Guy Nzouba Ndama est en danger de mort

ECHOS DU NORD Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 10e année

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“Change. Believe” Barack Obama

N°328 du Lundi 14 Mars 2016. Prix : 600 FCFA

PDG, la fin de l’histoire Lire en pages 3 &4 Arbitraire

LETTRE AU CHEF DE L’ETAT

Monsieur le Président, Samedi dernier, vous avez organisé, à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes, la cérémonie de votre investiture à la prochaine élection présidentielle. Vous vous fiez à la ferveur citoyenne lors de vos manifestations pour espérer rester à la tête du pays. Détrompez-vous. Ce sont les mêmes gens qui vous acclament aujourd’hui qui vous sanctionneront demain dans les urnes. « Le poisson a confiance en l’eau et c’est dans l’eau qu’il est cuisiné », disait mon grand-père. Vous auriez dû renoncer à briguer un second mandat. Car le premier a été un échec total. Sur toute la ligne. L'État s'est étiolé, aussi bien dans l'esprit des citoyens que dans la réalité quotidienne. Même les règles démocratiques les plus élémentaires ne sont pas observées par votre régime, au moment où il est question de tourner la page pour écrire un nouveau chapitre de notre histoire collective. C’est pour cette raison que vous auriez dû saisir l’occasion qui vous était offerte pour sortir par la grande porte. Malheureusement, vous avez raté cette opportunité. Je vous comprends dans une moindre mesure. Mon aïeul disait : « La poule voit la porte, mais elle sort par la fenêtre.» Mais il n’est pas encore trop tard pour vous ressaisir. Au moment où les combattants de la liberté sont embastillés, incarcérés ou exilés, le monde découvre un visage inquiétant de votre régime, du fait du recul incessant de l’État de droits et des libertés publiques. Chaque jour qui passe, nous assistons au délitement de la République, parce que les lois votées par votre majorité sont bafouées par vous-même. Suite en page 2

Dans ce numéro

Un mort à Addax Pétroleum - P2

Sept jeunes emprisonnés sans être entendus

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our avoir osé organiser une marche de protestation contre la candidature d'Ali Bongo Ondimba en 2016, quatre fonctionnaires et trois étudiants ont été envoyés en prison vendredi dernier. Il s’agit de Christian Obame, Joël Mapangou, Aimé Martial Obiang Mve, Axel Ndjoungui, Boulingui Boulingui, Ghislain Tchibinda et un autre dont l’identité n’a pas été révélée. Nous y reviendrons.

« Je suis candidat. Je suis prêt. Mon programme économique est prêt et je vous invite massivement à ma prise de parole ce samedi 19 mars 2016 à Ntchorere à 14H30 pour que je vous parle du Gabon. »

Affaire Onaïda Maisha Bongo Ondimba vs Ali Bongo Ondimba

Rebondissement à Nantes

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'avocat de Onaïda Maisha Bongo Ondimba a introduit une plainte avec constitution de partie civile, le 11 mars dernier chez le doyen des juges d'instruction, à Nantes. Cette plainte va déboucher sur la désignation d'un juge d'instruction. L'affaire va ainsi prendre une nouvelle tournure. Contrairement aux affirmations de Me Dumont-Beghi, l’avocat d’Ali Bongo Ondimba, le dossier n’est pas clos.

ACTUALITÉS

ECHOS DU NORD N°328 du Lundi 14 Mars 2016

LETTRE AU CHEF DE L’ETAT Or, vous devez les respecter, même lorsqu’elles ne vous arrangent pas. « Celui qui veut la pluie doit accepter la boue », me faisait observer mon papy. Vous avez exclu de votre parti trois députés frondeurs. Quelle mouche vous a piqué pour que vous arriviez à l’extrême ? Je sais bien que tout pouvoir corrompt. Tout pouvoir absolu corrompt absolument. Vous auriez dû découvrir et éviter les traquenards ayant entraîné un tel dérapage. L’acte que vous avez posé vous portera préjudice, parce que les trois députés ne réclamaient que des réformes légitimes. Mais votre appétit gargantuesque du pouvoir vous a fait voir en eux de dangereux adversaires. Finalement, mon pépère n’avait pas tort, lui qui disait : « Quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d’un clou.» Vous manquez de cohérence dans votre conduite politique. Vous avez prôné le changement, mais votre régime a plutôt instauré la pensée unique et le sectarisme discriminatoire le plus obscur pour régner plus longtemps. Vous entretenez le régionalisme, le tribalisme, le népotisme, les inégalités sociales, dont les conséquences sont la haine, l'intolérance et la méfiance. Il vous est difficile de continuer de mentir, car le peuple n'a pas l'intention de fermer les yeux. D’ailleurs, il ne compte pas sur votre politique politicienne. « La poule sait renverser la calebasse mais ne sait pas la relever », faisait remarquer mon pépère. Avec vous, le Gabon a échappé à un péril pour se retrouver face à un autre péril encore plus grand. L'administration est désormais composée d’analphabètes, d’ignares, d’illettrés et d’incompétents, qui dictent leur loi aux instruits et expérimentés. Ils occupent des postes techniques. Pour émerger, il faut passer par des pratiques immorales ou la loge maçonnique. Vos collaborateurs n'existent que pour mystifier le peuple et répandre la misanthropie. Les voleurs s'habillent en costumes pour dissimuler leur cleptomanie. Les Gabonais veulent d’un pays débarrassé de ces oripeaux. Après votre chute, personne ne vous regrettera. D’ailleurs, mon aïeul disait : « Lorsque l’épervier meurt, la poule ne pleure pas. » Votre népotisme vous a amené à confier tous les postes des régies financières et juteuses à votre fameuse légion étrangère. Et vous restez motus et bouche cousue devant les malversations financières et les situations catastrophiques touchant directement à la dignité humaine, politique et socioéconomique des Gabonais. C’est une irresponsabilité de votre part ! Vous avez trahi la conscience nationale. Vous n’êtes pas digne de diriger le Gabon. Il faut qu’on vous le dise pour que vous ne vous gargarisiez pas d’un succès en carton-pâte. « Trop de louanges amène le chat à se prendre pour la panthère », disait mon grand-père. Monsieur le Président, il n’est pas encore trop tard pour que vous négociiez votre départ. Jetez aux orties la crainte d’une retraite politique cauchemardesque et d’actions vengeresses de la part de votre futur successeur. Renversez les totems et faites éclater les tabous. Ou, mieux, considérez-les comme non avenus. Froidement, soyez intelligent et négociez votre départ. Les Gabonais ne veulent plus de vous comme dirigeant. Ils s’activent actuellement pour votre chute. Vous allez bientôt vous en rendre compte. « On entend le fracas des arbres qui tombent, mais pas le murmure de la forêt qui pousse », aimait à dire mon aïeul. Jonas MOULENDA

Succession Julien Mpouho Epigat

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Arthur Page

es récentes publications d’EDN n° 317318-319 et 321 concernant les agissements des mandataires dans la gestion de la succession Mpouho Epigat ont poussé ces mandataires dans leurs derniers retranchements. Les révélations des plaignantes ont créé un doute raisonnable entraînant par la même occasion de nombreuses interrogations chez les autres héritiers. De ce fait, les mandataires ont organisé une réunion au lendemain des événements du 30 janvier dernier. Réunion de succession présidée par Ernest Mpouho, qui avait pour but d’apporter des réponses précises quant à la gestion du

Production pétrolière

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Un mort et six blessés graves sur un site près de Mandji Jonas MOULENDA

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ne personne a trouvé la mort et plusieurs autres ont été grièvement blessées, après trois explosions, samedi après-midi, sur le site pétrolier d’Obangué Est, près de Mandji, le chef-lieu du département de Ndolou, dans la province de la Ngounié (sud du Gabon). Selon des sources concordantes, un tank de pétrole de la société Addax Petroleum y aurait pris feu, causant ainsi l’embrasement de la station de stockage du fuel. D’après les mêmes sources, il y a eu plus de trois explosions consécutives. Un employé de la société Ortec,

un sous-traitant d’Addax Petroleum, est mort sur le champ. A en en croire des témoins

oculaires, les secours ont tardé à arriver sur le théâtre du sinistre. Ce n’était qu’en début de soirée qu’une équipe des sapeurs-pompiers, basés à Rabi-Kounga, a

fait mouvement vers Obangué Est où l’incendie faisait rage. Jusqu’à 21 heures, un hélicoptère y était toujours attendu pour évacuer les blessés vers PortGentil, la capitale économique. Les circonstances de cet accident ne sont pas encore élucidées. Mais des sources proches de la société Addax Petroleum ont indiqué que la première explosion s’est produite au moment où des soudeurs intervenaient sur le tank, qui présentait des fuites. L’inobservation des mesures de sécurité est mise en cause. Les responsables du site n’auraient pas interrompu la production avant les travaux de soudure, comme l’exigent les normes de sécurité.

Usurpation de propriété par la SCI de l’Aménagement d’Avorebam

Le tribunal met au grand jour les manigances d’Akomozogho et Sezalory

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Ledivin

rançois Auguste Akomozogho, le directeur général de l’Agence nationale de l’urbanisme des travaux topographiques et cartographiques (ANUTTC) et Claude Sezalory, le maire d’Akanda, n’oublieront pas de sitôt la journée du 11 mars 2016. Ce jour-là, le tribunal administratif de Libreville s’est déporté sur un terrain litigieux décidé par le duo à être faire la propriété de la SCI Aménagement d’Avorebam. En présence du tribunal, M. Modon, le directeur des travaux topographiques de l’ANUTTC commis par son directeur général pour la circonstance, a clairement indiqué que son service n’était en rien impliqué dans le bornage de ce terrain que veut s’approprier la SCI Aménagement d’Avorebam. Contrairement aux indications du directeur général de l’ANUTTC. Une déclaration qui prouve que Sezalory et Akomozogho, voulaient se livrer à une spoliation en règle de la SCI Entreprise des personnes éveillées (EPE). Les deux individus sans doute acculées, ont essayé de faire perdre patience au magistrat dépêché sur les lieux. Dans l’espoir que les hommes de loi rebrousseraient chemin. Prévu pour 11heures, les magistrats étaient arrivés à l’heure du

rendez-vous, ainsi que E.P.E. Il a fallu attendre des heures et après plusieurs appels téléphoniques des magistrats qui commençaient à s’impatienter, pour que les représentants de l’ANUTTC arrivent. Ce seront M. Modon, directeur des travaux topographiques, assisté de son conseiller juridique. A la surprise générale, aucun représentant de la SCI Aménagement Avorebam ne sera présent. Sans attendre, le tribunal administratif a demandé à M. Modon ce qu’il savait de ce litige ? L’intéressé, après avoir décliné son titre, a indiqué ne rien connaître de cette affaire. « J’ai été appelé par mon DG ce matin, qui m’a demandé de venir représenter l’agence ici, je lui ai dit que je n’avais aucun élément de preuve pour défendre l’ANUTTC. Il m’a envoyé ce plan de bornage apparemment fait par la COFET et je l’ai signé ce matin de vendredi 11 mars 2016 à 9heures». Cet aveux a intrigué le tribunal qui a demandé à l’intéressé s’il était normal «… qu’un plan de bornage établi en 2013 par un cabinet privé, les attributions ayant été déjà faites, et ce n’est qu’après trois ans que votre service soit impliqué, c’est-àdire votre signature de ce jour ? ». Modon qui a réalisé que son DG l’a envoyé dans un vrai traquenard

dira au tribunal : « je ne suis pas compétent pour juger, c’est bien le tribunal administratif qui doit apprécier et juger si c’est normal ou pas et puis je ne suis au courant de cette procédure rien que depuis ce matin lorsque mon DG m’a dit de venir et je précise que ni mes services ni moi-même n’avons été impliqués depuis ». Les magistrats qui ont réalisé qu’ils tenaient là, la preuve des magouilles auxquelles se sont livrés le DG et le maire, vont tenter d’en savoir plus. « Vous ne connaissez pas où sont les bornes si on vous comprend bien ? » « Je ne connais pas, je ne peux pas montrer le début ou la fin du terrain, je ne connais pas où sont des bornes, je vous dis que mes services et moi-même n’en savons rien du tout, sauf que j’ai été appelé avant les fêtes de fin d’année, précisément en novembre 2015, pour venir borner ce terrain, en présence du procureur. Je n’étais pas prévenu à temps, il n’y avait pas de véhicule, ni mes agents, ni moi-même personne n’est venu. C’est tout ce que je sais de cette affaire et je suis venu aujourd’hui parce que mon DG me l’a ordonné, sinon je ne suis pas concerné ». Au vu de ces déclarations, tout devient clair. L’ANUTTC est neutre sur toute la ligne. Ce, qui s’est passé, c’est qu’Auguste

