... depuis 1985

Country Music, Rock’n’Roll, Blues

BB King Good Rockin tonight Heather Myles Charley Pride American jouney's Acadie Galettes News etc ... eme 2

Trimestre 2015

Numéro

119

Editorial Ce numéro de Sur la route de Memphis peut être qualifié de spécial car il y est   beaucoup question de BB KING, monument de la musique américaine associé à la ville de Memphis, Tennessee.Nous n’avons pas voulu faire une nécrologie classique et avons demandé à plusieurs artistes, notamment des guitaristes de nous dire quelques mots sur le roi du blues, ce qu’ils ont fait bien volontiers. Pas d’utilisation d’internet pour cet exercice mais des relations directes avec les personnes sollicitées. Sur internet par contre, nous avons pu voir le témoignage d’un Eric clapton complètement ravagé par cette disparition. La rubrique nécrologie est malheureusement bien fournie.  On a notamment du mal à imaginer le succès de RICHARD ANTHONY dans les années 60 et le nombre d’adaptations que celui-ci a enregistré au cours de ces années là.  Et puis, il y a BEN E KING, un autre King de la musique américaine avec l’énorme tube qu’a été et que continue à être son fameux « Stand by me » repris par de multiples interprètes. Il y a aussi JOE B MAULDIN bassiste des Crickets de Buddy Holly. Le public français est moins familiarisé avec JOHNNY GIMBLE, talentueux violoniste qui sévissait dans le milieu country… encore un musicien exceptionnel ! Par chance l’actualité ne se résume pas à des disparitions. Vous trouverez quelques échos de spectacles qui prouvent notamment que le rock and roll continue à exister malgré le temps qui passe.  Une bonne dose de rock and roll dans ce numéro. Et enfin, ces derniers mois ont donné lieu à quelques parutions d’un très trés  bon niveau, c’est le cas des nouveaux cds de Dwight Yoakam, de Rodney Crowell et Emmylou Harris, de Dale Watson, mais aussi de notre ami Paul Mac Bonvin, tous fort agréables à entendre. Avec l’été, voici revenir le temps des  concerts et des festivals dont vous trouverez un inventaire en fin de parution. Les Routes du rock participent à ce programme estival avec 6 concerts, gratuits, organisés à Villeneuve sur Lot.  Le temps est donc venu de «  consommer  » sans modération de la musique dans sa forme live, ce qui est à l’évidence, la façon dont la musique doit être considérée, échange d’émotions entre artistes et public.

p. 2 Editorial p. 3 BB King p. 9 Attignat p.14 Heather Myles p.15 Charley Pride p.16 Ameripolitan Awards p.17 Rockin Passion p.18 Jamie Richards p.19 Artistes de Louisiane p.20 l'Acadie p.21 Pin Up p.22 American Journey's p.25 Galettes p.39 Chroniques de B. Boyat p.44 Vinyle p.45 Littérature p.46 News p.47 Nécrologie p.49 Dates de Concerts p.52 Bons Plans p.54 Contact

Let the good times roll …comme disait BB King. Gérard

e-mail : [email protected] Sur La Route de Memphis n°119

Brad Paisley SXWX - Austin (TX) 16 mars Page 2

BB King est un monument de la musique américaine au même titre qu’un Elvis Presley ou un Johnny Cash, mais ce qui le distingue des autres, c’est une carrière qui a duré plus de 60 ans sans interruption et sans de véritables concessions à l’industrie de la musique. Ses prestations des années 50 n’étant pas fondamentalement différentes de ce qu’il faisait il y a quelques mois. Une longévité qui en fait un personnage exceptionnel et attachant. On parle de BB King comme étant le king of the blues. Il est vrai que BB King a eu la capacité de faire du blues une expression populaire qui le différencie d’un John Lee Hooker par exemple qui proposait un blues simple, carré et efficace mais plus typé.

Par certains côtés, BB King a lui, une démarche plus ouverte pas très éloignée du jazz avec sa formation élargie dès le début des années 50, ce qui lui vaudra par la suite d’être programmé dans des festivals jazz, il n’est pas très éloigné du rock non plus, les guitaristes s’étant souvent inspirés de la façon de faire de BB King avec notamment la passion que Clapton lui voue depuis toujours. L’authenticité de BB King vient aussi de ses prestations scéniques, même si sa discographie est copieuse, c’est sur scène que BB King existait vraiment ce qui a d’ailleurs donné lieu à de nombreux albums live et même des dvds. Sa biographie a donné lieu à divers ouvrages, la traduire par un article dans cette publication n’est donc pas chose aisée, tellement il y aurait des choses à dire sur le King… DE L’EGLISE A LA RADIO Riley Ben King est né le 16 septembre 1925 à Itta Bena/Kilmichael, Mississippi, dans une famille de cultivateurs ; il a donc connu les travaux des champs et des diverses récoltes, devenant même conducteur de tracteurs. Son premier contact avec la musique, BB King l’a eu à l’église puis à l’écoute de radios régionales à la limite du Mississippi, de l’Arkansas Sur La Route de Memphis n°119

et du Tennessee. Lors du divorce de ses parents il est pris en charge par sa grand-mère qui est parente avec le bluesman Bukka White. Il fait aussi partie d’une formation gospel qui porte le nom de Famous Saint John’s Quartet qui se produit dans les églises de la région. A 12 ans il fait l’acquisition de sa première guitare et se perfectionne à l’écoute des radios. Il se rend à Memphis en 1946 avec Bukka Page 3

une jeune femme prénommée Lucille  : depuis cet évènement, les guitares de BB se sont appelées Lucille, il a même fait une chanson sur le sujet. Pour ce qui est des guitares, s’il a commencé avec une Fender Télécaster, notamment pour les enregistrements effectués pour RPM, il a ensuite été fidèle à Gibson et en particulier la Gibson ES355 qui fait partie de sa carrière et sa gloire.

White mais sans arriver à se faire une place dans l’univers musical de la ville. C’est en 1948 que la radio lui permet de se faire remarquer et de devenir DJ / chanteur notamment sur WDIA où il acquiert une certaine notoriété sous le nom de Beale Street Blues Boy, le terme Blues Boy devenant par la suite B.B. C’est aussi au cours de cette fin des années 40 qu’il rencontre T Bone Walker qui l’amènera à développer un réel intérêt pour la guitare électrique. En ce qui concerne les guitares de BB King, il y a d’abord l’anecdote concernant la guitare appelée Lucille. A Twist dans l’Arkansas en 1949, une altercation entre deux spectateurs a abouti au feu de l’établissement où se produisait BB King. Les personnes évacuées, B.B. est rentré dans l’établissement en feu pour récupérer sa guitare, il a ensuite appris que le différend entre les deux hommes, décédés dans l’incendie, était dû à

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avec Elvis

STUDIO ET SCENE C’est en 1949 qu’il effectue ses enregistrements pour le label Bullet Records avant de passer chez RPM avec des séances supervisées par Sam Phillips (avant la création de Sun Records). Chez Bullet en 1949, il enregistre « Miss Martha King » en hommage à sa première femme avec qui il a été marié de 1946 à 1952. Il a par la suite été également marié avec Sue de 1958 à 1966 mais aucune femme n’a supporté ses absences continuelles liées à ses multiples concerts. Officiellement il serait le père de 15 enfants avec, donc, différentes partenaires.

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ce sont 60 albums qui ont été gravés par BB King. - Le premier «  Singing the blues  » comprenait « 3’clock blues » enregistré en 1951, son premier grand succès avec Ike Turner au piano, figurent aussi d’autres réussites de l’époque comme « Everyday I have the blues », « Sweet little angel » ou « Woke up this morning »… un must ! - «  Live at the Regal  », enregistré au theater Regal de Chicago le 21 novembre 1964, paru en 1965 et considéré comme l’album live le plus intéressant de BB. -« Complety Well » en 1969 avec « Thrill is gone » qui a valu un Award à B B. -«  In London  » en 1971 avec «  Caldonia  » qui deviendra un de ses morceaux habituels sur scène. Participation de Ringo Starr, Peter Green, Stevie Winwood, Dr John, Alexis Korner et autres. - « Live in Cook Jail, Chicago » en 1971… en prison -“Blues summit” en 1993 chez MCA, un trés grand album qui a d’ailleurs eu droit à un Grammy Award avec la présence entre autres de Robert Cray, John Autre particularité souvent oubliée, BB King a été aussi un excellent auteur compositeur, à l’origine de bien de ses interprétations. Au cours de cette période, fin des années 40, début des années 50, il décide de monter un groupe plus étoffé avec 8 musiciens (parfois 10) dont 5 cuivres ce qui donnera une couleur et une richesse à sa musique qui est sa marque et son style. Une telle formation lui permet bien sûr de se produire dans des clubs mais aussi dans des théâtres, dans un premier temps dans le sud du pays et par la suite dans tous les Etats-Unis. Une démarche pas toujours facile dans le contexte racial de l’époque. Il n’empêche que cette activité débordante a été des plus payantes. Tellement de choses ont été dites sur BB King que l’on peut parfois être sceptique. On parle notamment de 362 concerts effectués en 1956 (?). Au niveau des disques, BB King était d’abord sur le label RPM avant de créer son propre label : Blues Boys Kingdown puis de passer chez ABC Paramount en 1962, label absorbé ensuite par MCA, lui-même repris par Geffen Records. Quelques parutions ont eu lieu de façon très épisodique sur d’autres labels marginaux.

Lee Hooker, Buddy Guy, Etta James, Koko Taylor, etc.. -«  Lucille and Friends  » en 1995 avec «  When love comes to town  » en duo avec U2, gros tube de la chanson mais aussi du clip enregistré à Memphis. Présence de « Let the good times roll » autre classique des concerts de BB. Ont participé : Stevie Wonder, Robert Cray, Albert Collins, John Lee Hooker et quelques autres.

DISCOGRAPHIE CHOISIE Si ses succès du début sont sortis sur des singles comme c’était l’habitude à l’époque, «  Rock me baby » par exemple en 1964 chez Kent uniquement en 45 tours. Depuis son premier 33 tours en 1956, Sur La Route de Memphis n°119

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avec Buddy Guy

avec Bo Diddley

-«  Deuces wild  » en 1997 chez MCA avec Van Van Morrison, Sheryl Crow, Mark Knopfler, Morrison, Tracy Chapman, Eric Clapton, Bonnie Roger Daltrey , Bobby Bland etc…  »The Thrill is Raitt, Marty gone », “Early in the Stuart, Rolling morning”,”Rock this Stones, Zucchero, house”…. Joe Cocker, Willie -“Live at the Royal Nelson et des Albert Hall-2011”avec interprétations Derek Trucks, Susan de «  Night life  », Tedeschi, Ron “Payin’ the cost to Wood… dernier the boss  », Rock album live avec me baby  » et autre “Rock me baby”, “You « Let the good times are my sunshine”, ”he roll »… thrill is gone” etc… -“Blues on the avec Albert King, Eric Clapton et Steve Ray Vaughan existe en DVD bayou” en 1998 obtient un Grammy Awards. QUELQUES DVDS CHOISIS -“Let the good times roll”en 1999, hommage à Louis -“Live in Africa”, concert au Zaïre en 1974 devant Jordan avec “Choo choo boogie”, “Saturday Night des dizaines de milliers de personnes, en marge du fry fish”, “Caldonia”, etc… combat de boxe Muhammad Ali- George Forman. -“Riding with the king” avec Eric Clapton en -« Live at Montreux » en 1993 avec ses principaux 2000, “Key to the highway”, “Hold on I’m comin’” succès, BB King s’est produit un très grand nombre Grammy Award pour cet album. de fois à Montreux. -« BB King and Friends- 80 » en 2005 pour les 80 ans de BB, paru chez Universal, Eric Clapton,

avec U2

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à la Maison Blanche avec Barack Obama

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Au-delà des informations données précédemment, nous avons souhaité questionner quelques adeptes de la guitare qui ont bien voulu nous dire quelques mots.

QUELQUES REMARQUES DE PLUS - Il déclarait Frank Sinatra comme son chanteur préféré. - BB King a fait la première partie des Rolling Stones aux Etats Unis lors de leur tournée en 1969 - Il a été introduit au Blues Hall Of Fame en 1980 et au Rock and roll hall of fame en 1987 - Il a participé au film « Blues Brothers 2000 » sorti en 1998. - Il a participé au festival Crossroads d’Eric Clapton en 2007 et en 2010 - Un musée lui est consacré à Indianola dans le Mississippi depuis 2006. - Le BB King’s club a vu le jour à Memphis en 1991, suivi de celui de Los Angeles en 1994 puis New York en 2000 suivis d’annexes à Nashville, Orlando et Las Vegas. - Il a obtenu 15 Awards au cours de sa carrière. BB King a continué à se produire sur scène jusqu’en octobre 2014…C’était «  Caldonia », « Let’s the good times roll » et autres tubes de 65 ans de carrière. Atteint d’un diabète, il est décédé le 14 mai dernier à Las Vegas où il demeurait depuis quelques années. Il est parti rejoindre Albert King, Freddie King et Ben E King… et les autres, pour organiser… une King’s Party.

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ALBERT LEE : «  Je suis très triste d’apprendre la disparition de BB King. Il s’est saisi du blues et en a fait sa musique. Ils ont été nombreux à le suivre, il a établi un modèle auquel beaucoup se sont confrontés et ont été comparés. Je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer vraiment mais j’ai été très heureux d’avoir l’opportunité de me produire avec lui sur les Croosroads festivals d’Eric Clapton. Tous ceux qui l’ont connu disent que c’était le plus sympathique des hommes. R.I.P. » ROSIE FLORES : “La disparition de BB King est une très grande perte pour le monde de la musique. J’ai passé de nombreuses heures à écouter ses disques quand j’étais jeune. C’est une des raisons pour laquelle je voulais chanter le blues. Il y avait tant d’âme et d’authenticité dans ce qu’il faisait. BB a inspiré tous les guitaristes que je connais. Faisons en sorte qu’il demeure en paix. » LITTLE BOB : "B.B.king c'est la perte du dernier et très grand bluesman. Un grand technicien de la guitare aussi. Avec sa bonhommie et sa gentillesse il a tout donné au blues dans sa vie et ses fans ne l'oublieront pas. Même moi j'avais Page 7

repris "The Thrill is Gone" avec mon groupe et j'en en avais fait une version en "jam" avec Southside Johnny. BB est parti au Paradis du blues sans se faire chopper par le diable au passage. Rock On ! Blues On ! BB is gone away..." ROBERT LAROCHE (Guitariste Patricia Vonne-Austin) “BB king, c’était vraiment le Roi du blues. Une musique vraie et originale. Il était la musique fondamentalement authentique. Repose en paix Riley…. » RAY DORSET / MUNGO JERRY « J’ai été très triste d’apprendre le décès de BB King. Il était un de mes héros depuis toujours, un vrai grand musicien et homme de scène. Il lui suffisait de jouer une seule note et cela en disait plus que ces joueurs de metal qui jouent 50 notes à la seconde. J’ai eu la chance d’être à un de ses concerts aux USA en 1970 quand BB était au top. C’était un show hors normes avec des arrangements musicaux formidables, avec une équipe formidablement blues et une bonne dose d’humour. J’ai été très heureux de jouer au BB Kings club de New York et j’ai ramené une casquette BB King de base ball. J’ai une photo prise par mon fils avec cette casquette avec autographe. J’ai été très surpris de le voir utiliser un ampli LAB 5, le même modèle que j’utilisais au milieu des années 70. Je suis en train d’écouter son « 3 O’clock blues », c’est un des plus grands enregistrements de blues de tous les temps. R.I.P. » 

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PATRICK VERBEKE Salut les amoureux de "Routes du Rock" ! Quel chagrin ! Je le croyais immortel mais même s'il nous reste ses chansons et sa musique, n' oublions pas qu'il donnait depuis près de 60 ans quelque chose comme 350 concerts par an. Ce contact avec le public, son humour, sa philosophie, resteront irremplaçables... Et que dire de la dualité entre son chant et les réponses de son inoubliable guitare  "Lucille" ? On m' a demandé de faire court mais dès qu'il s'agit de BB, je deviens intarissable car pour nous tous, admirateurs indéfectibles de cet immense personnage, il sera toujours le leader charismatique du blues, cette musique plus que centenaire, devenue internationale grâce à Lui, cet ambassadeur de Bonne Volonté, titre qui lui fut décerné par le Président américain au retour d' une tournée en URSS... PS : Si vous ne connaissez pas bien la musique de BB, au milieu de la cinquantaine d'albums sortis au cours de sa vie, je ne saurais que vous conseiller  "Live at the Régal", réalisé  en 1964 à Harlem dans une ambiance torride...

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ition d E 13 ème

photos Jean Pierre Vinel

Good Rockin' Tonight 22 / 26 avril 2015 - Attignat (Ain)

Le festival Good rockin tonight est le rendez vous annuel des amateurs de rock and roll mais pas seulement puisque rhythm and blues des années 40 et 50, western swing et honky tonk sont aussi au programme. On peut facilement dire qu’il s’agit du principal évènement de la sorte dans l’hexagone. Si l’Angleterre à Hemsby et quelques autres, si l’Espagne a Screamin, la France a Good rockin tonight avec des spectateurs/ amateurs qui viennent d’un peu partout et notamment des pays limitrophes. C’est un rassemblement où la musique est certes un élément important mais ou l’ambiance générale donne envie de se retrouver pour boire une bière avec des gens que l’on ne voit qu’une fois par an ou de parcourir les allées où s’alignent des voitures américaines plus attrayantes les unes que les autres. Elles sont superbes les Buicks, Cadillacs, Fords Mustang et autres Impala… encore plus nombreuses que les autres années. On ne s’en lasse pas ! On parle souvent des danseurs dans l’univers de la country mais dans le domaine du rock and roll; la danse a aussi une place importante. Ce n’est pas un hasard si un chapiteau à quelques pas de la salle de spectacle est consacré à la danse avec des DJs qui se succèdent pendant 3 jours. Ce qui n’empêche pas les gens de danser dans la salle de spectacle sans le moindre conflit entre spectateurs et danseurs, ces derniers multipliant des figures au gré de leurs envies constituant également un spectacle. Les tenues vestimentaires surtout celles de la gente féminine contribuant à une ambiance générale quelque peu vintage. On a pu aussi remarquer cette année, un bon nombre de stands de disques qui d’après leurs témoignages ont bien vendu leurs produits, ce qui veut

Huelyn Duvall

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dire aussi que loin des modes du moment, nombreux sont ceux qui apprécient d’avoir vinyles ou Cds entre les mains et ceci d’autant plus que le lieu se prête à la découverte de parutions plus ou moins rares. On note aussi la présence de Frank Margerin toujours disponible pour quelques autographes. Nous ne nous attarderons pas sur les prestations dites de burlesque avec des jeunes femmes qui ont l’art d’enlever une partie de leurs vêtements tout en bougeant de façon sensuelle, retour de Wanda Lullabies mais présence également de Coco de Las Vegas et surtout Sherry BB qui a fait une grosse et grande impression sur certains (?). Et la musique  ? Beaucoup, beaucoup de musique et même trop diront certains. Rien que sur la grande scène, ce ne sont pas moins de 19 concerts qui ont été proposés au public pendant 3 jours. Mais dès les jeudi 23 avril, des scènes off ont eu lieu dans différents lieux autour d’Attignat (Buffalo Grill, Mc Donald et autres bars) avec la présence de Rockin’Carbonara, Nelson Carrera, Rockhouse trio, The Subway Cowboys, etc… etc… Le festival proprement dit s’ouvre le vendredi soir avec SHORTY TOM AND THE LONG SHOTS, un trio toulousain auquel s’est ajouté le très bon violoniste Matteo Ringressi. Shorty Tom a une voix sacrément nasillarde pour des interprétations caractéristiques entre rockabilly et hillbilly parmi lesquelles on reconnait : « Everybody’s rockin but me », « I’m gonna ride » ou « I’m comin’ home ». Une bonne entrée en matière pour se mettre dans l’ambiance. Vient ensuite LONG JOHN AND HIS BALLROOM KINGS, un vieux groupe allemand composé de 6 personnes avec pedal steel mais aussi trompette, piano, guitare, contrebasse très en valeur et un chanteur… nerveux. Ils puisent leurs influences dans la musique des années 40 et notamment dans le western swing mais ne dédaignent pas des reprises comme «  Rip it up  » ou « Blue suede shoes » (avec la participation d’Hueylin Duvall sur ce dernier, titre qui donne d’ailleurs lieu à un single chez Rydell’s Records), Long John chante aussi «  Is’t true  » ou «  Sweet Sue  ». De la musique qui bouge et qui swingue par un groupe bien rodé. La soirée s’est poursuivie avec HUELYN DUVALL, un de ces vénérables anciens qui font la notoriété de ce festival et que le public attend toujours avec impatience. Huelyn Duval a aujourd’hui 75 ans et il faut reconnaître qu’il a quelque peu perdu de sa vivacité. Accompagné par les suédois de Wildfire Willie et sur certains morceaux par des choristes italiens qui Page 9

Virginia Brown & the Shameless

nous font les Jordanaires, étoffant agréablement la prestation de Huelyn, notamment sur le « Lotta lovin » de Gene Vincent. On a bien sûr droit à tous les succès du texan, de «  Ten queen  » à «  Juliet  » en passant par « Boom boom baby » et autre « Little boy blues » mais aussi « Sittin’ in the balcony » et autre « When my blue turns to gold again  ». Huelyn a fait ce que l’on pouvait attendre de lui. Vint ensuite VIRGINIA BROWN & THE SHAMELESS pour un changement de style avec du rhythm and blues mais pas celui que l’on imagine habituellement mais celui des années 40 et 50, celui qui va être à l’origine du rock and roll dans sa rencontre avec la country musique. La formation sicilienne est menée par Virginia, jolie jeune femme de couleur qui chante de belle manière avec cependant une certaine retenue alors que les musiciens qui l’accompagnent sont au contraire plus extravertis et dynamiques notamment le saxe qui en fait beaucoup ainsi que le clavier très présent lui aussi. On apprécie notamment les reprises de Fats Domino qui définissent bien le style du groupe avec «  Blue Monday » bien sûr (clin d’œil aux organisateurs) mais aussi «  Let the four winds blow  » ou «  Im’ gonna be a wheel someday », certainement un des meilleurs moments de cette première soirée. En l’absence d’Arsen Roulette, ce sont les BULLETS venus de Londres qui ont terminé tardivement ce premier jour. Rien de très original mais du viril avec un trio qui a du beaucoup écouter les groupes rockabilly anglais des années 70 ainsi que les Stray Cats. Avec les Bullets, c’est du solide. Samedi 25 avril, les spectacles commencent à 17h30 et c’est le duo belge THE GOON and LORD BENARDO qui apporte au festival une touche nettement plus bluesy, Lord Benardo joue de l’harmonica et encore de l’harmonica toujours en force quant à The Goon, il joue de la guitare mais aussi de la batterie, réduite Sur La Route de Memphis n°119

mais efficace et assure le chant. Ils nous viennent de Liège et font un boucan d’enfer. Mathias a adopté/ fabriqué/modifié un micro qui ferraille un maximum et donne l’impression de revenir bien des décennies en arrière. Blues roots et boogie sur «  What its all about » ou « Talk me baby ». De la musique qui déménage! Changement de style avec THE THREE FARMERS BOYS qui nous ramène à du rockabilly des plus classiques avec chant/ guitare d’accompagnement, guitare, contrebasse dans l’esprit de l’Elvis Presley des débuts. Un véritable contraste avec la formation précédente et une musique qui s’écoute avec plaisir sans être renversante. La soirée se poursuit avec RUKI’V BRYUKI composé de 5 ukrainiens qui ont fait le déplacement pour le festival. La diversité des origines est une autre spécificité du festival qui accentue l’intérêt et la curiosité. Ruky’v Bryuki a effectué bon nombre de concerts ces dernières années avec 5 membres dont un saxe , deux guitares, une contrebasse et un chanteur du genre virulent, ils interprètent « Rocky baby », « If you want to be my baby » et autre « Cold cold beer ». Ils se permettent même

