c’est quand même un peu léger même si le contenu est plutôt réussi. Ce cd ne devrait sortir en Europe que dans quelques semaines dans la perspective d’une nouvelle tournée européenne conséquente qui devrait durer une partie de l’été. Randy Thompson est notamment apprécié en Suisse. SARA LEE Queen of your heart (Rhytm Bomb) *** Depuis quelques années, les formations qui mêlent rthytm and blues et rockand roll, le tout façon années 40 et 50 se multiplient. On peut aussi parler de musique roots qui résume ainsi l’ensemble. Sara Page 30

Lee est dans ce créneau, elle demeure en Finlande et tourne beaucoup dans l’Europe du nord. Elle a enregistré cet album à Londres et propose 13 titres originaux écrits principalement par elle-même et son mari qui tient la contrebasse. Les morceaux sont dans l’ensemble sur un rythme soutenu de « Oh oh » à « Don’t bring me down » en passant par « Gipsy in me », on peut différencier « New York city bank » à la coloration jazz, « Bahama mama » façon calypso, la ballade « Down the line » et le rock and roll ‘Tongue is tied ». La voix est agréable, la guitare plutôt tranquille. Ce disque manque quand même d’un peu de fougue pour totalement convaincre. WELDON HENSON Honky tonk frontier (Hillbilly Renegade production) *** Un album bien agréable avec une certaine originalité et une véritable fraîcheur qui donne envie de l’écouter en boucle. Agé de 34 ans, il s’est installé à Austin in 2006 et a enregistré 3 albums, ce « Honky tonk frontier » étant son quatrième. Il écrit la plupart des chansons qu’il interprète. Weldon Henson fait de la musique typiquement honky tonk , des chansons dynamiques interprétées avec une voix très légèrement nasillarde qui accentue le côté honky tonk, l’accompagnement laisse une place prépondérante à la pedal steel et un piano fait également un très bon travail. Seuls deux titres sonnent un peu plus moderne avec une guitare électrique qui tranche avec le reste de l’album, il s’agit de « Trying to pretend » et surtout « That look » qui bouge bien. Pour le reste, beaucoup de bonnes choses comme « Hey bottle of whiskey », « Honky tonk feels right » ou Heartache game » tous très réussis. Weldon Henson est venu plusieurs fois en France il était encore du côté de Nantes en février dernier. Il se produit très régulièrement au Broken Spoke à Austin. Voilà un album qui aurait peut être mérité 4 étoiles. DARIN & BROOKE ALDRIDGE Faster and Farther (Mountain Home music Company) *** Darin et Brooke sont mari et femme et le moins qu’on Sur La Route de Memphis n°126

puisse dire c’est qu’ils constituent un duo sacrément efficace en matière de musique. Ils demeurent dans le Dakota du Nord et font de la musique bluegrass même si on peut dire que sur ce sixième album, on peut parler de country music acoustique plus que de bluegrass et c’est tant mieux, Darin qui a fait partie de la formation Country Gentleman, chante et joue de la mandoline et un peu de guitare à l’occasion quant à Brooke, elle chante avec une voix souvent haut perchée d’un très bel effet. Pour cet album ils ont fait appel a du beau monde tel que Carl Jackson qui a écrit plusieurs morceaux, Vince Gill qui est venu donner de la voix sur divers titres, John Cowan qui tient la basse électrique alors qu’une contrebasse est présente sur nombre de titres. Par contre pas de batterie sur cet enregistrement réalisé au Crossraods studio à Arden dans le Dakota du Nord. C’est Brooke qui assure l’essentiel des vocaux, Darin n’intervenant que sur une minorité de titres mais étant très présent avec sa mandoline. Beaucoup de morceaux sont abordés sur un tempo médium comme « This river », « Fit for a king » ou « Lila » émergent du lot : « Umberland plateau » avec une bonne dose de banjo ou « Highway of heartache », un joli morceau country avec la présence de Vince Gill. Un album fort appréciable avec des musiciens de qualité. BRUCE SPRINGSTEEN Chapter and verse (Columbia) *** Il y a longtemps que Bruce n’a pas réalisé un nouvel album, pour combler ce manque, voici un cd quelque peu fourre-tout avec quand même 18 morceaux. En réalité, celui-ci est destiné à accompagner l’autobiographie de Bruce parue en septembre 2016. Pour les amateurs et collectionneurs il y a 5 titres inédits enregistrés à la fin des années 60 alors que Bruce était chanteur et guitariste du groupe Castilles. Ce sont certes des curiosités mais on ne peut parler de grands enregistrements, on est là dans un style proche des groupes anglais de l’époque et l’enregistrement a été fait dans des conditions pour le moins artisanales. On remarque la présence de « You can’t judge a book looking at the cover » de Bo Diddley, on apprécie « Henry boy » qui aborde l’interprétation avec guitare acoustique dans le style que l’on connait à Bruce. Pour le reste du cd , Bruce Page 31

a choisi de proposer un morceau de chacun de ses albums de 1973 à 2012, une démarche intéressante avec des titres qui ont fait la gloire du boss, cela va de « Born to run » à « Long time comin’ » en passant par « The river », « Born in the USA » et autre « The rising ». Du bon et encore du bon. Pour ceux qui ont un bon nombre d’albums de Bruce, celui-ci n’apporte pa grand-chose de plus. Un cd document qui va de pair avec l’autobiographie « Born to run » en vente dans toutes les bonnes librairies. DARREL HIGHAM JITTERY JACK Darrel meets Jittery (Raucous records) *** Rock and roll ! Vous connaissez l’anglais Darrel Higham surtout si vous lisez régulièrement Sur la route de Memphis et vous savez aussi que Darrel est l’élément principal du succès d’Imelda May qui a laissé tomber Darrel il y a quelques mois. Quant à Jettery Jack, il est originaire de Boston dans le Massachussets et a commencé sa carrière en 2004, il a enregistré 2 albums, « Gonna plum crazy » en 2012 et « Gonna have a time » en 2014 et s’est fait remarquer par ses prestations au festival Viva Las Vegas. 12 morceaux sur ce nouvel album et qui plus est des originaux, il aurait été trop facile d’aligner des reprises. La voix de Darrel assure parfaitement et celle de Jittery Jack encore plus, dans un style voix percutante et sauvage. Quant à Darrel il assure sérieusement à la guitare, du premier au dernier morceau et c’est un véritable plaisir de l’écouter. Les morceaux s’intitulent : « Rockabilly rave », « Red hot mama », « Should you change your mind » ou « Frankie’s back in town » et dégagent sérieusement. Certainement un des meilleurs cds de rock and roll de ces derniers mois sans le moindre temps faible. TILL TOM SPECIALS Swing’n’bop with…. (Auto produit) *** Un cd qui pose un problème. Ce n’est en effet pas tout de faire un bon disque, ensuite il faut le vendre, car c’est bien le but rarement évoqué de la réalisation d’un enregistrement. Till Tom Specials se situe à « l’opposé » de ce qui se fait dans l’hexagone Sur La Route de Memphis n°126

en matière de country. Alors que la plupart des groupes font tant bien que mal des derniers succès de Nasville, Till Tom Specials dépoussièrent des morceaux qui datent et même il faut bien dire que peu de gens connaissent et ils nous livrent cela de la meilleure façon qui soit. On se demande où ils sont allés, par exemple, chercher un nom pareil, tout simplement chez le grand Benny Goodman que la plupart des gens ont oublié de nos jours. Ils empruntent donc leurs morceaux à des musiciens comme Big Joe Turner, Moon Mullican, Pee Wee King, Tennessee Ernie Ford et même carrément à Count Basie. Autant dire que le répertoire est de qualité. La voix est au mieux, particulièrement convaincante, quant à l’accompagnement il fait une place à une pedal steel qui donne une coloration bien agréable. Le résultat est hillbilly, swing voire boogie, pour une musique joyeuse et sautillante qui bouge bien, la majorité des titres étant abordés sur un rythme plitôt soutenu. C’est en particulier le cas de « Birmingham bounce » avec piano boogie mais aussi de « Southern belle from Nashville Tennessee » ou « Blackberry boogie ». On appréciera également « Flip flop and fly » ou « Rock’n’roll Mr Bullfrog ». Mais c’est surtout la qualité de la voix et de l’accompagnement qui constituent les principaux atouts de ce cd. Vincent, Laurent, Mark et Bhjorn sont loin d’être des débutants, ils ont notamment sévi dans les Nashville Cats, les Studebakers et Truck Stop rules. Un cd qu’il est recommandé d’écouter dès que possible. JIM LAUDERDALE London Southern (Sky Crunch) *** Jim Lauderdale est connu d’abord pour son talent d’auteur compositeur, il a écrit pour George Strait, Dixie Chicks, Vince Gill et bien d’autres mais il a aussi réalisé 27 albums depuis 1986. Né en Caroline du Nord, il a passé quelques années en Californie et demeure aujourd’hui à Nashville. Il a notamment côtoyé Buddy Muller, Rodney Crowell et une multitude d’autres au fil des concerts. Force est de constater que cette nouvelle production n’est pas ce qu’il a fait de mieux à ce jour. 12 titres avec piano, guitare acoustique, quelques harmonies vocales par çi par là, entre country, folk et pop qui ne provoquent pas un réel enthousiasme. Des morceaux lents comme « I love you more », « What Page 32

have you got to lose » et « I can’t resist » aux allures de slow. D’autres titres sur un tempo medium comme “ Street time”, “You have to gest me” ou “Don’t let yourself get in the way” que l’on peut qualifier de pop et puis quelques morceaux un peu plus relevés, mais sans plus, c’est le cas de “This is a door” ou “Don’t shut me down”. Jim Lauderdale nous avait habitués à mieux. NICO DUPORTAL & HIS RHYTHM DUDES Dealing with my blues (Dixiefrog) *** On serait tenté de dire, Nico Duportal on le voit partout ! Présent sur de nombreuses manifestation, de multiples festivals, on en oublie parfois qu’il tourne aussi un peu partout en Europe et même aux Etats Unis. Comment définir la musique de Nico ? Le plus simple est de parler de roots music, quelque part entre blues, swingin blues, rock and roll et jazz, la musique noire des années 40 et 50, on pense parfois par exemple à Big Joe Turner. On peut aussi appréhender la musique de Nico en parlant du groupe qui l’accompagne avec la présence d’Olivier aux claviers, de Pascal à la batterie, de Thibaut à la contrebasse mais aussi d’Alex et Sylvain aux saxes et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne se contentent pas de faire de la figuration. Ils sont présents et font en sorte qu’on les entende. Cette présentation indique parfaitement la musique à laquelle on peut s’attendre. Nico a fait partie de différents groupes comme Mad Man blues et surtout Rosebud Blue Sauce à partir de 2001 mais c’est en 2009 qu’il commence à enregistrer sous son nom, Ce « Dealing with my blues » est son cinquième album officiel. Au cours des années il a été amené à jouer avec Junior Watson, Big Sandy et surtout Kim Wilson et Kid Ramos au sein du fameux groupe Mannish Boys ayant participé à un enregistrement en leur compagnie. Que dire de ce nouveau cd, d’une part qu’il donne la priorié aux compositions originales, d’autre part que la musique se vaut parfois un peu plus actuelle sans jamais renier le côté roots. 13 titres au total avec des morceaux lents comme « Mess and chaos » avec orgue en première ligne , du rhythm and blues avec « Now hush », du rock and roll façon Chuck Berry avec « I know the rules », du swing avec « I will unfriend you », des titres légèrement plus modernes et grand public comme Sur La Route de Memphis n°126