Akomozogho, Claude Sezalory et leur géomètre Bonnavaud de la COFET, ont voulu s’attribuer à titre personnel ce terrain. La SCI Aménagement d’Avorebam n’étant qu’un prête-nom derrière lequel ils se sont dissimulés. Ce au mépris des dispositions légales. Pour se sortir de ce mauvais pas, ils ont voulu mettre cet imbroglio sur la direction technique de l’ANUTTC qui n’avait jamais été associée à ce, processus et qui a dégagé sa responsabilité devant le tribunal administratif. D’après de ce dénouement, E.P.E a réitéré sa demande d’annulation du décret d’attribution du terrain querellé en faveur de la SCI Aménagement d’Avorebam du 22 juillet 2015. Au regard de tant de fraudes, ce décret n’est plus opposable à quiconque.

Qui est en définitive le vrai mandataire ? patrimoine, qui s’est transformée en une sorte de campagne de diffamation contre les plaignantes. « Comment a-t-il pu la présider n’étant pas mandataire ? Doit-on comprendre qu’il gère la succession avec Alfred Mpouho sans le consentement de tous », s’est interrogée une des plaignantes. Par ailleurs, au cours de cette réunion, il ressort qu’aucune réponse satisfaisante n’a été apportée aux héritiers. Pas d’informations concernant l’ensemble du patrimoine, encore moins la gestion du compte de succession. Les réponses aux questions sont restées évasives, brèves, truquées, car les éléments apportés n’ont aucun support officiel. Dans la foulée, Ernest Mpouho a, par exemple, déclaré avoir payé sur fonds propres, 8

millions de FCFA, les services d’un expert qui devait rechercher et évaluer le patrimoine de leur père. De cette enquête, il est ressorti que ce dernier n’a laissé qu’un entrepôt à Sobraga et un appartement de 2 chambres au quartier Lalala. Mais, silence radio sur les actions dans les sociétés, des maisons de Libreville et Franceville, et les détails des opérations bancaires du compte de succession. Ernest Mpouho reste silencieux quant au nom dudit expert et ne présente pas les conclusions écrites de son enquête. Les plaignantes sont toujours en attente de ces précisions. Concernant l’affaire CecaGadis, « il a enfin reconnu »que leur défunt père détenait des actions dans cette société. Puis,

il a informé ses frères et sœurs que le Président-Directeur général de ce Groupe les a cédées« gracieusement » à leur défunte mère. Une investigation est d'ores et déjà en cours pour mettre en lumière cette transaction qui s'est faite à l'insu des autres héritiers et qui n'ont jamais perçu les revenus issus des dividendes versés ces dix dernières années. Mme Claire Mpouho étant décédée depuis 2012, les héritiers se posent des questions sur la situation réelle desdites actions. Persuadées que l’information sur ce legs va dissuader les plaignantes, ces dernières lui exigent de leur en fournir les preuves matérielles. Ce d’autant plus que cette information est en contradiction avec un fait important. Sur ce, elles rappellent la plainte

de Gervais Mpouho contre les mandataires en 2011. Pourquoi cette procédure, si sa mère était héritière depuis 2008 ? Aucune réponse n’étant apportée, les plaignantes redoutent une stratégie en vue de dépouiller le reste des héritiers des biens auxquels ils ont droit. Elles parlent « d’une accumulation de mensonges ». L’étau va-t-il se resserrer autour des mandataires ? Fort de toutes ces incohérences, un des mandataires, « le plus belliqueux », aux dires des plaignantes, aurait promis de les « bastonner pour avoir osé s’attaquer à lui». Non content de voir son nom étalé dans la presse. Drôle de réaction : « C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. » Au regard de tous ces faits, les

plaignantes se demandent à quel titre il prend des décisions ? La succession est-elle son bien personnel ? Au nom de quoi décidet-il de qui doit recevoir quoi ? Il semble que c’est de cette manière qu’il avait refusé d’acheter des billets d’avion à certains pour la commémoration des dix ans de la mort du défunt Mpouho. Par ailleurs, les plaignantes avancent qu’« il use de subterfuges, de menaces, d’intimidation, en mettant en avant ses fonctions ministérielles ». Et que « ministre ou pas, il est avant tout fils de Julien Mpouho Epigat et frère des autres héritiers ». Point barre. Affaire à suivre...

POLITIQUE Parti démocratique gabonais

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SYA

e qui s’est passé samedi dernier au Jardin botanique n’est rien d’autre qu’un congrès d’adieu des camarades du Parti démocratique gabonais (PDG). Les rares militants attachés à ce parti qui ont fait le déplacement sont ressortis avec des larmes aux yeux. Tant la cérémonie n’avait rien de la solennité que savait imprimer ce parti au pouvoir en pareille circonstance. Le congrès « était sans âme », a reconnu un pédégiste de la première heure. N’eût-été la présence massive des groupes d’animation, « la tente aurait été sans grand monde », a conclu l’intéressé, avec raison. Car, entre l’absence de nombreuses personnalités de premier plan et le ressenti de celles qui ont tout de même fait le

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Le congrès d’adieu

déplacement, l’atmosphère était glauque. Pas étonnant qu’à un moment, Faustin Boukoubi ait dû demander « d’arrêter la musique » à

l’extérieur de l’enceinte. Cette ambiance ne correspondait point au vécu des congressistes. Pour un congrès d’investi-

Investiture d’Ali Bongo Ondimba

Un événement d’un autre âge

Gil Lawson

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n se serait cru à Pyongyang, tant le rassemblement du groupuscule hystérique et sectaire qui représente actuellement le Parti démocratique gabonais tendance Ali Bongo Ondimba (PDG Ali) ressemblait aux grands-messes qu’organise souvent, à sa gloire, le dictateur nordcoréen, Kim Jong-Un. Sauf que lorsque le camarade Kim Jong-Un sonne l’appel, il « mobilise » des millions de Nord-Coréens. Son alter ego gabonais, Ali Bongo Ondimba, peine, lui par contre, à attirer du monde. L’immense majorité des militants de ce grand parti ayant fait le choix de rallier l’autre tendance PDG Héritage et Modernité (PDG H&M) qu’Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga, Jonathan Ignoumba et d’autres personnalités ont lancée jeudi devant plus de 5 000 personnes, dans le vaste domaine d’Eloi Rahandi Chambrier. En présence de tous les loyalistes restés fidèles à l’idéal d’Omar Bongo Ondimba. L’un des fondateurs du PDG, avec Eloi Rahandi Chambrier et Jean Stanislas Migolet. Pour tenter de tenir le challenge en termes de mobilisation, Ali Bongo Ondimba a préféré réunir ses « hystériques » -Eric Dodo Bounguendza étant sans doute la forme la plus accomplie en la matière -, dans le réduit de la tente du Jardin botanique. Sans même prendre la peine d’y mettre de l’air conditionné. Les militants transpiraient à grosses gouttes pendant que luimême était confortablement assis sur l’estrade, s’étant fait installer juste derrière lui, et

pour lui tout seul, un climatiseur. Son voisin de droite, au nom de l’égalité des chances, suait et se servait abusivement d’un éventail pour essayer de se « rafraîchir ». Tous les notables et hiérarques du groupuscule PDG Ali se servaient eux aussi du même gadget. Un congrès, selon le dictionnaire Wikipédia, « est une réunion solennelle ou une assemblée de personnes compétentes pour débattre d'une question ». Rien de tel au sein du groupuscule hystérique PDG Ali. Le congrès est devenu une succession de monologues, sans la moindre contradiction. On se serait cru à une épreuve de joutes oratoires très prisée par les avocats. Les porte-parole des neuf provinces désignés pour faire lecture des procès-verbaux des congrès provinciaux, ainsi que ceux désignés pour faire lecture des motions de soutien, donnaient l’impression d’être dans une compétition de slam. Pour désigner celui qui ferait le discours le plus abouti en termes de culte de la personnalité à Ali Bongo Ondimba. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a qualifié le Gabon de dictature dans un rapport officiel en 2011. Au jardin botanique, les camarades ont très vite enlevé, dans l’esprit des observateurs, toute idée qu’il pourrait y avoir « débat sur une question » au cours de ces assises, en intégrant dans le programme un concours de danse. Les groupuscules venus acclamer « leur champion » ont pris soin d’amener dans leurs bagages les fameuses « bougeuses de fesses ». Sans doute pour donner un avant-goût de ce que sera « la décennie de la femme

» décrétée par Ali Bongo Ondimba : un retour en arrière, aux années sombres. L’exhibition de ces groupes d’animation a occupé 90% du temps passé par les hystériques sous une tente portée à 40 degrés. Au rythme des « succès » du temps passé, à l’image du groupe venu du Woleu-Ntem. Sans doute par nostalgie d’Omar Bongo Ondimba et pour bien faire savoir que ce congrès est « suranné ». Les cadres et ministres de chaque province, comme au bon vieux temps, sont désormais contraints de les accompagner durant leurs exhibitions. Un signe de leur soumission au distingué camarade. Il apparaît donc très clairement qu’il n’était pas question de se réunir solennellement « pour débattre », mais plutôt pour donner une onction festive à l’auto-investiture d’Ali Bongo Ondimba du 29 février 2016 à Ozouri. Pas étonnant que les porteparoles prennent appui sur les nouvelles promesses – égalité des chances, mise en œuvre effectif (fictif) du PGSE, décennie de la femme, émergence du Gabon en 2025…-, pour justifier le choix d’Ali Bongo Ondimba. Alors que la logique aurait voulu que l’on se fonde sur un bilan positif pour motiver leur choix aux yeux des Gabonais. Ils croient sérieusement qu’un individu qui a tout raté en sept ans peut subitement changer de braquet pour les sept années à venir ! On comprend mieux pourquoi Guy Nzouba Ndama, le président de l’Assemblée nationale, a préféré ne pas venir assister à une telle messe qui relève plutôt de la sorcellerie.

ture qui devait mettre la machine PDG en marche « pour une victoire cash », les principaux acteurs ont brillé par leur absence. D’abord Guy Nzouba Ndama, le président de l’Assemblée nationale, vers qui convergent toutes les interrogations du moment. L’homme qui a installé Ali Bongo Ondimba au pouvoir en 2009 n’a pas voulu assister cette fois au « sacre » de son ancien poulain. Officiellement, on l’a dit malade et en observation à la clinique El Rapha de Libreville. Son fauteuil, installé à la droite d’Ali Bongo Ondimba, est resté désespérément vide. L’exemple venant d’en haut, 60 députés

ont ensuite suivi l’exemple du président de l’Assemblée nationale. Ils ont tout simplement boudé la cérémonie. Nos sources indiquent qu’au même moment, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés à Angondjé en conclave au domicile privé de Guy Nzouba Ndama. C’est ce qui a amené le chef de l’Etat, au cours de son oneman show qui a servi de discours d’investiture, à faire allusion à « ceux qui ne sont pas là, mais qui regardent la cérémonie à la télévision ». Des députés qui ont tout de même fait le déplacement ne sont pas restés jusqu’à la fin. Beaucoup sont repartis, sans doute pour retrouver leurs collègues à Angondjé. Pour ne pas devoir se lever, comme l’a demandé le président du congrès à l’ensemble des congressistes, pour procéder au vote par acclamation de l’investiture de leur distingué camarade. François Owono Nguema avait sans doute peur des surprises si d’aventure il avait laissé ses camarades voter à bulletin secret. Avec raison, au regard de la suite des évènements. En effet, la cohorte des jeunes amenés par Vivien Pea par exemple, n’a pas attendu très longtemps avant d’en venir aux mains, en raison des promesses pécuniaires non tenues. Ce qui veut dire qu’ils n’étaient pas là pour Ali, mais pour les sous pro-

