Chapitre 2
Le film terminé, les lumières se rallumèrent. Tout le monde fut invité à quitter la salle pour la prochaine séance. En sortant, Pénélope et Lina tombèrent nez à nez avec Lindsay. Malgré les recommandations de son amie, Lina ne put s’empêcher de lui faire la conversation : -
Coucou, Lindsay ! C’est Lina, on est dans la même classe cette année, tu te souviens ?
-
Ah, oui, bien sûr. Lina… répond Lindsay en souriant.
-
Alors, toi aussi tu es venue voir le nouveau film de Jason Whiter ? Toi aussi tu es une de ses fans ? On pourrait monter un fan-club toutes les trois, ça serait super !
-
Je t’arrête tout de suite, Lina. Moi, je suis venue ici pour constater que ce film est aussi nul que je le pensais, avant d’écrire un article sur mon blog. Tu ne crois pas sérieusement que je pourrais m’intéresser à ce genre d’acteur ? Il me faut plus de classe, de prestige. Tu ne m’as pas l’air très exigeante, toi, en revanche. Et Pénélope t’accompagne ? Elle est trop gentille ! Tu comprends sûrement de quoi je parle, toi, Pénélope. N’est-ce pas ?
-
Je….
Pénélope n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle fut interrompue par Lina, agacée par le comportement hautain de Lindsay. -
Mais qu’est-ce que tu racontes ? Pénélope et moi, on va toujours voir tous ses films dès qu’ils sortent. On est ses deux plus grandes fans !
Mais Lindsay continua et rigola : -
Ha ! J’en doute fort ! Il semble que je connais mieux Pénélope que toi, alors. Je croyais que vous étiez meilleures amies et que vous vous disiez tout ?
Et elle rit de plus belle. Interrompue par la sonnerie de son téléphone, elle entrouvrit son sac et sortit ce dernier. Ce n’était qu’un sms. Mais quelque chose chose attira tout de suite l’attention de Pénélope qui lui rétorqua alors : -
En tout cas, nous, on n’est pas des voleuses !
Elle glissa sa main dans le sac de Lindsay et en ressortit le porte-monnaie de Lina. -
Mais… C’est à moi ! Qu’est-ce qu’il fait là ?
-
Que... Quoi ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Je n’ai rien fait !
-
Mais bien sûr ! Il est arrivé tout seul ! continua Pénélope sur sa lancée. Je savais déjà que tu n’étais pas très agréable, mais je ne savais pas que tu étais ce genre de personne. Il faut croire qu’on ne se connaît pas si bien que ça !
-
C’est ça ! Je suis sûre que c’est vous qui l’avez glissé dans mon sac !
-
Comment on aurait pu faire ça ? l’interrogea Lina. Stop, les filles ! Calmezvous ! Je crois que la situation nous échappe complètement, là !
-
Mais Lina, tu ne vas quand même pas la laisser s’en aller comme ça ! s’indigna son amie.
-
Je ne sais pas quoi penser, mais je ne veux pas qu’on se dispute à ce point pour une chose sans réelle importance. Enfin, regardez-vous ! Je ne veux pas qu’on ait ce genre de relations. Je ne pensais pas que
Lindsay était ce genre de personne, moi non plus, c’est vrai. Mais quand même. L’agresser dans la rue, devant tous ces gens… Se tournant vers Lindsay, Lina continua : -
Tiens, Lindsay, si tu y tiens tant, je te le donne, mon porte-monnaie. Je sais qu’il est très beau, moi aussi j’ai flashé dessus le jour où je l’ai vu en rayon. Ou peut-être que tu as besoin d’argent pour aider un proche dans le besoin ? En tout cas, si tu le veux, je te le donne.
Elle lui tendit son porte-monnaie, mais Lindsay, énervée, le lui renvoya violemment et s’écria : -
Puisque je te dis que ce n’est pas moi ! Vous êtes vraiment stupides !
Et les larmes au bord des yeux, elle s’enfuit en courant. -
Mais quelle mouche l’a piquée ? se demanda Pénélope.
-
Oui, quelle histoire étrange, en effet. Je suis quand même curieuse de savoir comment mon porte-monnaie a pu atterrir dans son sac. Quand on y pense, je ne l’ai pas croisée une seule fois. Et elle est arrivée au cinéma avant nous.
-
Maintenant que tu en parles, c’est vrai que c’est une histoire étrange… lui confessa Pénélope.
Les deux amies se mirent alors à marcher en direction du parc. -
Maintenant que j’ai récupéré mon argent, reprit Lina, ça te dit de manger une glace au parc ?
-
Mmmh… Une boule au chocolat pour moi !
-
Ha ha. Et moi, j’en prendrai une à la fraise ! Allons-y ! L’après-midi n’est pas encore finie, il faut en profiter jusqu’au bout !
-
Oui, jusqu’au bout !