COMBEROUSSE Charles (de) 1826-1897
Charles Jules Félix de COMBEROUSSE naît le 31 juillet 1826 à Paris. Le nom est orthographié Decomberousse sur l’acte de naissance et sur l’acte de mariage (où les époux signent ainsi). Je respecterai l’usuel de Comberousse.
Décédé le 19 août 1897 à Paris (9e arr.). Inhumé le 22 au cimetière de Montmartre auprès de ses parents, après des obsèques en l’église SaintLouis d’Antin. Sa seconde épouse sera inhumée avec lui.
Portrait et auto-portrait. Archives de l’École centrale.
Fils d’Alexis Barbe Benoit de COMBEROUSSE et de Marie Julie Félicie SONTHONAX, son épouse. Le père est né le 13 janvier 1793 à Vienne (Isère). Avocat à la Cour royale de Paris, il est aussi un auteur dramatique à succès. Il meurt le 22 novembre 1862 à Paris. Charles fait publier en 1864 chez Hachette trois volumes de Théâtre de Alexis de Comberousse : 54 pièces, dont 13 inédites. Le premier volume s’ouvre sur une « Notice » sur l’auteur, par Jules Janin. Son père est Benoît Michel Decomberousse, 1754-1841, Avocat à Vienne. Député suppléant de l’Isère à la Convention. Membre puis président du Conseil des Anciens. Nommé en 1900 président du tribunal criminel de l’Isère et juge à la cour d’appel de Grenoble, il obtient de rester à Paris où il a des responsabilités au ministère de la Justice. Révoqué par le première Restauration, il redevient avocat à Paris. Par ailleurs auteur de plusieurs tragédies. Michel Decomberousse et Barbe Thérèse Chenet, mariés en 1783, ont au moins enfants : 1. Anne Jean François, décédé en septembre 1784 à Villeurbanne, âgé « d’environ 9 mois ». 2. Anne Françoise Joséphine, 1785-1845. En 1807, elle épouse Henri de Latouche, 1785-1851, journaliste (directeur du Figaro de 1830 à 1832), poète et homme de lettres. Voir Wikipédia. 3. François Isaac Hyacinthe, 1786-1856. Écrivain. 4. Jean François Michel, 1790-1815, Employé au ministère de la Justice. 5. Alexis Barbe Benoît, 6. Benoît François Joseph. Voir quelques lignes plus bas. La mère est née le 27 messidor an 5 (15 juillet 1797) au Cap Français (île de Saint-Domingue). Fille de Jules Félicité Sonthonax, avocat. Elle meurt le 17 juin 1871. Ils se sont mariés le 5 décembre 1818 à Paris.
Première épouse : sa cousine germaine Emma Sabine de COMBEROUSSE, le 17 juin 1851 à Lyon. Elle naît Emma Sabine Decomberousse le 27 avril 1829 à Lyon. Fille de Benoit François Joseph DECOMBEROUSSE et de Françoise Anne Lucie PEILLON, son épouse. Le père est né le 14 pluviôse an 4 à Vienne (Isère). Frère d’Alexis Barbe Benoît Decomberousse. Il est notaire. Il meurt le 15 mai 1829, à l’âge de 33 ans. La mère est née le 8 prairial an 13 à Grigny (Rhône). Ils se sont mariés le 4 mai 1825 à Lyon. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 juin 2017
Sous le pseudonyme Emma d’Erwin, elle publie entre 1870 et 1885 sept ouvrages (romans, poésie), dont quatre dans la Bibliothèque des écoles et des familles. Elle meurt le 26 août 1884 à Neuilly (Seine).
Un fils, Eugène Alexis Joseph. Né Decomberousse le 9 septembre 1858 à Paris. Il publie en 1879 un recueil de poésies, Fleurs du Sancy. On trouve au catalogue de la BNF un Féline de Comberousse, 1858-1893, « fils de Charles de Comberousse », auteur de Un avocat sans causes, pièce en un acte et en vers ; des romans Député ! (1891) et La Dragée haute (1892), chez Perrin ; et de Le chien de M. de Bismarck, récit militaire (1891), chez Vanier. Si c’est lui, l’année de décès est fausse : l’acte de décès de Charles mentionne pour témoin Eugène Alexis Joseph de Comberousse, 39 ans, homme de lettres.