« Sometimes » et des instrumentaux bien sentis comme « Soul patch » avec beaucoup de saxe ou « Benzola ascensor » avec harmonica et contrebasse bien marqués qui permettent à tous de montrer leurs compétences. Nico Duportal fait preuve une fois de plus d’un sacré savoir faire. LUKE BRYAN Kill the lights (Capitol Nashville) *** Est-ce bien nécessaire de parler de Luke Bryan ? Oui, un peu quand même parce que Nashville et ses médias l’ont étiqueté country une fois pour toutes, oui parce qu’il vend vraiment beaucoup de cds, oui parce que l’Academy of country music lui a attribué 2 Awards et CMT y est allé aussi de son Award. Luke Bryan, 40 ans, fait ce qu’on appelle désormais de la bro country. Lorsqu’on parcourt ce cd, le 5ème depuis ses débuts en 2007, on cherche en vain la moindre référence à ce que l’on considère comme de la country music. Les synthés sont omniprésents sur les 13 morceaux et une batterie sans inspiration martèle le tout, d’autres effets électroniques sont aussi utilisés. Bien sûr, les chansons sont simplistes mais, il faut le reconnaître, propres à attirer les amateurs de variété. Il est évident que « Huntin’ fishin’ and movin everyday » est propre à rassembler le plus grand nombre. Une polémique a d’ailleurs eu lieu il y a quelques années entre Luke Bryan et Zac Brown Band, ces derniers reprochant à Luke, en résumé, de tirer la musique vers le bas et d’avoir obtenu des succès avec les plus mauvaises chansons qu'ils aient entendues… rien que ça ! Quant à vous, chers lecteurs, vous qui avez du goût (sûr !) vous avez d’autres cds à vous procurer, vraiment beaucoup avant d’écouter Luke Btyan. THORNETTA DAVIS Honest woman (Sweet Mama Music) *** Thornettta Davis, c’est du sérieux! Et même si ça musique est très actuelle, elle nous ramène vers les grandes dames du rhythm and bluest et de la soul. Thornetta Davis, chanteuse à la voix puissante est un personnage très en vue à Détroit dans le Michigan, ville où elle est née en 1963 et à laquelle elle reste Page 33

très attachée. La ville le lui rend bien puisqu’elle a décroché pas moins de 25 Detroit Music Awards depuis le début de sa carrière en 1987. La scène est son univers, elle a chanté en première partie d’une multitude de gens comme Ray Charles, Etta James, Bob Seeger, BB King, Buddy Guy, effectuant même des duos avec Bonnie Raitt et surtout Kid Rock au Madison Square Garden à New York en 2000. La scène avant tout, cet album n’étant que le troisième à ce jour, un album dont elle a écrit la totalité des titres. Il y en a pour tous les goûts, du blues avec « Can we do it again », du gospel avec « Sister friends again », du rhythm and blues avec « Honest woman » de la musique soul avec « Am I just a shadow » ou même « I need a whole lotta lovin’ to satisfy me » et on est très proche de l’univers rock avec « That don’t appease me » ou « I believe ». Une très bonne voix, tout ce qu’il faut de guitare, de cuivres, d’orgue sans oublier des choristes qui interviennent à bon escient. De la musique d’aujourd’hui avec les influences des dernières décennies. Thornetta Davis, une talentueuse chanteuse à découvrir. REBA MC ENTIRE Sing it now: Songs of faith & hope (Nash Icon) ** Reba Mc Entire est peu présente dans les colonnes de Sur la route de Memphis alors qu’elle connait un succès continu sur le marché américain. Née dans l’Oklahoma en 1955, elle a enregistré une trentaine d’albums depuis 1975. Reba est un peu la chanteuse country des « ménagères de plus de 50 ans ». Nous sommes plus proches de la variété que de la country. Cette foisci, elle propose un double album de chansons plus ou moins gospel ce qui ne va pas vraiment changer la donne. 22 morceaux au total avec essentiellement la voix et un accompagnement souvent limité à un piano. Le résultat est soporifique voire déprimant. Il y a quelques morceaux qui émergent du lot comme les ballades « From the inside out » ou « Meanwhile back at the cross », il y a des classiques comme « Oh happy day », « Amazing grace », « I’ll fly away » ou « Swing low sweet chariot », dans tous les cas on a connu des versions plus attractives. Il y a même la présence de Trisha Yearwood sur « Softly and tenderly ». Comme d’habitude, Reba va vendre beaucoup d’albums mais ce n’est pas pour cela qu’il faut vous précipiter. Sur La Route de Memphis n°126

JASON ELMORE & HOODOO WITCH Champagne Velvet (Underworldindoerecords) *** Un trio guitare/chant, basse, batterie qui pourrait laisser penser à une formation blues rock comme il en existe des quantités. Le nom Elmore pouvant lui aussi évoquer l’univers du blues. Il n’en est rien, ou du moins pas tout à fait. Il y a bien des influences blues tout au long de ce cd de 13 titres mais loin des principes du genre. Le blues rock sait se faire moelleux, la musique est actuelle avec du boogie, du jazz, de la soul et même de la pop, de façon variée et surtout bien exécutée. Le Jason en question est né à Denison au Texas et est aujourd’hui installé à Dallas. C’est en 2008 qu’il forme Hoodo Witch avec qui il en est à son troisième album constitué uniquement de titres originaux. Il y a du blues très classique comme « Double my money » ou « Green to gone », de la musique plus swing avec « Cross eyed voman », plus soul avec « Shine your light » ou même quelque peu pop avec « Right as rain ». Et puis surtout il y a des titres rapides, sacrément boogie qui décoiffent sérieusement, l’un ouvre le cd : « House rockin’boogie » et l’autre le clôture : « Mary Jane ». Des morceaux lents, des morceaux rapides mais surtout des morceaux sacrément bien faits. Un album qui mérite d’être découvert par le plus grand nombre. BLUE SISTERS Blues Caravan 2016 (Ruf Records) *** Depuis une douzaine d’années, le label allemand Ruf Records organise chaque année une tournée appelée Blues Caravan. Pour l’année 2016, ont participé à celle-ci : la belle finlandaise Ina Forsman, la canadienne Layla Zoé et l’américaine Tasha Taylor, fille de Johnnie Taylor. Elles chantent ensemble et séparément lors de ce concert enregistré le 22 février 2016 à Numberg en Allemagne,. Sur les 2 cds proposés, on retrouve 16 morceaux, une majorité empruntée aux répertoires des unes et des autres ainsi que quelques classiques. C’est ainsi que « No room for love », un titre bien rhythm and blues est mené par Page 34

Ina Forsman, « Who’s making love » par Tasha Taylor et « Never met a man like you » par Layla Zoé, ce dernier particulièrement bien balancé avec une approche à la Stevie Ray Vaughan et l’excellente voix de Layla. Parmi les autres titres, on remarque « Chain of fools » d’Aretha Franklin plutôt bien tourné, « Rock me baby » de BB King sans grande originalité, mais aussi « Honky tonk woman » des Stones » et « Come together » des Beatles interprété à trois, L’accompagnement est simple, efficace mais manque parfois un peu de relief. Il est évident que le public a du passer une bonne soirée avec un programme varié, des chansons d’hier et d’aujourd’hui. Vivement la Blues Caravan 2017. Reprenez le numéro précédent de Sur la route pour un compte rendu plus développé du concert. RAY STEVENS Mary and Joseph and the baby and Me (Cabaray Entertainment) *** Ray Stevens est un personnage très particulier, très connu des américains et méconnu ailleurs. Il a aujourd’hui 78 ans, il a commencé sa carrière en 1957, signant chez les principaux labels pour enregistrer plus de 80 albums différents. Il se situe dans une mouvance country pop mais s’est surtout fait connaître pour son sens de l’humour qui a fait mouche tout au long de sa carrière. Son humour l’a logiquement amené à faire de la télévision et puis en 1991, il a fini par acquérir un théâtre à Branson, Missouri comme bien d’autres chanteurs qui avancent en âge. Seul « Gitarzan » en 1969 a eu un certain succès en Europe. Ce nouveau cd, est un cd de Noël mais comme toujours avec Ray Stevens, pas un album de Noël de plus mais un enregistrement original avec des chansons originales bien orchestrées. Beaucoup de choristes viennent agrémenter les interprétations. On est dans un registre exotique, avec « Rudolph the red rosed reindeer » pop avec « Christmas will be just another lonely day », et puis, il ya les chats de « Claws », les enfants avec « All I want to Christmas is my two front teeth » bien sympathique. Quant à “Mary and Joseph, and the baby and me” il est simplement sur un rythme à la Bo Diddley. Ray Stevens égal à lui-même avec toujours une sacrée dose d’humour. Le grand public l’adore. Sur La Route de Memphis n°126

THE WHO My generation (MCA) *** Ce coffret de 5 Cds est soustitré: 50 th anniversary ce qui en dit plus long que bien des discours. Cette compilation devrait ravir les amateurs du groupe et aussi les amateurs des groupes anglais des sixties dont on retrouve le style dans ce coffret. Il y a donc le premier album des Who qui date de 1965 auquel s’ajoute une version stéréo des mêmes titres. Ensuite, il y a des raretés ; les disques des Who n’étant souvent pas les mêmes suivant leur parution en Angleterre ; aux USA et au Japon et enfin des démos inédites, l’ensemble devant satisfaire les fans. On retrouve les influences des groupes anglais de l’époque avec notamment le blues « I’m a man »,on retrouve le style des groupes anglais avec par exemple « The kids are allright », on retrouve le tube « My genaration ». Tout cela avec une grosse batterie, une grosse guitare et une voix qui envoie toutes les interprétations avec force. La démonstration de ce qui précède est notamment faite avec m’instrumental « The ox » qui décoiffe sérieusement. Ce que l’on a le plus de mal à imaginer, c’est que 50 ans se sont écoulés. Pour les fans des sixties. TOM CRAIG Get ready for me (Auto production) *** Tom Craig est originaire de Philadelphie, Pennsylvanie et vit aujourd’hui à Trenton, New Jersey. Il sévit au sein du Soul Patch Band, un groupe composé de nombreux musiciens et même très nombreux suivant les occasions. Tom Craig lui se dit influencé par la musique de BB King, de Muddy Waters, de Stevie Ray Vaughan, ce qu’il résume pat une influence de Memphis et de Muscle Shoals, il y a vraiment pire comme influences. Ceci est le premier album de Tom Craig, le précédent ayant été enregistré sous le nom de Soul Patch Band. 12 morceaux originaux enregistrés à Glen Ridge dans la New Jersey. De la musique puissante et chaude exécutée par nombre de musiciens et en particulier une quantité de cuivres. On compte pas moins de 3 saxes qui en font un maximum. Mais ce n’est pas tout car l’orgue Page 35

