GRIESS Jean 1857-1899

Jean Tobie GRIESS naît le 15 juillet 1857 à Landau (Palatinat rhénan). Il meurt le 17 mai 1899 à Paris (5e). À son domicile, 9 passage d’Oisy. Inhumé le 19 mai.

Fils de Michel Henri GRIESS et de Babette (GRINMANN ? GUTMANN ?). Le père meurt le 7 août 1866 à Landau. La mère demeure à Burweiller (près Landau) en 1883.

Élevé par son oncle et sa tante GRIESS-GRAUT. Jean Tobie Griess, né en 1814 à Landau, et Marie Virginie Traut, née en 1814 à Colmar se marient en 1849 à Colmar, où Jean, naturalisé français en 1848, est négociant. Ils prennent le nom de Griess-Traut. Aussitôt après leur mariage, ils s’installent en Algérie où ils resteront 25 ans, d’abord à Oran, et à partir de 1860 à Alger. Ils sont négociants. Ils sont surtout, en Algérie comme après © Bibl. Lettres et Sc. humaines ENS leur retour en France, des fouriéristes actifs, militant pour la paix par le désarmement et l’arbitrage international, prônant l’abolition de la prostitution réglementée, membres de la Ligue de l’enseignement et de multiples autres organisations et fondations (aide aux enfants, droits de la femme, société protectrice des animaux, …), végétariens et spiritistes. Jean meurt en 1882 et Virginie, toujours active, en 1898. Inhumés civilement et incinérés. Leurs cendres sont (étaient ?) au colombarium du Père Lachaise, case 865. Koenigs : « Privés d’enfants, ils se consolaient de cette disgrâce de la nature en faisant leurs ceux que la nature avait fait orphelins. En même temps que leur neveu, ils élevèrent neuf autres enfants. » Voir : Edmond Potonié-Pierre, « Virginie Griess-Traut », L’Humanité intégrale, n°1, 1899, p.20-22.

Naturalisé français par décret du 17 février 1880. Mariage avec Rose Marie Louise Du GARDIN le 27 septembre 1883 à Alger. L’épouse est née le 13 octobre 1860 à Alger. Fille de Joseph Marie Jean Du GARDIN, et de Rose Honorine DURIEUX. Le père est né à Marseille. En 1883, il est contrôleur des douanes en retraite. Il meurt le 1er août 1896 à Mustapha (Algérie), à l’âge de 77 ans. La mère est née le 14 août 1823 à La Feuillie (Seine-Inférieure), où son père est menuisier. Décédée le 4 décembre 1865 à Alger. Ils se sont mariés en 1847 (« depuis 18 ans », selon l’acte de décès de l’épouse).

Une fille. Hélène, née en 1890 ou 1891.

Élève du lycée d’Alger de 1869 à 1873. Entré comme externe le 9 octobre 1869. Classes de 4e, 3e, math élém et philosophie. Bachelier ès sciences en 1872 à Marseille, ès lettres en 1873 à Aix.

Élève de spéciales (1e année) en 1873-74 au lycée Saint-Louis. Classe de Le Royer. Non autorisé à se présenter à l’ENS (il lui aurait fallu avoir 17 ans au 1er janvier 1874). Il n’apparaît dans le palmarès de la classe.

Élève de l’École polytechnique de Zurich en 1874-75 et 1875-76. Aspirant répétiteur au lycée d’Alger d’octobre 1876 à 1880. Il y suit les cours de math spé de Thévenet (ENS 1858) et à partir de février 1880 ceux de Brunet (ENS 1870).

Admis à l’ENS en 1880 (34e admissible, classé 25e, 18e entrant sur 20). Inscrit comme professeur de maths à Alger. C’est sa première candidature.

Agrégé de mathématiques en 1883 (4e sur 11) Carrière. Chargé de fonctions d’aspirant répétiteur au lycée d’Alger du 9 octobre 1876 au 18 mai 1880. Sans nomination ministérielle. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 fevrier 2017

Aspirant répétiteur au lycée d’Alger. Élève à l’ENS. Prof de math élém (Cyr) au lycée d’Alger.

18-05-1880. 15-10-1880 17-09-1883

Nommé le 30 août 1889 prof de math élém au lycée de Versailles, il refuse. Chargé en outre à partir de 1890 de la préparation à Navale (20 Cyr, 3 Navale et 9 futurs spé en 93). Admis : 1 Cyr en 88, 1 Cyr en 89, 7 Cyr en 90, 0 Cyr et 1 Navale en 91, 1 Cyr et 0 Navale en 92, 7 Cyr et 2 Navale en 95. La classe de Centrale du lycée d’Alger créée à la rentrée 1895 lui est proposée. Désirant être nommé à Paris, il la refuse.

