Algérie - France Bernard Émié

Ambassadeur, Haut représentant de la République Française en Algérie

«Une coopération concrête pour un développement partagé»

Crise

ou pas crise, l'entreprise algérienne a besoin de se développer. Pour ne pas rester sur ce simple constat ou cette évidence BTPHnews a initié ce dossier pour permettre à ses lecteurs de mesurer les enjeux de demain. Détenir les leviers favorisant une industrie performante à même de suffire aux besoins des Algériens et de se développer en intégrant les exportations dans son management, tel est l'enjeu de cette "boulimie" de développement qui mobilise tous les acteurs. Pour ce faire nous avons initié cette nouvelle rubrique pour mieux cadrer les enjeux de demain. Dans ce numéro nous consacrons ce dossier aux relations algérofrançaises qui nous dit-on elles évoluées dans leurs concepts à l'aune de décisions politiques: de purement commerciales les entreprises françaises investissent le champ de l'engagement et l'investissement. Malgré des absences dans certains secteurs, la France reste le premier partenaire de l'Algérie et pour ce faire nous avons rencontré plusieurs intervenants à différents niveaux organisationnels qu'ils soient politiques ou capitaines d'entreprises.

Les relations économiques algéro-françaises ont pris un essor considérable ces quinze dernières années, grâce à une embellie financière favorable à l’Algérie. Il nous a paru intéressant pour la compréhension de ce dossier consacré aux relations économiques algéro-françaises de revenir sur les grandes lignes de l'entretien que Bernard Emié ambassadeur de France en Algérie a accordé à notre confrère d'El Wata: à savoir, si cette tendance a des chances de se maintenir quand bien même le déclin des recettes d’hydrocarbures venait à compromettre gravement les ressources financières du pays. L'ambassadeur sous le prisme de l'optimisme, qualifie les relations économiques entre nos deux pays de «très positives» corroborées par une synergie portée, «par une forte volonté politique». "Monsieur l'Ambassadeur, merci de nous recevoir à l'occasion de cet entretien, élément clef du dossier spécial que la revue BTPHnews consacre aux relations algéro-françaises, qui connaissent un développement jamais égalé. »

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« Ces quinze dernières années, les relations économiques algéro-françaises ont pris un essor considérable grâce à une embellie financière favorable à l'Algérie. Aujourd'hui, avec la baisse des recettes d'hydrocarbure, on évoque plutôt une récession. Ces relations ont-elles une chance de se maintenir ? »

riennes en France tandis que des jeunes diplômés français pourront être intégrés dans des entreprises françaises sur le territoire algérien. Cet accord exprime la richesse des liens qui nous unissent. Notre relation, à nulle autre pareille, n’est pas simplement fondée sur des flux financiers ou commerciaux, mais avant tout sur des échanges humains.

Les relations économiques entre nos deux pays vont au-delà de l’évolution de nos conjonctures respectives. Elles sont avant tout le fruit d’une volonté commune de nos deux Présidents de la République de développer un partenariat d’exception dans ce domaine. Depuis la « déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre la France et l’Algérie », signée en présence du Président de la République François Hollande le 19 décembre 2012 à Alger lors de sa visite d’Etat, notre relation économique bilatérale n’a en effet jamais été aussi dense. Ce partenariat est aujourd’hui articulé autour d’échéances bilatérales majeures qui viennent témoigner, à chacune de leur occurrence, de la qualité de nos relations. La troisième session du Comité mixte économique franco-algérien, le COMEFA, qui s’est tenue à Paris le 26 octobre dernier, en offre une récente illustration : 9 accords ont été signés à cette occasion pour un montant avoisinant le milliard d’euros. Tous ces accords présentent de forts enjeux. Ils concernent aussi bien des partenariats productifs (dans le domaine des phosphates, avec Roullier, ou des transports, avec la SNTF et ses filiales) que des accords institutionnels. L’un d’entre eux est particulièrement symbolique : il s’agit de l’accord relatif aux échanges de jeunes actifs qui permettra à l’Algérie d’envoyer de jeunes diplômés dans des entreprises, des institutions, des associations algé-

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« Le patronat algérien, le FCE (Forum des Chefs d'Entreprises) notamment, a souvent interpellé les entreprises du MEDEF pour passer au plus tôt de la logique purement commerciale à celle de partenariat industriel. Ce constat est-il fondé d'après vous ? » Je comprends et partage le souhait des membres du FCE de voir se développer encore davantage notre partenariat productif. Cette volonté est d’ailleurs partagée par nos plus hautes autorités, qui en ont fait

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Algérie - France l’une des clés de voûte de notre relation bilatérale. Des efforts sont déjà en cours de concrétisation : la logique partenariale prend de plus en plus le dessus sur la logique commerciale. Nous sommes pionniers en ce domaine. J’en veux pour preuve les 500 entreprises françaises implantées en Algérie, qui génèrent plus de 140.000 emplois directs ou indirects, et les flux d’investissements français vers l’Algérie, systématiquement supérieurs à 200 millions d’euros par an depuis 2008. Ces flux font aujourd’hui de la France le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie, avec un stock d’IDE qui a atteint 2,15 milliards d’euros fin 2013. Les investissements français couvrent ainsi la quasi-totalité des secteurs d’activité algériens et concourent directement à la diversification de l’économie du pays. Ils concernent en particulier le secteur financier, l’industrie automobile, les transports, les industries alimentaires, l’industrie pharmaceutique, la construction, et le secteur de l’extraction. Nous investissons, nous construisons des usines et nous produisons de plus en plus sur place : qui d’autre en fait autant avec tant de projets et de détermination ? Cependant, il me parait important, aujourd’hui, d’aller plus loin. Nous devons informer les entreprises françaises sur tous les projets émanant d’entreprises algériennes publiques ou privées qui souhaitent développer des partenariats avec des entreprises étrangères. Nous avons d’ailleurs sollicité les organisations patronales (FCE, CEIMI etc…) à cet effet. Une action de recensement est en cours. Je m’engage, pour ma part, à faire connaitre ces opportunités en France et je m’implique personnellement dans la mobilisation des milieux entrepreneuriaux français devant lesquels je vais souvent m’exprimer pour leur dire : « l’Algérie est un pays plein d’opportunités et y travailler est possible ! »Je l’ai déjà fait à plusieurs reprises à Paris, et conduirai de nouvelles actions début 2016 dans plusieurs régions françaises, et notamment en région PACA depuis Marseille.