Carmen Ghia & the Hot Rods

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quelques interprétations en ukrainien pour le moins surprenantes pour nos oreilles plus habitués à la langue anglo saxonne. Une sorte de caricature de groupe rock and roll. La soirée continue avec CARMEN GHIA & THE HOT RODS qui contrairement à ce qu’on pourrait penser n’est pas espagnole mais anglaise. La charmante rousse vient de Sheffield et est très à l’aise sur scène, chante bien et est copieusement Hayden accompagnée par saxe, harmonica et autres instruments habituels. La tendance est rock and roll certes mais avec des influences rhythm and blues bien présentes pour « Go go go », « I gotta heart », « Kiss me » et quelques reprises comme « Trying to get to you ». Un concert au cours duquel ça rocke et ça rolle avec de bons musiciens, une des meilleures prestations de ce festival. Autre vedette de ce festival, HAYDEN THOMSON qui revient à Attignat pour la troisième fois et que l’on a aussi vu sur les Routes du rock à Villeneuve sur Lot il y a quelques années. Hayden Thompson est connu pour ses enregistrements effectués dans les fameux studios Sun, contrairement à d’autres, il a toujours continué à chanter et à enregistrer jusqu’à ces dernières années et possède toujours une très bonne voix. Bien accompagné, on aurait juste souhaité un concert un peu plus long. Hayden connait le public européen et préfère souvent interpréter des classiques de la musique américaine et du rock and roll que ses propres titres même si chanter « I love my baby » ou « Watcha gonna do » sont incontournables ». Au menu ce samedi, « You’re my sunshine », « Ring of fire », « Since I met you baby », “Red hot » , du Presley avec “I got a woman” mais aussi “Blue suede shoes” et “Good rockin tonight” ainsi qu’un medley “You win again/Blue moon of Kentucky/ I forgot to remember to forget”. A 77 ans, Hayden Thompson nous a offert un fort bon show et un des meilleurs moments de cette edition 2015. Pour terminer cette longue soirée, et alors que certains avaient déjà regagné un lit réparateur, CARL SONNY LEYLAND accompagné par le Don Diego Trio, démarre sa prestation sur un titre ancien "Streamline train" et de fait fera surtout des morceaux de ses débuts, entre autres : "Hot rhythm blue love" ou "I won't be a fool no more". Il appelle Levi Dexter qu'il accompagne sur "Nervous fellow", "Mess around" de Ray Charles ; "Slow down" de Larry Williams avec Sur La Route de Memphis n°119

gros solo de piano puis de guitare et un "Breathless" qu'il dédit bien sûr à Bernie. Reprise en solo de vieux machins de la fin des 90's comme "I believed" ; "Beer & boogie" ou "Get used to the blues" avant un hommage à Jerry Lee Lewis en ayant soin d'éviter les standards puisqu'il choisit "Milkshake mademoiselle". Rappel de Levi pour un "Jump for Joy" en duo avec grosse partie de piano. Il fera une Thomson apparition impromptue le lendemain à la fin du gig de Wildfire Willie pour quelques titres qui se termineront par "Real wild child" et "Flying saucers Rock n' Roll " lors du rappel… Encore une soirée des plus consistantes. Mais le dimanche 26 avril sera tout aussi copieux sinon plus. C’est à 17 heures que débutent les festivités musicales. Cela commence avec le BLUE TEARS TRIO qui a été plébiscité lors de ce qui est appelé le Froggy Afternoon. Très heureux les normands de se retrouver ainsi à l’honneur sur la grande scène, ils sont ifluencés par le rockabilly des années 50 mais parfois aussi par les groupes anglais des seventies comme sur « I’m coming home », reprenant des classiques comme « Rockabilly boogie » de Johnny Burnette ou « You’re my baby  » de Roy Orbison. Leur enthousiasme a boosté sérieusement leur prestation. Ce fut ensuite l’habituelle séquence « GUITAR KILLERS » réunissant les principaux guitaristes apparus à Attignat au cours de ce long week end. C’est Don Diego qui mène le jeu suivi de Kav Kavanagh, le présentateur de cette journée de dimanche puis les autres guitaristes intervenant l’un après l’autre pour «  Rocking daddy », « All by myself » et autre « Matchbox », un moment sympathique mais sans plus. Les choses vont se faire plus sérieuses avec les allemands de BLUE RIBBON FOUR dont le pianiste/ chanteur fait immédiatement penser à Jerry Lee Lewis. Il fait le show et est parfaitement soutenu par 3 musiciens. Sebastian monte sur le piano et interprète « High school confidential », « Whole lotta shakin «, « The wild one » et autre « Great balls of fire » pour le plus grand plaisir d’un public enthousiaste, il glisse aussi dans son répertoire quelques originaux comme « Hot girl » ou «  Honky tonk boogie ». Blue Ribbon four est un autre moment fort de ce festival 2015. Derrière une telle prestation la venue du californien PEP TORRES a semblé plus banale et d’un intérêt moindre avec un rockabilly quelque peu hispanisant Page 11

en apothéose pour le rappel. D’autres formations se sont produites en différents lieux tout au long du week end…. Une édition 2015, très copieuse, une véritable cure de musique que nous devons a Lyliane et Jacky les responsables de l’association Blue Monday qui ont toujours à cœur de partager le maximum de choses avec le public, un grand coup de chapeau à eux et à leur organisation. Gérard avec la collaboration des Ignobles du bordelais : Jean PierreVinel et Gilbert Blue Ribbon Four

représentatif de la Californie du sud tendance chicano. Autre moment attendu avec impatience, celui de PHIL HALEY and his COMMENTS, eux aussi venu sur les Routes du rock il y a quelques années. Ils ont les tenues vestimentaires des Comets mais ils ont surtout un réel savoir faire et font de l’excellent travail. Ils reprennent nombre de titres de Bill Haley mais interprètent aussi dans le même esprit des titres originaux. Phil chante parfaitement, le batteur est bien en place, le contrebassiste balance son instrument au dessus de sa tête et le saxophoniste effectue des interventions remarquables. On retrouve avec plaisir « Shake rattle and roll  », «  Rip it up  », «  R.O.C.K  », «  See you later alligator », « When the saints » et autre « Flip flop and fly » qui ont conquis le public. Et puis est intervenue GINA HALEY, la dernière fille de Bill Haley dont on peut dire qu’elle a été quelque peu décevante dans ses interprétations de “Thirteen women” et autre “Happy baby” (Voir par ailleurs). Phil Haley and the Comments font eux aussi partie des grands moments du festival. WILFIRE WILLIE AND THE RAMBLERS, groupe suédois très présent tout au long du weekend prend la suite avec un rockabilly très classique peaufiné au cours des années d’activités. C’est ensuite aux FIREBIRDS, trio anglais, de poursuivre et finir la soirée, ils attaquent avec "Ain't that lovin' you" d'Elvis. Beaucoup de réverb, bien plus que pendant tout le reste du festival. Père et fils se partagent équitablement le chant solo et sont parfois en duo. Entrelacés avec des titres Doo wop comme "Such a long way" ou "Somebody nobody wants" (de leur tout nouvel album) on aura droit à quelques classiques rock and roll comme "Poor little fool" ou un "Old black Joe" plutôt couillu. Ils appellent Kav Kavanagh pour le "Jeannie Jeannie" de Cochran et le Phil Haley "Rock this town" des Strays Cats Sur La Route de Memphis n°119

BILLET D’HUMEUR GOOD ROCKIN TONIGHT 2015 Après délibération, le jury décerne à l’unanimité les récompenses suivantes pour cette 13e édition - Prix du mérite pour Lyliane, Jacky et tous les bénévoles de Blue Monday qui se démènent chaque année pour proposer un plateau attractif et… pour que tout se passe bien - Les bonnes surprises du festival  : Huelyn Duvall et Hayden Thompson, que beaucoup ont trouvé plus convaincants que lors de leur passage précédent - Les confirmations  : Carl Sonny Leyland, le Blue Ribbon Four, Phil Haley - Les révélations : Virginia Brown et les Shameless, les Three Farmers Boys, Carmen Ghia et les Hotrods, - Prix orange pour Pep Torres, très affable et intarissable sur le rock’n’roll mexicain. - L’intermittent du spectacle  : l’impresario de Gina Haley pour l’Europe, auteur d’un véritable pavé littéraire sur le père de cette dernière, Bill Haley. Au Gina Haley

& the Comments

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* Pour les non initiés, il s’agissait d’un lance-roquettes multiples de l’armée rouge.

Pep Torres

Bernard Boyat

cours des deux soirées où il devait s’occuper de la vente de son ouvrage, il a trouvé le moyen de passer moins de 2 minutes derrière la table où son livre était exposé, une âme charitable ayant été obligée de le remplacer pendant tout le reste du temps et faire la promotion d’un ouvrage qu’elle n’avait pas encore lu ! - Bonnet d’âne aux absents prétextant un programme sentant trop le réchauffé. Ils n’auront pu constater que Huelyn Duvall et Hayden Thompson ne présentaient pas le même répertoire que lors de leur précédent passage - Mémoire d’éléphant ? S’il m’a fallu rappeler à Gina Haley que je lui avais remis un dossier avec des documents sur son père lors de sa venue précédente pour qu’elle me remette (pour se faire pardonner, j’ai eu droit à une bise), Hayden Thompson se rappelait ma tête, mais ne pouvait mettre un nom dessus, ce qu’il a fini par faire lorsque je lui ai rappelé que je lui avais remis un article que j’avais écrit sur lui et l’avais envoyé visiter Brou avec son épouse. En revanche, dès que Huelyn Duvall m’a vu, il s’est exclamé "Bernard !" - Surnom  : comme Philippe Ochin n’officie pas le dimanche, nous lui avons trouvé un surnom, Philippe "Never on Sunday" Ochin… - Jeux de mots (de bonne heure le matin, ce sont des jeux de mots tôt, qui deviennent des jeux de mots tard en soirée et des jeux de mots laids quand ils sont mauvais !) suscités par cette édition. En voici quelques-uns : Les ignobles bordelais (à propos de deux petits camarades originaires du secteur) L’attaché de Bresse (à propos de celui de Gina Haley) Le tonnerre de Bresse (quand il y a eu une belle averse) Phil Haley et son groupe sont passés comme des Comets Quand on lui en a fait la remarque, Phil a répondu : "No Comments" Les Normands du Blue Tears Trio n’étaient pas au fond du trou Don Diego (Don Diègue chez nous) a trouvé que la buvette manquait de Cid - Devinette Quel instrument manquait-il au groupe ukrainien ? Des orgues de Staline * Bernard Boyat Sur La Route de Memphis n°119

LES MALHEURS DE GINA Organiser un concert n’est pas toujours de tout repos. Gina Haley était donc programmée au festival Good Rockin tonight. Les jours qui ont précédé son apparition sur la scène du festival n’ont pas été de tout repos pour Gina, son entourage et les organisateurs du festival. Les contre temps ont succédé aux contretemps en un laps de temps très court. Elle devait prendre un avion Dallas Paris via Detroit mais n’a pu le prendre car son passeport n’était pas prêt. Elle a ensuite été hospitalisée pendant une journée suite à une infection. Elle a enfin pris un avion qui l’a conduite à Genève en passant par Amsterdam. Sauf que lorsque Gina est enfin arrivée à Genève, ses bagages, eux, n’avaient pas suivi. Ils n’arriveront à Attignat que le dimanche après midi entre les balances et le concert… Ceci n’est qu’une version courte, un résumé des multiples avatars qui ont émaillé cette venue et qui expliquent le « mauvais état physique » de Gina et ses défaillances vocales lors de sa prestation qui a d’ailleurs été écourtée… Gina Haley de son vrai nom Linda Georgina Haley est née le 23 avril 1975 à Vera Cruz au Mexique de Martha Haley de Velasco et de Bill Haley. Elle a grandi à Harlingen au Texas. Rappelons au passage que Bill Haley est décédé le 9 février 1981. C’est en 1999 que Gina a effectué ses premiers enregistrements. En 2005, elle a effectué divers concerts avec les fameux Comets. Depuis elle tourne fréquemment avec Phil Haley and the Comments avec qui elle a enregistré en 2012 l’album « Rock’n’roll lifestyle » constitué de titres originaux. A Attignat avait été prévu un gâteau d’anniversaire, compte tenu de l’absence de Gina à la date prévue, la question se pose : qui a mangé le gâteau d’anniversaire ?

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Saint Cyr au Mont d’Or (69) - 27 et 28 mars 2015 Quand la Country Music US et Australienne se rencontrent à Saint-Cyr….Pour fêter leurs 10 ans, Old West Country n’a pas fait les choses à moitié. MarieClaude, la présidente a invité deux poids lourds de la country music. Heather Myles la cowgirl et Craig Morisson le jackaroo.  Saint-Cyr-au-Mont-D’Or, qui domine la ville de Lyon, est un grand village agréable et magnifique, dont certains bâtiments sont ornés de fresques en pierres colorées. La forteresse, qui protégeait l’Evêché et les populations, se devine sur les extérieurs de cette petite ville mignonne à croquer.  J’ai une drôle d’impression... Qui n’engage que moi... Je me demande si Old West Country avait vu l’importance de ses têtes d’affiches. Je regrette que la communication nationale n’ait pas été plus importante. Même la pub régionale m’a paru peu visible.  Craig est le premier en lice vendredi. Bonne chose, au contact de Nashville, il n’a pas perdu sa joie de vivre. Bon sang ! Quel extraordinaire chanteur. Sa voix si particulière avec ce petit accent australien qui lui vient des premiers habitants bagnards Européens, qui, ne l’oublions pas étaient au départ en majorité des Irlandais. Mon épouse qui adore Craig me dit : “Quand je ferme les yeux, je me crois aux Etats Unis”. Il est très, très sympathique. C’est vrai qu’il a un visage “poupon”, un peu enfantin. Ses cheveux frisés mi long y sont évidemment pour quelque chose. C’est drôle de penser que la première chanson qu’il ait chanté soit country, alors que son père, Lucky Starr, était dans la Pop. Il faut avouer qu’il s’est attiré les faveurs du public quand il est venu chanter parmi nous. Doué le gars ! Il a beaucoup appris dans les Honkytonk de Nashville.   En deuxième partie, Il a eu le culot, avec un talent fou, d’attaquer les standards de la country music. Ses interprétations de   «  Sweet Home Alabama  », puis « Country Roads » furent de vrais petits bijoux.  Ce type est un vrai showman…. Après les nombreux rappels

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spontanés du public, nous étions tellement sous le charme que nous aurions souhaité que la soirée se prolonge encore, et encore....  Mais le weekend n’était pas été fini pour autant.....   Ma petite Heather Myles prend le relais le lendemain. Comme son prénom l’indique, Heather (la Bruyère) est une belle plante. Cette princesse de la country, vraie Cowgirl, vraie cavalière, vraie country girl, est un pilier de la country music. Bien que l’ayant déjà vu dans différents festivals, je n’ai pas hésité de nouveau à parcourir une longue distance pour l’apprécier. Elle a vite fait de nous embarquer dans l’univers de son grand continent Américain, qui est fait de grands espaces et d’innombrables histoires. Malgré son apparente placidité, sa musique est entraînante. Heather, bien que née en Californie, chante des chansons issues d’une région proche de Los Angeles. Plus précisément de  la ville de Bakersfield qui est considérée par les Californiens comme une cité rebelle. J’ai eu l’occasion d’y faire un tour. Les Saloons ressemblent à s’y méprendre à ceux du Texas. C’est peu dire...Un de mes amis, spécialiste de l’histoire Américaine, a l’habitude d’appeler Heather la chanteuse de Bastringue. Ce qui dans sa bouche est un compliment. Oui, Heather Myles est une grande chanteuse de country. Celle qui nous fait voyager dans nos rêves d’enfants. Evidemment, elle est à contre courant de la tendance actuelle, que poliment, nous appellerons new country, mais qui est en réalité de la pop déguisée en country.  Heather nous a gratifiés d’un concert plein de belles chansons issues de son immense répertoire.   Le public ne s’y est pas trompé en applaudissant debout cette chanteuse si attachante, qui ce soir, nous a fait vibrer.  Mais tout à une fin... Il m’a fallu repartir vers de nouvelles aventures country.   Un bon point à Lionel DJ : Il annonce les artistes des musiques pour les danses. Nous avons aussi aimé l’équipe de Old West Country pour sa sympathie, et à titre personnel, pour la qualité de ses gâteaux. Merci, merci à Marie-Claude pour ces deux soirées de plaisir. A l’année prochaine !!! Robert Casanova (The stories of country music) Page 14

Londres (GB) - The O2 - 2 mai 2015 Et nous voici repartis pour Londres, mais cette fois ci à 10 kms environ à l’est du Centre Ville, au O2 Arena: un immense dôme construit récemment, une ville dans la ville, un centre de loisirs avec de nombreux bars, restaurants, cinémas, salles de spectacles, nightclubs, boutiques… C’est pour y applaudir Charley Pride, cette fois-ci, que nous avons fait le déplacement. Nous serons surpris de voir à notre arrivée ce soir là une importante jeunesse, féminine en majorité, qui remplit l’entrée du Dôme, mais ce sera pour le groupe pop rock britannique The Vamps qui se produit dans O2 Arena, plus de 20 000 personnes ; C’est dans une salle plus intime, la salle Indigo, pouvant accueillir 2 800 personnes, avec un public nettement plus âgé, que nous verrons Charley Pride. Nous voici installés dans de confortables fauteuils, la salle est superbe, l’acoustique au top, de belles lumières ; il y a beaucoup de monde mais il reste cependant quelques places disponibles.  Charley Pride, issu d’une famille nombreuse, est né à Sledge (Mississipi) en 1938; Charley a 10 frères et sœurs et d’ailleurs, en première partie de son spectacle, nous avons la surprise d’applaudir son plus jeune frère Steven Pride (qui lui ressemble physiquement vraiment beaucoup); nous passons de bons moments avec Steven qui interprète des classiques de la country music. Steven commence par «  Mercury Blues  » et «  The little man » d’Alan Jackson, suivi d’un titre de Waylon Jennings et le succès de George Jones,  «  He stopped loving her today ». Steven clôture son show par «  Tulsa Time » de Don Williams, reprise en chœur par le public. Steven Pride : un nom à retenir, début de carrière prometteur. Sur La Route de Memphis n°119

Et voilà….enfin…. le Grand Charley Pride !  Cette Légende de la Country Music, qui a enregistré plus de 500 titres, qui a 36 numéros 1, Charley Pride qui fait partie de la grande Famille du Grand Ole Opry où il fut introduit le 1er mai 1993. Il entre en scène, souriant, et nous met tout de suite dans l’ambiance en interprétant de sa voix inégalable son succès «  Crystal Chandeliers  » sous les applaudissements du public, nous sommes sous le charme, il continue tout de suite après avec «  Is anybody going to San Antonio  », quel bonheur  ! Charley est entouré de 6 excellents musiciens, pour la plupart d’origine texane, qui ont accompagné Steven et Charley Pride pour ces 2 concerts. Charley est très attentif à son public ; il fut nommé meilleur homme de scène de l’année en 1971, ça ne nous étonne pas. Il parcourt la scène de long en large pour chanter pour tout un chacun, le public l’interpelle, lui demande des chansons, il lui répond avec beaucoup d’humour; c’est incroyable le nombre de succès que Charley a chantés;  il lui a fallu plusieurs medley pour  que son public puisse écouter une grande partie de ses innombrables succès, nous découvrons l’ampleur de son talent et la richesse de son répertoire, les titres se succèdent  : «  Just between you and me  », «  Me and Bobby Mcgee  », «  Act naturally  » et quand «  Kiss an Angel good morning » arrive, suivi de « Mississippi cotton pickin delta town  » le public se lève pour lui faire une ovation. Nous avons assisté ce soir à un merveilleux concert, nous ressortons de l’O2 Arena la tête dans les étoiles, une petite pluie fine nous attend mais qu’importe, elle n’arrivera pas à ternir ces fabuleux moments passés en compagnie de Monsieur Charley Pride. Yvette & André MERIENNE Page 15

C’est au Paramount Theater d’Austin que s’est déroulée la remise des  Ameripolitan Awards, le 17 The Derailers février pour la deuxième édition. Une remise d’awards Sarah Gayle Meech plus en phase avec les goûts des amateurs de musique que nous sommes.   Chanteuse  honky tonk : AMBER DIGBY Chanteur honky tonk : JAMES HAND Groupe honky tonk : THE DERAILERS   Chanteuse rockabilly: KIM LENZ Chanteur rockabilly: JAMES INTVELD Groupe rockabilly : BIG SANDY and his FLY RITE BOYS   Chanteuse western swing: ELANA JAMES Chanteur western swing: BOBBY FLORES Big Sandy Kim Lenz Groupe western swing: HOT CLUB  OF COWTOWN   Chanteuse outlaw : SARAH GAYLE MEECH Chanteur outlaw : JESSE DAYTON Groupe outlaw : THE FREIGHT SHAKERS   Musicien : KENNY SEARS (Violon)   Lieu à musique : CONTINENTAL CLUB, AUSTIN   Hot Club of Cowtown Fondateurs musique metropolitan : JAMES BURTON, BILLY JOE SHAVER   Présentateurs des Awards  : Ray Benson, Dallas Wayne, Wayne Hancock, Rosie Flores, Dale Watson   On retrouve dans ces awards nombre de chanteurs et formations venus en France au cours de ces dernières années et notamment James Intveld venu à  Lavardac en Ray Benson 2004 et 2009… sans parler de Dale Watson James Burton Redd Volkaert Dallas Wayne et Rosie Flores. Sur La Route de Memphis n°119

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Damazan (47) - 16 mai 2015

C’est sur les bords du  bien agréable lac de Damazan dans le lot et Garonne que s’est déroulé les 15, 16 et 17 mai le festival ROCKIN PASSION avec son lot de véhicules à 2 roues et 4 roues et une bonne dose de musique. A cela se sont ajoutés des démonstrations de motos par un trio infernal qui  a fait plusieurs apparitions, dérapages, acrobaties, burns à répétition, le tout parfaitement contrôlé avec un parfum de gomme brûlé. Un véritable spectacle ! Autre plaisir des yeux celui de quelques jeunes femmes venues  montrer une grande partie de leur anatomie à des spectateurs plus nombreux devant la scène que pendant les prestations musicales. De quoi se poser quelques questions et d’apporter également des réponses… Ce samedi 16 mai, ce sont les RIDING CATS qui débutent la soirée. Le trio contrebasse, batterie, chant/guitare mené par Pierre Dorso (Ex Scooter) ne s’est pas trop cassé la tête au niveau du répertoire, nous balançant du Stray Cats et du Stray Cats et même lorsqu’ils Sur La Route de Memphis n°119

interprètent des classiques, ce sont des titres qui ont été interprétés un jour par les Stray Cats, de « Summertime blues » à « Twenty Flight rock » et autre « Be bop a Lula ». Il n’en fallait pas plus pour convaincre le public présent dans lequel figurait bien évidemment bon nombre de bikers.  Et puis c’est JEAN VINCENT qui a fait son apparition sur scène. Peu connue du public français, Jean Vincent s’est quand même produite à 3 reprises pour les Routes du rock au cours de ces 15 dernières années.  Aucune ambiguité en ce qui la concerne, elle est et reste rock and roll.  Ses disques sont souvent plus variés (voir par ailleurs) mais sur scène, elle est rock and roll et connait parfaitement ses classiques.  Elle est accompagnée par les Riding Cats qui ont bien assuré malgré le peu de répétitions ayant précédé ce show d’une heure et demie. Des classiques et encore des classiques, du Wanda Jackson, du Brenda Lee, du Patsy Cline, du Gene Vincent, du Presley, que demander de plus ?  Cela donne, dans le désordre : « Hard headed woman », « Fujyama mama », « Lets’ jump the broomstick », « High school confidential »,  «  Say mama  », «  Bluejean bop  », «  One night  », « Hound dog » et autres joyeusetés comme «  Green door  », «  The wanderer  » et un superbe «  These boots are made for walking » , le tout sacrément bien interprété et ponctué de quelques cris bien rock and roll. Dommage qu’on ne la voit pas plus souvent en France.  Elle a été suivi par SPACE DEVIL ROCKETS qui a pris possession de la scène à une heure tardive  ce qui nous a empêché de pouvoir les découvrir. Entre rockabilly et hillbilly, leur musique semblait pourtant fort appréciable. Ce sera pour une autre fois. Le seul problème de ce 16 mai, est le nombre de spectateurs qui, le moins que l’on puisse dire, n’était pas à la hauteur de ce qui aurait pu être attendu. Dommage ! Page 17