contribue au son rhythm and blues des sixties et des choristes viennent enjoliver le tout. Quant à la voix de Rom Craig, elle est bien obligée à forcer un peu pour se faire entendre au milieu de ce copieux accompagnement, une voix rude et bien utilisée pour des interprétations des plus solides. Au menu donc, du rhythm and blues comme « She did it to me », du rhytm and blues lent comme il s’en faisait une époque avec “Please forgive me baby”, du blues avec “ I can’t help myself”; un morceau légèrement funky avec « Captain fuk, un autre plus sixties » Ballroom dancer », un autre enfin un peu plus rock « Nothing thar a man can’t do »… ouf c’est fini , on peut enfin souffler un peu ! Une bonne voix, un accompagnement riche, un répertoire varié, rien à jeter du début à la fin. LOSCAR COMBO (http://loscarcombo.fr) *** Un cd original dont on a parfois un peu de mal à suivre la démarche tant les approches sont différentes. Le trio est composé de Charles Ducroux leader chanteur, guitariste qui fait l’essentiel du travail, de Fred Foucard à la batterie et de Pascal Hernandez à la contrebasse. Et du travail, il y en a, dans la mesure où tout le monde ne peut prétendre remplacer les Stray Cats, quintessence du trio. Le cd est original dans la mesure ou il évolue entre Tom Waits (3 titres) et Johnny Cash (3 titres également) , auxquels s’ajoute un morceau quelque peu exotique intitulé « Goombay rock », un morceau bien relévé « Get out of my life » d’Alain Toussaint et « J’écume » d’Alain Bashung qui ne manque pas d’intérêt. On appréciera aussi le « Big River » de Johnny Cash. Un cd que l’on pourrait qualifier d’americana compte tenu de la diversité des approches entre country, rythm and blues, pop et caraïbes. A bientôt sur scène. CARY MORIN Craddle to the grave (Maple Street Music) *** Cary Morin est né dans le Montana mais demeure aujourd’hui à Fort Collins dans le Colorado. Sa spécificité, c’est la guitare acoustique et il a entrepris une carrière musicale en 1989. Il se produit le plus Sur La Route de Memphis n°126

souvent en solo, a parcouru le monde dans tous les sens, on a pu le voir en France à plusieurs reprises notamment au côté de Pura Fé. Ceci est son 4ème album et la musique est difficile à définir, ce n’est pas du blues ni du folk, ni de la musique américaine ou même picking mais c’est aussi un peu de tout cela. Même si il n’y a pas d’instrumentaux ce que l’on retient avant tout c’est le jeu de guitare époustouflant qui agrémente tous les morceaux que ce soit avec les introductions ou les solos tous plus attrayants les uns que les autres. 11 morceaux au total dont 8 écrits par Cary lui-même et dans les reprises on note la présence de « Nothing compares 2 U » de Prince ou « Mississippi blues » de William Brown. Quelques ballades comme « Mishawaka », des morceaux folk comme « Trust » ou des titres un peu plus relevés comme « Laid back » ou « Back on the train » qui balance agréablement. Un album de qualité, un album jamais ennuyeux, un régal pour les amateurs de guitare acoustique. THE MYSTIX Rhythm and roots-Live (Auto production) *** The Mystics est un groupe quelque peu particulier, il s’est formé à Boston dans le Massachusetts et est composé de 6 musiciens qui ont joué avec de multiples musiciens au cours de leurs différents parcours. On a surnommé Mysrix le Roots Supergroup ce qui n’éclaire pas forcément sur la musique du groupe. Ils sont country, ils sont blues, ils sont rock and roll et pour tout dire un peu de tout cela à la fois. On pourrait oser le terme americana sans que cela aide à mieux saisir le groupe. Ce rythm and roots est leur 6ème album et a la particularité d’être live car c’est dans cet exercice que Mystix est le plus à l’aise. Le leader est Jo Lily qui joue de la guitare et chante avec une voix parfois quelque peu éraillée. Il est aussi l’auteur de 5 des 14 titres proposés. En ce qui concerne les reprises on remarque « You’re the best lover » de Steve Earle, « To Ramona » de Bob Dylan, « Things ain’t what they used to be » de Jimmy Reed, « Whiskey and women » de John Lee Hooker, « Boppin the blues » de Carl Perkins (qui est apparu dans plusieurs classements) ; « Cry cry cry » de Johnny Cash. On appréciera particulièrement: “To Ramona” avec violon, un morceau bien balancé avec une légère approche tex mex, “Jelly roll” avec Page 36

un côté jazz Nouvelle Orleans, « Goodbye baby goodbye » à la fois simple et efficace, « Whiskey and women » sacrément bien envoyé. Il y a aussi « Cry cry cry » et « Boppin the blues » qui sont de véritables réussites. Un super groupe qui a tourné en Europe à plusieurs reprises et que l’on aimerait voir un de ces jours dans nos contrées. ROCK ROCK ROCK: FRENCH ROCK’N’ROLL 19561959 (Born bad Records) *** Cet album n’est pas une nouveauté mais une originalité, une curiosité qui aborde une période musicale plutôt méconnue. Dans l’esprit des gens le rock and roll est né en France avec Johnny Hallyday et les Chaussettes Noires en 1960. On pourrait ajouter les prémices de cet engouement dès 1958 avec Danyel Gérard, Danny Boy et Richard Anthony. Mais c’est tout autre chose qui est évoqué ici. Après la seconde guerre mondiale, tout ce qui venait des Etats Unis avait une certaine côté en France. D’autre part les musiciens depuis pas mal de temps déjà avaient manifesté un réel intérêt pour le jazz, le be bop, le boogie. Ils ne pouvaient donc pas échapper au succès du rock and roll américain sans réellement le prendre au sérieux. Ces musiciens de jazz, souvent talentueux, ont cependant pris le rock and roll comme un canular, comme une plaisanterie avec comme première conséquence l’utilisation de pseudonymes par crainte d’être ridicules auprès des autres musiciens de jazz de l’hexagone. Il est un enregistrement qui a traversé les décennies et qui reflète tout ce que l’on trouve dans ce disque, c’est celui d’Henri Salvador sous le nom d’Henry Cording and his originals rock and roll boys, fait de chansons écrites par Boris Vian (Vernon Sinclair) avec la musique de Michel Legrand (Mig Bike). Avec une approche jazzy, le résultat est plus proche d’un Bill Haley que des pionniers du rock and roll, avec une musique de qualité qui fait la part belle aux cuivres et notamment aux saxes qui sont la marque principale des 16 morceaux de cet album. Une musique sautillante, joyeuse avec un accompagnement qui donne la priorité aux cuivres mais qui fait parfois appel à la clarinette, à l’accordéon et même au xylophone. La guitare électrique qui est pourtant l’instrument rock par excellence est ici peu présente. Quant aux interprétations, il faut Sur La Route de Memphis n°126

bien reconnaître que les textes sont minimalistes voire simplistes ce qui ne plaide en leur faveur mais il est bon de rappeler que les paroles des classiques du rock and roll n’étaient pas très élaborées mais passaient parce qu’elles n’étaient pas comprises par les auditeurs à cause de la langue. Il n’empêche que certaines expressions de ces chansons sont entrées dans le langage courant. 16 titres par des formations françaises bien-sûr mais aussi belges et suisses. Citer tous les titres serait trop long, on remarque cependant « Tu m’as laissé tomber » par Dick Rasurell et ses Berlurons avec justement quantité de cuivres ? « C’est d’accord OK tu gagnes » sympathique adaptation de « Allright OK you win » par « Catherine Caps avec une très bonne voix. Il y a « Rockabilly » avec des chœurs féminins et la présence d’une clarinette pas très heureuse sur ce coup là, « Taillé dans le rock » d’Edmond Taillet bénéficie d’un accompagnement musical bien élaboré. Il y a « Rock and roll mops » par Ferry Rock Barendse que l’on connait par Henri Salvador. « Rock rock » est un instrumental interprété à l’accordéon par Charles Verstraëte », pas de quoi s’en relever la nuit. Que dire de « Ferme la bouche » interprété phonétiquement par l’américain Taps Miller. Autres curiosités : « Rock c’est un rock » avec Mick Mychel au chant et « Hound dog » par Georges Richard avec cuivres mais aussi solo de guitare puis solo de piano. Globalement on est plus proche du jazz que du rock and roll tel que nous le concevons aujourd’hui, beaucoup d’humour et des accompagnements musicaux qui font une place importante aux saxes. Une curiosité qui devrait intéresser les amateurs de l’histoire musicale française à la fin des années 50. JEFF CHAZ This silence is killing me (Frank Roszak- JCP Records) *** Le Jeff en question est né à Lake Charles en Louisiane, il a commence par s’intéresser au jazz et jouer du trombone mais aujourd’hui se consacre au blues et est installé depuis une vingtaine d’années à la Nouvelle Orleans. Il joue de la guitare électrique de façon très incisive, il chante avec une voix plutôt rude et on ne sera pas étonné de le voir s’entourer de multiples cuivres. Le résultat est à l’évidence proche d’un certain BB King, interventions brèves mais percutantes de la Page 37

guitare, voix rugueuse et des cuivres pour enjoliver le tout. L’enregistrement a été effectué à Jefferson en Louisiane et comporte 11 titres originaux écrits par Jeff. Il y a du blues abordé sur un rythme soutenu, c’est le cas de « Savin’ everything for you », « I ain’t nothin’ nice » avec des cuivres en quantité, « The blues is my drug » qui permet à la guitare de montrer ce dont elle est capable. Il y a des morceaux plus lents comme « This silence is killing me », « On coming train » légèrement funky, « The backward blues » très blues de chez blues, « Merry Christmas to you », un morceau bien tourné qui balance gentiment. Jeff Chaz, un nom à retenir car il traduit une expérience, un savoir faire en matière de blues, dans une approche plutôt classique et aussi sacrément efficace. JACK MACK & HEART ATTACK HORNS Back to the shack (SSR Free Roll) *** Ils sont 9 et le moins qu’on puisse dire c’est que lorsqu’ils décident de tous s’exprimer, cela fait de l’effet… et du bruit (la musique étant le plus beau des bruits). Ils sont basés à Los Angeles et font des morceaux originaux qui mêlent rhythm and blues, soul, blues etc. Il y a d’abord un excellent chanteur nommé Mark Campbell qui émerge du lot, le guitariste Andrew Kastner qui intervient juste à bon escient et le fait très bien, remarquable aussi la section de cuivres avec saxe, trompette, trombone qui fait un énorme travail et aussi basse, batterie et choriste sans oublier le clavier qui passe de l’orgue au piano. Le tout d’une efficacité remarquable. Pour ne rien gâcher ils avouent les influences de Marvin Gaye, James Brown, BB King, Otis Redding, Sam Cooke, BB King et quelques autres de la même trempe. Mais il faut préciser cependant que ce cd est constitué par 10 titres de leur composition. La voix est particulièrement mise en valeur sur des morceaux comme « Somebody to trust » ou « Serves me right » sans oublier le slow « Ain’t no way ». De la soul avec « Don’t let her go », du thythm and blues » à la Otis Redding avec « Change my ways », à la Wilson Pickett avec le solide « Let me in », solide aussi « Standin’ before the king » avec une approche plus blues. Un ensemble varié et musclé, de la musique élaborée et efficace, un album qui fera remuer les doigts de pied et le reste. Sur La Route de Memphis n°126