PSA intègrent parfaitement cet enjeu, nécessaire à la réalisation d’un taux d’intégration élevé. C’est également le cas des usines Cital à Annaba, développées en partenariat avec Alstom. Dans ces deux cas, nous voulons contribuer au développement de « clusters » – automobile à Oran, ferroviaire à Annaba – en appuyant la montée en puissance d’entreprises de sous-traitance, en partenariat avec des entreprises françaises, et avec un soutien institutionnel. Plus généralement, nous travaillons constamment à faire venir des PME et ETI en Algérie, qui sont la base du tissu de sous-traitance. C’est dans ce cadre que se tiendra, à l’initiative de Business France, le 3ème Forum de Partenariats Franco-Algérien en février 2016 à Alger en marge du CIHN (Comité Intergouvernemental de Haut Niveau), présidé par nos deux Premiers ministres. Ce forum vise à identifier, encourager et multiplier les partenariats productifs entre PME et ETI des deux pays, non seulement dans le secteur de la sous-traitance déjà cité, mais aussi dans ceux de l’agroalimentaire, du numérique, de la maitrise d’ouvrage, du bâtiment et de la formation. Il faut toutefois garder en tête que l’investissement à l’étranger d’une PME, qui comporte, comme dans tout pays, un certain niveau de risque, appelle une stabilité du cadre juridique. Sur ce point donc, je pense que nous pouvons encore trouver des axes d’amélioration afin que l’environnement économique et juridique dans lequel les PME françaises sont amenées à évoluer soit pleinement prévisible.

« Quels sont les écueils à corriger, pour que cette dynamique ait toutes les chances de se poursuivre et de prendre de l'ampleur ? » Si les relations économiques entre la France et l’Algérie n’ont jamais été porté à un tel niveau d’intensité (ce dont nous devons nous réjouir), nous ne devons pas pour autant nous reposer sur nos lauriers. Pour vous donner un exemple, la France souhaite participer pleinement au développement de la sous-traitance en Algérie, actuellement au centre de la stratégie économique des autorités algériennes. L’usine Renault à Oran et le projet d’implantation de 70

« Comment pourrait-on interpréter cette intense activité ministérielle entre la France et l'Algérie ?» Depuis la visite d’Etat du Président Hollande en décembre 2012, notre relation bilatérale connaît une BTPH News

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dynamique d’approfondissement très forte. Beaucoup a été fait pour rapprocher nos deux pays, et les liens entre la France et l’Algérie ont été portés à un niveau sans précédent. C’est vrai au niveau économique, comme nous venons de l’évoquer ensemble, mais aussi dans les domaines politique, éducatif et culturel. En outre, certains projets d’envergure, développés en partenariat, nécessitent un suivi ou un soutien politique, qui s’exercent par le biais du dispositif institutionnel spécifiquement mis en place en 2012 : session annuelle du Comité Intergouvernemental de Haut Niveau, Comité Mixte Economique Francoalgérien (conduit au niveau des ministres de l’Economie et des Finances, de l’Industrie et des Mines, et des Affaires étrangères), missions menées par M. Bianco (ancien ministre, Représentant Spécial pour les relations avec l’Algérie) et MM. Levet et Dehimi (tous les deux Hauts Responsables à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, respectivement en France et en Algérie). Ce dispositif témoigne de l’intensité de notre relation partenariale, et de notre volonté de la faire vivre et de la développer dans toutes ses composantes. « On parle université. protocoles, conventions et échanges d'étudiants, qui appuient une volonté politique d'assoir les relations algéro-française sur une base scientifique sereine. Votre commentaire ? » La France se place au 3ème rang mondial en termes d’attractivité universitaire. Elle est le premier pays d’accueil non-anglophone et près de 22.000 jeunes algériens étudient actuellement sur les bancs des établissements d’enseignement supérieur fran-

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çais, soit 90% des étudiants algériens qui étudient à l’étranger. Dans bien des cas, la communauté algérienne issue de l’enseignement supérieur français représente d’ailleurs un modèle de réussite entrepreneuriale ou professionnelle. Nous avons le devoir de tirer le meilleur parti de ces atouts formidables. C’était tout le sens de la récente visite de Mme Vallaud-Belkacem, notre ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche à Alger les 24 et 25 octobre dernier, qui visait à renforcer notre coopération dans trois domaines d’action complémentaires : l’éducation, la formation professionnelle ainsi que l’enseignement supérieur et la recherche. Dans ces trois secteurs, il faut encore consolider les dynamiques existantes, adapter nos outils d’intervention, innover (en lien notamment avec les entreprises), et garantir la maîtrise du français. C’est à ce prix que nous donnerons aux étudiants algériens les meilleures chances d’accéder au marché de l’emploi, que ce soit en Algérie ou en France. C’est aussi dans cet esprit que la ministre a procédé le 24 octobre au lancement d’un nouveau réseau social français destiné à tous les anciens étudiants algériens ayant fait des études en France : France Alumni Algérie. Cette nouvelle plateforme leur permettra de rester en contact et de valoriser leur parcours en France dans un cadre professionnel, tout en favorisant la reconnaissance de leurs compétences et leur savoir-faire. J’invite tous nos lecteurs diplômés d’écoles ou d’universités françaises à rejoindre vite cette plateforme !

