C E S S A U V E TE U R S Q U I O EU VR EN T D A N S L 'O M B R E !

U N E HI S TO I R E D 'A D O P T I O N Q U I F I N I T B I EN :

L 'É T O N N A N T E CO U S CO U S !

C HR O N I Q U E L I TTÉ R A I R E : S P É C I A L R E F U GE A L I M E N TA TI O N ANI M AL E :

L E CRU O U LA C R O Q U E TTE ? ( P a rt i e 1 ) À TO U R D E R Ô L E , D E U X S P É C I A L I S TE S A P P O R TE R O N T L E U R PO I N T D E VU E S U R C E S U J E T.

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Considérez­vous votre animal comme un bien meuble ?

S

i vous posez cette question à des gens, plusieurs vous répondront, parfois d'un ton offusqué : Bien sur que non, voyons ! C'est vrai, la plupart d'entre nous considérons nos animaux comme des membres de notre famille. Cependant, lorsqu'on y regarde de plus près, une bonne partie de la société, de par ses actions, démontre que la vie d'un animal ne vaut guère plus qu'un simple bien dont on peut se départir lorsqu'il ne nous convient plus. Pour renforcer cet état de choses, selon le Code Civil du Québec, du point de vue légal, un animal, que ce soit un chien, une vache ou un lapin, est l'équivalent d'un bien meuble. Le droit québécois concède donc que maltraiter un animal revient à détériorer un bien. C'est à se demander si nous avons dépassé les conceptions erronées de René Descartes qui, au XVIIème siècle, avançait l'hypothèse selon laquelle les animaux sont des machines formées d'un assemblage de pièces dénuées de conscience, de sentiments et de pensées. Selon ces croyances insensées, les cris et les gémissements ne pouvaient être qu'un disfonctionnement des pièces et non la manifestation d’une souffrance. Au fil du temps, sur le plan scientifique et dans la société en général, cette croyance a conduit à de malheureux abus. Plus récemment, certains scientifiques tels que Jane Goodall et Frans De Waal, pour ne nommer que ceux­là, ont démontré de façon incontestable que les animaux sont des êtres sensibles qui ressentent, entre autres, la peur, le chagrin, la joie et même l'empathie non seulement envers à leurs congénères mais également envers des sujets d'une autre espèce. Ceci prouve que ce don n'est pas l'apanage exclusif des humains. De telles conclusions ont prouvé que les animaux sont des êtres dotés de capacités émotionnelles complexes et, de ce fait, ils ont des droits au même titre que l'être humain. Depuis quelque temps, la France s'est engagée dans une action visant à faire changer le statut des animaux dans le Code Civil. La Fondation 30 Millions d'Amis a lancé une pétition et a invité les citoyens français ou hors frontière à la signer. Dernièrement, les Français se sont heurtés à un mur suite à la déclaration du président de la République, François Hollande, qui écartait la possibilité de modifier le statut de l'animal dans le Code Civil. Et subitement, peu de temps après, le gouvernement français est revenu sur ses positions. Pour en savoir un peu plus sur ces informations provenant de France, je vous invite à lire, dans ce numéro, la chronique « Sauver au­delà des frontières » de notre collaboratrice française Élodie Rolland, chronique écrite avec la collaboration spéciale de Jonas Sallembien. À notre tour, une pétition sur le Manifeste pour une évolution du statut juridique des animaux dans le Code Civil du Québec a été mise en marche. Ce manifeste a été rédigé par Me Sophie Gaillard, avocate à la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal et Martin Gibert, chercheur postdoctoral à McGill, avec la collaboration d’Élise Desaulniers, auteure de Vache à lait. Plusieurs personnalités publiques ont tenu à signer cette pétition : Nicolas Basque, musicien (Plants and Animals), Alanna Devine, directrice, Défense des animaux, SPCA de Montréal, les comédiens Anne Dorval, Jacques Godin, Patricia Tulasne, Me Anne­France Goldwater, avocate (Goldwater, Dubé), Stevan Harnad, chaire de recherche du Canada en sciences cognitives (UQAM),

Martine Lachance, Directrice du Groupe de recherche en droit animal (GRIDA), Georges Laraque, ex­joueur de hockey et activiste, Jacques Languirand, animateur et dramaturge, Franco Lepore, chaire de recherche du Canada en neurosciences cognitives (Université de Montréal), Christian Nadeau, professeur de philosophie (Université de Montréal), Gilles Proulx, journaliste et animateur, Michel Seymour, professeur de philosophie (Université de Montréal), Simon Tremblay­Pepin, doctorant en science politique (Université York), Daniel Weinstock, directeur du McGill Institute for Health and Social Policy, Laure Waridel, co­fondatrice d’Équiterre, Matthew Woodley, musicien (Plants and Animals) ainsi que plusieurs autres. Il est très important d'obtenir un très grand nombre de signatures afin de persuader nos élus d'agir rapidement et de changer le statut des animaux dans le Code Civil. Je vous invite à vous rendre sur le site du Manifeste à l'adresse suivante : http://lesanimauxnesontpasdeschoses.ca/ et à signer cette pétition. À ce jour, 42 107 signatures ont été recueillies, mais nous devons augmenter ce nombre afin de démontrer notre conviction et notre solidarité dans le but de faire changer le statut des animaux dans le Code Civil. Chaque être vivant (humain et animal) représente un petit grain de sable parmi des milliards. Chacun de ces petits grains a un rôle capital à jouer dans l'écosystème. Il serait grandement temps d'arrêter de nous prendre pour les rois et maîtres de notre planète et de croire que l'homme est un Dieu qui peut régenter les autres animaux vivants sur la terre. Nous cohabitons avec les autres espèces vivantes et, en notre âme et conscience, il est de notre devoir de respecter et de protéger la vie sous toutes ses formes. Les Québécois viennent d'élire un nouveau gouvernement en place pour les quatre prochaines années. Il faut insister auprès de ce parti pour que le statut des animaux soit enfin changé. Prêtons notre voix à ceux qui ne peuvent parler... C'est le devoir moral d'une société qui se veut responsable.

« Je suis en faveur des droits des animaux autant que des droits de l'homme. » Abraham Lincoln (1809­1865)

Considéré comme l'un des plus grands présidents américains, il est le père de la Loi sur l'abolition de l'esclavage aux États­Unis. Il fut assassiné le 14 avril 1865.

L'étonnante Couscous !

C

ouscous, une femelle Welsh Corgi de maintenant 6 ans, est arrivée dans ma vie à un drôle de moment.

Ma petite Teckel croisée Papillon, un chien qui physiquement sortait de l’ordinaire, venait de décéder en ce début janvier après quatre mois de maladie, d’un cancer mammaire. Je l’aimais beaucoup, beaucoup, ma petite Doobychoo, j’avais juste à la regarder et mon cœur souriait; elle a mis du soleil dans chaque journée de ma vie pendant neuf ans.

Me voilà avec la successeure de Dooby : Couscous, un an et demi, Welsh Corgi tricolore, en provenance d’un éleveur. Euh, vraiment ? Elle ressemble à un Welsh Corgi, mais bien des traits l’éloignent du standard établi. Sa tête est trop petite pour son corps, ses oreilles pas assez grandes, trop étroites, son museau bien trop pointu et la mâchoire inférieure est plus courte que la supérieure et ne recouvre pas complètement celle­ci, genre « gueule de requin ».

Plus je la regarde, moins je la trouve belle. Plus je la regarde, plus je m’ennuie de Dooby. Elle n’a rien, rien de la belle petite Dooby, aucun charme, aucun attrait. Elle est bien trop grosse, 31 livres (14.06 kg) au lieu de 25 (11.34 kg), elle a au moins 5 livres (2.27 kg) de peau autour du cou qui pendouillaient par dessus le collier Au mois de mars suivant, je me suis déclarée fin prête lorsque je la promène. Et elle tire comme un bœuf, à avoir un autre chien. J’en cherchais un qui aurait avec une force surprenante, animée par cette soif de la certaines caractéristiques de ma petite Dooby, comme découverte qu’elle n’a pas pu assouvir auparavant. des pattes courtes – j’adore – de grandes oreilles dressées sur la tête, un petit chien, quoi, assez grand Elle est sans finesse, elle a toujours la même pour se promener dehors en toute saison, un chien expression, avec sa face de requin : je la trouve avec de l’endurance. Voilà, mon choix était fait : ce carrément laide. Lors de promenades, les seules fois serait un Welsh Corgi. où elle ne tire pas sont celles où elle interrompt son pas brusquement, au milieu du chemin, pour faire sa Je suis entrée en contact avec un couple âgé qui ne crotte ! Je n’en reviens pas. Je suis habituée à Dooby pouvait plus garder leur Welsh Corgi pour des raisons qui se promenait 95 % du temps sans laisse, à des de maladie. Il s’agissait d’une femelle de un an et séances de défécation discrètes : elle se retirait sur le demi. Un chien qui n’a jamais fait de promenade, qui bord du chemin, là où poussait de la verdure, où il y ne connait que la cour derrière la maison : j’hésite. avait des arbres, des arbustes, pour faire son affaire : Les photos ne sont pas convaincantes, je ne trouve pas elle savait vivre, quoi ! ce chien très beau. De loin moins mignon que ma Dooby. Ma réponse à la dame est non, je ne prendrai Bien sûr, je suis consciente que là, j’ai à faire à un pas son chien. Cependant, puisque personne, à part autre chien, à une autre personnalité et qu’il va falloir moi, ne s’était intéressée à cette pitoune, la dame que je m’habitue à Couscous. continue à m’envoyer des photos et elle me dit à quel point son chien serait bien chez moi (j’habite proche La chose qui me fâche le plus avec elle, c’est son d’un lac, avec un boisé derrière la maison). Son incompatibilité avec mes chats. J’emploie là un terme insistance combinée avec mon désir d’avoir un Corgi bien neutre, diamétralement opposé à mon état émotionnel dépourvu de toute neutralité. Couscous comme chien a porté fruit. n’a jamais rencontré de chat et la façon qu’elle leur Ça y est. Le jour J. Un chien joyeux, plus costaud que grogne après, qu’elle leur montre les dents et qu’elle j’avais imaginé, saute sur moi, se dandine, s’excite, les pourchasse n’annonce pas une entente dans les semble heureux de me rencontrer. C’est un peu jours ou les mois à venir. comme s’il me disait : « ok, je viens avec toi ! ».

À chaque manifestation hostile de sa part envers mes chats, la colère monte en moi : je m’en veux de l’avoir choisie et d’avoir envenimé par sa présence la vie jusque là tranquille de mes trois chats. J’ai carrément le goût de m’en débarrasser, ni vu ni connu.

Elle adore l’hiver, je pense même qu’il s’agit de sa saison préférée. En fait, elle aime toutes les saisons : elle se roule dans la neige, elle y enfouit son museau, elle n’a jamais froid.

Je me sentais ainsi au début de notre relation; en fait, durant plusieurs mois. Mais un jour, j’ai décidé que je l’accepterais telle qu’elle était. Je me suis mise à entraîner Couscous au clicker. Elle aime ces séances, en partie à cause de sa gourmandise, mais le plaisir d’apprendre l’habite et je lui ai découvert une intelligence vive et volontaire.

Courir dans l’eau, sous la pluie, japper après les vagues, nager ou simplement faire trempette dans un ruisseau… elle n’a jamais trop chaud. Une si belle leçon d’acceptation de ce qui est, le plaisir non conditionné par les circonstances, le plaisir qui vient de l’intérieur, la joie de vivre au quotidien, Couscous me l’illustre tous les jours. Je lui suis très reconnaissante pour ça et sa présence d’une joie constante m’a aidée beaucoup lors du décès de mon père. Que cela me tentait ou non, il fallait promener Couscous; son enthousiasme jovial a réussi à me faire Mon chat Clouseau nous accompagne régulièrement durant des promenades dans les alentours... lorsqu'il y a pas sourire à chaque sortie, et chaque sourire qu’elle de neige. réussissait à faire naître dans mon visage créait une Lors de nos promenades quotidiennes, elle me fait rire brèche qui jetait sa clarté sur ma tristesse et mes à chaque fois quand je vois sa joie enthousiaste de pensées sombres. courir en donnant tout ce qu’elle a dans son petit corps trapu. Elle se tortille dans les airs, émet des sons Aujourd’hui, quand elle me regarde avec sa petite de grognement de plaisir. Et lorsqu’elle me regarde, face, le regard doux, quand elle me pousse de son nez les yeux pétillants d’excitation en anticipant mon pour que je la flatte, quand elle surveille, couchée lancer du bâton, son petit moignon de queue frétille proche d’une porte, les allées et venues des chats, aussi rapidement qu’une nageoire de poisson. quand elle m’avertit de la sonnerie du téléphone et de À bien des égards, et sans exagérer, Couscous est un chien exemplaire. Sa patience envers moi est presque sans borne. Tous les jours de la semaine, elle attend pendant huit à neuf heures mon retour du travail. Elle n’a jamais rien brisé dans la maison, elle ne brise pas ses jouets; elle est d’une retenue – en parlant d’évacuation – exceptionnelle. Elle connaît très bien mes habitudes, ne s’étonne plus de mes distractions et divagations, elle sait que je finis toujours par m’habiller pour sortir et jouer avec elle. Elle me rappelle aussi à l’ordre quand je me perds dans les méandres virtuels de l’Internet.

la venue d’un humain ou quand elle jappe en reculant devant des personnages immobiles d’Halloween, quand elle se roule dans des matières non identifiables, quand elle se couche proche de moi, fatiguée après une longue promenade, alors je souris et me dis : voilà mon chien, voilà le chien que j’aime, ma Couscous ! Bonne fille, Couscous, bonne, bonne fille !

Par Rebekka Ohlhäuser

Tous ces récits sont véridiques, seuls les noms ont été changés afin de protéger l'identité de nos clients et des chiens qui ont fait l'objet d'un suivi.

Il suffirait de presque rien …

C

es mots sont ceux qui me viennent automatiquement en tête lorsque je pense à l’histoire de Lancelot. Parce qu’il suffisait de bien peu soit pour influencer un départ vers le paradis des « sans collier » soit pour qu’il continue à vivre dans notre monde parfois bien exigeant. Quand j’ai reçu l’appel de Lison, je m’apprêtais à préparer mon souper et j’étais épuisée par une journée de travail qui avait été longue. J’avoue humblement que ses premiers mots m’ont fait lever les yeux au ciel, ma fatigue usant ma patience : « Bon, une autre personne qui désire obtenir mon absolution pour faire euthanasier son petit chien », me suis­je dit. Selon Lison, Lancelot n’était pas propre et mordait les visiteurs. Bien vite, les larmes de Lison sont venues ponctuer l’histoire de vie de leur famille. Mon cœur a rapidement fait un tour et mes bons sentiments ont rapidement repris la place qui leur était due. Je me suis « brassée » : cette famille avait besoin d’aide, alors je devais reléguer ma fatigue au second plan et me mettre à son écoute. J’ai rencontré la famille de Lancelot dès le lendemain pour une évaluation du petit chien. L’atmosphère était lourde et les renseignements pour l’euthanasie avaient déjà été pris. J'ai rencontré des humains à bout de souffle et déjà dépassés par la situation familiale douloureuse. Lancelot était un poids de trop pour cette famille souffrante et ce, malgré l’attachement profond de tous les membres de la famille envers lui. C'est ce que j’ai aussitôt ressenti. Comme je l’ai dit plus haut, les comportements de Lancelot, que la famille jugeait indésirables, étaient des morsures faites aux visiteurs et des pipis qu’il ne contrôlait pas. À mon arrivée, suite à ma présentation respectueuse avec Lancelot, il ne m’a aucunement mordue, s’est montré très sociable et s’est calmé très rapidement. Eh bien ! Bravo mon petit bonhomme ! Un tour de la situation m’a permis de découvrir que Lancelot avait eu des pierres à la vessie et que c’était depuis ce temps qu’il ne retenait plus ses urines. Le problème semblait donc possiblement médical. J’ai senti très fort que cette famille avait besoin de répit et je leur ai donc proposé de me laisser prendre Lancelot chez moi pour la fin de semaine, histoire de voir comment il se comporterait, et surtout pour leur donner une pause. Notez que je ne fais habituellement pas ça ! Tenez­vous le pour dit si jamais vous songiez à m’appeler à la rescousse pour prendre un peu de vacances en me laissant votre toutou ! Bien entendu, j’ai demandé à ce qu’on présente Lancelot à mes cochons de l’espace (en fait c’est le surnom affectueux qu’une amie donne à mes carlins, surnom qui me fait bien rigoler). La rencontre s’est effectuée en terrain neutre, afin de confirmer qu’ils pourraient bien s’entendre. Elle a eu lieu dans un parc à chiens, dans l’enclos réservé aux petits chiens. La rencontre entre poilus s’étant bien passée, Sire Lancelot est donc arrivé chez moi avec tous ses effets. Premier endroit présenté : le lieu où il devait éliminer. Inutile de vous dire qu’il l’a d’ailleurs fait intensément… Je me suis vite aperçue que Lancelot ne pouvait pas bien retenir ses urines et qu’il éliminait très souvent, ce qui confirmait les dires de ses propriétaires. J’ai beau avoir un plancher de céramique dans les principales pièces du rez­de­chaussée, il y a bien des choses plus intéressantes à faire dans la vie que nettoyer des pipis.

J’ai donc rapidement cherché une solution pour moi et pour lui, car mon idée était aussi de ne plus porter aucune attention sur ses éliminations. J’ai choisi la solution la plus facile et la moins invasive pour l’animal et pour l’humain qui vit avec lui : gérer l’environnement. Je suis donc partie avec mon petit Lancelot chercher une couche adaptée. Et voilà tout…

Quand je vous disais qu’il suffisait de presque rien (sur un air bien connu)… une couche en plus et de l’attention en moins. Eh oui, moins de stress pour l’humain, moins de stress pour le petit chien. Et des récompenses de valeur ­ du bacon ­ chaque fois que Lancelot demande la porte ! Et voilà que les pipis non contrôlés ont diminué… d’environ cinq pipis non contrôlés à l’heure lors de son arrivée, à deux par jour (et dans sa couche) à son départ. Tout ça en trois jours seulement ! Pour mieux aider Lancelot avec ses problèmes de vessie, la propriétaire de l’Art des Animaux a généreusement contribué au mieux­être du petit en lui offrant gracieusement une nourriture d’excellente qualité et une poudre de canneberges spécifiquement conçue pour ce genre de trouble. Voilà le principal de l’histoire de Lancelot. Le reste, c’est du bonbon. Ses humains sont revenus le chercher, plus reposés et heureux de le retrouver. Heureux de s’apercevoir qu’il y avait une solution tellement simple. Heureux aussi de savoir que le petit n’avait aucun problème de comportement et que ses mordillements à l’arrivée n’étaient qu’une façon pour lui de démontrer l’émotion de joie qu’il ressentait. Une redirection du comportement de mordillement vers un jouet à tenir en gueule à l’arrivée et hop, le problème serait résolu. Lancelot est un petit chien très attachant qui, je l’avoue, a touché mon cœur. Ses humains aussi, d’ailleurs. Je demeure près d’eux et disponible en cas de besoin. Cette famille sera toujours la bienvenue chez moi. Je les remercie du fond du cœur pour leur belle ouverture et l’acceptation sans condition de ce « presque rien » qui a fait toute une différence dans la vie de Lancelot. Aux dernières nouvelles, Lancelot n’a plus à porter sa couche, sauf s’il doit demeurer seul longtemps. Dire qu'il suffisait de presque rien...