RANDY MCALLISTER Fistful of gumption (Reaction Records) *** Voilà un garçon originaire du Texas qui demeure encore aujourd’hui à Dallas, un garçon issu d’une famille dans laquelle la musique était au menu quotidien et qui n’est pas tombé dans le country music mais dans le blues et la soul. Randy McAllister a d’abord joué de l’harmonica puis de la batterie qu’il utilise d’ailleurs sur ce cd. Il utilise même de la planche à laver sur ce nouvel enregistrement. Combien d’albums a-t’il enregistré depuis ses débuts en 1992, personne ne le sait compte tenu des différents labels sur lesquels il a réalisé ses disques. Qu’en est-il de ce nouveau cd enregistré à Dallas ? C’est du solide ! C’est du compact ! Randy est accompagné de différents musiciens qui étoffent sérieusement l’ensemble, il y a notamment Rob Dewan à la guitare qui fait un énorme travail, il y a aussi du violon, de l’orgue, plusieurs batteurs et des choristes bien agréables. La musique évolue entre blues : « Band with the beautiful bus » ou « East Texas scrapper » qui balance bien et rhythm and blues : «Roll with the flow » ou « The oppessor » sans oublier le « C’mon brothers, c’mon sisters », morceau de bravoure avec plein d’ingrédients bien balancés qui ouvre le cd. Il y a aussi « Ride to get right », un morceau zydeco du meilleur effet. Un album qui n’engendre pas la mélancolie. TRAVIS GREEN A little too late (Autoproduction) *** Travis Green est né à Austin, Texas, cela peut aider! Il s’est imprégné de country mais aussi de blues et de rock, ce qui nous amène à une musique qualifiée comme étant Americana même si l’aspect country domine la musique de Travis Green. Il a fait récemment une tournée en Scandinavie où il a obtenu un succès surprenant. Et puis il a rencontré le norvégien Kid Andersen qui demeure désormais en Californie. Ils sont allés au studio Greaseland à San José et voici le résultat. 10 titres seulement mais un ensemble bien agréable. Il y a d’abord la voix de Page 38

Travis, qui sans être extraordinaire est originale et suscite l’attention. Il y a ensuite nombre de chansons abordées sur un rythme soutenu ce qui ne manque pas d’intérêt. Peu de morceaux lents si ce n’est « Road runs cold », « Salt and sand » et Don’t forget » qui sont les moins intéressants du cd. « Damage done » a lui un petit côté légèrement western et « The only love » est beaucoup plus soul avec une bonne dose d’orgue. Le reste est sur un rythme soutenu que ce soit « Please don’t cry », « Keep you of » sur lequel la guitare fait du bon travail et surtout « A little too late » avec tout ce qu’il faut pour accrocher l’auditeur, voix, guitare, piano et choristes, le morceau le plus attrayant de ce bon album. REV. BILLY C.WIRTZ Full circle (Eller soul Records) *** Le rêvèrent est un original, il est né en 1954 et demeure aujourd’hui en Floride. Plusieurs cordes à son arc, il ne manque pas d’humour, ce qui donne lieu a quelques morceaux très décalés, il joue du piano et a enregistré une douzaine d’albums depuis 1983. Pour ce cd, il se fait accompagner par le groupe de Washington Nighhawks qui, lui, ne manque pas d’expérience. Cela donne 15 morceaux, une dizaine d’originaux et quelques reprises. Même s’il possède une culture plutôt blues grâce à l’influence de Sunnyland Slim qu’il a beaucoup cotoyé, le contenu est ici plus country voire rock and roll. Dans un registre country, on trouve « One point five » ou « Mama was a dead head ». En matière de rock and roll avec l’influence de Jerry Lee Lewis, c’est “Too old”, “Rockin’ up to Gloryland”, “Drinkin wine spo dee o dee” sans oublier le “Break up” de Charlie Rich et toujours du piano… Certains titres ont été faits en studio et d’autres live. BOB CHEEVERS Bob Cheevers Colection – Fifty Years. (Howlin dogs records) *** Un chanteur country au parcours vraiment original. Il est né et a grandi à Memphis, puis ce fut la Californie avant de s’installer à Nashville et finir à Austin. La boucle Sur La Route de Memphis n°126

est bouclée. Il a écrit, à ce qu’il se dit, environ 3 000 chansons et pour couronner le tout a effectué de nombreuses tournées en Europe. Dans l’esprit il se rapproche des Outlaws, il est fortement imprégné par l’esprit du sud. Le coffret de 5 albums qui parait aujourd’hui est destiné à refléter ses 50 ans d’auteur compositeur avec 83 chansons parmi lesquelles « Fifty years » bien sûr mais aussi « Island in Paradise », « Texas is a only child », « The unknow soldier » et autre « Old sound ». Bob Cheevers est aujourd’hui plus que jamais considéré comme un pilier de la musique country texane. RED CABBAGE Lookin’ Rosy (Auto production) *** Les cds country réalisés en France sont rares et même très rares. On se doit donc de saluer la sortie cet album du trio Red Cabbage avec Chris à la guitare et au chant, Antoine au banjo, au dobro, à la guitare et à l’harmonica, Eric à la contrebasse. Mais pour enjoliver l’ensemble ils ont fait appel à Cécilia au violon et Boris au chant. Vocalement on est dans une logique très américaine et en plus la voix est très souvent mise en avant. Il est des morceaux bien relevés comme « 7 long months, 39 days » ou « Still in love with you », de la country plus classique avec « Harold’s super service » et « Falin’ in flyin » sans oublier une version de « Born to be wild » avec une bonne dose de banjo. On est dans la lignée d’un groupe français comme les Bootleggers. Le seul reproche qui peut leur être fait est de s’être contenté de 7 titres ([email protected]) FLO BAUER BLUES PROJECT (Floxy prod) *** Belle histoire que celle de l’alsacien Flo Bauer. C’est en 2014 qu’il se fait remarquer en participant à l’émission “The Voice” et depuis il multiplie les concerts, les premières parties de diverses importances. Avec cet album il cherche à élargir ses horizons et pour donner encore plus d’ampleur à sa démarche s’est entouré d’un bon nombre de musiciens qui ne manquent pas d’expérience et d’intérêt. Flo à la guitare et au chant, Benoit Seyller à la basse et Page 39

Pierrot Bauer ne se contentent pas de jouer le blues, ils font aussi de la soul, du gospel et ne sont pas loin de rock avec l’ajout d’un piano, d’un harmonica et surtout d’une section de cuivres que l’on retrouve sur 5 des 10 morceaux proposés. 10 morceaux dont 8 originaux et 2 reprises qui en disent long sur la démarche de Flo puisqu’ils osent Angie des Stones d’un intérêt limité et « Come on i my kitchen » de Robert Johnson qui ne manque pas de retenir l’attention et tout à fait dans l’esprit blues. Pour le reste, « I remember » à un côté gospel, « Bad luck » est nettement plus rock, « Maybe you know it » se veut nettement plus soul et il y a même un morceau en français : « Un soir de blues » sur lequel intervient Fred Chapellier. Du travail qui s’éloigne souvent du blues classique, du travail soigné qui attise notre curiosité afin de voir comment Flo va évoluer. ZALO’S BLUES ( Frank Roszak-CD Baby) *** Zalo’s Blues est un groupe argentin don’t le leader est Gonzalo Bergara. Nous avons là un trio basique avec guitare/chant, basse et batterie. Il s’agit donc principalement d’un travail de guitariste qui a beaucoup écouté Hendrix mais aussi et surtout Stevie Ray Vaughan. Il y a ainsi plusieurs instrumentaux comme « Dirty socks », « Levi », « Drawback » sacrément rapides ou « Woosh » nettement plus jazzy. Il y a du blues rock plus classique avec « No more », du blues avec « Singing my song » et un « Drinking » très rock and roll. Tout cela a été enregistré à Buenos Aires à l’exception de « Woosh » mis en boîte à Los Angeles. Si ce cd comporte de bons éléments, on reste cependant éloigné de bien des formations américaines qui ont une autre culture et aussi une autre expérience. JORDAN MOGEY Alone with you (CD Baby) *** Et voila la preuve qu’il n’y a pas que des personnes d’un certain âge qui font de la country traditionnelle. Jordan Mogey demeure en Irlande du Nord et n’a que 23 ans. Il a grandi dans un univers musical mais surtout il a une voix et quelle voix ! Une voix ronde et moelleuse proche de celle d’un certain Sur La Route de Memphis n°126

Johnny Cash qui est incontestablement une influence majeure. Il reprend notamment « Big River » et « Train of love » mais il est d’autres titres qui sont dans le même esprit comme « I was Jesus » ou « That’s what I love trains ». Mais il y a aussi d’autres reprises comme « Tender years » de George Jones ou « Have you ever seen the rain » de Creedence Clearwater. Si l’ensemble est résolument country, il y a aussi des morceaux plus pop, voire sixties comme « Alone with you ». Voilà un cd qui devrait notamment faire craquer le public féminin ([email protected]) JOHN CEE STANNARD To the river (Cast Iron) *** John Cee Stannard a commencé à faire de la musique en 1968 à Reading en Angleterre avec le groupe Tudor Lodge et un répertoire fait de folk et de blues, un style qu’il affectionne encore aujourd’hui comme une de ses principales influences. Après la dissolution du groupe, il s’est retrouvé en duo avec différentes chanteuses dont Linda Peters puis Lynne Whiteland avec qui il a beaucoup tourné. C’est seulement en 2011 qu’il a entrepris une carrière solo et « To the river » est son 4ème album. John Cee Stannard est un élément d’un groupe, il ne cherche pas à se mettre en avant mais fait corps avec les gens qui l’accompagnent que ce soit ses musiciens (Les Blues Horizon Buddies : guitares et harmonicas) , des invités comme basse, batterie, violon etc… ou des choristes comme les Farnham Voices qui apparaissent sur quelques titres. Tous ces gens se fondent dans un ensemble bien soudé et surtout bien agréable à écouter. La voix de John Cee est expressive et même parfois brillante, l’harmonica est omniprésent et les guitares acoustiques toujours du meilleur effet. Le tout balance gentiment comme sur « Separation » ou « History », on est dans un registre folk avec « Run to the river » ou « The wrech », blues avec « Ain’t no livin with the blues » ou « Winin’ boy blues » mais il y a aussi des morceaux plus country comme « Let the train whistle blow » avec une bonne dose de violon. A noter une reprise de « House of the rising sun » qui arrive à se démarquer des multiples versions déjà entendues. Et même si on se rapproche de divers styles, John Cee ne Page 40

s’enferme pas dans l’un ou l’autre et propose des interprétations qui mélangent agréablement le tout avec une bonne voix et de bons accompagnateurs. Un album original et agréable. RICHARD PAUL THOMAS Salado (Auto Production) *** On l’appelle plus habituellement RPT, il est né à Milwaukee dans le Wisconsin mais il demeure depuis de nombreuses années à Salado au Texas. Il a commencé à jouer de la guitare en écoutant Buddy Holly ou Roy Orbison. Il a dans les années 60 formé un groupe folk avec lequel il a tourné une dizaine d’années. Il a œuvré dans l’humanitaire notamment avec le fils Cousteau. Auteur compositeur il continue à se consacrer à la musique dans un style country le plus souvent acoustique. Richard Paul Thomas a enregistré une poignée d’albums et « Salado » est un des plus aboutis à ce jour grâce notamment à la présence de Chris Cage qui intervient avec plusieurs instruments. L’enregistrement a été effectué à Austin. Outre Chris Cage qui fait du très bon travail, Kristin de Witt enjolive l’ensemble avec des harmonies vocales effectuées à bon escient. Un groupe complet effectue un accompagnement discret, sur scène, Richard Paul Thomas se produit souvent seul avec une guitare acoustique. La plupart des titres sont abordés sur un rythme médium avec guitare acoustique en première ligne, c’est le cas de « Why oh why », « The last goodbye », « I can’t wait » etc… il est des morceaux plus cool comme « Violeta », « Wishing ove could be that way » avec une dose de piano qui donne un côté swing tandis que « Salado » a une petite touche tex mex. Sans être le cd de l’année, c’est un enregistrement country bien agréable à écouter. LES MUSICIENS DES GRANDES PLAINES DU SUD OUEST Voici des musiciens que vous aurez toutes les chances de rencontrer au cours de vos sorties consacrées à la musique vivante, en particulier à l'occasion des festivals qui vont fleurir dès les beaux jours ; c'est la raison pour laquelle vous trouverez un peu plus de détails concernant leur bio. Sur La Route de Memphis n°126