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mis. Le plus grave pour le PDG d’Ali qui s’est retrouvé au Jardin botanique est que beaucoup de militants présents l’ont fait plutôt par peur de perdre certains avantages. Ils étaient là physiquement, mais leur esprit était ailleurs. Un membre du comité des sages va justifier cette dualité : « Depuis 2013, Ali Bongo Ondimba ne nous a jamais consultés. Je suis surpris qu’il demande à l’assistance de l’ovationner debout. C’est une moquerie à laquelle nous ne saurons plus longtemps adhérer. » Dès à présent, il faudra que quelqu’un accomplisse la lourde tâche de refonder le PDG. C’est la seule condition pour que le 12 mars 2017, les militants puissent à nouveau se retrouver pour fêter l’anniversaire du parti. Ce sera sans aucun doute un PDG différent. Plus proche de l’idéal que prônent les animateurs du PDG Héritage et Modernité. C’est-à-dire démocratique et au service développement du du Gabon. Quant à Ali Bongo Ondimba, l’histoire retiendra qu’il a commis le parricide parfait. Après avoir divisé sa famille, il a réussi l’exploit d’organiser un congrès extraordinaire « d’adieu » pour les militants du PDG.

Le curieux message d’outre-tombe d’Omar Bongo Ondimba

A

GL

li Bongo Ondimba et son groupuscule PDG Ali ne reculent devant rien dans leur volonté de s’accrocher au pouvoir. Même pas la profanation de la mémoire de son père Omar Bongo Ondimba décédé depuis bientôt sept ans. Avec l’appui d’un comédien ivoirien qui imite à merveille la voix d’Omar Bongo, ils ont enregistré à grands frais une bande audio d’un pseudo-message d’Omar depuis l’au-delà. Cette bande a été mise en circulation sur le Net et dans le public par les profitosituationnistes (PS) et explique très sérieusement qu’Omar serait « revenu du ciel ou de l’enfer », pour venir dire à tous qu’Ali Bongo Ondimba est son fils naturel. D’ailleurs, de son vivant, peut-on entendre sur cette bande, « personne ne l’a contesté ». Toute cette propagande macabre se passe sans que le principal intéressé Ali Bongo Ondimba ne cherche à faire arrêter une telle dérive qui souille la mémoire d’Omar Bongo Ondimba, son prédécesseur et père. L’homme a plutôt étrangement reproché aux ténors du PDG Héritage et Modernité d’avoir utilisé

l’image d’Omar Bongo Ondimba sur leurs supports de communication, lors de la cérémonie du 10 mars dernier à Ossengué. Ce qui, pour le moins, est incongru. Au lieu de s’en prendre à ceux qui insultent ouvertement la mémoire de son père, en faisant croire qu’il serait revenu du monde des morts. Ce qui constitue une profanation, une offense à la mémoire du disparu, une atteinte à l’honneur de la famille et que sait-on encore ? En somme, une moquerie pour sa famille, ses amis et des milliers de Gabonais qui se reconnaissent en lui. Que son successeur de fils héritier reste sans crier au scandale pour dénoncer cette manœuvre des plus ridicules est pour le moins étrange. Sans doute pense-t-il que les

Gabonais sont tellement naïfs qu’ils croiront qu’Omar Bongo Ondimba peut s’adresser à eux aussi directement sept ans après sa mort. Surtout que dans ce message, il a même oublié sa propre prophétie, en ne rappelant pas à son fils, au regard du marasme économique, que « Dieu ne nous a pas laisser le Gabon pour faire de lui ce que nous sommes en train de faire ». Il a préféré faire abstraction du chaos socioéconomique pour n’avoir comme seul sujet d’intérêt pour les Gabonais que la naissance controversée de son fils. Comme dit la sagesse de nos ancêtres : « Ridicule et maudits soient ceux qui osent violer la mémoire d’un mort quoiqu’il fût. »

POLITIQUE

ECHOS DU NORD N°328 du Lundi 14 Mars 2016

Ali Bongo Ondimba acte la scission du PDG Jean Michel Sylvain

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’est par une décision non statutaire que le distingué camarade président du Parti démocratique gabonais (PDG) a signé, le 9 mars, l’acte de scission du PDG. A croire qu’Ali Bongo Ondimba ne sait pas interpréter les textes du parti. Ou qu’il éprouve un mal fou à gouverner sans violer les normes. Car, statutairement, seul le président de la commission permanente de discipline, Emmanuel Nzé Bekalé, est habilité à prononcer une exclusion des militants, à l’issue, bien sûr, d’une procédure contradictoire. Pas le distingué camarade président, encore moins le secrétaire général en PO (par ordre) ou pas. Ce qu’Emmanuel Nzé Bekale n’a pas fait. A en croire ses dernières déclarations au quotidien « L’Union », samedi dernier. En prenant l’initiative d’exclure nocturne Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga M’Essone et Jonathan Ignoumba, sans les avoir écoutés, ce qui est leur droit -personne ne sait le critère qui a conduit à choisir trois députés sur un groupe de 15-, Ali Bongo Ondimba n’a pas laissé d’autre choix aux

animateurs du courant Héritage et Modernité (H&H) que de se muer officiellement en parti politique se revendiquant du PDG. Il est clair qu’avec un peu de sang-froid, et sachant qu’un congrès était convoqué deux jours seulement après la sortie du 10 mars, la teneur des interventions de H&M aurait sans doute été autre. Mais Ali Bongo Ondimba, après avoir divisé sa propre famille, son pays qu’il a reçu en héritage, parvient, tel un éléphant dans un

magasin de porcelaine, à scinder en deux son propre parti. Car le PDG Héritage et Modernité et le PDG Ali resteront pour longtemps dans le paysage politique gabonais. Un retour d’ascenseur assez maladroit pour un parti qui a toujours eu pour jeu favori de fragmenter ses adversaires –Morena, RNB, UPG, PGP, Adere…pour mieux asseoir son hégémonie. Aujourd’hui, à cause de la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba, le PDG laissé par

Omar Bongo va connaître lui aussi les « joies » de la scission. Comme dans chaque formation politique qui a connu cette situation avant lui, un groupe va récupérer l’essentiel des ressources. C’est ce qu’a fait Paul Mba Abessole, à deux reprises, en sortant du Mouvement de redressement national (Morena) pour créer le Rassemblement national des bûcherons (RNB), avec l’essentiel des troupes du Morena et en sortant du RNB pour créer le Rassemblement pour le Gabon (RPG). C’est ce qui se passe actuellement au sein de l’Union du peuple gabonais (UPG), où la branche loyaliste de Jean de Dieu Moukagni Iwangou possède l’essentiel des troupes, face au groupuscule du ministre de l’Agriculture, Mathieu Mboumba Nziengui… Ce schéma est déjà en marche au sein du PDG où l’on a pu constater, la semaine dernière, que le groupe PDG Héritage et Modernité avait déjà damé le pion au groupuscule hystérique PDG Ali. Le contraste était saisissant entre un vaste rassemblement, à Ossengué, chez les Chambrier, de tous ceux qui ont fait l’histoire du PDG depuis sa création– Eloi Rahandi Chambrier, le

dernier membre fondateur de ce parti encore en vie, Jean François Ntoutoume Emane, l’idéologue ; Zacharie Myboto, le gardien de l’appareil, Jacques Adiahénot, l’homme qui était au front en 1990 quand tout a failli être emporté, René Ndemezo’o Obiang, l’homme qui a fait face avec courage à la déferlante André Mba Obame dans le Woleu-Ntem en 2009, Etienne Kassa Mapsy, le compagnon de toujours d’Omar Bongo Ondimba- et une frange de « jeunes » zélés qui empruntent les slogans du groupe de supporter hooligans très engagés de l’équipe de football du Paris Saint Germain, « ici, c’est Paris » devant « ici, c’est le PDG ». La comparaison ne tenait pas. Tout observateur averti aura compris que le centre du PDG se trouve désormais à Ossengué et la périphérie au « Jardin botanique ». Cette impression ne s’est pas limitée à cette seule forme. Elle s’étend également au fond. A Ossengué, les ténors du PDG Héritage et Modernité se sont penchés sur les maux qui minent le Gabon et ont proposé la voix du dialogue entre tous les fils de ce pays pour prescrire « le remède » au malade. Deux jours plus tard, au «

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Jardin botanique », le public a eu droit à une cérémonie surréaliste où l’on a investi un candidat sans lui demander de rendre compte de son action durant les sept dernières années. Mais sur la base d’une promesse qu’il fera mieux les sept années à venir. Alors qu’il devait dire où étaient les 5 000 logements promis par an, les universités d’Oyem, Mouila et Port-Gentil, les barrages hydroélectriques Fè II et des chutes de l’Impératrice, les casernes des pompiers dans chaque arrondissement de Libreville, etc. Les groupusculaires ont préféré vomir leur bile sur les absents. Ce qui dénote du caractère peu sérieux de cette rencontre. D’ailleurs, en ressuscitant les « bougeuses de fesses » et en leur consacrant l’essentiel du temps qu’a duré ce congrès, cela montre que le PDG Ali a perdu la partie en termes de débat de fond. Pas étonnant que les personnalités qui comptent dans la majorité, Paul Mba Abessole, Jean Boniface Asselé, Guy Nzouba Ndama, etc. n’aient pas jugé utile de faire le déplacement de la tente non climatisée du Jardin botanique. Ils se reconnaissaient sans doute mieux dans « l’esprit d’Ossengué ».

Exclusion des membres du courant Héritage et Modernité

P

AP

Une décision nulle et de nul effet

ris de panique et à court d’arguments, Ali Bongo Ondimba a décidé, le 9 mars 2016, d’exclure des rangs du Parti démocratique gabonais (PDG) tous les députés qui se réclament ouvertement du courant Héritage et Modernité (H&M). Il a été tout de même arrêté en chemin par quelques amis pour qui, une telle décision donnerait l’impression qu’il y a vraiment le feu dans la maison d’Ali. C’est à la loterie les émergents sont des adeptes de cette méthode pour distribuer des cadeaux ou des sanctions- que les noms d’Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga M’Essone et Jonathan Ignoumba sont sortis. Pour les amis d’Ali, exclure cette première vague « permettrait de faire peur aux autres ». Un pari perdu, au regard de la présence massive de ces élus lors de l’annonce de la transformation de leur courant en parti PDG Héritage et Modernité (PDG H&M). Malheureusement pour ses initiateurs, cette décision tombe sous le coup de la loi et de la jurisprudence née de l’affaire Jean-Christophe Owono Nguema et Paulette Oyane Ondo. Tous se rappellent qu’en 2010, pour avoir refusé de voter la modification de la Constitution voulue par Ali Bongo Ondimba, le PDG avait entrepris d’exclure les deux élus de ses

rangs. En espérant que cela leur fasse perdre le bénéfice de leurs mandats respectifs de députés de la commune d’Oyem et du canton Woleu. Si les deux élus ont bel et bien été exclus du PDG, l’Assemblée nationale ne parviendra pas à les exclure de l’hémicycle, du fait qu’un mandat de député n’appartient pas à un parti politique, mais au peuple qui les a élus. Ce principe a été rappelé au Gabon par l’Union interparlementaire. Elle avait été saisie par les deux députés pour contester le fait qu’être exclus des rangs du PDG se traduise automatiquement par la perte de leurs mandats respectifs. Cette organisation créée, en 1889, qui regroupe tous les parlements des Etats souverains, et le Gabon y a adhéré librement, a rappelé aux émergents que « tout mandat impératif est nul ». L’article 39 de la Constitution gabonaise le confirme. Ce qui veut dire que si un parti politique peut très bien exclure de ses rangs un militant conformément à ses statuts, cette exclusion ne saurait le priver de son mandat s’il est député. Le peuple étant le seul à jouir de cette prérogative. Guy Nzouba Ndama et Luc Marat Abyla avaient dû se plier à la décision de l’Union interparlementaire. Paulette Oyane Ondo et Jean Christophe Owono Nguema termineront ainsi leurs mandats en décembre 2011 en qualité de députés indépendants.