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Algérie - France Jean-Louis LEVET, Haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, rencontré récemment à Blida à l'occasion de la signature d'une convention d'assistance avec la CEIMI (organisation patronale fédérant les PME/PMI algériennes. lors de l'entretien qu'il nous a accordé il défini tout d'abord sa mission et la volonté de réussir la coopération franco-algérienne axée sur le principe du "gagnant-gagnant".

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acquis c’est d’avoir obtenu l’aval des deux gouvernements par rapport aux coûts des besoins économique des Algériens. J’ai pris mes fonctions en juin 2013, et en octobre de la même année ces priorités ont été présentées au COMEFAD et à la première conférence intergouvernementale coprésidée par les deux Premiers ministres Ayrault et Sellal. Dans ces priorités j’ai privilégié : • La formation professionnelle • L’infrastructure technique et Technologique d’appui aux entreprises. • Un partenariat de coproduction. Toute stratégie doit avoir des priorités, c’est très important, car cela structure les relations économiques entre les deux pays (les Algériens appellent cela « champs d’actions »). Vient ensuite le 2ème acquis

"Chargé par le gouvernement français de contribuer à accélérer le processus de mutation des relations entre les deux pays, pour passer d’un monde fondé sur l’import-export à un mode fondé sur la coopération. C’est l’axe stratégique de cette mission. A partir de celle-ci, j’ai souhaité définir des priorités". (J.L LEVET)

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Création de projets de coopération d’exemplarité sur des enjeux structurants de la formation, nous avons pensé à quatre projets d’écoles. • Institut de la logistique • Ecole de Management industriel • Ecole des Métiers de l’Industrie • Ecole de l’Economie Industrielle. Pour ce faire nous y avons mis près d’une année pour y arriver, c’est-à-dire comprendre les besoins réels du ministre de l’Industrie. Ces Ecoles s’adaptent à la fois à des étudiants sous licence et aux cadres du Public et du Privé. Mes actions ont été d’identifier les partenaires français en l’occurrence l’Ecole des Mines de Paris, celle de Toulouse, l’AVITEM, l’Agence des Villes durables de la Méditerranée et SCMA (School Management). Il a fallu les persuader de venir en Algérie. Nous avons construit ces protocoles et conventions, maintenant tout l’enjeu , c’est de basculer d’un model traditionnel de séparation Université/Entreprises

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Jean-Louis LEVET

Haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne

"Passer d’un monde fondé sur l’import-export à un mode fondé sur la coopération"

à un model où les deux sont liés. Tous les enseignements de ces Ecoles vont intégrer les besoins de l’entreprise. Concrètement comment cela va être mis place ?

en

Le ministère de l’Industrie a désigné un comité de pilotage dont la responsable est la Secrétaire Générale madame Khalfi. Ce comité de pilotage est représenté par des industriels Publics et Privés, ce que j’avais souhaité. De tous temps cela a été réclamé, comment avez-vous fait ? Comment j’ai pu construire de bonnes relations avec le FCE, avec beaucoup de transparence et partage des informations entre partenaires Public/Privé. Ils ont parfaitement compris la nécessité de participer à ce type d’activité. Il vaut mieux être dans les processus qu’en dehors. Les projets exprimés sont extrêmement importants et prennent du temps. Mais ils permettront de changer de modèle économique. Déjà une première réunion a eu lieu à Paris à l’Ecole des Mines avec madame Khalfi et les représentants des 4 Ecoles. Je réuni à nouveau les quatre opérateurs français fin septembre, pour que nous voyons les interfaces entre les quatre projets d’Ecoles qui ne sont pas quatre projets séparés. Nous nous réunirons après c’est-à-dire en octobre avec mes amis

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algériens pour mettre en place l’ensemble des processus organisationnels sur le contenu et sur les interfaces entre les quatre Ecoles en lien avec les entreprises. Il y aura des entreprises Publiques de quatre ou cinq secteurs : • Mécanique • Nouveaux Matériaux • Automobiles Ainsi que les opérateurs Privés dans le comité de pilotage, il y a Condor et Benamor plus un représentant du FCE. Le 3ème résultat ou acquis, C’est la mise en œuvre de ces différents projets à Blida à laquelle vous avez assisté, j’ai parlé des Ecoles, on peut parler des projets de normalisation avec l’IANOR • de la Construction d’un laboratoire de Métrologie (pas pour le Bâtiment, il y en aura un pour le ministère de l’Industrie. Il concernera tout ce qui est mesure des produits afin de rendre les usines plus efficientes. • Un autre pour le ministère du Commerce pour lutter contre la contrefaçon. Donc un outil pour les Douanes, tous les services d’Etat qui luttent contre la contrefaçon. Ce sont deux produits différents, l’on pourrait nous dire de faire comme en France, en Allemagne il y en a deux (il s’agit du même produit) en fait il n’y a pas de modèle à priori, il faut qu’il soit aux normes, il faut avoir les équipe-

