ANZEMBERGER Émile 1882-1959
Émile Louis Eugène ANZEMBERGER naît le 16 novembre 1882 à Demigny (Saône-et-Loire). Il meurt le 16 décembre 1959 à Paris (15e). À son domicile, 364 rue de Vaugirard.
Fils d’Eugène ANZEMBERGER et de Marie-Louise CHARBONNIER, son épouse. Le père est né le 17 octobre 1851 à Mittelbergheim (Bas-Rhin). Clerc de notaire, à Demigny en 1882 et 1888, à Lyon en 1902 et 1918. Il est la seule charge de famille que le fils déclare, de 1919 à 1930. La mère est née le 18 juin 1861 à Demigny. Ouvrière en robes en février 1882, couturière en novembre 1882 et en 1888. Décédée le 31 décembre 1918 à Lyon (6e) ; l’acte de décès indique qu’elle est journalière. Ils se sont mariés le 6 février 1882 à Demigny.
Une sœur. Eugénie Léontine, née le 27 février 1888 à Demigny.
Mariage avec Marie Jeanne Augustine ALBERTONE le 28 décembre 1920 à Besançon. L’épouse est née le 10 septembre 1883 à Besançon. Fille de Jean Antoine Joseph ALBERTONE et de Françoise Augustine BACHELN, son épouse. Décédée le 27 décembre 1953 à Paris (14e) Le père est né le 17 février 1854 à Borgosesia, province de Novara (Italie). Ouvrier orfèvre. La mère est née le 1er avril 1857 à Champagney (Jura). Elle est tailleuse pour hommes en 1879. Ils se sont mariés le 22 février 1879 à Besançon. Ils ont un autre enfant : Ida Jeanne Augustine, née le 2 juillet 1880 à Besançon, décédée le 17 juillet 1880 à Besançon. Le mariage est dissous par jugement en date du 2 juillet 1891 du tribunal civil de 1ère instance de Besançon.
Pas d’enfant. Études secondaires au lycée de Lyon. Au moins à partir de 94-95 (classe de 5e). Math élém en 99-00. Prix d’excellence, 1er prix de géométrie, de chimie, d’histoire et géographie ; 2e prix de physique ; 5 accessits. Le prof de maths est Commissaire (ENS 1891). Baccalauréat lettres-maths classique en 1900 à Lyon.
Élève de spéciales au lycée de Lyon de 1900-01 à 1902-03. Classe de Maluski (ENS 1887). En 1900-01, il est probablement dans le « cours supérieur de math élém » (prof de maths : Poujade, ENS 1861). Maluski est suppléé par Commissaire en juillet et août 1903. Admissible à l’X en 1902 (classé 367e). Admissible une fois à l’ENS, en 1903 (classé 50e ; le dernier des 16 entrants est le 30e)
Service militaire en 1903-04. Boursier de licence à la faculté des sciences de Lyon. Licence de maths en 1907 (certif de physique 1905, calcul diff. et int. et mécanique rationnelle 1906, math sup 1907) à Lyon.
Boursier d’agrégation à la faculté des sciences de Lyon. Agrégé de mathématiques en 1908 (7e sur 13, 6e admissible sur 20). Carrière. Boursier d’agrégation à la faculté des sciences de Lyon. À titre provisoire, professeur de maths au lycée de Montluçon.
28-08-1908
Une math AB (ex math élém) et une 3e ; 10 et 28 élèves.
À titre provisoire, professeur de maths au lycée de Lyon.
10-07-1909
À titre provisoire, professeur de math spé au lycée d’Amiens.
11-07-1910
5 classes de la 4e à la 6e ; 95 élèves.
Nommé pour succéder à Rigollet dans un jeu de chaises musicales (il supplée Rigollet qui supplée Deroide à Lille, lequel supplée Thybaut en Centrale à Saint-Louis, lequel supplée Macé de Lépinay à Henri IV). Deroide ayant obtenu d’être maintenu à Lille, les mutations de Rigollet et Anzemberger sont annulées.
À titre provisoire, prof de math spé au lycée de Tours.
28-07-1910 (succède à Desouches)
6 élèves.
Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mars 2017
Recteur, mai 1911 : « M. Anzemberger dicte son cours avec une précision, une netteté extraordinaires : pas un mot ne change ; c’est presque un livre dont on dicte aussi les titres. Évidemment la leçon est extrêmement préparée, mais elle laisse une impression de froideur et de sécheresse. »
Mis à la disposition du ministère de la Guerre pour un emploi de professeur de math spé au Prytanée militaire de La Flèche. 30-08-1911 La classe de spéciales de La Flèche, qui avait été supprimée en 1899, est recréée en 1911. Effectif : 6 (tous nouveaux), 28, 18.
Professeur de math spé au lycée de Poitiers.
11-07-1914
Nommé pour succéder à Abelin. La guerre l’empêche d’être installé. Abelin accepte de reste en poste pendant 2 ans. En 1916, à la demande du directeur de l’enseignement supérieur, Abelin renonce à son poste à Poitiers ; Danelle est nommé, et y restera 3 ans.
Guerre.
02-08-1914
Mobilisé du 2 août 1914 au 15 mars 1919. Dans les unités combattantes du 4 août au 7 octobre 1914 (117e RI ; blessé le 7 octobre, hôpital jusqu’au 2 janvier 1915, convalescence jusqu’au 3 avril) et du 26 octobre 1915 au 26 octobre 1917 (7e groupe à pied d’Afrique, 9e RAP, 3e RAP, 70e ALGP). Dans la zone des armées du 26 octobre 1917 au 15 mars 1919. Termine avec le grade de lieutenant. Citation à l’ordre de la 8e division d’infanterie le 2 juin 1915 : « A été grièvement blessé lors de l’attaque de nuit à Andechy le 7 octobre en ralliant et en entraînant à l’assaut un groupe de soldats privés de leur chef. ». Croix de guerre.
Professeur de math spé au lycée de Tours.
12-04-1919
Le PV d’installation, daté du 15-03, est antérieur de 4 semaines à l’arrêté de nomination.
Professeur de maths au lycée de Besançon.
10-09-1919
Classes de math (ex math élém) de 18 puis 28 élèves, de 1ère et de philo. IG Blutel, mars 21, en conclusion d’un éloge appuyé : « Aussi, je souhaite que M. Anzemberger accepte un poste à Paris : il y rendrait des services appréciés. »
Professeur de maths au lycée Janson-de-Sailly.
12-08-1921
Il a d’abord une 1ère et 3 classes du 1er cycle. En 23-24, il supplée en classe de maths (ex math élém) un professeur malade. Puis il retrouve un service analogue à celui de 21-22 : une 1ère, une 2e, une 3e, une 4e. Nommé en classe d’agro en 1925 (succession de Nicol, retraité), il refuse. IG Blutel, janvier 1928 : « Il est dommage qu’un entraîneur de cette valeur ne consente pas à s’attaquer à des préparations comme celles de Saint-Cyr ou de l’Institut agronomique. » Il refuse la chaire de math élém vacante à la rentrée 1932. Proviseur, janvier 1932 : « On lui voudrait un peu plus de pitié pour les élèves faibles. » Proviseur, janvier 1939 : « Professeur rigoureux, dont l’enseignement est méthodique et impeccable. Mais son extrême sévérité, qui passe les limites raisonnables, une habitude d’exclure des élèves pour des motifs qui ne comportent pas cette mesure, et son refus de les reprendre, créent des situations difficiles et parfois sans issue. » Proviseur, février 1942 : « Sert quelques élèves bien doués, paralyse les autres par une rigueur qui enlève à son enseignement toute humanité et toute efficacité. »
« Admis, sur sa demande et pour ancienneté d’âge et de services, à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du 1er octobre 1942 » (arrêté du 24 mars 1942). Un rapport du 5 juin 1942 du recteur Gilbert Gidel signale que, « en classe de 3e A’, M. Anzemberger a fait enlever l’insigne réglementaire de la francisque à trois élèves qui le portaient, en ajoutant que dans sa classe il ne tolérait aucun insigne. Il avait cependant reçu copie de la circulaire de M. le Ministre du 13 mai 1942 autorisant le port de la francisque, et avait signé sur la feuille d’émargement. » Après avoir rappelé les qualités du mathématicien et les reproches faits au pédagogue, Gidel écrit : « M. Anzemberger a commis un acte d’indiscipline particulièrement grave puisqu’il a rapport à la personne du Chet de l’État. Il est possible que M. Anzemberger proteste de son loyalisme à l’égard du Maréchal. Mais il ne pouvait pas ignorer l’interprétation que l’on donnerait à son geste et la répercussion qu’il pourrait avoir sur les jeunes gens confiés à sa direction. La faute qui a été commise est grave et elle exige une sanction. » Anzemberger avait demandé la retraite par anticipation. Gidel propose la mise à la retraite d’office, « ce qui constituera pour lui une sanction matérielle et morale, sévère peut-être, mais méritée ». L’arrêté du 24 mars est rapporté (annulé) par un arrêté du 8 juin.