AWEK Long Distance (Autoproduit) Peu nombreux devraient être ceux à qui j'apprendrais quelque chose en disant qu'Awek est l'un des plus importants parmi les quelques ingrédients qui constituent la crème européenne du blues. D'ailleurs 'Sur la Route' vous a déjà parlé d'eux, pour les 20 ans du groupe (n°118-p 6) ou le festival de Lavaur (n°120-p 23). La composition de cette formation toulousaine présente une stabilité exceptionnelle, soit le gage d'une montée en qualité permanente et sans à-coup. Qu'on en juge, ce groupe a démarré en trio en 94 avec Bernard Sellam (guitare/chant), Joël Ferron (basse) et Olivier Trébel (batterie) avant de se transformer en quatuor une décennie plus tard avec l'arrivée de Stéphane Bertolino et de ses harmonicas. Ils ont foulé toutes les scènes et brillé dans tous les festivals avec des points forts comme la finale de 'l'International Blues Challenge' de Memphis en 2008 ou le couronnement de Stéphane comme meilleur harmoniciste lors du même évènement en 2011 ; premier trophée gagné par un français dans cette compétition. Et voici 'Long Distance', le dixième album du groupe, à noter que l'excellent album précédent portait le titre longuement réfléchi de '9' … Composé d'un mélange de reprises et de compositions, essentiellement issues de la plume de Bernard, l'album s'ouvre sur "Don’t leave me all alone" une compo typiquement awekienne. Autres compositions, autres styles avec "We met in Texas", "Sunny Sunday" qui fleure davantage la côte ouest ou "Scratch Blues" et "I forgot you forget you" qui nous font lorgner vers la Louisiane et j'allais oublier "L.A. Stomp", un boogie instrumental à réveiller les morts. Côté reprises on retrouve la même variété avec des titres célèbres comme "Long Distance Call" (Muddy Waters) où guitare, piano et harmo font merveille, "Think" du trop méconnu Jimmy McCracklin, "The hustle is on" (T Bone Walker) ou "Take out some insurance" (Jimmy Reed). La diversité, c'est aussi les studios et les séances d'enregistrement au nombre de trois ! 8 titres ont été enregistrés à Toulouse l'an dernier qui sont mélangés à 4 autres issus de la préparation en Anjou de l'album '9' (2015). Le tout est complété par 2 autres gravés à Austin en 2009, en même temps que ceux de l'album 'It's Rollin' (2010) ; on trouve Page 41

sur ceux-là 2 invités prestigieux avec Fred Kaplan au piano et Derek O' Brien à la guitare. Mais les invités de marque ne manquent pas et on retrouve le piano de l'excellent Julien Brunetaud sur 3 des titres de 2015, celui du jeune albigeois Damien Daigneau illumine toutes les chansons de 2016 tandis que les 2 compères que sont Drew Davis et Jean-Marc Labbé font chanter leurs saxos sur "She moves me". 55 mn de plaisir en 14 plages, voilà un disque qui vaut largement certaines des nombreuses productions US qui encombrent nos bacs ! Probablement pas suffisant pour avoir les honneurs des radios nationales, quant à la TV… Disponible par anticipation sur les plates-formes du NET, la cérémonie de sortie de l'album a eu lieu les 16 et 17 février à Toulouse mais les fans de la moitié nord du pays pourront assister à une resucée le 6 avril au 'New Morning'. G.B. THREE GAMBERROS Take Me Home (Autoproduit) Comme le nom l'indique, il s'agit d'un trio, et il est composé de Loretta (chant et contrebasse), de son compagnon Mig Toquereau (chant et guitare rythmique) et d'Anthony Stelmaszack (guitares et chant). Voilà pour fixer le paysage, mais les deux hommes sont multiinstrumentistes et, au fil des plages, ils empoigneront quelques autres instruments de base de la musique country comme ukulélé, mandoline ou harmonica. A noter que lorsque ces trois-là s'accoquinent avec un batteur, ils redeviennent 'Loretta & the Bad Kings', un groupe de R&B et de R' 'n' R' noir des origines qui déménage fort sur toutes les scènes de l'hexagone depuis des années. La configuration trio est portée par Mig, le plus imprégné de folk, country et bluegrass au point d'assurer la composition de la majorité des titres, chose qui n'est pas des plus fréquentes pour les albums de musique country concoctés dans notre pays mais ce qui était déjà le cas pour 'Lucinda', le premier album du trio en 2014. C'est également Mig qui, de sa grosse voix grave rocailleuse, assure le chant sur la majorité des plages de l'album, essentiellement ses propres compos mais aussi la reprise du très chanté "Tennessee border" pour une version plus dans l'esprit du créateur, Jimmy York, que de celles des rockers qui ont suivi tel Sonny Burgess. On apprécie le classicisme de "Take me home", la guitare Sur La Route de Memphis n°126

un peu rockab de "Mathilda", le côté mexicano de "El Rey Caido" et le duo bien agréable avec Loretta pour "Hey Little sister", encore une compo. A noter que sur le premier album Loretta se contentait de la contrebasse et des chœurs ; la voilà qui pointe doucement le bout du nez pour occuper la place que mérite son talent. Deux titres sont chantés par la belle dont la reprise du "Stop, look and listen" de la grande Patsy sur laquelle elle assure fort. Anthony, quant à lui, fait admirer des qualités de guitariste aujourd'hui internationalement reconnues tout au long du CD et il assure aussi le chant sur une de ses compositions (Sleeping in the doghouse) et la reprise de "Lonesome whistle" de Hank Sr. Ce n'est pas un album fait pour danser en ligne mais un enregistrement débordant de sincérité qui transpire du plaisir que ces musiciens ont pris à la faire au fond de la Bretagne à l'issue d'une joyeuse tournée estivale. G.B. ONLY CIGAR BOX Back to the Roots (Autoproduit) Le nom 'Only Cigar Box' désigne une formation qui propose un projet original. Elle pratique une musique jouée sur des instruments copiés sur ceux que bricolaient ces esclaves noirs conduits de force aux US lorsqu'ils ont fait évoluer leurs musiques africaines. Dénués de tous moyens mais désireux d'exprimer leurs sentiments de malheur, parfois d'espoir, ils fabriquaient des instruments de bric et de broc. C'était, par exemple, les boites de cigares que le maître avait vidées au coin du feu en guise de caisse de résonnance et du fil de fer ou de pêche pour faire des cordes. Un de ces premiers instruments s'appelait 'diddley bow' avec boite de conserve comme résonateur, manche à balai et un fil de fer unique. Cela ne vous rappelle-t-il pas qu'un certain Ellas McDaniels, né au début du 20eme siècle et d'origine modeste avait choisi Bo Diddley comme nom de scène et que sa prédilection pour des guitares rectangulaires pourrait bien avoir son origine dans les 'cigar box guitars' vues dans sa jeunesse ? Parmi ces premiers instruments rudimentaires on trouvait aussi des violons et l'histoire voudrait que le grand Big Bill Bronzy ait débuté la musique sur ce type de violon ! L'ossature d'OCB repose sur Orville Grant, chanteur d'Americana que certains de nos lecteurs ont pu entendre au festival de Lavardac et sur Teddy Costa, Page 42

harmoniciste et chanteur de blues bordelais. Ils ont joint leurs talents respectifs et associé quelques musiciens et/ou accompagnateurs de leurs amis à ce projet original. Ainsi retrouvons nous la compagne d'Orville, Erika et sa voix de velours, Stéphane 'Fingers' Barincourt qui gratte une guitare lead utilisant un gros bidon d'huile comme résonateur, oserons-nous dire un 'can dobro' ? Le sextet de base est complété par Charlie 'El Glorosio' Glorieux avec une plus grosse 'cigar box basse' et par Denis 'Lapinou' Bielsa qui ne peut se cacher derrière ses fûts puisqu'il utilise un instrument de percussion suédois appelé 'Gigpig', littéralement 'cochon de concert' mais il n'y a pas de relations claire avec l'animal, à moins qu'ils n'élèvent des porcs carrés en Scandinavie ! Seuls Les harmonicas de Teddy sont normaux et pour cet album, OCB a le renfort des claviers de Pascal Guisti. C'est Lapinou qui ouvre le bal, rejoint par la jolie voix d'Erika pour une vision bien personnelle du très chanté "It hurts me too". Ils vont tous se relayer derrière le micro pour six reprises et cinq compositions originales signées Orville, Teddy et Stef. Des reprises variées mais toujours originales pour Orville, elles vont du répertoire country avec "Got me a woman" (Levon Helm) et "Jackson Hole" (Kasey Chambers) à John Lee Hooker (Whiskey and Wimmen). On apprécie la version de "Just your fool" de Little Walter par Erika et le soutien de l'harmonica, le punch de Teddy dans sa compo "Big fat Mama" et on note des passages un peu plus funky avec "You've gone away" ou "I can't stop the music" de et par Stef ; bref, du plaisir pendant 40 mn au long de 11 plages. La vraie surprise est l'absence d'un titre de J. J. Cale, ce qui est tout à fait inhabituel avec Orville ! Mais si l'écoute de l'album est un vrai plaisir, sachez qu'à chaque concert, OCB fait un tabac ; c'est un moment riche en émotions où convivialité rime avec pédagogie, si, si. Sur scène, ils auront des amplis à lampes datant d'Abraham Lincoln et des enceintes montées dans des jerricans de jeep. G.B. PETIT INVENTAIRE DE 2016 Votre magazine vous a présenté une belle quantité de CDs durant l'année qui s'est terminée, en particulier ceux d'artistes connus, et comment ne pas parler d'albums qui s'affichent dans toutes les revues ? Mais à une époque où, tant techniquement que financièrement il est devenu bien plus facile d'enregistrer un disque, la production est devenue considérable. Donc un certain nombre d'albums Sur La Route de Memphis n°126

n'ont pas eu droit à la place qu'ils méritaient dans ces colonnes n'ayant, pour certains, pas eu de place au bon moment… dans nos oreilles. Voici quelquesunes de ces petites perles auxquelles vous avez probablement, mais malheureusement échappés ces derniers mois tant ils ne sont pas formatés à la mode de la musique country délivrée aujourd'hui. Même si toutes les plages d'un album sont forcément inégales au regard des goûts de chacun, il s'agit là de disques au contenu varié ; une production qui sera encore longtemps écoutable sur le NET, soit streaming, soit en extraits, pour un aperçu immédiat… et plus si affinité !!! Le nombre de ces productions semble signifier qu'il existe une contrepartie non négligeable à la country-pop qui a déjà envahi les antennes et à la country-rap qui se prépare. Nous saluons la chance de ceux qui auraient pu tomber sur ces disques par hasard et félicitons ceux qui ont eu la patience d'aller les dénicher ! THE PONDEROSA ACES Honky Tonkin' My Life Away' This (Autoproduit ) Premier CD pour ce nouveau quatuor basé à Long Beach en Californie du Sud. Il est cependant composé de vieux routiers de la scène locale qui entoure Mike Maddux, un chanteur à voix. Voilà un album a été salué par 'The academy of western artists' qui l'a crédité de 'Pure country album of the year' tout en qualifiant le groupe de 'Pure country group of the year'. En octobre, ils seront en course pour le titre de 'Outlaw group of the year' auprès des 'Ameripolitan music awards'. Ne boudez pas votre plaisir et régalez-vous à l'écoute de "Judgement day" ou "Headin' west" mais aussi des dix titres qui sont entre ces deux-là ! G.B. CALEB CAUDLE CAROLINA GHOST This Is American Music (Auto produit) Quatrième album pour ce jeune chanteur originaire de Winston-Salem, tout près de la frontière entre Caroline du Nord et Virginie. Faiseur de country classique, il avoue des influences du côté de Merle Haggard, George Strait ou Randy Travis. Notre homme s'est fait les dents sur scène avec parfois jusqu'à Page 43