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Algérie - France ments de contrôle. • former les formateurs. • Le 3ème point ce sont les partenariats de coproduction qui ne sont pas les plus aisés car la règle du 51/49 a d’abord été perçu en France comme un obstacle, nos entreprises sont pour la plus part familiale. Coté Grand groupe ça posait problème également. Un grand groupe ne peut concevoir ne pas avoir plus de 49% afin de consolider sa filiale dans le groupe au niveau international. La règle du 51/49 à fait chuter les investissements en Algérie après 2009 (réf aux chiffres des statistiques officiels de la CNUCED). Depuis 2 années à force d’explication, de pédagogie et de rencontre avec les entrepreneurs et mettre en exergue les cas d’exemplarité, il ya un nombre croissant d’ETI françaises qui ont compris l’intérêt aussi du 51/49. • Cela permet d’avoir un partenaire et tout l’enjeu est de trouver le bon partenaire fiable. • Il permet de bénéficier de la préférence nationale. • Il est plus aisé d’être une joint venture algérienne pour se mouvoir dans le système d’appels d’offres algériens et sur le marché que d’être tout se ul. De plus en plus d’entreprises françaises comprennent l’intérêt et les avantages du 51/49 pour se maintenir en balance par rapport aux obstacles. Et puis il n’y a pas que cela comme avantages, les Joints Venture que nous crayons depuis 3 ans permettent l’apprentissage et les français constatent que les algériens que même si les algériens ont la majorité (législation) leur souhait est de réussir cette Joint Venture. Sur des cas concrets on le voit : les algériens disent si nous ne sommes pas bons dans le management et que vous l’êtes, donc c’est vous qui managez l’entreprise. Si nous ne sommes pas bons sur les process de fabrication de production gestion des Ressources Humaines, c’est vous qui allaient vous en occuper, sur le Managent et les Postes clefs en général cela se fait au consensus. Le 4ème point, c’est la mise en œuvre d’un plan de développement. La plus grande difficulté est de tenir ce plan de développement en s’adaptant à cette législation, d’où la nécessité d’avoir en amont un partenaire algérien solide et fiable. C’est vraiment une raison pleine de succès. Cette perspective est perçue de plus en plus positivement. Je trouve que le 51/49 est perçu sur un mode plus neutre qu’il y a 2 ou 3 ans, où il était clairement perçu comme un obstacle, comme quelque chose de négatif. Que peut-on dire en conclusion que la mayonnaise commence à prendre ? Oui ! nous sommes aujourd’hui dans une phase de transition entre le modèle import/export et un mo-

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dèle coopératif. Donc le rôle de ma mission c’est de l’accélérer, ça passe évidemment par des projets à développer plus avec mon interlocuteur qu’est le ministre de l’industrie monsieur Bouchouareb et mon homologue permanent Bachir Delmi, avec lequel nous avons une relation de confiance totale et c’est très important. Avec le secteur privé représenté par le FCE, nous avons un plan d’action que nous avons défini ensemble fin février 2015 et que nous sommes en train de mettre en œuvre axe par axe. Mon objectif est de réaliser également un plan d’action avec le CEIMI, un autre grand club fédérateur d’entreprises. Avec Kamal Moula le président nous avons appris à nous connaitre depuis un an. Le résultat nous avons réussi à définir un certain nombre d’axes de fonds, qu’il faut maintenant mettre en œuvre. Maintenant que vous connaissez les 2 clubs patronaux lequel des 2 du FCE et du CEIMI est l’interlocuteur le plus réactif ? Vous savez quelques soient les sigles FCE ou CEIMI nous avons à faire à des chefs d’entreprises, il y a le même langage, les mêmes objectifs : avancer, être proactifs, attendent des résultats , augmenter en qualité. En un mot on peut dire qu’ils en veulent ? Oui ! ils ont une volonté extrêmement forte voir audelà. Je dirais même que tous les industriels que j’ai rencontré à d’Oran, Tlemcen, Bordj, Sétif , Guelma , Annaba ou Constantine, petits ou grands me disent vouloir travailler avec des entreprises françaises, mais l’on ne vous vois pas assez. En votre qualité d’observateur et d’économiste est-ce que les entreprises algériennes selon vous ont évolué ? Quand je mets en perspective historique le tissu industriel algérien sur ces 4o dernières années, il y a eu une période d’industrialisation classique (datant 1970) qui vient par le haut, qui consistait à investir massivement dans des grands secteurs style (Acier, Sidérurgie, mécanique) sensés entrainer d’autres entreprises. Il y a eu la période de guerre contre l’islamisme qui avait stoppé l’entreprise et l’Algérie. Il fallait sauver le pays d’un système totalitaire en devenir, depuis maintenant une dizaine d’années l’Algérie recommence à vivre. Ce sont des consommateurs de plus en plus exigeants et c’est normal. Ce sont des entreprises algériennes qui doivent répondre à cette demande de plus en exigeante. Vous avez tout un secteur privé qui se développe en lien direct avec la demande finale. C’est pour cela que le secteur privé dans toutes

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Algérie - France ses activités, (de l’agriculture à l’agroalimentaire, des cosmétiques, de l’électroménager en passant par les produits Vétérinaires, la téléphonie et les services aux entreprises) se développe beaucoup. Il y a beaucoup de jeunes entrepreneurs qui ont entre 20/30 ans, il y a un centre de jeunes dirigeants (CJD) représenté par des Hommes et des Femmes de grandes qualités qui représentent toute une nouvelle génération de chef d’entreprises aujourd’hui. Mon travail lorsque je vais en France dans les grandes villes comme Montpellier, Sète, Bordeaux, Lille, Lyon ou Marseille, c’est pour leur dire qu’il existe un tissu d’entreprises algériennes que nous méconnaissons en France. Nous avions une vision un peu rationaliste de l’Algérie (Administration centralisée, grands Groupes Publics). En fait, les PME en France connaissent mal l’importance de tissu économique en Algérie. J’essaies de leur démontrer qu’il existe en Algérie des dizaines, des centaines de PME qui font 50,500 1000 jusqu’à 30.000 employés , qui aujourd’hui ont souvent une marque, des réseaux sociaux, une stratégie, qui ont des gens compétents qui ont un bureau de normes de méthodes avec un outil de production qui fonctionne avec des gens qui savent le faire fonctionner. Il faut donc travailler avec ces entreprises qui sont leader. Même leader elles sont potentiellement vulnérables comme tout Leader, vous avez des concurrents Coréens Américains, Brésiliens Allemands, Chinois qui arrivent. Elles ne peuvent donc pas se satisfaire de leur position de leader, il leur faut développer des partenariats. à priori c’est plus simple de travailler avec des partenaires français quand ils ont un professionnalisme et qu’ils sont sérieux, idem pour les français. Dans les 3 prochaines années , c’est les 2 milliards d’Habitants de l’Afrique. Oui, mais un partenariat se fait à 2, encore faudrait-il que les entreprises françaises le veulent ? Vous savez, en France on n’a pas la notion de ce que peut être le marché algérien. C’est un marché de 50 millions d’habitants (horizon 2020). Aujourd’hui vous avez les Turcs qui pointent du nez, coté Européens les Italiens ne demandent pas mieux, les Allemands aussi, les Espagnols sont déjà là avec les Portugais . ils acceptent beaucoup de choses. Les français n’ont pas encore pris conscience qu’ils sont privilégiés et qui perdent beaucoup s'ils restent sur leurs présupposés.