Danielle Godbout Coach en comportement canin Fondatrice d’Os Secours

LE CRU OU LA CROQUETTE ? Ils font partie de notre famille et nous les aimons. Nous souhaitons leur offrir ce qu'il y a de mieux. Nous désirons qu'ils vivent très longtemps à nos côtés. Pour ce faire, il est important de choisir une nourriture qui offrira à nos chiens et à nos chats les nutriments essentiels à leur bonne santé. Depuis plusieurs décennies, le marché de la croquette et de la nourriture en conserve est l’option de la plupart des consommateurs les plus exigeants en ce qui concerne l'alimentation animale. Nous n'avons que l'embarras du choix parmi les saveurs et les marques recherchant celle pour laquelle on nous promet la meilleure qualité. Mais une nouvelle option de plus en plus populaire s'offre maintenant aux consommateurs : le cru ! Dans ce numéro et dans celui qui suivra, nous vous présenterons le point de vue de deux spécialistes en matière d'alimentation animale. L'une nous parlera des avantages à choisir le cru et l'autre nous vantera les bienfaits de servir une croquette d'excellente qualité à nos compagnons canins et félins. Dans ce premier article, nous vous proposons le point de vue d'Anne Bastide de la Compagnie Canine. Elle vous racontera son expérience et les raisons pour laquelle elle a choisi d'offrir à ses animaux une alimentation basée sur la viande crue et d'en faire dorénavant son « cheval de bataille ». Nous espérons que ces reportages vous permettront d'y voir plus clair sur ces deux alternatives. Suite à cela, il n'en tiendra qu'à vous de choisir l'aliment qui convient le mieux à vos compagnons canins et félins !

[Note de la rédaction]

Les raisons qui m’ont fait choisir de nourrir cru mes animaux de compagnie !

M

on nom est Anne Bastide. Je suis la propriétaire et fondatrice de La Compagnie Canine. Ma petite entreprise localisée à Saint­Raymond­de­Portneuf fabrique depuis 2011, dans le respect d’une approche holistique et préventive, de la nourriture crue, des rations ménagères, des gâteries, des suppléments alimentaires et des produits de soins pour chiens et pour chats. Avant de vous parler de mon expérience dans l’alimentation canine et féline, j'aimerais vous en apprendre un peu plus sur moi. Auparavant, dans ce qui me semble parfois représenter des temps immémoriaux, j’ai travaillé comme comptable spécialisée dans le financement aux entreprises. Un monde aux visions très pragmatiques et logiques qui tente d’analyser la plupart des risques encourus par les opérations d’une entreprise au moyen d’arguments aux assises solides. Je suis d’origine française, avec tout ce que ce ça peut sous­entendre de clichés et de préjugés. Arrivée toute jeune au Québec, j'ai suivi mes parents, ma grand­mère, mon petit frère et deux Teckels. Deux teckels en pleine santé, nourris à la ration ménagère que l’on nommait alors LA SOUPE. Cette préparation consistait à étirer un bouillon maison auquel on ajoutait de la viande, une source de féculent, des légumes et des os crus. En bref, nos chiens mangeaient à peu de choses près ce que nous mangions. Ce régime leur permettait de vivre vieux et en santé. Une vingtaine d’année plus tard, jeune adulte, j’ai adopté mon premier chien : un Teckel ! Je voulais, en mon âme et conscience, lui offrir ce qu’il y avait de mieux ! C’est donc le cœur rempli de naïveté et de bonne volonté que je me rappelle avoir consulté mon premier vétérinaire : un demi­dieu en blouse blanche qui, selon moi, détenait le plein pouvoir de la santé et de la vie de mon adorable chien. Mon toutou était la prunelle de mes yeux !

De ce fait, il grugeait une bonne partie du contenu de mon portefeuille, dévorant le quart de mon budget famélique d’étudiante. Je me souviens de cette première consultation. Après la vaccination, nous avions parlé de nourriture et le vétérinaire m'avait alors montré son étalage de sacs de croquettes étudiées et formulées pour répondre aux besoins métaboliques de mon petit amour de Teckel. À l'époque, elle n'était disponible que dans les cliniques vétérinaires. C'était une nourriture classée haut de gamme qui est maintenant vendue en épicerie. J’étais persuadée que j’étais un peu l’artisane de toute la joliesse de ce petit être toujours heureux d’être avec moi, en lui donnant ce qui me semblait être le mieux pour lui. Malheureusement, malgré sa bonne humeur, ce ne fut pas très long que mon pauvre amour débuta des séquences d’otites, de grattage au point de perdre du poil par plaques; il sentait fortement le chien mouillé… même à sec ! Que vous dire de ses selles ? Sinon qu’elles rivalisaient en quantité avec la ration de croquettes donnée et qu’en plus d’être molles, leur odeur frôlait les vieilles poubelles oubliées. Débutèrent alors les différents diagnostics émis par différents vétérinaires : dégénérescence de la race, stress, eczéma…

Autre époque, autre diagnostic ! Mon pauvre Frankfurt a passé sa vie à endurer sa fameuse « dégénérescence de la race » alors qu’aujourd’hui, avec mon expérience et mes connaissances, j’aurais rebaptisé ce diagnostic par celui « d’intolérance alimentaire » ! Le plus triste, quand on y pense, c’est que l’intolérance alimentaire est un problème de santé facile à régler une fois que l’on a trouvé la source d’intolérance en excluant l’aliment dérangeant du régime alimentaire ! Quand j’y pense, je regarde le ciel et j’implore un « s’il te plaît, pardonne mon ignorance d’alors mon beau Frankfurt ». Frankfurt a eu une santé moyenne et il est décédé à un âge moyen, mais malgré cela, il a été un chien au tempérament heureux toute sa vie. Par la suite je suis demeurée longtemps sans compagnon canin, ma vie dans le monde des affaires ne me permettant pas de penser pouvoir rendre un chien heureux avec mes ambitions et mon style de vie effréné. Et vingt­cinq ans plus tard, j’ai décidé d’aller chercher mon chien Pablo que j’adoptai d’un refuge. Pablo fut nourri de croquettes et développa, lui aussi quelques problèmes alimentaires se concrétisant sous forme de gastrites répétées. Mon chien vomissait et déféquait du sang ! Vraiment très impressionnant quand on aime son chien et qu’on lui souhaite la santé ! Deux nuits en clinique sous soluté précédées par des diarrhées et vomissements sanguinolents accompagnées d’un état léthargique misérable m’ont fait vivre de grands épisodes d’inquiétudes.

Les temps changent et la science évolue !

PABLO

J'ai découvert après toutes ces années que les croquettes ne répondaient plus du tout à ce que je recherchais pour la santé de mes animaux. Cette nourriture ne donnait pas l'effet escompté et les promesses écrites en grosses lettres sur les sacs de moulée ne tenaient plus la route. De ce fait, j’ai décidé de m’ouvrir l’esprit et de trouver des solutions basées sur mes recherches et ma logique. Concurremment, un rappel massif de croquettes contaminées à la salmonellose s’opérait au Canada et aux États­Unis. Plusieurs animaux de compagnie étaient décédés. Ce sombre rappel, fut suivi par un scandale bien plus important qui allait être révélé : celui de la contamination des croquettes à la mélamine.

Depuis, je ne compte plus les différents rappels de nourriture pour chiens et pour chats sous forme de croquette ou de gâteries. Depuis le deuxième épisode de gastrite de Pablo, je le nourris au cru et parfois, en gâterie suprême, j’offre de la ration ménagère. Pablo n’a jamais refait de gastrite et jouit d’une excellente santé. Ses dents sont blanches, son poil est sain et ne tombe que deux fois l’an lors de la saison de mue normale. Ses selles sont très petites et peu odorantes, son énergie est belle, sa santé est excellente ! Alors, pourquoi la nourriture crue est­elle autant décriée ? Les arguments qui me sont présentés de la part des détracteurs sont les risques de carences alimentaires, de contamination à la salmonellose et la salubrité. Des arguments aux allures solides qui, à mon avis, sont très faciles à réfuter.

Faits importants à surveiller ! Dans l’industrie les normes nutritionnelles de l’alimentation canine et féline sont déterminées par l’AAFCO. L’AAFCO est un organisme américain qui a pour mandat d’établir l’adéquation des nutriments répertoriés sur les étiquettes de nourriture pour chien et pour chat. Incidemment, les standards nutritionnels établis par l’AAFCO ont pour objectif d’assurer que les nourritures pour animaux soient « complètes et balancées ». En réalité, l’AAFCO ne réglemente pas, ne teste pas, n’approuve pas et ne certifie pas la nourriture pour chien et pour chat. C’est au manufacturier qu’incombe la responsabilité de s’assurer que sa nourriture correspond aux normes nutritionnelles établies par l’AAFCO. De fait, la fameuse analyse garantie de la nourriture n’est jamais vérifiée par une autorité neutre et reconnue. Généralement, vous trouverez trois constats approuvés par l’AAFCO sur les étiquettes de nourriture pour chien ou pour chat : I.

Les tests d'alimentation ont utilisé les protocoles établis de l'AAFCO et démontrent que ce produit fournit une nutrition complète et équilibrée pour toutes les étapes de la vie des chiens et des chats.

II. Ce produit est formulé pour satisfaire les niveaux nutritionnels établis par l'AAFCO relativement aux profils nutritionnels de nourriture pour chien ou pour chat et ce, à tous les stades de la vie. III. Une alimentation d'appoint seulement. Cela signifie que la nourriture ne correspond pas aux critères nutritionnels de l’AAFCO. En ce qui a trait au premier constat, pour établir les tests d’alimentation selon le protocole établi par l’AAFCO, il ne faut que huit sujets (huit chiens par exemple) dont au moins six d’entre eux devront avoir complété le protocole pour se qualifier. À cet échantillon peu significatif s’ajoutent des tests qui n’ont à être conduits que sur une très courte période de temps : dix semaines pour les nourritures pour toutes races confondues et vingt­six semaines pour les nourritures pour la croissance des chiots ou des chatons. Ne sont alors mesurées que quatre valeurs paramétriques : l'hémoglobine, l'hématocrite, la phosphatase alcaline sérique et l'albumine sérique. Ces tests ne requièrent pas l’analyse sanguine complète ou l’analyse d’urine. Le sujet est alors examiné par un vétérinaire avant et après les essais cliniques afin de déceler des signaux éventuels de carence nutritionnelle. Cependant, il est évident que s’il s’avérait que l’aliment testé soit carencé, il est peu probable que, dans ce bref laps de temps, le chien ou le chat développera des signes cliniques de malnutrition. Le second constat permet d’éviter les essais cliniques coûteux. Les fabricants peuvent choisir de formuler leur nourriture pour satisfaire aux normes nutritionnelles de l'AAFCO.

Mais ces analyses chimiques et ces profils nutritionnels peuvent­ils vraiment déterminer si une nourriture fournit une nutrition « balancée » pour un chien ou pour un chat ? Et bien non, car elle ne tient pas compte de la notion essentielle de biodisponibilité d’un ingrédient. Il faut faire la différence entre l’analyse chimique pure des nutriments et la quantité métabolisée du même nutriment par l’organisme. Il est indéniable que des éléments nutritifs fournis par des ingrédients complets et frais permettent une plus grande digestibilité et métabolisation qu’un nutriment extrait et purifié chimiquement et ce, en raison de l'interaction possible d’un débalancement des constituants et des effets de la transformation alimentaires. Ceci a pour incidence d’assembler des nutriments moins bio­disponibles que les quantités mesurées par analyse chimique. Pour cette raison, ces aliments peuvent se révéler insuffisants tout en correspondants aux normes de l’AAFCO et vice versa. Les fabricants de nourriture crue, de grade de consommation humaine, émettent des analyses garanties qui ont les mêmes valeurs que la croquette, à ceci près que les recettes sont élaborées à partir d’ingrédients complets dont la biodisponibilité des nutriments demeure inaltérée, comparativement aux croquettes qui doivent rajouter des ingrédients de synthèse à la bio disponibilité hasardeuse pour correspondre aux mêmes critères. Combinez à ces régimes de viande crue la facilité d’offrir de la variété et vous aurez le meilleur des régimes « complets et balancés » pour vos compagnons carnivores !

La salubrité et le risque de contamination à la salmonellose ! Je nourris mes chiens (Pablo a maintenant trois compagnons) avec des mets à base de viande crue de grade de consommation humaine. Ceci offre d’emblée une qualité de matière première bien supérieure à celle qui est mise dans les croquettes. Par un procédé que nous appelons la traçabilité, s’il advenait une contamination de salmonellose ou de listeria, l’alerte serait alors générale et la santé publique nous en informerait rapidement. Les humains au système immunitaire plus faible seraient alors les premiers à démontrer des signes de contamination le cas échéant. LES TROIS COMPAGNONS CANINS DE PABLO

BOU­BOU

MOWGLI

TAZ

Bien que la viande soit servie crue, le risque de contamination à la salmonellose ou à la listeria est amenuisé par la qualité de grade de consommation humaine. De fait, les processus d’abattage incluent une sélection d’animaux sains et des protocoles de nettoyages stricts qui en diminuent les risques et les probabilités. Ce qui n’est pas le cas de la viande d’équarrissage qui n’est pas de consommation humaine. Cette viande provient d’animaux malades, parfois sur antibiotiques, euthanasiés et mis au rancart. Ne cherchez pas midi à quatorze heure, c’est bien cette viande qui entre dans la composition de la grande majorité des croquettes. Dans le cas contraire, dites­vous bien que ce serait inscrit en grosse lettre sur vos sacs de nourriture sèche. Il est reconnu scientifiquement que le chien et le chat, carnivores du point de vue de leur système digestif, n’ont pas besoin de glucides pour vivre. Ces mêmes sources de glucides inhérentes à la nature même des céréales et des grains, causent souvent des problèmes digestifs au carnivore dont le système n’est pas construit pour en digérer de grandes quantités.

Les chiens et les chats ne produisent pas les enzymes de digestion comme l’amylase ni de cellulase dans leur salive (comme les omnivores) pour casser les amidons et les celluloses des matières végétales et céréalières. Ils doivent donc solliciter leur pancréas pour les produire. Ce qui requiert un effort additionnel de l’organisme. Un chien ou un chat qui ne mangerait que des préparations de viandes crues est aguerri par la construction d’un système immunitaire fort. La digestion dure près de trois heures dans un environnement hyper acide (pH de un à deux). Celle des croquettes dans le même système digestif carnivore dure près de huit heures dans un environnement moins acide car la céréale se digère à un pH neutre de sept à huit. D’après vous, à système immunitaire égal, dans quel estomac une mauvaise bactérie aurait le plus de chance de survivre et de se développer ? Toutes les fois que je constate les améliorations visibles de santé sur des chiens et des chats nourris adéquatement au cru, je me permets de franchement sourire quand j’entends les propos détracteurs sur les préparations de viandes crues. Je pense à Frankfurt et je regarde Pablo et j’ai toujours en arrière­pensée les propos de ma chère maman qui ne comprenait pas, dans son obstination toute culturelle, que le principe de la croquette (produit sur industrialisé) puisse pourvoir une meilleure alimentation que la nourriture fraîche variée préparée quotidiennement. D’un point de vue marketing, je ne peux que m’incliner devant les lobbys de croquettes car ils relèvent du génie ! Réussir à faire penser que la croquette issue d’un produit hyper industrialisé fabriquée à partir de matières premières de récupération et parfois douteuse, rejet de notre consommation, pourrait être meilleure que des produits entiers, frais et variés, me font esquisser une révérence et baisser mon chapeau bas !

Par Anne Bastide

Si vous avez des questions, je vous invite à communiquer avec moi via mon site web à l'adresse suivante : www.lacompagniecanine.com Pour connaître les compagnies qui offrent des recettes de nourriture crue de qualité consommation humaine : https://web.mapaq.gouv.qc.ca/bak/ListeEtablissements/index.cfm?RequestTimeout=45 Sélectionner : Atelier d'équarrissage Cliquer sur : Liste détaillée Rechercher le libellé : Limité à la fabrication de viande crue et autre aliment pour animaux de compagnie. Les viandes et aliments doivent être de natures comestibles. La fabrication doit avoir lieu dans un établissement distinct de celui dédié aux viandes non comestibles et distinct de celui destiné à la consommation humaine. De plus, ce lieu ne peut être attenant à un établissement de viandes crues non comestibles.

L'UNION FAIT LA FORCE...

C

omme premier reportage de cette chronique occasionnelle, nous vous présentons deux femmes qui ont décidé d'unir leurs forces pour venir en aide aux chats errants et aux chiens ayant peu de possibilités de trouver un foyer d'adoption. Elles sont toutes deux discrètes dans leurs actions et ne recherchent pas les honneurs. Au début, elles ne savaient pas trop si l'idée était bonne de faire un article sur elles mais l'argument décisif fut que leurs actions pourraient donner le goût à d'autres de s'impliquer et d'aider les animaux. Je connais Nicole Chevalier depuis environ deux ans. C'est une personne douce, gentille et compréhensive. Elle s'offusque de la maltraitance faite aux animaux mais refuse de juger les gens qui en sont à l'origine, sachant très bien que ces gestes sont parfois posés par ignorance plus que par méchanceté. Face à de tels actes, c'est avec délicatesse, mais avec conviction, qu'elle tente de changer les vieilles mentalités concernant l'éducation ou la prise en charge de nos compagnons canins et félins. Sa devise : Un sauvetage à la fois ! J'ai rencontré Sylvie Marcoux, pour la première fois, il y a de cela quelques mois. Je connaissais peu de choses d'elle, sauf ce que Nicole m'avait raconté sur les sauvetages qu'elle avait effectués auprès des chats errants. Ce qui se dégage de mes discussions avec Sylvie et de ses actions m'ont fait découvrir une personne sensible, sincère et authentique. Sa devise : Offrir une seconde chance aux animaux abandonnés ! Par un bel après­midi du printemps, je me suis rendue à la résidence de Sylvie afin de recueillir les propos de cette équipe formidable et rencontrer leur petite protégée : une chatte prénommée Missy. Dès mon arrivée, j'ai été joyeusement accueillie par les petits chiens de Sylvie. César est un Yorkshire, âgé de neuf ans, provenant d'une usine à chiots, me dit Sylvie. À l'époque, je ne connaissais rien de ces chenils. Lorsque j'ai demandé à voir les parents du chiot, le propriétaire a refusé. Mais, à force d'insister, il a finalement amené la mère. Ayant passé toute sa vie dans une cage minuscule sans jamais en sortir, la pauvre était incapable de marcher. C'était horrible ! Le petit Yorkshire est venu demeurer chez nous mais César a conservé des séquelles de son court séjour dans cet endroit. Il a peur des gens qui parlent fort et il a toujours refusé de descendre au sous­sol, conséquence probable des premiers mois de son existence où il a vécu dans une cave sombre avec très peu de contact auprès d’humains. Voilà la triste réalité des usines à chiots.

Megan est un Bichon. Elle est âgée de douze ans et demi. C'est la plus vieille de mes chiens. Elle est très en forme malgré son âge avancé. Elle est mignonne comme tout.