Bréhand (22) 21 mars 2015 Grands évènements en Bretagne ce 21 mars 2015 à Bréhand (Côtes d’Armor) : Jamie Richards et ….la Grande Marée du Siècle. Nous faisons le voyage de la région parisienne pour venir applaudir Jamie Richards qui se produit à Bréhand ce samedi soir, billets réservés bien à l’avance,  OUF, car ce concert affiche COMPLET. C’est le deuxième bal et concert de l’association «  Country & Co »  organisé par le charmant couple  : Sandrine et Alain. L’année dernière c’était WC Edgar qui avait été reçu par ces sympathiques bretons. Nous y rencontrons les passionnés de country music, venus d’un peu partout en France, majoritairement de Bretagne, le parking est plein de monde (voitures, motos, certains clubs de danse étant venus en cars). Ambiance très conviviale dès l’entrée  : ça papote…. ça plaisante… et nous rentrons dans cette salle à dimension humaine dotée d’une bonne sonorité. Les danseurs ont envahi la piste et s’en donnent à cœur joie sur de la bonne country music en attendant le concert.  Super ! Et, enfin, Jamie arrive… Jamie Richards, natif de Shawnee (Oklahoma), incontournable au Texas où il se produit très régulièrement, dans les festivals et les honky tonk (il faut dire que sa compagne Stacey y réside). Il se dit amoureux de la France et il est aussi  un song-writer qui écrit pour lui-même mais aussi pour les plus grands de la country music (Kevin Fowler, Hal Ketchum etc…). Ce qui nous a toujours impressionné chez Jamie, c’est la douceur de son regard, c’est quelqu’un de profondément gentil  ; ses chansons d’ailleurs reflètent parfaitement tout un panel d’émotions qu’il  fait aussi bien partager aux musiciens qui l’accompagnent qu’au public qui l’acclame. Jamie débute son concert avec « Don’t try to find me » et « Cold in Mexico » de son premier Sur La Route de Memphis n°119

album « No Regrets ». Le public est heureux, Jamie a une belle voix, chaude  ; ensuite c’est «  Never gonna heart it from me » de son album « I’ll have another ». Il faut dire que Jamie a 5 albums et nous avons été tout de suite séduits dès son premier album « No Regrets » (notre préféré).  Jamie chante un de ses premiers succès  « With You » et surtout « On Tequila » et « Bottle of Wine », que le public, aux anges, reprend en chœur avec lui. Nous avons eu droit à du très grand Jamie Richards ce soir et les musiciens qui l’accompagnaient ont su être à la hauteur de l’évènement : The Yee Haw Band avec Eric Michel à la guitare, Pascal Lasnier à la basse, Jean-Yves Lozach à la pédal steel, Olivier Leclerc au violon et JeanMickael Tallet à la batterie….et ce fut un fabuleux moment quand Jamie accompagne  les musiciens  du Yee Haw Band pour un «  Orange Blossom Special  ». Quel beau concert ! Jamie continue à nous enchanter  et alterne quelques  reprises dont «  Folsom Prison Blues » et des chansons de sa composition. Jamie est heureux, les musiciens aussi, fiers  d’accompagner Jamie,  les fans également, ravis de pouvoir côtoyer leur idole, prendre une photo  et faire dédicacer leurs CDs. Bravo et Merci aux Organisateurs sans oublier les bénévoles. Des soirées comme celles-ci on en redemande… Une bonne nouvelle a été annoncée  par Sandrine à la fin du concert : une autre soirée a été programmée chez leurs  amis voisins,  à Plaintel (Côtes d’Armor), le Bal Concert annuel des Color Hats avec Moot Davis et The Hee Haw Band le samedi 3 Octobre 2015 à 20h30. Nous en avons  profité pour  rester encore quelques jours dans cette Bretagne que l’on aime tant, assister aux grandes marées et déguster de bons produits locaux. Yvette  & André  MERIENNE Page 18

Vient maintenant Rod Bernard, né Rodney Bernard le 12 août 1940 à Opelousas. Incapable de parler français, une bizzarerie pour un Cadien de sa génération, il économise, durant son enfance, sur son argent de poche en vendant des noix ce pécan pour s'acheter une guitare et commence à chanter à l'école primaire d'Opelousas. Un samedi, Louis Noel joue dans un magasin local d'alimentation et il lui demande de le laisser chanter, faisant ainsi ses débuts en public. Puis on le retrouve au sein du Blue Room Gang. Lors d'une tournée promotionelle pour les pommes de terre Red Bird de leur parraineur Félix Dezauche, ils enregistrent à Waterloo, Iowa. Sa famille déménage ensuite à Winnie, Texas, où son coiffeur n'est autre que Huey P Meaux. De retour à Opelousas en 1956, il travaille pour radio KSLO comme animateur à plein temps. Il forme les Twisters avec Mike Genovese et son frère Oscar Bernard et se lient avec leur ancien condisciple Floyd Soileau, lui-même animateur à radio KVPI,Ville Platte. Rod quitte le lycée en 1956, à peu près à l'époque où Floyd ouvre son magasin de disques et fonde une maison de disques pour laquelle il fait enregister "This should go on forever" par Rod. Voyant le morceau grimper dans les hit-parades, Floyd se rend compte qu'il lui faut une distribution nationale que sa marque ne peut assurer et il place, sans doute via Dago Redlich, le disque chez les frères Chess qui l'éditent sur leurs Sur La Route de Memphis n°119

sous-marques Argo (5337) et Cadet (5327). Le morceau est N°8 Variété et se vend à plus d'un million d'exemplaires. Avant ses 19 ans, Rod est déjà passé deux fois à l'American Bandstand de Dick Clarh et dans l’émission d’Alan Freed. Vite fatigué des tournées et sollicitations en tout genre, il décide de privilégier sa carrière radio / TV et sa vie de famille et se contentera d'enregistrer sans partir sur les routes. Il reste à Lafayette et travaillera pour KVOL et KLFI. Après avoir surmonté des problèmes de dépendance à l'alcool et à la drogue en 1980, il refait surface dans les clubs au cours des années 1990 et en studio en 1999. Une anecdote, qui m’a été racontée par Rod Bernard, concerne le fait que les Chess étaient partie prenante du système des pots-de-vin versés aux animateurs radio pour programmer les disques et les faire ainsi grimper dans les hit-parades. Lorsque "This should go on forever" est repris sur Argo, les Chess lui expliquent que le morceau entrera à telle place dans le classement, montera ensuite, avant de redescendre un peu durant une semaine, puis de reprendre son ascension. Rod m’avait assuré que les positions données bien en avance par les Chess avaient été exactement celles du morceau… O tempora o mores. Autres marques  : Arbee, Carl, Copyright, Crazy Cajun, Hall, HallWay, Jin, Mercury, Scepter, Smash, SSS International, Teardrop, La Louisianne, Ace (GB), CSP, Demand, Edsel (GB). Bernard Boyat Page 19

Call » sorti en 2003 qui devait être son dernier a finalement eu son successeur en 2011 à la demande des fans : « Le Rappel ». Il vit modestement à Maisonnette dans la péninsule acadienne et c’est en moto qu’il rejoint ses shows plusieurs fois par an en compagnie de son « violoneux » : Johnny Comeau. La musique de Cayouche est à son image : simple, un peu rude sans être méchante, souvent drôle et surtout elle est … vraie. C’est d’ailleurs ce qui explique un succès qui ne se dément pas (sa page Cayouche Facebook affiche 25 000 fans !). Depuis la sortie de son 1er album «  Un Vieux Juste de l’autre côté de l’océan, à quelques heures de bateau d’un port breton d’où il suffirait de Hippy » en 1994, Cayouche est au top des ventes lever la voile et de garder la même latitude, vous  d’albums en Acadie, et célèbre son succès autant vous retrouveriez à Caraquet petite ville d’un au Québec â côté. Son style habituel, un peu territoire tout à fait charmant : l’Acadie – Un difficile à décrire, se rapproche du bluegrass et ancien bout de terre de l’histoire de France ( d’un folk-acadien ; la sincérité du langage du et de la Nouvelle-France) où la langue des « raconteur » est emprunte d’un patois proche habitants n’est autre que la notre avec quelques de celui de nos poitevins de France*; la preuve notes d’anglais, comme si le « franglais » était avec un de ses hymnes mythiques que le public une passerelle vrs la culture nord-américaine si aime reprendre en chœur, « L’alcool au volant » : caractéristique,  gardant les racines d’une vieille «  L'alcool au volant c'est criminel , La bière Europe toujours présente. Les artistes de là-bas vient chaude pis la poche te gèle, Si tu bois en s’amusent à jongler avec cette bi-culturalité qui démontre sans doute, la proximité et le témoignage d’un peuple cousin qui n’a pas de complexes à chanter le pays et sa terre. Acadien du New-Brunswick, CAYOUCHE  est un des meilleurs artistes qui assume fièrement l’idée d’être un chanteur country tout à fait particulier ; comme il le souligne dans une de ses chansons « Moitié-Moitié » : « On est des acadiens pis on est fier de ça, On est pas Québécois à moitié anglais pis à moitié français …  » Avec sa chemise à carreaux, son foulard rouge, sa longue barbe grise, sa guitare et sa Harley 1981, Cayouche est devenu dans ce territoire de l’est-Canadien une légende de la country. Son album « Last Acajun Sur La Route de Memphis n°119

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Lisa Leblanc

Comment ne pas apprécier l’écriture honnête de Rhéal Leblanc, l’esprit décontracté de Hert Leblanc, l’âme rebelle de Lisa Leblanc… (encore Leblanc  ? Oui  !) et pour finir avec ce nom à succès, Nicole Leblanc et Laurie Leblanc.  « Quand le soleil dit bonjour aux montagnes » en Acadie, il salue de ses rayons le parcours d’artistes affirmés, talentueux et terriblement sympathiques. On pourrait notamment parler de  3 d’entre-eux qui reflètent bien la popularité d’une country authentique dans les mots, dans le style et dans l’esprit. Daniel Léger,Scott & Gerald Delhunty  et  Annie Blanchard que nous vous invitons à découvrir sur internet. * L’héritage culturel et le partage d’histoires mutuelles est bien évoqué sur la commune d’Archigny dans la Vienne (86)  ; le parallèle et les ponts peuvent être fait aussi avec le créole de Louisiane et le Paw-Paw French de la communauté de Old Mines dans le Missouri – JEAN AVRIL

drivant, t'es tout l' temps arrêté , A tous les cinq mille pour pisser , Même si tu as gradué, même si que t'es âgé , Tu vas te faire pogner, Oh, par la G.R.C. , Tu vas avoir l'air ben "coucoune", Mé que tu souffles dans la balloune, Mais c'est bien mieux que de se faire tuer… » En 2015, la scène country acadienne est aussi riche que la diversité des paysages du NewBrunswick  ; des groupes de copains comme ACAJUN de la région de Moncton en passant par REVEIL groupe devenu très populaire depuis son succès « Jusqu’à la fin », le son de la pedal-steel raisonne sur chaque titre au caractère traditionnel et porté par l’engouement présent. La preuve naturelle aussi par la reconnaissance de toute cette multitude d’artistes tous aussi joyeux et généreux les uns parmi les autres ce qui en fait le spectacle populaire familial, « Pour l’amour du country» rendu à sa 12ème saison soit près de 160 émissions tv - ! Doublé d’une sincérité et d’une humilité bien caractérisée, ce show convivial apporte un élément de fraicheur et de reconnaissance à cette scène country acadienne (mais aussi Québécoise) prolifique. Sur La Route de Memphis n°119

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VENDREDI 29 MAI JULIA LOPES est française. Une voix, avec une certaine aisance acquise aux USA, entre guitares acoustiques et rythmiques, nous permet une redécouverte de standards entendus habituellement par des voies d’hommes. Un début de festival sympa par une artiste à la carrière bien engagée avec 1 cd à son actif.

The Baboons

THE BABOONS ( groupe belge ) Ils reviennent d’un tour d’Europe des festivals. (Royaume Uni, Allemagne, Espagne). Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle «  Le Meilleur Groupe de Rock And Roll  »  … en Belgique. Une entrée époustouflante permettant quelques réglages de son et le public sait de suite à qui il va avoir à faire  ! Vous avez dit tock, rockabilly, western swing, voir rhythm & blues, accompagné d’un clavier apportant une fraicheur indéniable aux différents titres, annoncés par le chanteur : « Texas song » (titre ne laissant personne derrière lui, tant son rythme est speed) ; nous sommes vendredi, c’est une chanson pour le weekend qui s’annonce. Léger écho dans la voix, slow tangué pour rapprocher les cœurs, avant un final très années 70 et on continue de rocker plus sûrement. Leur réputation n’est pas usurpée, ils sont ravis de leur passage en ce début de festival, ils ont assuré un set complet, sans temps mort. LYDIA LOVELESS AND BAND. C’est à Cambrai qu’ils finissent une tournée européenne avant leur retour aux USA. Un groupe se disant «hillbilly punk » (?)   et sur scène, une pedal steel guitar pour quelques compositions bruyantes (nous sommes en droit de nous demander l’intérêt de la présence de cet instrument dans un tel contexte ?). Une présence scénique, certes, mais une présence semblant être uniquement orientée autour de la petite Lydia et ses Sur La Route de Memphis n°119

musiciens, sans grand souci du public… Peut être que son Ohio natal commençait a lui manquer. Trop long, trop bruyant et si je peux me permettre, Lydia, quand on quitte la scène, on dit au revoir. Evidemment pas de rappel ! HANNAH ALDRIDGE. C’est au mythique «  Blie Bird Café «  de Nashville qu’elle a débuté. Elle revient des pays scandinaves et l’Angleterre l’accueillera après son passage à Cambrai. Elle a déjà tourné dans tous les grands festivals d’Europe et des USA. Un son americana avec un penchant honky tonk parfois teinté d’intonations à la «  Janis  »,  sa voix est efficacement accompagnée par des musiciens aux interventions et aux rythmes fort précis. Elle présente différents titres, des chansons dites de famille mais aussi une chanson sur un meurtre…. Des intros au bottleneck, ouvrant la voie aux plaines éventées pour apercevoir dans la nuit une ville aux lueurs scintillantes. Le public apprécie une country rock du meilleur effet et une fin de premier jour de festival des plus professionnels. SAMEDI 30 MAI HOLY WOOD. Formation française, le trio vocal se dit rock, country, celte… des qualités indéniables mais une prestation quelque peu déconcertante. Le chanteur parle du cd du groupe le   spectacle à peine commencé  et sur scène nous avons droit à multiples reprises  : U2, Cindy Loper, parmi

Holy Wood

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DEAD BRONCO. Premier groupe américain de cette journée, et le plaisir d’entendre des titres allant crescendo. La présence d’une pedal steel guitar et une voix aux intonations quelque peu rebelles. On passe du cowboy chantant, aux percussions exaltées. Beaucoup de styles différents  : rockabilly, folk, country, hillbilly, c’est un réel plaisir  ! Très belle prestation de pedal steel guitar sur «  Highway blue », plein d’histoires de saloon et un rappel sur «Honky tonk blues  ». Le BRONCO est plein de vie. Après cette première tournée européenne, gageons que ce ne sera pas la dernière. DEVON GRAVE. Originaire du Kentucky, elle a sillonné les USA et vit depuis 3 ans en France. Une voix douce et fine, accompagnée d’une guitare sèche. Une prestation courte et charmante (3 chansons), avant un changement de plateau.

Dead Bronco

quelques titres originaux. En ce début d’aprèsmidi, beaucoup d’hommes devant la scène, est-ce dû au short des chanteuses maquillées de bleu et au nombril dévastateur ? Et «  Come Together »  en final, sans surprise. THE ROVING SEATS. Faut-il encore les présenter ? THE ROVING SEATS, des bretons qui ont ouvert le festival de Craponne en 2014 et ont également occupé la scène du Billy Bob’s Disney. Manuel Julvez (chant, guitare ) et Ange Amadéi (harmoniciste) jouent de façon appliquée, accompagnés par 5 musicos. Tous les rythmes et ambiances se côtoient, démarrage pour une «  Livraison urgente  »  au rythme effréné, un harmonica style blues/rock rappelant John Mayall prend le relais. Sur une plage vous vous imaginez accompagné de Jimmy Buffet, pour danser, avant de vous asseoir devant un feu de camp (les harmonies sont des plus justes). Le titre « Lost » vous tire les larmes avant d’entamer un » Orange Blossom special » du plus bel effet. Ils font participer les danseurs pour lesquels ils ont composé spécialement un morceau. Un set très polyvalent et un public ravi d’entendre tous ces rythmes très différents, tout cela les pousse à un rappel rock bien accueilli.

KIMBERLY DUNN. Découverte au Texas, et après plus de 300 concerts aux USA, KIMBERLY est annoncée comme la tête d’affiche de ce jour. Il est vrai que son charisme était bien à sa place sur la scène. Mais, son agréable physique ne remplace pas sa personnalité, elle nous concocte un set particulièrement élaboré. C’est une musique pop rock percutante et bien ficelée, sans faille, qui nous est servi avec beaucoup de professionnalisme. Une reprise enlevée de « Jolene » sans oublier un violon omniprésent qui agrémente un show des plus efficaces et ravit des spectateurs enthousiastes. En fin de set, la voie de KIMBERLY aurait tendance à fatiguer très légèrement, mais le nombre de ses prestations va sans aucun doute encore se développer à l’avenir.

Kimberly Dunn

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TRAINWRECK TRIO. 300 dates en Australie (leur pays d’origine), ils reviennent du japon et d’Allemagne (cette même semaine) pour être à Cambrai ce jour. Attention, cardiaques s’abstenir car on est sous haute tension ! Leur look est original et déjanté : chapeau haut de forme pourpre, pantalon drapeau US, chemise col pelle à tarte, perruque, ils accompagnent une chanteuse qui ne tient pas en place, sautillant en menant la cadence, balançant ses bras dans tous les sens. Il y a aussi une batteuse Page 23

que l’on a un peu de mal à apercevoir derrière ses fûts. Et…un saxo est aussi de la partie. Un premier titre très répétitif, et beaucoup de reprises dans leur show : Elvis, Jerry Lee, Billy Ray Cirus, Alan Jackson, Lynyrd Skynird etc… à la sauce kangourou. Janis, la chanteuse n’a peut être pas une voix dont on se souviendra longtemps  mais elle agrémente son show en descendant dans le public, vérifie la solidité des tables avant de monter dessus et y va de ses allures coquines. Ils (on) s’amusent bien, le trio comble le festival différemment avec ce show quelque peu décalé…et en rappel un titre de Blondie. THE RAMBLING MEN. Le rock and roll a pris quelques années, mais les 7 musicos présents sur scène ont bien plus également , cela ne se voit ni ne s’entend  ! HOT CHICKEN, SMOOTHS & THE BULLY BOYS, JAKE CALIPSO & COUNTRY COOKING ont décidé de s’unir pour fêter le rock and roll. 3 Guitares, 2 batteries, contrebasse et clavier, se devaient d’être présents pour les titres incontournables du genre, certains membres du public s’étaient déplacés spécialement afin de ne pas rater l’événement. Les années passent mais le rythme est toujours là. Le look Buddy Holly, intemporel et éclaté du chanteur (Hervé Loison), nous fait participer à la fête  : Elvis, Gene, Johnny Burnette sont revenus. Hank est présent pour le grand plaisir de tous. Cette fin de journée ne pouvait pas être mieux maitrisée pour ce festival nordiste, dont les » RAMBLING MEN  » représentait une formation exclusive. Hervé, toujours jovial et communicatif, souriant, passionné, est le musicien que l’on aimerait avoir comme grand frère. En Picardie, non loin de Cambrai, on se souvient toujours de ses concerts avec les Hot Chickens. Petit bémol, même si l’idée était excellente, 3 guitares sur scène ne risquaient elles pas de nuire au son difficilement maitrisable dans le Palais des grottes ? DIMANCHE 31 MAI EDDY RAY COOPER AND BAND. Toujours impeccable dans une veste très bien portée, notre Eddy national aime toujours nous parler de ses anecdotes du sud (Nice, Juan Les Pains) entre les classiques du rock and roll des fifties qu’il distille en nous présentant sa discographie. Set efficace, professionnel, toujours classieux à l’image du contrebassiste italien a l’élégance sans pareille. Chansons en français (assez rare pour le signaler) et en anglais, elles Sur La Route de Memphis n°119

sont présentées avec soin, il est vrai qu’EDDY aime la communication avec son public. Johnny cash est présent également, sans oublier, un titre rappelant un apéritif italien qu’Eddy a l’air d’affectionner particulièrement (NDLR : Le limoncello est apprécié par d’autres, j’ai des noms). Eddy ayant joué sur la scène de nombreux festivals, aura Cambrai à son actif. Voilà un bon début pour cette troisième et dernière journée. HONKY TONK ANGELS AND BAND. Les programmateurs ne se sont pas trompés en invitant les Honky Tonk Angels . Les pionniers de la country music ainsi que leurs chansons, sont revisités par Astrid Espinoza et Laurette Canyon. Chacune d’entre elles ayant déjà foulé la scène de grands festivals français avec leur formation respective. Patsy Cline, Hank Williams, Lynn Anderson sont ressuscitées, Loretta Lynn n’est pas oubliée. Certains titre comme « Jolene » sont annoncés avec ferveur, et les histoires de saloon font  mouche auprès d’un public attentionné. Leurs voies séduisantes, justes, accompagnées d’une guitare aux accords précis (Gorse – bien connu des scènes parisiennes) et d’une percussion minimaliste a l’efficacité évidente, ravissent un public de connaisseurs. La brune et la blonde s’accaparent avec talent de « The boxer « pour ce set dans lequel l’ennui n’avait pas sa place. Astrid joue souvent au  Cowboy Barn près d’Annecy (avec les Hillbilly Rockers), tenu par Franck, percussionniste de ce jour, programmant des artistes de renom. Je ne peux parler des 2 derniers groupes, ne les ayant pas vus : « LITTLE RINA & THE FRENCHIES » ( Inspiration rockabilly et swing américain et » LIL ‘ DIXIES COUNTRY BAND » .( avec Kevin Buckley) REGIS LOOCK

Honky Tonk Angels & Band

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Chroniqueurs : G.D. Gérard Desméroux G.B. Gilbert Béreau B.B. Bernard Boyat

* 1 étoile : Passable (pour amateur) ** 2 étoiles : Moyen (peu original) *** 3 étoiles : Bien (mérite d'être écouté) **** 4 étoiles : Très bien (achat justifié) ***** 5 étoiles : Super (indispensable)

DWIGHT YOAKAM Second hand heart (Reprise/Warner Bros) ****

Dwight Yoakam est de retour et quel retour! Il faut dire que le dernier album de Dwight qui ait retenu l’attention était «  Dwight sings Buck  » qui date de 2007. Depuis il y a bien eu « 3 pears » en 2012 mais ce n’est pas le meilleur qu’il ait fait. Il faut dire aussi qu’au cours de ces 10 dernières années, Dwight n’est pas resté sans rien faire et est apparu dans une dizaine de films. Pour ses 30 ans de carrière notre homme frappe fort avec un album pour le moins original et surtout une énergie qu’on ne lui connaissait plus depuis longtemps. Même s’il y a des bases et des références country, on ne peut pas dire que « Second hand heart » soit vraiment un album country, mais ce n’est pas non plus un enregistrement pop façon Nashville. On est plus dans une approche rock avec une batterie tenue par Mitch Marine qui frappe fort et des guitares tenues par Brian Whelam, Eugen Edwards et Dwight Yoakam lui-même qui charchent à se faire entendre . Ne perdons pas de vue que Dwight doit son succès à une voix originale et expressive et même plus expressive ici qu’elle ne l’a jamais été. Le groupe est complété par Jonathan Clark principalement à la basse et Mitch Marine à la batterie. A l’écoute de l’enregistrement on pourrait croire qu’il y a de nombreux musiciens mais en réalité ils ne sont que cinq pour jouer de divers instruments et apporter un soutien vocal. L’enregistrement a été fait essentiellement dans la région de Los Angeles, Burbank et notamment dans les studios Capitol. 10 morceaux… il aurait pu faire mieux. 2 reprises et 8 originaux. La reprise de « V’s of birds », un des morceaux les plus lents de ce cd qui a un petit air country alors que son auteur Anthony Crawford est un musicien jazz. L’autre reprise est celle du traditionnel «  Man of constant sorrow  » dont il existe une multitude de versions (Popularisé notamment par le fim «  O’Brother  »), Dwight en fait une version survitaminée absolument renversante pleine de guitares électriques. Pour les originaux, peu de morceaux lents mis à part « Dreams of clay » avec une dose de pedal steel et quelque chose Sur La Route de Memphis n°119

de Presley ou «  Off you mind » avec une bonne dose d’orgue et un petit air de Johnny Cash. Pour le reste, c’est du Dwight musclé avec notamment « In another world » avec un accompagnement copieux, « The big time », lui aussi une petite référence à Presley, morceau devant faire un tube et puis il y a « Liar », totalement rock avec un Dwight qui pousse même quelques cris, un morceau dévastateur, impressionnant ! Du bon, du très bon Dwight Yoakam, un album musclé qui va en remuer plus d’un. G.D.

