DURAND André 1871-1954

André Ludovic DURAND naît le 16 avril 1871 à Versailles. Il meurt le 20 août 1954. Fils de Marie Ludovic DURAND et de Jeanne Marguerite BRIOT, son épouse. Le père est le 25 octobre 1840 à Saint-Germain-en-Laye. Fils de Jean-Jacques Durand, 48 ans et chef d’institution (en 1840) et de Marie Anne Eulalie Langlois, 44 ans, son épouse ; en 1870, le père est décédé et la mère est rentière. Décédé le 7 (ou 8) mars 1911 à Paris. Légion d’honneur (chevalier 1902 ; introduit par Éleuthère Mascart). ENS lettres 1862. Agrégé de grammaire 1866. Enseigne à Tours (1865), Lyon (1866), Versailles (1867). Professeur de sixième, puis cinquième, enfin quatrième, au lycée Louis-le© Bibl. Lettres et Sc. humaines ENS Grand de 1872 à 1906 (retraite), sauf de 1891 à 1893 à Montaigne. La mère est née le 19 janvier 1849 à Paris. Quatrième des 6 enfants du mathématicien Charles Briot, 1817-1882, ENS 1838, et de Laure Adrienne Adélaïde Martin, 1823-1917, son épouse. Décédée le 20 février 1880 à Paris (5e). Ils se sont mariés le 19 avril 1870 à Paris (6e).

Une sœur et un frère.

Lucie, née le 4 juillet 1873 à Paris (5e). Épouse Arthur Tresse le 22 octobre 1896 à Paris (5e), Décédée le 17 octobre 1957 à Rodez (Aveyron). Arthur Tresse, 1868-1958. ENS 1888. Professeur de math spé (Saint-Louis, Rollin, Buffon) puis IG. Georges Édouard, né le 4 mai 1875 à Paris (5e). Cyr 1895. Épouse Jeanne Henriette Michaud le 28 octobre 1903 à Paris (9e). MPLF le 25 août 1914 à Rozelieures (Meurthe-et-Moselle) ; il est alors capitaine au 134e régiment d’infanterie.

Premier mariage avec Louise Juliette TEXTE le 30 octobre 1895 à Paris (6e).

Elle est née le 22 mars 1872 à Versailles. Fille de Marie Aloyse Gervais TEXTE et de Louise Claudinette GUGNON, son épouse. Certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire des lettres (1894). Admissible à l’agrégation (JF) d’histoire et géographie (1895). Professeur de lettres aux cours secondaires d’Arras (1895) ; elle commence le 11 novembre, après un congé de 6 semaines (mariage). Elle y exerce en 1895-96 ; son dossier de carrière est muet sur la suite. Décédée le 9 juillet 1931. Le père est né le 19 juin 1829 à Strasbourg. Agrégé de grammaire (1863). Professeur dans divers établissements, de 6e puis de 4e au lycée de Metz (1858), de 4e au lycée de Versailles (1870), de 6e au lycée Fontanes (1879). Meurt en activité le 29 mars 1882 à Paris (9e). La mère est née le 12 juin 1831 à Metz. Décédée le 18 décembre 1917 à Paris (14e). Ils se sont mariés le 12 octobre 1859 à Metz. Leur fille aînée, Marie-Barbe, 1860-1944, épouse Clément René Auguste Carrier-Belleuse en 1889 à Paris (6e) ; né en 1856, il est fils du sculpteur Albert Carrier-Belleuse, 1824-1887, maître de Rodin.

Deuxième mariage avec Susanne Germaine Cécile FAYE le 20 octobre 1934 à Paris (7e).

Elle est née le 11 avril 1885 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Fille de Calixte Faye et de Victorine Fauchet, son épouse. Décédée le 29 février 1976 à Grigny (Essonne). Le père est né le 10 janvier 1837 à Avignon. Commissaire de police en 1880, agent d’assurances en 1885, représentant de commerce en 1907. Décédé le 14 février 1907 à Boulogne-sur-Mer. La mère est née le 5 novembre 1844 à Valenciennes. Professeur de chant en 1907. Ils se sont mariés le 21 mai 1868 à La Nouvelle-Orléans (transcrit le 30 décembre 1876 dans le registre des mariages d’Avignon).

Trois enfants, du premier mariage (dits Durand-Texte).