Dans ce contexte, le président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, qui devrait être saisi dans les tout prochains jours par le secrétaire général du PDG, aux fins de constater la « perte de mandat » des trois élus, n’aura pas d’autres choix que de faire valoir cette jurisprudence pour refuser d’agir dans le sens voulu par le PDG. Au-delà de cette jurisprudence, la décision du PDG attribuée à Faustin Boukoubi tombe aussi sous le coup de la loi. Car, en droit, « nul ne

peut pas être jugé sans être entendu ». C’est un principe essentiel des textes internationaux qui garantissent les droits fondamentaux de l’homme. Le Gabon a aussi adhéré librement à ces textes. Mieux, il les a inclus dans le préambule de sa Constitution, faisant ainsi d’eux un élément de son droit interne. Or, dans une interview au journal « L’Union » parue samedi dernier, Emmanuel Nzé Bekalé, le président de la commission permanente de discipline du PDG, a indiqué clairement que les trois élus

n’avaient jamais été entendus avant la prise de cette sanction. Ce qui est contraire aux dispositions constitutionnelles du Gabon. Le PDG, comme tous les partis politiques du Gabon, « doit respecter la Constitution et les lois de la République ». C’est sur cette base que le Conseil d’Etat vient de condamner l’Etat gabonais à payer 500 000 FCFA de dommages et intérêts au journal « Echos du Nord », car le Conseil national de la communication (CNC) l’avait suspendu en février 2011, sans prendre la

peine d’entendre son directeur de publication. D’ailleurs, l’article 151 des statuts du PDG retient le même principe : « Sous peine de nullité de procédure, les parties sont entendues de manière contradictoire (…) » L’exclusion des députés Barro Chambrier, Michel Menga M’Essone et Jonathan Ignoumba va très vite se révéler comme une farce pour ses initiateurs. Car elle est, sur tous les plans, nulle et de nul effet.

de Désiré ENAME

Le clou de l’histoire (Du PDG-Rénovateur au PDG-Héritage et L

Modernité)

’histoire est parfois d’une ironie ! Et très souvent aussi elle est un perpétuel recommencement. L’histoire du courant Héritage et Modernité, désormais accolé au sigle PDG (PDG-H&M), confirme combien le cours des événements peut aussi tourner en dérision ceux qui, à une période, croyaient en être les faiseurs. En réalité, l’histoire poursuit un seul homme, qui n’a pas su faire son choix de vie, comme dans le mythe d’Er de Platon, où les âmes ramassent des sorts sans savoir de quoi ils retournent. Mais chaque sort amène chaque âme à un ordre de passage pour choisir un modèle de vie. Il doit l’examiner avec prudence, car un modèle de vie peut paraître bienfaisant et dissimuler, au contraire, une vie bien médiocre. C’est ainsi qu’une âme, aveuglée par la gloire promise par le modèle de vie qu’il avait pris, ne s’était plus soucié de ce à quoi il le vouait. Au bout de la gloire se cachait une fatalité. A savoir qu’il dépiécerait cette gloire et sombrerait dans la solitude et la misère la plus abjecte. Au point qu’au final, il mangerait ses êtres les plus chers. Sa petite majesté (SPM) tropicale Ali Bongo Ondimba a poursuivi inlassablement la gloire pour soi. Sans prendre le soin d’en regarder les contours. Appâté par la gloire, il s’est bouché les oreilles à ce que la muse lui soufflait : sa véritable voie. Celle de son art, la musique. Où, de Brand New man, il serait devenu une Star. Qui sait ! Mais non, il a choisi le pouvoir, sans savoir ce que le sort lui réservait derrière ce pouvoir. En 1990 s’opère le retour au multipartisme. Sur ce, il fonde un courant : les Rénovateurs. Dans cette mouvance, il va désigner sa cible : les Caciques. Nom donné aux compagnons de la première heure de son père et président fondateur du parti qu’il a laminé le 12 mars dernier. Puis, deuxième étape, nourrir à leur endroit les salves les plus mortelles. Il mène une guerre sans merci contre eux et les couvre de tous les péchés de la terre. Alors qu’aucun d’entre eux n’aligne une fortune par l’accaparement des biens de l’État, l’échec du développement c’est eux. L’échec de la politique étrangère dont il fut le chef de département, c’est eux. L’assèchement des caisses, dont l’essentiel se trouve à la FIBA, la banque des Bongo, père, fils et filles, à Monaco, en Suisse, aux Etats-Unis et dans divers paradis fiscaux, c’est encore eux. L’absence d’infrastructures scolaires, hospitalières et routières, c’est naturellement ces caciques, quand, pendant dix ans, le ministère dédié aux routes est dans les mains du Tonton, « Associé » au pillage de l’Etat. « Son tonton à lui », comme disent les « mwanas* » au quartier. Les caciques subiront quolibets et coups bas de toutes sortes. Résultat des courses : leur éviction du gouvernement est actée. Non content de ce qu’ils se sont éloignés des affaires, il voudra en plus leur éviction totale du Parti démocratique gabonais (PDG), le parti de papa dont il estime être le digne héritier. Pour ainsi faire, avant l’heure, du « neuf » sans plus de « vieux ». Oubliant qu’il y avait son « vieux » (désignation familière du père chez les jeunes). Sur ce, il orchestrera un lobbying des plus acharnés auprès de son « vieux », fondateur du PDG, pour avoir la peau de ses compagnons de la première heure et construire son idéal de vie sans « vieux caciques ». A telle enseigne que le « Grand camarade-Président-Fondateur », poussé à bout, convoque les différentes tendances, sans les caciques, pour plancher dessus. Il est sauvé de justesse par un proverbe du pays nzebi que lui souffle un jeune de l’époque, nourri à la sagesse des « vieux » du village. Il lui dira : « Lorsqu’on veut abattre un très gros arbre, on commence généralement par couper tous les arbres moyens et arbustes autour de ce gros arbre. Ainsi le gros arbre mis à découvert on peut tranquillement le terrasser. » Sur ce, « le gros arbre » qu’était OBO va éconduire définitivement son rejeton. Devenu chef de l’État et chef de parti par défaut, il est pris dans son propre piège et dans la nasse. L’initiateur des courants est rattrapé par le courant. Et la décharge est lourde. Et c’est ici que le sort le rattrape, et en sa trape, le conduit inexorablement vers sa prédestination : la chute. Lui qui voulait un renouveau dans son parti, vingt-cinq ans plus tard et un 27 juin 2015, il a été servi et il a eu un parfait retour de bâton, avec la naissance du courant Héritage et Modernité (H&M). Mais en piètre démocrate, il va procéder à des exclusions, non statutaires et anticonstitutionnelles tout à la fois (Lire JMS). Oui, ce que l’histoire est parfois d’une cruelle ironie ! Ces mêmes caciques se sont retrouvés à la déclaration de H&M qui vient de réaliser un double exploit. Primo, récupérer le parti régulier, en osant la scission avec les « profito-situationnistes(…) ces ploutocrates aux relents phalangistes(…) et aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause(…) », en allant, eux, au bout de leur bataille pour la restauration des valeurs qui ont fondé leur parti. Secundo, opérer un rassemblement républicain, comme le PDG ne l’a pas fait ces six dernières années. Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga, Jonathan Ignoumba, Sylvain Momoadjambo, Vincent Gondjout, Vincent Ella Megne, Michel Mboumi, Basile Ondimba, Clotaire Ivala, Philippe Nzengue Mayila, Serge Maurice Mabiala et d’autres ont fait encore plus fort, en réussissant ce que SPM tropicale n’a pas réussi en 1990 : casser l’appareil et faire scission avec les pourfendeurs de ses valeurs. Ils ont imposé leur marque. Ce que SPM tropicale n’a pas pu imposer au « vieux » OBO qui contrôlait sa machine et savait redistribuer les cartes, et qui, en plus, a gardé son groupe de « vieux » pour mieux le narguer. Peut-il en tirer les leçons ? C’est une compétence que son doctorat en droit ou en géographie (on s’y perd) ne lui permet pas. Les caciques doivent se réjouir. Un limier de SPM tropicale, ministre de surcroît, a traduit la présence de certains d’entre eux, passés à l’opposition, à Ossengue, comme une connivence avec l’ennemi. Erreur d’appréciation. Leur présence a une triple lecture : la leçon d’humilité, celle de l’endurance et de la patience, puis le transfert de légitimité aux vrais héritiers. C’est cette leçon, assortie d’un message que, côte à côte, Chambrier Rahandi, Malékou, Kassa Mapsi, Kakou Mayaza (bien qu’appellistes à l’époque), ou Michel Anchouet, pour ne citer que ceux-là, ont administrée à SPM tropicale. Le choix des termes et des photos sur les banderoles, les T-shirts et le pagne en disait long sur le message. Leur héritage est la valeur de dialogue, de tolérance et de paix que ce parti, même de façon très contestable - ceci est une autre histoire -, cultive depuis 1968. Leur héritage, c’était aussi les grands symboles qui ont accompagné les quarante-deux ans du pouvoir d’OBO. Entre autres : la cité de la Démocratie, haut lieu de l’histoire du processus de démocratisation au Gabon, le palais du Mont-Bouët, la salle des conférences, Jeanne Ebori, la foire, devenue un grand tas de sable, etc. Symboles que SPM tropicale a…mangés. H&M n’a pas sonné le glas. Il a sifflé la fin de la récréation. De quoi demain sera-t-il fait ? SPM tropicale Ali Bongo Ondimba doit très sérieusement méditer sur cette question. Parce que « Moukombo », nom d’initié de Guy Nzouba Ndama, dont le silence hante aussi bien les réseaux sociaux que les couloirs du palais du bord de mer, n’a encore rien dit de ce qu’on dit être ses intentions. Lui qui l’a intronisé contre vents et marrées. Envers et contre tous. Tout a commencé en 1968 en pays nzebi. La première opposition hors pays « fang et punu », qui a raflé des pans du Haut-Ogooué-Lolo au pouvoir d’OBO dès 2005, a été insufflée par un patriarche du pays nzebi, en l’occurrence Zacharie Myboto. Il n’est pas à exclure que la chute définitive de ce régime intolérant aura comme maître d’ouvrage un – ou une – ressortissant(e) du pays de Wongo. Alors SPM ABO, de quoi sera fait demain ? Just wait …and see ! * enfants

ECHOS DU NORD

ECHOS Du Nord Une publication de la SARL Nord Edition Capital: 5.000.000 F CFA RCCM 2010B10189 N° Statistique 072771Y Siège Sotega - Libreville - Gabon B.P. 23 535 [email protected]