BRIAN WHELAN (Guitariste de Dwight Yoakam ) s’adresse aux Routes du Rock :

«  C’était super d’enregistrer «  Second hand heart  » avec Dwight Yoakam. Je suis content que vous aimiez l’album. C’était un plaisir de voir Dwight faire un travail de création chez Capitol. Cela m’a donné l’occasion de jouer bien plus de guitare que je ne l’avais fait sur « 3 pears ». On apprend toujours et c’est une sacrée expérience de suivre un maître en train de travailler. Merci pour l’intérêt que vous portez à notre musique et au plaisir de vous rencontrer »

EMMYLOU HARRIS & RODNEY CROWELL The travelling kind (Nonesuch records) ****

En 2013, “Old Yellow moon” a fait ce qu’on appelle un carton, allant même jusqu’à récolter un Grammy Award ce qui vaut toutes les récompenses. Les tournées qui ont suivi la parution du disque ont eu, elles aussi, un réel succès (Paris le 22 mai 2013), la logique voulait donc qu’ils remettent ça. Voici donc l’album que l’on attendait avec curiosité et… gourmandise. Il est bon de rappeler que le duo n’est pas du au hasard, en effet Rodney Crowell a fait partie du groupe mythique qui accompagnait Emmylou Harris dans les années 70, le Page 25

fameux Hot Band. Si Emmylou est la voix, Rodney est un auteur compositeur talentueux qui a le sens de la mélodie. Sur ce nouvel album de 11 chansons, 4 ont été écrits par Rodney et Emmylou, 5 par Rodney avec diverses collaborations et 2 sont indépendants, « Her hair was red » et « I just wanted to see you so bad » de Lucinda Williams, un titre bien agréable. Si l’écriture a été simplifiée en donnant une part importante à Rodney Crowell, l’accompagnement a lui aussi été réduit à sa plus simple expression puisque l’on retrouve ici la plupart des musiciens qui ont tourné avec le duo, et quelques invités dont le nombre est limité comme le violoniste Larry Franklin ou le steel guitariste Chris Scruggs bien connu des Routes du rock. Un accompagnement qui fait dans la dentelle avec force guitares acoustiques derrière des harmonies vocales des plus agréables, certaines inteprétations évoquant les Everly Brothers notamment sur le « I just wanted to see you so bad » de Lucinda Williams mais pas seulement . Rodney est d’ailleurs mieux mis en valeur que sur «  Old yellow moon ». Emmylou par contre est toute en douceur sur un titre comme le mélancolique « Higher mountain ». Quelques titres émergent du lot comme « Bring it on home to Memphis  » en l’honneur de la célèbre ville du Tennessee. Bien agréable aussi «  The weight of the world » qui fait penser à un certain JJ Cale. Un ensemble tout en finesse auquel certains trouveront, peut être, un manque d’énergie. Ceux qui ont aimé « Old yellow moon » vont aimer « Travelling kind ». Rodney et Emmylou apportent une fois la preuve, si besoin était, de leur immense talent. G.D.

WILLIE NELSON MERLE HAGGARD Django and Jimmie (Legacy Records) ****

Pas nécessaire de vous présenter ces 2 légendes de la musique américaine. Willie Nelson 82 ans et 60 ans d’activités, Merle Haggard 78 ans et 50 ans d’activités. Des carrières tout simplement phénoménales qui inspirent le respect. Ils ont plusieurs fois travaillé ensemble et l’on se souvient particulièrement du fameux «  Pancho et Lefty  » enregistré en 1983. Ils se sont retrouvés, au Texas, loin de l’agitation médiatique et commerciale de Nashville pour faire un album qui se veut un clin d’œil à Django Reinhardt qui a inspiré Willie et au chanteur spécialiste du yodel, Jimmie Rodgers particulièrement apprécié par Merle Haggard. Ils ne se sont pas compliqués les choses, ils ont fait un enregistrement tranquille, à l’économie, comme s’ils s’étaient réunis au coin du feu pour nous livrer 14 chansons très diverses, des nouvelles, des anciennes, des reprises, de quoi varier Sur La Route de Memphis n°119

les plaisirs. L’accompagnement fait la part belle à la pedal steel mais guitares acoustiques, harmonica et piano sont aussi de la fête. La pedal steel par exemple qui retrouve ses origines sur «  Alice in Huleland  » avec un côté hawaïen tout en finesse. Ils reprennent « Family bible » un des premiers morceaux écrits par Willie dans les années 50 mais aussi «  Swinging doors  » de Merle Haggard. Ils reprennent le «  Don’t think twice it’s alright » de Bob Dylan dont ils nous livrent une bien agréable version. Parfois ils arrivent à retrouver l’esprit des Highwaymen, notamment sur « The only man wilder than me » et surtout sur « It’s only money » une des réussites de cet album, morceau agrémenté d’un soupçon de saxe. Autre morceau qui retient l’attention : « Missing ol’Johnny Cash » dans un style à la Johnny Cash, une autre réussite de nos 2 lascars. Il y a bien sur le lot, quelques morceaux qui font un peu remplissage mais, sans être l’album de l’année, Willie et Merle ont fait du bon travail, à l’évidence se sont fait plaisir et font également plaisir au public. G.D.

PAUL MAC BONVIN Brothers (Goodwine music) ****

On n’a pas oublié le Sun Sessions de 2011 qui avait fait grosse impression sur les amateurs de bonne musique. Ce «  Brothers  » est un album tout à fait différent qui retient l’attention pour diverses raisons. C’est d’abord un album familial avec l’intervention de la famille, guitare, basse, batterie et la découverte de Priscilla, fille d’Inès et Paul qui se révèle particulièrement convaincante au chant. Paul Mac assurant, guitare, piano et chant. Mais il y a aussi l’ami de la famille, Albert Lee avec ses Hogan’s Heroes que l’on a toujours plaisir à retrouver, il y a enfin Kenny Lovelace, guitariste de Jerry Lee Lewis depuis plus de 50 ans qui est simplement remarquable. Le côté famille et amis donne à l’ensemble une réelle cohésion. Autre particularié de ce cd, son interprétation en français qui prouve une fois de plus que l’on peut faire de la country music dans notre langue. Mais l’aspect country ne se limite pas à l’interprétation en français, il y a aussi les thèmes abordés, l’esprit de l’ensemble qui se rapprochent des thèmes de la country traditionnelle américaine, un domaine méconnu par ceux qui ne maîtrisent pas l’anglais. Le pays, la famille, la jeunesse, les amours, tout y passe avec une authenticité qui traduit un réel vécu au fond de la campagne suisse. Cela donne 7 titres dont Paul est l’auteur compositeur, « Nés dans la montagne » évoque le pays, « Je voyais que toi » la rencontre amoureuse, « Théo » la maladie, « Le delta » la musique du sud des États Unis, etc… Paul a fait Page 26

une version de « Amazing grace » qui se démarque des multiples versions connues avec Priscilla au chant ainsi que Paul qui chante comme Jerry Lee et une cornemuse venant agrémenter le tout. A cela s’ajoute Albert Lee et les Hogan’s Heroes pour « Dimming the day » avec une dose de pedal steel et surtout « When I will be loved » des Everly Brothers sur lequel Priscilla assure sérieusement et Albert Lee fait quelques prouesses. L’album se termine avec « Memphis killer », morceau avec Albert Lee et Kenny Lovelace enregistré en 1998 à Nashville. Un titre dévastateur, un hommage à Jerry Lee, du grand, très grand Paul Mac Bonvin. Voilà une vraie réussite de la part de Paul, sa famille et ses amis. Bravo ! www.paulmacbonvin.com G.D.

ASLEEP AT THE WHEEL Still the king (Bismeaux Records) ****

Asleep At the Wheel n’est pas un groupe ordinaire, c’est une institution! Asleep At the Wheel a vu le jour en 1969 sortant son premier album en 1973 juste avant de s’installer en 1974 à Austin pour en devenir une formation emblématique. Depuis la formation a enregistré une trentaine d’albums avec toujours le grand (par la taille autant que par le talent) Ray Benson et une multitude de musiciens tous plus talentueux les uns que les autres. Aujourd’hui le groupe comprend David Sanger à la batterie, Eddie Rivers à la slap steel guitar, David Earl Miller à la basse, Katie Shore au violon et au chant, Emily Gimble au piano et au chant (petite fille de Johnny Gimble), Ray Benson assurant essentiellement guitare et violon. Mais la particularité de cet album, est la présence de nombreux musiciens et chanteurs venus apporter leur concours à cet hommage à Bob Wills. La présence de bon nombre de personnes a plusieurs effets, d’une part de varier les approches musicales mais aussi de créer une émulation entre les uns et les autres. Ne perdons pas de vue également que nous avons des musiciens se qualité, des modèles du genre. Cet album est varié, riche et… copieux avec pas moins de 22 titres. Plus que jamais on peut dire que tout le monde peut y trouver son compte entre jazz et country sans oublier le blues, pour ce que l’on a l’habitude d’appeler du Western Swing, un style qui a gardé toute son authenticité qui pourra parfois sembler un peu passéiste alors que d’autres affirmeront que le western swing n’a pas pris une ride avec son côté joyeux et sautillant qui vous amène à bouger en permanence. Ce cd est donc un hommage à Bob Wills (1905-1975) et à ses Texas Playboys, considérés comme les maîtres du western swing. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Ray Benson et ses troupes lui rendent hommage. En 1993, Sur La Route de Memphis n°119

a été enregistré « Tribute to the music of Bob Wills » avec la présence de Marty Stuart, Vince Gill, George Strait, Garth Brooks, Dolly Parton et quelques autres, puis en 1999: “Ride with Bob” avec les Dixie Chicks, Dwight Yoakam, Merle Haggard, Reba Mc Entire, Clint Black et encore une belle brochette de musiciens et chanteurs. Il ne pouvait pas en être autrement 15 ans après avec ce « Still the king » qui regorge donc de ce même western swing. Passer en revue les 22 morceaux proposés serait fastidieux, il est donc nécessaire de choisir les morceaux les plus remarquables. C’est ainsi que l’on trouve le classique « Trouble in mind », un blues avec un aspect New Orleans chanté par Lyle Lovett, «  Keeper of my heart  » un morceau cool avec Merle Haggard et surtout Emily Gimble qui vocalement nous ramène quelques décennies en arrière. Par contre il en est tout autrement avec Old Crow Medecine Show qui booste sérieusement le classique du jazz « Tiger rag » sur un rythme très rapide avec un violon « énervé ». Et puis Willie Nelson est là, toujours là serait-on tenté de dire, il est accompagné par les Quebe Sisters qui nous le font façon Andrew Sisters sur un titre intitulé « Navajo trail » qui fut la musique d’un film dans les années 40. Un aspect quelque peu rétro bien agréable que l’on retrouve sur «  Faded love  » avec une petite dose d’accordéon, une ballade interprétée par les Jive Jumpers parmi lesquels on retrouve Vince Gill. La voix de George Strait fait son effet sur le classique « South of the border  », une des principales réussites de ce cd et que dire de «  My window faces the south  » sur lequel Brad Paisley ne se contente pas de chanter mais nous livre aussi un solo de guitare absolument remarquable. En matière de guitare, on remarque la présence d’un autre virtuose, Tommy Emmanuel qui fait dans la dentelle sur « Twin guitar special ». L’album se termine avec « Bob Wills is still the king », morceau de Waylon Jennings interprété ici, entre autres par le fiston,  Shooter Jennings un morceau un peu plus relevé, plus country aussi, qui tranche quelque peu avec le reste du cd, une belle interprétation. Il y a aussi tout le reste qui est loin d’être inintéressant, notons la présence de Pokey Lafarge, Del Mc Coury Band, Elizabeth Cook, Carrie Rodriguez, Buddy Miller et queques autres. Un cd qui mérite le détour avec une musique de qualité, une musique intemporelle. G.D.

DALE WATSON Call me insane (Red house records) ***

On ne dira jamais assez de bien de Dale Watson qui n’a pas la carrière qu’il mérite. S’il y a un chanteur particulièrement intègre, c’est bien Dale Watson, insensible aux modes, continuant envers et contre tout à écrire et chanter Page 27

ce qu’il est et ce qu’il aime. Il n’a malheureusement pas autour de lui la « machine de guerre » de certains chanteurs de moindre qualité, qui lui permettrait d’assurer une promotion digne de ce nom. Dale continue cependant son bonhomme de chemin, se produisant soir après soir dans des clubs accueillant quelques centaines ou quelques dizaines de personnes notamment dans le Texas. C’est sa vie, c’est aussi ce qui conditionne quelque peu son écriture de chansons. Sa voix est virile, son jeu de guitare simple et efficace, pas besoin d’en faire des tonnes quand on a un public à l’écoute, devant soi tous les soirs. Il y a sur ce nouveau cd beaucoup de pedal steel, du piano et même quelques cuivres qui permettent de varier les approches. Et puis, Dale sait faire preuve d’humour ce qui ne gâche rien. C’est ainsi que parodiant la fameuse chanson de Willie Nelson et Waylon Jennings, Dale nous fait : «  Mama’s don’t let your cowboys grow up to be babies ». Dale prend des intonations à la Presley sur « Call me insane » ou crooner sur la ballade romantique qu’est «  Forever Valentine » ; il se fait western swing sur « Bug ya for love » et même totalement tex mex sur « Tienes cabeza de palo  », en espagnol donc, avec tompette façon mariachis. Bien sûr l’essentiel est honky tonk avec tout ce qu’il faut de rythme, de pedal steel, de piano boogie et de guitare électrique agréable, c’est le cas de « Jonesin’ for Jones » et autre « Everybody’s somebody in Luchenbach, Texas  ». Du bon, rien que du bon, comme à l’accoutumé, serait-on tenté de dire. 100% country ! G.D.

LINDA RONSTADT Willin in L.A. Broadcast 1976 ****

On trouve de tout sur internet, sur des labels obscurs qui cachent des parutions souvent pirates. On vous souhaite bon courage et bonne chance pour trouver cet album live qui est simplement magnifique. Les années passent et on oublie, on oublie à quel point Linda Ronstadt a marqué son époque, égérie d’une country californienne de haut niveau avant de passer à des productions plus jazz et hispanisantes et malheureusement de disparaître de la scène musicale suite à l’atteinte par la maladie de Parkinson en 2012. Cet enregistrement est excellent avec un son parfait, une voix très en avant que l’on peut ainsi apprécier au mieux et un accompagnement sans excés qui met la chanteuse en valeur, Il y a certes des guitares mais aussi du piano souvent en première ligne. Une quinzaine de morceaux qui prouve qu’en 1976, Linda Ronstadt avait déjà donné le meilleur d’elle-même et multiplié les succès. C’est un best of qui commence par une version bien balancé de « That’ll be the day » pour se Sur La Route de Memphis n°119

poursuivre avec les classiques que sont « Silver Threads and golden needles »,« It doesn’t matter anymore » sans oublier « When will I be loved », « You’re no good » et même “Crazy”. L’inventaire ne serait pas complet sans “Love is a rose” et “Desperado, etc…etc…que du bon et même du très bon  ! Une très bonne voix, un accompagnement bien dosé, un concert à déguster sans modération. G.D.

SHELBY LYNNE I can’t imagine (Rounder) ***

Shelby Lynne a une carrière sacrément garnie. Né en 1968 en Virginie, elle s’est retrouvée comme bien d’autres à Nashville en 1987, effectuant alors ses premiers enregistrements mais ce n’est qu’en 1999 qu’elle connait un véritable succès avec l’album « I am ». Elle a changé de maison de disques à plusieurs reprises, elle a chanté et enregistré avec Raul Malo, Tony Joe White, Dean Martin mais aussi avec sa sœur Allison Moorer. Ce « I can’t imagine » est son quatorzième album, le premier chez Rounder records. Elle propose 10 titres qu’elle a écit ou coécrit, elle s’éloigne de la country music pour proposer une musique quelque peu pop avec un léger aspect sudiste parfois soul. On pense parfois à Lucinda Williams, notamment sur « Better », parfois aussi à Bonnie Raitt comme sur « Sold the devil ». Un titre comme « I can’t imagine » est carrément variété. Mais c’est l’aspect pop qui domine avec la présence de synthés notamment sur « Be in the now » ou « Paper Van Gogh » un des titres les plus inspirés de cet album. Un album qui manque d’originalité et d’intérêt, Shelby Lynne nous avait habitués à mieux. G.D.

ALLISON MOORER Down to believing (Intertainment One Music) ***

On serait tenté de dire: Allison Moorer le retour! Étrange parcours que celui d’Allison. Elle a d’abord connu le succès à la fin des années 90 et au début des années 2000, puis elle a été confrontée à de nombreux problèmes. Compagne de Steve Earle, un personnage des plus fantasques, il semblerait que cette relation n’ait pas été des plus favorables. Allison Moorer a eu un enfant que la médecine a déclaré autiste ce qui ne simplifie pas la vie des parents. Elle a divorcé et aujourd’hui reprend sa carrière avec détermination. Ce cd est donc ce qu’elle a fait de mieux depuis bien longtemps. A 43 ans, elle nous propose ainsi son 8ème album. Allison Page 28

sait chanter et ça s’entend, il y a quand même le métier qui émerge de cette production. Mais Allison a aussi écouté ce qui se fait actuellement, s’éloignant quelque peu de ses influences folk et country pour aller dans le sens de la pop country actuelle. C’est ainsi que les radios FM devraient s’intéresser à « I lost my crystal ball », « Tear me apart » ou « Wish I ». Et puis il y a des ballades... qui n’en sont pas vraiment… avec un accompagnement parfois étoffé comme « Thunderstorm/ Hurricane » ou « Gonna get it wrong ». On appréciera particulièrement, « Like I used to be » qui est le titre phare du cd d’où émerge justement tout le savoir faire d’Allison avec une belle voix et une tendance carrément rock. Intéressant aussi «  Mama let the wolf in » sur lequel Allison manifeste une réelle conviction avec un accompagnement solide. A noter enfin la seule reprise de ce cd, le « Have you ever seen the rain » de John Fogerty, fort bien interprété. Allison Moorer semble bien décidé à reprendre sa carrière en main et à prouver qu’il faudra compter sur elle, se montrant plutôt convaincante. G.D.

JEAN VINCENT New hips & panties (Western tar Recording) ***

Pas d’ambiguïté sur le sujet, c’est bien en hommage à Gene Vincent que la chanteuse anglaise a adopté son pseudonyme. Qui plus est, un problème de hanche l’amène à claudiquer rappelant ainsi son illustre prédécesseur. Jean Vincent chante parfaitement le rock and roll, elle a la puissance vocale et la connaissance du répertoire rock and roll qui lui donnent une sacrée maîtrise du rock and roll. Il est bien question de rock and roll plutôt que de rockabilly. Ses interprétations étant mélodieuses et parfois diversifiées sans chercher à faire un concours de vitesse. Elle reprend avec facilité les titres de Wanda Jackson, Janis Martin, Patsy Cline mais aussi Gene Vincent ou Elvis Presley. Sur disque, c’est une autre histoire et faire un album de classiques du rock and roll n’est peut être pas commercialement ce qu’il y a de plus judicieux. Ce « New hips & panties » est donc particulier. Jean Vincent a choisi d’enregistrer 12 titres dans les studios de Western Star à Bristol sous la houlette d’Alan Wilson ancien leader des Sharks, le studio s’étant spécialisé dans tout ce qui est rockabilly et rock and roll avec des enregistrements de Graham Fenton, Restless, Vince Eager, Sue Moreno, etc… Un studio dont on peut dire qu’il est dans l’esprit rock and roll. Qui plus est, ont été réunis autour de Jean Vincent des musiciens de premier ordre que ce soit le guitariste ou le pianiste, mais aussi la présence d’un organiste, d’une pedal steel et de choristes du meilleur effet qui évitent Sur La Route de Memphis n°119

d’en faire trop. On peut donc qualifier la réalisation d’excellente et dans un esprit carrément sixties. Peu de reprises sur ce cd mais des morceaux peu connues et même quelques compositions originales (un tiers du cd). Des morceaux au rythme soutenu comme «  Hepcat dress » avec guitare très présente, « Got a lot of rythm » dont on retient la mélodie, ou « I’m gonna make you mine » avec piano boogie. Dans les morceaux plus lents, on remarque « Pct. 4th 71, nearly home » avec une bonne dose de pedal steel ou « I’m getting better all the time ». Et dans les reprises, « My babe » de Willie Dixon est d’un intérêt limité mais le « Wear my ring around your neck » de Presley est sacrément bien fait. Vous aimez le rock and roll, le son des sixties et les bonnes chanteuses, ce disque de Jean Vincent est bien agréable. G.D.

ERIC CLAPTON Just one Kyoto night (PADD) ***

Nos grands anciens ont parfois du mal à se montrer creatifs et à sortir de nouveaux disques, la liste serait longue de ceux qui n’ont rien fait de nouveau depuis des années. Mais l’important est d’être présent sur le marché et donc pour Eric Clapton, vient de paraître une compilation de 3 cds intitulée « Forever man », jolie compilation, certes, mais sans rien de nouveau. Dans un même temps, parait ce « Just one Kyoto night » sorte de clin d’œil au live «  Just one night  » succès de Clapton. Donc ce nouveau cd, a été enregistré le 26 novembre 1979 à Kyoto au cours d’une des nombreuses tournées de Clapton tout autour de la planète. Que dire de cette galette ? D’abord qu’elle est copieuse avec pas moins de 17 morceaux et que l’on y retrouve les titres qui ont marqué la carrière de Clapton et ensuite que le son n’est pas extraordinaire, mais alors pas du tout avec notamment la voix très en retrait, comme s’il avait été enregistré dans les toilettes de la salle. Ce qui au bout du compte amène à dire que l’on n’est plus habitué aujourd’hui à ces enregistrements qui souffrent d’une certaine indigence au niveau du son et que ce cd s’adresse avant tout aux amateurs de Clapton. Beaucoup de bonnes choses au niveau du répertoire avec des interventions du Clapton guitariste comme on l’apprécie. On trouve donc «  After midnight  », « Cocaïne », « Knockin’ on eaven’s door », « Lay down Sally », Layla », « Tulsa time » solidement envoyé, ou le « Country boy » d’Albert Lee, tout cela fait du lourd et même du très lourd, sans oublier quelques bons vieux blues comme « Blues power », « Early in the morning » ou « Worried life blues ». On aurait aimé faire partie du public ce soir là. Un document qui apporte une fois de plus la preuve de l’immense talent d’Eric Clapton. G.D. Page 29

DARIUS RUCKER Southern style (Liberty Records) ***

Si on regarde objectivement les choses, les chanteurs de couleur ne sont vraiment pas très nombreux dans l’univers de la country music. Il est question de Charley Pride dans ce numéro et voici Darius Rucker qui s’est fait une place parmi les premiers dans le domaine de la country pop actuelle. Darius est né en 1966 et a fait de la musique soul dans un premier temps avant de s’adonner à la country dont il sort aujourd’hui son 6ème album. Il y a bon nombre de chansons qui commencent doucement pour monter ensuite en puissance  ; une tendance qui tend à se répandre dans le milieu de la country avec des guitares qui se font bruyantes et ne sont pas toujours du meilleur effet, c’est le cas pour Darius Rucker, de morceaux comme « Perfect », « Half full dixie cup » ou « You can have Charleston » (Darius est né à Charleston). Et puis il y a des titres plus country comme « So I sang » ou l’agréable « Southern style  ». On est dans une country plus musclée à la façon d’un Hank Williams Jr avec «  Good for a good time ». Un des morceaux les plus attrayants de l’album étant peut être « Baby I’m right », en duo avec Mallary Hope, sur lequel les deux voix sont au mieux et l’accompagnement mesuré. Darius Rucker confirme ici sa place parmi les chanteurs country du moment, du moins du côté de Nashville. G.D.