Charles André Ludovic, né le 2 octobre 1896 à Paris (6e). Premier mariage avec Andrée Charlotte Josèphe Charney le 25 avril 1940 à Neuilly-sur-Seine. Deuxième mariage avec Évelyne Charlotte Certeux le 12 novembre 1942 à Neuilly-sur-Seine. Décédé le 9 août 1986 à Paris (15e). Henri Gervais Clément, né le 11 janvier 1899 à Besançon. Centrale 1923 (année de sortie). Épouse Germaine Juliette Griset le 27 avril 1927 à Paris (6e). Décédé le 21 juillet 1967 à Orgeval (Yvelines). Juliette Claudine Eugénie, née le 26 juin 1902 à Paris (6e). Pianiste concertiste. Premier mariage avec Édouard Bouquet le 26 juin 1925 à Paris (5e). Divorce. Deuxième mariage avec Gabriel Camille Chautemps le 28 juin 1939 à Neuilly-sur-Seine ; parmi les témoins au mariage, Édouard Herriot, Édouard Daladier, Arthur Tresse. Décédée en 1977.

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Édouard Bouquet est fonctionnaire à la Compagnie internationale du Canal de Suez. Pas de lien trouvé avec le mathématicien Jean-Claude Bouquet. Camille Chautemps., né le 1er février 1885 à Paris (3e). Premier mariage le 18 décembre 1909 à Chacé (Maine-et-Loire), avec Renée Landais, née en 1888. Trois enfants de ce premier mariage : Nicole (veuve du colonel Abrille, torturé à mort par la Gestapo), Jean (division Leclerc, puis journaliste), Claude (aviateur des FFL). Une fille de son mariage avec Juliette Durand. Président du parti radical-socialiste Souvent ministre (Intérieur, Justice, Instruction publique, Travaux publics) entre 24 et 36. Président (février-mars 33, nov. 33-janvier 34, juin 37-mars 38) et vice-président (avril 38-juillet 40) du Conseil des ministres. Député d’Indre-et-Loire (19-28) et du Loir-et-Cher (29-35). Sénateur du Loir-et-Cher (35-41). Maire de Tours (19-24). Membre de la Ligue des Droits de l’homme. Franc-maçon. En mission à Washington en novembre 1940, il y reste jusqu’en mars 1944 et regagne alors l’Afrique du nord. Condamné à la dégradation nationale lors de l’épuration. Installé après la guerre à Washington avec son épouse, il donne des leçons de français et des conférences, et Juliette tient une boutique de mode. Décédé le 1er juillet 1963 à Washington.

Études secondaires au lycée Louis-le-Grand au moins à partir de 1884 (troisième).

Rhétorique. Premier prix d’excellence, d’histoire, de géographie ; 2e prix de chimie. Philosophie. Premier prix d’excellence, de dissertation française, de maths, d’histoire ; 2e prix d’histoire naturelle, de physique. Math élém (prof de maths E. Humbert). Premier prix de géométrie et mécanique. Concours général : 5e accessit d’histoire et géographie et 7e de version grecque en 3e (1885) ; 2e accessit de version grecque et 5e de version latine en seconde (1886) ; 7e accessit de géographie en rhétorique (1887) ; 1er accessit d’histoire naturelle en philosophie (1888) ; 1er accessit de maths en math élém (1889). Baccalauréat ès lettres et ès sciences en 1888 à Paris. Baccalauréat ès sciences physiques en 1889 à Paris.

Élève de spéciales en 1889-90 au lycée Louis-le-Grand. Classe de Niewenglowski (ENS 1865). Dans la classe : 2e prix de composition française ; 7e accessit de maths et 6e accessit de descriptive. Deuxième prix de maths au concours général.

Admis à l’ENS en 1890 (classé 11e, 10e entrant).

Il entre en 1891, après une année de service militaire du 09-10-1890 au 29-11-1891 (soldat puis caporal au 117e régiment d’infanterie). Sergent en 1895, sous-lieutenant en 1899, lieutenant en 1906.

Agrégé de mathématiques en 1894 (4e sur 11, 2e admissible sur 20, environ 100 candidats). Carrière. Élève de l’ENS. Bourse d’études à l’étranger.

1891

Il reçoit les 3000 francs de la bourse en septembre 1894. Un an à l’université de Leipzig. Pas de versement pour la retraite.

À titre provisoire, professeur de maths (Cyr) au lycée de Douai.