5 Après le président-fondateur, le chaos ANALYSE

L’EDITORIAL

Directeur de la Publication Directeur de la Rédaction DésiréENAME Tel: 05.02.50.73 Directeur de la rédaction délégué MIHINDOU BISSIELOU Rédacteur en Chef éditorial Jean Michel Sylvain: Mail, ansy1114@ gmail.com

L

Stephen Jean Landry

e Maréchal Tito avait réussi à tenir la Fédération yougoslave d’une main de fer, tout en gardant ses distances respectables et avec l’Occident et avec le grand-frère soviétique. Cette fédération multi ethnique a tenu grâce à un certain nombre de facteurs. D’abord, une forte personnalité historique, Josip Broz Tito, dont légitimité et notoriété s’usinèrent, dès 1941, dans la lutte pour la libération nationale contre le fascisme hitlérien. Puis, un parti fort, le Parti communiste yougoslave, qui conduisit cette lutte jusqu’à sa victoire finale, en 1945. De son vivant, la fédération tenait grâce au Parti communiste, donc grâce à Tito. Comme il le disait lui-même : « La Yougoslavie a six républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti. » La Constitution reconnaissait six « républiques socialistes » : la BosnieHerzégovine, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro, la Serbie et la Slovénie. A sa mort, l’instauration d’une présidence tournante entre les présidents des républiques fédératives yougoslaves attisa les intérêts locaux et exacerba la lutte des élites politiques ethniques pour l’héritage politique de Tito. On connaît la suite : flambée des nationalismes, dès sa mort, en 1980, et guerres civiles des années 1990. D’aucuns estiment donc que le puzzle ethnique yougoslave n’a pu tenir que grâce au système-Tito. Un système qui, en raison de son rôle historique dans la libération nationale, permit qu’il fût nommé président à vie. Un système à partir duquel il façonna un fédéralisme à la Tito et contrôlé par son parti. Revenons au Gabon où, même si dans toute comparaison, il faut raison garder, le cas Omar Bongo, en certains points, rejoint le parcours du Maréchal Tito. Bis repetita placent (répétition) : en certains points seulement. Car, il faut quand même le souligner, au plan idéologique, rien à voir. Au plan de l’accession au pouvoir, le jour et la nuit. Mais… Premier point. Coopté par la France de de Gaulle, Albert-Bernard Bongo est un choix historique de l’ancien colonisateur. Léon Mba, après le coup d’Etat, en 1964, est remis en selle par la France. Plus tard, il sera remplacé par AlbertBernard Bongo. C’est un Léon Mba agonisant qui s’exprimera devant les micros de la Documentation française pour faire de Bongo son vice-président. Bongo, bien connu des services secrets français, fut « en fait jugé par les experts politiques françaiscomme celui qui serait le plus apte à défendre les intérêts économiques de celleci ». Pour faire court, ABB, c’est le choix de la Françafrique. C’est tout sauf démocratique, sauf légitime, mais c’est historique. C’est le choix de la puissance tutélaire. La France avait alors fait un choix qui conféra, très rapidement, au jeune Bongo une notoriété qui ira se renforçant et ne le quittera plus que le 8 juin 2009, à sa mort. Second point. L’extinction du multipartisme au profit du monopartisme l’amena à gérer et à régler deux questions : la présidence à vie et le contrôle de la circulation des élites gabonaises par une géopolitique à la Bongo. Quia toujours fait mine de proclamer haut et fort son aversion pour tout tribalisme et qui n’a eu de cesse d’affirmer qu’il n’y avait au Gabon aucune ethnie audessus d’une autre. Mais, pourtant, Omar Bongo savait pertinemment que le Gabon, multiethnique, ne parviendrait pas à l’unité nationale juste à coups de slogans unionistes. En fait, Omar Bongo s’est servi de cette situation pour renforcer son pouvoir grâce à sa géopolitique qui était loin d’être le résultat d’aspirations populaires. Le système-Bongo, c’est cela. On n’en voit pas toujours les traces, surtout depuis 1991, dans les textes officiels de la République gabonaise qui Rédacteur en chef adjoint Raissa Oyasseko Tel: 05.54.40.46 Grand Reporter Jonas MOULENDA Grand Reporter 2 Prince Villa Coordinateur Pierre Durand Secrétaire de rédaction Harrys KOMBILA

sont, il faut bien l’admettre, globalement démocratiques. Mais il est détecté,par exemple, dans l’éternel poste de Premier ministre attribué à un Fang soi-disant représentatif de…sa communauté d’appartenance. Par ailleurs, ce n’est écrit nulle part non plus que la fonction de maire de Libreville ne doit échoir qu’à un Myènè ou à un Fang de l’Estuaire. Ou, qu’après l’exception Eugène Capito, la règle devait désormais, sous Omar Bongo, fixer alternativement deux provinces, Haut-Ogooué et Ogooué-Lolo, comme « concessionnaires » du poste de TPG (Trésorier payeur général). Le système Bongo, c’est le contrôle des institutions, c’est l’argent, c’est la force. Le principe « un seul peuple, un seul parti, un seul chef » reste en vigueur. Qu’il vive dans la misère importe peu, le peuple gabonais est toujours représenté par un seul parti, le PDG, dans toutes les Chambres du Parlement et la quasitotalité des collectivités locales. La seule évolution depuis 1990 est qu’il n’est plus unique, mais dominant. L’argent du Gabon appartient d’abord et avant tout aux Bongo. Ils en usent et en abusent à leur guise. Le Trésor public est à leur entière disposition, sans qu’ils n’aient d’ailleurs besoin de justification. Tout le monde l’a compris, un tel régime ne peut durer par le droit ou par le vote. Les Bongo n’ont pu rouler les Gabonais pendant près d’un demi-siècle que parce qu’ils disposent de la force des armes, et, d’abord, d’une garde prétorienne surarmée. Recrutant exclusivement dans la « bonne » ethnie, celle du chef, la Garde républicaine (GR) est dotée d’un armement plus sophistiqué et plus important que celui des Forces armées gabonaises (FAG). La GR a le contrôle exclusif de toutes les poudrières du pays, alors que les FAG ne disposent que d’une dizaine de munitions par soldat, en périodes chaudes, sinon…d’armes chargées à blanc. Et, à tous les rouages des FAG et de la police, notamment les services très perfectionnés des renseignements et des transmissions, des éléments sûrs de son ethnie sont placés. Et la géopolitique est la baguette magique qui met tout ça en musique. Mais, pour cela, il faut être le sacré chef d’orchestre que fut Omar Bongo. Les fausses notes multipliées par sa petite majesté ont fini par installer la cacophonie dans ses rangs, déclencher des départs pour le moins retentissants, favoriser des disharmonies internes. Toutefois, la disparition d’Omar Bongo Ondimba n’est pas synonyme de fin du système Bongo. Avec sa petite majesté, nous avons droit à sa version brutale sous la forme d’une dictature royale et apatride qui éloigne toute idée de consensus national, tout idée de dialogue. Et, le congrès d’investiture du 12 mars dernier nous a montré ce qu’il reste du PDG. Manifestement, ABO ne pourra plus jamais s’appuyer sur lui. Il n’en a pas les prédispositions. Aucun poids historique. Et aucun gant de velours pour apaiser les contradictions internes au PDG et nationales dans le pays. C’est une évidence, à la différence d’OBO pour qui la politique a toujours été un plus un, sa petite majesté préfère la soustraction et la division. Le petit monarque vient de récolter ce qu’il a semé tout au long de ses sept ans de mandat usurpé. Et il est une leçon à retenir du Maréchal. En Yougoslavie, après la mort de Tito, c’est le parti qui a commencé à éclater. Est-ce que Ali Bongo suit ?

Analystes: Ramses Frank / SYA/Arthur Page / Zang Memine Journalistes : Paul Davy / Fam Kesley / Henri Gauthier / Sophie Beuve Mery / Ledivin /Stephen Jean Landry / KTD Contribution spéciale : Pierre Durand / PLO / Gill Lawson Service Marketing: 05-54-40-40 / Maquette : EDN Impression : MULTIPRESS Distribution : SOGAPRESS Tirage : 20.000 ex. D.L.B.N N°2359/2/2016

POLITIQUE

ECHOS DU NORD N°328 du Lundi 14 Mars 2016

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Projet d’assassinats politiques

Guy Nzouba Ndama est en danger de mort

L

SYA

e président de l’Assemblée nationale est menacé de mort au sens propre. Il y a de cela quelques semaines, Guy Nzouba Ndama a eu la désagréable surprise de découvrir un cercueil déposé devant sa résidence, à deux reprises. Le forfait macabre étant chaque fois commis nuitamment. Comme si cela ne suffisait pas, lui et ses proches constateraient, depuis un certain temps, que des inconnus rodent régulièrement aux alentours de leurs domiciles. Ces derniers prenant bien soin de se faire voir. Sans doute pour installer un climat de psychose dans la maisonnée. Ces faits, assurent nos sources, se sont intensifiés depuis que le pouvoir émergent a la certitude que le président de l’Assemblée sera candidat à l’élection présidentielle à venir. Sans même tenir compte du fait que, pour l’instant, Guy Nzouba Ndama reste muet sur ses intentions. A défaut de l’en dissuader par le dia-

logue, tout semble indiquer que ces escadrons de la mort ont reçu l’ordre de l’éliminer physiquement et seraient vraisemblablement à ses trousses dès à présent. L’autre hypothèse pour le « persuader de ne pas y aller », croit-on savoir dans l’entourage familial du président de l’Assemblée nationale, est que les mêmes escadrons de la mort, à défaut égale-

ment d’atteindre Guy Nzouba Ndama lui-même, projettent d’assassiner soit des membres de sa famille, soit ses proches collaborateurs. Cet acte serait par la suite attribué à Guy Nzouba Ndama par les communicants et la justice « émergents ». Les crimes rituels au Gabon étant considérés dans l’imaginaire collectif comme « un préalable pour

quiconque veut exercer un pouvoir ». Les commanditaires de ces actes ignobles tablent sur le fait que Guy Nzouba Ndama devrait alors déployer beaucoup d’énergie pour convaincre l’opinion qu’il n’a rien à voir avec ces assassinats. Ce qui aura du mal à passer dans l’opinion, au regard du recours à cette barbarie par plusieurs hommes politiques et certains hauts cadres du public ou du privé pour parvenir à leurs fins. Les commanditaires de cette tuerie annoncée dans l’entourage de Guy Nzouba croient ainsi détenir un moyen efficace de pression pour dissuader le fils de Ndama de déclarer sa candidature. Accusé de crime rituel, Guy Nzouba Ndama pourrait difficilement envisager une candidature à l’élection présidentielle. Il lui manquera sans aucun doute des soutiens et l’onction du peuple. Si malgré tout il y allait dans un tel contexte, cela l’empêcherait de pouvoir envisager une campagne présidentielle sereine. Tant il devra se démener pour tenter de se

justifier à chaque étape de campagne. Ce sera autant d’énergie et de temps perdus qu’il ne déploiera pas pour parler de son projet. Le président de l’Assemblée nationale, indique l’un de ses proches rencontrés à son retour du congrès de Koula-Moutou, « ne veut pas ébruiter cette affaire ». Il en a cependant officiellement informé le bureau de l’Assemblée nationale lors d’une conférence des présidents. Ce qui signifie que la menace est réelle et qu’il la prend au sérieux. Surtout que la tentative d’assassinat du professeur Albert Ondo Ossa, la mort dans les conditions étranges du président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou, la mort de Georges Rawiri dans les mêmes circonstances étranges, le décès subit de madame Rose Francine Rogombe, et l’empoisonnement d’André Mba Obame suivi de sa mort atroce, sont autant d’indicateurs qui rappellent à tous que les assassinats pour des divergences politiques sont devenus

