Introduction aux linguistiques cognitives Master Sciences du Langage
UFR Langue française Philippe Monneret
Cours n°1 / 3 octobre 2017
Années 1980 Emergence de la linguistique cognitive
Ronald Langacker, Foundations of Cognitive Grammar (1987) Leonard Talmy « Force Dynamics in Language and Thought” et “The relation of grammar to cognition” (1988), cf Towards a Cognitive Semantics (2000) Georges Lakoff, Women, Fire and Dangerous Things (1987) Gilles Fauconnier, Espaces mentaux (1984, puis 1985, 1994)
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11 septembre 1956 Cambridge MIT “Symposium on Information Theory”
Alan Newell and Herbert Simon "Logic Theory Machine" (proof generator) Noam Chomsky "Three Models of Language" George Miller: “Magic number 7 plus or minus 2”.
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1956 (juin-août) Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence
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11 septembre 1956 Cambridge MIT “Symposium on Information Theory”
Alan Newell and Herbert Simon "Logic Theory Machine" (proof generator) Noam Chomsky "Three Models of Language" George Miller: “Magic number 7 plus or minus 2”.
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I went away from the Symposium with a strong conviction, more intuitive than rational, that human experimental psychology, theoretical linguistics and computer simulation of rational cognitive processes were all pieces of a larger whole, and that the future would see progressive elaboration and coordination of their shared concerns. (2003, 143) Miller, G.A. (2003). The Cognitive Revolution: a Historical Perspective. Trends in Cognitive Sciences. 7(3). 141-144. http://www.cogsci.princeton.edu/~geo/Miller.pdf
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1956 (juin-août) Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence
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1956 (juin-août) Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence A PROPOSAL FOR THE DARTMOUTH SUMMER RESEARCH PROJECT ON ARTIFICIAL INTELLIGENCE J. McCarthy, Dartmouth College ; M. L. Minsky, Harvard University N. Rochester, I.B.M. Corporation ; C.E. Shannon, Bell Telephone Laboratories. August 31, 1955. http://www-formal.stanford.edu/jmc/history/dartmouth/dartmouth.html
“We propose that a 2 month, 10 man study of artificial intelligence be carried out during the summer of 1956 at Dartmouth College in Hanover, New Hampshire. The study is to proceed on the basis of the conjecture that every aspect of learning or any other feature of intelligence can in principle be so precisely described that a machine can be made to simulate it. An attempt will be made to find how to make machines use language, form abstractions and concepts, solve kinds of problems now reserved for humans, and improve themselves. We think that a significant advance can be made in one or more of these problems if a carefully selected group of scientists work on it together for a summer.” 8
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Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky)
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Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky)
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Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky) Système cognitif = système de traitement de l’information ;
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Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky) Système cognitif = système de traitement de l’information ; nos états mentaux véhiculent de l’information sous la forme de représentations ou de symboles (p. ex. langage ou image) => représentationalisme
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Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky) Système cognitif = système de traitement de l’information ; nos états mentaux véhiculent de l’information sous la forme de représentations ou de symboles (p. ex. langage ou image) => représentationalisme Ces représentations sont traitées comme des symboles sur lesquels on peut effectuer des calculs => computationnalisme
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Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky) Système cognitif = système de traitement de l’information ; nos états mentaux véhiculent de l’information sous la forme de représentations ou de symboles (p. ex. langage ou image) => représentationalisme Ces représentations sont traitées comme des symboles sur lesquels on peut effectuer des calculs => computationnalisme Défendent la légitimité d’une analyse autonome des systèmes cognitifs, indépendamment du substrat (cortico-cérébral) : l’objet = fonction des entités mentales => fonctionnalisme
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Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky) Système cognitif = système de traitement de l’information ; nos états mentaux véhiculent de l’information sous la forme de représentations ou de symboles (p. ex. langage ou image) => représentationalisme Ces représentations sont traitées comme des symboles sur lesquels on peut effectuer des calculs => computationnalisme Défendent la légitimité d’une analyse autonome des systèmes cognitifs, indépendamment du substrat (cortico-cérébral) : l’objet = fonction des entités mentales => fonctionnalisme La vie mentale est fondée sur des processus naturels (ultimement physiques) => naturalisme 17
Années 1950-1960 Premiers fondements d’une « science naturelle de l’esprit ». Convergence : psycholinguistique, la cybernétique et les sciences de l’informatique et de l’information sur l’objet « esprit » considéré comme « système cognitif » NB. Réponse au behaviourisme (stimulus-réponse, au moins chez Chomsky) Système cognitif = système de traitement de l’information ; nos états mentaux véhiculent de l’information sous la forme de représentations ou de symboles (p. ex. langage ou image) => représentationalisme Ces représentations sont traitées comme des symboles sur lesquels on peut effectuer des calculs => computationnalisme Défendent la légitimité d’une analyse autonome est systèmes cognitifs, indépendamment du substrat (cortico-cérébral) : l’objet = fonction des entités mentales => fonctionnalisme La vie mentale est fondée sur des processus naturels (ultimement physiques) => naturalisme Voir : Pierre Steiner, « Introduction cognitivisme et sciences cognitives », Labyrinthe [En ligne], 20 | 2005 (1), mis en ligne le 25 juin 2008, 18 consulté le 19 septembre 2016. URL : http://labyrinthe.revues.org/754
L’intuition naturaliste, plus largement à la base de l’idée de science cognitive, est difficile à circonscrire. Bornons-nous ici à remarquer que le naturalisme est avant tout une position méthodologique (ou encore épistémologique) pour laquelle l’appareil explicatif des sciences naturelles (physique, biologie et, dans une moindre mesure, chimie) doit constituer, en dernière instance, le cadre conceptuel auquel toute théorie (en sciences naturelles évidemment, mais aussi et surtout en sciences humaines et sociales) doit se réduire, ou, en tout cas (naturalisme modéré) se conformer. Bref, toute théorie et tout vocabulaire, peu importe la discipline, devraient finalement pouvoir être expliqués (ou traduits) par l’appareil des sciences naturelles, ou en tout cas ne pas être en désaccord avec lui. La pensée, par exemple, doit donc être mise en causes : elle doit s’inclure dans un monde composé uniquement de relations causales et de lois naturelles. Le pendant ontologique du naturalisme est donc bien souvent le matérialisme, (souvent assimilé au physicalisme): la seule chose qui existe, ultimement, c’est la matière (et l’énergie) ; tous les phénomènes qui peuvent exister (propriétés, états, événements, processus, relations) doivent donc ultimement se ramener à des phénomènes explicables par la physique contemporaine. Pierre Steiner, « Introduction cognitivisme et sciences cognitives », Labyrinthe [En ligne], 20 | 2005 (1), mis en ligne le 25 juin 2008, URL : http://labyrinthe.revues.org/754
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