Le Grand raid des Pyrénées – 22 au 24 aout 2014 164 km – 10 000 m de dénivelé positif Petit rappel : Je me suis engagé à courir avec une vraie raison pour une association et un projet précis. Financer tous les repas du midi de l’année scolaire 2014-2015 des 17 enfants de Glenburn actuellement victimes de malnutrition. Pour cela, il me fallait donner un peu de spectacle pour attirer l’attention et le désir du plus grand nombre de contribuer à ce projet. J’ai retenu 2 épreuves sportives bien costauds : L’Altriman, un triathlon longue distance consistant à nager 3,8 km, à rouler 196 km dans les Pyrénées et à terminer par un marathon le 13 juillet puis 5 semaines plus tard, de nouveau dans les Pyrénées, un grand raid (164 km à pied avec 10 000 m de dénivelé positif en moins de 50 h, le GRP). J’ai fini l’Altriman (voir le compte-rendu) et j’avais donc déjà un peu moins de pression. Avant de partir sur cette seconde épreuve. Grâce aux incroyables donateurs nous étions déjà à 1 200 €. D’une certaine manière je pensais que l’essentiel était fait. La machine était en marche et je n’avais plus la même énergie à dépenser pour faire connaître le projet et le boucler… J’avais d’ailleurs plaidé l’indulgence auprès des donateurs pour le cas assez probable d’un abandon sur la seconde et dernière épreuve. 164 km en pleine montagne avec un temps limite serré nécessite des ressources que je n’étais pas tout à fait sûr d’avoir. Bref pas mal de doutes avant le départ… Pour descendre là-bas, j’embarque avec des hommes d’exception tous plus barbus les uns que les autres (effet de la chanson de l’Eurovision « je veux une moustache » je suppose) : Johann Lebreton, Flavien Leblanc et Louis Grimaud. Johann et Flavien sont également sur le 160. Louis plus raisonnable fera la course de 80 km mais son entourage le trouve quand même dingue. Johann est un raideur (de très très bon niveau et a pour pêché mignon : les Baies de Goji). Louis arrive peut-être un peu fatigué par son travail chez Tri Running mais content de partager le week-end avec nous. Flavien lui a vaincu l’Ice Trail Tarentaise mijuillet et malgré son physique de Ken le catcheur arrive légèrement émoussé mais gaillard et puis surtout c’est lui qui a la voiture. En arrivant dès le mercredi soir nous prenons le temps de visiter les charmantes bourgades de Saint Lary/vieille Aure et on y croise pas mal d’autres copains du Maine et Loire. Flavien parle d’acheter une cabane ici. Ambiance très détendue et simple. Comme si tout allait bien se passer… Mais pour résumer (comme ça vous serez pas obligé de lire la suite) cette course a été incroyable, pas du tout comme j’imaginais. Une impression d’une aventure pleine de rebondissements où sans cesse j’ai cherché des solutions pour rester en course. Au départ, je pensais avoir peu de chance de finir. Pas pu m’entraîner autant que j’aurai voulu (même si avec le recul, je me suis probablement trop entraîné entre les 2 épreuves avec des sorties de 2h pendant 10 jours systématiquement à jeun sûrement parce qu’angoissé de pas être à la hauteur) et en même temps en planifiant mes temps de passage probables à chaque point de ravitaillement (soit toutes les 4h) je pensais pouvoir