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Parité dans le milieu professionnel

Renault Algérie production, cité en exemple mondial

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remière entreprise industrielle mondiale à signer le Pacte des Nations unies pour promouvoir l’égalité hommes-femmes dans les postes de management, l’alliance Renault-Nissan enregistre une croissance importante de femmes qui occupent des postes-clés dans les sites de fabrication et de montage de véhicules. Selon le site financier "ZoneBourse" qui a révélé un rapport établi pour l’exercice de l’année 2014, Renault Algérie Production “a lancé un programme de recrutement qui a permis d’embaucher 350 personnes, dont 40% de femmes. L’usine Renault à Oran est ainsi devenue l’un des exemples mondiaux dans ce secteur industriel en matière d’égalité professionnelle”. Selon la même source, “l’objectif des principes d’autonomisation des femmes de l’agence ONU Femmes est de garantir le respect des droits humains des femmes et de les aider à participer pleinement à la vie économique, dans tous les secteurs industriels et à tous les niveaux hiérarchiques des entreprises”.

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Entretien

avec Georges REGNIER,

Conseiller Commercial de l’Ambassade de France et Directeur de Business France Algérie

Depuis quelques mois, UBIFRANCE est devenue Business France. Pourquoi ce changement ?

promotion de l’attractivité et de l’image économique de la France, de ses entreprises et de ses territoires.

Vous avez raison. Ubifrance et l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) ont fusionné, le 1er janvier 2015, pour créer Business France. Cette évolution n’est pas, vous vous en doutez, un seul changement de raison sociale, mais bien un élargissement des activités de l’agence. Alors qu’Ubifrance avait pour unique mission l’internationalisation des entreprises françaises, Business France est désormais au service de l’internationalisation de l’économie française. Elle est à ce titre chargée non seulement du développement international des entreprises et de leurs exportations, mais aussi de l’accueil des investissements internationaux en France, de la

Avec la nouvelle démarche des deux pays pour développer les relations économiques bilatérales (réunions bilatérales régulières à haut niveau, colocalisation d’industries…) quel est le rôle de BF et sa démarche dans ce cadre ?

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De nouvelles instances de dialogue de haut niveau portant sur l’ensemble des aspects de la relation économique bilatérale ont, en effet, été mises en place depuis décembre 2012, à l’instar du comité mixte économique franco-algérien (COMEFA). Cet outil efficace permet – l’expérience des deux années écoulées le démontre- de dynamiser les BTPH News

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Algérie - France relations économiques entre les deux pays et de déterminer les grandes orientations de cette coopération. Dans ce contexte, Business France, le service commercial de l’ambassade de France en Algérie, travaille quotidiennement, dans les secteurs industriels retenus par le COMEFA au développement des partenariats entre entreprises françaises et algériennes. Cette action est double : -Il s’agit pour nous de recenser tous les projets algériens pour lesquels des entreprises algériennes tant publiques que privées souhaitent s’associer à des entreprises étrangères. Nous travaillons à cet effet avec les organisations représentatives des milieux d’affaires algériens et avec la Chambre de Commerce Algéro-Française -Il s’agit aussi, dans le même temps, de sensibiliser les entreprises françaises sur ces opportunités de partenariats et surtout de participer au développement et à la réussite de ces partenariats. Nous travaillons là encore avec les organisations représentatives des milieux d’affaires français, avec les organisations professionnelles et consulaires, avec les pôles de compétitivité mais aussi avec la banque publique des investissements.

Quelles sont les relations entre Business France et les entreprises françaises implantées en Algérie ? Quelle est votre contribution pour l’implantation des opérateurs français ? Business France est l’un des points d’entrée naturels des entreprises françaises qui souhaitent s’implanter en Algérie. Nous avons d’ailleurs, une filière spécialisée dans le conseil et l’aide à l’implantation. Nombre de PME françaises se sont implantées en Algérie grâce au travail des équipes de Business France Algérie. Nous les accompagnons tout au long de ce processus, de la phase réflexion à celle du choix du partenaire algérien et ce, jusqu’à la création de la structure juridique. Renforcer notre partenariat est pour la France et pour Business France une priorité stratégique. Nous mettons aussi un point d’honneur à la création de synergies entre les grands groupes français et les PME des deux pays. Quelles sont les actions (événements) de BF pour promouvoir les entreprises françaises et les partenariats avec des homologues algériennes ? Un travail très important conduit par Business France à l’attention des PME et ETI a permis d’ac-

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compagner plus de 400 entreprises en 2014 en Algérie avec l’objectif de faciliter la mise en œuvre de partenariats avec des entreprises algériennes. Plus de 20 rencontres, séminaires, colloques et journées d’information sont organisées chaque année par Business France en Algérie. A titre d’exemple, au cours des 6 semaines qui nous séparent de la fin de l’année nous organisons trois évènements majeurs -Le pavillon France sur le Salon SITP à Alger, du 18 au 22 novembre, avec la participation de 25 sociétés françaises, -Les premières rencontres franco-algériennes de la santé organisées, les 2 et 3 décembre, en étroite collaboration avec le ministère de la santé et l’AREES où près de 30 entreprises et agences françaises du secteur se déplaceront en Algérie pour présenter leur savoir-faire dans la perspective de nouer des partenariats notamment productifs, -Enfin, du 6 au 8 décembre, le 1er forum franco-algérien du numérique en étroite collaboration avec les autorités algériennes et plus précisément le ministère de la poste et des TIC

