ALLÉGRET Alexandre 1829-1896

Alexandre Ferdinand Marie ALLÉGRET naît le 17 décembre 1829 à Bologne (Italie). L’acte de baptême (le même jour) est retranscrit dans le registre des naissances de Grenoble, à la date du 27 avril 1850.

Il meurt le 30 septembre 1896 à Chindrieux (Savoie). Fils de Claude Jean Pierre ALLÉGRET et de Marie REYNIER, son épouse. En 1829, les parents sont commerçants à Bologne. L’acte de décès de la mère indique que le père est gantier. En 1861, le père est rentier et vit à Paris (19e). La mère est née à Grenoble. Elle meurt le 11 mai 1851 à Grenoble, âgée de 51 ans.

Un frère plus âgé, une sœur moins âgée (en 1853). Mariage avec Marie Rose BEAU le 2 avril 1861 à Nogent-sur-Seine (Aube). Elle est née le 23 mars 1840 à Nogent-sur-Seine. Fille de Pierre Léonard BEAU, huissier, 55 ans, et de Marie Joséphine Carmen MANGEON, 45 ans, son épouse. Vivante en 1920. Le père est né le 13 vendémiaire an 14 (5 octobre 1805) à Marigny (Aube). Il est huissier en 1833 comme en 1861. Son fils Camille, né le 12 novembre 1833 à Nogent, lui succède vers 1868. La mère est née le 19 avril 1815 à Marseille ; en 1833, son père est percepteur des contributions directes dans l’Aube. Ils se sont mariés le 12 février 1833 à Nogent-sur-Seine.

Trois filles et un fils. Marie Thérèse, née le 17 juin 1862 à Paris (6e). Meurt peu après son mariage. Amélie Joséphine, née le 14 décembre 1865 à Poitiers. Éduquée dans sa famille jusqu’au brevet élémentaire (mars 1882). Cours libres à Lyon jusqu’au brevet supérieur (mars 1883). Entrée en novembre 1883 au lycée de JF de Lyon pour préparer Sèvres. Sèvres 1885. Agrég JF sciences 1888 (3e sur 10). Professeur de sciences aux lycées de JF de Bourg (1888) et de Lyon (1889). Congé d’inactivité, directrice des cours secondaires de JF de Mâcon (1892). Directrice du lycée de Mâcon (1893). Congés pour raisons de santé (1905). Directrice du lycée de JF de Lyon (1908). Retraite en 1926. Célibataire. Chevalier LH (1919). Décédée le 28 février 1964. Dossier de carrière F/17/23809. Dossier LH, aux Archives nationales, en ligne. Nécrologie sévrienne, 1964 : discours aux obsèques par Mme Vidiani, directrice du lycée É. Herriot, à Lyon. Amy Camille, née le 13 septembre 1871 à Clermont-Ferrand. Épouse Paul André VALLÉE le 26 mars 1907 à Paris (6e). Décédée le 23 janvier 1950 à Paris (14e). Paul André Maurice Vallée naît le 13 janvier 1879 à Châlons-sur-Marne (Marne)), où son père, âgé de 36 ans, est maître adjoint à l’école normale. Agrégé d’anglais (1906). Professeur de SaintÉtienne puis (1907) au lycée Ampère de Lyon. MPLF le 28 septembre 1915 à Souain (Marne) ; il est alors 2e classe au 354e régiment d’infanterie. Croix de guerre (J.O., 12 juin 1923). Pierre Paul, né le 27 février 1884 à Lyon (1er). Épouse Jeanne Marguerite JEANDET le 3 septembre 1908 à Mâcon ; divorce le 2 avril 1912. Deuxième mariage avec Catherine Antoinette PORTAIL le 17 juillet 1920 à Lyon (7e) ; il est alors employé de commerce à Lyon. La 1ère épouse est née le 8 juillet 1885 à Mâcon, où son père est négociant. Remariée avec Adolphe Charles Seghers le 25 avril 1930 à Paris (14e). Décédée le 8 novembre 1965 à Paris (20e). La 2e épouse est née le 24 janvier 1884 à Lyon (2e), où son père est maître de gymnastique. En 1920, elle est maîtresse primaire ; ses parents sont décédés. Décédée le 22 janvier 1961 à SainteFoy-les-Lyon. « Études complètes à la maison paternelle » (dossier ENS – 61AJ/08) Bachelier ès lettres Élève de l’éphémère école d’administration créée par le décret du 8 mars 1848, supprimée par la loi du 9 août 1849. Bachelier ès sciences mathématiques en 1849. Candidat à l’ENS en 1851. Il est alors maître adjoint à l’école normale primaire de Seine-et-Oise. Chargé de cours (Nemours) et suppléant (Meaux) de maths en 1851-52.