Le coup de sang de Bilie By Nze

Etat de droit

L’immunité de l’Assemblée nationale violée par la gendarmerie

U

Arthur Page

n escadron de la gendarmerie, en tenue anti-émeute, a pénétré dans l’enceinte de l’Assemblée nationale durant les vacances parlementaires. Les hommes cagoulés étaient là sur ordre du commandement en chef de la gendarmerie nationale pour procéder à l’arrestation des députés. C’est ce que les quatre éléments qui sont descendus du camion stationné dans le hall du palais Léon Mba ont indiqué à leurs collègues présents dans la salle des pas perdus de l’institution. L’affaire est partie d’un « tuyau » bidon donné par le commandement en chef de la police nationale à celui de la gendarmerie. Le commandement de la police a très sérieusement indiqué à celui de la gendarmerie que « les députés étaient enfermés dans une salle avec Jean de Dieu Moukagni Iwangou pour voter une loi de destitution du chef de l’Etat initié par ce dernier ». Sans trop se poser de questions, et sans doute après avoir reçu l’accord du chef de l’État ou de Maixent AccrombessiAli Bongo Ondimba au moment des faits se trouvait à l’étranger-, au regard des règles de réquisition des forces armées au Gabon, le commandement en chef a décidé d’arrêter tous les députés qui se livraient à cet exercice. Dans la précipitation, le commandement a oublié que l’Assemblée nationale est toujours gardée par des gendarmes jour et nuit. Leur rôle,

comme tout bon gendarme, est de renseigner sur tout ce qui se fait au sein du palais Léon Mba. Le commandement a sans doute considéré que ces gendarmes « sont devenus des hommes de Nzouba et ne disaient plus tout à la hiérarchie ». Tout comme il a oublié qu’il y a un cabinet militaire rattaché au président de l’Assemblée nationale dont le rôle est d’abord « de renseigner la hiérarchie militaire » sur tout ce qui se déroule à l’Assemblée nationale. C’est dire qu’une telle loi n’aurait pas pu être débattue ou votée sans que « les services » ne soient informés. Le plus pathétique dans cette instrumentalisation des forces de sécurité de la République contre une institution républicaine, c’est le ridicule dont s’est couverte la gendarmerie. Le commandement a donné l’impression qu’il ne sait pas grand-chose du fonctionnement des institutions de la République et de l’Assemblée nationale en particulier. Sinon il aurait renvoyé dans les cordes son collègue de la police, en lui signifiant tout simplement que les députés étant en intersession, donc en vacances, il était impossible de réunir valablement une commission parlementaire pour voter la destitution du chef de l’Etat à ce moment précis. Cela peut se faire à cette période à condition que le Parlement ait été convoqué au préalable en session extraordinaire. Selon l’article 43 de la Constitution in fine, « (…) les sessions extraordinaires sont ouvertes et closes par décret du président

de la République ». Le commandement en chef de la gendarmerie croit-il qu’Ali Bongo Ondimba va signer un décret qui convoque l’Assemblée en session extraordinaire sans connaître le mobile de cette convocation. L’autre élément de trouble est la référence à Jean de Dieu Moukagni Iwangou. L’homme est sans aucun doute ce que l’on peut trouver de mieux en termes de maîtrise du droit au Gabon, mais de là à ce qu’il porte une loi pour la faire voter par les députés est une preuve supplémentaire de l’ignorance des mécanismes qui concourent à la « fabrication des lois ». Une ignorance également de la Constitution qui encadre ce mécanisme. Pour un gendarme qui est censé être « le bras armé de l’exécution la loi », ce sont là des ignorances graves. La loi dans un Etat de droit est élaborée soit par le gouvernement (il s’agit de projet de loi, soit à l’initiative d’un parlementaire (on parlera de proposition de loi). Elles sont par la suite votées par le Parlement

pour qu’elles deviennent la norme qui s’impose à tous. Dans ce processus, il n’y a pas de place à « l’initiative des lois » par un citoyen lambda, fût-il éminent juriste comme Jean de Dieu Moukagni Iwangou. Comment comprendre que le commandement de la gendarmerie ait pu croire que le président de l’UPG « était enfermé dans une salle avec des députés pour voter la destitution du chef de l’Etat » ? Enfin, et c’est sans doute le plus grave. Comment comprendre que ce corps d’élite ait pu violer autant l’immunité de l’Assemblée nationale garantie par la Constitution ? Les gendarmes ne peuvent intervenir dans l’enceinte de cette institution qu’à la demande de son président ou avec son accord. L’immunité que garantit l’article 38 de la Constitution s’étend naturellement aux domiciles des élus, à leurs voitures et bien entendu au siège du Parlement. Comment se fait-il qu’un commandement en chef puisse ignorer à ce point ces principes ?

légion au Gabon depuis 2009. Ali Bongo Ondimba, qui a réussi l’exploit de diviser son propre camp, au point que les « camarades » ont désormais le choix entre deux PDG – PDG Héritage et Modernité et PDG Emergent -, doit tout faire pour que ce projet funeste reste au stade de vue de l’esprit. Guy Nzouba Ndama qui est sans aucun doute comptable de la situation dans laquelle se trouve le Gabon, pour avoir réussi à imposer la candidature d’Ali Bongo en 2009, alors qu’il n’avait aucune qualité ou capacité pour diriger un pays, est devenu paradoxalement celui vers qui convergent des attentes d’un pan important de la population. Son éventuel assassinat dans un tel contexte sera lourd de conséquences incalculables. Toute chose qui pourrait entraîner le Gabon dans un chaos total. Le garant « de la paix social » que doit être le chef de l’Etat doit le savoir. Car dans ce « chaos » éventuel, il sera sans aucun doute le premier à être emporter dans l’abîme. Et pas que lui.

S

PD

ur le chemin du retour du conseil provincial de l’Ogooué-Ivindo, le 6 mars, le véhicule du ministre Bilie By Nze s’est retrouvé dans un bourbier sur l’axe Makokou-Ovan. Un véhicule d’une agence de transport terrestre, avec à son bord des clients en route pour Libreville, se trouvait dans la même situation. C’est là qu’une cliente interpelle le ministre sur le mauvais état du réseau routier, surtout l’abandon du chantier par l’entreprise chinoise. « C’est avec des routes comme ça que vous voulez qu’on vote Ali Bongo ? » Une fois sorti de la boue, l’ancien syndicaliste étudiant est allé couper la route au bus de l’agence de transport. C’est en ces termes que Bilie By Nze a répondu à la dame : « Vous pensez que ça nous fait plaisir ? Vous parlez des choses que vous ne connaissez pas, vous ne savez même pas comment ça se passe. » Puis le coupeur de route a redémarré en direction de Libreville. Qu’est-ce qui ne fait pas plaisir au syndicaliste sous le règne d’ABO ? L’ancien repris de justice veut-il nous faire croire qu’Abendang Mebale, Issoze Ngondet, Guy Maixent Mamiaka, Ngozo Issondou et Ikambouayat Ndeka, pour ne citer que ceux-là, ne se plaignent pas de l’état de la route qui mène vers leurs localités ? En tous cas, par ce coup de sang, Bilie By Nze vient de traduire l’ambiance sur fond d’hypocrisie qui prévaut dans l’entourage d’Ali Bongo.

ECONOMIE

ECHOS DU NORD N°328 du Lundi 14 Mars 2016

Investiture d’Ali Bongo Ondimba

Le congrès élude la question du bilan économique

Jean Michel Sylvain

D

e manière totalement surréaliste, le congrès du Parti démocratique gabonais (PDG), tenu le 12 mars 2016, a investi Ali Bongo Ondimba comme candidat à l’élection présidentielle du mois d’août prochain, sans faire la moindre allusion à son bilan économique très négatif. Le candidat lui-même, lors de son onemanshow qui a tenu lieu de discours d’investiture, était incapable de dire ce qu’il a fait durant les sept dernières années en matière économique, qui justifie que le PDG décide de l’investir à nouveau. Ali Bongo Ondimba est parti à la conquête du pouvoir suprême, en 2009, muni d’un bréviaire intitulé « l’Avenir en confiance ». Un projet économique qui repose sur trois piliers : Gabon vert, Gabon industriel et Gabon des services. Sept ans plus tard, aucun pilier n’a donné les résultats escomptés. Au contraire, le Gabon a plus que régressé sur tous ces plans. Le congrès extraordinaire du PDG Ali aurait dû se saisir de ces manquements pour s’interroger sur l’opportunité de porter ses espoirs sur un tel homme. A moins que le groupuscule ait définitivement choisi le suicide collectif, comme nous l’annoncions la semaine dernière. Ali Bongo Ondimba s’était engagé, dans l’axe 5 de son projet Avenir en confiance, en ce qui concerne le « Gabon Vert », à « (…) transformer

entièrement notre bois localement à travers un artisanat et une industrie dynamiques. Nous devons bâtir une agriculture, une pêche et une aquaculture modernes garantissant notre sécurité alimentaire ». Sept ans après, rien de tout ceci n’a été réalisé. Le secteur bois, deuxième pourvoyeur d’emplois au Gabon, est sinistré. Les entreprises forestières ferment les unes à la suite des autres, au point que plusieurs d’entre elles seraient sur le point d’être bradées. La zone économique spéciale de Nkok, qui avait été annoncée comme le centre nerveux de la transformation du bois, à l’issue de la décision de l’arrêt des exportations desgrumes, est en train de concentrer ses activités sur d’autres cibles industrielles que le bois. Ce qui dénote des difficultés que vit actuellement ce secteur. Mettant ainsi en doute que le chiffre d’affaires de ce secteur soit passé de 39 milliards de FCFA en 2009, à 118 milliards de FCFA actuellement comme annoncé pompeusement par Ali Bongo Ondimba, le 11 février dernier. Quant au secteur agricole, l’autre élément du Gabon vert, il est tout simplement insignifiant. 0,3% en 2016 contre 8% en 2010 des investissements publics, ainsi que le démontre le blog Maysmoussi.com. Or, à Maputoau Mozambique, en 2001, les Etats africains avaient fixé la barre de 10% d’investissements publics sur dix ans, pour que chacun puisse assurer sa sécurité alimentaire.

Visiblement, le compte n’y est pas. Le programme Graine qui vient d’être lancé ne pourra pas pallier cette lacune. Le projet « Avenir en confiance » indique, pour ce qui est du Gabon industriel et du Gabon des services, que « ladynamique entamée avec la production de ferro-manganèse va ainsi se consolider grâce à la mise en exploitation de nouveaux gisements de manganèse, la construction de nouvelles bretelles de voies ferrées et l’exploitation du minerai de fer de Belinga (…) Le Gabon peut et doit se construire une position forte et devenir une référence régionale dans des domaines tels que les services financiers, les nouvelles technologies de l’information, les métiers de services liés à l’économie verte ou encore certains domaines spécialisés de l’enseignement supérieur ou de la santé ». La réalité est malheureusement cruelle. Maysmoussi.com en donne la substance dans une publication datée du 9 mars dernier. Morceaux choisis : « (…) Un nouveau gisement de manganèse a bien été mis en exploitation à Mbémbélé, dans le Moyen-Ogooué, mais Ali Bongo a échoué à construire de nouvelles brettelles de voies ferrées comme il s’y était engagé. L’exploitation du minerai de fer de Belinga (OgoouéIvindo) n’a jamais démarré non plus, il semble d’ailleurs que le dossier n’ait pas particulièrement évolué au cours du septennat, Ali Bongo se contentant

de dénoncer le contrat entre le Gabon et la Compagnie minière de Bélinga (Comibel). Concernant le Gabon des services, il serait exagéré de dire que depuis 2009, le pays est devenu une référence régionale dans certains domaines spécialisés de l’enseignement ou de la santé, bien au contraire. En effet, le septennat n’a pas connu une seule année scolaire sans grève tant dans l’enseignement primaire secondaire que dans le supérieur. Des dizaines d’établissements scolaires dont la construction était inscrite dans les différentes lois de finances n’ontjamais vu le jour et dans un rapport de 2015, la Banque mondiale s’inquiétait de ce que le taux de redoublement (90%) en cycle primaire au Gabon était deux fois supérieur à la moyenne africaine et figurait parmi les plus élevés au monde. Il convient ici de rappeler que le 3 février 2011, Ali Bongo annonça qu’il créerait une université à Booué (OgoouéIvindo), cette université n’a jamais vu le jour. Quant aux services financiers, le groupe gabonais BGFI Bank est leader dans l’espace Cemac, cependant l’inclusion financière au Gabon reste relativement faible, puisque le taux de bancarisation de la population n’atteint pas 15% (...) » On comprend mieux qu’avec un tel bilan, le congrès ait soigneusement évité de débattre de la question. Préférant opter pour la fuite en avant.