30-08-1895

9 élèves en Cyr, 30 en rhétorique. Sans profession à leur mariage, son épouse est professeur aux cours secondaires d’Arras.

À titre provisoire, professeur de maths (Cyr) au lycée de Besançon.

08-10-1896

Effectif : 24, 25, 34, 30 (14 admis à Cyr, 1 à Agro), 21. En septembre 1897, l’abbé Prudham, directeur du collège Stanislas, propose à Durand de succéder en Cyr à Ferval, nommé à Louis-le-Grand. Durand écrit à l’IG Pruvost : « Si j’avais l’assurance de venir dans un lycée de Paris par la voie ordinaire et sans m’écarter de l’Alma Mater, je resterais bien volontiers encore quelque temps à Besançon. » Pruvost, qui considère Durand comme « un professeur excellent sous tous les rapports » et « dès maintenant désigné pour Paris », demande au directeur des personnels de le rassurer.

Professeur de maths (Cyr) à titre définitif au lycée de Besançon.

26-06-1901

Effectif : 28.

Professeur de maths au lycée Louis-le-Grand.

25-07-1902

02-03 : 4 classes, de la 1ère à la 4e ; 170 élèves. 04-05 : 4 classes, de la 1ère à la 3e ; 203 élèves (46 en 1ère, 35 en 2e, 5- et 66 en 3e). Services analogues les autres années.

Chargé à titre de suppléant des fonctions de prof de maths (Navale) au lycée Saint-Louis. 08-01-1907 (succède à Ferval) C’est la Navale A2. Corot a la Navale A1. Nommées Navale B et Navale A à partir de 1908. Il s’agit des classes de concours. Il y a aussi une classe de Navale 1ère année. Entre 33 et 40 élèves jusqu’en 1914.

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Admis : 6 en 07, 10 dont le 2e en 08 (21 admissibles), 10 en 10, 14 dont le 2e en 11 (le quart de la promotion), 20 en 13. IG Combette, décembre 1907 : « La grande différence dans la tenue de la classe a failli produire de graves affaires disciplinaires : la douceur du caractère de M. Durand a encouragé les élèves à se relâcher de sorte que l’un d’eux s’est permis des réponses inconvenantes : il a été remis à sa famille ; mais les esprits se sont mutinés et la fin de l’année a été plutôt pénible. » Les bons résultats au concours ramènent la sérénité. Proviseur, mars 1911 : « L’autorité qu’il a sur sa classe est d’un caractère particulier, faite surtout d’amitié et d’estime. »

Mobilisé le 1er août 1914.

Lieutenant au 56e RIT (régiment d’infanterie territoriale). Capitaine le 15-07-1915. Au front du 16-04-1915 (33e RIT puis 54e RIT) à l’armistice. 2 citations à l’ordre de la division, le 7 mai 1917 et le 17 avril 1918. Démobilisé le 16-01-1919. Chef de bataillon de réserve en 1921.

Reprend son service à Saint-Louis en janvier 1919. D’abord en spéciales préparatoires (38 élèves). Puis Navale B à partir de 19-20 : 28 élèves en en 19-20; 26 en 20-21. IG Marijon (janvier 1920) : « Il me paraît avoir un faible pour les artifices élégants, et je le soupçonne de trop sacrifier à l’ingéniosité. Très préoccupé de sa pensée, il n’écoute pas volontiers ce que lui expose l’élève qu’il interroge. » IA Thybaut (décembre 1920) : « Il parle beaucoup trop, ne laissant pas l’élève réfléchir. » « Son exposé était bon, mais je dois signaler en lui une sorte de manque d’entrain, de tristesse. » La classe de Navale B devant être supprimée, il demande une classe de spéciales préparatoires ; sa qualité d’examinateur à Centrale pose problème.