RICHIE LAWRENCE Rue Sanxay (Big Book Records) ***

Richie Lawrence, c’est un énorme CV élaboré depuis une quarantaine d’années en tant que musicien. Né à Tulsa dans l’Oklahoma, il a fait partie d’une multitude de formations, essentiellement du côté de la Californie. Parmi ses principales collaborations en tant que clavier, il faut citer les Doobie Brothers et puis dans les années 80 un duo avec Paul Lacques qui a quand même duré 7 ans. Autant de formations avec lesquelles il s’est produit un peu partout dans le monde peaufinant ainsi ses capacités de musicien. Ne se contentant pas des claviers, Richie Lawrence s’est ensuite consacré à l’accordéon qui lui a permis de s’ouvrir à de nouveaux horizons. En 1994, il déménage à Sacramento où il épouse Katie Thomas ce qui l’amène à une nouvelle existence. Cela ne l’a pas empêché de rejoindre le groupe The loose Acoustic Trio avec lequel il travaille pendant les années 2000. Ils sont ainsi en Californie, toujours prêts à jouer avec les uns et les autres une musique Sur La Route de Memphis n°119

que l’on peut juste qualifier de californienne avec un mélange de country, de folk, de rock et autres qui font partie de la culture locale. Évidemment, ça devait arriver, Richie a décidé qu’il était temps d’entreprendre une carrière solo et voici son 4ème album avec son groupe The Yolos et quelques invités parmi lesquels les copains qu’il a cotoyé pendant des années. Ce disque est original, original dans la mesure ou les influences y sont des plus diverses, on a des références texanes, louisianaises, jazz et même françaises sans que cela soit du uniquement à l’accordéon. Katie Thomas assure la voix sur plusieurs morceaux de fort belle manière, notamment sur «  Play on  » et l’agréable  «  Oxford town », Richie chante lui sur « Come back », un morceau à la Fats Domino. Par contre, « Oscar Wilde’s middle name » nous transporte du côté du Texas avec une bonne dose d’accordéon, tandis que « Over and over » se fait jazzy avec l’intervention d’un trombone. Les références françaises se trouvent sur « Rue Sanxay » et « Belle lune  », deux instrumentaux dominés par l’accordéon. Mais il y a aussi beaucoup de piano, notamment sur les instrumentaux « Vanguard » et « Tribute rag ». Un excellent musicien avec des amis très compétents pour un cd particulièrement varié et original. G.D.

ME AND MAE Off the rails (Cordova Bay Records) ***

Une formation qui vient de Colombie Britanique au Canada et qui a publié ce premier cd en 2014. Me and Mae n’est pas un groupe comme bien d’autres, il a plusieurs particularités comme celle d’avoir 2 chanteuses qui s’expriment haut et fort avec en plus les interventions vocales des autres musiciens, ce qui fait un ensemble très étoffé sur le plan vocal. Côté musiciens, il y a 3 intervenants, guitare, basse et banjo et de ce côté-là aussi, la tendance est à en faire beaucoup. Un batteur est intervenu sur certains morceaux de cet album.Ces braves gens donnent l’impression d’être pressés, d’être dans l’urgence, nombre de morceaux étant très rapides . L’ensemble fait parfois penser à Her and The Kings County que l’on a vu par chez nous à plusieurs reprises. Il y a 2 reprises importantes qui permettent aussi de situer le niveau du groupe. Le cd débute avec le « 9 to 5 » de Dolly Parton interprétée à un train d’enfer avec guitare et banjo à toute vitesse. Autre reprise quelque peu risquée, celle de « Ring of fire » de Johnny Cash et June Carter avec cette fois l’intervention d’un violon, une version qui a quand même un peu de mal à rivaliser avec l’original. Pour le reste, des morceaux rapides et encore des morceaux rapides que l’on peut qualifier de pop country mais qui Page 30

sont loin d’être désagréables avec les voix féminines en première ligne, c’est le cas de « Baby’s got a gun » ou « Off the rails ». Il y a quand même quelques titres plus cool comme «  Take me home  » ou «  My heart goes on », ce dernier ayant les faveurs des radios FM. Bien évidement, Me and Mae sont allés voir du côté de Nashville où ils ont été accueillis avec enthousiasme. On est un peu loin de la country music mais ce cd est loin d’être désagréable. G.D.

JOANNE CASH Breaking down the barriers (Elevate Entertainment) ***

Bien évidemment le nom Cash suscite la curiosité, du genre : qui c’est celle là ? D’où sortelle ? Fait elle partie de la famille du grand Johnny. Afin de ne pas vous faire attendre plus longtemps, il faut dire que Joanne est la petite sœur de Johnny Cash, petite sœur également de Tommy Cash qui a lui aussi fait carrière dans la country. Née elle aussi à Dyess dans l’Arkansas elle a commencé par chanter du gospel puis lorsque la famille a déménagé à Nashville, Joanne a consacré avec son mari, son existence à la religion, chantant dans les églises mais chantant aussi dans certaines occasions au Gran Ole Opry et bien sûr enregistrant de la musique que l’on peut qualifier de gospel ou plus largement chrétienne. On parle d’une trentaine d’enregistrements depuis 1970. Bien évidemment, elle n’est plus de la première jeunesse. Johnny aurait 83 ans aujourd’hui, Joanne était plus jeune mais de combien ? Ceci étant, elle possède une voix des plus convaincantes avec certaines intonations à la Johnny. Joanne continue d’ailleurs à chanter aujourd’hui, principalement dans les églises. Ce nouveau disque à un intérêt parce que Joanne, qui a pignon sur rue à Nashville, a réuni autour d’elle bon nombre de chanteurs, une douzaine pour 12 chansons et non des moindres. Pas de guitares électriques, ce sont les guitares acoustiques qui sont de sorties pour un accompagnement réduit à sa plus simple expression et une suite de morceaux plus proches des ballades qu’autre chose avec une approche plus country que gospel. On appréciera par exemple «  Dust in the wind  » avec John Schlitt sur un rythme médium ou «  My ship will sail  » avec les Fox Brothers qui a un côté bluegrass. On remarque « The good earth » avec Le vétéran Larry Gatlin, « On the rock where moses stood » avec George Hamilton IV. Et enfin, il y a les titres les plus réussis que sont “Anchored in love” avec la petite niece, Rosanne Cash toujours aussi convaincante, sans oublier “My lord is gone” avec le frangin Tommy Cash dans le plus pur style Johnny Cash qui ne peut que plaire. Ce n’est certainement pas le disque de l’année mais cela ne manque pas d’un certain intérêt. G.D. Sur La Route de Memphis n°119

AWEK 9 (Absilone) ***

On ne présente plus Awek qui vient de fêter ses 20 ans d’existence et s’impose de plus en plus comme un groupe majeur du blues français. Cet album qui sortira dans quelques semaines prouve bien la qualité du groupe et sa cohésion, chaque membre étant partie prenante de la réalisation globale. On serait tenté de dire que ce nouvel album est celui de la maturité, si ce n’est que la maturité, il y a bien longtemps qu’ils l’ont atteinte. Il est des titres sur ce neuvième album qui ont une envergure, une dimension que l’on peut qualifier d’internationale, c’est le cas de « Pretty little liar  » sur lequel, tous s’expriment sans être lié à un cadre quel qu’il soit, même blues. Ils font leur musique et ça fait son effet, et ceci d’autant plus que la prise de son et le mixage sont de qualité. Cohésion du groupe, Joël à la basse et Olivier à la batterie font un boulot discret mais sacrément efficace, Stéphane est omniprésent à l’harmonica et Bernard supervise le tout sans être envahissant et sans tirer la couverture à lui, faisant un énorme travail au chant et à la guitare. A souligner la présence de Julien Brunetaud, dont les qualités ne sont plus à démontrer, intervenant ici au piano et à l’orgue ainsi que Zes Heintz à la guitare rythmique sur certains morceaux. La voix est bien mise en évidence sur «  Once upon a time », la guitare sur « Sunshine in my bed room » ou « My woman », Sur « The way you dance «  c’est l’harmonica qui mène la danse. A noter la présence de 2 instrumentaux, « Chainsow girl », un morceau lent qui s’articule autour de l’harmonica et de la guitare ainsi que « Gaultier rouge » construit autour de l’harmonica. A souligner aussi la présence d’un morceau en français, «  Ma chérie , ma chérie » qui balance gentiment et fait penser à un certain Benoît Blue Boy. Awek assure avec un album s’un bon niveau. G.D.

ZAC BROWN BAND Jekyll+ Hyde (Republic) ***

Zac Brown band avait laissé espérer un sursaut de la country music avec ses premiers disques, nous voilà aujourd’hui quelque peu déçus. Le groupe de Zac Brown a vu le jour en 2000 mais n’a sorti son premier disque qu’en 2008, ce « Jekill + Hyde » étant son quatrième. Mais depuis 2008, il a obtenu bien des récompenses de la part du monde la la country made in Nashville. Déjà dans un passé récent, on Page 31

avait senti quelques hésitations de la part du groupe sur les orientations à prendre. Jekill + Hyde né seraitce que par son titre montre donc la double ou plutôt les diverses perspectives que le groupe souhaite explorer. A vouloir montrer et prouver qu’il peut tout faire, Zac Brown Band ne prouve plus rien du tout. «  Beautiful drug  » par exemple est totalement pop, limite électro. «  Castaway  » fait dans l’exotisme qui fait penser quelque peu à Jimmy Buffett, « Heavy in the head » est lourd de chez lourd avec grosse batterie et grosse guitare, «  Junkyard  » avec de multiples effets sonores reflète bien son titre et à côté «  Mango tree » se veut façon big band avec des tas de cuivres. Pas de country direz-vous  ? Si, «  Bittersweet  » avec un accompagnement réduit, est une ballade loin d’être désagréable, «  Homegrown  » est lui aussi dans la mouvance country de même que « Loving you easy ». Mais après avoir écouté cet album on est un peu désarçonné, bien loin des espoirs qu’avait laissé espérer le groupe il y a quelques années. Dommage ! G.D.

DUFFY KANE Dead man walkin’ (Freedom train Records) ***

Vous mettez ce cd dans votre lecteur et vous en prenez plein la tronche. Une grosse guitare, une grosse voix et c’est parti pour de la musique solide qui ne peut laisser indifférent. Le Duffy en question est de ces gens qui ont une longue expérience derrière eux mais cela ne suffit pas, il est doué le garçon. Né en Virginie occidentale, il vit dans l’est des États Unis notamment du côté de Washington DC. Son père étant pianiste de jazz, il a commencé par jouer du piano puis du violon avant de passer à la guitare grâce à diverses influences allant du jazz au rock en passant par la country. Il a fait partie de multiples groupes avant de se lancer dans une carrière solo il y a une vingtaine d’années au cours desquelles il a enregistré 6 albums y compris le petit dernier que voici et qui comprend 11 titres originaux. Mais son existence, Duffy la consacre à la scène, il joue en trio soir après soir ce qui lui a apporté une certaine expérience. Il se considère comme un guitariste, ce qui l’amène à proposer ici 2 instrumentaux sur lesquels il apporte la preuve de ses capacités, c’est le cas de « Duffy’s breakdown » un morceau rapide ou l’hommage à Roy Buchanan intitulé «  Danny Buchanan  » nettement blues. Mais lorsque Duffy chante, ça ne plaisante pas, il a une voix puissante comme on n’en trouve que rarement et ça envoie sérieusement comme on peut en juger sur « Dead Man walkin’ » et que dire de « Roadhouse boogie woogie » le morceau phare de ce cd qui a tout pour faire un tube. Il y a aussi tout au long de cet album, une influence qui se fait de plus en Sur La Route de Memphis n°119

plus évidente au fil des morceaux, c’est celle de Stevie Ray Vaughan que l’on retrouve avec grand plaisir sur «  Why my road » ou « Sweeter than » forts agréables. Un très bon guitariste, un très bon chanteur, de la musique de qualité voilà incontestablement un garçon à découvrir. G.D.

STACY JONES Whiskey wine and water (CD Baby) ***

Stacy Jones n’est pas une de ces chanteuses éphémères qui gravitent du côté de Nashville. Stacy s’est petit à petit fait une solide réputation sur la côte Est, du côté de Seattle et dans l’état de Washington. Stacy, c’est d’abord une voix, pas une voix suave comme celles des chanteuses country mais plutôt une voix qui tient la route, qui pourrait être rock, si elle le voulait. La voix domine l’ensemble des interprétations. Musicalement Stacy Jones est plutôt country mais sans être dans la mouvance pop ni dans celle country classique, elle a même parfois quelques approches blues. En fait et c’est assez original, Stacy Jones se veut au dessus des différents styles, comme bien d’autres sur la côte Est, elle fait sa musique sans se soucier d’être dans tel ou tel cadre. L’accompagnement est essentiellement constitué par des guitares acoustiques auxquelles viennent s’ajouter une guitare électrique mais aussi, suivant les titres, piano, violon et harmonica. Il y a quelques ballades comme « Waitying » ou « To be loved », des morceaux interprétés sur un rythme médium comme « 4 days more » ou «  You and me tonight » et puis des chansons plus originales comme « Can’t do nothin’ right » plus relevé ou «  San Antonio » qui a un côté western swing bien prononcé. Voilà un cd, le quatrième de Stacy, agréable à écouter. G.D.

ORVILLE GRANT Orville and the woodbox. (www.woodbox.fr) ***

Orville Grant est un pilier de la scène bordelaise. En 2005 il forme son groupe Orville Grant qui s’oriente vers la country music en privilégiant les compositions originales et avec le concours efficace de sa compagne, Erika au chant et plusieurs albums à leur actif. En 2013, face à l’évolution du milieu country, Orville Grant choisit une nouvelle voie nettement plus blues qui lui permet de se produire plus souvent dans des petits lieux avec un nombre de musiciens variable et très souvent en duo avec son OCB. Orville Grant se découvre une autre passion, celle des Woodboxs, guitares Page 32

faites maisons avec notamment il y a longtemps des boîtes de cigares ( méthode de ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer une guitare). Orville Nash use et abuse de ces instruments faits maisons qu’il maîtrise parfaitement et donnent un son original mais aussi d’une grande qualité. Le reste de l’accompagnement est réduit avec batterie/boîte à rythme pour donner plus d’ampleur à l’ensemble. La qualité du son est des meilleures, accompagnement musical et voix sont parfaitement saisis et rendus, constituant un élément important de ce cd. En ce qui concerne le contenu fait essentiellement de chansons écrites ou coécrites par Orville Grant , il fait souvent référence au début du XXème siècle, à la route, aux trains et aux prisons. «  Freedom tain  » est quelque peu folk, «  The road to ruin » se rapproche de JJ Cale, « Alabama jail » évoque vaguement Calvin Russell pour n’en citer que quelques unes. Pour ce qui est des reprises, Orville interprète «  Terra plane blues  » de Robert Johnson, «  Ain’t no grave » de Brother Claude Ely ou «  The soul of a man » de BW Johnson, chanteur de blues du… XIX ème siècle. On retrouve aussi sur ce disque une version percutante de « Folsom Prison blues » qui se démarque des versions connues et « Crazy mama » de JJ Cale. C’est en effet JJ Cale que ce cd évoque le plus souvent, alliant un chant bien maîtrise et un jeu de guitare de qualité aux multiples influences. Orville Grant propose là, un album de qualité. G.D.

BRYAN KENT (Big Kountry Records) ***

Bryan Kent est une caricature de chanteur country actuel. Venu du Kentucky où il a commencé à chanter à l’église du coin puis fait partie de groupes locaux, le voilà à Nashville où les businessmen locaux ont décidé de s’occuper de lui. Il possède une voix plutôt agréable mais ça ne suffit pas pour vendre de la musique aujourd’hui, surtout du côté de Nashville. Il faut que la musique soit formatée pour passer sur certaines radios FM et puis vendre des chansons à l’unité et pas vraiment promouvoir des cds, tendance qui devrait se développer dans les années qui viennent. C’est la country d’aujourd’hui qui d’ailleurs est de moins en moins country. Donc, sur ce cd on va trouver trois types de morceaux, d’une part ce que l’on va considérer comme country pop avec des synthés et beaucoup de guitares très expressives, d’autre part quelques morceaux plus country sur lesquels la voix l’emporte sur le reste et enfin des morceaux que l’on peut qualifier de remplissage sans grande originalité. Dans la catégorie country pop, on remarque «  Good with my hands », « Something broken » et surtout «  Back to it » qui est fait pour devenir un tube. Dans un Sur La Route de Memphis n°119

esprit country, avec priorité à la voix : « Better man »  ou «  Falling apart in one piece » avec même une pedal steel bien présente. Les jeunes générations pourraient être séduites par une telle musique, les anciens iront écouter autre chose. G.D.

REBA MC ENTIRE Love somebody (Nash Icon) ***

Voilà une chanteuse dont on parle peu par chez nous alors qu’elle a une carrière que beaucoup pourraient lui envier. Originaire de l’Oklahoma, Reba Mc Entire a réalisé son premier album en 1977 et en a maintenant 25 à son actif. Ce « love somebody » étant le premier en 5 ans. Même si elle se veut country, on peut cependant affirmer que Reba Mc Entire est plus une chanteuse de variété qu’autre chose. Et pour ce nouvel album, elle s’est mise au goût du jour avec des arrangements souvent pop mais aussi avec la présence de Jennifer Nettles (ex Sugarland) sur le titre « Enough », variété encore avec «  Just like them horses  » ou «  Love somebody  », de la musique grand public pour les ménagères de plus de 50 ans et que dire de « Going out like that » que l’on dirait fait pour les radios FM .Sortent quand même un peu du lot, « More than just her last name » à l’aspect nettement country avec la présence d’une pedal steel et «  Livin’ ain’t killed me yet » plus relevé avec une bonne dose de batterie et des guitares en accompagnement discret. Reba Mc Entire vendra encore beaucoup de disques et surtout, remplira des salles comme elle le fait depuis des années maintenant. G.D.

KYLE CAREY North star (Americelta Records) ***

Née dans le New Hamshire, Kyle Carey a beaucoup voyagé jusqu’à se retrouver en Nouvelle Écosse au Canada où elle s’est penché et a étudié ce qui concerné la culure et notamment la musique Gaélique et Celtique. Kyle Carey vit aujourd’hui à New York. Nous avons donc en la personne de Kyle Carey une chanteuse que l’on peut qualifier de folk, même si parfois certaines de ses interprétations ont quelque chose d’américana. Elle a enregistré son premier album « Monomgha » en Irlande en 2011 et ce « North star » a été lui réalisé à Glasgow en Ecosse avec les meilleurs musiciens du coin. Sur les 12 chansons proposées, 9 sont des morceaux originaux, 2 des traditionnels et 1 reprise. C’est la jolie voix de Kyle qui domine l’ensemble, se Page 33

rapprochant parfois des chanteuses folk américaines. Quant à l’accompagnement, il est dominé par les guitares acoustiques mais la mandoline n’est jamais très loin alors que banjo, harmonium et violon se font très discret. Quelques harmonies vocales viennent agrémenter le tout. Des morceaux tout en finesse comme « North star », d’autres à consonnance irlandaise comme «  Let them be all reprise », des ballades comme « Northern lights » ou le traditionnel « Cairistiona » avec plusieurs voix bien agréables. Une belle voix, des morceaux variés, ceux qui apprécient la musique folk vont se régaler. G.D.

RINGO STARR Postcards from paradise (Capitol) ***

Ringo Starr se fait plaisir et enregistre de temps en temps avec quelques copains. A 74 ans, il se montre un batteur efficace, le studio ne va quand même pas mettre la batterie de ringo en retrait, ni la voix d’ailleurs. Pour améliorer l’ordinaire, Ringo fait appel à l’homme à tout faire qu’est Todd Rundgren qui assure sérieusement et donne un côté rock plutôt bienvenu dans un univers pluôt pop. Il y a aussi quelques invités qui interviennent plus discrètement comme Peter Frampton ou Dave Stewart. Ringo Starr chante plutôt bien et rappelle souvent ce que faisaient les Beatles notamment au niveau de certaines mélodies pop. Parmi ces morceaux pop on peut distinguer : « You bring the party down » ou le « Tory and the hurricanes » qui devrait faire un tube. Dans l’esprit Beatles, on remarque «  Bridges  » ou «  Touch and go  ». Il y a aussi des morceaux un peu plus exotiques comme « Bamboula » avec cuivres et percussions et des morceaux avec un soupcçon de reggae comme » Island in the sun » ou « Right side of the road ». Les amateurs des Beatles devraient aimer. Ringo Starr s’est bien entouré et a fait du bon travail que certains vont apprécier. G.D.

HARRISON KENNEDY This is from here (Electro-Fi records) ***

Harrison Kennedy chante depuis 1967, c’est dire s’il a de l’expérience. Il a commencé par être chanteur de groupes soul et non des moindres avant d’entreprendre une carrière solo de bluesman. Nous sommes ici dans une mouvance blues et même, pourrait-on dire, de blues très classique. Compte tenu de la présence de Colin Linden, autre surdoué qui a joué Sur La Route de Memphis n°119

avec un grand nombre de chanteurs américains dont Bob Dylan, on aurait pu s’attendre à ce qu’il cherche à se faire entendre, il n’en est rien, que ce soit avec une guitare acoustique ou électrique il intervient toujours à bon escient par petites touches. 12 morceaux dont 11 originaux et une reprise de Ray Charles intitulée « I’ve got news for you » dans un style très blues. Le piano est l’instrument principal de cet enregistrement et est même parfois secondé par l’orgue de façon discrète. Toujours dans un registre blues classique on trouve « Can’t let go », « Falling down » avec harmonica, des blues lents comme « Shake the hand » ou Walkin’ or ridin  ‘  ». Sortent du lot quelques morceaux un peu plus relevés comme « Crocodile lies «  ou « Judjement day » avec un accompagnement fait de cuillères et de voix en appoint, un morceau pour le moins sympa. Il y a enfin « You me and us » plus soul que blues qui fait son effet. Très bon chanteur pour de la bonne musique bien blues. La qualité est au rendez vous. G.D.

JOE BONAMASSA Muddy Wolf at Red Rocks (J & Adventures) ***

Joe Bonamassa est le nouveau guitar hero dont tout le monde parle. Né en 1977 dans l’état de New York, il a commencé à jouer à l’âge de 4 ans et fait des premières parties de BB King avec son groupe à 12 ans. Il se dit influencé tout d’abord par le blue anglais d’Eric Clapton et de Jeff Beck. Après avoir fait partie de plusieurs groupes il se lance dans une carrière solo en 2000 et ce «  Muddy Wolf at Red Rocks  » est son treizième album. Il a enregistré plusieurs albums live ces dernières années dont un en acoustique, prouvant ainsi sa polyvalence. Il a d’ailleurs obtenu un Blues Music Awards en tant que guitariste en mai 2015. Il a également créé la fondation « Keeping the blues alive » et on peut dire que ce double album se situe dans cette logique de reconnaissance du blues traditionnel. Red Rocks se trouve dans le Colorado à quelques kilomètres de Denver et Joe Bonamassa a effectué un concert d’une bonne vingtaine de titres tout à fait remarquable. De Joe Bonamassa on dira que s’il n’a pas une voix vraiment exceptionnelle, il est par contre un guitariste exceptionnel dans le domaine du blues rock. Il est ici entouré de trés bons musiciens que les preneurs de son ont su saisir au mieux pour cet enregistrement. Excellent pianiste, harmoniciste, batteur, bassiste et une section de cuivres d’une efficacité redoutable. Quant au contenu, il joue quand même sur la mémoire des amateurs de blues avec une belle brochette de classiques. Joe Bonamassa est tellement imprégné par le blues qu’il se sort plutôt bien des interprétations qu’il effectue, même sur le plan vocal. Il se montre Page 34

proche des originaux mais se permet aussi quelques écarts pour exprimer sa propre musique. Il y a donc une longue séquence Muddy Waters avec la voix de Muddy en introduction. Cela nous donne droit à « I can’t be satisfied », « You shook me » ou « My home is on the Delta » sans oublier une bien sympathique version de « Tiger in your tank ». Il y a également une séquence Howlin Wolf , elle aussi introduite par la voix du Wolf, avec des interprétations de « Shake for me » , « How many more years » ou « Spoonful » qui retrouvent une belle vitalité. Le concert n’est pas uniquement blues traditionnel, on est dans une logique plus rhythm and blues sur plusieurs titres dont « Killing floor » et on peut même parler de boogie avec «  All night boogie » et de rock and roll avec «  Hidden charms  ». Autres influences notables, celle de Santana sur « Sloegin », du blues anglais sur « Oh beautiful » et de Jimi Hendrix sur l’instrumental « Hey baby, new rising sun » pas des plus convaincants. Les amateurs de blues et de guitare vont apprécier. Ce concert a également donné lieu à un DVD. G.D.