Et puis, il y a Ti­Poulet, un Chien nu chinois à crête ! Une amie avait recueilli quelques chiens de cette race dans le but de les sauver. Cette petite chienne a été placée chez­moi en famille d'accueil. Ti­Poulet n'est pas un beau spécimen de sa race; elle est sourde et ses pattes sont croches. Ces petits défauts physiques deviennent inapparents lorsqu'on la connaît puisqu'elle est adorable. Et c'est pourquoi, dès son arrivée, sa douceur a littéralement conquis mon cœur. J'ai dit à mon amie que je voulais l'adopter. On a conclu une entente et c'est comme ça que Ti­Poulet est entrée dans ma famille. Ses dents étaient en très mauvais état alors je l'ai amenée chez le vétérinaire pour soigner ses problèmes de dentition et pour qu'elle soit stérilisée. Ti­Poulet est une petite chienne irrésistiblement attachante. Je me suis assise par terre afin de pouvoir les caresser à ma guise. Sans aucune retenue, même si elle ne m'avait jamais vue, Ti­Poulet s'est empressée de s'installer confortablement sur mes genoux. Ce fut un coup de foudre réciproque entre nous deux. Ti­Poulet toujours blottie contre moi, Sylvie me dit que son amour des animaux a débuté dès son plus jeune âge. Elle relate un vieux souvenir se rapportant à eux : je devais avoir à peu près cinq ans. Comme il n'y avait pas d'animaux dans ma famille, je prenais les chats des voisins que je cachais dans la garde­robe. Lorsque j'allais me coucher, je les amenais avec moi sous les couvertures. Ma mère n'était pas contente. Elle avait un peu peur des chats et où on habitait, nous n'avions pas le droit d'en garder. J'ai toujours voulu sauver les animaux et je l'ai fait de différentes manières. Il y a quelques années, une dame avait publié une annonce disant qu'elle nourrissait un chat qui avait élu domicile sous son patio. Elle ajoutait qu'elle ne serait plus en mesure de s'en occuper parce qu'elle était sur le point de déménager. Elle recherchait une personne bien intentionnée pour en prendre soin. Je me suis rendue sur place dans le but de l'attraper. Lorsque ce fut fait, le refuge « Adoption Chats Sans Abri » a accepté d'accueillir le chat qui s'avéra être une femelle. Après avoir passé un examen médical, elle fut vaccinée, stérilisée et puis placée en adoption. ACSA a diffusé des photos de la petite chatte, photos prises par sa nouvelle famille. Ça m'a fait chaud au cœur de savoir qu'elle aurait dorénavant une belle vie. Le refuge « Adoption Chats Sans Abri » est un refuge sérieux et bien administré. Les bénévoles s'occupent avec amour de leurs petits protégés. Comme ils ne passent pas tout leur temps en cage, les chats peuvent s'amuser ensemble et cette interaction constitue un atout majeur pour eux. Plusieurs chiens ont également trouvé des familles d'adoption grâce à Sylvie et à Nicole. L'un d'eux fut sauvé in extremis de la mort. Le rendez­vous pour l'euthanasie était déjà pris. Sylvie s'est empressée d'aller le chercher afin d'éviter qu'on mette fin à ses jours. Un petit chien beau comme un cœur mais assez « caractériel ». Il n'était pas question qu'il meure faute de trouver une famille possédant la patience et les qualifications requises pour s'en occuper. Je l'ai donc adopté, dit Nicole. Le petit bichon prénommé Flocon a eu une vie très déstabilisante avant de se retrouver chez elle. Nicole adore son petit chien malgré ses défauts et celui­ ci est fou de sa gardienne.

Quand je sauve des chiens, dit Sylvie, je dois les amener à la maison avant de leur trouver une famille. Ce qu'il y a de formidable avec mes toutous, c'est qu'ils acceptent n'importe quel chien. On dirait qu'ils pensent : « On a eu notre chance... laissons la chance aux autres ! ». Depuis le début de leur collaboration, Sylvie et Nicole ont réussi à trouver une famille d'adoption à une dizaine de chiens.

Voici Nicole en compagnie de quelques petits chiens qui ont trouvé un foyer d'adoption grâce à l'intervention de Nicole et de Sylvie.

Certains avaient besoin de soins afin de soulager leurs maux mais aussi pour faciliter leur adoption comme en témoigne ce qui suit : Nicole me téléphone et me dit qu'une chienne assez mal en point avait été amenée à la fourrière de la PAQ. La vie de celle­ci avait été limitée à une seule utilité : la reproduction. Lorsque les chiennes n'étaient plus aptes à porter des petits, le soi­disant éleveur s'en débarrassait en les amenant à la fourrière. Les dents de la petite chienne étaient en très mauvais état et elle avait des kystes sur les mamelles. Ses chances d'adoption étaient à peu près nulles. Nous avons convenu de l'aider en organisant une collecte de fonds. L'argent amassé a permis de payer les soins dont elle avait grandement besoin ainsi que la stérilisation. Par la suite, elle a été adoptée par une famille qui souhaitait lui offrir une belle vie. Le deuxième sauvetage fut celui de Microbe. Sylvie se rappelle que le vétérinaire avait dit n'avoir jamais vu une gueule en aussi piteux état. Il a dû procéder à l'extraction complète de ses dents. Après avoir reçu les soins appropriés, lui et plusieurs autres chiens ont eu la vie sauve et ont pu recommencer une vie heureuse dans un nouveau foyer, suite aux gestes humanitaires de ces deux femmes au cœur d'or. Sylvie demeure dans le quartier Limoilou à Québec. C'est l'arrondissement de la ville où la concentration de chats errants est la plus élevée. Plusieurs d'entre eux sont abandonnés lors des déménagements du 1er juillet. L'été dernier, raconte Sylvie, un nouveau chat est arrivé dans la ruelle. Il était très malade. Atteint de la teigne, ses poils tombaient par poignées. Ce chat­là a été abandonné à son sort, mais pourtant sa famille devait bien savoir qu'il avait besoin de soins. Comment peut­on se débarrasser d'un animal ainsi ? Durant l'été, mon garage sert parfois de gîte à quelques chats errants. Durant l'hiver, nous avons installé un abri isolé muni d'une ampoule pour réchauffer les chats qui s'y réfugient. Avant de les trapper, Sylvie s'assure que le chat est véritablement un animal abandonné. Elle surveille pendant un certain temps ses allées et venues. Je pars travailler à 5 h 30 et, par temps de grand froid, quand le chat est dehors tôt le matin et qu'il est encore là à minuit, ça me donne un bon indice, dit Sylvie. Je connais les chats de mes voisins et quand un nouveau circule dans le quartier, je fais mon enquête auprès des nouvelles familles du coin. Au fil des ans, j'ai attrapé plusieurs chats errants que j'ai amenés dans des refuges pour les sauver de leur vie de misère. Il n'était pas question que je les regarde souffrir sans rien faire, dit Sylvie. Mais elle voulait faire plus encore. Elle a donc aménagé une pièce au sous­sol permettant de recueillir un chat à la fois. Mes petits protégés félins doivent se tenir au sous­sol car mon conjoint est allergique aux chats, me dit Sylvie. L'installation d'une grande cage avec des coussins et des doudous, puis des jouets et un poteau pour les griffes fut complétée et inaugurée officiellement, au début de janvier 2014, par BABY CAT.

Elle fut la première locataire du nouveau « condo­chat » de mon sous­sol, me dit Sylvie. J'avais commencé à m'occuper d'elle en juillet dernier. Elle a disparu puis est réapparue peu de temps après. J'ai pensé qu'elle avait mis bas quelque part aux alentours. Il n'était donc pas question de l'attraper car ses bébés seraient condamnés à une mort certaine. On a cherché mais on n’a pas trouvé les chatons. Plus tard, j'ai installé une cage de trappe pour capturer un chat qui avait besoin de soins mais c'est Baby Cat qui a été prise. Je l'ai recueillie et soignée durant un certain temps. Je n'arrivais pas à lui trouver une famille d'adoption, alors je l'ai amenée à la SPA­Québec. Comme elle était douce, belle et en santé, elle fut placée en adoption. Le deuxième chat recueilli fut BOUBOU. Sylvie raconte : Au début, je voyais ce beau gros chat déambuler dans mon quartier et j'ai cru qu'il appartenait à quelqu'un jusqu'à ce je me rende compte qu'il passait beaucoup de temps dans l'abri. Puis, vers Noël, j'ai remarqué qu'il marchait sur trois pattes et bougeait de moins en moins. J'ai téléphoné à la SPA dans l'intention de louer une cage pour l'attraper, mais ils ont refusé.I Comme il fallait absolument l'attraper pour le soigner, j'ai cherché et trouvé une autre cage deux jours plus tard. J'ai attrapé Baby Cat. Aucune trace de Boubou dans les parages alors j'ai cru qu'il était mort. Puis, il est revenu. J'ai appris qu'il avait passé son temps chez un voisin qui, lui aussi, avait confectionné un abri et le nourrissait. Quand je l'ai revu toujours plus mal en point, je suis retournée chercher une cage de trappe. Deux heures après l'avoir installée, Boubou était dedans. On ne savait pas si sa patte était fracturée ou cassée. Il souffrait d'engelures et il était très faible. Je l'ai installé confortablement dans le « condo­chat ». Il était épuisé et passait tout son temps à dormir. Il ne se réveillait que pour manger. Sans tarder, Nicole et moi avons lancé un appel à l'aide par l'entremise des réseaux sociaux. Lorsque Patsy Marsh, qui s'implique activement dans le but d'offrir une seconde chance à des animaux abandonnés, et une vétérinaire de Trois­Rivières ont accepté de prendre Boubou, il n'allait pas bien. Plusieurs jours plus tard, j'ai reçu un appel de la vétérinaire m'informant qu'après avoir procédé à un examen médical approfondi et avoir prodigué les soins requis par son état, Boubou était en voie de guérison. Cependant, au fur et à mesure qu'il se rétablissait, il est devenu méfiant et difficile d'approche. Sur le coup, j'ai eu peur pour lui : peur qu'on ne puisse pas l'apprivoiser. Mais à force de douceur et de patience, Boubou est devenu un bon gros chat câlin. Une petite vidéo a été diffusée sur la page Facebook de Patsy Marsh. On le voit en pleine forme, doux, affectueux et confiant. Ça m'a fait au chaud au cœur de le voir ainsi. Si j'avais pu, celui­là, je l'aurais gardé. Après avoir passé quelques mois à Trois­Rivières, Sylvie est retourné chercher Boubou dans but de participer activement à la recherche d'un foyer responsable pour ce beau et gentil chat. Boubou « le bum de Limoilou », comme Sylvie aime l'appeler, est de retour dans son quartier. Elle souhaite trouver une famille responsable qui saura aimer, prendre soin et dorlotter son petit protégé pour le reste de sa vie. Serez­vous cette personne ? Et, il y a eu MISSY. Au début, dit Sylvie, je ne voulais m'en tenir qu'aux chats errants vivant dans mon quartier mais quand j'ai lu l'histoire de Missy et que le groupe de sauvetage ACQ recherchait une famille d'accueil, je me suis offerte pour la prendre. Comme Boubou était déjà parti, la place était libre dans le « condo­chat ». Missy a vécu des moments difficiles. Elle a été retrouvée dans un appartement vacant, abandonnée seule durant un mois. Incroyablement, elle a réussi à survivre malgré la faim et la soif. Elle vivait en compagnie d'un autre félin et celui­ci n'a pas eu la même chance; il a été retrouvé mort dans l'appartement. Le pronostic du vétérinaire n'était pas très encourageant. Lors de son arrivée chez Sylvie, les oreilles de Missy étaient toutes jaunes. La petite chatte n'avait plus de force et perdait l'équilibre.

Pendant un certain temps, Sylvie a dû la gaver toutes les quatre heures, de jour comme de nuit, pour lui faire reprendre des forces et lui redonner le goût de manger. Elle était déshydratée et Nicole a dû lui administrer des injections sous­cutanées afin de la réhydrater. Les filles n'ont pas ménagé temps ni efforts pour sauver la vie de Missy. À force de soins et d'amour, elle a repris des forces et elle est maintenant sauvée. Elle a recommencé à jouer et « jase » beaucoup. Un vétérinaire de Québec a accepté de stériliser Missy à 50 % du prix régulier. Cet homme généreux n'en est pas à sa première démarche altruiste. Il a sauvé la vie de plusieurs animaux sur le point d'être euthanasiés et, avec l'aide d'une technicienne de sa clinique également sensible au respect de la vie animale, ils ont réussi à trouver de nouvelles familles pour eux. Je tenais à souligner le travail de ces personnes au grand cœur; elles ne souhaitent pas être identifiées, préférant œuvrer discrètement dans l'ombre ! Merci à vous deux ! Missy est une chatte, belle et gentille, nous dit Sylvie. On estime son âge à environ deux ans. Missy est très docile. Elle n'est pas dégriffée mais se laisse couper les griffes sans se débattre. Lorsqu'elle veut s'en aller, elle pousse délicatement notre main avec sa patte sans jamais griffer. Elle est adorable, je vous le dis ! Elle est un peu craintive lorsqu'elle ne connaît pas les gens mais, si on l'approche doucement, elle se laisse caresser. Le locataire qui l'a abandonnée est un homme et elle préfère se tenir loin d'une présence masculine. Il est évident qu'elle a été brusquée. Cette chatte­là ne devra pas sortir dehors car elle ne sera pas en mesure de se défendre. Elle a besoin d'une famille qui saura s'en occuper avec douceur et amour. Trouver une bonne famille pour ses petits protégés est la partie du sauvetage que Sylvie trouve difficile. Je veux pour Missy que la famille qui l'adoptera lui offre une vie de rêve, me dit Sylvie. Je ne veux pas qu'elle parte avec n'importe qui. Sylvie a bien vu que Missy me plaisait énormément et elle me demande si je veux l'adopter. Mon cœur dit oui mais ma raison me dit qu'une réflexion sérieuse s'impose ! Il y a tant de choses à évaluer avant d'ajouter un autre membre à la famille. Finalement, juste avant de publier ce numéro, Missy a été adoptée par une famille extraordinaire qui en prend grand soin et l'aime déjà très fort. Après avoir vécu cette pénible aventure d'abandon, Missy avait grandement besoin de trouver un foyer stable composé de gens responsables qui lui feront oublier cette triste période de son existence. Je suis très heureuse de ce dénouement.

Quels sont les projets à court terme pour Sylvie et Nicole ? Sylvie souhaite continuer à consacrer une bonne part de son temps pour venir en aide aux chats abandonnés. Pour ce faire, elle veut être bien équipée et c'est pourquoi elle a demandé et obtenu, comme cadeau d'anniversaire, une cage de trappe. L'abri extérieur pour les chats lui a été offert par Nicole. N'est­ce pas la preuve d'un amour inconditionnel envers les animaux quand on demande ce type de cadeau pour son anniversaire ? Sylvie s'occupe aussi de ses adorables petits chiens. Ils sont en santé et elle espère qu'ils vivront encore plusieurs années. Mais, lorsqu'ils m'auront quittée, dit­elle, j'adopterai des chiens handicapés ou dont personne ne veut. Nicole est une fille active qui déborde d'énergie, une qualité qu'elle utilise à bon escient. J'ai décidé d'organiser une activité dans le but d'amasser des fonds, me dit Nicole. Nous prévoyons donner cet argent à trois refuges que nous souhaitons aider.

Nous vous tiendrons au courant dès que nous en saurons un peu plus sur cette activité.

Comment aider Nicole et Sylvie ? •

En participant à leur campagne de collecte de fonds;



En donnant des sacs de litière pour les chats qu'elles recueilleront.

Sylvie et Nicole tiennent à ajouter ceci : IL FAUT ARRÊTER DE PENSER QU'UN CHAT QU'ON ABANDONNE PEUT SE DÉBROUILLER LONGTEMPS PAR LUI­MÊME. Les chats errants font face à plusieurs situations qui mettent leur vie en danger. Ils ne sont pas à l'abri d'une rencontre avec des prédateurs ou des personnes malveillantes. Ils doivent affronter le froid, la faim et la soif. Ils peuvent contracter bon nombre de maladies graves qui, sans soins appropriés, se termineront par une mort certaine. L'espérance de vie d'un chat errant est très courte et son existence est peu enviable. Notre devoir est de respecter la vie et de protéger les animaux que nous avons recueillis. Si vous devez absolument vous séparer de votre compagnon félin ou canin, la moindre des choses est de lui trouver un foyer d'adoption aimant et sécuritaire. Comme l'a si bien dit un célèbre auteur : « ...Les hommes ont oublié cette vérité. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.II » En terminant, Nicole et Sylvie, je me ferai la porte­parole de tous les animaux que vous avez sauvés et je vous dis : « Du fond du cœur... MERCI ! » Bonne continuité à votre mission ! Et vous, chers lecteurs, souvenez­vous qu'il y a toujours une façon, si petite soit­elle, d'aider les animaux... Quelle sera la vôtre ?

Par Marie­Josée Beaudoin I

­

II

­ Citation tirée de Le Petit Prince d'Antoine de Saint Exupéry.

Durant les grands froids, la SPA­Québec refuse de louer des cages de trappe en raison d'incidents survenus suite à la négligence de certaines personnes qui installaient les cages sans vérifier fréquemment si des chats avaient été attrapés. Résultat : des chats pris dans les cages sont morts par hypothermie. Une bonne décision de la part de la SPA­Québec.

Hello , Je m'appelle Boubou et je suis à la recherche d'une famille sérieuse et responsable qui voudra bien m'accueillir dans leur foyer. Je suis un beau chat noir, doux et très gentil. J'aime me blottir sur les genoux des humains en quête de caresses. Si la personne accepte de me câliner, je m'installerai pour un bon bout de temps. Je suis un charmeur né et j'adore donner des bisous dès que je me sens un peu plus à l'aise avec les gens, bien sûr. Je ne sors jamais mes griffes et je ne mord pas. J'ai un petit moteur à ronron qui fonctionne à pleine turbine. On dit de moi que je suis comme un petit chien car j'aime suivre les personnes que j'affectionne. Si vous recherchez un merveilleux compagnon qui vous apportera, joie, tendresse et amour, alors adoptez­moi !

Adoptez Boubou pour la vie, c'est s'assurer d'avoir un véritable ami !

Adorables corniauds ! Textes et photographies de Fabio Petroni

F

abio Petroni est né en Italie en 1964. Il a étudié la photographie et a travaillé avec les plus grands spécialistes dans le domaine. Il est le photographe officiel de l'International Jumping Riders Club. Vivant depuis toujours en compagnie de chevaux et de chiens, il nous offre l'album grand format Adorables corniauds !, superbement illustré de photos de chiens sauvés et rescapés de la rue, des survivants du massacre de Bucarest et de la maltraitance de l'homme. Par sa sensibilité et son talent, ce magicien de l'image nous propose des portraits qui éveillent en nous tendresse et compassion. Ce sont les photos de studio les plus significatives que j'ai vues. Aucun élément ne vient distraire l'œil de l'observateur captant l'entière individualité de ces « croisés » faisant de chacun d'eux un être unique et offrant ainsi la vraie nature du sujet qui est devant l'objectif. L'ajout d'un texte court révélant le passé difficile, les petits défauts comme les grandes qualités ainsi que la nouvelle vie de chacun des chiens présentés, complètent l'illustration. Le photographe a su nous communiquer le plaisir et le respect ressentis pour ces toutous durant la séance photo et ceci, nous dit­il, malgré le manque de coopération de certains d'entre eux, ajoutant toutefois à quel point ils étaient tous très attachants. Nikita, la tête d'affiche de la page couverture, est l'une des nombreuses vedettes présentées dans cet album. Comme beaucoup d'entre elles, elle vivait dans la rue en compagnie d'autres chiens. Au moment où ce livre fut publié, Nikita et la majorité de ces « adorables corniauds » avaient été adoptés. Les autres étaient toujours à la recherche d'une famille. Toutefois, leur vie de misère et d'errance est maintenant chose du passé car ces derniers ont été recueillis par des refuges qui leur offrent un toit, des soins et de la nourriture. Certains d'entre eux conserveront des blessures profondes à l'âme mais tous, sans contredit, auront beaucoup à offrir à qui saura ouvrir son cœur et son foyer pour accueillir ces petits écorchés de la rue. Bien qu'ils n'aient connu que détresse et errance, maltraitance et abandon, observez bien leur regard et vous percevrez dans leurs yeux, le courage, la dignité, et plus encore... l'intelligence du cœur. Lorsque vous tournerez la dernière page de cet ouvrage, vous ne verrez plus un chien croisé de la même façon et, tout comme l'American Society for the Prevention of Cruelty to Animals, peut­être direz­vous : « Que ce soit un berger allemand, un setter ou un caniche, si vous ne savez pas lequel choisir, prenez­les tous... adoptez un bâtard ! ».

