SAUVAGE Ernest 1877-1954

Ernest Jean Joseph SAUVAGE naît le 19 septembre 1877 à El Affroun (banlieue d’Alger). Il meurt le 16 décembre 1954 à Alger. Il avait été opéré d’une occlusion. Crise d’urémie. Obsèques civiles.

Fils d’Eugène Gaston SAUVAGE et de Gracia MASO. Le père est né le 20 mars 1849 à Blida, où son père, originaire de Mende, est concierge de la prison civile. Facteur boîtier en 1877, receveur des postes et télégraphes en 1903. Décédé en 1934 à El Affroun (annonce dans L’Écho d’Alger le 3 mars, p.7). Veuf de Gracia Maso, il épouse sa belle-sœur Marie Maso le 18 août 1888 à El Affroun. Elle est née le 18 décembre 1859 à Cherchell ; décédée le 25 août 1896 à El Affroun. La mère est née le 17 mars 1852 à Cherchell, où son père, originaire d’Alicante, est journalier. Décédée le 24 avril 1885 à El Affroun. Ils se sont mariés le 13 février 1872 à El Affroun.

Quatre frères et une soeur. Tous nés à El Affroun. 1. Eugène Gaston, né le 6 octobre 1872. Décédé le 13 novembre L’Écho d’Alger, 12-10-1931 1872 à El Affroun. ©BNF – Gallica 2. Marie Thérèse Césarine Mathilde, née le 28 octobre 1873. 3. René Eugène Gaston, né le 6 juin 1875. Épouse Marguerite Marie Suel le 24 décembre 1900 à Boufarik. Receveur des contributions à Boufarik en 1934. Décédé le 28 mai 1947 à Blida. Une fille : Renée Marguerite Mathilde, née le 8 octobre 1901 à Boufarik. Épouse Marcel Demonque le 5 septembre 1923 à Alger. Marcel Demonque, né en 1900 à Mustapha. Math spé à Alger. École des mines de Nancy. PDG des ciments Lafarge de 1959 à 1974. Commandeur de la légion d’honneur. Décédé en 1974. Voir notice sur Wikipédia et Who’s Who. 5. Célestin Marius François, né le 16 janvier 1880. Épouse Angèle Eugénie Tissot le 23 mars 1905 à Dellys (Algérie). Receveur des contributions à Orléansville en 1934. Décédé le 24 septembre 1952 à Alger. 6. Amédée Eugène, né le 9 mars 1983. Épouse Marie Joséphine Anne Cazau le 8 février 1906 à El Affroun, qui meurt en mai 1914 après une brève maladie à l’âge de 30 ans (L’Écho d’Alger, 1er juin). Remarié avec Eugénie Mélanie XXX le 5 juin 1919 à Birkadem (Algérie). Chef de section des tabacs à Blida en 1934. Décédé en 1947.

Une demi-sœur et un demi-frère. Nés et décédés à El Affroun. 7. Gracia Mathilde Marie, née le 14 juin 1889. Décédée le 14 octobre 1893. 8. François Marc, né le 25 avril 1892. Décédé le 27 avril 1892.

Mariage avec Marie Joséphine CHIPON le 19 septembre 1903 à El Affroun. L’épouse est née le 3 juin 1879 à Ténès (arrondissement d’Alger). Fille de Julien CHIPON et de Marie Toussainte CONTI, son épouse. Décédée le 13 avril 1942 à Alger (annonce le 15 dans L’Écho d’Alger). Le père est né le 8 mars 1835 à Plaine (Vosges). En 1877, il est adjudant sous-officier de surveillance à l’atelier numéro 2 de travaux publics, à Ténès. Retraité en 1881, il se retire à El Affroun. Maire d’El Affroun, dont il est conseiller municipal pendant plus de 30 ans. Décédé en septembre 1914 (L’Écho d’Alger, 30 septembre). La mère est née le 15 mars 1852 à Bastia, où son père est muletier. En 1877, elle est domestique. Décédée en octobre 1935 à El Affroun (L’Écho d’Alger, 20 octobre). Ils se sont mariés le 8 août 1877 à Ténès.