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Vous le constaterez toutes ces actions sont organisées dans les secteurs retenus par le COMEFA. Je ne voudrais pas conclure sans parler de l’avenir et de 2016 qui verra l’organisation du 3ème forum franco-algérien de partenariats programmé pour le 2 et 3 février 2016. L’objectif de cet évènement est là encore de favoriser les partenariats productifs entre les entreprises algériennes et françaises et les accompagner jusqu'à la signature d'un premier accord. Plusieurs secteurs d’importance sont concernés : l’Agriculture et agroalimentaire, l’Assistance à la maîtrise d'ouvrage, le Bâtiment (industrialisation de la construction ; promotion immobilière), la Formation, le Numérique, la Soustraitance mécanique (automobile, ferroviaire...), l’ingénierie touristique, les sports et loisirs et le Transport ferroviaire. Tous ces événements démontrent, si besoin était, combien les secteurs de coopération entre les entreprises françaises et algériennes sont nombreux et prometteurs pour travailler conjointement en Algérie, en France, en Afrique et en Europe sur la base de partenariats gagnant/gagnant.

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Réseau Mixte algéro-français

Des Ecoles d’ingénieurs et de commerce (RME) L’Ambassade de France en Algérie et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique algérien ont signé dernièrement l’accord définissant les activités du Réseau Mixte des Ecoles (RME) pour l’année 2015. Cet accord intervient une année après pour formaliser les nombreuses activités qui ont déjà été menées et programmées conjointement tout au long de l’année. La répartition des financements de ces activités a été établie sur une base paritaire. Le RME compte parmi ses membres 16 écoles nationales supérieures algériennes, 15 écoles préparatoires algériennes et 7 écoles françaises d’ingénieurs. Il a pour objectif principal la professionnalisation des écoles nationales supérieures algériennes grâce à la mise en réseau avec des écoles d’ingénieur françaises sur la base de 9 axes d’orientation : • La formation de formateurs et de personnels administratifs en lien avec la professionnalisation des formations des écoles ; • L’ouverture et la pérennisation de la Filière Ingénieur Entreprendre (FIE) dans les écoles en vue de la formation à la création d’entreprise ; • L’équipement en plateformes technologiques pour la formation pratique initiale et continue et pour le développement d’activités d’études, de recherche et de développement • La création de filiales par les écoles pour valoriser les activités des écoles (formation continue, gestion et 80

mise en valeur des plateformes technologiques, prestations en Recherche et Développement, transfert technologique) ; • La systématisation et la formalisation de la pratique du stage long en entreprise et le renforcement du service des stages dans les écoles ; • Le développement de nouvelles formations en lien avec l’entreprise via la formation d’ingénieurs en alternance ; • L’introduction de référentiels de compétences dans les diplômes des écoles et la conception de cursus professionnalisant ; • La transformation des écoles préparatoires en écoles nationales supérieures ; • La capitalisation et la généralisation des bonnes pratiques par essaimage. A partir de ces orientations, trois moyens d’action ont été définis : • les mobilités étudiantes en France, • les formations en Algérie • les formations en France des formateurs. Des bourses d’études au niveau Master ont été créées pour que les étudiants algériens puissent se perfectionner en France et effectuer des stages en laboratoire ou en entreprise. En 2015, seize boursiers ont été sélectionnés pour des mobilités de 2 à 9 mois. Parmi eux, deux étudiants obtiendront à la fin de l’année universitaire, en complément de leur diplôme algérien, un diplôme d’ingénieur français en informatique.

dans les écoles algériennes afin d’essaimer des méthodes d’enseignement et d’apprentissage adaptées en vue de la professionnalisation des étudiants et afin de soutenir des projets innovants dans le cadre d’un rapprochement entre écoles et entreprises. Cinq séminaires ont déjà été organisés cette année. Les 11 et 12 mai derniers, quatre experts français ont animé une conférence internationale sur les interactions aquaculture – environnement – économie, inaugurée par le Ministre algérien de la Pêche, à l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de la Mer et de l’Aménagement du Littoral (ENSSMAL). Dix-huit autres séminaires et ateliers auront lieu d’ici la fin de l’année. Des formations destinées aux formateurs et aux techniciens des écoles algériennes sont également dispensées dans les écoles françaises membres du réseau. Neuf formations ont été programmées en 2015 dans des domaines ciblés et variés, tels que la mise en place de plateformes technologiques ou le développement de la « Filière Ingénieur Entreprendre » pour l’accompagnement des projets de création d’entreprise des étudiants des écoles nationales supérieures algériennes. Fin novembre 2015, la partie algérienne et la partie française se réuniront à nouveau pour dresser le bilan des activités du réseau et définir les perspectives d’action en 2016.

Des séminaires sont organisés BTPH News

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Kamel Moula

Président du CEIMI

"Akli Mellouli, un médiateur"

En

marge de la convention signée dernièrement entre le CEIMI, représenté par son président Kamel Moula et le Haut représentant du gouvernement français pour la coopération industrielle et technologique francoalgérienne, Jean Louis Levet, nous avons évoqué la détermination de cette organisation patronale pour le développement de ses membres ( PME/PMI). Dans cete perspective d'évolution que représente pour vous Akli Mellouli et quelle est sa mission au sein du CEIMI? En tant que binational c'est un acteur majeur au sein de notre organisation. Il est en France, c’est aussi un élu, il est partagé entre les deux rives. Sa mission c’est justement de mettre « en musique » ou de concrétiser tout ce qui vient d’être évoqué à cette rencontre. Sa mission vendre l’image de l’Algérie à l’étranger et faire le rapprochement auprès des entreprises étrangères et françaises. Une double fonction dont une partie se fait à partir de la France, l’autre volet chez nous en Algérie. En fait son rôle c’est aussi en sa qualité de médiateur d’amener ces entreprises à collaborer et à investir chez nous. Au-delà de ce rôle de médiation Akli Mellouli est également là pour contrôler et pour veiller à séparer le bon grain de l’ivraie quelque part ?