Disponible aux Éditions White Star (2011), 209 pages. 29,95 $ ­ 19,90 €.

Shelter Stories Patrick McDonnell

P

atrick McDonnell est né en 1956 dans le New Jersey. En 1994, il crée la bande dessinée MUTTS qui est diffusée dans plus de 700 journaux à travers le monde ainsi que sur le site Internet https://muttscomics.com/ . Ce chef­d'œuvre de la bande dessinée vaudra à son auteur de nombreuses récompenses. La popularité de Earl et Mooch, les deux principaux personnages de MUTTS, ne se dément plus. Si vous passez par l'état du New Jersey, ne soyez pas surpris d'apercevoir ces deux célébrités sur les plaques d'immatriculation portant la mention New Jersey Animal Friendly. Charles M. Schulz, le père de Peanuts, dont les personnages principaux sont Snoopy et Charlie Brown, a dit de Patrick McDonnell : Il ne cesse d'avoir des idées que j'aurais aimé avoir. ...Cela me paraît incroyable qu'après un siècle de BD, Patrick puisse encore débarquer avec un petit chien aussi nouveau et parfait. J'aime tout dans « Earl et Mooch ». Bel hommage provenant du maître incontesté de la BD américaine. Patrick McDonnell est un bédéiste de grand talent et un amoureux inconditionnel des animaux. S'impliquant activement pour l'avancement des causes environnementales et animales, il est membre et directeur de la Humane Society of the United States ainsi que The Fund for Animals. Il partage sa vie avec sa femme Karen, leur petit chien Earl et leur chat MeeMow. Le livre Shelter Stories, créé par l'auteur de MUTTS, propose une sélection de comic strips exclusivement associée à l'adoption dans les refuges. Ce bouquin est également illustré de nombreuses photos d'animaux abandonnés dans ces gîtes provisoires et chaque épreuve est accompagnée d'un texte court rédigé avec fierté par les personnes qui ont adopté ces merveilleux compagnons. La BD présente, avec humour et sensibilité, le point de vue de ces petits animaux qui attendent patiemment de trouver un foyer, donnant leur opinion sur les personnes qui consacrent leur vie à les aider et sur les gens aux grand cœur qui les adoptent. Ce sont des histoires de survivance, d'abandon, d'espoir et finalement de salut et de joie. Les trois dernières pages du livre offrent un guide d'adoption proposé par The Humane Society of the United States. Malgré le fait que ces renseignements sont fournis par un organisme américain, les informations contenues dans ce guide pourront vous être utiles lors de la recherche d'un nouveau compagnon dans un refuge. Hormis l'humour savoureux et les histoires drôles de la petite bande de MUTTS, c'est la tendresse et la naïveté que dégagent les petits héros qui m'a attirée dès le moment où j'ai lu pour la toute première fois cette BD. L'auteur sait nous transmettre avec douceur et conviction son amour et son respect de la vie animale. Je vous invite à lire ce livre et, tout comme moi, vous ne pourrez qu'être touchés par son contenu car aucun amoureux des animaux ne peut rester insensible à un humour libérant autant de sensibilité et d'humanité. Rendez­vous dans un refuge et comme le dit si bien Patrick McDonnell :... « Adopt some love today ! »

Éditions Andrew McMeel Publishing, LLC (2008), 165 pages, 18,95 $.

PATTES LIBRES : UNE BRAVO ! HISTOIRE D'ADOPTION QUI FINIT BIEN ! Bravo à toute l'équipe de la Revue Pattes Libres pour votre première Bonjour, année d'édition.

Tous devraient faire ce petit exercice ce qui permettrait peut­ être à certains de ne pas prendre une décision trop rapide et d'éviter ainsi d'abandonner les vrais amis fidèles qui partagent Une amie m'a parlé avec On vous aime... Longue vie à votre notre vie. beaucoup de passion de votre magazine ! revue. Suite à tous ses Merci à vous madame ! magnifiques qualificatifs utilisés pour décrire votre magazine, je Un groupe d'amoureux des Jocelyne L. me suis empressée de télécharger animaux de Québec Rimouski le dernier numéro. À la lecture des premières pages, ça y était, je ne pouvais plus m'arrêter. Je suis littéralement devenue accro à Pattes Libres. J'ai lu les cinq numéros déjà parus en un temps UN EXERCICE DE PRISE DE QUESTIONNER AVANT DE CONSCIENCE record. J'aime tout dans votre DONNER ! magazine. Cependant, il y a toujours un petit quelque chose Bonjour, Bonjour, qui nous accroche un peu plus, pour ma part, ce sont les récits J'ai lu l'article de la chronique de J'ai lu avec beaucoup d'intérêt véridiques d'une histoire madame Joanne Paradis dans le l'article d'Hélène Arcand­Côté. numéro de l'Hiver 2014. Tout d'adoption qui finit bien ! comme elle le proposait, j'ai écrit Nous avons tous à cœur certaines causes. Pour ma part, je priorise Félicitations pour ce magazine une lettre à mon chat adoré. J'ai celle des animaux. Cependant, très intéressant, bien documenté laissé aller mes émotions et ma j'avoue craindre parfois que et joyeusement illustré. J'ai déjà main glissait sur le papier sans l'argent, que je donne à certains retenue. En la relisant, j'ai hâte au prochain numéro. compris à quel point mon cher organismes, soit utilisé autrement Arthur m'apporte plus encore que que ce pourquoi il est réellement Jacqueline Beaulieu je ne croyais. Il est près de moi destiné. lorsque je suis triste et me sens seule. C'est mon vieux compagnon et je l'aime très fort.

J'ai le goût d'aider à améliorer et L'IMPORTANCE D'OFFRIR à sauver la vie de plusieurs UNE SECONDE CHANCE ! animaux mais ceci sans enrichir certaines personnes avec l'argent Bonjour, que j'ai gagné durement toute ma vie. Je ne connaissais pas le refuge ALSA que vous avez présenté Je vous remercie, Madame, de dans votre dernier numéro. nous rassurer et de nous rappeler Incroyable, le nombre de lapins que nous avons des droits en tant sauvés dans ce refuge depuis leur que donateur et que c'est à nous fondation. De plus, j'ai appris des de les utiliser. Dorénavant, mon choses très intéressantes au sujet intention est de visiter et de de cet adorable animal. Ça nous questionner certains organismes donne le goût d'en adopter un. avant de signer un chèque et de Mais n'ayez crainte, je pèserai le m'assurer que celui­ci aidera pour et le contre avant de prendre réellement les animaux une décision car, comme vous le abandonnés. C'est une bonne dîtes si bien, une adoption c'est façon de minimiser les mauvaises pour la vie ! surprises. Merci de nous faire connaître ces Françoise Guimond refuges et de nous faire prendre conscience à quel point il est important de donner une seconde UN ARTICLE DE « PASSION chance à tous ces animaux abandonnés. ET DE COMPASSION »

Merci pour ce bel article qui m'a permis de passer une belle journée et qui m'a fait oublier cette tempête de neige printanière et toute cette neige qui n'en finit plus de fondre.

Longue vie à votre revue !

Sylvain Boucher

UN HOMMAGE BIEN MÉRITÉ ! Bonjour, À la lecture du dernier numéro de votre magazine, j'ai eu l'agréable surprise de lire un article « hommage » au Frère Grandbois. J'ai connu ce monsieur car quelqu'un de ma famille a adopté un chien recueilli par cet homme au grand cœur. Le Frère Grandbois mérite grandement, qu'un magazine comme le vôtre, qui rejoint les vrais amoureux des animaux, souligne le travail magnifique de cet homme auprès des animaux abandonnés. Je crois que le terme employé dans l'article par Martine Costin illustre parfaitement le personnage : le Saint­François d'Assise des temps modernes !

Quel beau texte que celui de la Bernard Lacroix chronique de Danielle Gauthier de Varennes « Passion et compassion ! » portant sur la peur des chiens. Cet article est rempli de chaleur, de respect et LES PROVERBES... PAS d'écoute. FACILE ! Ce qui me touche énormément est Bonjour, la fin heureuse réconciliant la jeune Maude avec le meilleur ami J'adore votre magazine et je Merci pour ce bel hommage à un de l'homme. Il aurait été surveille de près la sortie de homme extraordinaire qui a sauvé dommage qu'elle manque ce chacun des numéros de Pattes la vie de plusieurs animaux ! plaisir si agréable de côtoyer ces Libres. Je dois cependant vous adorables compagnons. avouer que l'un de vos articles m'a Bravo aux parents d'avoir immédiatement réagi au problème et à madame Gauthier De varennes de l'avoir réglé avec tant de délicatesse et de professionnalisme.

Jacques Nadeau

donné du fil à retordre : celui des Céline Paquet proverbes. Je me suis amusé à rechercher la signification et la provenance des proverbes. Oh ! Pas facile... mais vraiment très intéressant.

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Une formidable invention pour le pelage de nos « poilus » !

M

a chienne Norah est le croisement d'un Bouvier bernois et d'un Berger australien, mais son poil est aussi abondant et épais que celui d'un… lama !

Auparavant, lorsque je brossais mon chien, que ce soit régulièrement ou non, ça ne semblait faire aucune différence. Je n'arrivais jamais à enlever en totalité les poils morts, alors j'en retrouvais un peu partout selon le temps et l'endroit, là où ça leur convenait de tomber. J'avais l'impression de vivre dans une maison envahie par le poil et ce, en permanence. J'ai essayé à peu près toutes les sortes de brosses, de peignes et de râteaux et rien n'y fit. Rien, jusqu'à... ce qu'on me parle de la brosse FURminator. Suite aux recommandations de personnes qui ne juraient que par cet outil, j'ai décidé de l'acheter. Je fus très agréablement surprise du résultat. Après un premier brossage en profondeur, j'avais l'impression que mon chien avait perdu quelques livres en trop; l'amas de poils enlevés correspondait à la grosseur d'un Schnauzer miniature. Assez impressionnant ! Un autre avantage est que, suite à un brossage avec cet outil, la fourrure de Norah est beaucoup plus soyeuse et plus douce. Le résultat : un pelage sain et brillant pour votre animal, sans trop d'effort ! La force de la brosse FURminator se situe dans sa denture en acier inoxydable qui travaille en douceur sans endommager ni couper le pelage. Les animaux semblent se sentir beaucoup mieux après une bonne séance de brossage avec FURminator qu'avec n'importe quelle autre carde utilisée. Cet outil permet d'aller chercher, en profondeur, le sous­poil et les poils morts. Pour enlever les petits nœuds, l'utilisation du peigne FURminator est idéale. Ces accessoires peuvent être utilisés sur les pelages courts, semi­longs ou longs. Il est important de choisir la brosse ou le peigne qui convient selon le type de poil de l'animal. Cependant, le FURminator n’est pas recommandé pour les races de chien à poils frisés tels que le Bichon ou le Caniche. Les prix varient de 48.99 $ à 93.99 $ pour les chiens et de 54.99 $ à 67.99 $ pour les chats. Le coût de ces accessoires pourront vous paraître dispendieux mais, si tout comme moi, vous avez essayé des brosses ou des peignes qui ne donnaient jamais le résultat escompté malgré les belles promesses inscrites sur l'emballage, vous ne regretterez pas l'achat de cet outil essentiel et de première qualité.

Publicité non payée. C'est un coup de cœur !

On en lit dans les médias, on en voit trop souvent sur les réseaux sociaux de ces histoires de maltraitance envers les animaux. Et parfois, je l'avoue, l'être humain me désole réellement. Mais lorsque je lis des faits marquants comme ceux qui suivent, mettant en lumière la bonté de ces hommes, ça me redonne confiance et me réconcilie avec la race humaine.

MICHAEL SCHUMACHER ET LE PETIT CHIEN BRÉSILIEN

L

e 29 décembre 2013, Michael Schumacher, le septuple champion du monde de Formule 1, a subi un terrible accident de ski à Méribel en France. Il est toujours hospitalisé au CHU de Grenoble où il combat pour recouvrer la santé et, espérons­le, reprendre un jour une vie normale. Saviez­vous qu'hormis sa passion pour la course automobile, Schumacher est aussi un fervent défenseur des animaux ? Il possède un ranch en Suisse où il vit avec sa famille, avec des chevaux et plusieurs chiens dont l'un d'eux se prénomme Flo. Ce dernier a eu la chance inouïe de croiser la route du pilote allemand et ainsi être sauvé d'une mort certaine. Voici le récit de cette rencontre fortuite. L'histoire se passe durant le Grand Prix du Brésil à l'époque où Michael Schumacher roulait pour l'écurie Ferrari. Un jour, un chien, croisement de multiples races, est apparu aux alentours du circuit de course automobile où se trouvait le pilote allemand. Évidemment, par mesure de sécurité, la chose à faire était d'éloigner le petit croisé le plus rapidement possible de cet endroit. Les organisateurs brésiliens l'ont attrapé et s'apprêtaient à l'amener pour, selon leurs dires, « s'en débarrasser ». En entendant cela, Corinna, l'épouse de Schumacher s'est empressée de le recueillir. Comme il n'était pas question de l'abandonner à un triste sort, le couple a donc décidé de l'adopter. Ils lui ont fait prodiguer les soins et les traitements dont il avait besoin et l'heureux petit chien, dorénavant appelé Flo, était à leur côté lors du vol de retour vers la Suisse. Schumacher a raconté que sa passion pour les animaux date de sa plus tendre enfance et qu'il ne conçoit pas sa vie sans eux. Il explique que les animaux font partie intégrante de sa famille. Corinna et lui ont grandi entourés d'animaux et ils souhaitent offrir le même environnement à leurs enfants. Selon Schumacher, côtoyer les animaux contribue de façon positive à développer le sens des responsabilités et la notion de la loyauté auprès des enfants. En conclusion, nous dit le pilote au grand cœur : « La chose la plus simple qu’ils nous enseignent et qui reste à mes yeux une grande vérité : vous serez traité de la même manière dont vous avez traité les autres ». Source : http://www.toilef1.com/

L'HOMME QUI REFUSE DE QUITTER LA ZONE INTERDITE DE FUKUSHIMA PAR AMOUR POUR LES ANIMAUX.

U

n accident nucléaire majeur, classé au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl survenue en 1986, a eu lieu le 11 mars 2011 à Fukushima au Japon. Le bilan des pertes de vies humaines et des disparitions est énorme : certains parlent de 10 000, d'autres de 15 000 morts et tout autant de disparus. Au moment de la tragédie, un agriculteur, Naoto Matsumura, vivait à Tomioka, à quelques kilomètres seulement de la centrale de Fukushima. Quand on a sommé les habitants de la zone d'évacuer les lieux, il a refusé de quitter la ferme où ses ancêtres ont élu domicile depuis cinq générations. Il a décidé de rester sur place et de se barricader dans sa maison avec sa mère très malade. Naoto Matsumura raconte : « Au bout de trois jours, je suis sorti de ma maison et ce qui m'a frappé, c'est le silence. J'ai vu un pauvre chien attaché, il n'avait rien à manger ni à boire. Je l'ai donc nourri et un autre chien à côté a commencé à aboyer pour me réclamer, lui aussi, de la nourriture. Et c'est comme ça que je me suis aperçu qu'il y avait des milliers d'animaux abandonnés autour de Fukushima. »1

« Au lendemain de l’accident, la seule chose à laquelle j’ai pensé a été de sauver des animaux », explique l'homme, adepte de la religion shintoïste, pour qui aucune espèce n'est supérieure à l'autre dans la nature. « Maintenant, je ne peux plus arrêter ! »2 Surnommé « le dernier homme de Fukushima », il est resté sur place, passant ses journées à nourrir les animaux qui ont survécu à l'accident nucléaire et qui ont été laissés à l'abandon. Des centaines de vaches, de cochons, de chats et de chiens sont aujourd’hui ses compagnons d'infortune. Il s'est opposé à l'abattage des animaux habitant la zone interdite. Son entêtement et son humanité lui ont attiré l'estime et le soutien de milliers de gens. Ensuite, il a décidé de s'engager dans ce qui est devenu son combat : alerter le monde entier sur les dangers du nucléaire. En trois ans, Naoto Matsumura est devenu le symbole de la résistance et celui de l'homme qui se tient debout face au puissant lobby du nucléaire. L'auteur Antonio Pagnotta a rencontré cet homme au cœur noble et bon, vivant toujours dans la zone interdite de Fukushima. Il a écrit un livre en 2013, Le dernier homme de Fukushima, paru aux Éditions Don Quichotte, une histoire relatant le combat de Naoto Matsumura. Il décrit cet homme extraordinaire en ces termes : « Au début, on le prenait pour un fou, aujourd'hui on sait que c'est un sage. »3 Et il ajoute : « Pour Matsumura, une chose est sûre : dans la zone rouge de Fukushima, les âmes des animaux morts hanteront ces terres maudites pour longtemps. »4

1

­ Source : http://www.franceinfo.fr/ ­ 11 mars 2014

2

­ Source : http://www.jolpress.com/ ­ 21 mars 2014

3

­ Source : http://www.franceinfo.fr/ ­ 11 mars 2014

4

­ Source : http://blogs.mediapart.fr/ ­ 10 mars 2013

Les balades en poussette

L

a plupart du temps, l’Amie Hélène et moi nous promenons à l’orée du bois, pas très loin de la maison. Je cours partout avec Maya, ou encore toute seule, à la recherche de pipis intéressants ou de trésors d’écureuil enfouis, pendant que les deux­pattes discutent de sujets qui ne m’intéressent pas ou gardent silence en ne se rendant même pas compte que ça sent le chevreuil à plein museau. Depuis quelques mois, les marmots vont passer la journée à la garderie, que dit l'Amie Hélène. Si bien que je peux enfin roupiller tranquillement comme avant, sans me ramasser avec une petite voiture sur la tête ou une peluche pleine de morve entre les pattes. L’Amie Hélène et moi avons aussi repris nos balades d’antan, sans poussette à traîner, sans cris et sans larmes de bébé mécontent. Mais parfois, on va marcher dans les rues. Souvent dans le quartier, ici tout près, et des fois dans la grande ville pleine d’autobus et d’odeurs de chiens étrangers. Et ça, c’est toujours avec les enfants. Quand le deuxième marmot est venu au monde, le Beau Mathieu a acheté une immense poussette à deux places, un genre de fauteuil roulant pour bébé, large comme deux portes de magasin. Les roues sont immenses. En plus de me concentrer pour ne pas me faire rouler sur les pattes, je dois m’arrêter aux consignes des parents qui me disent entre deux phrases : « Droite, Maggie; gauche, Maggie. ». J’en perds mon jappement ! Il passe plein de voitures à une vitesse folle, quand ce n’est pas de gros camions qui ont l’air de nous foncer dessus. Mais ce n’est pas ça, le pire. En tant que chienne de la meute­famille, j’ai une mission prioritaire à remplir : protéger les miens. C’est facile, quand je ne suis pas attachée. Je cours devant l’Amie Hélène, le Beau Mathieu et les enfants, et je jappe très fort, les poils du dos dressés pour montrer que je suis grosse et très forte. Bon, la plupart du temps, c’est Henri, le chien de Madame Nicole, qui s’approche de nous, ou encore Chopin l’énervé en compagnie de son deux­pattes retraité. Ce ne sont pas de grosses menaces. Mais j’avertis tout le monde, jusqu’à ce que l’Amie Hélène me dise : « Ça va, Maggie » sur un ton calme. Je retourne donc à mes activités de chien détaché : courir avec un bâton dans la gueule et me rouler sur tout ce qui sent fort. C’est arrivé, une fois, qu’il y ait une vraie menace. Un genre de bestiole qui marche bizarre, en se dandinant le derrière, avec des pics­pics partout sur le dos. Ça sentait le bois grugé. Je vous jure que j’ai jappé le plus fort que j’ai pu pour que le Petit Garçon ne s’approche pas de cette créature immonde. Heureusement, il ne l’a pas vue. Il a buté sur une racine, s’est retrouvé le nez dans la bouette, pendant que je restais là, le corps en alerte. La bibitte est partie comme elle était venue. Sans plus. Mission accomplie. En ville, il y a beaucoup de menaces sur le trottoir. Et je ne peux pas réagir efficacement parce que je suis attachée. En plus de protéger les marmots, je dois veiller à ce qu’on ne se fasse pas voler nos réserves d’eau et de bouchées. Tout un travail pour une pauvre chienne en laisse, collée contre une poussette qui lui fait beaucoup d’ombre ! J’ai beau relever la queue, fixer les joggeurs de mon regard noir, dresser le poil ou les oreilles, on dirait que personne ne comprend. Une fois, j’ai failli mordre un enfant qui n’avait pas bien saisi ce qui se passait. C’est qu’on était en pleine canicule, près de la chute Montmorency. L’Amie Hélène était en fin de grossesse, donc incapable de courir ou de défendre la Petite Terreur qui gazouillait dans la poussette. Je buvais de l’eau dans un plat quand un petit tannant est arrivé derrière moi sans prévenir.