Exploitation illégale du kevazingo

La présidence de la République récupère le business

L

JMS

a présidence de la République s’est mis en tête de se lancer, elle aussi, dans la vente du kevazingo, une essence du Gabon très prisée sur le marché chinois. Pour y parvenir, comme toujours, elle a pris une décision qui, en apparence, relève du bon sens, c’est-à-dire interdire toute exploitation de ce bois, s’il n’a pas subi une troisième transformation. Ceci devait permettre aux industriels du secteur de se lancer dans la création de menuiseries de standard international. Comme celles installées en Chine, qui transforment ce kevazingo venu du Gabon en produits finis, pour la très riche classe moyenne chinoise à fort pouvoir d’achat. Sauf que pour qu’il en fût ainsi, le pouvoir devait se concerter avec les industriels chinois pour qu’ensemble ils élaborent un chronogramme, le plus réaliste possible, afin de faire venir ces capitaux au Gabon. Mais Ali Bongo Ondimba a profité de la « chaleur de Nkok » pour annoncer à la surprise générale sa décision. Comme en 2009 lorsqu’il décréta l’interdiction d’exporter le bois en grumes, cette décision précipitée, sans aucune concerta-

tion avec les professionnels du secteur, s’est traduite sur le terrain par le départ de nombreux forestiers vers de meilleurs cieux. Dixsept entreprises forestières viennent ainsi de fermer leurs unités de production installées au Gabon. Les plus chanceuses sont allées s’installer au Cameroun et en Guinée Equatoriale. Laissant des centaines d’ouvriers livrés à eux-mêmes dans leurs différentes bases vie en forêt. La zone d’Owendo en face du « foyer des marins », où ces entreprises disposaient de bases, ressemble de plus en plus à un no man’s land. Un vrai désert. Plusieurs entreprises qui agissaient comme locomotives, au regard des investissements importants réalisés seraient disposées à brader leur patrimoine. Les prix demandés représentent parfois cinq fois moins la valeur réelle de ces entreprises ou du montant des investissements réalisés. Ce désastre pour le Gabon semble être une nouvelle source d’enrichissement pour la mafia du bois tapie à la présidence de la République. Sans plus attendre, elle a mis au point une organisation pour aller « récupérer » tous les kevazingo abattus par les forestiers avant la mesure d’Ali Bongo Ondimba, mais que ces derniers, équipés seulement d’ou-

tils pour réaliser les première et deuxième transformations, ne peuvent plus exporter vers la Chine, le principal marché. Une ONG proche du ministre de la Défense nationale, Mathias Otounga Ossibadjouo, l’ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, est chargée de faire « l’inventaire de tous les kevazingo abandonnés en forêt ». A l’issue de ce travail, ce bois sera mis en vente directement auprès des industriels chinois sans qu’il ne subisse une quelconque transformation. Les recettes, naturellement, seront encaissées par la mafia. L’appétit venant en mangeant, il n’est pas exclu que la « fameuse ONG » ordonne de nouvelles coupes de kevazingo, tout en les blanchissant officiellement comme du bois coupé antérieurement à la mesure d’interdiction de l’exportation. A l’image des agissements de plusieurs responsables du ministère des Eaux et Forêts par le passé, à l’origine de leurs arrestations spectaculaires en fin d’année dernière. Ce projet d’inventaire qui aurait dû démarrer au mois de janvier 2016 est momentanément contrarié pour des questions de budget. L’ONG n’a pas encore reçu la subvention prévue à cet effet de la part du Trésor public. Non contente d’avoir récupéré,

pour elle seule, la vente illégale du kevazingo, la mafia a entrepris de bouter aussi hors de la forêt gabonaise tout forestier soupçonné de sympathie avec l’opposition. De nombreux permis forestiers sont retournés, depuis quelques mois, dans le domaine public sans que cela soit justifié. Dans la mise en œuvre de ce sinistre projet, les sociétés étrangères, dont plusieurs françaises, ne sont pas épargnées. Au moment où la crise du secteur pétrolier semble s’installer durablement, par ses choix, le gouvernement gabonais est en train de se priver de ressources importantes, en n’optimisant pas le rendement du secteur forestier. Pire, cette corruption institutionnalisée dans cette filière, où la présidence de la République devient le réceptacle des recettes issues de l’exploitation de la forêt, n’est pas de nature à attirer de nouveaux capitaux. Sans ces capitaux, le secteur forestier risque d’en pâtir durablement. A moins que le pouvoir ait définitivement fait le pari d’appliquer la stratégie de la terre brûlée. En cherchant à plomber tous les secteurs d’activités pour rendre le redressement de l’économie très difficile, voire impossible à ses successeurs dès le mois d’octobre prochain.

7

Vague de licenciements abusifs à Sodim TP

L’actionnaire Ali Bongo Ondimba reste muet

L

MEZ&JMS

’entreprise Sodim TP, filiale à 99,89 % de la Compagnie du Komo (CDM), une société au capital de laquelle apparaît, à hauteur de 15 %, la pieuvre Delta Synergie d’Ali Bongo Ondimba, licencie. L’intéressé laisse faire, sans doute parce que plus concerné par les dividendes que devraient dégager cette opération de réduction des coûts pour les actionnaires. Malgré sa nouvelle philosophie qui proclame faire de « l’égalité des chances » une réalité. Le motif invoqué par les hommes de Christian Kerangall pour justifier ce dégraissage en douce est d’ordre économique. Pour l’associé d’Ali Bongo Ondimba dans Sodim TP, la conjoncture internationale qui frappe actuellement le Gabon de manière collatérale n’est pas bonne. La crise pétrolière a réduit la consommation des ménages de manière drastique. Tout comme elle a très négativement impacté la commande publique. Or, c’est sur ces marchés, surtout le marché public, en raison du statut de « gérant » des ressources publiques de son actionnaire Ali Bongo Ondimba, que Sodim TP a toujours prospéré. L’entreprise Sodim TP connaît donc une crise qu’elle ne saurait traverser, en puisant dans ses réserves. Cela risque de réduire la part à verser aux actionnaires en fin d’année. En année électorale, alors que le second actionnaire de l’entreprise s’est porté candidat à la présidentielle, les hommes de Kerangall n’avaient guère d’autre choix que de dégraisser. Du coup, des centaines de salariés de cette entreprise perdent ainsi leur emploi, pour préserver intact le gâteau d’Ali Bongo Ondimba. Sauf que la méthode utilisée pour exécuter ces licenciements économiques ne respecte pas le Code du travail. Tout est ficelé à l’insu total des salariés : personne ne sait qui est appelé à partir et qui va rester ; pas plus que nul ne saurait dire comment vont être calculés ses droits et sur quelle base objective on a choisi de licencier tel agent plutôt que tel autre. L’entreprise donne l’impression de profiter de cette « autorisation à licencier » pour charger au maximum la barque, en y embarquant en premier les salariés qu’elle juge « récalcitrants ». Approchée, la direction générale refuse catégoriquement de communiquer, comme si le sujet était tabou. La presse, particulièrement celle dite de l’opposition, « n’est pas du tout la bienvenue ici », selon un cadre de l’entreprise rencontré au siège, en début de semaine dernière. Selon le Code du travail, avant d’engager toute procédure de licenciement, même pour des raisons économiques, l’employeur prépare un dossier sur le projet de licenciement qu’il soumet aux délégués du personnel et aux représentants syndicaux, ainsi qu’aux membres du comité permanent pour la concertation économique et sociale. Selon nombre de salariés de la boîte, la direction générale de Sodim TP ignore superbement le Code du travail qui stipule pourtant clairement que « lorsque le licenciement touche au moins dix (10) salariés, un plan social établi en accord avec l’Office national de l’emploi est mis en place. Lequel, dans le cas d’espèce, ne doit pas être confondu avec le plan social conventionnel librement mis en place par les employeurs. Une réunion de concertation organisée par l’employeur a lieu au terme du délai de huit (8) jours imparti aux représentants du personnel et aux membres du comité permanent. Cette réunion est sanctionnée par un procès-verbal qui sera transmis à l’inspection du travail. Une demande d’autorisation est alors adressée à l’Inspecteur du travail qui dispose de trente (30) jours pour rendre sa décision. En l’absence de réponse au terme des trente (30) jours, l’autorisation de licenciement est acquise de plein droit ». Rien de tout ceci n’a été fait : aucun dossier élaboré et transmis à qui de droit, aucune concertation préalable, absolument rien, assurent les salariés rencontrés. Le même Code précise, par ailleurs, que l’employeur doit « être en mesure de prouver que l’autorisation a été accordée sous peine de voir le licenciement déclaré abusif. La notification intervient après l’autorisation de l’inspecteur du travail. L’employeur doit, sans ordre préférentiel, tenir compte des qualités professionnelles, de l’ancienneté dans l’entreprise et de la situation de famille des salariés pour établir la liste des salariés concernés par la mesure de licenciement. Le travailleur licencié pour motif économique a droit au paiement de l’indemnité de licenciement, à un préavis minimum garanti de trois (3) mois, au maintien des allocations familiales pendant six (6) mois, ainsi qu’au droit à l’embauche prioritaire ». Des règles toutes foulées aux pieds par la direction générale de Sodim TP qui ne craint sans doute pas, relation au palais présidentiel oblige, d’être sanctionnée aussi bien pour violation de la procédure, et donc de licenciement irrégulier en la forme (sanctionné par une pénalité de trois (3) mois de salaire (article 59 du Code du travail) ; que pour absence constatée de motif réel et sérieux, ou notification verbale du licenciement ou en l’absence d’autorisation de l’inspecteur du travail (licenciement abusif sanctionné par le versement de dommages intérêts laissés à l’appréciation des juridictions compétentes). Mais le bouclier Delta Synergie d’Ali Bongo Ondimba veille. Affaire à suivre…

POLITIQUE

ECHOS DU NORD N°328 du Lundi 14 Mars 2016

Candidature d’Ali Bongo Ondimba

Le veto du Front

Prince Villa

L

e Front de l’opposition l’alternance pour (Front) a marqué son opposition, jeudi 10 mars 2016, à Libreville, à une nouvelle candidature d’Ali Bongo Ondimba à la prochaine élection présidentielle. Le président en exercice de cette coalition, le Pr Pierre André Kombila Koumba, n’y est pas allé avec le dos de la cuiller : « Ali Bongo ne peut et ne doit pas être candidat ! » Il justifie ce veto par le fait que, Ali Bongo Ondimba n’est pas sorti de l’auberge au sujet de ses multiples actes de naissance controversés. Pour prétendre succéder à luimême à la tête du Gabon, le chef de l’Etat doit d’abord présenter aux Gabonais un acte de naissance valide et authentique. Pour le Front, tous les documents présentés, issus des archives de Nantes, sont faux, comme l’a du reste, reconnu la procureure de cette ville française, dans sa correspondance adressée à Me Eric Moutet, avocat d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba, la demisœur d’Ali Bongo Ondimba. D’autre part, parce que le chef de l’exécutif gabonais a violé la Constitution, en présentant, dans son dossier de candidature à la présidentielle anticipée de 2009, un faux acte de naissance établi à la mairie du 3e arrondissement de Libreville. Un document que l’intéressé a luimême reconnu comme « faux » au cours d’un entretien avec Alain Foka sur Radio France internationale (RFI). En faisant fi de ces manquements graves pour postuler à