300 concerts l'an ! 'Carolina Ghost' est un de ces albums qui accrochent l'auditeur du premier titre (Gotta be) au dernier (The reddest rose) mais on aurait aimé bien plus que 38 mn et 11 chansons! Les mélodies sont superbes tandis qu'arrangements et orchestration sont de biens beaux écrins pour une jolie voix souple. Vous apprécierez certainement le dialogue entre 'steel-guitar' et orgue dans la magnifique ballade qu'est "Uphill Battle". G.B. THE CAROLYN SILLS COMBO Dime Stories, Vol. 2 (Autoproduit) Petit bijou que ce second CD du quintet de Santa Cruz (CA) emmené par la chanteuse/bassiste Carolyn Sills et Gerard Egan son guitariste de mari. Ils ont été nominés aux 2016 'Ameripolitan Award for Western Swing group' et leurs influences sont à chercher chez Patsy Cline, Bob Wills ou Merle Travis. En septembre dernier, c'étaient d'ailleurs le groupe vedette lors de la fête célébrant le 84eme anniversaire de la naissance de Patsy. Avant ce disque de compositions, ils avaient fait leurs débuts discographiques en 2013 avec un bien bel album éponyme ; ceci dit, ne perdez pas votre temps à chercher un 'Dime Stories, Vol. 1' … qui n'existe pas! Comment résister à des titres comme "Big canoe", "Tinker to Evers to chance" ou "Lorene" … mais au fait, pourquoi résister ? G.B. RON HOTSTREAM & THE MID-CITY DRIFTERS 13 Days (Autoproduit) Bien qu'il ne s'agisse pas de perdreaux de l'année, et ils ne sont pas moins de sept sur ce CD, voici le tout premier album de ce groupe basé à la Nouvelle Orléans et emmené par le chanteur/guitariste Ron Hotstream. Le groupe se veut rétro mais dans le sens de fidèle et non celui de puriste. Ils délivrent une musique country qui fleure bon les 50's/60's avec quelques relents de 'truck country music', voire de rockabilly ou de surf. Des titres comme "Beer truck", "Wild and Blue" ou la magnifique ballade "Loving her was easier (than anything I'll ever do again)" sont particulièrement vivifiantes par rapport à ce que produit trop souvent Sur La Route de Memphis n°126

ce genre musical ; une bien belle découverte et une voix qui mérite vraiment le détour. 15 titres pour environ 48 mn de jubilation. G.B. COUNTRY LIPS Till the Daylight Comes (Autoproduit) Basé à Seattle, 'Country Lips' n'est rien moins qu'un octuor, donc avec toute la gamme des instruments utilisés pour la musique country, y compris violon, piano, mandoline et accordéon. Le groupe s'est étoffé après 'Nothing to my name' (2014), un premier album déjà plus que prometteur, et comme ces gars ne reculent devant aucun sacrifice, ils se sont adjoint une 'pedal steel' pour ce second album. Réchauffez-vous les oreilles à l'écoute de "Laundromat", "Only here long enough to leave" ou "Please be my love"… si, si, il y a encore des artistes pour faire ça ! 13 titres pour 41 mn de plaisir. G.B.

Littérature 75 YEARS OF CAPITOL RECORDS, un livre format 33 tours qui dresse une galerie de portraits des artistes qui sont passés par les studios d’Hollywood de Frank Sinatra, Miles Davis, Nat King Cole en passant par Gene Vincent , les Beach Boys, Linda Ronstadt jusqu’à Coldpaly et Katy Perry et bien d’autres. Un monument de 492 pages qui retrace l’aventure de Johnny Mercer, Glen Vallichs et George Gard fondateurs de Capitol Records. Editions Taschen. LES OBJETS CULTES DU ROCK, un livre très documenté de 233 pages, un livre écrit par Hugues Cornière dans lequel il est question des guitares, des vêtements, des voitures, de flippers, des tourne-disques et de bien d’autres choses. Un inventaire très large et passionnant. Editions Gründ (www.grund.fr) Page 44

AUTEUR COMPOSITEUR Les chanteurs ont parfois quelques difficultés pour trouver des chansons qui leur conviennent, des difficultés aussi à écrire quelque chose qui tienne la route. VIC HOLROYD n’est pas un chanteur, c’est simplement un auteur compositeur mais aussi guitariste à l’occasion, dans le domaine de la country music. Il est né en Grande Bretagne en 1946 et grâce à un frère plus âgé, il a commencé par s’intéresser puis à se passionner pour Elvis, Buddy Holly, les Everly Brothers, Bobby Darin, etc... Son existence a été marquée par des problèmes de santé, cancer, accidents cardiaques, il a surmonté tout cela et dans les années 80 a commencé à écrire, une écriture qui n’a cessé de prendre de l’ampleur puisque dans les années 2000, c’est du côté de Nashville qu’il a commencé à placer ses chansons. Ont interprété des morceaux de Vic Hilroyd : Victoria Eman (Hollande), Tom Reno (Allemagne), Rio Carter (Allemagne), Cody Dell (USA) , Perley Curtis ( USA), David Ward & Debra Gordon (USA), Erin Bay (USA), Bill Dale (Danemark), J T Hollis (USA), Thoas Maguire & Fhion Ennis (Irlande), Willie O’Keefe (Irlande). En 2011 il a enregistré avec Darren Busby et Sarah Jory : The Company UK. Vic Holroyd a incontestablement un talent reconnu. Si vous cherchez des chansons, vous pouvez le contacter par mail vicholroyd@ rocketmail.com PRESIDENTIELLES HUGUES AUFRAY a annoncé son désir de se présenter aux élections présidentielles. Il n'a néanmoins pas réussi à trouver les 500 signatures de parrains/ élus. Sur La Route de Memphis n°126

TRIBUTE

A PIECE OF TIME ,tribute to GENE VINCENT, double cd chez Roller Coaster avec 56 titres interprétés par Darrell Higham, Jean Vincent, Graham Fenton, Johnny Carroll, Vince Taylor,, Vince Eager, Jack Neal, Paul Peek, Dickie Harrell, Gene Vincent , etc. etc… MUSIQUE EN 2016 La COUNTRY MUSIC aux Etats Unis en 2016 a représenté 10% des ventes arrivant 4ème, derrière le rock en premier, le R n B et le Hip Hop en deuxième, la pop en troisième. Les plus grands vendeurs en matière de country étant Chris Stapleton, Garth Brooks, Blake Shelton et Joey + Rory…en 2016 DONALD Pour l’investiture de DONALD TRUMP, un concert country a été animé le 19 janvier par Tim Ruslow, Lee Greenwood et TOBY KEITH, sans commentaire. TOUJOURS VIVANT- STILL ALIVE

Le rockabilly bouge encore avec le groupe belge THE LAST ROW qui pratique un rockabilly plutôt énergique sans tomber dans le psycho. Page 45

Ils existent depuis 2006, ils ont trois albums à leur actif, « Time to wait (2010), un live en 2012 et enfin « Against the rule » en 2015. Surveiller les agendas ils sont très présents dans le nord de la France. [email protected] ANTI-TRUMP Elles ont soutenu la marche des femmes anti Trump et son attitude envers les femmes, le 21 janvier, un peu partout dans le monde et notamment aux Etats Unis, en première ligne Madonna mais aussi, certaines ont manifesté leur soutien à la marche des femmes comme Taylor Swift, Little Big Town, Wynonna, Margo Price, Kacey Musgraves, Jennifer Nettles… etc… notamment sur les réseaux sociaux. SUN RECORDS

Le vétéran ART ADAMS né dans les années 30, continue à a enregistrer, il a ainsi gravé plusieurs titres chez SUN RECORDS en 2016, certains devraient être commercialisés sous forme d’un coffret de 3 EP. PETITION Une pétition a été lancée pour demander que JERRY LEE LEWIS entre au Country Music Hall of Fame. Parmi les personnes ayant signé la pétition à ce jour, on remarque la présence de Kenny Rogers et Kris Kristofferson JOHNNY ! Notre Johnny national, lui, irait bien (?) C’est en tout cas ce que prétendent les gens qui l’entourent qui ne souhaitent qu’une chose, c’est que Johnny continue à chanter car il rapporte beaucoup d’argent à beaucoup de monde. Pauvre Johnny ! Sur La Route de Memphis n°126

JETTY ROAD

Le groupe de Melbourne, Australie, les JETTY ROAD ont joué pour les Routes du rock il y a quelques années pour plusieurs concerts mémorables. La formation a aussi obtenu un Award en Australie. Mais les sœurs Paula et Lee sont comme toutes les femmes, elles ont voulu avoir des enfants et évidemment cela a compliqué leur carrière musicale. Aujourd’hui, elles sont mères de Jack et Layla (13 mois) et Jasmine (8 mois). Mais avec le troisième membre de la formation actuelle, Jules, les Jetty Road sont de retour avec un clip intitulé « Shakedown ». Nous souhaitons bon courage et bonne chance aux parents et… aux enfants. SANTE PRECAIRE Peut-être la participation de SLEEPY LABEEF au 'Good Rocking Tonight' de 2012 à Attignat aura-t-elle été sa dernière prestation dans notre pays ? Au tout début mars, le quotidien 'Arkansas On Line' faisait état des malheurs qui frappent ce natif et habitant de l'état. Alors que son épouse Linda affronte un cancer, Sleepy a de gros problèmes cardiaques et circulatoires qui l'empêchent de monter sur scène. Lui qui fût surnommé le 'jukebox humain', eu égard au nombre de morceaux de son répertoire, est éloigné de ce qui a fait toute sa vie depuis plus de 5 décennies ("I'm through", son premier single est gravé en 1956). Afin d'aider le couple à faire bouillir la marmite, un concert est organisé le dimanche 19 mars au 'Ward Country Music Hall' ; beaucoup de musiciens ont participé, sollicités par Sonny Burgess & the Pacers, promoteurs de l'évènement. Page 46