DOUG ADAMZ Plays National steel (Magi productions) ***

Et encore un surdoué en matière de musique. Doug Adamz a grandi à El Paso au Texas où il a même fait des études en matière de musique et obtenu un diplôme en 1973. Il a ensuite développé ses compétences musicales du côté de San Francisco. Son instrument, c’est la National Steel Guitar, qui se situe quelque part entre la guitare acoustique et le dobro. Une guitare qui allie une partie en bois avec une partie métallique, instrument développé dans les juke joints, les clubs, où les musiciens de blues cherchaient à se faire entendre dans des lieux souvent bruyants. Doug Adamz est devenu un maître dans l’utilisation de la National Steel. Il a enregistré deux albums instrumentaux, il a composé des musiques pour le cinéma et pour la télé, etc… Mais, parce qu’il y a un mais, Doug Adamz a aussi une voix exceptionnelle, une voix puissante, dure et sèche qui booste tout ce qu’il interprète. Et comme si ce n’était pas suffisant, il joue aussi de l’harmonica de façon remarquable. Tant de qualités fait qu’il se suffit à lui-même et que les morceaux se tiennent, jamais ennuyeux du 1er au 16ème qui figurent sur ce troisième cd de ses chansons. Il est donc aussi auteur compositeur. Comme si cela ne suffisait pas, intervient sur 2 chansons, le légendaire musicien de bluegrass : Peter Rowan âgé de 73 ans. On distingue donc des morceaux sur lesquels l’harmonica est mis en avant, c’est le cas de « Why you wanna » légèrement bluesy mais surtout « Huffin Puffer » avec harmonica à fond Sur La Route de Memphis n°119

la caisse et également «  High class lady  » morceau bien balancé qui se révèle être très accrocheur. Autre morceau très agréable : « Cholly & Molly », un titre plus country sur lequel on est proche de la guitare pickin. Country également  : «  Ode too an old guitar  » avec une excellente voix. Le reste ne manque pas d’intérêt même si tous les titres ne sont pas du même niveau. Un musicien hors du commun, une voix exceptionnelle, des chansons variées entre country et blues, Doug Adamz mérite d’être découvert. G.D.

BLACK MOUNTAIN SHINE (Black Mountain Shine Music) ***

Des grands garçons qui viennent de Virginie, qui se connaissent depuis longtemps mais on privilégié la scène avant d’enregistrer leur premier album avec des compositions originales. Pour être précis sur le sujet, ils ont des têtes de vilains méchants rebelles et se complaisent dans une musique résolument sudiste, caractérisée par une voix virile et des guitares souvent agressives. Ils ont forcément beaucoup écouté les fameux Lynyrd Skynyrd ou ces braves Allman Brothers Band. Les morceaux ne sont pas forcément rapides mais très souvent lourds. Dans ce registre on remarque « Black mountain shine » avec une débauche de guitare, « Ain’t gonna run and hide » avec orgue et lâché de guitares, sans oublier «  Three sheets to trhe wind ». Mais à côté de cette tendance générale des plus virile, quelques morceaux plus cool comme « Lost without you » et plus agréable ainsi que « The ghost of Okie May », un titre rapide mais bien country et enfin « Music to make », une sorte d’hymne à la musique qui bouge sérieusement et doit faire un malheur sur scène. Black Mountain Shine a déjà fait les premières parties de bien des gens dont Blake Shelton ou Toby Keith. Cerise sur le gâteau, Black Mountain Shine a vu son nom utilisé par une marque de Whisky, la classe ! G.D.

CHERYL BARNES Listen to this (Barnes & Cabasso Music) ***

Voilà un cd et une chanteuse qui se distingue totalement de ce dont nous vous parlons habituellement. Cheryl Barnes n’était pas vraiment une chanteuse, c’était simplement une… femme de ménage. C’est Milos Forman qui la découvre en 1979 et lui fait jouer un rôle et chanter dans l’adaptation cinématographique de « Hair ». Et elle va ainsi apparaître dans plusieurs films par la suite comme « Jesus Page 35

Christ superstar » et même faire un tube avec la chanson du film « American gigolo » intitulée « Love and passion ». Elle fait aussi partie d’un groupe appelé Eve’s Garden dans le New Jersey. Elle vit désormais en Californie et propose son 4ème album : « Listen to this » réalisé avec son mari Philip Cabasso qui est aussi un excellent pianiste. On peut dire simplement que cet album est jazz, un jazz traditionnel porté par la superbe voix de Cheryl Barnes soutenue par le piano mais aussi suivant les titres, contrebasse et batterie. La voix est particulièrement présente et mise en valeur sur «  That afternoon in Harlem », elle passe de George Benson « What’s on your mind » à une interprétation remarquable de «  Why did I choose you » sacrément jazz. Et puis il est différents titres qui émergent du lot dont « Come in from cold » de Joni Mitchell, une jolie chanson avec un très bon solo de saxe, « Listen to this » avec des tas de cuivres façon grand orchestre qui swingue un maximum. Il y a enfin une curiosité«  I wish you love » chantée en partie en français qui est une adaptation de « Que reste-t’il de nos amours » d’un certain Charles Trénet. Une très bonne voix au service de chansons variées dans un style jazz reposant et agréable. G.D.

POKEY LAFARGE Something in the water (Rounder Records) ***

Pokey Lafarge est un phénomène qui s’est fait une réelle réputation en quelques années. La question est de savoir si ce garçon qui a juste une trentaine d’années est country ou blues et même jazz, il est en effet capable de chanter et jouer dans tous ces styles avec une même facilité. On préférera dire que Pokey Lafarge est old time ou même roots. Il n’y a pas que les styles abordés, il y a aussi la voix que l’on croirait sortie d’une poste de radio des années 30 ou 40, quant à l’accompagnement musical, il fait la part belle au banjo, aux guitares, à la contrebasse et à quelques cuivres. « Allnight long » avec force cuivres est dans la mouvance jazzy de même que « Wanna be your man », « Knockin’ me dust off the rust bell tonight » est carrément New Orleans ». Par contre des titres comme «  Cairo to Illinois  » avec banjo ou « Far away » avec guitare acoustique sont country tandis que « Bad girl » est nettement western swing. Et puis il y a des titres que l’on peut simplement qualifier de swing comme « Actin’ a fool » ou « Something in the water » et le très original «  Goodbye Barcelona », une ballade avec trompette plutôt surprenante. Tout cela, il faut le rappeler et insister sonne très années 30, années 40 que ce soit au niveau vocal ou instrumental. Pokey Lafarge, un nouveau venu qui semble avoir trouvé la voie du succès tant sa musique est à même de plaire à un très large public. G.D. Sur La Route de Memphis n°119

THE COUNTRYBREAKERS Still breakin (Auto production) ***

Un groupe français qui vient de Nîmes avec l’héritage d’un autre groupe local appelé GasOil. Ils sont 4 mais c’est aux guitaristes qu’est donné la priorité et ils sont bien décidé à se faire entendre quant aux parties vocales, elles sont assurée par 3 des membres du groupe. Ils n’hésitent pas à dire qu’ils s’adressent aux danseurs et pour cela ont choisi d’interpréter des morceaux de la country américaine pas forcément connus mais en provenance de chanteurs de la dernière décennie. C’est ainsi que dans le registre country ou plutôt new country on retrouve «  Love and alcohol  » de John Michael Montgomery, «  Her’s a quarter  » de Travis Tritt ou « If tomorrow never comes » de Gart Brooks. Et puis il y a des morceaux nettement plus rock comme «  If I ever get back to Oklaoma  » de Jason Boland ou « American ride » de Toby Keith avec un gros son sudiste. On apprécie « Barefeet on the blacktop » avec la présence de Sébastien Puget qui fait du bon travail à l’harmonica, bien agréable aussi « White rose » avec la voix féminine de Ledily en supplément. Plein de guitares, plein de voix, ces gens là ont de l’expérience en matière de musique et ça s’entend. G.D.

MARKUS JAMES Head for the hills (Firenze records) ***

Il est très fréquent d’entendre parler en ce qui concerne le blues de musique afroaméricaine faisant ainsi référence aux racines africaines de la musique noire. Voilà un cd que l’on peut qualifier de musique afro-américaine, Markus James revendiquant cette appellation. Ceux qui ne veulent entendre parler que de blues risquent de ne pas totalement y trouver leur compte. Précisons que Markus James est originaire de la région de Washington DC… qu’il est blanc… et qu’il en est à son 6ème album depuis ses débuts en 1989. Il assure tous les instruments de cet enregistrement (guitare, banjo, harpe et autres instruments essentiellement à cordes) avec une place particulière pour la guitare qui est incontestablement le point fort de cette production, la voix quelque peu éraillée n’étant pas le point fort de Markus James.Il utilise pas moins de 5 batteurs pour l’accompagner dont certains, Calvin Jackson, Kinney Kimbrough, font du très bon travail, pas toujours mixé de la meilleure façon qui soit. Ce cd propose 16 morceaux dont une seule reprise, celle du traditionnel « Goin down south » arrangé par RL Burnside. Pour le reste, il faut préciser l’intérêt manifesté par Markus pour les musiques ethniques, Page 36

intérêt qui l’a amené à se rendre longuement au Mali pour s’imprégner de la musique locale. On retrouve donc un peu de ces influences dans la musique que Markus crée aujourdhui. Beaucoup de titres sont proposés sur un rythme rapide comme « Just say yes », « Head for the hills » ou « Shake » avec des interventions à la guitare électrique qui tournent parfois à la démonstration ou même des interventions en mode slide et même une dose d’harmonica. Il y a même des morceaux nettement plus cool avec un fond de bruits d’animaux, d’insectes, nocturnes en période estivale, plutôt agréables, c’est le cas de l’instrumental « Sleepy head » ou de « For blind Willie ». Les amateurs de blues y trouveront leur compte en faisant preuve d’un minimum d’ouverture d’esprit face à une musique qui sort des sentiers battus. G.D.

MAGGIE BLUE To the king (Maggie Blue music) **

Maggie Blue est canadienne, elle a grandi dans une famille branché folk et puis a voulu chanter dans un style plutôt jazz, elle a même sévi à Paros pendant un certain temps. Avec sa voix de petite fille, elle n’aurait pas du toucher au répertoire d’Elvis. Même lorsqu’elle veut se faire jazzy, elle est nettement à côté du sujet. Ses versions de «  All shook up  » ou « Heartbreak hotel » sont à pleurer… de rire. Et sa version de « Can’t help falling in love«  qui se veut reggae est loin de celle d’UB 40. Tout le reste fait dans la mièvrerie. On en arriverait à préférer l’album d’Amanda Lear sur le même sujet. Maggie Blue est à déconseiller à vos amis. G.D.

DEAN BRODY Gipsy road (Universal) ***

Dean Brody est canadien et connaît un certain succès dans son pays, il a mis un chapeau, des lunettes noires, arbore quelques tatouages ce qui lui permet de faire son effet auprès de la gente féminine. Il se situe dans la mouvance actuelle, celle de la pop country et nous livre ici « Upside down » qui est fait pour faire un tube ou « Castaways » vraiment pop. Il y a bien « Hillbilly » qui fait référence à la musique country ou «  Bring down the house » qui se rapproche des chansons de truckers, il y a bien quelques chansons plus country comme « Trail in life’ » « As country as she gets » mais l’ensemble a quand même un peu de mal à convaincre et ne devrait pas attirer les amateurs de vraie musique country. G.D. Sur La Route de Memphis n°119

SID GRIFFIN The trick is to breathe (Prima Records) ***

Encore un qui pourrait être qualifié de vieux de la vieille tant sa carrière est sacrément chargée. Né en 1955 à Louisville dans le Kentucky, il a participé à de nombreux groupes plutôt rock dans son adolescence. Et puis un 1981, il fait partie des fameux Long Ryders, un groupe qui a marqué son époque et marqué la musique country considérée comme une country alternative plutôt dynamique. Les albums des Long Ryders restent très prisés par bien des amateurs de musique encore aujourd’hui. Fin des Long Ryders en 1987. Toujours à Los Angeles, Sid Griffin forme les Coal Porters en 1990, un groupe assagi, inspiré par les groupes country rock tels que les Byrds, Sid Griffin étant d’ailleurs un fan de Gram Parsons sur lequel il a écrit un livre. Autre démarche surprenante, les Coal Porters s’installent à Londres. La Carrière de Sid Griffin se poursuit avec les Coal Porters mais aussi en solo et ce « Trick is to the breathe » est son quatrième cd…enregistré à Nashville même si notre homme demeure toujours à Londres. 12 titres sur cet album dont 10 écrits par Sid Grifin luimême. Il s’est mis à l’écriture étant l’auteur de livres sur Gram Parsons, sur Bob Dylan ou la musique bluegrass. Donc pour ce cd, la priorité est donnée à l’écriture, aux textes et la mélodie passe au second rang. Il nous parle ainsi de Bobbie Gentry ( « Ode to Bobbie Gentry »), d’Elvis (« Elvis Presley calls his mother »), il nous fait carrément une récitation avec plusieurs invités sans la moindre musique («  Punk rock club  »). Beaucoup de ballades et seulement deux ou trois titres qui s’élèvent au dessus du lot comme « I’ll forget you very well » qui retient l’attention et surtout « Blue yodel N°12 » qui fait référence à Jimmie Rodgers avec force banjo et mandoline, de la country à l’ancienne du meilleur effet. Sid Griffin semble cependant avoir quelque peu abusé de la camomille et manque d’un peu d’énergie surtout si on compare ce cd à ses productions passées. G.D.

MACY MARTIN Find my melody (CD baby) **

Vous prenez une charmante jeune femme, vous vous asurez qu’elle possède une jolie voix et qu’elle sait chanter. Il ne reste plus qu’à trouver des musiciens qui pratiquent un style de musique, non par conviction mais juste parce que c’est ce qu’ils font à longueur d’année. Pas difficile non plus de trouver des auteurs compositeurs qui cherchent à placer leurs créations. En ce moment c’est Page 37

Taylor Swift qui vend le plus de disques on va donc demander à Macy Martin de faire du sous Taylor Swift et c’est ce qu’elle fait avec des titres comme « Back to reality », « Like I mean it » et autre « Begining of the end ». De la musique formatée... Un cd qui peut amuser les moins de 15 ans… Mais, il y a bien d’autres choses à écouter. G.D.

CASEY WESTON Young heart (Autoproduction) ***

Casey Weston est née en 1992 en Floride, la charmante jeune chanteuse s’est fait remarquer en 2011 dans le concours The Voice. Elle n’a pas gagné mais elle a enregistré un CD et s’est retrouvé dans les classements américains. Elle a notamment interprété « I will always love you » de façon remarquable. Ce « Young heart » est donc son troisième album à ce jour qu’elle distribue sans passer par une quelconque maison de disques. Elle est jolie, elle chante bien et elle écrit ou coécrit ses chansons. On est dans un registre totalement pop mais la différence avec la country pop actuelle n’est pas très importante. Il y a des synthés mais il y a aussi une pedal steel même si elle n’est pas très présente. 8 morceaux seulement mais de quoi toucher un public très large. Il y a « Play it all again », sur un rythme médium qui devrait faire un tube. Des morceaux dans l’air du temps avec une grosse dose de synthés, c’est le cas de « Before the sun came up » ou de « Waking up » et puis d’autres titres proches des ballades country comme «  Lock and key  » et surtout « No strings attached » avec la participation de Amber Carrington qui est bien agréable. Casey Weston a de nombreux atouts dans son jeu et devrait rencontrer le succès. Il est sûr que le jeune public devrait trouver son compte dans l’écoute de cet album. G.D.

SKY SMEED Drive all night (CD Baby) ***

Vous voulez écouter de la country music, de la musique qui ne soit pas pop, pas folk non plus, Sky Smeed est le chanteur qu’il vous faut. Sky Meed qui va sur ses 45 ans, est né au Kansas et a écouté durant son enfance Willie Nelson, Merle Haggard et compagnie. IL y a pire comme influences. Ce « Drive all night » est son cinquième album. Pas d’accompagnement et d’arrangement tarabiscotés, sur une majorité de titres la voix et une guitare acoustique suffisent. Il y a bien une batterie, un clavier, un harmonica et des choristes sur quelques titres mais c’est juste Sur La Route de Memphis n°119

pour améliorer l’ordinaire. De la country tranquille, des ballades avec une voix qui ne force jamais et une guitare acoustique aux petits oignons. C’est le cas de « Blue highways », « Drive all night » ou « I don’t know what to do ». Se distinguent quelque peu du lot: “Tell me now” qui prend l’allure d’un slow comme on en fait plus, “ Talkin’ medical marijuana blues” avec un côté Dylan et « Smoke’n’spice » avec batterie et harmonica ainsi que quelques choristes, morceau plus enlevé et bien sympathique. De la country de chez country. G.D.

SHANNON WILD BAND Back to cowboy street ***

Le moins qu’on puisse dire c’est que ça bouge beaucoup dans l’univers de la country music en France. De nombreux groupes font leur apparition mais d’autres aussi disparaissent. Shannon Wild Band est un groupe normand qui a réalisé un premier cd intitulé « First roads » contenant 6 titres. Le voilà 4 ans plus tard à nouveau dans l’actualité avec un cd 10 titres intitulé « Back to cowboy street », Shannon Wild est entourée de 4 musiciens ce qui donne une formation qui fait la part belle aux guitares qu’elles soint acoustiques ou électriques. Tout se passe comme si Shannon avait certes beaucoup écouté les chanteuses américaines mais aussi ses congénères qui officient dans l’hexagone pour essayer de se forger son propre style. A l’évidence la formation a bien assimilé les différences influences pour réaliser une musique bien country quand d’autres ont du mal à se détacher d’influences rock. L’accompagnement est donc bien ficelé et équilibré, la voix de Shannon n’a plus qu’à intervenir sans forcer et toujours dans l’esprit country. Il y a des chansons lentes comme «  Holdin’ you  »  », d’autres abordées sur un rythme médium comme «  Caught in your arms  » et d’autres sur un rythme plus soutenu comme « Cowstreet » ou « Someday’s you gotta dance » plutôt bien tourné. Shannon Wild mérite le détour et mérite d’être connue et reconnue. G.D.

MITCHELL COLEMAN JR Soul Searching (Auto production) ***

On peut parfois s’éloigner de ce qui constitue l’essentiel de cette publication, on peut écouter d’autres musiques, on peut proposer autre choses à nos oreilles. Ce «  Soul searching  » est un cd totalement funk, enregistré à Los Angeles par le bassiste Mitchell Coleman Jr . Si la basse occupe Page 38

l’essentiel de l’espace musical de ce garçon, il n’a pas hésité à faire appel à la crème des musiciens du coin et à quelques chanteurs venus apporter leur appui à un album quasiment instrumental. Les influences revendiquées sont d’abord celles de Miles Davis mais aussi celles de Sly and the Family Stone ainsi que Earth Wind & Fire dont la formation reprend « That’s the way of the world ». A l’évidence, que l’on aime ou pas la musique funk, force est de constater que ces musiciens jouent bien voire très bien et qe ce cd offre même une certaine diversité. De la musique d’ambiance surprenante et loin d’être désagréable. G.D.

BIG TWEED How The West Was Young (autoproduction) *****

Ce sextet californien en est à son deuxième album. Celui-ci fait la part belle au son de Bakersfield (superbes "Saddles", "Working so hard", "Ratchet jaw"), à trois belles valses honky tonk, une paire de country rocks et deux instrumentaux aux accents surf. Ce dernier point peut paraître surprenant pour un groupe country mais, d’une part, ils sont californiens, d’autre part, les musiciens de Bakersfield n’ont jamais hésité à incorporer d’autres éléments à leur honky tonk. Recommandé ! B.B.

HALFCHICKEN Stoney House Rockin’ (Auto production) *****

On retrouve ici un nouveau groupe italien de rockin’ r’n’b de haute volée, dont nos voisins transalpins sont spécialistes. Tous les 6 titres de ce CD sont excellents, avec des originaux, dont "Night in a caravan", astucieuse démarque de l’instrumental "Caravan" (Duke Ellington), nantie d’une touche de surf. Vous rappelez-vous les débuts du rock’n’roll, avec la prééminence du saxo et le groupe fournissant des répons au chanteur ? Halfchicken nous les remet en mémoire. Recommandé ! B.B.

NORTHCOAST SOUND MACHINE Surf Rock City (autoproduction) ****

Il ne s’agit pas vraiment d’un groupe, l’essentiel étant assuré par le guitariste Paul Stephen Seman, rejoint, au fil des 8 titres, par Sur La Route de Memphis n°119

quelques commensaux. On y retrouve une ambiance de surf instrumental des années 1960, avec une majorité de titres musclés,comme "Beach boogie" et "Action", plus une paire de ballades, une style musique de film, l’autre, "Galaxy 9", évoquant plus les Shadows ou les Ventures. B.B.

GENE VINCENT  The Indispensable Vol 2 1958-1962 (Frémeaux FA 5422) *****

Bon sang, que le temps passe  ! En voyant 1962, j’ai soudain réalisé que cela ferait bientôt 50 ans que je présentais Gene sur la scène de la salle Rameau à Lyon. Cette période 19581962 fut agitée (mais en a-t-il connu de calme ?) dans la carrière d’un Gene dépité du succès sans suite de "Be bop-a-Lula" en 1956, en dépit d’autres superbes morceaux. Elle ne lui vaudra aucun succès dans les hit-parades, mais produira quelques rocks devenus des classiques de son répertoire, et une brassée de ballades mémorables. Comme il est toujours bon de réviser ses classiques, cette compilation permettra de redécouvrir l’attrait de morceaux moins connus. B.B.

BIG DAVE MC LEAN Faded But Not Gone (Black Hen /Mark Pucci) *****

Si vous goûtez la musique rurale du Delta du Mississippi, ce CD d’un guitariste / chanteur canadien de Winnipeg est fait pour vous. Il évolue entre rockin’ blues lents ("Tough times", "I best choose to pick the blues", "Sittin’on a fence", "Don’t get mad, get even") et ragtimes sautillants ("Dead cat on the line"), auxquels il mêle un peu de gospel ("Shades of grace", "Oh Mr Charlie, oh") ou de r’n’b néo-orléanais ("Devil in the jukebox", "One more day"). De plus, le jeu de guitare tout en retenue et le piano léger permettent d’apprécier un vocal clair, bien mis en avant. B.B.

THE MADEIRA  Sonic Cataclysm (Double Crown DCCD 54) *****

Ce quatuor surf instrumental du Michigan en est à son 6e CD, enregistré en public début décembre 2013 lors de passages à la Historic Melody Inn d’Indianapolis, Indiana. Le groupe Page 39

reprend une majorité de compos déjà éditées sur leurs albums précédents, avec quelques inédits en sus, dont une convaincante reprise du "Night rider" de Dick Dale, une de leurs influences avec les Ventures. Ce sont les morceaux de ce dernier style, comme "Tribal fury", "Surf fidelis", qui sont mes préférés.B.B.

THE SHOCKWAVE  Contact From Space (Double Crown DCCD 58) ****

Ce quatuor finnois a remplacé, en 2013, la guitare rythmique par un orgue. Pour une fois, ça marche globalement, l’instrument se mariant correctement aux autres sur une majorité de morceaux, y compris les reprises des titres variété "She bop" (Cindy Lauper, dont j’avais oublié l’existence) et "Take on me" (A-Ah, inconnus au bataillon), devenus des surf rocks corrects. En revanche, sur les 3 titres où l’orgue tient la place prépondérante, la musique vire à la variété. Je leur préfère, de loin, ceux plus Ventures, ou l’ambiance western de" Suon kulkija". B.B.

REVERBERATI Combat Surf (Double Crown DCCD 59) *****

Si vous aimez le bon rockin’ surf, ne manquez pas cet album, car il n’y en aura pas d’autre de ce quatuor italien. Il est, en effet, dissout depuis un moment. Ce CD est la réédition de l’original, sorti confidentiellement en 2012 C’est une excellente initiative, tous les titres étant de bons surfs rocks, avec une pointe de twist sur "Reverbero twist", de western spaghetti sur "Zarko", ou d’influences Shadows / Ventures sur d’autres titres.B.B.