attaquons à un grand chantier qui va prendre beaucoup de notre temps. Nous savons que la route est longue jonchée, de nombreux écueils et difficultés. Nous en sommes conscients et nous surmonterons cela, c’est notre challenge. Faire changer les mœurs, les mentalités ce n’est pas évident. Il faudra y aller même s’il faut bousculer les mauvais reflexes nous le ferons dans l’intérêt général. Comment s’intègre ou ne s’intègre pas le CEIMI avec le FCE ? Vous savez dans le monde entier il y a différents patronats, le CEIMI va bientôt signer avec la CGPME, comme l’a fait le FCE avec son homologue français le MEDEF, nous sommes très complémentaires. Le CEIMI coiffe beaucoup plus les PME/PMI, les petites entreprises alors que le FCE, lui n'est pas représentatif de ce segment économique, il coiffe les grands groupes. Les problèmes des uns et des autres ne sont pas les mêmes ; mais ceci étant nous travaillons en synergie, nous ne sommes pas en concurrence. - Aujourd’hui le FCE est un patronat fort par ses grandes entreprises et sa force de proposition. - Le CEIMI est fort mais autrement, nous avons un nombre important d’adhérents, vous savez celui qui peut apporter un plus au monde de l’entreprise est le bien venu. Vous représentez une force de travail plus importante que les grands groupes ? Non, il faut comprendre que nous PME/PMI sommes les sous-traitants des grands groupes, sans les grands groupes les PME/PMI n’existeraient pas. Nous sommes, je le répète et j’insiste très très complémentaires.

Oui, c’est pour cela justement qu'il nous représente. Il a de l’expérience pour déceler tout cela. Je pense que même les Algériens savent faire la différence, nous avons un savoir-faire, des bilans à demander avec visite sur site. Ce qui nous permet en fait de gagner du temps. Comment appréhendez-vous perspective de partenariat ?

cette

nouvelle

C’est un début, une amorce, je pense que c’est un bon début. En fait nous sommes en train de faire notre mue. Nous sommes en train de changer de vision et tout est à faire. Il est vrai que nous nous

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Akli Mellouli

Le joker franco-algérien du CEIMI

P

our la réussite d'un partenariat franco-algérien, il s’avère qu'Akli Mellouli peut être un élément important dans cette réalisation économique, dans la mesure où qu’il est tout à la fois en sa qualité de Président du cercle franco-algérien et de représentant pour la France et l’Europe du CEIMI. Akli Mellouli peut donc promouvoir de jeunes et moins jeunes franco-algériens ayant acquis une formation et pratique dans l’économie française et être des jokers potentiels dans ces relations. Par ailleurs en sa qualité de représentant du CEIMI à l’international et par sa connaissance du milieux de la PME/PMI algérien, il permet à un certain nombre de d’entreprises françaises et européennes de pénétrer le marché algérien en s’inscrivant judicieusement dans le tissu économique algérien. La règle 51/49 ne nous semble pas un frein pour toute entreprise désireuse de s’investir dans un marché algérien de près de 50 millions d’Habitants et une porte grande ouverte sur le continent avec des voies de communication, faut-il le préciser déjà réalisées

Outre

votre engagement au plan de politique locale en France, Akli Mellouli vous présidez l'Espace franco-algérien. Pouvez-vous nous dire ce qu'est cet organisme, qui le constitue et quels sont ses objectifs? L’Espace franco-algérien est un réseau qui regroupe des membres de la communauté algérienne établie en France. Il s’est constitué de manière effective lors de la promulgation de la loi du 23 février 2005 sur les rapatriés d’Algérie et qui prônait dans son article 4, le rôle positif de la colonisation. Loyaux envers notre pays d’accueil mais aussi profondément attachés à notre pays d’origine, nous ne pouvions rester silencieux face à cette négation législative de l’histoire du pays de nos racines. Nous savions à notre niveau que la majorité silencieuse de notre communauté, cette majorité qui est insérée socialement, culturellement, politiquement, sportivement,…n’est pas insensible à tout ce qui relève de l’Algérie et de son histoire, aussi nous avons souhaité la mobiliser d’une part pour se faire reconnaitre dans sa citoyenneté dans le pays d’accueil, d’autre part pour la faire reconnaitre par le pays d’origine comme une composante à part entière de la population algérienne même si nous résidons hors des frontières et enfin pour créer cette passerelle dont tout le monde parle mais dont on ne voit pas concrètement la première pierre posée. Une association riche d'expériences multiples et dont les membres peuvent tout à la fois bénéficier du potentiel d'un pays, en l'occurrence le leur, en plein développement dans presque tous les domaines économiques et mettre à profit leurs formations et leurs expériences managériales ?

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Rencontre parisienne au cercle franco-algérien

C’est cette fameuse passerelle, forts de nos compétences acquises ici, nous voulons participer à la construction d’une Algérie forte, une Algérie leader africain. Nous connaissons les capacités et les talents de nos compatriotes qui résident au pays. Ensemble, forts de nos acquis respectifs, nous pouvons faire de l’Algérie du 21ème siècle, un fleuron de la méditerranée. Mais pour se faire, nous avons encore quelques combats à mener. •D’abord contre celles et ceux qui veulent en permanence nous diviser par obscurantisme, par conservatisme ou tout simplement pour ne pas permettre à notre pays d’émerger. •Ensuite, nous avons à inventer, à imaginer les conditions du partage de nos connaissances et de nos compétences sans que personne ne se sente lésé ou blessé dans son amour propre. Nous devons créer les synergies nécessaires, car il ne faut pas oublier que ces algériens d'origine qui pour certains ont choisis de faire leurs vies sous d'autres cieux en s'engageant politiquement etc, restent attachés à leurs pays d'origine même s’ ils sont loyaux avec leurs pays d'accueil ou de naissance. Ils restent légitimement attachés à leur pays d'origine l'Algerie . Et au travers de l'espace nous voulions justement que ces hommes et ces femmes marchent sur deux jambes celles de leur histoire être des binationaux loyaux avec leur pays d'accueil et légitimement attachés à leur pays d'origine sans reniement et surtout arrêter avec ces appellations absurdes pour nous désigner "beurs" et autres comme si on voulait nous faire oublier ou renier notre part d'algériennité. Nous devons dépasser nos égos et nos préjugés pour construire cette passerelle nécessaire entre les algériens de l'intérieur et de l'extérieur avec humilité et entre les deux rives pour un développement harmonieux comme je l'avais déjà écrit dans une tribune. Enfin, nous avons à nous recentrer tous ensemble sur l’intérêt général et seulement l’intérêt général.