SUR LA ROUTE I'm a roadrunner honey, beep! beep! La Chambre des Représentant de l'état du Mississipi a adopté le changement de nom d'une partie de l'autoroute inter-état 55 (US interstate highway 55) qui, dans sa portion reliant Fernwood à Summit deviendrait 'BO DIDDLEY Memorial Highway' ; soit autour de McComb, le lieu de naissance d'Ellas McDaniels. Si la Chambre des Sénateurs suit ce vote du 2 février 2017, le nouveau nom prendra effet le 1er juillet. Le rêve pour un artiste dont l'un des plus grands succès fût "Road runner". NOUVELLE IMELDA MAY Vous serez encore en train de vous imprégner du contenu de ce numéro lorsque le 7 avril, le nouvel album d'Imelda sera dans les bacs. Titré, 'Life. Love. Flesh. Blood.', la version dite Deluxe se composera de 15 plages : 1. Call Me 2. Black Tears 3. Should've Been You 4. Sixth Sense 5. Human,6. How Bad Can a Good Girl Be 7. Bad Habit 8. Levitate, 9. When It's My Time 10. Leave Me Lonely 11. The Girl I Used To Be 12. The Longing 13. Flesh and Blood 14. Game Changer 15. Love and Fear. Elle nous présente un nouveau look et une autre musique, des compositions personnelles mais toujours une voix et un sens de la mélodie. SAINT LOUIS, MISSOURI Depuis le 18 octobre, 90eme anniversaire de CHUCK BERRY plus de nouvelles sur la date de sortie de ce nouvel album, le premier depuis 1979. A l'intention de ceux qui n'auraient pas suivi l'affaire, rappelons que le CD titré 'Chuck' a déjà été enregistré dans plusieurs studios Sur La Route de Memphis n°126

autour de St Louis et doit sortir chez Dualtone Records. Le soutien instrumental est fourni par le groupe 'The Blueberry Hill Band' qui compte dans ses rangs sa fille Ingrid à l'harmonica, son fils Charles Jr. à la guitare, Jimmy Marsala, son fidèle bassiste depuis 40 ans, Robert Lohr au piano et Keith Robinson aux baguettes. Chuck a dédié ce disque à son épouse Themetta (68 ans) qu'affectueusement il appelle Toddy : “Ma chérie, je deviens vieux ! J’ai bossé longtemps à ce disque, maintenant je peux raccrocher”. Je pense que personne n'attend de miracle, à l'exception peut-être de ceux faits par les ingénieurs du son, reste à voir les compositions du maître. DUOS ! EDDY MITCHELL en studio à Los Angeles en avril pour l'enregistrement de nombre de ses chansons avec Jacques Dutronc, Alain Souchon, Johnny Hallyday, Maxime Leforestier, Christophe, Michel Sardou, Véronique Sanson, etc....des duos qui se feront sous la houlette de CHARLIE MC COY ! Sortie à l'automne.

NECROLOGIE HERB HARDESTY : 3 mars 1925 (New Orleans) 3 décembre 2016 (Las Vegas) Il fût, dès 1948, l'une des pièces maîtresse du groupe utilisé dans les sessions patronnées par Dave Bartholomew et donc l'un de ceux dont le saxo a permis de façonner nos oreilles à ce R&B et R' 'n' R' de la Nouvelle Orléans. Dès avantguerre, il avait fait ses classes auprès d'artistes de référence comme Pee Wee Crayton ou Oscar 'Papa' Celestin. Avec Dave Bartholomew, il deviendra un pilier des enregistrements aux Page 47

studios de Cosimo Matassa et c'est peu de dire qu'il a bercé vos oreilles dans les galettes de Fats Domino puisque, selon sa propre estimation, il a joué au moins 90% des solos de sax sur les enregistrements du 'Fat Man' chez Imperial. Outre Fats, il a fait briller les plages de bien des artistes, citons entre autres T-Bone Walker, Little Richard, Big Joe Turner, Lloyd Price ou Smiley Lewis. Il faisait aussi partie du groupe de tournée de Fats et suite à un grave accident de la route qui avait tué le bassiste James Davis et sérieusement blessé les deux autres sax (Clarence Ford et Robert "Buddy" Hagans), il avait levé le pied et était parti s'installer à Las Vegas. Là-bas, il s'est plutôt consacré au jazz au sein d'orchestres d'exception comme ceux du Duke Ellington ou du Count Basie. Puis, en tant que membre du groupe de l'hôtel Hilton, il accompagnera des vedettes énormes du calibre d'Ella Fitzgerald, Frank Sinatra ou Tony Bennett. Au début des 80's, il rejoindra Fats Domino jusqu'à la fin, mais l'activité était moins absorbante que durant les 60's ! A noter une collaboration avec les générations suivantes, entre autres Tom Waits ou Dr. John. Il jouait avec du matériel français de la maison Selmer et en particulier un saxo plaqué or. Egalement trompettiste, il avait un instrument Selmer fabriqué en seulement deux exemplaires et dont le second appartenait à Louis Amstrong. Avec ce beau matériel, il avait enregistré deux poignées de titres sous son nom entre 58 et 61, les premiers sous la houlette de Mickey Baker. Ils n'ont jamais été édités avant une compilation d'Ace Records en 2012 titrée 'The Domino Effect' et composée de 20 plages où on retrouve tous les musicos de Fats.

RICK PARFITT, de son vrai nom Richard John Parfitt, est né le 12 octobre 1948 à Woking au Royaume Uni. C’est en 1965 alors qu’il fait partie du groupe The Hihghlights qu’il rencontre Francis Rossi avec qui il fonde STATUS QUO, les deux étant membres originaux du groupe jusqu’en Sur La Route de Memphis n°126

2016. Rick Parfitt étant guitariste, chanteur, auteur compositeur avec une prédilection pour une Fender Télécaster ce qui ne l’empêchait pas d’utilser d’autres guitares. Le groupe a enregistré une trentaine d’albums studio et de nombreux succès dont « Whatever you want » et « Rockin’all over the world » (un morceau de John Fogerty). Rick Parfitt ne se souciait pas trop de son organisme, addict à l’alcool et à diverses substances stupéfiantes. Il a donc été victime de multiples attaques cardiaques ce qui lui a valu en 1997 un quadruple pontage coronarien, nouvelles attaques cardiaques en 2011, en 2014 et enfin en juin 2016. A la suite de cette dernière alerte, il avait annoncé en septembre sa décision de quitter le groupe. Installé à Marbella en Espagne avec sa troisième femme, Lyndsay et les jumeaux Tommy et Lily (8 ans), il est décédé le 24 décembre 2016, d’une septicémie faisant suite à une chute et une infection.

TOMMY ALLSUP. Tommy Douglas Allsup est né le 24 novembre 1931 à Owasso dans l’Oklahoma. On a tendance à associer et à limiter sa carrière à sa proximité avec Buddy Holly mais sa présence dans le milieu musical est autrement importante. Il fait partie de plusieurs groupes à ses débuts et notamment les Oklahoma Swingbillies à partir de 1949. Ensuite, les Southernaires seront une formation majeure dans les années 50 jusqu’à ce qu’il rencontre Buddy Holly en 1958 et devienne guitariste des Crickets.Il participe à l’enregistrement de « Lonesome tears », «Heartbeat », « It’s so easy », « Wishingh » et « Love’s made a fool of you ». Le 2 février 1959, Tommy Allsup et Ritchie Valens, tire à pile ou face une place dans l’avion qui devait emmener Buddy Holly, Ritchie Valens et JP Richardson et n’arrivera jamais à destination. Pour autant la carrière de Tommy Allsup ne s’est pas arrêtée avec la disparition de Buddy Holly. Il a commencé par jouer dans diverses formations à Los Angeles puis est devenu musicien attitré de Liberty Page 48

Records, jouant avec Bob Wills, The Ventures, Roy Orbison, apparaissant sur les disques des Everly Brothers, Buddy Know, Charlie Rich. Il est aussi producteur et est à l’origine des premiers disques de Willie Nelson ou Asleep At the Wheel et surtout Hank Thompson, alors qu’il s’est installé à Nashville. En 1979, il ouvre le Rommy’s Head Saloon à Dallas, Texas. Tommy Allsup s’est produit au festival Good Rockin Tonight à Attignat (01) en 2012. Il est décédé le 11 janvier 2017 à Springfield dans le Missouri.

JERRY MERCER est né à Bristow dans l’Oklahoma le 31 juillet 1935, il a commencé à jouer de la guitare en 1949, a formé un duo, Johnny et Jerry en 1952 avant de monter le groupe Roving Cowboys en 1956. Comme d’autres, il s’est consacré au rock and roll dans les années 50, côtoyant Roy Orbison et devenant ami avec Narvel Felts. Les Roving Cowboys voient Narvel Felts jouer fréquemment de la basse avec eux, il finira par s’approprier la formation pour lui-même. Puis Jerry Mercer se marie et réduit ses activités musicales. Il enregistre épisodiquement, essentiellement des classiques, chez Mercury puis Rockstar dans un style des plus rock and roll. L’essentiel de ses enregistrements est regroupé chez Bear Family sur l’album Jerry Mercer & Narvel Felst : Radio Rockabilly paru en 1988, comprenant des classiques notamment de Presley et Perkins. Jerry Mercer est décédé le 7 janvier dernier à Campbell dans le Missouri. BOBBY FREEMAN : 13juin 1940 (San Francisco) 23 janvier 2017 (Daly City – ca) Dès 54, alors qu'il n'avait que 14 ans, Bobby crée le groupe 'The Romancers' et entame une carrière de chanteur de R&B bien énergique, ou de R' 'n' R' Sur La Route de Memphis n°126

noir. Malgré une telle précocité, ce fût l'homme d'un seul gros succès, "Do you wanna dance" qu'il enregistra à 17 ans et qui, publié en 58, atteint la seconde place du hit-parade R&B (# 5 au hit-parade Pop). Cette chanson aura encore l'occasion de briller plusieurs fois au cours des années suivantes grâce à de nombreuses reprises telles celles des Beach Boys, des Ramones, de Del Shannon ou de John Lennon. Il occupa encore à trois reprises des positions lointaines des classements avec "Betty Lou got a new pair of shoes", "Need your love" et enfin "C'mon and swim" mais probablement que peu de gens s'en souviennent. Une simple poignée d'albums entre 1958 et 64 pour autant de labels différents mais il continua à chanter pendant plusieurs décennies dans les clubs de Californie du Nord. Selon sa famille, Bobby a été terrassé par une crise cardiaque.

CLAUDE HUDSON TRUCKS dit BUTCH TRUCKS batteur de l’ALLMAN BROTHERS BAND. Né à Jacksonville en Floride, le 11 mai 1947, il a commence à jouer comme batteur dans differents groupes dont The Vikings puis 31 th of February, croisant même au cours de ces années les frères Allman dans certains groupes. C’est en 1969 que l’Allman Brothers Band voit le jour avec pas moins de 2 batteurs au cours de ses premières années. C’est le début de la saga du plus emblématique des groupes de rock sudiste. Une carrière qui durera ainsi de 1969 à 2014 avec une discographie relativement retreinte faite de 12 albums studio et 9 enregistrements live pour qui le groupe avait une certaine préférence. Après la dissolution de l’Allman Brothesr Band, Butch Trucks a créé une formation dénommée les Brers. Il a mis fin à ses jours Le 24 janvier à West Palm Beach en Floride. Butch Trucks a un neveu, Derek Trucks qui a lui aussi une sacrée réputation de guitariste et officie aujourd’hui au sein de la formation Derek Trucks and Susan Tedeschi Band… Derek a d’ailleurs épousé Susan en 2001. Page 49