Élève de spéciales au lycée Saint-Louis en 1852-53. Classe de Briot (ENS 1838). Sauf du 3 mars au 17 mai 1853, où il est maître d’études au lycée de Lille du. La charge étant trop lourde (enseignement, surveillance générale, répétitions, suppléances en anglais), il démissionne à deux reprisées (démissions refusées) et finit par être congédié, avec un avis défavorable du proviseur du lycée de Lille quant à son inscription au concours de l’ENS. D’abord non autorisé à se présenter, il écrit au ministre une longue lettre de justification (22 juillet) et est autorisé. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 octobre 2016

Il écrit être « à peu près le troisième » dans cette 2e division de spéciales (80 élèves). Il ne figure pas au palmarès de cette classe, où l’on trouve : le futur mathématicien Laguerre, 4e à l’X, 1er prix d’algèbre et mécanique et de physique et chimie ; Peyrot, 46e à l’X, 1er prix de géométrie analytique et cosmographie et 2e prix d’algèbre et mécanique, et par ailleurs 1er prix au concours général de maths ; Pouyanne, classé 1er à l’ENS, entré 5e à l’X, 2e prix de physique et chimie.

Admis à l’ENS en 1853 (23e admissible sur 24, 10e admis, 8e entrant sur 13). Candidat en 1851 (non admissible). Un autre Allégret est candidat en 1852.

Agrégé de mathématiques en 1862 (5e sur 10). Rapport de Faye, président du jury, au ministre : « M. Allégret est resté un esprit original, mais il a considérablement gagné comme professeur. D’abord ridicule au tableau, le voilà devenu acceptable. […] » (Archives nationales, F/17/7089). Allégret est inscrit comme chargé de maths à Brest, en disponibilité. Il peut se présenter à partir de 1858. Admissible en 1858, 1859 et 1860. Candidat en 1861, non admissible.

Docteur ès sciences mathématiques le 4 août 1862 à Paris. 1e thèse : Sur le calcul des quaternions de M. Hamilton. 2e thèse : Sur les principales inégalités des satellites de Jupiter. Jury : Chasles (président), Puiseux, Serret. Dédiée : « À la mémoire d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Hommage reconnaissant. »

Carrière. Provisoirement régent de 5e et 6e au collège de Nemours. Chargé de la suppléance de maths au collège de Meaux. Reprend ses fonctions au collège de Nemours. Régent de maths au collège de Péronne. Maître d’études au lycée de Lille du 3 mars au 17 mai 1853 Élève de l’ENS.

01-11-1851 12-01-1852 04-10-1852 28-12-1852 01-11-1853

Arrêté ministériel du 22 octobre.

Chargé de maths au collège de La Rochelle.

29-09-1858

N’accepte pas.

Chargé de maths pures et appliquées au lycée de Troyes.

24-01-1859

« Indolent incertain, distrait et préoccupé » (proviseur, 1860).

Chargé provisoirement d’un cours de maths au lycée de Brest. 23-09-1861 Il n’accepte pas et demande un congé d’inactivité, en particulier pour préparer l’agrégation et le doctorat.

Congé d’inactivité.

12-10-1861

Avec traitement de 200 francs. Il habite Paris. Il demande et obtient en décembre 1862 une prolongation de quelques mois de son congé.

Prof de maths pures et appliquées au lycée d’Amiens.

