CHARLES DE SERRES

Charles de Serres, neveu de Bon de Broé, fit ses études tout comme son oncle à l’Université de Bourges pour étudier le droit. Dans toutes les circonstances difficile de sa charge de greffier des Etats, Charles de Serres eut son en son oncle un conseiller et un protecteur. C’est lui qui appuya fortement auprès du Conseil privé du roi, lors d’une mission à la Cour, pour l’accomplissement de laquelle il fut seul élu par les Etats du Vivarais, tenus à Largentière, le 12 octobre 1580. Dans le compte rendu que rendit Charles de serres , « greffier du pays de Viveroys, par devant MM. Les depputez diceluy du voyage qu’il fit en la Court pour les affaires du païs » nous lisons « à M Crozet, notaire de la ville de Paris, qui auroyt receu une obligation de M.Luc et moy aurions faicte et passée à M. le président Broé, auquel auroyt pleu assister de lza somme de cent escus portés par la dicte obligation, outre aultre semblable somme baillé audit Crozez vingt solz » . Ci après lettre autographe du président Broé, datée de Tournon, le 25 février 1577, adressée à son neveu, de Serres :

« Mon nepveu, je vous escripvis dernièrement par mon cousin M. Jobert, pour respons aux dernières lettres que jay heues.de ' vous et Vous fayre entendre ce qu'il me semble que ma seur votre mère et vous pouvez fayre touchant la succession de feu votre père, à qui Dieu face mercy et me remets à vous et celle de votre remuement de mesnage en une ville ou autre pour ce .que je ne scay que dire du temps ou nous sommes et moingtz de ce qu'en adviendra et le pouvez mieulx cognoistre que moy en ce que contient le hauts et bas Vivaroys et ayant la charge que y avez et .la cognoissànce des affaires. Je me prépare tant que je puis pour mon retour que me tarde que trop, mais jay trouvé et trouve de jour à autre tant d'affaires en ceste maison pour la confession (confexion) en laquelle ils estoyent avant mon arrivée que je ne puis presque en sortir et ma fallu ces jours passés ranger les .affaires et plaintes de ma belle-seur avec grande peyne y estant venu pour elle et à son mandement. Monsieur Reynaud, conseiller au parlement de Grenoble, son beau-frère et ung sien cousin, Docteur de Romans, qui ont esté céans quelque temps pour y ad viser et en passer des eontractz qui na esté sans beaucoup de difficultez à cause qu'il m'a convenu soustenir le party, le bien et assurance des pauvres enfants pupilles de céans pour ung temps advenir et sommes après l'achever, ce que reste encore en quoy jeusse bien heu besoing de layde et assistance d'aulcuns mes parens, mais nous en sommes trop loing et n'est de M. Luc.qui m'y a aydé de ce qu'il a peu de sa grâce, Madite belle seur .se veufs descharger.de mettre en liberté le plus quelle peuts, ce que pour l'entretenir "tousjours avec ses enfants, si petits et tendres qu'ils sont Je ne luy puis reffuser comme pouvez penser "et ne veuls estre chargé de votre seur pour ce qu'elle dist avoir assez décharge de ses filles pour les endoctriner et corriger qui est le mesme propos qu'elle vous tient et à ma .seur votre mère estàns icy dernièrement.

Et ledit sr Luc a esté présent quant elle nous en a reparlé et de tot résolu quelque remonstrance qu'on luy en ayt faict et faudra que madite seur vous aide et vous la mandiez quérir et la teniez auprès d'elle ou bien à Roquamaure avec voire seur pour l'endoctriner et luy faire apprendre comme il faut faire aux autres quelque dont elles puissent mieulx valoir et trouver plus aysément leur party à Tadvenir et pourveu que plaise à Dieu me prester vie et donner -le moyen •quant le itemps viendra je m'éfoceray d'y user de quelque chârite comme àussy, vous debviez y penser de votre part et pour voir de longue main,, mesmement pour celle qui est avec ma seur ja jugesse affin de thoisir par amytyë de longue .main quelque personnage qui fust désireulx de votre alliance plus que du bien qui y est bien petit coramé-savez, et qui. en , . ;. . besoing vous pensez seconder en votre office, car vous scavez assez combien il est important a vous et à votre maison à laquelle il faut s'estudier de là conserver, mesmement si ne vous sentiez bien assuré de votre fait avec cette toux qui. vous domine sinon que vous puissiez pratiquer avec le temps et le plus tost que pouriez une survivance pour lung de vos frères -comme je vous dys dernièrement, vous .prendrez 'en bonne part mes fantaisses car c'est d'abondance de cœur et bonne volonté envers vous et votre maison, et surtout advisez à conserver votre santé et à soulager et entretenir votre mère le' plus que vous pourrez pour la tenir joyeuse et vous aussi en faisant vos affaires et procurant votre proffit et honnestement pour vous et , ceulx qui dépendent de vous, auxquelz il fault que vous soyez ung second père, qui sera la fin après m'estre recommande à votre bonne grâce et de madite seur de très-bon cœur, priant Dieu vous donner à tous deux en santé ce que mieux désirez. De Tournon, ce XXVe febvrier 157 8. Votre meilleur oncle, BROE Réf : H Valschade, Revue du Dauphiné et Vivarais