30 mars : Megève (74) : Eddy Mitchell 30 mars : Grenoble, Club Jazz : Awek 31 mars : Amiens : Spirit of Memphis, Bus Stop 31 mars : Londres , The Good ship : Alan Glayson and the Argonauts 31 mars: Venède (84): Awek 31 mars: Seisse (31): SailorStep Country 31 mars: Salaise sur Sanne (38): They Calml Me rico, Demetria Taylor 1er avril : Salaise sur Sanne (38) : The Two , Andy J Forest 1er avril: Roanne (42): Ian Scott 1er avril: Drevant (18): Lilly West 5 avril: Paris 11ème, Balajo : Nico Duportal , Benoît Blue Boy 6 avril : Paris, New Morning : Awek 7 avril: La Souterraine (23): Eddy Ray Cooper 7 avril: Poerrelaye (95) : Cora Lynn & Memphis Mafia 8 avril : Ambon (56) : Spencer Bohren 8 avril : Ales (30) : Backwest 8 avril : Coudray Montceaux (91) : The Partners 8 avril : Gouesnon (29) : Eddy Ray Cooper 8 avril: Palavas les Flots: Texas Sidestep 8 avril: Pessac (33): High Rollers Band 8 avril: Mesnil Saint Denis (78): Thierry Lecocq- Hervé Nicole 9 avril : Vichy (03) : Eddy Ray Cooper 13, 14, 15, 16 avril : Viva Las Vegas: Freddy Cannon, Brenda Lee, James Intveld , Gene Summers, Wanda Jackson, James Intveld, Blasters, Graham Fenton, Kim Lenz, Sonny Burgess, Larry Collins, Spunyboys, etc… 20 avril: Paris, Zénith: Bob Dylan 22 avril: Pibrac (31): Jefferson Noizet 28 avril: Quimper: Mary Lou 28 au 30 avril: Stagecoach Festival (Californie): Shania Twain, Jerry Lee Lewis, Kenny Chesney , etc…. 28 avril au 1er mai: Attignat (01): Good rockin tonight: Johnny Powers, Mike Waggoner, Chris Casello, Lance Lipinsky, Vicky Tafoya, Graham Fenton, Don Diego, The Sun trio, The Ringtones, The Swamp Shakers….. 13 mai : Florange (57) : Kevin Buckley, Lexie Kendrick 19 mai: Marne La Vallée, Billy Bob’s: Holy Wood 19 mai : Saint Dizier : The Last Row 20 mai: Bondy (93): Ian Scott 20 mai: Cessy (01)! Danse, Eldorado 21 mai: Paris , Concorde: Cora Lynn & Memphis Mafia 24 au 28 mai: Vichy: Spring blue grass week end 26 au 28 mai: Cambrai: Emilie Vedrine, Ricky Norton, Laurette Cayon, SubwayCowboys, April May, Miss Lily Moe, etc.. 1er juin: Paris, Olympia: Beach Boys 1er au 9 juin: Léognan (33): Sarah Lenka, Gaelle Buswell, Sari Schorr, Champian Fulton, etc..etc… 3 juin : Mouroux (77) : Holy Wood 3 juin: Fismes (51): Mary Lou 3 juin: Chateau Thierry (02): The Last Row 4 juin: Nancy –Foire : Holy Wood 4 juin: Sarcy( 51): The Last Row 9 juin: Quimper (29): Hoboes 10 juin:Saint Amant de Boise (16): Cora Lynn & Memphis Mafia 10 et 11 juin : Lavaur (81) : Eddie and the Hot Rods, Dr Feelgood 18 juin : Sarry (51) : Les Pygmées, Sixties Beatles Revival, Les Lionceaux 21 juin : Pont de Roise (25) Mary Lou 23 juin : Vitoria Castelz (Espagne) : JOHN FOGERTY 24 juin : Vitotia Castelz ( Espagne) CHRIS ISAAK 24 juin : Hauterives (26) : Ana Popovic 25 juin : Paris, La Cigale : KRIS KRISTOFFERSON 25 juin : Issy les Moulineaux (92) : Ana Popovic 24 juin : Belvèze Du Rozes (11) : Sailorstep country Sur La Route de Memphis n°126

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25 juin : Hinwill (Suisse) : JOHN FOGERTY 30 juin: Eysines (33): The Excitements 7, 8 et 9 juillet : Tours : American Tours : Les Insus, ZZ Top, Mary Lou+ Lonesome day, Mike Sanchez, Cactus Pickers, Tristan Horncastle, Presscott Brown, Johnny Trouble, John Lewis, Miss Dey, Gizelle, Nico Duportal, Rien dans ton folk, BRIAN SETZER, etc….. 8 juillet : Marne La Vallée, Billy Bob’s : Holy Wood 8 juillet : Hérépian (34) : Sailorstep country 8 juillet : Laroque d’Antheron (13) : The Grasslers, Truck Stop Rules, Sari Schorr 9 juillet: Laroque d’Antheron (13): Full Moon Cats , Moot Davis, Natchez 12 juillet : Paris, Olympia : BUDDY GUY 12 juillet : Cahors : Kenny Neal 13 juillet : Montigny les Metz : Holy Wood 13 juilet : Mirande (32) : Oll’ Bry, Truly lover trio, Moot Davis 14 juillet : Mirande (32) : Ricky Norton, , Mel Bouvey & Memphis Band 15 juillet: Mirande (32) Jessica Lynn, Jumpin’’up 16 juillet: Mirande (32) : Subway Cowboys, Honey Rider 15 juillet: Courpières (63): Sailorstep country , 15 juillet: Klevenalp –Lucerne (Suisse): Good Brothers, Swiss Highwaymen, Randy Thompson, Danni Leigh 19 juillet: Villeneuve sur Lot (47): The Excitents – Entrée gratuite 23 juillet: Pamiers (09) SailorStep country 23 juillet: Caen : Ana Popovic 26 juillet: Villeneuve sur lot (47): Celtic Sailors , entrée gratuite 26 juillet : Marseille : Ana Popovic 28 juillet : Marciac (32): Norah Jones 28 juillet: Craponne sur Arzon (43): Rob Ryan Roadshow, Gildas Arzel & The Ghost Band , Jacques Penrod 29 juillet : Craponne sur Arzon (43) : Nyma Lynn, Celkilt, M.Callahan, EMMYLOU HARRIS, 30 juillet : Craponne sur Arzon (43): Sonicats, Jeff Scroggins & Colorado, Steve’n’Seagulls, Bleu Edmonson, Savoy Family cajun Band 29 juillet : Commentry (03) : Cora Lynn & Memphis Mafia 2 août : Villeneuve sur Lot (47) : Natasha Saint Pier – entrée gratuite 5 août : Mende (48) : Sailorstep.country 12 août : Touques (14) : Mary Lou 14 août : Lunel (34) : Swing Commanders 16 août : Villeneuevs ur Lot (47) : Karpatt , entrée gratuite 23 août : Villeneuve sur lot (47) : Les Chics Types entrée gratuite 30 septembre : Troyes (10) : Cora Lynn & Memphis Mafia 12 octobre : Nogernt le Retrou (28) : Ana Popovic 13 octobre : Saint Julien en Genevois (74) : Ana Popovic 14 octobre : Caillloux sur Fontaine (69) : Ana Popovic 4 novembre : Villeneuve Saint Georges (94) : Cora Lynn & Memphis Mafia 23 novembre : Compiègne (80) : Ana Popovic 24 novembre : Ozoir la Ferrière (77) : Ana Popovic 25 novembre : Marcq en Baroeul (59) : Ana Popovic 2 décembre : Mazingarbe (62) : Cora Lynn & Memphis Mafia

Nous vous conseillons de vérifier les dates, des changements étant toujours possibles ……. Sur La Route de Memphis n°126

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LES BONS PLANS Vente de disques par correspondance LE SPECIALISTE SPECIALISTE LE

I.ectures Choisies LE CRI DU COYOTE Le meilleur des musiques américaines Jacques BREMOND BP48 26170 Buis les Baronnies [email protected]

SOUL BAG Trimestriel - blues Disponible en Kiosque ou BP 34 - 93130 Noisy le Sec 24 euros / an [email protected]

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ROCKET RECORDS 1 ter rue Lacharrière 75011 Paris Tel: 01 48 06 23 27 Fax:0148064572

Musiques d’hier et d’avant hier Mensuel- kiosque 54 rue Saint Lazare-75009 Paris 12 numéros+ cadeaux :75 euros/an

CLUB DES ANNEES 60 Marc Liozon Au Nord 42 640 Saint Forgeux Lespinasse 04 77 64 30 28

BLUES AND CO Trimestriel 31 rue de la Quintinie – 79100 Thouars 18 euros/an

Surfer sur le Net * JOHNNY & DORSEY BURNETTE http:// burnettebrothers.user.fr * BUDDY HOLLY http://buddyholly.user.fr

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CHARLES SARION PUBLICITE 5 rue des Cornières - 47000 Agen Tel : 05 53 66 15 89 Fax : 05 53 66 28 49

Danse Country

* 24h00 / 24h00 Radio Country Club www.radiocountryclub.com

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CRAZY TIMES MUSIC

Spécialiste blues POBOX 1065 24 D 28065 Bremen [email protected]

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Rockabilly, country, ... BP 1070 - 66000 Perpigan Cedex www.crazytimesmusic.com

JUKE BOX

Web Radios

* 24h00 / 24h00 Country Show Radio http://countryshowradio.ifrance.com/ * 24h00 / 24h00 WTCR FR Isi www.radionomy.com/wtcr-fr.aspx * 24h00 / 24h00 Country Line FM http://www.radionomy.com:80/FR/Radio/ country-line-fm * 24h00 / 24h00 The Buffalo http://www.thebuffalo.fr * 24h00 / 24h00 Highway FM http://www.highwayfm.com/ * 10h30-11h30/15h30 - 16h00 Country Music www.rvmfm.net/ * 07h30 et 19h30 Country route www.rsr.ch/option-musique

Radios * ROCKIN BOY SALOON, émission country en région lyonnaise, dimanche 20h à 22h 90.2 ou sur www-lyonpremiere.com * MUSIC BOX La radio Country & Rock sur 92,8 FM Paris, Ile de France http://www.musicboxtv.com * Jean Yves Dahyot "Scopitone" Radio France Bleu Berry Sud-Samedi 17h à -19h Chateauroux 93.5 et 103.2 * Jean Edgar Prato "Dixie" Radio Galère, Marseille, 88.4 vendredi 11h à 12h et sur le net * Radio Averne “Crossroad “ 100.2 en Auvergne, country et blues mercredi de 19 h à 23h

le groupe Holy Wood

- Agen : APPLE JACK : Maguy 06 86 58 39 93 HAPPY DANSE : Nathalie 05 53 87 20 44 - Bordeaux : CHORET DANSES : Catherine 05 56 40 94 70 - Pau : AQUITAINE COUNTRY DANSE CLUB : Sophie 06 71 57 01 45 - Pessac : HONKY TONK PESSAC CLUB Françoise 06 83 02 89 88

au Blue Bird Cafe, Nashville

- Cap d’Agde : ADC 34 Annie 06 26 01 64 44 - Pousan : COUNTRY CHRIS CROSS : Christine 06 03 03 42 17 - Nérac : ALBRET LINE DANCE : Bernard 06 79 70 41 38 - Saintes : BUFFALO DANCERS Pierre 06 85 28 46 49 - Creuzier/Vichy : CREUZIER COUNTRY CLUB - [email protected]

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Le Cri du Coyote Revue de Musiques Américaines

Bimestriel : Adhésion 6 numéros : 29 euros Bienfaiteur : 34 euros Directeur de la publication Jacques BREMOND Tél 04-75-26-22-81 [email protected] Le Cri du Coyote BP 48 26170 BUIS les BARONNIES

5 quater rue de la Gare 44830 Bouaye Tél : 06.71.76.47.64 www.recordsfreight.com

DixieFrog

Le spécialiste des musiques Américaines http://www.bluesweb.com [email protected]

NOUVEAUTÉS DISCOGRAPHIQUES NOUVEAUTÉS DISCOGRAPHIQUES

www.roszakradio.com

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