À cause du bruit que fait ma langue quand je bois et du grondement de la chute, je ne l’avais pas entendu et j’ai sursauté. Je me suis retournée et j’ai grogné très fort ! Et j’ai passé à un poil de moustache de mordre la main de ce petit mal élevé qui tentait de me caresser la croupe. On ne s’approche pas d’une meute­famille comme ça ! Il est arrivé un peu la même chose avec une vieille madame avec des mains plissées, tremblantes et fragiles. On attendait sur le coin d’une rue. Un autobus arrivait derrière nous, ça faisait un boucan pire que celui d’un chenil. À côté, sur une galerie, un monsieur fumait une cigarette qui anéantissait toutes les odeurs du coin. La vieille madame a tendu la main pour toucher la joue du petit bébé. Je me suis avancée avec mon attitude de guerrière menaçante. J’ai jappé super­ méga­fort. La madame a reculé. Elle a eu très peur ! Et elle a eu le culot de dire que j’étais un méchant chien. Elle n’a rien compris, celle­là ! C’est elle qui est une mauvaise madame. Elle perce notre bulle de meute­famille, essaie de toucher à ce que nous avons de plus précieux et de plus vulnérables, : les petits, et il faudrait que je reste là à branler la queue ? Je vous le répète, on ne s’approche pas d’une meute­famille comme ça, sans avertir. Il faut prendre exemple sur les deux petites filles qui demeurent dans la maison, en haut de la côte. Elles font ça comme il se doit. La plus vieille, aussitôt qu’elle nous voit, dit à l’Amie Hélène de sa petite voix perçante : « Madame, est­ce que je peux flatter votre chien ? » Je ne résiste pas ! Elle est tellement charmante avec ses longs cheveux et sa petite tête de côté. Aussitôt que je l’entends, je dresse les oreilles et je commence à branler la queue que j’envoie dans la face du bébé, dont j’oublie carrément l’existence. Je tire sur la laisse pour aller voir les fillettes. On dirait qu’on ne s’approche jamais assez vite. Elles sont tellement gentilles ! Elles me touchent doucement le dos et me disent que je suis belle. Elles me donnent des bouchées quand je leur donne la patte. Je resterais là tout le temps ! Il me semble que c’est simple, non ? Que le chien travaille pour une personne non voyante ou une personne handicapée, qu’il accompagne des enfants, une personne âgée, un monsieur, une madame, un adolescent ou qu’il soit attaché à la porte d’un magasin, on ne s’en approche pas. Même si on pense connaître l’animal, même si on le connait, même si on pense qu’il est gentil. Un chien attaché, c’est un chien limité. On demande la permission et on attend de l’obtenir. Sinon, on passe son chemin, sans fixer le chien dans les yeux. C’est qu’on n’aime pas trop ça, se faire regarder comme ça, nous autres. Et, si vous voyez un enfant près du chien, pensez à moi. À moi qui donnerais ma vie pour les deux Terreurs de l’Amie Hélène. J’affronterais même la bestiole à pics­pics s’il le fallait ! Et même un autobus ! Ils me cassent les oreilles, les marmots. Mais je leur ai consacré bien du temps. Et ils ont fini par devenir très importants.

À vous tous qui agrandissez le cercle de l'entraide !

J

'aime les animaux dans leur différence et dans nos ressemblances. Je frémis à l'annonce de l'abandon et de la maltraitance mais je ne détourne pas le regard. Je suis comme vous, je cherche un moyen, une façon de leur rendre la vie plus douce, plus vivable. Cette revue nous rassemble dans notre amitié des bêtes, dans notre conviction que finalement ils sont comme nous, espérant le meilleur. Je vous salue mes amis anonymes qui agrandissez le cercle de l'entraide !

Salut,

J

’ai décidé de raconter une autre histoire chiennement drôle aujourd’hui car je trouve que l’hiver s’éternise un petit peu et que dehors, ben c’est plate. Oui, parce que comme il fait très froid, il y a moins d’amis qui sortent, alors il y a moins de potins à sniffer. Par contre, ce que j’aime beaucoup, c’est la fin de semaine au chalet. Ah ça ! C’est épatant ! Un peu comme un monde parallèle. Tu sais, un monde où chaque arbre se transformerait en os à moelle immense, chaque brin d’herbes en oreille de porc séchée, un monde où tu ne saurais plus où tourner de la tête car il y aurait une gâterie à chaque pas. Le paradis, quoi ! Mais en attendant de trouver ce monde­là, tous les samedis et tous les dimanches, je pars avec Tonalli, ma sœur, et bien entendu mes papas, faire une marche d’une heure et parfois même d’une heure et demie. À ce propos, il y a un détail que je te confie en grand secret : je ne comprends pas trop ce qu’ils se mettent aux pieds. Ça ressemble à des plaques plus grandes que leurs pieds. Je pense qu’ils appellent ça des « raquettes » et que c’est pour avoir plus de stabilité. Mais, Foie de Canard, je ne comprends pas pourquoi ils ne marchent pas à quatre pattes !!!! C’est si pratique. Enfin bref, je n’arrive pas à les faire changer d’avis. Quoi qu’il en soit, nous voilà partis pour une promenade remplie d’odeurs, comme d’habitude. Une belle journée ensoleillée, juste assez de vent pour charrier les odeurs à une distance respectable. Pis surtout des tonnes de traces de pattes à terre, débordantes d’images olfactives. Bien sûr avec tant de stimulus, ce n’est pas toujours facile de rester sur le droit chemin. Alors, de temps en temps, je m’égare et quand ça dure trop longtemps, j’ouïs le sifflet d’un de mes papas qui me ramène à l’ordre et m’offre toujours une gâterie pour me féliciter de ma bonne décision. C’est quand même très plaisant et… ça donne envie de recommencer. Tout allait moellement bien, jusqu’à ce que cette odeur traverse ma truffe. Oh, pis pas juste la mienne. Celle de ma sœur aussi. Ce fut comme un choc électrique, comme si ce monde parallèle dont je parlais au début s’ouvrait devant moi. Un vortex temporel venait de m’ensevelir toute entière. Plus rien n’existait autour, ni ma sœur, ni mes papas, ni les sifflements, ni les gâteries. Rien ! Juste cette odeur, Sainte Croquette ! Mes pattes s’agitèrent sous moi, indépendantes, hors de tout contrôle, et elles se mirent à avancer, quel hasard, dans la direction d’où provenait l’odeur. Puis, plus j’étais proche, plus mon corps voulait aller vite ! Bien sûr, je finis au galop, ma sœur sur les talons (fatigante celle­là, elle ne peut jamais me laisser tranquille, Foie de Canard !). Quoi qu’il en soit, je n’avais qu’une obsession : trouver la source de cette odeur. Oui, d’accord, je l’avoue, j’entendais vaguement des voix dans mon dos, mais bon c’est un peu comme si vous aviez une mousse au chocolat devant vous et qu’au loin un médecin vous lançait : ton taux de suuuuucre, ton taux de suuuuucre… vous voyez le genre. Et là, au détour d’un arbre, je la vis. Son corps, inerte certes, était là. Devant moi. Incroyable ! Nom d’un Kong rempli de beurre d’arachides ! Je n’aurais même pas besoin de chasser. Elle était là, inerte ! Wouafahahaha ! Alors, je pliais un peu mes genoux, fermais les yeux, mes babines se tendirent en un petit rictus, je sautais en l’air et je plongeais en virevoltant sur ma bassine de parfum.

Un bain de roses ! Ah ! Quel bonheur d’arriver dessus et de sentir l’odeur pénétrer les moindres espaces entre mes poils, arriver sur l’épiderme et s’imprégner bien profondément dans les moindres pores de ma peau. J’avais enfin trouvé mon spa avec vapeur relaxante ! Suite à ces quelques minutes de bonheur, je n’oubliais pas de faire un petit facial pour la route. Je décidais finalement de céder la place à ma sœur qui trépignait à mes côtés et retournais voir mes papas pour avoir mes récompenses… Ben oui, mes récompenses, non pas pour m’être roulée dans un bain de moufette, non, non, mais pour me récompenser de revenir les voir. J’étais tellement contente que je rajoutais un petit coup de langue sur le nez de chacun d’eux. Étrangement, à cet instant­là, quelque chose changea dans leur attitude. Je ne sais pas trop, peut­être de la tension, un peu de colère et quelques gouttes de découragement. Quoi qu’il en soit, la fin de la marche ne prit pas la même tournure que d’habitude et nous sommes rentrés par un raccourci. Ensuite, au lieu d’avoir droit au repos habituel, nos papas nous ont plutôt fait embarquer dans la voiture, nous avons roulé vers le village le plus proche, ils ont disparu dans un petit magasin, sont ressortis avec des sacs, puis nous sommes tous revenus au chalet. Là, nous sommes allés dans la cour, ils nous ont passé sous un jet d’eau tiède (nous étions quand même en plein mois de janvier), ils nous ont frotté le corps avec un produit moussant qui sentait les abominables fruits des champs, repassés sous le jet pour le rinçage et hop, dans une serviette. Et malgré ce rituel humain étrange, ils ne semblaient pas calmés pour autant. Nous sommes donc partis de nouveau en voiture pour aller au même magasin et sommes revenus quelques minutes plus tard, pour passer encore sous le même jet d’eau. Là, ils nous ont recouvert d’un produit à la texture bizarre, ils nous ont fait courir, pleines de mousse sur la tête pendant quelques minutes et finalement encore le jet d’eau, et enfin le séchage final. Cet après­midi là, en rentrant dans le chalet me coucher en boule au coin du poêle, je remarquais tristement que mon odeur croquette, heu coquette je veux dire (l’émotion me fait déjapper) avait disparu. J’étais triste. Les bienfaits du spa n’auraient duré que quelques heures. Voilà que de nouveau je sentais le vulgaire savon aux fruits pourris. Quelle déception ! Mais avant de m’endormir, je regardais mon papa du coin de l’œil et pendant qu’il me faisait un immense sourire de satisfaction, rempli d’amour retrouvé, je me disais : « Toi, tu ne perds rien pour attendre, demain on retourne marcher et tu vas voir ce que tu vas voir, Sainte Croquette !»

xoxo Lupita

Je reçois de plus en plus de courrier de fans. C’est fantastique. Je me fais un devoir d’y répondre personnellement. Je voudrais d’ailleurs partager avec toi une lettre que j'ai reçue dernièrement. Bonjour Lupita, Mon nom est Julia et je suis une très belle chatte tigrée. Je vis avec mes parents humains, mon frère félin Winston et ma sœur canine Norah. Peut­être connais­tu Norah ? Il lui arrive d'être figurante dans la Revue Pattes Libres. On l'utilise pour illustrer certains articles, histoire de remplir les coins vides d'une page. Elle est très fière de ça. J'imagine qu'elle croit qu'en faisant cela, elle se sent utile. Enfin ! Ma maman nous lit tes chroniques à haute voix et ma sœur Norah se tord de rire à chaque lecture. Mon frère Winston et moi­même ne comprenons pas toujours ce style d'humour « canin » mais je dois admettre qu'il nous arrive parfois de sourire en écoutant tes récits.

Je t'écris en cachette car j'aimerais te demander conseil en ce qui concerne ma sœur Norah. Tu vas me dire qu'un chat qui demande conseil à un chien c'est un peu ridicule. Je partage absolument cet avis car un félin a une intelligence supérieure et détient des connaissances qu'un chien ne pourra jamais posséder. Ceci dit sans vouloir t'offenser, mais on ne peut pas nier la réalité ! Comme tu sembles un peu plus brillante que la moyenne des chiens alors peut­être pourras­tu nous aider ? J'aime vraiment Norah car elle est douce et gentille. Je tiens par dessus­tout à ce que ma grande sœur soit vraiment heureuse. Alors voilà ! Norah a beaucoup d’admiration envers toi. Elle voudrait posséder ton assurance et surtout être aussi drôle que toi. Parfois, elle essaie de nous faire rire. Tout ce qu'elle réussit à faire est de nous ennuyer et nous faire bailler à s'en décrocher les mâchoires. On sourit... pour ne pas la peiner ! Alors, voici ma demande. Pourrais­tu lui donner quelques conseils afin qu'elle acquière un peu d'assurance et surtout un sens de l'humour plus fin et plus intelligent ? Si les suggestions viennent de toi, elle ne s'en offusquera pas car tu es son idole. Je te remercie à l'avance et continue ton beau travail qui semble plaire à beaucoup de gens, à plusieurs chiens et même parfois à quelques chats.

Julia

xx

Miaouf ! Tu vois, j’ai fait l’effort d’apprendre le langage félin ! Bien sûr, j’ai encore un peu d’accent canin, mais ça, je n’y peux rien, c’est plus fort que moi, Sainte Croquette ! Bon, j’ai lu attentivement ta lettre. Je suis un peu déboussolée. Depuis quand les chats s’occupent­ils des chiens ? Le monde tel que je le connais serait­il en train de muer ? Moi, les chats que je connais marchent sur ma clôture et essaient d’envahir mon territoire, ni plus ni moins. En plus un chat, ça a la voix haut perchée ! Exceptionnellement, je veux bien faire foie, heu fi, de ton statut félin étant donné que ta question miaule d’un ami canin ! Mais sache que ce n’est pas dans mes habitudes. Tu n’es pas la première personne à me demander comment faire pour être plus comme moi ! « Ma foie », je ne veux pas livrer tous mes secrets, sinon je ne serais plus unique. En plus, mon agent ne veut pas que je parle de ce sujet­là, car justement, je suis en train de travailler sur un livre dont je te jappe le titre en primeur : Apprivoisez votre chien intérieur ! Également, et tu peux déjà en miauler un mot à Norah, sache que je vais bientôt commencer à donner des conférences dans les parcs canins sur le même sujet. Mais étant donné que tu es la première personne à prendre la peine de m’écrire, voici en exclusivité quatre petites astuces que tu pourras donner à Norah. 1) Il faut vivre l’instant présent et se détacher de tout. Il faut faire le vide intérieur. Respirer profondément, méditer. Beaucoup méditer. 2) Ensuite, bien sûr, il faut dormir au moins huit heures par jour, car en plus de faire briller le poil, ça permet d’être au meilleur de sa forme. 3) Pour ce qui est de l’humour, malheureusement je n’ai pas de conseils. Soit on l’a, soit on ne l’a pas. Moi, je l’ai. Que Norah continue à pratiquer ! Un jour, elle trouvera ce qui fait rire les gens. 4) Ne jamais abandonner ! C’est bon pour les humains, mais c’est bon pour les canins aussi. Puis, de votre bord, continuez à sourire pour lui faire plaisir. C’est très important pour son estime personnelle. Je terminerai en disant que notre intelligence n’est en aucun cas moindre que celle des chats. Elle est différente, c’est tout. Comment je pourrais t’expliquer ma façon de voire les choses, nom d’un os à moelle ! Voilà, vous avez une intelligence linéaire et nous avons une intelligence sinusoïdale. Tu n’as qu’à regarder notre façon de nous mouvoir et alors peut­être que tu comprendras ! BOL ! (Barking out loud) Embrasse bien Norah de ma part et merci de m’avoir écrit. Je te promets que je lui enverrai mon livre autographié et en primeur.

xoxo Lupita

Ma chronique, « Regard humanimal sur... » souhaite vous partager, à vous, lecteur, un brin de cette Vision Humanimale que j'ai développer principalement à travers les expériences de « Rencontre à l'Autre­d'une­autre­ espèce ». Chiens, chats, chevaux, cochon, lapins, furets, tortues, poissons, tourterelles ou rats, tous ont fait jaillir de l'ordinaire du contact humain­animal, les mille possibles (saisis ou non) de connexions inter, voire transespèces. De ces rencontres, j'ai cru retenir certaines leçons. L'une d'entre elles est que toute expérience ne saurait être complète et livrer son plein potentiel transformateur si, à la qualité Animale de leur Ici et Maintenant, ne venait s'adjoindre l'éclairage de notre conscience. Naguère encore attribut exclusif de l'Homme, cette Conscience s'avère finalement ne pas lui être réservée. En effet, ce qui, hier encore, était barrière d'espèces semble maintenant plutôt frontière... Toujours plus perméable qu'il n'y paraît d'ailleurs ! Mais refermons la parenthèse et gardons en réserve, pour d'autres chroniques, la question fort intéressante de la Conscience des animaux non humains.) Je souhaite donc, par mes chroniques, peut­être pour certains faciliter l'accès à... et pour d'autres simplement présenter mes chemins vers... cet « Ici et Maintenant Conscient » que permettent les interactions entre animaux humains et non humains. J'ai eu envie de vous faire voyager avec moi, en Contrée d'Humanimalité ! Si vous le voulez bien, suivez ma « voix » et vous trouverez peut­être une « voie » ! Pour l'heure, c'est sur les talons de Lester qu'ensemble nous nous enfoncerons dans l'histoire... Voyons où ils nous conduisent. Humanimalement vôtre, EFC St­Honoré­de­Chicoutimi, le 25 mars 2014.