Prof de maths (Centrale) au lycée Charlemagne.

05-08-1896 (succède à Jablonski)

Effectif : 27, 24. Il demande une spé en 1898. L’IA l’appuie. À partir de décembre 1898, il multiplie les arrêts de travail. Launay, retraité depuis la rentrée, le supplée en décembre. Puis c’est Édouard Le Roy de janvier à avril 1899. Quoique très faible, il reprend sa classe le 1er avril, mais doit à nouveau s’absenter et est suppléé par un répétiteur. Devant être opéré d’un cancer à l’estomac, il demande le 12 mai un congé de 2 mois et est absent à partir du 13. Le Roy le remplace jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Décédé le 17 mai 1899. Ancienneté 29 ans, 1 mois et 7 jours, dont 6 ans, 5 mois et 28 jours de bonification pour services hors d’Europe (la moitié des services en Algérie, la période du 15 juillet 1877 au 14 octobre 1880 n’étant pas prise en compte : étant déjà en Algérie, il n’y avait pas été envoyé).

Membre de la SMF de 1896 à sa mort. Publications. Nouvelles Annales de mathématiques. Concours d'admission à l'École centrale (année 1875, 2e session), 1876, p.277-281. Question de licence, 1878, p.111-113. Solution de la question de mathématiques spéciales proposée au concours général de 1879, 1881, p.20-27. Solution de la question proposée en 1879 pour l'admission à l'ENS, 1881, p.27-35. Solution de la question proposée au concours d'admission à l’ENS en 1880, 1881, p.120-127. Et 7 autres solutions signalées, de 1876 à 1880.

Journal de mathématiques spéciales. (Delagrave) Note d’analyse, 1887, p.145-148. Lettre de Catalan, p.206. Réponse de Griess, p.256-259. « Détermination des foyers des sections planes d’une quadrique », 1888, p.269-274.

Journal de mathématiques élémentaires. (Delagrave) Énoncé d’exercice, 1886, p.216. « Un chapitre d’arithmétique : nombres incommensurables – limites – mesure des grandeurs – rapports », 1888, p.77-82, 97-101, 131-132, 145-147. Tiré à part, Delagrave, 1888, 16 p.

Journal de mathématiques élémentaires. (Vuibert) « Sur les équations irrationnelles », 1895-96, p.41, 13 déc.1895. « Plan faisant avec les plans de projection des angles donnés », 1895-96, p.121 et 158, 13 mai et 1er juillet 1896. « Rapport anharmonique, homographie, involution », 1897-98, p.129-136, 15 mai 1898.

L’Éducation mathématique. Publication mensuelle, créée par J. Griess et l’éditeur Henry Vuibert. Le premier numéro paraît le 1er octobre 1898. À la mort de Griess, Charles Bioche lui succède. « C’est lui qui [assumait] presque toute la charge, et c’est à lui que revient le succès de cette publication » (Vuibert, EM, 1er juin 1899). Jusqu’en mai 1899, Griess est probablement l’auteur de la plupart (sinon de tous) les articles pédagogiques non signés qui ouvrent chaque livraison. « Approximations numériques pour le calcul d’un produit de deux facteurs », 15 décembre 1900, p.53-54. Note retrouvée dans les papiers de Griess.

Approximations numériques, théorie et pratique, Nony, 1898, 62 p. Traduction de l’anglais. Alfred-George Greenhill, Les fonctions elliptiques et leurs applications, Georges Carré, 1895, 574 p.

Traductions de l’allemand. Henri Weber, Traité d’algèbre supérieure, Gauthier-Villars, 1898, 764 p. Félix Klein, Leçons sur certaines questions de géométrie élémentaire, Nony, 1896, 99 p.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 fevrier 2017

Sources. Dossier Jean Tobie Griess, F/17/20883/A, aux Archives nationales. Nécrologie normalienne par G. Koenigs¸1900. Gabriel Koenigs, 1858-1931, ENS 1879, professeur de mécanique physique et expérimentale à la faculté des sciences de Paris (1897). Académie des sciences (1918).

Discours de G. Dhombres aux obsèques de Griess, L’Éducation mathématique, 1er juin 1899. Gaston Dhombres, 1844-1929, ENS lettres 1865, proviseur du lycée Charlemagne de 1899 à 1909. Le discours est précédé d’un hommage à Griess, par Henry Vuibert.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 fevrier 2017