boucler la course le samedi entre 9h et 21h (départ le vendredi à 5h du matin). Finalement je suis arrivé le dimanche à 3h25 du matin, soit à moins de 4h du temps limite (7h le dimanche matin). Km 0 : Vendredi 5h du matin. Nous sommes 690 partants (800 inscrits). Coldplay nous accompagne avec un feu d’artifice rouge qui brûle Vieille Aure et incendie la foule. Un bonheur de 5 min qui nous fait oublier ce qui nous attend. Une montée longue de 15 km direction le Col de Portet comme mise en jambes. Johann a déjà disparu. On l’a vu hier soir mélanger du gingembre confit aux baies de Goji… On entendra parler de lui au Col de Sencours km 37 classé 60ème… Si ça se passe mal pour nous, au pire on pourra fêter notre héros. Avec Flavien on est dans le même rythme. Ce rythme des coureurs qui voudraient essayer d’arriver frais à la première base vie (km 75) où on pourra récupérer un sac personnel, changer de chaussettes, voir plus et démarrer la vraie course (dixit l’organisation). Sauf que là, il pleuviasse (le terme est volontairement moche pour bien refléter notre sentiment) et je ne sais pas trop pourquoi mais je n’ai pas de sensations dans les montées qui est pourtant mon point normalement le moins faible. Comme si j’étais fatigué. Je repense à ces sorties de 6h à 8h tous les matins… Trop tard pour les regrets, il va falloir faire avec les conditions du moment. Après le col, on attaque la première grande descente. On fait ça prudemment en essayant d’être le plus souple possible pour préserver les articulations et les quadriceps. Mais le parcours est assez technique. Beaucoup de pierres, des petites, des grosses, des pointues et même des piégeuses. Avec la fameuse pleuviasse, on galère pas mal. On finit par arriver au second ravitaillement (Artigues Km 30). Des copains pompiers de Flavien sont là et prétendent qu’on a des bonnes têtes (mais il faut dire qu’ils font souvent des fêtes avec Flavien). Des têtes du genre qui vont terminer la course en sifflotant selon eux… Mais nous sommes seulement à 30 km et je sens déjà les quadriceps éclatés. J’essaie de rester positif mais je sais déjà que je vais galérer et je construis dans ma tête plusieurs tiroirs pour y entreposer différents scénarios pour aller le plus loin possible dans la course. Je pense quand même avoir les capacités à atteindre disons 110 km en donnant tout. Mais au-delà me semble impossible même si aucun autre pépin ne survient. On repart après une petite soupe de pâtes direction le col de Sencours (2378 m, km 37) d’où nous ferons l’aller-retour au Pic du midi (2876 m) pour profiter de la vue ou se ruiner la santé en fonction des conditions météo. Il faut arriver avant 16h au Col pour être autorisé à grimper le pic. J’emboîte le pas puissant de Ken-Flavien, tel le GI-Joe de la montagne et nous voilà rendus à 12h45 au col. Il y a un petit vent autour de 60/70 km/h qui va s’intensifier en montant, des températures fraîches et toujours cette petite pluie vicelarde. Le chemin est très facile pour la première partie et plus technique et brutal pour la seconde. On croise les coureurs qui redescendent, certains avec une foulée qui semble dire « salut les tocards » et d’autres « encore 10 m et je vais mourir ». Parmi eux, Yannick Pi, coureur du Maine et Loire et finisher de la fameuse diagonale des fous. Il a 30 min d’avance sur nous mais nous avoue ne pas se faire trop plaisir aujourd’hui (il faut dire que ce n’est pas vraiment un temps à faire du jogging dans la montagne)…

En haut du pic du Midi c’est le mode prélavage. On redescend au plus vite. Le chemin est facile et donc je retrouve un peu de sensations en accélérant autour de 13 km/h histoire d’envoyer le message que vous savez aux autres coureurs (c’est aussi ça l’esprit du sport) ;)) J’attends Flavien planqué dans la cabane du ravito au col de Sencours. Il a un échauffement autour des parties très personnelles (frottement de son short. Le même que Jornet mais bizarrement lui ça lui fait pas ça). Un pépin n’arrivant jamais seul il a aussi la fermeture éclair de son sac (la même marque mais bon pas de conclusions hâtives…) qui vient de lâcher. Il y voit des signes et probablement les conditions météo n’y sont pas pour rien. La pause s’allonge dans le froid et l’humidité. Autour de nous déjà pas mal d’abandons… Nous quittons enfin cette zone maudite pour gagner des territoires que nous espérons plus accueillants. Il reste une grande descente avec de légères petites montées sur des terres exceptionnelles un peu comme dans Avatar (il y a d’ailleurs des coureurs un peu verts) pour atteindre Pierrefite (la première base vie km 75, 450 m d’altitude). Nous l’atteignons à 21h. La barrière horaire est à 01h du matin. Il nous reste donc 4h de marge. Nous croisons Yannick en pyjama avec son sac à la main. Il vient d’abandonner. Il veut arrêter carrément la course pour la vie entière. Je vois Flavien regarder avec curiosité la navette qui va le rapatrier. Je le vois imaginer la clim, la douche… Je l’interpelle à temps, juste avant qu’il pense à la bière… Dans la descente du lac vert, il a fait peser ses 90 kgs sur sa cheville mise à l’équerre et à hurler de douleur pour couvrir le « crac »… On se pose 45 min… Il arrive plus à manger… Il est au bout et devant nous des perspectives peu réjouissantes. Une nuit où il faudra faire au minimum 27 km pour gagner la prochaine étape : Cauterets (km 102) et sur ce chemin, l’effrayant pic du Cabalieros. Il va faire froid, les chemins à vaches vont être très boueux et la pluie et le brouillard vont rendre la promenade moins agréable qu’un bon bain moussant une coupe de champagne à la main. Si j’avais été comme Flavien à courir pour moi-même, j’aurai appelé ma femme pour qu’elle me dise ce que j’ai envie d’entendre : « ce que tu as fait est super. Tu peux être fier de toi mais si tu ne te fais plus plaisir, tu es au bout, ça risque d’être une folie dangereuse… Tu auras pleins d’autres belles aventures à commencer par moi-même quand tu reviendras… ». Ca, en plus du champagne, ça compte aussi… Bref, j’ai pas du tout écouté la conversation mais Flavien prend une sage décision et je repars au plus vite parce que même si je me sens parfaitement incapable de faire encore 90 km, je peux encore faire un pas devant l’autre et ayant du temps, et un engagement auprès des donateurs de leur en donner pour leur argent. Un dernier au revoir à Flavien, une respiration et je me jette dans le noir et le froid. Quand c’est dur, j’ai tendance à essayer d’accélérer pour que ça passe plus vite… Je me retrouve dans un groupe avec 2/3 filles au tempérament de feu (plutôt que de pester, elles se marrent quand elles se retrouvent étalées dans la boue/purin. Une leçon !) et on fait une montée très rapide. On ne voit rien d'un bout à l’autre de la nuit. Juste le roulis des pieds de devant dans notre faisceau lumineux qui scintille en essayant de traverser les gouttes. Pour ne pas s’endormir, je banche mon lecteur de musique sur 120 BPM. Johnny rompt la nuit en criant qu’on lui donne l’envie. L’envie d’avoir envie. Nous atteignons finalement Cauterets à 5h (km 102).