Professeur de Navale préparatoire au lycée Saint-Louis à partir de 1921. Entre 20 et 35 élèves en Navale prépa (sauf 65 en 1930, 56 en 31, 42 en 32), où il a 12 heures de cours. En outre, une autre classe, généralement de seconde, d’une vingtaine d’élèves (45 en 1929, 1930 et 1931), 4 ou 5 heures. Proviseur : « Professeur très fin, très distingué, très cultivé, qui remplit ses fonctions avec le plus grand dévouement. » IG Blutel (janvier 1922) : « J’ai été un peu surpris de constater les hésitations de langage d’un maître dont les idées sont nettes et la logique sûre. » Avis favorable au retour dans la classe de concours. Mais Corot, né en 1861, ne part pas. L’avis favorable de 1922 est réitéré par Thybaut (1925), Blutel (1926), Tresse (1927). Lorsque, en 1927, Corot prend sa retraite, la classe de Navale (77 élèves en 26-27) est dédoublée, et les deux classes sont confiées à P. Robert (ENS 1907) et Thiberge (ENS 1920). IA Thybaut (janvier 1928) : « Il paraît affectionner particulièrement [les problèmes] qu’il peut résoudre au moyen d’artifices ingénieux ; il semble accorder moins d’importance aux exercices méthodiques. » Durand, toujours en Navale prépa, limitera ses ambitions à « occuper jusqu’à sa retraite la chaire où il est actuellement » (1933). Mais, la chaire de Navale prépa étant supprimée à la rentrée 1934 (et rétablie peu après), il est nommé en Centrale préparatoire.

Professeur de Centrale préparatoire au lycée Saint-Louis à partir de 1921. 11-07-1934 (succède à Pagès) 19 élèves en 34-35.

« Admis, sur sa demande et pour ancienneté d’âge et de services, à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du 16 avril 1936 (arrêté du 21 mars 1936). Ancienneté 52 ans 8 mois et 7 jours (services civils 39 ans 1 mois et 1 jour).

Membre de l’APMESP (auj. APMEP) dès sa création en 1910. Publications. Revue de mathématiques spéciales. Note sur la strophoïde, t.1, oct.91, p. 201. Et une solution signalée, p.192. Par A. Durand, élève à l’ENS, soldat au 117e de ligne. Et aussi 2 énoncés dans le t.1, p.236 et 268. « Sur le complexe des droites de moment nul », t.3, sept. 1895, p.225-233. « Question de coniques », t.9, mai 1908, p.481-484. « Question de cinématique », t.10, janvier 1909, p.89-90. « Sur les trajectoires orthogonales de cercles », t.10, août 1909, p.265-269. « Trajectoires, sous un angle constant, de coniques homofocales », t.10, octobre 1908, p.313-315. « Sur une transf. géométrique, étudiée par l’emploi des imaginaires, t.10, avril 1910, p.473-478. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 novembre 2015

Des questions posées, t.11, p. 119 et 520. Questions posées aux oraux de Centrale, t.13, mars 1921, p.436-440. « Note sur les fonctions », t.14, sept. 1922, p.265-267.

Bulletin des sciences mathématiques.

Une équation avec des racines carrées, 3e année, 1897-1898, 15 mars 1898, p.177-181. « Variation des fonctions », 8e année, 1902-1903, 15 oct.1902, p.17-18. « Divisibilité par 7 », 8e année, 1902-1903, 15 nov.1902, p.52. « Divisibilité par 13 », 8e année, 1902-1903, 1er janvier 1903, p.98.

Journal de mathématiques élémentaires (Vuibert).

« Sur la multiplication des polynomes et des nombres entiers », 27e année, 1902-1903, p.85-86. « Variation du quotient de deux trinomes du second degré », 27e année, 1902-1903, p.161-163.

Revue de l’enseignement des sciences. Membre du Comité de rédaction. « Exercices sur la mesure des vecteurs portés par un axe, 2e année, n°13, mars 1908, p.143-144. « Sur le déplacement d’une figure dans le plan ou dans l’espace », 2e année, n°14, avril 1908, p.145-152.

L’Éducation mathématique.

Publication bi-mensuelle (du 1er octobre au 15 juillet) créée en 1898 par Jean Griess (ENS 1880), professeur en classe préparatoire à Centrale au lycée Charlemagne, et Henry Vuibert (1857-1945). Griess meurt en mai 1899. Bioche (ENS 1879), qui lui succède, se retire en 1908. Durand le remplace, et dirige la publication avec Vuibert au moins jusqu’en 1931-32. L’Éducation mathématique disparaîtra en juin 1980. Les très nombreuses contributions de Durand ne sont pas signées.

Sur les cercles bitangents à la parabole, Vuibert, 1952, 32 p. Sources Dossier de carrière, F/17/24496, aux Archives nationales. Dossier Légion d’honneur (chevalier 28-12-1918 à titre militaire, officier 12-01-1926) aux Archives nationales.

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