Seconde épouse : Anne Charlotte RICHEY, le 19 octobre 1885 à Paris (9e arr.). Née en avril 1848 (le 25 selon son acte de mariage, le 26 selon son acte de décès) à Paris. Fille de Pierre Nicolas Hippolyte RICHEY et de Charlotte CHAMBERT, son épouse. Décédée le 3 décembre 1913 à Paris (9e). Le père est né à Rennes. Fabricant de bronzes. Décédé le 13 juin 1868 à Paris (9e) ; il est alors rentier et âgé de 68 ans. Époux en premières noces d’Esther Julie Jannet, le 8 février 1823 à Paris. La mère a 67 ans en 1885. Ils se sont mariés le 4 juillet 1844 à Paris.
Études au collège royal Bourbon (actuel lycée Condorcet). Élève de math spé au collège Bourbon en 1846-47. Professeurs : Camus en maths, La Provostaye en physique. Accessit en maths.
Admis en 1847 à l’École centrale des arts et manufactures, dès sa première candidature. Il en sort en 1850 avec le diplôme d’ingénieur mécanicien. Sur 155 élèves entrés en 1847, 44 sortent diplômés, et 26 avec seulement un certificat.
Carrière. Dans les chemins de fer de 1850 à 1852. Attaché au bureau des études du chemin de fer de Saint-Germain, puis au service de la voie du chemin de fer de l’Est.
Enseignant à l’École centrale de 1852 à 1896. Répétiteur suppléant du cours de chemins de fer (professeur Perdonnet) puis répétiteur titulaire du cours de mécanique appliquée (professeur Belanger) de 1852 à 1865. Examinateur d’admission et président du jury d’admission. Président du Conseil de perfectionnement dans les années 1890. Professeur de cinématique et/ou de mécanique (générale puis appliquée) de 1865 à 1896.
Professeur de mathématiques spéciales au collège (primaire) Chaptal de 1867 à 1882. Entré en 1853 comme prof de maths dans ce collège que l’Annuaire de l’IP qualifie d’école professionnelle, il est classé en 1854-55 comme un des trois profs spéciaux de maths, et deux ans plus tard comme un des trois profs de maths. Le « cours de 6 e année » est divisé en 1867 en deux sections ; la première, où Hauser enseigne les math spé, prépare à l’X ; la deuxième, où elles sont enseignées par Comberousse, prépare à Centrale.
Professeur de travaux agricoles et de génie rural au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de 1882 à 1896. Le 15 juillet 1882, le conseil de perfectionnement du CNAM le place en première ligne pour succéder sur cette chaire à Hervé Mangon, qu’il a suppléé en 1881-82. Il est nommé par un décret du 29 juillet 1882.
La maladie l’oblige à être suppléé tant à l’École centrale qu’au CNAM en 1896. Sa chaire au CNAM est supprimée après sa mort. Président de l’Association amicale des anciens élèves de l’École centrale en 1880-81. Président de la Société des ingénieurs civils en 1885. Traités de géométrie publiés avec Eugène Rouché. Eugène Rouché, 1832-1910. X 1852. Non agrgégé. Docteur ès sciences (1858). Professeur de physique au lycée de Nantes (1854-55) puis de maths au lycée Charlemagne (1855-1867). Fonctions à l’X : répétiteur de géométrie descriptive (1861-1875), examinateur de passage (1875-
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1877), examinateur d’admission (1877-1905). Professeur de géométrie descriptiveet de stéréonomie à l’École centrale (1867-1884) et au CNAM (1884-1905). Académicien libre (1896).
Éléments de géométrie, suivis d’un complément et de notions sur le lever des plans et l’arpentage, Gauthier-Villars, 1867, 442 p. 2e éd., 1873, 454 p. 6e éd., 1898, 611 p.
Traité de géométrie élémentaire, Gauthier-Villars, 1866, 776 p. Géométrie plane, 2e éd., 1868, 328 p. 3e éd., 1873, 360 p. Géométrie dans l’espace. 2e éd., 1869, 476 p. 3e éd., 1874, 529 p. 4e éd., 1879, 549 p. 5e éd., 2 vol., 1883. 6e éd., 2 vol., 1891, 499 et 616 p. 7e éd., 2 vol., 1900. Gauthier-Villars le réédite régulièrement jusqu’en 1957. Reprint en 1997 par Jacques Gabay de la 7e édition, de 1900, en 1 volume, Traité de géométrie, avec une note de H. Poincaré « Sur la géométrie non euclidienne ».
Leçons de géométrie, Gauthier-Villars, à l’usage des élèves des classes de quatrième et de troisième de l’enseignement secondaire moderne, 1896. Solutions détaillées des exercices et problèmes énoncés dans les Leçons de géométrie, Gauthier-Villars, 1896, 168 p. Géométrie plane, 2e éd., 1868, 328 p. 3e éd., 1873, 360 p.
