SAISON
38
EPISODE
25
1976-77
GUET-APENS COUPE DE FRANCE 1976-77 – 32ème - Stade de Saint-Ouen – 2 970 spectateurs – Arbitre : M. Leménager
U
n an après son exploit au Parc des Princes contre Nantes en 32èmes de finale de la Coupe de France, VA, revigoré par sa victoire à Rennes, retrouve cette année au même stade de la compétition les abords de la capitale. Le changement de décor est brutal puisque ce n’est plus le Parc mais cette fois le stade de Saint-Ouen, un peu plus proche de celui de Malakoff, adversaire du jour, que de Nungesser. Les pensionnaires de troisième division, huitièmes de leur groupe, semblent ne pas être à priori un obstacle insurmontable, encore faut-il ne pas prendre à la légère cette équipe qui jouait la saison précédente un cran au dessus, en ayant au passage dans les mêmes conditions largement inquiété le LOSC. La motivation des uns étant souvent, dans un tel cas de figure, inversement proportionnelle à celle des autres, une aubaine au tirage peut parfois vite se transformer en cauchemar. Comme beaucoup d’équipes de troisième niveau, Malakoff propose un jeu fruste mais sérieux. La supériorité technique de VA s’exprime surtout en milieu de terrain, beaucoup moins dans les vingt derniers mètres. Encouragés par leurs supporters ayant fait le très court déplacement, les Malakoffiots s’enhardissent au fil des minutes et profitent de chaque contre. Survient alors le premier coup du sort pour les Nordistes lorsque sur une des rares incursions adverses, Falkenheim trouve Baron dont Yan Wrazy détourne malencontreusement le tir de dans ses propres buts, prenant ainsi Christian Delachet à contre-pied. Sur l’engagement, Pierre Neubert est propulsé devant mais manque l’égalisation à un mètre du but. Sans s’en rendre compte, les Valenciennois sont en train de tomber dans le piège : secoués de manière souvent litigieuse par une équipe rugueuse mais non sanctionnée par l’homme en noir, ils voient tout d’abord passer au dessus de la barre transversale une reprise de N’Jemba. L’affaire commence à sentir le traquenard à plein nez lorsque Monsieur Leménager siffle peu avant la mi-temps un pénalty pour les coéquipiers de Marc Collat, sanctionnant une intervention de Jean-Luc Fugaldi sur N’Jemba. Par chance, Boughenia, certainement impressionné par les circonstances, le botte à côté, juste avant la pause. Contre toute attente, ce deuxième avertissement sans frais, qui aurait pu être le tournant du match, n’affecte ni VA, ni le moral de Malakoff puisque son avant-centre prend sa revanche sur Christian Delachet peu après le repos, en ajustant cette fois le portier valenciennois d’une belle frappe lointaine.
Vexé, VA la trouve particulièrement mauvaise et Didier Six répond très vite à cette outrance. Prenant appui sur Bruno Metsu, il trompe à son tour Vasseur, le gardien francilien, pour réduire le score à 2-1. S’en suit alors une attaque-défense où le courage des amateurs régale le public, à l’exception bien sûr des supporters visiteurs complètement crispés et frustrés par un tel scénario. L’entrée de Patrick Jeskowiak redynamise l’attaque mais plus grand monde ne croît au miracle côté valenciennois au moment où Didier Six frappe l’un des derniers coup-francs de la partie. Dans une mêlée de joueurs totalement indescriptible, Jean-Marc Giachetti et Claude Coumba se jettent, mais c’est bien Pierre Neubert qui emporte tout sur son passage, le ballon de la tête, les défenseurs, le gardien et les filets, pour un but peu académique mais validé par l’arbitre. A cet instant, chacun se remémore certainement l’égalisation de l’année passée contre Nantes. C’est désormais certain, les Nordistes vont croquer tout crûs ces valeureux adversaires en prolongation, comme ils avaient déjà à l’époque mangé du canari, après avoir fait le plus dur en revenant au score. Eh bien pas du tout, même si l’adrénaline monte encore d’un cran lorsque Jean-Marc Giachetti marque à la dernière seconde un but cette fois refusé par le directeur de jeu. On aura donc droit à la séance de tirs aux buts… Ça commence mal car le spécialiste Didier Six, comme cinq années plus tard à Séville, rate le sien. Yan Wrazy trouve lui aussi Vasseur. Malakoff également maladroit dans cet exercice n’en profite pas, mais Patrick Jeskowiak pourtant plus frais, est tout aussi mal inspiré en tapant la transversale. Au grand désespoir de VA et de son trésorier, Marc Collat ne tremble pas pour envoyer les amateurs en seizièmes. Cruelle désillusion, et cruelle conséquence : c’est maintenant plus que probable, il faudra et ce malgré la subvention dernièrement obtenue, fortement alléger l’effectif en fin d’année, les finances du club venant en un instant d’en prendre un sale coup...
MALAKOFF 2 USVA 2 (a.p) 3 t.a.b à 2 - 2 970 spectateurs - Arbitre : M. Leménager - Buts : Baron (38e ) 1-0 , Boughenia (51e) 2-0 , Six (55e) 2-1 Neubert (87e) 2-2 - Malakoff : Vasseur – Fercod, Daguillon, Brun, Bocq – Baron, Collat, Goupil – N’Jemba, Boughenia, Falkenheim (puis Bolny) (entraîneur : Cros) - Valenciennes : Delachet – Fugaldi, Coumba, Wrazy, Garceran – Metsu, Neubert, Musovic – Giachetti, Maillard (puis Jeskowiak), Six (entraîneur : Destrumelle)
IN MEMORIAM : La punition infligée aux équipes de Division 1 pourtant exceptionnellement protégées par un système de « têtes de série ». Outre VA : Lyon, Nancy, Laval, Bastia passent à la trappe, sans oublier le tenant du titre Marseille, sorti par le Montpellier la Paillade de Louis Nicollin. L’entraîneur de l’OM José Arribas sera limogé quelques jours plus tard.