CHAPITRE I : Où un petit saucisson poilu échappe à la mort et devient le héro, sans le savoir, d'une grande aventure Humanimale !

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a sonnerie du téléphone retentit dans la maison. Je décrochai : « Oui allo ? ». « Manu !? » Au timbre de voix, je reconnus mon amie Marlène .Toutefois, quelque chose clochait; le ton évoquait l'urgence et l'inquiétude. Marlène enchaîna tout de go : « Aïe ! Ils vont euthanasier Lester. Tu te souviens de lui ? Le chien saucisse que j'ai gardé une fois ? Bon... Il a mordu leur enfant tantôt et là, ils vont le faire piquer ce soir. La décision est prise. Elle, elle dit qu'elle ne pourra plus jamais lui faire confiance. Penses­tu qu'on peut faire quelque chose ? » Je me raidis. Un mélange étrange me submergea, mi bouffée d'adrénaline, mi grande lassitude. Bien sûr qu'on peut faire quelque chose, me dis­je, à commencer par rappeler en ma mémoire ledit Lester. Voyons voir...

Dans mon souvenir, Lester m'apparut sous les traits d'un petit mâle Teckel noir et feu, avec une touche de gris, plutôt timide et inexpérimenté. Affligé de pattes antérieures panardes, il avait vaguement l'air d'une petite otarie. En une succession de tableaux alliant flashs visuels et narration intérieure, j'évoquai aussi son histoire de vie. Tel qu'on me l'avait racontée, elle était faite de «en­dedans, de berçage­dans­les­bras­de­maman, de pipis­sur­piqués, d'interdictions­de­monter­ou­descendre­de­ toute­chose (dont les marches d'escaliers), d'incapacité­à­marcher­en­laisse ». Bref ! Un vécu de sédentarité, de confinement et de pauvreté sociale similaire à celui de bien des chiens québécois. À ce terreau déjà très fertile pour une pléthore de problèmes de santé physique et psychologique pouvant conduire à l'anxiété, l'irritabilité, voire au passage à l'acte agressif; à ces facteurs de risques donc, j'appris que, depuis moins d'un an, était venue s'ajouter l'arrivée d'un bébé humain. Une bombe dans le fragile univers en vase clos de ce pauvre Lester ! Laissant là mes sombres hypothèses déductives quant aux conséquences évidemment explosives d'un pareil cocktail ainsi que le cortège navrant des réflexions fatalistes qui les accompagnaient, je demandai à Marlène ce qui s'était réellement passé. Dans l'histoire qui me fut racontée, il était question de fête d'enfants, de petits courant un peu partout, d'un Lester à travers tout ça. Puis, le brouhaha passé, d'un même Lester se reposant sur le divan, d'un petit enfant apprenant à marcher, s'y agrippant... s'approchant du chien... Du snappage d'une petite main, de pleurs, de blessure physique mineure, de décisions irrévocables majeures. De pleurs, de peur, de pleurs, de culpabilité et encore de pleurs... « C'est sûr qu'on va lui donner une seconde chance Marlène. Y'a pas de : « À la première erreur, t'es mort ! ». Bien que je tentai de m'en défendre, le ton était froid, mordant... Empreint, à mon grand dam, d'un amer jugement. En l'entendant de ma bouche, je reconnus cette voix comme étant l'une des miennes. À force de les avoir visités, j'identifiai aussi les lieux internes dont elle semblait se faire l'écho. Je sus alors que, pour désengager ce mélange de colère et d'impuissance qui se nomme Rage, j'aurais besoin d'aménager un temps et un espace pour, une fois de plus, retourner visiter ma propre expérience. Par ce repli sur moi et en moi, j'irais tâter, palper du bout des doigts l'état de ces vieilles blessures, ces cicatrices que la situation­de­crise­lesterienne actuelle avait éprouvées. Celles­là même qui, par leur résonnance interne, me permettaient d'être sensible à ce chien et à ses humains significatifs. L'intensité et la nature de mon éprouvé de l'instant laissaient à croire que certaines s'étaient probablement rouvertes. Un travail de régulation, de prise de soins par la prise de sens, se pointait à l'horizon. Grâce à celui­ci, je le savais, les reproches non formulés qui m'enserraient la gorge et me donnaient cette voix basse et grondante s'estomperaient enfin, cédant la place à plus de compréhension et de compassion. Dans l'immédiat, la confiance qu'il en irait ainsi, pour un peu que je m'attarde à moi­même, me procura l'apaisement et une distance suffisants. De Sauveuse potentielle d'un Lester victime de l'injustice, de l'insensibilité et de la bêtise des hommes, c'est dans une posture plus « terrestre » et en humaine bien incarnée que je répondis à Marlène : « Si ses propriétaires acceptent, amène­le à la maison. On va tenter de lui donner un coup­de­ patte­humanimal. ». C'est ainsi que Lester fit son arrivée, le soir même, dans nos vies... Retrouvez­nous, Lester et moi, pour d'autres péripéties humanimales dans notre prochaine chronique.

À lire dans le prochain numéro : CHAPITRE 2 : Où, à travers une tumultueuses séries d'expériences de vie, Lester passe du statut de « Rescapé­de­l'euthanasie » à « Aspirant­chien­partenaire­en­zoothérapie ».

LE RAT TAUPE NU

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ui, c’est vrai, cet animal est nu comme un ver, qu’importe son âge, il ressemble à un embryon.

Je vous parle du « Rat Taupe Nu », du nom scientifique « hétérocéphale glaber ». Il vit en Afrique de l’Est. Son nom nous éloigne de sa vraie nature, car il ne s’agit ni d’un rat ni d’une taupe, le rat taupe nu est plutôt parent avec le porc­épic… cherchez l’erreur ! L'espèce a été décrite pour la première fois en 1848 par le naturaliste allemand Wilhelm Peter Eduard Simon Rüppell.1 Ce rongeur mesure cinq à neuf cm et pèse environ trente grammes. Une bonne partie de ce poids est assurée par d’énormes incisives qu’il utilise pour creuser; en fait, le rat taupe nu est une véritable machine à creuser. Il vit sous terre dans des galeries formant son terrier, un réseau mesurant jusqu’à trois km de long. Là, on comprend l’énormité des dents et la puissance de ses mâchoires. Comme il ne sort que très rarement prendre l’air en dehors de son terrier sombre, il n’a pas besoin d’une vue performante; les oreilles sont toutes petites et les ouvertures peuvent être obturées pour empêcher la terre d’y pénétrer. De longues vibrisses qui garnissent la tête et la queue, confèrent à notre mammifère rongeur une grande sensibilité aux vibrations du sol et aux courants d’air. Équipé ainsi, il vit facilement une trentaine d’années, oui, trente ans de vie pour ce petit rongeur si spécial. Je décris le rat taupe nu au singulier, pourtant sa vie se passe au pluriel. Son mode de vie en est un de « party­animal » : il vit en colonie de quatre­vingts à trois­cents individus, un peu comme les fourmis ou les abeilles. Le personnage central d’une colonie de rats taupes nus est la reine, une énorme reine. On la reconnaît assez facilement car son corps est bien plus long que celui de ses congénères, ceci pour assurer l’impressionnante production de sa peuplade… J’y reviens dans un instant.

La colonie est organisée en différentes classes pour son bon fonctionnement : on y trouve des mâles accoupleurs, des ouvriers, des nourriciers et des soldats. Ils communiquent entre eux en émettant jusqu’à dix­huit sons différents, semblables à des pépiements d’oiseau. La reine, pour assurer son règne, a bien des tours dans son sac pour empêcher les autres femelles de prendre sa place. Elle les agresse pour les stresser, et ce stress a comme effet d’arrêter leur ovulation… La gestation de la reine dure environ soixante­dix jours et elle peut avoir jusqu’à cinq portées par an avec de douze à vingt­sept petits rats taupe nus nus nus. Alors, petit calcul rapide : vingt petits, multipliés par cinq, égale cent petits en une année, multiplié par dix pour dix années, égale mille ! Oui, mille bébés issus d’une seule reine ! La reine des bébés quoi ! À l’âge d’à peine deux mois, les bébés rongeurs commencent déjà à faire le ménage dans les galeries, ils apprennent de façon autodidacte à identifier les dangers et à les éviter. Lorsque un individu pénètre par accident dans le sous­terrain d’une autre colonie, il se fait vite repérer par les « soldats » de cette colonie à cause de l’odeur différente qu’il porte (chaque colonie a son odeur particulière); l’intrus se fait mordre et pousser jusqu’à ce qu’il batte en retraite. Parfois la retraite n’est pas possible car la mort survient à cause des blessures reçues. Le rat taupe nu se nourrit exclusivement de végétaux; il mange les racines des plantes, celles­ci contenant suffisamment d’eau pour combler son besoin d’hydratation. Il peut anéantir des récoltes entières si son terrier est installé en­dessous d’une terre cultivée. Comme les lapins, il pratique la caecotrophie (absorption d’une partie de ses déjections). Pour dormir, la colonie entière se regroupe autour de la reine et ils s’imprègnent mutuellement de l’odeur de la colonie. C'est ainsi qu'ils se gardent au chaud car notre fausse taupe n’a pas la capacité de réguler sa température du corps, une exception dans le monde des mammifères. Durant la saison des pluies, par exemple, la colonie survit au froid en se collant les uns contre les autres dans un état léthargique. En tout temps, notre cher rat est protégé des parasites à cause de sa peau nue : les parasites ont besoin de poils pour se multiplier. Pour terminer, il faut absolument souligner l’attrait que le rat taupe nu exerce auprès des chercheurs scientifiques. Leur permettra­t­il de lever le voile sur le secret de sa longévité ? Leur révèlera­t­il le mystère de son insensibilité à la douleur ? Leur exposera­t­il un jour sa résistance phénoménale au cancer ? Comme on dit : petit, mais ohooo ! Le rat taupe nu, une des créatures des plus étranges, a enseveli sous terre bien des énigmes pour l’homme.

1 ­ 1794­1884 (Source : Wikipedia)

Voyage au pays des loups

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es gens qui me connaissent savent que je suis une passionnée des chiens, mais peu savent que je suis avant tout une passionnée des loups. Pour moi, le loup est le seigneur de la forêt, celui qui régule tout dans cet environnement. Ce super carnivore est un animal hautement social comme sa vie en groupe le démontre. Mon envie d’en connaître plus sur lui et surtout de le rencontrer, m’a menée au Wolf Park en Indiana, pour une période de cinq jours. Je caressais le rêve de me rendre dans cet endroit mythique depuis une décennie. Et c’est en compagnie de deux amis que je pris le chemin de Battle Ground en mai 2011. C’est le récit de ce voyage que je vous rapporte aujourd’hui. Un voyage au cœur de l’émotion et de la connaissance de cet animal mal compris et mal aimé qu’est le loup. Le Wolf Park, qui vient de fêter cette année ses quarante ans d’existence, est situé près de la ville de Lafayette en Indiana, à dix­huit heures de route de chez moi. Deux jours de route, avec un arrêt à Toronto, me menèrent à ce parc dédié à la recherche comportementale, l’éducation et la conservation. L'objectif visé était une meilleure compréhension du loup et de son impact sur l’environnement. J’étais inscrite à un séminaire de cinq jours sur la gestion et le comportement lupin en captivité et sur les hybrides chiens­loups, séminaire donné, entre autres, par le fondateur du parc, le Dr Erik Klinghammer, la biologiste Patricia Goodman et le photographe Monty Sloan. Mais mon plus grand intérêt était de pouvoir côtoyer, observer, caresser et interagir avec les loups du parc. Il me serait aussi possible d’observer des coyotes, des bisons et des renards. Le Wolf Park est divisé en plusieurs sections :I 1) L’enclos principal qui contient tous les loups les plus jeunes (au nombre de cinq ou six) a une superficie de deux acres de terrain et contient un lac d’un acre, une aire gazonnée et des arbres en abondance. Les loups y ont aussi des abris de bois et une tanière. Certains loups sont stérilisés tandis que d’autres sont encore sexuellement actifs, selon l’utilisation possible de leurs gènes pour la reproduction. 2) L’enclos secondaire où l’on retrouve les loups un peu plus âgés (au nombre de trois ou quatre). Ils sont stérilisés et séparés des autres car les jeunes ne les tolèrent pas; les batailles pourraient être fréquentes. 3) Des enclos individuels sont aussi utilisés pour des loups très vieux ou qui ne peuvent plus vivre en groupe. Ils sont isolés des autres pour leur sécurité.

4) L’enclos des coyotes comprend un couple. 5) L’enclos des renards comprend un renard argenté et un renard roux. 6) L’enclos de la horde de neuf bisons. 7) Il y a aussi un bâtiment d’accueil, un autre pour la formation, un troisième pour l’élevage des louveteaux et un point d’observation de l’enclos principal. Dès mon arrivée au parc, je suis menée par un seul désir : apercevoir et approcher les loups, ces loups qui, pour moi, sont devenus des êtres mythiques.

Voici une photo du premier contact visuel que j’ai eu avec Dharma âgée de dix mois, une jeune louve de couleur noire.

J’étais loin de me douter que le lendemain, mon contact avec elle serait beaucoup plus intense !

La première approche directe avec la meute principale, composée de cinq loups (Wolfgang, Dharma, Wotan, Ruedi, Kailani), fut des plus émotives pour moi. Enfin, j’avais le bonheur de les voir de près, de toucher ces loups dont j'avais lu les caractéristiques sur le site Internet du parc, de pouvoir entrer en relation avec eux. J’en ai eu les larmes aux yeux ! Notre première présence dans l’enclos principal ne fut pas sans avoir eu au préalable un discours sur la sécurité. Ces loups, bien que socialisésII, peuvent démontrer des comportements agressifs entre eux en présence des humains et peuvent aussi agir de façon agressive envers des humains démontrant des comportements menaçants envers eux ou les incitant à la prédation. Ainsi, nous devions porter des pantalons longs, des souliers fermés, enlever les bijoux et ne pas porter de parfum ni de maquillage. Nos gestes devaient être lents. Nous devions rester debout ou si nous nous penchions, nous devions garder un genou replié pour pouvoir nous relever rapidement. Il fallait aussi éviter de les fixer dans les yeux. Nous devions les caresser sur le dos ou sur les cotés du corps seulement et nos caresses ne devaient pas être harcelantes. Il fallait également attendre qu’ils viennent à nous.

J'étais tout simplement au septième ciel lorsque j'ai fait la rencontre de mon loup préféré, Wotan. Avec sa belle grosse tête, il représente pour moi, l’archétype parfait du loup gris de la forêt boréale.

Je me pince quand je caresse Ruedi, un gentil loup amical au possible. J’hallucine quand je suis dans la boîte d’une camionnette à observer une chasse aux bisons initiée par Dharma et Wotan. Je me sens privilégiée quand je côtoie le plus vieux loup du monde gardé en captivité. Je frissonne quand je hurle aux loups avec Patricia Goodman, une sommité mondiale en matière de loups. J’oublie le reste de la planète et ma vie antérieure; plus rien d’autre n’existe en dehors de ces nouvelles émotions et sensations que je viens d’expérimenter. J’apprends tellement d’éléments sur le comportement lupin et animal en général et je tente de garder en mémoire toutes les images et données qui parviennent à mon cerveau. J’essaie de ressentir et de retenir le plus possible ce que je vois et entends au cours de ces cinq journées. Les échanges verbaux avec mes amis et les intervenants du parc concourent à augmenter mon excitation. Jamais je n’ai vécu une telle expérience d’immersion. J’ai appris, entre autres, que les loups et les coyotes sont des ennemis territoriaux et que les loups les chassent de leurs territoires. Les coyotes démontrent des comportements sociaux assez différents de ceux des loups. Les coyotes ont un tempérament beaucoup plus high que celui du loup qui lui est, en général, beaucoup plus calme. J'ai été à même de constater que chasser un bison ne se fait pas « en criant ciseau ». Seul le travail ardu en équipe peut mener à une chasse réussie. Les loups qui vivent en captivité fonctionnent dans un système de dominance hiérarchique parce qu’ils sont placés en situation artificielle de cohabitation. Les jeunes loups ne peuvent quitter le groupe et fonder leur propre meute. Lorsqu'ils sont en contact, ils ne peuvent agir comme ils le feraient en nature et en cas de conflit, ils ne peuvent pas fuir bien loin. Les interactions doivent être gérées par un leader, le loup alpha, qui voit au bon fonctionnement du groupe. Au moment de ma visite, le loup alpha était Wolfgang, le frère de Wotan. Les loups vivant en milieu naturel ont plus tendance à vivre dans un système familial. Un couple de parents agit pour réguler la vie des jeunes et des autres adultes. L’agressivité est aussi très ritualisée en captivité et dans la nature : aucun loup n’a intérêt à blesser les autres et à mettre leur survie en danger. La vie de groupe permet la chasse en équipe et la survie de tous. Un loup solitaire se trouve dans une situation bien précaire. Et plus la meute est grosse en terme de nombre, plus elle est en santé. Le partage, la collaboration et l’affiliation font bien plus partie de la vie lupine que l’agression et la recherche de la dominance. La durée de vie moyenne d’un loup en nature est de quatre à cinq ans. Les loups du Wolf Park, parce qu’ils ne sont pas en situation de survie, qu’ils sont bien soignés et nourris, peuvent vivre bien plus longtemps. À preuve, le loup Kiri, que j’ai rencontré, était âgé de dix­sept ans. Il est décédé en 2012 à l’âge vénérable de dix­neuf ans. La cinquième journée de notre séjour porta sur les loups hybrides (chien­loup), leur comportement ainsi que sur la gestion de ces bêtes sur le territoire américain. J’ai aussi eu le privilège de rencontrer au cours de ce voyage, le fondateur de ce parc, le Dr. Erik Klinghammer, avec qui j’ai eu le bonheur d’échanger quelques paroles. Je l'ai remercié pour cette formidable initiative, celle d’ouvrir un centre de recherche et d’observation du loup gris.

Le Dr. Klinghammer est malheureusement décédé six mois après ma visite. Heureusement, son œuvre se poursuit. Ce fut une fantastique aventure au pays des loups ! Je peux sans hésiter affirmer que j’ai énormément appris au contact des intervenants expérimentés de ce parc et que j’ai senti un amour et un respect immenses pour les espèces qui y sont gardées. Leur façon d’aborder la relation inter­espèces est exemplaire et me réconforte envers la race humaine. Je tente, plus que jamais, de m’inspirer de leur vision, de leur implication et de leur engagement. Ce voyage restera longtemps gravé dans ma mémoire émotive comme le plus beau voyage de découvertes animales que j'ai vécu. Longue vie au Wolf Park et à leurs magnifiques loups !

En terminant, je tiens à rappeler que le loup a été une espèce au bord de l’extinction partout dans le monde au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, on observe une remontée du nombre d’individus grâce aux actions d’organisations telle que le Wolf Park, des organisations qui ont fait des pressions sur divers paliers gouvernementaux pour que survive et prolifère cet animal essentiel au bon fonctionnement de la faune où il évolue. Mais la bataille n’est pas gagnée. En 2013, le loup a été retiré de la liste des espèces en danger d’extinction aux États­Unis et au Canada et il est maintenant permis de le chasser.III Si, tout comme moi, vous vous passionnez pour le loup, cette expérience vous est accessible. Voici comment rejoindre les intervenants du Wolf Park : Wolf Park 4004 E 800 N Battle Ground, IN 47920 USA Tél. : 765­567­2265 www.wolfpark.org

I

­ Veuillez noter que cette gestion des espaces prévalait en 2011 et qu’elle a été changée par la suite en fonction du nombre et du tempérament des animaux gardés.