Cours de mathématiques. Cours de mathématiques « à l’usage des candidats à l’École centrale des arts et manufactures et de tous les élèves qui se destinent aux écoles du gouvernement ». T.1 : arithmétique, algèbre élémentaire, 1860, 463 p. T.2 : géométrie plane, géométrie dans l’espace, complément de géométrie, trigonométrie, complément d’algèbre, 1861, 640 p. T.3 : géométrie analytique plane et dans l’espace, éléments de géométrie descriptive, 1862, 559 p.
Cours de mathématiques, 2e édition, revue et augmentée, « à l’usage des candidats à l’École polytechnique, à l’École nramale supérieure et à à l’École centrale des arts et manufactures ». T.1 : arithmétique, algèbre élémentaire, 1876, 761 p. La 3e édition de ce tome premier paraît en 1884. Elle fait 796 p. C’est en fait le tome premier de la 2e édition, enrichi de quelques tableaux (unités de mesur et monétaires étrangères, …). Dans sa préface de mars 1884, Comberousse annonce 6 autres volumes : au tome 2 paru en 1882 doivent l’algèbre supérieures (tome 3), la géométrie analytique plane (tome 4), la géométrie analytique dans l’espace et la géométrie descriptive (tome 5), la géométrie supérieure et « l’exposé des différentes méthodes de résolution des problèmes » (tome 6), le calcul différentiel et le calcul intégral (tome 7). Les 2 premiers volumes correspondent au programme de math élém, les 3 suivants à celui de math spé, les 2 derniers sont destinés aux candidats aux grandes écoles et aux élèves de ces écoles. Il envisage aussi, « si le temps ne nous est pas trop mesuré », de publier ses Leçons de mécanique à l’École centrale. Le temps lui manquera, en particulier du fait de la préparation des cours au CNAM, et le Cours de mathématiques ne sera enrichi que des tomes 3 et 4 consacrés à l’algèbre supérieure. T.2 : géométrie élémentaire, plane et dans l’espace ; trigo. rectiligne et sphérique, 1882, 801 p. T.3 : algébre supérieure, première partie, 1887, 767 p. T.3 : algébre supérieure, deuxième partie, 1890, 831 p.
Les 4e, 5e et (au moins partiellement) 6e édition, entre 1897 et 1916, seront posthumes. Leur succédereont, à partir de 1930, une « 6e édition entièrement refondue par R. de Montessus de Ballore », puis une 7e, une 8e, et en 1950 une 9e éditions. Robert de Montessus de Ballore, docteur ès sciences, était mort en 1937. Autres publications. Les grands ingénieurs, conférence populaire faite à l’Asile impérial de Vincennes, Hachette, 1866, 72 p. La femme dans la famille, id., 1867, 70 p. La coopération (la société de Beauregard et leséquitables pionniers de Rochdale), id., 1869, 72 p. Appel aux femmes de France, Paris, 1872, 16 p. En 220 alexandrins. « Notice sur l’Introduction à la mécanique industrielle et sur le Cours de mécanique appliquée aux machines de J-V Poncelet, NAM, 1874. Tiré à part, Gauthier-Villars, 1874, 16 p. Histoire de l’École centrale des Arts et Manufactures depuis sa fondation jusqu’à nos jours, Gauthier-Villars, 1879, 485 p.
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« Inauguration de la statue de Denis Papin », discours, Revue scientifique, 1881 (12 février), p.194-204. « L’École centrale des Arts et Manufactures (1829-1882) », Nouvelle Revue, 1882, p.51-85. « Le transport de l’énerguie », AFAS, congrès de Rouen, août 1883, p.1101-1134. Discours prononcés aux obsèques de M. Yvon Villarceau le 26 décembre 1883, par Faye, Tisserand, Marché et Comberousse, Gauthier-Villars, 1884, 16 p. « J-B Dumas (1800-1884) », Le Génie civil, 1884, 409-418. Tiré à part, 40 p. « Sur les équations réciproques », NAM, 1889, p.27-33. Sources. Archives du CNAM. André Grelon, « Comberousse (Charles de) », in Les Professeurs du Conservatoire national des arts et métiers, Dictionnaire biographique 1794-1955, 2 tomes, sous la direction de Claudine Fontanon et André Grelon, INRP et CNAM, 1994, Tome 1. Dossier Légion d’honneur (chevalier 1879) aux Archives nationales.
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