REUSSIR - L’AGRICULTEUR NORMAND
aufildelasemaine
22 FEVRIER 2007 -
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NORMANDIE
ETA ➜
Les entrepreneurs agricoles aussi suivent de près le développement de la filière bois. En Basse-Normandie, trois d'entre-eux sont déjà équipés d'une déchiqueteuse à grappin. C'est le cas de Michel Tourou à Parigny (50).
L'ETA s'attaque à l'énergie epuis un an, Michel Tourou D entrepreneur à Parigny s'est lancé dans le déchiquetage des bois. Son but valoriser les déchets. Notamment, les branches récupérées grâce à son activité élagage. “Pour l'instant, la filière se cherche encore. C'est un investissement sur l'avenir. On ne peut pas faire de la surenchère surtout avec le prix du fioul qui baisse actuellement”. L'investissement dans un broyeur à grappin représente 100 à 120 000 €. S'ajoutent à cette somme les 100 000 € du tracteur. “Et 230 chevaux au minimum sont nécessaires pour faire tourner le broyeur. Sans oublier l'entretien. De bonnes plaquettes exigent du bois de qualité et des couteaux bien entretenus”, précise Michel Tourou. Le coût de revient est encore un souci. “Mais je reste positif pour l'avenir. La machine peut tourner davantage. Les mentalités évoluent. Aujourd'hui, les agriculteurs cherchent surtout à se débarrasser de leur bois”. Des rendements variables La prestation est facturée 165 € de l'heure par l'ETA. Le rendement moyen atteint les 40 m3/heure. Cependant, les volumes travaillés varient selon
Sélectionner le produit ■ “Pour de bons copeaux, il faut une bonne matière première. Que des branches, ce n'est pas valable”, rappelle Michel Tourou. La déchiqueteuse admet des rondins jusqu'à 48 cm de diamètre. “Et selon les demandes des clients, nous pouvons adapter la taille des copeaux”.
En développement...
3 entreprises équipées de déchiqueteuses à grappin
Michel Tourou : “bien préparer son chantier pour réduire les coûts”.
l'organisation du chantier. “Tout dépend de ce qu'on nous donne. Avec des petites branches, c'est 20 m3/h. Nous pouvons monter jusqu'à 60 m3 avec de très beaux chantiers. L'idéal est de ne pas descendre en dessous des 8 centimètres de diamètre. Le bois doit
70 % Les agriculteurs représentent 70 % de la clientèle de Michel Tourou. L'entrepreneur travaille également pour les collectivités.
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être coupé et laissé par terre le long de la haie. Il ne faut pas le pousser car après, nous avons trop de terre”, conseille l'entrepreneur. De nombreux agriculteurs ne souhaitent pas conserver le bois. En échange de cette matière première, Michel Tourou peut se
Emile Mondher : “pas question d’utiliser un autre système que la déchiqueteuse à grappin. Je n’ai pas de temps à perdre”.
déplacer gratuitement. Son but : valoriser les copeaux. “Mais, le chantier doit être valable pour que je puisse revendre les copeaux à un organisme ou à une chaudière industrielle”. En 2006, l'entrepreneur a broyé 2 800 m3 de copeaux. Il en a vendu 1 300. “Pour faire tourner davantage ma machine, je dois aussi trouver davantage de débouchés”. D'autres agriculteurs ont besoin de ce bois. C'est le cas d'Emile Mondher. Pour chauffer sa maison, son gîte et l'eau de sa salle de traite, l'agriculteur consomme 150 à 200 m3 par an. L'exploitant compte une journée de préparation pour un chantier de 150 m3. “Je n'ai pas trop de difficulté pour trouver le bois. Je fais appel à Michel Tourou par souci de proximité et surtout je n'imagine pas introduire les bois manuellement. Je n'ai pas le temps de m'amuser”, témoigne l'agriculteur. La demande tend donc à se développer. Michel Tourou est prêt. V. MOTIN
Les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers sont les principaux intervenants sur les chantiers d’élagage, d'abattage et de débardage pour le compte des collectivités locales, des exploitants et propriétaires forestiers. Compte tenu de l’intensification de l’activité agricole (agrandissement des élevages, concentration des moyens humains sur les principales tâches de l’exploitation…), un nombre croissant d’exploitants choisissent également de confier l’entretien des haies et la valorisation du bois énergie à des prestataires de services. Désormais, grâce à l’acquisition de matériels de déchiquetage adaptés à la production de plaquettes, les entreprises ont élargi leurs domaines de compétences et offrent
des solutions globales en matière de mécanisation et d’organisation de chantiers. Trois entreprises sont équipées de déchiqueteuses à grappin : Jean-Marc Hallais à la Lucerne d’Outremer (50), Michel Tourou à Parigny (50) et la Sarl Pascal Marie à Saint Denis de Méré (14). Les tarifs sont compris entre 160 et 210 euros/heure. D’autres entreprises sont équipées de déchiqueteuses manuelles qui permettent également de produire de la plaquette énergie (tarif moyen : 50 à 70 euros/h). Pour tout renseignement : ARETAR – Maison des Entreprises – BP 14 50600 Saint Hilaire du Harcouët Tél : 02 33 79 33 72 Courriel :
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