04-04-1863

Classe de rhétorique (7 élèves).

Prof de maths spé au lycée de Poitiers.

04-01-1864 (succède à Ribout)

Effectif : 7, 4, 5 et 3. De 63 à 66, 4 élèves sont reçus à une école ; aucun semble-t-il à l’X.

Chargé à titre de suppléant du cours de maths pures et appliquées à la faculté des sciences de Clermont. 27-09-1867 Il supplée Bourget, qui est de 1867 à 1878 en inactivité sans traitement, directeur de l(école préparatoire Sainte-Barbe.

Chargé du cours de maths pures et appliquées à la faculté des sciences de Clermont. 10-09-1868 Il succède à Bourget, démissionnaire.

Prof de maths pures et appl à la fac des sciences de Clermont. 28-08-1869 Il enseigne la mécanique. Il donne également un cours municipal de mécanique « en faveur de la classe ouvrière » et donne des interrogations au lycée. Recteur Aubertin, mai 1874. Allégret « s’occupe avec assiduité de son enseignement et de tout ce qui s’y rapporte », mais « Il a un caractère enveloppé, sinueux, ombrageux qui manque absolument de netteté et de franchise dans les procédés. Son élocution reproduit tous les ambages, tous les faux-fuyants, toutes les évolutions, toutes les finasseries de cette nature qui n’est ni ferme, ni haute, ni droite ». En 1875, il a 4 auditeurs « un officier d’artillerie, un du génie, un professeur, un propriétaire. » En 1876, il en a 5 : « candidats à la licence […], maîtres répétiteurs du lycée, un maître de l’E.N. »

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Transféré sur sa demande dans la chaire de maths à la faculté des sciences de Lyon. 27-09-1877 Il succède à Dieu, décédé. En 1880, il en a 10 étudiants en conférence et 14 en leçon publique. Doyen, 1885 : « Mécontent et de caractère chagrin, jaloux […] ; de rapports peu agréables. Défaut de jugement ; intelligence médiocre. […] Il n’est pas au niveau que doit avoir un enseignement de faculté. Il n’est nullement goûté des élèves. Le cours n’est pas travaillé. » Recteur Charles, 1894 : « Achève une carrière qui n’a pas été longtemps utile, et qui se prolonge sans profit pour la faculté. » Recteur Charles, 1895 : « Santé détruite. Un dénouement funeste est à craindre. » Recteur Compayré, 1896 : « C’est au lycée qu’il faut chercher, à Lyon, les brillants mathématiciens. » Juillet 1896 : « M. Allégret est atteint depuis plusieurs années d’une grave maladie du rectum, maladie qui est rapidement devenue très menaçante à partir de la fin de l’année scolaire 18941895. »

Décédé en activité le 30-09-1896. Sa veuve se retire à Chindrieux. Le traitement moyen des 6 dernières années est de 10124 francs, ouvrant droit, pour 38 ans, 11 mois et 3 jours de services, à une pension de 6613, plafonnée à 6000. Sa veuve touche le tiers réversible, soit 2000.

Membre de la SMF de 1874 à 1877. Membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, à partir de 1879. Publications mathématiques. La première thèse. Paris, impr. E. Thunot et Cie, 1862, 74 p. (1e thèse) CR des séances de l’Académie des sciences. « Nouvelles recherches sur le caractère et les propriétés des équations algébriques solubles par radicaux […] », mémoire présenté à l’Académie, t.43, 1856-2, p.275. Commissaires : Cauchy, Lamé, Hermite. Principaux résultats, p.860-863. Neuf notes portant sur des questions d’astronomie : t.60 à 64 (1865 à 1867). « Mémoire sur la flexion des lignes géodésiques tracées sur une même surface quelconque », t.66, 1868-1, p.342. Commissaires : Faye, Serret. Résumé par l’auteur. « Note relative à l’intégration d’une ED remarquable », t.66, 1868-1, p.1144. Réactions de Serret (« Tout cela est connu depuis longtemps », p.1174) et Liouville (« M. Allégret, qui paraît ne pas connaître les travaux de Legendre, ne connaît pas davantage ceux d’Abel, de Jacobi, d’Hermite, etc », ce etc incluant Liouville : « Je crois bon de l’avertir qu’il devrait songer d’abord à étudier les travaux de ses devanciers : quelques mois consacrés par lui à cette étude, quelques années même, peut-être, ne seront pas de trop » (p.1175). Allégret envoie une réponse (p.1331), non publiée dans les CR. . Trois notes dans le tome 70 (1870-1) et une dans les tomes 73, 79, 83. Fonctions elliptiques, ED. Deux notes dans le tome 84 (1877-1). ED.