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Cela sous-entend de replacer l’Algérie au centre de nos préoccupations pour refaire une société soudée autour de l’intérêt du pays, donc du peuple et à fortiori de chacun d’entre nous. La communauté algérienne en France, forte de plusieurs milliers sinon plusieurs millions, quel pourrait être son apport dans le développement en Algérie dans un esprit gagnant tant du point économique que culturel ? Comment voyezvous ces apports? Les Algériens à l’étranger ont démontré leur génie. On les retrouve dans les plus grandes entreprises du monde. Ils sont novateurs dans tous les domaines, pour peu qu’on mette à leur disposition les conditions nécessaires à la recherche, à l’innovation et à l’expression de leur talent. Pour que ce génie soit porteur et créateur de richesses en Algérie, il est donc nécessaire que nos gouvernants prennent conscience que le développement économique comme la démocratie ne se décrètent pas. Il est donc impératif de donner aux Algériens et à tous les Algériens qu’ils soient en dehors ou en dedans des frontières, les conditions de l’initiative, de l’entreprenariat. Et quand je parle de développement économique, je parle d'une économie aussi sociale et solidaire qui contribue au vivre ensemble. Et une économie au service du peuple favorise le développement économique mais le développement social et culturel pour que chacun puisse vivre dignement. Il n'y a de richesse que d'hommes et la première richesse de l'Algérie ce n'est ni le pétrole ni le gaz mais la synergie de ces enfants qu'ils soient de l'intérieur ou de l'extérieur si nous sommes capables de leurs donner des perspectives et un projet pour l'avenir !

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Casbah d’Alger

24 milliards de DA pour sa restauration

Selon,

Abdelouahab Zakagh, directeur de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés «24 milliards de DA ont été alloués pour la réhabilitation et la mise en valeur de La Casbah d'Alger, dont quatre milliards de DA sont destinés à la restauration de la citadelle». A. Zakagh, également responsable de l'application de ce plan considère que la citadelle de La Casbah d'Alger, est l'un des édifices les plus importants de la vieille ville. Elle «sera rénovée et ouvrira ses portes au public en 2020». Evoquant l'avancement des travaux de la mosquée Ketchaoua, il a affirmé que le taux d'avancement des travaux de rénovation et de réhabilitation est à plus de 50%. Inscrite depuis 1992 au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, La Casbah d'Alger «fait l'objet, depuis 2008, d'un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur dans le but de lui restituer son image d'antan», selon le directeur de l'office. Pour rappel «La mise en application du plan de sauvegarde et de mise en valeur de La Casbah d'Alger a débuté en 2008 dans le cadre du plan d'urgence relatif à la protection de certaines anciennes bâtisses protégées du risque d'effondrement». «983 bâtisses de La Casbah d'Alger ont fait l'objet d'expertises dans le but d'arrêter tous les processus et phénomènes de dégradation et de détérioration», a-t-il assuré, avant d'affirmer que «les portes de 212 bâtisses ont été scellées, afin qu'elles ne soient pas occupées par des intrus». Le secteur sauvegardé de La Casbah d'Alger s'étend sur une superficie de 105 hectares et englobe en son sein une multitude d'édifices remarquables faisant partie intégrante de la vieille médina : la citadelle, les palais, le Bastion 23, les édifices religieux. Sur les 1.816 bâtisses restantes, 30% sont en état de dégradation très avancées, 50% sont état de dégradation moyen ou superficiel, 10% sont en état de ruine et 10% sont fermées ou murées, selon des données citées dans le plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de La Casbah d'Alger. Le reste des vestiges enfouis se trouvent sous la place des Martyrs, et plusieurs pièces archéologiques et des vestiges d'anciennes bâtisses de différentes époques ont été découverts à 34 mètres de profondeur, lors des travaux de réalisation de la station de la place des Martyrs du métro d'Alger.

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L’ENS-Paris et les archéologues algériens

Un

partenariat défini par une convention-cadre entre l’Ecole normale supérieure-Ulm de Paris et les universités de l'Est algérien (Sétif 2, Constantine 2 et Batna 1), relatif à la formation en archéologie au niveau master, a été signé entre les recteurs algériens et le directeur de l'ENS d'Ulm, Marc Mezard, selon un communiqué de l’ambassade de France en Algérie. Ce partenariat «porte sur un programme d’appui au «master d’archéologie classique : méthodes et pratiques». Le terrain d’étude de ce master sera le site de Lambèse, ville de garnison de la IIIe Légion, puis capitale de la province romaine de Numidie dans l'Antiquité», dont le territoire forme le cœur de la Numidie. Comme elle «assurera» aux étudiants du master une formation en archéologie de grande qualité à travers l’approfondissement des méthodes et des pratiques de l’archéologie, grâce à une large palette de séminaires et de stages animés par des spécialistes. Cette coopération permettra aussi de «former à la langue arabe les étudiants de l’ENS-Ulm» accueillis dans les universités dispensant le master, et «conduira» à la conception de manuels, de lexiques et de bases de données bilingues arabe – français dans le domaine de l’archéologie. «Enfin, il est prévu que ce master d’archéologie antique conduise à la mise en place d’une formation doctorale en codirection». Le communiqué de l’ambassade explique que «l’objectif principal de cet accord est d’encourager les études archéologiques en Algérie, de valoriser la recherche archéologique pour le développement du tourisme, l’investissement local et de participer aux débats actuels et aux productions scientifiques internationales».

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