… J’ai tout donné. J’ai les pieds éclatés, les jambes comme des bouts de bois en acier mais j’ai espoir qu’avec le lever du jour ça revienne un peu. Les navettes sont là et comme tout le monde je pense au bonheur immédiat d’avouer à un bénévole mon désir d’abandon, qu’il me félicite et que je savoure l’arrêt des souffrances. Mais je sais aussi qu’une plus grande souffrance m’attendra 5 min après une telle décision. L’association, les enfants de Glenburn, et tous les soutiens me donnent les clés pour trouver en moi des ressources mentales que je découvre pour la première fois de ma vie. Je repars à 6h. Toujours pas dormi… Le soleil s’est levé on suppose car il est éteint par l’humidité de 100 % toute la matinée. Je suis donc bien hydraté mais sans force. Tous les coureurs me doublent, les grands, les petits, les chauves. Si ça ne revient pas, je vais sortir rapidement des délais. Au moins je me dis que ce sera une façon plutôt honorable de quitter la course. … Et puis au Col de riou, km 112, le soleil revient d’un coup et tout le reste avec… Il reste 52 km et 2 500 m de dénivelé positif. C’est beaucoup vu mon état de mort vivant fatigué mais il fait jour, il fait beau et il me reste 21 heures alors j’avance et je profite de la ballade. La prochaine base vie est au km 122 à Esquieze. C’est peut-être possible de l’atteindre. Au pire, je pourrai encore trouver des navettes là-bas pour me rapatrier. C’est comme s’il y avait des oursins dans mes chaussures mais malgré tout je parviens à descendre assez rapidement. A Esquieze je récupère mon sac perso et je jette mes chaussures à oursins comme on jette un serpent aux orties. Je ne veux plus jamais les mettre. Tel le naufragé affamé qui regarde la peau de son voisin, je sors de mon sac mes tongs à 12 € en les imaginant comme la solution. Habituellement je suis bien dedans alors je vais tenter. Je pars discrètement pour éviter que l’organisation m’empêche de tenter mon coup de poker. Avec les autres coureurs les tongs nous aident : eux parce que d’un coup ils prennent conscience du confort relatif de leurs chaussures et moi parce qu’ils trouvent que c’est balaise de faire la course comme ça et ont des mots de soutien. Sauf qu’autant dans les montées ça va bien, dans les descentes ou au premier franchissement de ruisseau, mon pied est éjecté de la tong/savonette. Je me rends compte un peu tard que les tongs étaient une bonne idée surtout pour se faire remarquer… Soit je trouve quelqu’un au prochain ravitaillement (Tournaboup (km 134)) qui accepte un échange inéquitable : une paire de 41/42 contre mes tongs un peu ruinées, soit ça s’arrêtera… A Tournaboup, Flavien est venu me voir et voir Louis (on retrouve les coureurs du 80 km pour finir le parcours avec eux). Il est 16h, on est samedi. J’ai encore mes 4h avant la barrière horaire. Je repère les pieds d’un homme à l’apparence sympathique qui accompagne un coureur. Il fait partie d’un groupe constitué d’au moins 4 ou 5 femmes toutes plus belles les unes que les autres. Bref un autre coureur dans le peloton qui lui aussi a su trouver sa motivation. L’homme au visage sympathique et aux pieds de la bonne taille me surprend en acceptant immédiatement de faire faire la fin de course à ses runnings qui me dit-il n’attendaient que ça (Stéphane une immense gratitude de m’avoir permis de finir la course). Je m’agenouille (pour faire mes lacets… Il faut savoir rester sobre !) et lui fais la promesse de les mener au bout (et l’air de rien, c’est le signe qu’il me fallait pour m’obliger définitivement).