Nouvelles annales de mathématiques. « Note sur la division du cercle par la règle et le compas », 1857, p.54-55. « Solution de quelques problèmes curieux d’arithmétique », 1857, p.136-139. Annonce d’une suite, qui ne sera pas publiée. Peut-être à cause de la solution très simple proposée par Le Taunéac, p.272. . « Sur un théorème de M. Tchebichef », 1857, p.309-310. « Note sur la propriété dont jouit le cercle osculateur en un point quelconque d’une certaine famille de courbes », 1870, p.30-32. « Remarques sur une famille de courbes planes », 1872, p.162-167. Les Mondes. « Revue hebdomadaire des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie », par l'abbé Moigno, 1863-1873. Quatre contributions en 1866 et 1867. Lunes, marées.

Annales de l’ENS. « Mémoire sur la représentation des transcendantes des arcs de courbes », 1873, p.149-200.

Journal de mathématiques pures et appliquées (Journal de Liouville). « Mémoire sur l’intégration des EDP du premier ordre », 3-1, 1875, p.241-262. « Mémoire sur le problème des trois corps », 3-1, 1875, p.277-316 et 3-3, 1877, p.122-125.

Bulletin de la SMF. « Sur la courbe balistique », 1873, p.150-151.

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Histoire des mathématiques et autres publications. « Éloge de Viète ». Discours prononcé à la distribution des prix du lycée impérial de Poitiers, le 10 août 1867. Suivi d’une note relative au calendrier de Viète. Poitiers, 1867, 30 p. La liberté de calcul et nos géomètres de l’Institut, Clermont-Ferrand, 1868. Mélanges scientifiques et littéraires. Pascal, Viète, Newton et Leibnitz. Liberté du calcul. ClermontFerrand, 1868. Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. « Mémoire sur le calendrier », 24, 1880, p.15-36. Rééd. : Études sur divers points d’astronomie et de chronologie ancienne, Lyon, 1882 « Sur l’ancienne Chine », 25, 1882, p.173-188. « Utilité des périodes dans le calcul des éclipses de soleil mentionnées par les anciens historiens », 25, 1882, p.189-251. « Recherches chronologiques sur les fastes de la République romaine et le calendrier de Numa », 28, 1886, p.1-188. Critique assez sévère par P. Tannery, Bulletin des scinces mathématiques et physique, 1877, p.271-278. Nécrologies normaliennes d’Edmond Humbert (ENS 1852), 1894, et de Jean Nicolas (ENS 1852), 1891. Edmont Humbert, 1830-1893. Professeur de math élém au lycée d’Orléans de 1833 à 1889. Jean Nicolas, 1827-1890. Professeur de math élém au lycée de Clermont de 1859 à 1874, puis IA jusqu’en 1880. Docteur ès sciences (1882), il enseigne en faculté (Besançon 1881, Caen 1882, Clermont 1886) jusqu’à sa retraite (1888).

Sources Dossier de carrière, F/17/20016, aux Archives nationales. Nécrologie normalienne par Ch. André, 1897. Charles André, 1842-1912, ENS 1861. Professeur d’astronomie à la faculté des sciences et directeur de l’Observatoire de Lyon. Correspondant de l’académie des sciences (1902). « Allocution à l’occasion des funérailles de Alexandre Allégret, lue dans la séance de rentrée du 3 novembre 1896 par M. H. Beau, président ». Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Rapports 1892-1896, Paris et Lyon, 1897, p.2-6.

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