Deux enfants. Julien Eugène, né le 12 août 1904 à Oran. École des mines de Saint-Étienne Ingénieur aux Houillères de Saint-Étienne. Épouse Marie-Antoinette Manneval en 1927 à Saint-Étienne ; née en 1910, décédée en 1993. Deux fils : Jacques ; Michel, décédé en 1935 à Saint-Étienne à l’âge de 11 mois. Décédé en 1979 à Saint-Étienne. Aline, née en février 1915 à El Affroun (annonce le 25 dans L’Écho d’Alger). Épouse Maurice Lambert, pharmacien à El-Affroun. Divorce en 1947. Remariée en 1951 à Paris.

Études secondaires au collège communal de Blida. Baccalauréat moderne (lettres-sciences) en juillet 1894 à Alger. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mars 2017

Élève de Navale en 1884-95 au lycée d’Alger. Classe de Griess (ENS 1880). 2e prix de maths.

Élève de spéciales de1895-96 à 1897-98 à Alger. Classe de Aubry (ENS 1887). Brunet (ENS 1870) enseigne en spéciales depuis 1880. En 1895, est créée une classe de math élém sup et Centrale, confiée à Aubry, qui supplée d’abord Brunet (novembre 95), puis le remplace.

Admis à l’ENS en 1898 (19e au concours, 10e entrant) Entré en 1899, après une année de service militaire (14-11-98 au 26-11-99, au 2e régiment du génie, à Alger). Également admis à l’X (36e).

Agrégé de mathématiques en 1903 (1er sur 12, 3e admissible sur 25, 78 candidats). Inscrit en 1902, il ne s’est pas présenté.

Carrière. Élève de l’ENS. À titre provisoire, professeur de maths au collège de Mostaganem. À titre provisoire, professeur de physique au collège de Blida. 5 classes, de la 2e à la 6e ; 101 élèves.

À titre provisoire, chargé de cours de maths au lycée d’Oran. Professeur de maths au dit lycée.

1899 26-09-1902 29-10-1902 01-08-1903 22-09-1903

7 classes, de la 2e à la 6e ; 231 élèves. Puis 6, de la 1e à la 5e ; 159 élèves. Très bien noté par le proviseur et l’IG Poincaré.

Professeur de maths au lycée d’Alger (Mustapha).

04-09-1905

C’est une annexe du lycée d’Alger. 6 classes, de la philo à la 6e ; 210 élèves. IG Niewenglowski, mai 1906 : « Il fait la classe à ces jeunes enfants comme on doit la faire et comme il serait difficile de faire mieux. »

Professeur de math spé au lycée de Nice.

16-08-1906 (succède à Alméras)

D’abord nommé le 13-07 en spé au lycée d’Alger, pour succéder à Aubry nommé en Centrale à Rollin, mais maintenu sur sa demande à Alger. Effectif en 06-07 : 14 (1 admis à l’X). IG et proviseur sont très satisfaits. En 1907, il demande « n’importe quelle chaire même une chaire mixte de maths – physique chimie » à Paris, pour travailler à une thèse. Absent pour raisons de santé du 8 au 15-11-1907. Congé d’un mois « sur sa demande et pour raisons de santé », le 25-11 ; traitement complet. Un certificat médical du 21 fait état de « laryngobronchite aigüe persistante ». Congé d’un mois à dater du 19-12, avec demi traitement. Suppléé par Mortagne (agrégé 1907) pendant ces 2 congés. Effectif en 07-08 : 18. IG Combette (février 08) : « Enseignement assez doux ; ne paraît pas oser l’élever. » Proviseur très élogieux. Congé de 4 mois « sur sa demande et pour raisons de santé » à dater du 5 mars, le 17-03-08 ; demi traitement. Suppléé par Pouget (ENS 1903). Il n’avait demandé qu’un congé jusqu’au 1er juin, c’est-à-dire au début des écrits. Le congé qui lui est accordé jusqu’au 4 juillet le placerait en situation d’inactivité jusqu’au 30 septembre. Désireux de laisser Pouget assurer les révisions en vue des oraux, le ministère accorde à Sauvage un congé avec traitement complet du 5 au 31 juillet, le réinstalle à Nice à partir du 1er août (cours de vacances aux candidats à l’X). Ces mesures avaient été proposées au ministre en avril par Sauvage, qui avait demandé également à être nommé « dès maintenant » à Alger. IA (juin 1908) : « Bien que paraissant à peu près rétabli à l’heure actuelle, il est à craindre que M. Sauvage ne puisse plus assumer à l’avenir la charge d’une classe de math spéciales. » Même avis du recteur.