« Relevé de ses fonctions à dater du 10 juin 1942 et admis d’office à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du 10 septembre 1942 » (arrêté du 9 juin 1942). Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mars 2017
Trois témoignages d’élèves de Janson. Dans : Claude Colomer, Janson de Sailly, histoire d’un lycée de prestige, Éditions de la Tour, 2004. « Terreur, mais ô combien efficace… aucun devoir n’était corrigé, seules les compositions étaient prises en compte : 1er = 12, 2ème = 10, 3ème = 8 et tout le reste 4, pas de détail. ». » (p.218) « On disait de lui qu’il était un membre influent de la C.G.T. et, pourtant, le vendredi, il portait parfois un pantalon de golf pour partir en week-end… Il était d’une sévérité implacable : une hésitation sur une formule ou un théorème valait à l’ignorant un zéro, deux heures de colle et de copier cinquante ou cent fois le texte de la formule… De temps en temps, quand nous avions un exercice sur table à faire, il se promenait dans la classe entre nos bancs et il lui arrivait, après avoir jeté un coup d’œil sur un cahier, de pincer une oreille avec son ongle ou de donner un coup sur la nuque avec le tranchant de sa main qui faisait assez mal. Mais je crois que cette familiarité était un encouragement réservé aux élèves moyens dont j’étais, elle ne touchait ni les têtes de classe, ni encore moins la queue de classe qui ne l’intéressait pas. » (id.) « Pour ma part, je fus premier avec 1 sur 20, le reste de la classe était ex aequo avec 0, les notes négatives n’étant pas admises. » (id.)
Membre de l’APMESP dès sa création, en 1910. Président de la Société des Médaillés militaires. Rôle important dans la direction de la France Mutualiste, société de retraites à laquelle participent les anciens combattants de l’enseignement (rapport Gidel de juin 1942), et dans des associations analogues. En 1949, il est fait officier de la légion d’honneur comme Président d’honneur de la Société mutuelle retraites de l’Union fédérale des anciens combattants de la région parisienne.
Membre du Syndicat des personnels de lenseignement secondaire (SPES). Président de la fédération de l’académie de Paris, il mène en décembre 1934, il mène la liste qui prône le rattachement du syndicat à la CGT (Le Temps, 27-12-1934). Il rédige en 1939, ou peu avant, un Manuel-guide du professeur syndiqué. Le SPES est affilié à la Fédération générale de l’enseignement, à la Fédération générale des fonctionnaires et à la Confédération générale du travail (CGT).
Membre de la Sociétéé des agrégés de l’Université. Élu vice-président en mars 1934.
Publications. Ernest Vessiot, Leçons de géométrie supérieure, professées à l’Université de Lyon, et rédigées par M. Anzemberger, Hermann, 1919, 376 p. Préface de Gabriel Koenigs. Professées en 1905-06 pour la préparation à l’agrégation et autographiées alors par Anzemberger, elles sont republiées en 1919. Voir NAM, 1920, p.74-75.
Sources Dossier de carrière, F/17/24940, aux Archives nationales. Dossier Légion d’honneur aux Archives nationales. Chevalier en 1929 (ministère de la Guerre), officier en 1949 (ministère du Travail et de la Sécurité sociale).
Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mars 2017