IGOR PRADO BAND & DELTA GROOVE ALL STARS Way Down South (Delta Groove DGPCD 167) ****

Ce n’est pas en augmentant le nombre d’intervenants (ici 10 vocalistes, 13 musiciens en plus de ceux du groupe) qu’on est assuré du résultat. Les invités apportent tantôt un plus mais aussi, parfois, un moins, le jeu de guitare d’Igor devenant plus rock (et pas assez ‘n’roll) sur certains titres. La majorité des titres est dans un registre rockin’r’n’b / blues, jump blues lent/médium, sauf le sautillant jump blues "You better believe it" et le swamp pop "If you ever need me". B.B. Sur La Route de Memphis n°119

THREESOME Threesome (Double Crown DCCD 56) *****

Après un 3 titres en 2010, un album complet en 2011, ce trio serbe sort un 4 titres, histoire de promouvoir une tournée sur la côte ouest américaine l’été prochain. "Hydro active desert", "Combo swell", "No pain no gain", "Tellurion", ont une guitare souvent frémissante, une basse vrombissante et des roulements de la batterie évoquent les rouleaux de la grande bleue. De quoi donner déjà envie de sortir les planches. B.B.

ROBB SHENTON & THE SHENTONES Down The Line (Hoodwink HEP 001) *****

Le Britannique Robb Deka, puisque c’est son vrai patronyme, est né en 1946 à Preston. Il débute en 1960, à 14 ans, et chantera et tiendra le piano dans divers groupes locaux, enregistrant une douzaine d’inédits pour Joe Meek durant les années soixante. Il se produira même au Star Club de Hambourg en été 1964, avant de changer son nom en Robb Shenton en 1977 et de sortir un CD en 2011. En été 2014, il va au studio Hoodwink à Derby pour une répétition et le propriétaire du studio et de la marque éponyme, décide d’éditer les 5 titres répétés ce jour-là. "Down the line" et "My babe" sont repris correctement, "Lonely blue boy" colle bien au vocal chaud de Robb, qui ne s’en sort pas si mal sur "I’m a hog for you baby" (Coasters, Lord Sutch), "Be boppin’ baby" étant le plus rockabilly du lot. B.B.

SURFER JOE Senor Surf (Green Cookie GC 036) *****

Si vous connaissez un tant soit peu le surf instrumental, vous aurez entendu "Surfer Joe", le succès des Surfaris. C’est ce nom que Lorenzo Valdambrini, guitariste allemand, a choisi comme pseudonyme. On retrouve sur cet album les deux influences habituelles du surf rock actuel : Dick Dale ("Macaroni pie", "The North swell", "Cavalcade of surf") et les Ventures. Les morceaux sont, en majorité, musclés ou enlevés, parfois sautillants ("El senor surf", "Surfer Joe étage 8"). Il y a, aussi, deux ballades medium ("Underwater love", "Changing things") pour les eaux plus calmes. B.B. Page 40

THE BAKERSFIELD BREAKERS In The Studio With (Autoproduction) *****

Un nom qui évoque la Californie et un son, celui de Bakersfield, mais aussi le surf, quoique New York ne soit pas le lieu idéal pour pratiquer cette activité et que Bakersfield ne soit pas sur le Pacifique. Ce trio instrumental semble donc iconoclaste. Il l’est plus encore en proposant un mélange, qui aurait paru improbable avant de les entendre, entre Buck Owens / Merle Haggard et les Ventures / Dick Dale. Mais je peux vous garantir que ça marche, et même très bien. Savourez sans modération leur son Bakersfield musclé, les ballades, les valses, leur rockin’ surf, vous m’en direz des nouvelles.B.B.

BLACK PATTI No Milk No Sugar (Rhythm Bomb RBR 5805) ****

Ce duo allemand porte un nom ne devant rien au hasard, car il fut celui d’une éphémère marque de Chicago de musique noire des années 1920. Nos deux compères pratiquent, en effet, un style d’avant la 2e guerre et l’électrification du blues, très rural et acoustique, mêlant, à des degrés divers, ragtime, blues et hillbilly sur les reprises et quelques excellents originaux. Cela engendre quelques titres sautillants, d’autres plus country avec, en points d’orgue, les rockin’ country blues "The new Early in the morning", "I’m so worried about my baby", le ragtime "Busy bootin’" et, surtout, un "Black Patti boogie" très hillbilly boogie. B.B.

JAI MALANO Rocket Girl (Rhythm Bomb RBR 5758) *****

Ancienne chanteuse des Royal Rhythmaires, Jai est ici accompagnée par les Français du guitariste Nico Duportal. Comme avec son ancien groupe, elle reste dans le rockin’ r’n’b. Le CD comporte peu de reprises, dont elle pourrait se passer, car elle compose fort bien. Elle est meilleure sur les titres bien carrés ou néo-orléanais, sur lesquels cuivres et piano sont bien en évidence. Elle devrait privilégier ce style ou le swamp pop (superbe ballade "Johnny knows") et abandonner les morceaux plus cabaret jazzy. B.B. Sur La Route de Memphis n°119

THE KABOOMS The Kabooms (Rhythm Bomb RBR 5807) *****

Ce quatuor rockabilly espagnol en est à son premier album. Comme ses membres composent, nous avons droit à 14 originaux. Ils se situent dans un créneau assez classique, auquel ils ajoutent quelques médium plus d’ambiance. Une bonne première cuvée dans l’ensemble, en particulier "Point blank range". A suivre. B.B.

THE BONERS Hell Yeah (Rhythm Bomb RBR 5803) ****

Ce quatuor anglais évolue dans une mouvance plus rockabilly moderne que classique, mais fortement teinté de blues. Certains titres sont d’ailleurs plus jump blues que rockabilly, "Muchacha!", comme son titre l’indique, a des sonorités hispaniques, "Driving" et "Walk to the light" sonnent plus rock’n’roll mélodieux, alors que la vitesse de "The train song" évoque un TGV plutôt qu’un omnibus. Le meilleur morceau du lot est le rockabilly classique "Hotel with no name". B.B.

SANDY LEE I Got A Man / Bye Bye Young Men (Rydell’s RR 719) *****

Sandra Lehmann, d’Augsbourg, Allemagne, aussi actrice de séries télé, qui était passée à Attignat en 2013, est dans le créneau du bon vieux rock’n’roll. En face A, on trouve une excellente compo, sur laquelle le saxo de Freddy Pohardy Riteau est omniprésent et le piano de JeanPierre Cardot s’en donne à cœur joie. La face B est une reprise plus rock’n’roll de Ruth Brown, avec chœurs à la Jordanaires. A quand un album complet ? B.B.

CAROLINA & HER RHYTHM ROCKETS By My Side (Rhythm Bomb RBR 5806) *****

Carolin Rottmann évolue dans un créneau qui recoupe celui Page 41

de sa camarade d’écurie Jai Malano, mais son groupe a une structure rockabilly, ce qui fait que les titres plus blues / rockin’ blues manquent de saxos et piano, sauf sur les deux titres où ce dernier est présent. Elle pourrait se lancer dans un répertoire plus rock’n’roll (la reprise de "Got a lot of rhythm in my soul" est une réussite) ou Bo Diddley ("Jungle king") et se débarasser, elle aussi, des titres cabaret jazzy. B.B.

ARLEN ROTH Slide Guitar Summit (Aquinnah /Mark Pucci Media) *****

Cet album réjouira tous les amoureux de slide guitare. Il réunit des maîtres du genre, dont les noms sont une garantie de qualité pour les amateurs du genre. Parmi eux, on note la présence de Johnny Winter, dont ce fut la dernière session avant son décès l’an dernier. La totalité des titres chantés est du rockin’ r’n’b ou du rockin’ blues, les instrumentaux sont quasi tous des ballades très agréables. Et, pour vous surprendre, écoutez les reprises de "Peach pickin’ time in Georgia" (Jimmy Rodgers) et de "Steel guitar rag" (Merle Travis), vous m’en direz des nouvelles. Chaudement recommandé. B.B.

THE MIKE HENDERSON BAND If You Think It’s Hot Here… (EllerSoul / distr Frank Roszak) *****

Dans la lignée de ses albums antérieurs que je connais, Mike et ses compères offrent un excellent album de blues musclé, avec des titres plus enlevés, d’autres lents, un morceau soul medium ("If you think it’s hot here"), un instrumental ("Rock house blues") et un "Matchbox" bien rock’n’roll pour faire bonne mesure. Du bel ouvrage. B.B.

ARTISTES DIVERS Hard Time Blues 19271960 (Frémeaux FA 5480) *****

Remarquable double CD, qui devrait, au moins les textes des morceaux les plus représentatifs, être joint aux manuels d’histoire traitant du mouvement des droits civiques. Tout est vraiment bien conçu ici : un livret de Jean Buzelin et Jacques Demêtre des plus explicites sur l’évolution du Sur La Route de Memphis n°119

blues de 1927 à 1960 du point de vue politique et social, des morceaux choisis avec soin et classés par thème chronologique. Quant au contenu musical, il correspond à celui de la période, avec du blues rural, du folk blues, du talking blues, du blues urbain plus sophistiqué, un peu de ragtime, de boogie, de rock, de r’n’b. Recommandé à tous ceux s’intéressant, peu ou prou, à l’évolution de la société américaine. B.B.

PINE LEAF BOYS Danser (Valcour VAL 0021) *****

Il est dommage que ce groupe cajun ne soit pas plus prolixe depuis ses débuts en 2006 chez Arhoolie. Comme souvent pour les groupes, la composition n’est plus la même autour de Wilson Savoy (ac, voc, clav) et Courtney Granger (vln, voc), mais les retrouver chez Valcour est une garantie que leur cajun reste bien traditionnelle, avec une majorité de titres chantés en français, même si certains ont des titres anglais. Tout passe comme une lettre à la poste, avec une excellente reprise de "What am I living for" (Chuck Willis), proche du swamp pop. B.B. (NDLR : Vus à Craponne sur Arzon en 2013-super!)

BOOZOO CHAVIS & HIS MAGIC SOUNDS Festival Stage 1989 (Valcour ) *****

Un CD à ajouter à la discographie de Boozoo, chanteur / accordéoniste zydéco décédé en mai 2001. Il a été enregistré lors du festival acadien et créole de Lafayette de 1989, un temps où le zydéco était encore souvent chanté en français et n’était pas pollué par le rap ou le hip hop. Boozoo reprend une partie de ses titres les plus célèbres, comme "Paper in my shoe" et "Bye bye catin", des titres de Clifton Chenier, Cleveland Crochet, Bob Wills ("Stay all night"), dans son style énergique, même sur les valses. B.B.

BONSOIR CATIN Light The Stars (Valcour ss N°) *****

Cette sorte de super groupe cadien presqu’entièrement féminin a débuté en 2006 mais ce n’est que son 3e album. Le fond musical est indubitablement Cajun, mais les filles y ajoutent pas mal d’éclectisme (un Page 42

peu de celtique, de blues, de variété, de rock’n’roll, de swamp pop. A savourer sans moderation car on ne sait quand nous aurons droit au CD suivant ? B.B.

KRISTI GUILLORY & ANYA BURGESS Kristi Guillory & Anya Burgess *****

Kristi, une révélation de la musique cajun au début des années 1990, et Anya, font partie de Bonsoir Catin, mais elles aiment aussi se retrouver pour partager leur amour commun de la cajun des années 1920 et 1930. Elles y apportent aussi leur contribution, en recyclant un bout de "La valse de Cherokee" au début de "Valse de Pointe Noire", ou en retrouvant "Quelqu’un qu’est jaloux", ancienne mouture de "Bosco stomp". Ballades et valses sont particulièrement réussies. B.B.

DOUG KERSHAW & STEVE RILEY  Face To Face (Valcour ) *****

Retrouvailles inattendues, mais bienvenues entre l’artiste cadien le plus connu internationalement et le porte-drapeau actuel de la cajun. Cela nous donne l’album le plus cajun de Doug, sur lequel on trouve le plus de titres chantés en français et le plus traditionnel. Le duo reprend divers classiques, réarrangés, et l’incontournable "Louisiana man" de Doug, en belle forme malgré les ans. B.B.

MIKKI DANIEL Gotta Be A Cowgirl / Cowgirl Swing (Musikode MR 1009 / MR 1011) *****

Mikki est une jeune Texane multi instrumentiste, remarquable compositrice et vraie cowgirl vivant dans un ranch. A son âge, les filles voulant faire carrière dans la country optent pour la variété nashvillienne, mais les deux amours de Mikki sont le western swing et les chansons cowboy. Ces deux CD’s se sont succédé à un an d’intervalle. Sur le premier, elle semble encore un peu hésitante sur les choix musicaux car, outre une Sur La Route de Memphis n°119

très belle reprise de "How great Thou art", des ballades cowboy, du western swing, il y a de la country moderne. Sur le deuxième, elle est plus mûre musicalement et son choix s’est affiné. Il est encore meilleur que le premier, ne comportant que des chansons cowboy, du swing grand orchestre, parfois à la Julie London, et de superbes western swings. Une vraie révélation. B.B.

CAJUN COUNTRY REVIVAL Greetings From Louisiana (Valcour ) *****

Actuellement, ce groupe évolue en quatuor, avec Joel Savoy, Jesse Legé (ac), Sammy Lind et Nadine Landry, et nous propose un mélange de cajun traditionnelle et de ballades country, avec Nadine au vocal, mes deux morceaux préférés du lot, "A man I hardly know", seul titre chanté en anglais, et "Le temps après finir", qui démontre qu’on peut faire de la très bonne country non nashvillienne en français. B.B.

NICO DUPORTAL AND HIS RHYTHM DUDES Guitar Player (Rhythm Bomb RBR 5800) *****

Nico et son groupe ne font pas qu’accompagner Jai Malano chez Rhythm Bomb. Ils nous offrent un nouvel album, dans la lignée du précédent. Si vous le connaissez, vous savez à quoi vous attendre  : beaucoup d’excellentes compos, du rockin’ r’n’b et du jump blues. Cette fois, ce qui n’est pas pour me déplaire, l’accent est fortement mis sur la Nouvelle-Orléans, avec "Polish woman", "Oh baby", "She knows how", "Guitar player", "Oh oh" et "Much later". Le reste est vraiment bon, lui aussi, le tout avec un jeu de guitare à l’ancienne, un saxo baryton et un piano à la hauteur. Recommandé ; B.B.

CRYSTAL & RUNNIN’ WILD Good Taste In Bad Friends (Rhythm Bomb RBR 5810) ****

C’est l’album le plus éclectique et commercial sorti récemment par Rhythm Bomb. Crystal et son groupe viennent de Bruxelles et offrent un mélange de genres variés : influences surf, caribéennes, garage, kasatchok, country ragtime, film western (l’intro d’un morceau rappelle le "Deguello"), cabaret jazzy, variété rythmée, doo-wop à la "Papa Page 43

oom mow mow". Ressortent du lot la ballade teen "Did you ever", le rock’n’roll musclé "What a way to die", mais la guitare est trop moderne, la reprise du "Up above my head" de Sister Rosetta Tharpe et le doo-wop guilleret "Oh gee oh gosh". B.B.

THE RIP’EM UPS Killswitch ! (Rhythm Bomb) *****

Ce groupe chicano de Los Angeles, à qui Carl Sonny Leyland fournit l’excellent appoint de son piano sur plusieurs titres, est une révélation pour moi. Si leurs quelques titres plus néo sont quelconques, ils proposent du rock’n’roll mélodieux, un peu de Johnny Kidd, du r’n’b néo-orléanais ou du rockin’ surf. Mais ils excellent sur les titres à la Ritchie Valens ("Comprende me nena" rappelle "Oh my head") et ceux à la Little Richard ("Frantic" est époustouflant). Pourvu que les cochons ne les mangent pas. B.B.

RICKY FABIAN  Pictures (Rhythm Bomb RBR 5812) ****

Nous l’avions découvert il y a un an et il est déjà de retour, avec un CD dédié aux films. Les influences vont du rockabilly à Johnny Kidd en passant par le rock’n’roll, ou le teen, la variété et la country des années soixante. Mes préférences vont aux morceaux où le saxo et le piano sont bien présents, les rockabillys "When I'm gone" et "Big ole bag", le country "Try again" et les teens "A thing of the past", "Julie Anne" et "Sunset girl". B.B.

CORINNE WEST Starlight Highway (Make 71447 / Mark Pucci Media) *****

Voici un album qui comblera les amoureux de ballades acoustiques à la Emmylou Harris, car il n’y a presque que cela, hormis "Starlight highway", mi folk mi bluegrass, le plus enlevé du lot, et le country folk "Give our ships away". Accompagnée par ses Bandits, Corinne donne sa pleine mesure sur ces ballades, avec des textes souvent poétiques. Je regrette juste qu’il n’y ait pas de valse… B.B. Sur La Route de Memphis n°119

THE FABULOUS STINGRAYS New Cuban Graffiti (Donut Train) *****

Le Canadien Doug Waite a pris son temps pour ce deuxième volet des aventures des Fabulous Stingrays, 9 ans. L’attente valait quand même la peine. Ce CD est très Ventures, teinté de latino, logique vu son titre, avec beaucoup de ballades., dont ressortent "The green cathedral", "Take me to your leader" et "Havana heat wave". Espérons le suivant avant 2025 ! B.B.

CRAIG SHAW & THE BACKBONES Craig Shaw & The Backbones (Kathrina KREPCD 003) *****

Craig s’est offert une escapade espagnole avec les Backbones, Jorge Nunes (gtr), Peter Braineater (bat) et Daniel Nunes (cbs), pour un CD 5 titres. On y trouve deux swamp blues, le medium "One of these days", le plus enlevé "Mojo hand", deux blues rocks, un enlevé, "Nothing but the blues", un medium, "Rollin’ stone" et, pour faire bon poids, un instrumental mêlant rockin’ r’n’b et surf, "Wild turkey". De quoi patienter en attendant un CD plus conséquent avec les Illuminators. B.B.

VINYLE GENE VINCENT & THE OUTLAWS The crazy beat 33 tours 25 cm – 7 titres (Rockin Jamboree Records) ***

Émission de radio enregistré le 28 septembre 1963 avec les Outlaws et certainement un des meilleurs si ce n’est le meilleur enregistrement live de Gene Vincent qui a souvent été malmené dans les réalisations de ce type. Pour arranger le tout l’accompagnement musical est particulièrement soigné ce qui n’a pas toujours été le cas autour de Gene Vincent. Les Outlaws était un groupe à tout faire qui enregistrait des instrumentaux et accompagnait ceux qui en avaient besoin comme Mike Bery. Figurent notamment le vétéran Chas Hodges et surtout Ritchie Blackmore à la guitare, futur Deep Purple qio fait un excellent travail. L’ensemble est bien maitrisé et le résultat des plus convaincants. Au programme: « Rip it up », «  Frankie and Johnny  », «  Crazy beat  », «  Another Saturday night », « Dance to the bop », « I’m gonna Page 44

catch me a rat » et « Long tall Sally ». Certainement un des meilleurs documents live de Gegene. Pour se le procurer : [email protected] tél : 06 72 19 38 24

LONG JOHN & HIS BALLROOM KINGS 45 tours vinyle – 2 titres (Rydell’s Records) ***

Ils sont allemands, ils sont 6 et pratiquent une musique qui a des aspects jazz mais également rock and roll. On est plus dans une musique swing qu’autre chose. Le tour de force est d’avoir sorti ce bon vieil Huely Duvall pour enregistrer «  Blue suede shoes  ». Faire ce classique de Carl Perkins en 2015 est déjà original, y placer trompette, saxe, pedal steel et piano l’est également et le résultat est plutôt réussi même si l’impact n’est pas le même que l’original. La face B, « Is it true what they say about Dixie », un titre original, est aussi dans l’esprit swing et aurait pu être enregistré par Bill Haley et les Comets à leur début. G.D. Chroniqueurs : G.D. : Gérard Desméroux B. B. Bernard Boyat

QUELQUES CDS DE PLUS

GUITAR HEROES

LITTLE BOB BLUES BASTARDS Howlin’ Making History (Dixiefrog) (Stony Plain Records) J. BURTON, A. LEE, A. GARRETT, D. WILDOX

SAMMY LYNYRD KERSHAW SKYNYRD I’m won’t back One more for the fans (For the Country Records) (Loud & Proud Records) Sur La Route de Memphis n°119

Littérature BILL HALEY : THE FATHER OF ROCK’N’ROLL Otto Fuchs www.wagner-verlag.de Une biographie des plus copieuses pour le père du rock and roll avec pas moins de 1069 pages (!) en anglais et avec de très nombreuses illustrations. La biographie de Bill Haley mais aussi des rencontres avec les membres des Comets et des enfants de Bill Haley en provenance des 3 mariages de Bill. Un sacré pavé pour tout, absolument tout ou presque sur Bill Haley. Passionnant ! JOHN CARTER CASH vient de publier «  HOUSE OF CASH, the legacy of my father  », une autre approche de Johnny Cash par son fils, l’homme sous tous ses aspects étant plus mis en valeur que les frasques qui ont constitué le contenu de bien des livres écrits sur l’Homme en Noir.

GUY CARLIER vient de sortir « Chapelle sixties » (Editions Cherche Midi) , un livre sur les années 60 avec une part consacrée à la musique de cette époque.

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MARIAGE JASON ALDEAN a épousé BRITANNY KERR le 21 mars dernier à Mexico… ENCHERES

Julien’s Auction a réalisé au Hard Rock Cafe de New York, le 16 mai dernier, une vente aux enchères du bus utilisé par ELVIS PRESLEY, ses musiciens, ses choristes en 1976. Le bus en état de marche a été adjugé à 263 000 dollars. Juliens’ Auction a des centaines de documents et d’objets du King à vendre aux enchères. COUNTRY FRANCAISE SOPHIE TAPIE, fille de Bernard Tapie, qui a participé au concours The Voice en 2013, vient d’enregistrer en français au Canada un album intitulé «  Sauvage  » aux accents country très prononcés. Elle sera présente à Craponne sur Arzon. NO SHOW JONES Un film consacré à George Jones est en voie d’élaboration. Alan Venkus en serait le maître d’œuvre. Le titre No Show Jones faisant référence aux nombreux spectacles annulés par George Jones au cours d’une période ou son taux d’alcoolémie était quelque peu excessif. On lui a d’ailleurs pardonné. HERITAGE BB KING décédé, les polémiques commencent. 2 des filles du King ont porté plainte, accusant le manager de BB, de l’avoir empoisonné. Les médias, notamment les médias people, se sont jetés sur l’information. CHANTEUR MASQUE Certains s’en souviennent, dans les années 70, un chanteur Sur La Route de Memphis n°119

masqué appelé ORION, essayait de se faire passer pour Elvis Presley, cultivant ainsi la voix et l’image du King, allant même jusqu’à enregistrer un 33 tours en duo avec Jerry Lee Lewis grâce aux miracles de la technique. Orion est décédé en 1998. Un film intitulé « The man who would be the King » a été réalisé par Jeanie Finley pour Tribecca film avec la participation de Jim Ellis Jr, fils d’Orion dans le rôle principal. SUPER CLIP VIDEO

BRAD PAISLEY propose un clip vidéo qui est un film d’animation avec les principaux chanteurs de Nashville, dans «  Crushin it  », vous pourrez reconnaître : Carrie Underwood, Zac Brown Band, Blake Shelton, Tim Mc Graw, Kenny Chesney, George Strait, Miranda Lambert, Jason Aldean et quelques autres, un clip dont on ne se lasse pas…. JOHN FOGERTY EN TOURNEE JOHN FOGERTY va parcourir les États Unis et le Canada au cours de l’été. Il a annoncé que son spectacle serait élaboré autour des titres des débuts de Creedence Clearwater Revival, ce qui devrait faire des heureux. CROSSROADS BLUES FESTIVAL Le 6ème CROSSROADS BLUES FESTIVAL organisé par Eric Clapton avec pléthore de guitaristes plus talentueux les uns que les autres, se déroulera Le 29 août du côté de Rockford dans l’Illinois. Page 46

THEATRE Isabelle Mergault et SYLVIE VARTAN sur scène à l’automne prochain pour la pièce « Ne me regardez pas comme ça ».