II

­ Les loups du Wolf Park sont socialisés et non domestiqués. C’est­à­dire qu’ils sont élevés, depuis leur douzième jour de vie, en contact avec les humains. Ils ne vivent pas en permanence avec des humains et ont donc leur vie de meute indépendante de celle des humains qui en prennent soin.

III

­ http://www.mddefp.gouv.qc.ca/faune/reglementation/chasse/pdf/impression/reglementation­chasse.pdf

Oups ! Je n’aurais pas dû y goûter... (Troisième partie)

L

es chats et les chiens adorent explorer le monde qui les entoure, s’exposant ainsi à des situations parfois dangereuses ou à des substances nocives. Les articles précédents ont abordé les principales intoxications alimentaires et celles causées par des médicaments ou des produits chimiques. Le texte qui suit présentera quelques végétaux pouvant s’avérer toxiques pour votre boule de poils ainsi que des petits conseils très utiles lors de rencontres imprévues. Le tableau présenté dans cette chronique énumère quelques plantes toxiques retrouvées dans votre environnement ; il est présenté à titre indicatif seulement. Pour une liste plus complète, vous pouvez consulter le site internet du Gouvernement du Canada ou celui de l’ASPCA (Animal Poison Control Center). Certaines plantes peuvent donc causer seulement de légers signes cliniques, d’autres peuvent entraîner une intoxication importante et quelques­unes peuvent être fatales pour votre compagnon favori. L’élaboration d’un plan de traitement par votre vétérinaire repose essentiellement sur la nature et la quantité de la plante ingérée, deux éléments qui détermineront la sévérité de l’intoxication. Il est donc fortement recommandé d’identifier vos plantes à la maison, de connaître leurs noms en latin et de repérer celles qui peuvent être dangereuses pour vos animaux afin d’agir rapidement en cas d’ingestion. Faîtes attention aux bouquets de fleurs fraîches qui contiennent fréquemment des lys et qui attireront rapidement l’attention de votre chat. Les chiots et les chatons sont plus susceptibles aux intoxications car ils sont plus curieux et adorent explorer leur environnement en goûtant un peu à tout. Méfiez­vous ! Encore une fois, lors d’intoxication à base de végétaux, vous devez appeler votre clinique vétérinaire pour obtenir des conseils adéquats et vous y rendre par la suite afin que votre animal reçoive tous les traitements nécessaires à sa condition. En Amérique du Nord, il existe seulement deux centres antipoison pour les animaux et ils sont situés aux Etats­Unis. American Society for the Prevention of Cruelty to Animals www.aspca.org 1­888­426­4435 (frais de 65 $ US par consultation) Pet Poison Helpline www.petpoisonhelpline.com 1­800­213­6680 (frais de 39 $ US par consultation)

Vous pouvez aussi consulter leurs sites Web qui contiennent beaucoup d’informations sur les produits toxiques ainsi que des précieux conseils. Lors d’intoxication, une intervention rapide et adéquate peut faire toute la différence pour votre animal préféré.

NOM COMMUN (NOM ANGLOPHONE)

NOM LATIN

PARTIE(S) TOXIQUE(S)

SIGNES CLINIQUES OBSERVÉS

Lys de Pâques (Lily)

Lilium

Toute la plante et même l'eau du vase.

Très toxique chez le chat. Une seule bouchée suffit pour entraîner une intoxication. Vomissements, anorexie, diarrhée, abattement, convulsions, insuffisance rénale aigüe, décès.

Azalée (Azalea)

Rhododendron

Toute la plante et même le nectar.

Laurier rose (Oleander)

Nerium oleander Feuilles fraîches ou séchées, tige et nectar des fleurs.

Vomissements, hyper salivation, diarrhée, anorexie, faiblesse, problèmes cardiaques, tremblements, convulsions, décès. Vomissements, hyper salivation, diarrhée, faiblesse, tremblements, convulsions, problèmes cardiaques, décès.

Colchique d’automne (Autumn Crocus)

Colchicum autumnale

Toute la plante

Vomissements, hyper salivation, diarrhée pouvant contenir du sang, anorexie, dommages au foie et aux reins, problèmes respiratoires, convulsions, décès.

Gui (Mistletoe)

Phorodendron flavescens

Toute la plante

Vomissements, hyper salivation, diarrhée profuse, pupilles dilatées, incoordination, difficultés respiratoires, problèmes cardiaques, décès.

Dieffenbachia (Dumbcane)

Dieffenbachia

Toute la plante

Philodendron

Philodendron

Sensation immédiate de brûlure et douleur sévère dans la gueule. Enflure de la gorge, des lèvres et de la langue pouvant entraîner des difficultés respiratoires. Vomissements, hyper salivation, difficulté à avaler, anorexie et problèmes rénaux.

Aloès (Aloe Vera)

Aloe Berbadensis

Liquide, « latex », dans la feuille

Vomissements, diarrhée, anorexie, changement de couleur de l’urine, problèmes rénaux.

Tulipe (Tulip)

Tulipa Gesneriana

Bulbe

Irritation gastro­intestinale sévère, hyper salivation, anorexie, convulsions, problèmes cardiaques et neurologiques.

Amaryllis (Amaryllis)

Amaryllis Vittata

Bulbe, feuilles et tiges.

Vomissements, diarrhée, abattement, douleurs abdominales, hyper salivation, anorexie, tremblements.

Houx (Holly)

Ilex

Feuilles, tiges et les baies.

L’ingestion de deux fruits est toxique. Vomissements, diarrhée, anorexie, tremblements de la tête, douleurs abdominales et abattement.

Poinsettia (Poinsettia)

Euphorbia pulcherrima

Feuilles, tiges et la sève.

Irritation au niveau de la gueule, de la gorge et de l’estomac. Vomissements, hyper salivation, diarrhée. Irritation cutanée possible.

Pommier d’amour (Jerusalem Cherry)

Solanum pseudocapsium

Feuilles et fruits.

Vomissements et diarrhée hémorragique. Anorexie, faiblesse, hyper salivation, tremblements, difficultés respiratoires, problèmes cardiaques, convulsions, paralysie, décès.

Schefflera (Australian Umbrella Tree)

Schefflera

Feuilles

Irritation au niveau de la gueule, des lèvres et de la langue. Hyper salivation, vomissements, anorexie, difficulté à avaler et problèmes respiratoires.

Rhubarbe (Rhubarb)

Rheum rhapunticum

Feuilles

Vomissements, diarrhée, anorexie, faiblesse, tremblements, hyper salivation, présence de sang dans l’urine.

If du Canada (Ground Hemlock)

Taxus canadensis

Feuilles, rameaux et graines (plus toxiques).

Signes digestifs tels que vomissements et diarrhée.

Il existe, malheureusement, plusieurs autres situations plus ou moins néfastes pouvant survenir à votre compagnon. Que ce soit une blessure, un accident ou une rencontre imprévue, il est important de savoir de quelle façon réagir. Si votre chien rencontre un porc­épic, il est primordial de ne pas couper les poils car ceux­ci migreront plus facilement et plus rapidement. Ainsi, il sera beaucoup plus difficile de les extraire par la suite. Une anesthésie générale chez votre vétérinaire est nécessaire pour les enlever car l’extraction des poils est très douloureuse pour votre chien. En effet, ces derniers sont munis de petits crochets qui pénètrent dans la peau. Lorsqu’un animal est arrosé par une mouffette, il est important de lui donner immédiatement un bain ou de le rincer abondamment. Portez une attention particulière au niveau de la tête. Par la suite, vous devez neutraliser cette odeur nauséabonde ! Il existe des produits commerciaux très efficaces conçus à cet effet. Toutefois, il y a aussi une recette maison pour vous aider lorsque vous n’avez pas de produits spécialisés. Recette maison : 1L de peroxyde d’hydrogène 3 % 10 ml de savon à vaisselle 125 ml de bicarbonate de soude Appliquez le mélange partout sur votre animal en évitant les yeux et les muqueuses. Laissez­le agir environ 30 minutes et rincer abondamment. Répéter le processus si l’odeur persiste. Souvenez­vous que votre animal ne gardera aucun souvenir de ces mauvaises rencontres… contrairement à vous ! Tout comme pour nous, un accident est si vite arrivé et peut transformer une journée paisible en cauchemar. Mettez hors d’atteinte les plantes toxiques ou donnez­les ! Cachez vos médicaments ou vos produits dangereux sous clé s’il le faut ! Évitez les chutes en mettant des barrières de protection ! Rangez les petits objets qui peuvent être avalés rapidement ! Camouflez vos fils électriques ou glissez­les dans une gaine de protection pour éviter l’électrocution. La prévention, lorsqu’elle est possible, demeure donc le meilleur des remèdes.

Références The Merck Veterinary Manual, 10 ed, 2010. Urgences toxicologiques du chien et du chat, Thomas Hubert, 2011. Blackwell’s Five Minute Veterinary Consult : Canine and Feline, Larry P.Tilley and Francis W.K. Smith, Jr., 4 ed, 2007. Handbook of Veterinary Procedures and Emergency Treatment, Kick and Bistner’s, 8 ed, 2006. Toxicology, Gary D.Osweiler, 1996. ASPCA Animal Poison Control Center : www.aspca.org Pet Poison Helpline : www.petpoisonhelpline.com Centre antipoison belge : www.poisoncentre.be Centre antipoison français : http://www.centre­antipoison­animal.com/

C

onserver une part de mystère !

« Il ne lui manque que la parole… »; « Comme j’aimerais être dans sa tête, des fois… ». Autant de phrases qu’on prononce occasionnellement à propos de nos compagnons à quatre pattes. Bien sûr, c’est mignon, c’est chaleureux. Ces commentaires proviennent de notre bienveillance, de notre amour envers eux. Mais à bien y penser, serait­ce vraiment une bonne chose si nos chiens pouvaient parler et si nous réussissions à être dans leur tête ? Je ne pense pas. L’animal, cet inconnu, exerce une fascination sur notre esprit pour de multiples raisons; l’une d’entre elles est, précisément, parce que l’animal demeure inconnu. Oh certes, nous en savons de plus en plus sur le langage canin, la psychologie canine, l’alimentation, la santé, le sport de nos chiens. En réalité, nous savons de plus en plus de choses sur de plus en plus de sujets. Tant mieux, dans le fond. Mais rappelons­nous cette maxime pleine de sagesse : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » (Socrate, philosophe grec, Vème siècle avant J.C.). Les chiens, comme les autres animaux, conservent toujours une part, petite ou grande, de mystère. Et c’est très bien ainsi.

L’animal exerce une fascination sur notre esprit pour de multiples raisons; l’une d’entre elles est que l’animal demeure inconnu.

Nouvelle règlementation et nouveau permis requis.

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epuis 2013, une nouvelle réglementation est en vigueur sur la sécurité et le bien­être des chats et des chiens. Et depuis le 7 mars 2014, les endroits qui hébergent plus de quinze chats et/ou chiens doivent maintenant détenir un permis, délivré par le MAPAQ. Comme tout changement apporté, cela a créé bien des vagues un peu partout, certains se disant pour et d’autres contre. Pour ma part, je crois que c’est un premier pas dans la bonne direction, en autant que les nouvelles normes soient appliquées. Par contre, j’ai certaines réserves. Tout d’abord, un bon nombre d’organismes opèrent avec un nombre d’animaux en­deçà de quinze, donc ceux­ ci ne sont pas visés par cette nouvelle mesure. Ils ne seront donc pas enregistrés ni visités automatiquement pour un contrôle de leurs installations sanitaires. Plusieurs endroits continueront ainsi à opérer sans être déclarés officiellement. Il y a assez d’animaux dans les différents refuges et fourrières pour répondre à la demande des adoptions, il faut donc prendre les moyens nécessaires pour empêcher les usines à chiots et à chatons de continuer leurs activités en toute quiétude. Pour aider les inspecteurs du MAPAQ, certains refuges et fourrières obtiennent l’accréditation pour inspecter les organismes de leur région. J’y vois là un conflit d’intérêt flagrant. Selon moi, les visites devraient être faites uniquement par les inspecteurs du gouvernement afin d’exercer un meilleur contrôle et de faire preuve de transparence. Si les inspecteurs ne sont pas assez nombreux, il faut débloquer un budget supplémentaire afin d’assurer une bonne présence sur le terrain et envoyer ainsi un message clair aux contrevenants comme quoi ils ne seront plus capables de passer inaperçus et devront cesser leurs activités. Je me pose aussi la question à savoir si le MAPAQ effectuera des suivis sur les points de non conformité soulevés lors de leur visite aux établissements. S’il n’y a pas de suivi, les refuges ayant des carences importantes continueront leurs activités sans conséquence, remettant ainsi en doute le bien fondé du dit permis. Les instances gouvernementales se renvoient la balle sur la question de la stérilisation automatique des animaux. Afin de régler le problème de la surpopulation, il me semble que tout changement à la loi ou toute nouvelle mesure devrait se pencher sur ce problème et faire au minimum des recommandations en ce sens. Dans cette nouvelle réglementation, ce sujet n’est aucunement abordé, malgré nos demandes en ce sens lors des consultations. Selon moi, il faudra attendre un certain temps avant de constater l’efficacité des nouveaux règlements et de connaitre l’impact qu’aura le permis. Il y aura certainement d’autres ajustements à faire car plusieurs points décrits plus haut sont encore flous ou ont été ignorés. Laissons la chance au coureur, mais continuons à mettre de la pression afin que les points encore problématiques soient enfin règlés, pour le bénéfice de nos petits animaux; ceux­ci ont bien besoin d’être protégés.

Pot­de­vin versus récompense

C

haque fois, lorsque je me promène avec Woody, j’apporte un petit sac de récompenses avec un mélange de gâteries diverses. Un peu de moulée, un peu de foie séché, un peu de fromage, quelques morceaux de pomme et quelques unes des gâteries préférées de Woody, des Zuke’s. Récemment, quelqu’un m’a fait la remarque : « Quoi ? Tu es ENCORE obligée d’amener des gâteries pour ton chien ? » Et bien, non. Je ne suis pas obligée. Mais pourquoi donc ne le ferais­je pas ? Durant nos promenades, des occasions idéales se présentent au cours desquelles je peux lui lancer une récompense afin de lui faire savoir qu’il vient de faire quelque chose que j’ai aimé. Comme l’autre jour où on s’est trouvés face à face avec quelqu’un qui promenait son chien et qui, de toute évidence, ne voulait pas que Woody l’approche. Qu’a fait Woody lorsqu’il a vu le chien ? Et bien, dans le passé, il aurait décollé comme une balle, il aurait foncé droit vers le chien, avec moi dérapant derrière lui sur mes talons comme un personnage de dessin animé. Mais ce jour­là, Woody s’est arrêté net et s’est tourné vers moi. Yessssssss ! Good boy ! Voici une récompense. Et encore une ! Et là… trois de plus à terre… Cherche ! Cherche ! Lorsque Woody a levé de nouveau les yeux, l’autre chien était passé, et nous avons gentiment continué notre chemin. Durant ces quelques secondes, j’ai renforcé un comportement chez mon chien, un comportement qui, au départ, m’avait pris un long moment à lui inculquer. Ça m’a coûté cinq gâteries exactement. Bravo pour Woody ! En échange, j’ai un chien qui sera beaucoup plus sujet à répéter ce comportement la prochaine fois que nous allons faire face à une situation similaire. Un bravo pour moi ! « Mais est­ce qu’il le fait seulement parce que tu as des gâteries ? », me demande­t­on. À vrai dire, non. Il le fait parce qu’il y avait une POSSIBILITÉ de gâterie. Je n’ai pas promis une récompense préalablement en l’agitant devant Woody et en disant : « Ici Woody ! Regarde ce que j’ai ! Par ici… Par ici ! Wooooo­dy ! Regarde­moi ! Regarde­moi. Tu veux du fromage ? Woody ? Woody ? WOODY ? Tu veux du foie ? Ici Woody ! Par là ! Biscuit ? Biiiiiiiiscuiiiiiiiit ? »… dans une tentative désespérée d’attirer son attention.

À la place, parce que je lui avais lancé une gâterie par le passé chaque fois qu’un autre chien était aux alentours, Woody a vite évalué quelles étaient les probabilités d’obtenir une récompense à cette occasion.

Il a vu le chien, puis a fait un pari, et m’a jeté un coup d’œil. « Ding­ding­ding­ding­ding­ding !!! » Le gros lot ! Jeter un coup d’œil dans ma direction est exactement ce que je veux qu’il fasse. Pour le lui faire savoir, je le récompense. Woody a maintenant compris que présenter un tel comportement fonctionne très bien pour lui. En le récompensant, j’ai justement renforcé ce comportement et augmenté sa probabilité d’apparition. Tout le monde y gagne. Avec un « pot­de­vin », la promesse d’une récompense vient avant que le comportement se manifeste. Avec une récompense, le comportement se produit en premier. J’ai attendu que Woody présente le comportement que j’attendais. Quand je l’ai eu, je l’ai récompensé. Je ne trouve rien à redire lorsqu’on saisit des occasions de façon aléatoire pour faire comprendre au chien qu’il fait quelque chose de correct. Je vous assure que vous ne le « gâtez » pas. Durant certaines promenades, Woody peut recevoir trois gâteries. Durant d’autres, il peut en recevoir dix. Et encore, durant d’autres, il peut n’en recevoir aucune. Grâce à une telle distribution imprévisible de récompenses, j’ai transformé Woody en un « parieur compulsif » ce qui, en retour, fait de lui un chien qui se comporte très bien. Très bien ? Euh… la plupart du temps.

Titre original : Bribes vs Rewards Version originale : http://thenormaldog.blogspot.ca/2011/03/bribes­vs­rewards.html Traduction : Rebekka Ohlhäuser

Quand l'animal reste un meuble en France

S

ouvenez­vous, c'était il y a quelques mois... Dans notre dernier numéro de Pattes Libresi , nous abordions la question du droit de l'animal en France en faisant écho au Manifesteii des vingt­quatre intellectuels en faveur d'un changement radical du statut juridique de l'animal dans le Code Civil français. Une position dévoilée fin octobre 2013 par la « Fondation 30 Millions d'Amis », confirmant un souhait largement partagé par de nombreux citoyens, via cette pétitioniii qui atteint aujourd'hui quasiment 685 953 signatures. Ce constat percutant sur lequel repose cette pétition : « Tant que la loi considèrera les animaux comme des meubles, ils souffriront » a­t­il finalement eu l'impact espéré ? Six mois ont passé : ce manifeste et cette pétition sont toujours autant lus et signés. Et pourtant ! Même si, à en croire la « Fondation 30 Millions d'Amis », selon un récent sondageiv ­ 90 % des Français approuvent leur requête, et 85 % pensent que cette question doit être règlée aujourd'hui même ­ le président de la République François Hollande a annoncé le samedi 15 février 2014 qu'il excluait un changement du statut juridique des animaux, dans un entretienv accordé à l'hebdomadaire « La France Agricole » (en marge de l'inauguration du Salon de l'Agriculture de Paris). Extrait de cette interview : La France Agricole : « Faut­il légiférer sur le statut de l'animal ? » François Hollande : « Notre pays a le don d'ouvrir des débats pour nous opposer fébrilement... et je ne parle pas que des animaux ! Nous sommes en fait unis sur un certain nombre de principes et de valeurs. En France, nous aimons les animaux. Et les premiers qui les aiment ce sont les éleveurs qui les soignent. Un agriculteur qui maltraiterait son cheptel détruirait son propre patrimoine. À juste raison, beaucoup d'efforts ont été réalisés pour le bien­être animal sans qu'il soit nécessaire de le traduire par une loi. Dans le code rural notamment, l'animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d'autres considérations ? Car, pour appeler les choses par leur nom, l'élevage aboutit à un moment à ce que l'animal soit abattu. Aussi, nous devons veiller à faire respecter des conditions qui ne le fassent pas souffrir. » Que faut­il penser d'une telle réponse ? La première phrase de cette interview, ô combien méprisante à l’égard des défenseurs des animaux, trahit à merveille l’intérêt que porte le Président de la République Française à cette question. Mais qu’il prétende ensuite partager avec eux un socle commun de principes et de valeurs apparaît particulièrement grotesque. « En France, nous aimons les animaux » : certes. Lui, par tradition culinaire. Nous, en tant qu’individus, patients moraux.