Présidentielle

Mike Jocktane candidat à la candidature de l’Union nationale

F

un deuxième mandat, « il est clairement établi qu’Ali Bongo Ondimba et ses complices entendent rejouer la partition de 2009. Ils posent déjà les mêmes actes qui avaient préparé le coup d’Etat électoral d’alors », a relevé Pierre André Kombila, en présence de certains de ses pairs du Front. Pour les contrer, «le Front en appelle à la responsabilité des uns et des autres », en exhortant la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) au sens de responsabilité pour « vérifier sans complaisance aucune, la régularité des candidatures qui lui sont soumises ». Il s’agit tout simplement d’appliquer la loi dans toute sa rigueur, et non de « rechercher un consensus comme l’a laissé entendre, sur les ondes de RFI, le président de la Cenap, René Aboghé Ella », a prévenu le président du Front. Ce groupement politique a également appelé à la responsabilité de la Cour constitutionnelle, juge de la régularité des élections qui, au regard de la situation administrative d’Ali Bongo, doit scrupuleusement s’en tenir à l’article 10 de la loi

fondamentale gabonaise. En outre, le Front a invité tous les patriotes à l’esprit républicain, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, dans la mesure où la patrie est en danger. Pour Pierre André Kombila, « l’instant est grave. Tous les Gabonais doivent se retrouver dans un esprit de concorde pour barrer la route à cette nouvelle imposture ». Le Front a donc saisi cette sortie pour attirer l’attention de la « majorité républicaine et sociale pour l’émergence » sur les dangers réels qu’elle ferait courir au pays, en cautionnant cette candidature de trop d’Ali Bongo Ondimba. De ce fait, il a réaffirmé que « la prochaine élection présidentielle doit se tenir sans Ali Bongo et dans des conditions de transparence qui appellent des réformes préalables ». Etant décidé à réaliser cet objectif et « aller jusqu’au bout », le Front a enfin appelé à la mobilisation générale du peuple gabonais, dans le dessein de faire obstacle à la candidature d’Ali Bongo, et d’exiger les conditions d’une élection transparente.

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PV

ace à la presse, vendredi 11 mars, à Libreville, l’évêque Mike Jocktane a annoncé avoir déposé sa candidature aux primaires que l’Union nationale (UN), dont il est le conseiller politique du président, entend organiser au cours de son congrès du 27. Par cette décision, l’homme de Dieu dit avoir répondu favorablement et en toute responsabilité à l’appel de très nombreux Gabonais qui croient en lui et en un Gabon gagnant. Pour lui, il n’est point question de rater ce rendez-vous majeur de l’histoire de notre pays. Pour être choisi comme le porte-étendard de son parti, Mike Jocktane compte sur le sens de responsabilité et de discernement des militants du parti qui l’a fait connaître sur la scène politique aux côtés de son mentor, André Mba Obame (AMO), à la présidentielle anticipée de 2009. Il estime avoir acquis, aux côtés d’AMO, une expérience exaltante et enrichissante. Mais il a également appris qu’un homme doit prendre ses responsabilités quand le devoir l’appelle et lutter pour défendre sa patrie. « De Barcelone à Medouneu où il repose maintenant, j’ai été fidèle aux valeurs que nous défendions ensemble, et la suite que je veux donner est la consécration d’une volonté et d’une aspiration, qui est l’aboutissement d’un long processus lent et le début d’une mission », a-t-il affirmé. « Oui, je suis candidat pour gagner. Et nous allons gagner. Nous allons gagner, car nous devons gagner. Nous allons gagner car nous pouvons gagner. Nous allons gagner,

parce que la gestion actuelle de notre pays par Ali Bongo Ondimba est une catastrophe et les Gabonais nous attendent pour s’en débarrasser. Nous allons gagner, parce que ce pays aspire à la paix et à la réconciliation. Et je suis un homme de paix et de réconciliation », a déclaré Mike Jocktane en présence de certains responsables de l’UN. Pour lui, les Gabonais ont plus que jamais besoin d’un président qui est à leur écoute, sensible à leurs difficultés quotidiennes, disponible et engagé à leurs côtés. Lui, en tant qu’homme au service de Dieu et des hommes, serait celui-là même que tout le peuple attend. Il a estimé que dans son sacerdoce religieux, il a découvert que se mettre à la disposition de l’autre, être à l’écoute et au service des hommes, sans aucune discrimination, est un devoir. Toutes choses, estime Mike Jocktane, ignorées par Ali Bongo Ondimba qui est, selon lui, une véritable tragé-

die pour le Gabon, à en juger par le vent de contestation dans les rues, les administrations et même au sein de sa propre famille politique. Ce qui dénote de l’échec cuisant de l’homme en sept ans de magistère. Pour y mettre un terme, l’évêque invite les Gabonais, comme un seul homme, à travers l’élection à venir, à donner un message clair à Ali Bongo, dont il devrait se souvenir à jamais. Comme son mentor AMO, Mike Jocktane entend inscrire sa démarche auprès du peuple dans la voie d’une « Nouvelle espérance, de la transition pacifique et de la démocratie », seul gage de paix dans un pays qui veut préserver son honneur vis-à-vis de l’extérieur. L’homme de Dieu pense que la présidentielle 2016 doit être pour tous les Gabonais un referendum que l’histoire leur offre, pour enfin s’exprimer contre la spoliation de l’Etat par le pouvoir établi.

Ali Bongo mise sur des militaires et des étrangers

C’est parti, Ali Bongo est décidé à perpétrer un autre coup d’État électoral comme en 2009. Se sachant vomi par les Gabonais, il compte sur le vote massif des militaires et des étrangers pour arriver à ses fins.

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PV

os sources sont formelles, le camp d’Ali Bongo a mis une stratégie en œuvre : l’apport significatif des militaires et des expatriés. Il est prévu que les militaires quadrillent Libreville et Owendo à la suite de l’annonce précipitée des résultats du scrutin pour éviter des attroupements des leaders de l’opposition et leurs partisans. De son côté, le ministre de la défense nationale a expressément demandé à tous les militaires de Libreville d’aller se faire enrôler au 4e arrondissement de Libreville. Des bureaux sécurisés au maximum par la présence massive d’hommes de troupes sont prévus à cet effet, ils serviront aussi aux étrangers qui se sont enrôlés sur la liste électorale. Ainsi, ils seront à l’abri des représailles du peuple. Pour arriver à ses fins, le ministre de la Défense, Mathias Otounga Ossibadjouo a sollicité des chefs de corps un petit coup de pousse. C’est ainsi qu’une vaste opération d’établissement de cartes nationales d’identité (CNI) a été lancée en faveur des militaires, elle est

toujours en cours au commissariat de police de Belle -Vue 2. Des milliers de nouvelles recrues se font établir cette pièce. Tous ceux qui ne se conformeront pas aux ordres sont menacés de sanctions disciplinaires. ACCORDS DIPLOMATIQUES. De même, certaines représentations diplomatiques africaines auraient été sollicitées par les émergents, pour faire établir illégalement les cartes nationales d’identité gabonaise à leurs ressortissants qui le désireraient. A en croire plusieurs sources concordantes, cette offre « unique » est assortie de la promesse d’acquisition de la nationalité gabonaise. Invoquant les accords diplomatiques, les conventions et autres traités internationaux qui lient nos Etats, de nombreux diplomates ont gentiment décliné l’offre. Quelques pays de l’Afrique de l’Ouest sont mis à l’index dans cette machination. Les mêmes sources indiquent que certains diplomates de ces pays installés à Libreville, profitent de cette occasion pour se faire de l’argent sur le dos de leurs compatriotes.

Depuis quelques semaines, ces expatriés se font établir discrètement des cartes nationales d’identité dans un bâtiment annexe du ministère de l’Intérieur, dans la zone d’Oloumi. BREBIS GALEUSES. Citée parmi les missions diplomatiques sollicitées, l’ambassade du Burkina Faso s’est inscrite en faux, par la voix de son chargé d’Affaires Christian Didier Zingue Ouattara. Le diplomate a exprimé son inquiétude face à cette information. Selon lui, son pays ne pourrait jamais s’ingérer dans les affaires intérieures du Gabon, « ce serait même un acte inamical si nous avions les moyens de le faire », a indiqué le chargé d’Affaires, tout en relativisant en ces termes, « toutefois, je ne veux pas faire dans la langue de bois. Peut-être, il pourrait y avoir de la complicité avec les brebis galeuses ». Dans le cadre du programme de leurs activités annuelles, le diplomate burkinabé a déclaré avoir mis en garde ses compatriotes présents sur le territoire gabonais, afin qu’ils se tiennent en marge du jeu politique local en cette période électorale. Car pour lui, « la poli-

tique du Gabon aux Gabonais. Les étrangers ne sont pas là pour s’immiscer dans le jeu politique de ce pays frère, même s’il a des opportunités à leur offrir », a poursuivi Christian Didier Zingue Ouattara. Le même appel à la « retenue » a été lancé par le « Groupe africain du corps diplomatique » au cours de sa réunion du mardi 19 janvier dernier, à Libreville. C’est dans la même optique que l’ambassade du « Pays des hommes intègres » a reçu la visite le 16 février 2016, du « Collectif des anciens dignitaires de la République », composé entre autres de : Jean Marc Ekoh, Emile Kassa Mapessi, Eloi Rahandi Chambrier, Bonjean François Ondo, Michel Essima Ossey, Paul Malékou, Jean Eugène Kakou Mayaza, Jean Ernest Oliveira... Au cours de cette randonnée, ces « dignitaires » ont invité les représentations diplomatiques et leurs communautés à s’abstenir du jeu politique au Gabon s’ils ne sont pas invités officiellement par toutes les parties prenantes. Il y va de la sécurité de ces peuples amis, à ces moments de fortes tensions autour de la présidentielle 2016 à venir.

Souvenir

Voici un an que tu nous a quitté pour rejoindre le monde des morts chrétiens, Maman Marguerite Eleng. Nous sommes dans l’espoir. Merci pour tout. Ta fille Madame Lucie Owone. Ton fils Monsieur Marcel Owono Bekale. Tes petits enfants et arrières petits-enfants pensent à toi et te demandent pardon pour tous les manquements à ton égard de ton vivant.

REMERCIEMENTS

Monsieur Daladier-Hubert MINANG FILS, son épouse, ses enfants et petits-enfants, la famille de feu Jean-Baptiste MINANG MI-NDONG, les clans ESSANGUI (Mbolezok), NKODJE (Angone) et ODZIP (Bikogo) à Oyem, très sensibles aux différentes marques de compassion, de solidarité, de sympathie et de soutiens informes, manifesté spontanément au cours du décès survenu au CHU d’Angodjé, le 22 février 2016 de leur petite-sœur, belle-sœur, tante, mère, grandmère, sœur, fille et nièce, mademoiselle Dalida Christiane Sonia MINANG, et ne pouvant répondre individuellement aux personnes qui ce sont associées à leur douloureuse peine, expriment collectivement aux parents, alliés, religieux, amis et connaissances, leurs sincères remerciements. Et leur profonde gratitude.

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à la clinique El Rapha de. Libreville. Son fauteuil, ins- tallé à la droite d'Ali Bongo. Ondimba, est resté désespé-. rément vide. L'exemple. venant d'en haut, ...

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