NECROLOGIE JOE B MAULDIN de son vrai nom  : Joseph Benson Mauldin est né le 8 juillet 1940 à Lubbock, Texas. En 1955, toujours à Lubbock, il fait partie des Four Teens et enregistre à Dallas avec le chanteur Terry Noland. Il rejoint ensuite les Crickets de Buddy Holly assurant toujours la contrebasse. Après la disparition de Buddy Holly il continue à jouer avec les Crickets avant de partir pour Los Angeles où il travaille pour le studio Gold Star en pariculier avec Phil Spector. Les Crickets se sont ensuite reformés ponctuellement au fil des années et ont été introduits au Rock and roll Hall of Fame en 2012. Joe B Mauldin est décédé le 7 février 2015 à Nashville suite à un cancer. RICHARD ANTHONY De son vrai nom Ricardo Anthony Btesh était né le 13 janvier 1938 au Caire. Ses parents déménagent par la suite en Argentine puis à Londres ou il faut partie d’une chorale, c’est en 1951 que la famille Btesh se retrouve à Paris. Il devient ensuite représentant de commerce et joue du saxo dans des formations de jazz. Ces différents voyages auront pour conséquence la connaissance de plusieurs langues qui lui permettront plus tard d’enregistrer dans plusieurs de celle-ci et de connaître le succès dans divers pays. C’est en 1958 qu’il enregistre « Peggy Sue » de Buddy Holly qui était alors encore de ce monde et «  Tu m’étais destinée «  adaptation de « You’re my destiny » de Paul Anka, mais c’est avec son troisième disque : « Nouvelle vague » adaptation de « Three cool cats » qu’il connait enfin le succès. A remarquer au passage le rôle très important tenu à Sur La Route de Memphis n°119

l’époque par des auteurs compositeurs qui adaptent à tour de bras les succès anglo saxons du moment. C’est en particulier le cas de Jacques Plante, Pierre Delanoé, André Salvet, Georges Aber, Ralph Bernet dont le rôle a été souvent négligé. Richard Anthony multiplie les succès non seulement en France mais aussi dans de nombreux pays. Sans pouvoir tous les évoquer, on peut quand même siter « Sa grande passion  » (His latest flame  » d’Elvis Presley)  ; «  Fich le camp Jack  » («  Hit the road Jack  » de Ray Charles) « La leçon de twist » ( Jerry Mengo) « J’entends siffler le train » ( 500 miles de Bobby Bare), « Le vagabond » (The Wanderer de Dion) . En « Itsy bitsy petit bikini » (Bryan Hyland) , »A present tu peux t’en aller  » («  I only want to be with you » de Dusty Springfield), « J’irai pleurer sous la pluie » (« Crying in the rain » des Everly Brothers), « Ecoute dans le vent » (« Blowin in the wind  » de Bob Dylan  ) et bien d’autres qui ont marqué les années 60. Les tubes se sont espacés dans les années 70 et c’est au début des années 80 que Richard Anthony a connu quelques problèmes avec le fisc qui lui ont même valu un court séjour en prison. Par la suite, Il a aussi connu quelques difficultés avec ses différentes épouses et les pensions alimentaires qui allaient avec, Richard a été marié 3 fois avec Michelle puis Josiane et enfin Sabine. Il a fini son existence avec Elizabeth qui était son infirmière lors de sa maladie. En 2006 Richard Anthony a commencé la tournée Age tendre et tête de bois. En 2011 il a été fait officier des Arts et des Lettres. Il est décédé suite à un cancer généralisé le 19 avril 2015 à Pegomas dans les Alpes Maritimes.

BEN E KING de son vrai nom Benjamin Earl Nelson est né le 28 septembre 1938 à à Henderson en Caroline du Nord. Sa famille déménage en 1947 à New York dans le quartier de Harlem. En 1958, il intègre le groupe de doo wop : The Five Crowns qui deviendra la même année les Drifters grâce au manager de ces derniers. Ben E King assure le chant des Drifters sur une dizaine de singles dont certains connaissent un important succès comme «  Save the last dance for me  », « There goes my baby » ou « This magic moment ». Cette collaboration avec les Drifters dure jusqu’en Page 47

mai 1960, date à laquelle Ben E King entreprend une carrière solo enregistrant tout d’abord chez Atco puis chez Atlantic. Son premier succès est « Spanish Harlem », puis c’est le fameux « Stand by me  » écrit par Jerry Leiber et Mike Stoller  » en 1962. Parmi les interprètes, nombreux, à avoir repris « Stand by me », on peut noter Otis Redding, Mickey Gilley, Ronnie Mildsap, John Lennon, U2 , Willie Deville, U2 , Bruce Springsteen et Tracy Chapman.  »Stand by me  » est considéré comme une des grandes chansons de la musique américaine mais aussi du rhythm and blues et du rock and roll. Il y a eu plusieurs adaptations françaises dont «  Tu croiras  » par Dalida, «  Je m’ennuie de toi  » par Claude Michel et «  Reste ici  » par Johnny Hallyday. Une des principales réussites étant l’adaptation effectuée par Adriano Celentano dont le « Preghero » a connu un vrai succès. Les réussites se sont succédés dans les années 60 avec notamment «  Don’t play that song  » (« Pas cette chanson » par Johnny Hallyday), « Here come the night » et bien d’autres. Sa carrière s’est poursuivie jusqu’à ces dernières années. Il a même fait une tournée en Angleterre et aux USA en 2014. Mais atteint par des problèmes coronariens, il est décédé le 30 avril à Hackensack dans le New Jersey.

JOHNNY GIMBLE De son vrai nom John Paul Gimble était né à Tyler, Texas le 30 mai 1926. Il commence à jouer avec ses frères à l’âge de 12 ans avec qui il forme les Rose City Swingers. Johnny Gimble a pour particularité de jouer du violon à 5 cordes ce qui lui donne un son particulier. En 1948 il fait partie des Robert Bro’s Rhythmairs mais c’est en 1949 qu’il va connaître la notoriété en intégrant les fameux Texas Playboys de Bob Wills avec qui il jouera pendant la plus grande partie des années 50. Il déménage à Dallas après s’être marié en 1949 et tout en restant proche de Bob Wills va faire partie de nombreuses petites formations qui se produisent régulièrement dans des émissions de radio ou de télévision notamment à Dallas ou Forth Worth. Musicien reconnu il participe à de nombreuses séances en studio, jouant notamment sur le tube de Marty Robbins : « I’ll go on alone ». Il s’installe ensuite à Waco toujours au Texas avant Sur La Route de Memphis n°119

de se rendre à Nashville en 1968. Les chanteurs de Nashville font appel régulièrement à ses services, c’est le cas, entre autres, de Conway Twitty, Merle Haggard, Ray Price et surtout Chet Atkins. Plus tard il enregistrera à plusieurs reprises avec Asleep At The Wheel, en particulier pour différents homages à Bob Wills. Johnny Gimble est le violoniste western swing. Il a également tournée avec Willie Nelson de 1979 à 1981. On a même pu le voir à Paris dans le cadre du festival country de la Porte de Pantin avec Charlie Mc Coy. Johnny Gimble a enregistré une dizaine d’albums sous son nom et obtenu de nombreuses récompenses et même un Grammy Award. Il apparaît dans le film «Honky tonk man ». Après plusieurs accidents cardiaques, Johnny Gimble est décédé le 9 mai 2015 à Dripping Spring, Texas. Musicien exceptionnel, il a marqué ceux qui l’ont vu par sa simplicité et sa gentillesse.

JIM ED BROWN de son vrai nom James Edward était né à Sparkman dans l'Arkansas, le 1er avril 1934. Il commence à chanter avec une de ses soeurs au début des années 50 avant de constituer le trio THE BROWNS qui le fera connaître du grand public. Le trio est constitué de Maxine, Bonnie et Jim. Leur principal succès est "The Three bells" , adaptation d'une chanson européenne: "Les 3 cloches" que l'on connait par Edith Piaf et les Compagnons de la Chanson. Ensuite, Jim rejoint le Gran Ole Opry en 1963 avant d'entreprendre une carrière solo à partir de 1965. C'est en 1967 qu'il obtient son principal succès avec "Pop a top". Parmi les titres qui ont marqué cette carrière solo, on peut citer: "I don't want to have to marry you" ou "It's that time of night". Il entreprend une nouvelle carrière en duo de 1976 à 1981 avec Helen Cornelius. Par la suite, Jim Ed Brown va se consacrer à la réalisation et à l'animation d'émissions de radio et de télévision, toujours autour de la country. En 2014, un cancer du foie est diagnostiqué, Jim semblait l'avoir maitrisé. Il a ensuite enregistré l'excellent album : "In style again" avec quelques invités dont Sur la route de Memphis vous a parlé dans le numéro précédent. Jim Ed Brown est décédé le 11 juin à Franklin, Tennessee. Page 48

19 juin: Marne laVallée, Billy Bobs’: Scotty Baker 20 juin: Saint Rambert d’Albon (26): Chris Evans 15 au 21 juin: Callela(Espagne): Kid Ramos, Big Sandy, James Intveld, Wee Willie Harris, Mike Berry , Restless, The Rapiers, Mike Sanchez, Billy Burnette ,etc. www.screaminfestival.com 16 juin: Paris, Petit Journal Montparnasse: Ricky Norton , Jay Ryan Beretti 17 juin : Bordeaux, Le Caillou : Cadijo 18 juin : Vendenheim (67) : Mr Soul 19 juin: Marne la Vallées, Billy Bob’s: Scotty Baker 19 juin: Belves de Castillon (33): Ricky Norton 19 juin: Issy les Moulineaux (92): Matthieu Boré 19 juin : Lagarde en Val (19) : Cadijo 19 et 20 juin : Gerlafingen (Suisse) : Charlie Hightstone, Truly Lover Trio, Ble Ribbon four, Carl and the Rythm all Stars etc… 19 au 21 juin: Clisson (44) Hell Fest: Scorpions, Motorhead, ZZ Top + des dizaines d’autres 20 juin : Bordeaux, Le Munich : Ricky Norton 20 juin : Parempuyres (33) : Cadijo 20 juin : Pont à Mousson (54) : Hot Chickens 20 juin : Torigni sur Vire (50) : Kevin Buckley 20 juin : Mesnil Aubry (95) : Country Old Chaps 20 juin: Marines (95): Texas Sidestep 20 juin: La Palme (11): Awek 20 juin: Lamazière (19): Cadijo 20 juin: Chateauneuf des Martigues(13): Big Rock, Hot Stomp, Carlton Moody 21 juin:Chateauneuf des Martigues (13); Tom Cats; Mariotti Brothers 21 juin : Amiens (80) : Hot Chickens 21 juin : Bourges(18) : Nina Attal 21 juin : Toulon : Awek 21 juin : Cosnes sur Loire(58) : Ringtones 21 juin : Sérandon (19) : Cadijo 21 juin : Salvetat sur Agout (34) : Backwest 24 juin : Calais : Pura Fé 25 juin : Montargis (45) : Ricky Norton 26 juin : Paris, Zénith: ZZ Top 26 juin: Interlaken (Suisse): Country Sisters, Derailers, The Mavericks 27 juin: Interlaken (Suisse): Stephanie Urbina Jones, John Michael Montgomery, Bellamy Brothers 26 juin: Cazaubon (32): Honky Tonk Men, Billy Hornett, Chris Evans 27 juin: Cazaubon (32): T Bird & Wild Blunch, Zodiac, Henrie Paul Tortoas 28 juin: Cazaubon (32): Dakota, Le monde Futur, Gruff Cats Sur La Route de Memphis n°119

26 au 28 juin : Quatremare (27) : Sagala, Open Road, Old Chaps , Texas Sidestep 26 au 28 juin: Coudray Monceaux (91): Mr Soul, Rose Alleyson, JC Harrison (27), Texas Sidestep (28) 27 juin : Agde (11) : Gabi Jones, Ernest Ray Everett , Mariotti Brothers 28 juin: Agde (11): Nadine Somers, Smooth and the Bully Boys 27 et 28 juin: Gujan Mestras (33): Backwest 27 juin: Muret (31): Gunshot, Eldorado , 28 juin: Rockincher 27 juin: Chevaigné (35) Kevin Buckley 27 juin: Interlaken (Suisse): Mr Soul 28 et 29 juin : Paris, Zénith: The Who 30 juin au 4 juillet: Cognac : Otis Clay (30/06), Charlie Winston (01/07), Lennie Kravirz (02/07), Selah Sue (03/07) 1er juillet: Paris, Petit Journal Montpanasse: Chris Evans, Long Chris 2 juillet : Paris 14 ème, Café d’Orléans : Station 3 juillet : Essômes sur Marne(02) : Nina Attal 3 juillet : Monpazier (24) : The Pathfinders 3 et 4 juillet  : Hérépian (34)  : Backwest, Nashy & Chattahoochee, Miss Dakota, Elastic Blues, Bootleggers 3 juillet au 5 juillet: : Tours: Howlin Jam’s, Nico Duportal, Miss Mary Ann, Aaron Pritchett, One More Girl, Kevin Buckley, Lloyd Price (4 juillet) , etc 3 au 5 juillet: Montclar (04): Lilly West, Laurette Canyon, Ian Scott 4 juillet: Grand Brassac (24): The Pathfinders 4 juillet: Illzach (68): Mr Soul 4 juillet: Grau du Roi (30): Bootleggers 4 juillet: Illzach (68): Mr Soul 4 juillet: Lautrec(81) : Jefferson Noizet 4 et 5 juillet: Gragnague (31): Gunshot , Chattahoochee, Nashville 1950, Rockincher, Eldorado. 5 juillet : Royan : The Pathfinders 6 juillet : Dambach (67) : Mr Soul 7 juillet : La Teste de Buch (33) : Ricky Norton 10 juillet : Plaine Haute (29) : Mary Lou 10 juillet: Portes de Valence (26): Gunsot 10 juillet : Seignosse (40) : The Pathfinders 11 juillet : Pont Labbé (29) : Mary Lou 11 juillet  : Cotignac (83)  : Bucephales Riders, Gabi Jones, Mr Jay 11 juillet : Eu (76) : Little Bob 11 juillet : Beauvais (60) : Jake Calypso 11 juillet: Saint Sébastien (Espagne): Bob Dylan 11 juillet : Cotignac (83) : Thierry Lecocq 11 juillet: Laroque d’Antheron (13): Shorty Tom, Country Breakers, Texas Martha, Flyin Saucers Gumbo Special 12 juillet: Laroque d’Antheron (13): New Step in Grass, Page 49

Doug Adkins, Ernest Ray Everett, Vicky Layne 11 juillet: Mirande (32): Holly Wood, The Jive Aces 12 juillet: Mrande (32): Johnny Horsepower, Mariotti Brothers 13 juillet: Mirande(32): Ghost Highway, Jason Lee Mc Kinney Band 14 juillet: Mirande (32): Gabi Jones and the Outlaws, Rhthm Sophie 12 juillet: Albi (81): Bob Dylan 12 juillet: Laroque d’Antheron (13): Thieery Lecocq & JP Distel 12 juillet: Villes sur Auzon (84): Gunshot 13 juilet : Saint Malo du Bois (85) : Bob Dylan 13 juillet: Saint Clement sur Auzon (84): Gunshot 13 juillet : Vasles (79) : Mary Lou 16 juillet : Touverac (16) : Nikki Hill 17 juillet : Penmarch (29) : Mary Lou 17 juillet : Le Havre : Nikki Hill 18 juillet : Héricourt (70) : Pierre Lorry 18 juillet : Baratier (04) : Backwest 18 juillet : Rue (80) : Little Dixie 18 et 19 juillet  : Mézières en Drouais (28)  : Charlie West , Muddly hill Boys 19 juillet : Saint Emilion(33) : Nina Attal 19 juillet : Genève : Nikki Hill 19 juillet: Coltines (15): Chris Evans 22 juillet: Villeneuve sur Lot: Crazy Ducks, Eight Killers Blues: Show Blues Brothers- Gratuit 22 juillet: Ambert (63): Jeffs & Thierry Lecocq 22 juillet: La Rochelle: Nikki Hill 23 juillet: Grau du Roi (30): Gunshot 23 juillet : Nevers(58) : Ringtones 23 juillet : La Roche sur Yon (85) : Nikki Hill 24 juillet : Chateauneuf la Forêt(87) : Ringtones 24 au 26 juillet  : Craponne sur Arzon  : Les Rivet Sauvages, Micky and the Motorcars, Sarah Gayle Meech, LiveWire, Rockin Bonnie, M Soul, Wheels Fargo; Linda Gail Lewis , Craig Morgan, Della Mae, Larking Poe, Matt Hillyer, Wheel Drive, Liane Edwards, Morand Cajun Band 24 juillet: Caen: Gumbo Gazoline, Vintage, YoungJam Blues Band, Yanne Matis, Hawaïan Pistoleros, Hillbilly Rockers 25 juillet: Caen: West Bound, Miss Jack, Big River, Neal Black, Ray Scott, Mickael Lonstar, Honky Tonk Angels 26 juillet: Caen: Blue Tears Trio, The Indications, Laurette Canyon, Cold Can 24, 25 et 26 juillet: Rome (Belgique): East of Memphis, Lee Amber Jones, John Clearwater, Lucky Jordan, Tin Wheel, etc…. 25 et 26 juillet: Retz-Saint Viaud (85): les 2 jours : Sur La Route de Memphis n°119

Pol et Mik ;Texas Sidestep, Riendanstonfolk, 25 juillet: Le Mans : Little Bob 25 juillet: La Roche Posay (86): The Pathfinders 25 juillet: Port Lesney (39): Mr Soul 25 juillet: Commentry (03): The Ringtones 25 juillet: Bonneville (74): Nina Attal 27 juillet: Loctudy (29): Ducky Jim Trio, Rouge 56 , Gravure de Mode ( Hommage aux Kinks) 27 juillet au 2 août: La Roche sur Foron (74)  : Monogram, Lonesome River band, Bluegrass Stuff, John Brandley etc….. 28 juilet: Chartres (28): Gunshot 28 et 29 juillet: Contis (40) The Pathfinders 29 juillet  : Villeneuve sur Lot  : Don Donuts and Twinhillboys ,, Patricoa Vonne – Gratuit 29 juillet : Loctudy (29) : Mary Lou 30 juillet : Rouen(76) : Nina Attal 31 juillet : Le Barp (33) : The Napkings 31 juillet: Hoerdt (67): Mr Soul 31 juillet: Chevannes(89): The Ringtones 1er août: Luzy (58): The Pathfinders 31 juillet et 1er août: Steinbourg (67): Route 67, Texas Sidestep 1er août : Le Barp (33) : Sunny Side, G.G. Gibson, David Waddell , Gunshot 2 août: Le Barp (33): Riendantonfolk, Bab’n’Blue 1 et 2 août : Mende (49) : Pierre Lorry 2 août : Vitrac (16) : Gunshot 2 août : Lariec/Concarneau : Mary Lou 3 août : Chartres : Mary Lou 4 août : Teste du Buch (33) : Gunshot 4 août : Uzes (30) : Matthieu Boré 5 août : Villeneuve sur Lot (47) : Copycat , Cock Robin - Gratuit 6 août : Saint Alexandre (30) : Gunshot 6 août : Bédarieux (34) : Little Bob 7 août : Calmont (31) : Jefferson Noizet 7 août : Grau du Roi (30) : Gunshot 7 août : Saint Renan (29) : Kevin Buckley 7 août : Bagnols(30) : Nina Attal 7, 8 et 9 août : Gouvy (Belgique) : Manu Dibango, Joe Louis Walker, Candye Kane , etc…etc.. 8 août : Buis les Baronnies (26) : Gunshot 8 août : Molsheim (67) : Texas Sidestep 10 août : Granville(50) : Nina Attal 10 août : Beaumont (24) : The Pathfinders 11 et 12 août : Contis (40) : The Pathfinders 12 août  : Villeneuve sur Lot (47  : Ostinato , Sales Tiques ; gratuit 12 août : Saint Agrève(07) Equiblues : Har & Kings County 13 août: Saint Agrève (07) Equiblues: Jack Grelle, Page 50

Baylou, Hillbilly Rockers 14 août: Saint Agrève (07), Equiblues: Subway Cowboys, Junior Gordon Band, Chad Ware 15 août: Saint Agrève( 07) Equiblues: Josh Grider, Carson Mc Hone, Ashton Shepherd 13 août: Plomeur (29): Pierre Lorry 15 août: Colmar: Texas Sidestep 15 août: Carnac Rouffiac (47): The Pathfinders 15 août: Bioule (82): Rusty Legs, Country fever Band 16 août: Bioule (82): Black Mountain, Rockincher 22 août: Pressy sous Dandin (71): Matthieu Boré 22 août : Grand Landes (85) : Little Dixie 23 août : Saint Pierre d’Albigny (73) : Backwest 25 août : Cadenet (84) : Gunshot 25 août : Riberac (24) : The Pathfinders 26 août : Talloires(74) : Nina Attal 29 août  : Longeville sur Mer (85)  : Texas Sidestep, Lionel Wendling, Raphaëlle Dess 28 au 30août : Béthune (62) : The Ringtones , Nikki Hill, Virginia Brown, Sprintime, Desperados, Lil’ Moond , Pike Cavalero…. 29 août: Jumilhac Le Grand (24): The Pathfinders 5 et 6 septembre: Maignaut-Tauzia (32): Rassemblement motos, autos. Dollar Bill, Milton and the Wildtones, Red Hot Nipples. 11 septembre: La Tour de Salvagny (69): Mariotti Brothers 11 et 12 septembre : Gstaad (Suisse) : Gatlin Brothers, Pattty Loveless,Philipp Fankhauser, Chris Young 11 septembre: Secret Place/Montpellier (34): Mike Sanchez, Matt and the Peabody Ducks, The H Bombs, Shorty Tom 12 septembre: Secret Place/Montpellier (34): Crazy Cavan, Earl and the Overtones, T.BO and B Boppers, Legacaster 12 septembre : Beaumont le Rogers (27) : Gunshot 19 septembre : Cerdon du Loiret (45) : Rolling Sominos 24 au 26 septembre : Toulouse, Fil à plomb : Jefferson Noizet 26 septembre : Chateauroux Belle Ile (36): The Ringtones 26 septembre: Beynost (01): Gunshot 26 septembre : Saint Paul Cap de Joux (81) : Backwest 26 et 27 septembre : Tournon d’Agenais (47 : gratuits : Bobby Sox Blues Band, Sex Pistils, Bardi Manchot Payants : Kyle Box Quartet, Dr Will & The Wizards, Southern Hospitality 27 et 28 septembre : Paris, Olympia : Crosby Still & Nash 2 octobre : Saint Didier au Mont d’Or (69) : Strombolis 3 octobre : Malemort (84) : Miss Dey, The Atomics, Matt and Peabody Ducks, Nelson Carrera 3 octobre: Roche (01): Gunshot Sur La Route de Memphis n°119

3 octobre : Aubigny sur Nère (18) : Backwest 4 octobre : Paris, Olympia : John Mayall 9 octobre : Castelnau Magnoac (65) : Jefferson Noizet 10 octobre : Hélette (64) : Jefferson Noizet 12 octobre : Paris, Olympia : Broken Circle Breakdown Blue Grass 18 au 23 octobre : Santa Susana (Espagne) : Backwest, Nadine Sommers, Mariotti Brothers, Billy Yates,High Rollers etc … 24 octobre : Mauguio (34) : Gunshot 27 au 31 octobre : Villeneuve sur lot (47) : Rencontres Music Blues 2015, [email protected] 31 octobre , 1er novembre: : Evreux (27): Sandy and the Prairie Dogs , Mariotti Brothers, Kevin Fowler., etc…. 6 novembre: Paris, Grand Rex: Tedeschi Trucks Band 9 novembre: Paris, Olympia: Beth Hert 11 novembre: Paris , Zénith: Deep Purple 14 novembre : Villeneuve de l’Aveyron(12) : Gunshot 14 novembre : La Rochelle : Mariotti Brothers 18 novembre : Paris , Zénith : Autour de la Guitare… 21 novembre : Villedieu sur Indre (36), danse country , concert Backslide 21 novembre : Lisieux (44) : Gunshot 21 novembre : Chatillon en Michaille (01) : Mariotti Brothers 26 novembre : Bron (69) : Nina Attal 31 décembre : Thiberville (27) : Mariotti Brothers 23janvier : Toulon : Ice Festival : Crazy Bulls, Kendall’s, Aaron Watson 24 janvier : Toulon : Ice Festival : Backwest Nous vous conseillons de vérifier les dates, des changements étant toujours possibles …….

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Gilbert Béraud & Sherry BB Attignat 2015 Les articles publiés n'engagent que leurs auteurs et en aucun cas les associations et la publication dans leur ensemble. VOS REMARQUES, VOS COMMENTAIRES ? VOS INFORMATIONS, NOUS INTERESSENT … Dépôt Légal : ISSN 1765-5587

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