Si l'on poursuit : « Et les premiers qui les aiment ce sont les éleveurs qui les soignent […] » Faudrait­il lui rappeler, entre autres, la « Ferme des mille vaches »vi ? Que Cooperl Arc Atlantique « abat 5 200 000 porcs par an, soit 20 % de la production porcine française à elle seule »vii ? Que l’industrialisation des élevages « a divisé par 50 le nombre d’exploitations agricoles — de 795 000 en 1968 à 15 000 aujourd’hui — tout en multipliant par deux le cheptel »viii ? Que « La taille moyenne des exploitations a été multipliée par 70 en quarante ans »ix ? Que, « En haut du podium, vainqueur toutes catégories, la Bretagne, qui détient le sinistre record d’élever plus de la moitié des porcs de l’Hexagone. En Armorique, il y a trois fois plus de porcs que de Bretons… »x ? L’injection d’antibiotique, les céréales OGM ? Que « Le but premier, c’est la productivité. Le permis de tuer est donc justifié pour les truies qui ne seraient pas assez prolifiques »xi ? Etc… « Beaucoup d'efforts ont été réalisés pour le bien­être animal sans qu'il soit nécessaire de le traduire par une loi » ? On pourrait surtout parler d'efforts de productivité ! De plus, faut­il aussi y voir un inquiétant amalgame de la part du Président, entre ce que dit le Code Civil dans son article 528 qui considère « les animaux comme des biens meubles » (c'est­à­dire des « objets ») et ce que contient le Code Rural, établissant que « tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » ? Est­ce parce qu'il s'adresse à une revue consacrée au monde de l'agriculture, la veille du fameux salon du même nom, qu'il écarte ainsi la question de la refonte de ce statut dans le Code Civil puisqu'il s'agissait bien du débat principal ? « Si un cartésien se trouvait entre les griffes d’un tigre, il apprendrait, et le plus clairement du monde, si le tigre sait faire une différence entre le moi et le non­moi ! À ces sophismes de philosophes répondent les sophismes du peuple : tels sont certains idiotismes, notamment ceux de l’allemand qui, pour le manger, le boire, la conception, l’enfantement, la mort, un cadavre, quand il s’agit des bêtes, a des termes spéciaux, tant il craindrait d’employer les mêmes mots que pour les hommes : il réussit ainsi à dissimuler, sous la diversité des termes, la parfaite identité des choses. »xii Par là même, le Président Hollande prouve sa foi en un dogme de tradition humaniste et anthropocentrique qui consiste à favoriser les intérêts des membres de sa propre espèce sur ceux des membres des autres espèces, mais aussi à discriminer les animaux entre eux. François Hollande, tout comme l’immense majorité de l’espèce humaine, est donc spéciste. Cette « maladie », dont manifestement beaucoup souffrent, est ce que Garry Francione nomme une schizophrénie morale : « Tout bien considéré, nous souffrons d’une sorte de « schizophrénie morale » dans le rapport que nous entretenons avec les animaux. D’une part, nous prétendons prendre au sérieux la souffrance animale et répétons moralement condamnable toute souffrance qui leur serait infligée sans nécessaire. D’autre part, dans l’écrasante majorité des cas, les modalités selon lesquelles nous tirons profit des êtres non humains — en les exposant fatalement à une certaine souffrance — ne peuvent pas être tenus pour « nécessaires » en quelque sens que ce soit. Nombreux sont ceux qui, parmi nous, considèrent comme des membres de la famille les êtres non humains avec lesquels ils vivent. Et pourtant, nous retournons notre steak dans la poêle pour finir la cuisson, puis plantons gaillardement notre fourchette dans la chair d’autres êtres non humains, alors même qu’ils ne se distinguent de façon significative sous aucun rapport des animaux que nous aimons. »xiii Bien évidemment, les propos du président ont largement été repris par les médias français. Propos d'autant plus attendus dans un contexte de faits divers tous plus sordides les uns que les autres, largement repris sur les réseaux sociaux : nous pensons notamment à l'histoire d'Oscar, jeune chaton torturé à Marseille fin janvier, sauvé, dont le tortionnaire de vingt­cinq ans a écopé d'un an de prison ferme; mais aussi d'un autre chat malheureusement décédé en février des suites de sévices causés (notamment) par des brûlures à l'acide provoquées par trois mineurs (la Fondation 30 Millions d'Amis s'est alors portée partie civile). Nous rappelons ainsi que l'annonce de François Hollande s'est faite dans un contexte d'attente encore plus soutenu, provoquant donc la déception et la colère de nombreux défenseurs des animaux.

Le président a, semble­t­il, définitivement oublié l'une de ses promesses de campagne ? En 2012, il avait pourtant déclaré qu'il serait possible de « faire une distinction entre l’animal et les choses, comme en Allemagne et donner la possibilité d’introduire des distinctions spécifiques pour les animaux ». De plus, le 30 mars 2012, son équipe de campagne avait également proposé de « réformer le Code Civil afin que ce dernier ne définisse plus l'animal par son utilisation, en tant qu'objet patrimonial mais bien comme être sensible », et faire en sorte que les animaux sauvages soient considérés comme des « individus ». Depuis ces déclarations prouvant à quel point les promesses électorales font désormais partie du passé, les réseaux sociaux sont bien évidemment hautement investis par les défenseurs des droits des animaux. Rappelons par exemple l'initiative lancée sur Twitter : prendre en photo son animal de compagnie posant auprès d'un panneau, d'une pancarte, sur lesquels on peut lire « je ne suis pas un meuble mais un être sensible » en envoyant ce tweet au compte de François Hollande @fhollande #jenesuispasunmeuble (n'hésitez pas à faire de même !). Quelques jours après la rédaction de ce texte, un léger changement imprévu est advenu au sein de la juridiction française, laissant espérer certaines améliorations (pour les plus optimistes d'entre nous). Mardi 15 avril 2014 au soir, les députés ont ainsi évoqué cette question juridique et l'Assemblée nationale a voté un amendement surprise, reconnaissant aux animaux la qualité « d'être vivants doués de sensibilité ». Il s'agit toutefois d'une évolution législative purement symbolique (dont l'objectif est plutôt une « harmonisation des droits ») et non pas la création d'un nouveau statut de l'animal comme nous le souhaitons. L'ambiguïté reste donc toute entière. Nous détaillerons ce point et les nouvelles évolutions dans notre numéro de l'automne prochain.

Collaboration à l'écriture : Jonas Sallembien



Volume 2, Numéro 1 ­ Hiver 2014, p. 46

ii ­ Lien vers le manifeste : http://www.30millionsdamis.fr/fileadmin/user_upload/actu/10­2013/Manifeste.pdf iii ­ Lien vers la pétition : http://www.30millionsdamis.fr/agir­pour­les­animaux/petitions/signer­petition/pour­un­nouveau­statut­juridique­de­lanimal­22.html iv ­ Lien sondage : http://www.30millionsdamis.fr/fileadmin/user_upload/actu/11­2013/sondage­statut­juridique­30m.pdf v­

Lien de l'interview complète : http://mobile.lafranceagricole.fr/actualite­agricole/francois­hollande­president­de­la­republique­investir­dans­une­agriculture­ competitive­et­durable­ interview­84652.html

vi ­ Pour tout savoir sur le projet de la Ferme des 1 000 vaches : http://www.l214.com/projet­elevage­mille­vaches­somme vii ­ Isabelle Saporta, Le livre noir de l’agriculture, Éditions Fayard, 2011, p. 17. viii ­ Isabelle Saporta, Le livre noir de l’agriculture, Éditions Fayard, 2011, p. 18 ix ­

Isabelle Saporta, Le livre noir de l’agriculture, Éditions Fayard, 2011, p. 21.



Isabelle Saporta, Le livre noir de l’agriculture, Éditions Fayard, 2011, p. 21­22

xi ­

Isabelle Saporta, Le livre noir de l’agriculture, Éditions Fayard, 2011, p. 57.

xii ­ Arthur Schopenhauer, Les fondements de la morale, 1978, p. 154 xiii ­ « Prendre la sensibilité au sérieux », in H.­S. Afeissa et J.­B. Jangène Vilmer (dir.), Textes clés de philosophie animale, Paris, Vrin, 2010, p.196.

L’impact d’une simple image peut modifier bien des perceptions !

S

avez­vous réellement quel sentiment vous habite lorsque vous êtes en présence de votre animal ? Je reformule autrement... Comment vous sentez­vous à l’instant précis ou vous entrez en contact avec votre animal ? Juste là, dans le Ici et Maintenant; lorsqu’il vous regarde ou lorsque vous le caressez... Que se passe­ t­il en vous, précisément ? Probablement que vous ne vous êtes jamais arrêtés pour écouter la vie qui émerge en vous à ce moment précis. Si nous portions sur nous une machine mesurant notre niveau d’énergie, je suis certaine qu’on pourrait y remarquer assez rapidement une augmentation. Mais j’ai une bonne nouvelle pour vous. Il existe un autre moyen, mais cette fois accessible facilement à tous. Il consiste à mettre la réalité de ce moment précis en image. Eh oui, rien de plus simple. Je l’ai expérimenté et ça marche. Il suffit de demander à un ami de vous prendre en photo ou en vidéo avec votre animal. L’intention n’est pas de bien paraître pour faire de belles photos, mais purement et simplement D’ÊTRE VOUS AVEC votre animal. Faites comme si vous étiez seul avec lui et laissez­vous aller. Je suis certaine que vous serez agréablement surpris du résultat. Pour ma part, cet exercice m’a ouvert la conscience sur l’impact réel que mes chiens ont sur ma vie. Wow ! Je me suis trouvée si rayonnante et remplie de vie. Cette vidéo a été et est toujours pour moi : un véritable outil thérapeutique. Lors de moments plus difficiles, je m’arrête et je la regarde. C’est alors que la perception de ma vie change instantanément et je retrouve l’amour et la joie de vivre. Aujourd’hui, j’ai envie de vous inviter à créer votre propre outil de transformation. Allez hop ! Sortez votre appareil photo, laissez­vous aller et amusez­vous !

Voici Frédérique en compagnie de Lewis,

Linda en compagnie de Mandy,

Gwenaëlle en compagnie de Louka,

et Michel en compagnie de Saska. Comment les trouvez­vous ? Tristes et découragés ? Hum ! Je ne crois pas, non. Ils sont tous très calme, lumineux et joyeux. Croyez vous qu’ils auraient envie d’afficher ces photos afin de les voir tous les jours ? Moi, je crois que oui. Nous aimons nous voir ainsi, nous avons besoin de nous voir ainsi, car comme je le mentionnais dans ma chronique précédente : nous sommes faits pour vivre ainsi. Vivre heureux, léger et vibrant d’amour. Alors affichons ces images, contemplons­les et vibrons !

Gypsy 6 février 2003 ­ 23 septembre 2011

A

vril 2003. – Après neuf mois de réflexion, car il était hors de question pour nous de prendre cette décision sur un « coup de tête » ou un « coup de cœur », nous décidons de passer à l’action et d’offrir un foyer à une petite femelle labrador chocolat de huit semaines que nous avons nommé Gypsy. C’est notre tout premier chien et nous sommes bien avisés qu’il s’agit là d’une race qui a un besoin énorme de se dépenser et que si nous étions à la recherche d’un compagnon qui aurait aimé rester couché à nos pieds des heures durant… ce n’était pas le bon choix. Cela n’a pas été bien long, nous avons trouvé l’activité favorite de Gypsy. Eh oui, vive le frisbee ! Combien d’heures avons­nous passées à jouer à ce jeu en ta compagnie ? Ah ! Le bonheur que cela te procurait : courir, attraper, rapporter… encore et encore. Nous devions t’arrêter pour te faire boire de l’eau et prendre une pause, sans quoi tu aurais pu y laisser ta peau tellement tu y mettais tout ton cœur. Comment ne pas oublier nos rendez­vous chez le vétérinaire ? Tu n’attendais qu’une chose, que la porte de son bureau s’ouvre pour t’y faire examiner et… te faire gâter, bien sûr !

Maintes fois, nous avons dû te faire entrer par la porte de côté, gentiment surnommée « la porte des vedettes », car tu ne tenais plus en place dans la salle d’attente pour rencontrer celui qui a pris soin de toi pendant huit ans et demi : le Dr Jean­François Bélanger. Comment te dire merci pour tous ces levers de soleil dont nous avons été témoins grâce à toi, pour tous ces accueils triomphaux lors de nos arrivées à la maison comme si nous étions de grandes célébrités sur le tapis rouge, pour tous les beaux souvenirs qui resteront gravés dans notre mémoire à tout jamais ? Comment te dire merci pour tous ces précieux enseignements que tu nous as transmis : donner sans rien attendre en retour, apprécier le moment présent, bref choisir d’être heureux tout simplement ? Gypsy, tu étais athlétique, débordante de joie de vivre et la plus belle à nos yeux. Tu avais même appris à nous répondre lorsque nous te demandions si nous étions tes amis, si nous étions beaux et si tu nous aimais. Un jour de juillet 2011, nous avons fait la découverte d’une petite bosse du côté gauche de ton cou. Sans attendre, nous avons pris un rendez­vous à la clinique vétérinaire pour savoir ce qu’il en était. Après analyse de la masse, on nous annonce le diagnostic : tumeur maligne. Comment cela se pouvait­il ? Toi qui étais encore au sommet de ta forme… Puis, à partir de ce moment, tout s’est déroulé à une vitesse fulgurante. Après seulement six semaines, il nous a fallu prendre la décision la plus difficile de notre vie : te laisser partir. Tu étais si paisible, si prête, mais pas nous. Tu nous as quittés avec ton frisbee adoré. Maintenant, où que tu sois, plus rien ne peut t’empêcher d’y jouer à volonté. Tu occupes toujours TA place dans notre cœur et nous essayons de te faire honneur en nous impliquant dans un refuge canin (L’Arche de Kathleen) depuis ton départ. Grâce à toi, notre amour pour les chiens n’a fait que grandir et ton passage dans nos vies nous a permis d’ouvrir notre cœur à d’autres. Nos choix se sont dirigés vers ceux qui ont été abandonnés et nous leur faisons la même promesse qu’à toi, leur offrir un foyer pour la vie. Tu vois, Gypsy, une partie de toi est encore vivante et influence notre parcours et nous aide à faire les bons choix. Allez, petite « bombe nationale », continue de nous éclairer !

Par Josée Beaupré

Au Club Med, dans la cour du voisin !...

J'ai un petit creux moi !... Eh, le chien ! Apporte­moi des croquettes de poulet et un grand bol d'eau fraîche ! Allez, secoue­toi « Sac à Puces » ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !

C o u re z l a c h a n c e d e g a g n e r u n m a g n i f i q u e p a n i e r­ c a d e a u d e p ro d u i t s d e s o i n s n a t u re l s p o u r ch i e n e t p o u r ch a t d 'u n e v a l e u r d e 2 3 5 $ ! G ra c i e u s e t é d e m a d a m e A n n e B a s t i d e P ro p ri é t a i re e t f o n d a t ri c e d e L a Co m p a g n i e Ca n i n e

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p a t t e s l i b re s ­ t i ra g e s @ h o t m a i l . f r D a t e d u t i ra g e : l e 2 5 a o û t 2 0 1 4 B o n n e c h a n c e à t o u s l e s p a rt i c i p a n t s ! La gagnante du CD "Le plaisir d'éduquer un chiot" par Danielle Gauthier De Varennes est :

Madame Chantal Rouillac de Saint­Nicolas (Québec)

Chers amoureux des animaux, Vous me direz : « Il me semble qu'il est un peu tôt pour penser à Noël ! » À ceci je dirais, pas pour l'Équipe de la Revue Pattes Libres. Car nous vous invitons, dès maintenant, à nous envoyer des photographies de vos petits animaux se rapportant au Temps des Fêtes. Vos photos pourront se retrouver dans notre numéro Spécial de Noël. Que ce soient des photos humoristiques ou des portraits de votre chat, de votre chien ou de tout autre animal en compagnie du Père Noël ou d'autres images illustrant vos animaux dans un décor de Noël… en fait, tout ce qui se rapporte au temps des Fêtes et à votre petit animal, nous intéresse. Nous sommes tous très fiers de nos petits compagnons et vous serez surement très heureux de présenter le vôtre à tous nos lecteurs. De plus, toutes les personnes qui nous enverront une photo de leur animal seront automatiquement éligibles au tirage de plusieurs prix, tirage qui se tiendra juste un peu avant Noël.

Règlements : • Le participant doit être l'auteur et l'unique propriétaire de la photo ou de tout droit s'y rattachant; • La Revue Pattes Libres ne sera tenue aucunement responsable de la publication d'une photographie soumise par un participant et dont il n'est pas l'auteur; • Le participant autorise la Revue Pattes Libres à publier les photos expédiées dans le cadre de son Spécial de Noël; • Les photographies envoyées devront être de bonne qualité (claire et sans flou); • Format : .jpg; • Taille : 1 à 2 Mo / chacune; • Expédiée(s) en pièce jointe seulement (ne jamais incorporer dans le texte).

Pour participer, vous n'avez qu'à expédier vos photos accompagnées de vos coordonnées : • Votre nom • Votre adresse postale • Votre adresse de courriel • Le nom de votre animal. • Vous pouvez également raconter une très courte anecdote décrivant la photo ou se rapportant à votre animal durant la période de Noël (pas plus de 35 mots).

Expédier vos envois à l'adresse courriel suivante : [email protected]

Est­ce que c'est bientôt fini la séance de photos ? Il fait chaud avec ma tuque de Noël !

L'Équipe de la Revue Pattes Libres « se fait déjà une fête » de recevoir les photos de vos petits compagnons !... À bientôt !

T

outes les personnes qui obtiendront la solution correcte de la grille « Les mots croisés du psychologue » et qui nous l’enverront avant le 25 juillet 2014 seront éligibles au tirage du prochain livre de Georges­Henri Arenstein dont la sortie est prévue en mai­juin 2014. Expédiez votre grille complétée à l'adresse suivante : patteslibres­[email protected] S’il vous plait, lors de votre envoi, indiquez dans la section OBJET de votre message : Les mots croisés du psychologue.

Bonne chance à tous !

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