Professeur de maths au lycée de Constantine. Chargé à titre de suppléant des fonctions de prof de maths au lycée d’Alger. Professeur de maths au lycée d’Alger.

03-07-1908 03-11-1908 12-12-1908

Nommé d’abord pour suppléer Cagnoli, en congé de maladie. Après son décès, il lui succède. 4 classes, de la 4e à la 6e ; 101 élèves. Proviseur (février 1910) : « Si notre chaire de spéciales devenait vacante, M. Sauvage serait heureux de succéder à M. Aubry. Je n’y vois pas d’inconvénients si sa santé se fortifie, mais il paraît avoir besoin de ménagements. »

Professeur de math spé au lycée d’Alger.

11-07-1910 (succède à Aubry)

Effectif : 27 (0 admis à l’X), 22, 24, 24. Le proviseur explique le manque de résultats par l’attrait de Paris et le mauvais esprit de quelques élèves, mais loue le professeur. L’IG Niewenglowski juge que cet « excellent professeur » « n’a pas Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mars 2017

encore assez d’autorité pour imposer une direction tout à fait ferme » dans une classe où « une dizaine, tout au plus, se présenteront à l’École polytechnique ; les autres bornent leur ambition à devenir conducteurs des Ponts et chaussées » (1912) 1913. Brunache 4e à l’X et 8e à l’ENS, entre à l’X. Entrent aussi à l’X : Buovolo 59e (classé 35e à l’ENS), Ceccaldi 129e, Lellouche 212e (classé 68e à l’ENS), Lecas 241e. Trois autres admissibles. En juin 1914, son état de santé l’oblige à demander un poste de censeur « dans l’intérêt des élèves et dans le mien ».

Censeur des études au lycée de Constantine.

03-07-1914

Mobilisé du 06-08-14 au 04-02-15, il assure ses tâches administratives, et supplée en outre des enseignants mobilisés.

Proviseur du lycée d’Oran.

23-03-1917

Pendant la guerre, il supplée des enseignants mobilisés, tout en assurant ses tâches administratives.

Proviseur du lycée d’Alger. « Admis pour ancienneté d’âge et de services à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du 1er octobre 1937 » (arrêté du 22-051937).

30-06-1923

Ancienneté 56 ans 8 mois et 19 jours, dont 12 ans 5 mois et 15 jours de bonifications coloniales, 1 an 5 mois et 14 jours de services militaires, 4 ans 11 mois et 19 jours en application de la loi du 18-081936 (durée du 01-10-37 au 19-09-42, date de ses 65 ans).

Membre de la Société française pour la propagation de l’esperanto. « Erneste Sauvage, professeur au lycée » d’Oran, figure dans une liste de « propagateurs » dans L’Espérantiste, 31 janvier 1904, p.6.

Membre de l’APMESP (auj. APMEP) dès sa création en 1910.

  L’Écho d’Alger, 19 novembre 1937 

Publications. « Leçon sur la courbure des courbes gauches », Revue de mathématiques spéciales, t.8, n°11, p.411-413 (février 1912). Par E. Sauvage, professeur au lycée de Constantine. Donc publiée 4 ans après avoir été envoyée.

Nécrologies normaliennes de Édouard Robert (1918), Henri Brunet (1927), Edward Watel (1938), Paul Dejouany (1955) et la sienne (1955). Édouard Robert, 1857-1917. ENS 1878. Proviseur du lycée d’Oran de 1906 à 1917 ; Sauvage lui succède. Henri Brunet, ENS 1871. Professeur de math spé à Alger de 1880 à 1896 (Sauvage est son élève), puis IA (Constantine, Alger). Edward Watel, 1875-1947. ENS 1897 (reçu en 1896). Élève de spéciales avec Sauvage à Alger en 95-96. Professeur de sciences naturelles au lycée d’Alger de 1903 à 1937. Paul Déjouany, 1884-1954. ENS 1906 (reçu en 1905). Agrégé de physique, il enseigne de 1910 à 1914. Agriculteur à Bouzaréa (Algérie).

Sources. Dossier de carrière, F/17/24639, aux Archives nationales. Nécrologie normalienne par lui-même, 1955. 8 lignes.

Dossier Légion d’honneur (chevalier, octobre1931) non accessible aux Archives nationales. Notice, anecdotes (une belle anecdote sur son oral d’agrégation) et photographies : http://bernard.sauvage.free.fr/ernestSauvage.htm et http://bernard.sauvage.free.fr/

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mars 2017