Flavien pense que je peux finir avant minuit. Il me dit : « tu montes, tu redescends et voilà ». Ca semble facile... (il m’avouera le lendemain : je n’allais pas te dire « tu vas galérer mon pauvre, ça va être la misère »). Denis Lauret avec qui j’ai fait il y a 2 ans une course de plus de 200 km me téléphone. Il fait la même prévision. Il me connaît bien et il connaît bien le parcours. Personnellement je voyais au mieux 5h du matin mais leur confiance dans leurs prévisions me donnent du baume au cœur. La naïveté est décidemment ma principale qualité. Chaud bouillant, je remonte vers la Hourquette Nère km 140 à un bon rythme en doublant même des coureurs malades du 80. Certains font « waouhhh !!! » en apercevant mon dossard du 160. Mais peu à peu, je sens que mes pieds refusent de s’adapter aux chaussures de Stéphane (en même temps ce sont ses chaussures). Ce sont les ampoules sur tout le dessous de l’avant du pied qui posent problème. Elles sont précisément à l’endroit que l’on pose sur les cailloux pour assurer l’appui. Le problème est que jusqu’au km 150 le chemin n’est fait que de cailloux et autres blocs très techniques. Pour passer ça avec juste une petite partie du talon non douloureuse, c’est chaque pas le franchissement d’un canyon sur un filin après une soirée à la fac de médecine. J’avance quand même en essayant de penser à autre chose et je finis par arriver à 22h30 au Refuge Merlan qui est le dernier point haut (2 200 m). C’était très long mais ça y est la course est quasiment faite. Il me reste 14 km et 8h30 pour descendre. A part, un genou ou une grosse chute, je devrais réussir à franchir l’arrivée. Viva La Vida comme dirait Cold Play. WO OOO OO !!! Pour être tout à fait sûr d’arriver et comme je commençais à m’endormir en marchant je prends du temps au refuge pour colmater les brèches. 2 podologues en plein pétage de plomb (la nuit a été longue pour elles aussi) éteignent mes ampoules puis mon tendon d’achille et mon genou en évoquant leur passion pour la proptologie. Elles m’ont collé des bandelettes rouges partout et je me sens le Ramsès des grands jours. Pour reprendre encore un peu plus vie, sandwich Tuc-fromage-gruyère et surtout mes 15 premières minutes de sommeil sous une pyramide de couvertures… J’ouvre un œil de tigre, puis le second. Un dernier rugissement pour remercier les bénévoles et saluer les autres coureurs et je gicle du refuge emmitouflé dans la veste hyper fiable prêtée par Benjamin Féquant d’Endurance Shop (ne t’inquiète pas, je l’ai lavé ;)), musique à fond sur la version live de « Quand la musique est bonne ». « Pan » (à mon niveau de l’instant) comme dirait Johann (habitué à envoyer du 15 km/h). Bref une descente à 4/5 km/h mais sans douleurs particulières. Je descends avec le sentiment du devoir accompli, j’imagine la foule en délire en bas forcément très au fait de mon projet qui prend fin : de la notion d’espoir quand rien ne va plus, de celle d’entraide, de celle de respect et d’émerveillement face à la nature et de toute l’énergie qu’avec Virginie, les enfants, l’association, les donateurs et tous les sympathisants nous avons réussi à mobiliser pour essayer de changer un tout petit peu les choses. J’imagine la foule va hurler et pleurer de joie et d’émotions et faire exploser le standard des SMS pour partager ce moment magique avec leurs proches… Sauf qu’il est 3h25 du matin quand j’arrive à Vielle Aure et que tout le monde dort. Les 10 personnes qui sont restées ont probablement été punies par les autres ce qui fait que j’ai une explosion de joie toute intérieure.

Louis termine 266ème sur 790 coureurs le 80 km en 18h59 (il a déchiré le mur du son pour arriver en moins de 19h. Moi je serai vous j’achèterai mes chaussures chez lui). Johann 43ème du 160 en 32h20 (juste respect. Me dopé aux baies de Goji, c’est énorme !) et moi 359ème sur 800 inscrits et seulement 404 arrivants en 46h25. Flavien s’est fait amputé… Non je plaisante. Il était en pleine forme et reviendra un jour montrer de quel bois il se chauffe et tout ce petit monde-là a passé un week-end inoubliable.

Je dédie le bonheur de ces 4 jours à Sophie Rouat, une collègue et amie disparue le jeudi 21 août.

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