COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF Fraternité Oecuménique Internationale

LETTRE DE KINSHASA

N° 11 avril 2008

“Si tu veux le miel du rocher ne regarde pas le tranchant de ta hache !” ( Bariba)

Notre mission en République Démocratique du Congo depuis notre arrivée à Kinshasa en 2003, ne cesse de se développer et les projets ne manquent pas ! La moisson est abondante et les ouvriers sont certes peu nombreux mais nous ne sommes pas seuls puisque c’est désormais plus de 1 600 amis (de France et du monde) qui constituent notre « Base Arrière Kinshasa », nous aident et nous soutiennent ! C’est vraiment pour nous, un encouragement à aller toujours plus de l’avant. Et pour améliorer la diffusion de notre information nous utilisons désormais le site de la Communauté, Aussi je vous invite (pour ceux qui le peuvent) à aller consulter le site « http://chemin-neuf.org », rubrique mission ; cliquez sur « Bienvenue » puis sur « R.D.C. », vous aurez une présentation détaillée de notre mission. N’hésitez à nous faire part de vos remarques et à en parler autour de vous. Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons déployer nos actions au profit des habitants de ce grand pays d’Afrique ! Que Christ ressuscité continue de conduire et bénir cette belle mission et tous ceux qui la soutiennent de près ou de loin !

L’intendant général Jacques LETTU

Quelques nouvelles de la mission par Jean-Pierre Godding (à Kinshasa depuis 2003) Il s’appelle « Trésor », il a 16 ans, ses deux parents sont décédés. Il a été considéré par la famille comme sorcier, c’est-à-dire source du décès de ses parents, et a été chassé dans la rue. Accueilli dans notre centre Ndako ya biso après trois années vécues dans la rue, il nous a raconté son histoire. Rapidement il a exprimé son souhait de pouvoir quitter la rue et rejoindre la 2° femme de son père qui l’avait élevé. Nos animateurs ont ainsi rendu plusieurs visites à cette femme qui a longtemps refusé de recevoir l’enfant, jusqu’à ce qu’un jour elle ait dit avoir compris dans la prière que son devoir était d’accueillir cet enfant. L’enfant est maintenant rentré dans sa famille, et a commencé une formation mécanique. ❑

Les enfants de la rue avec leurs accompagnateurs

Chaque enfant réinséré en famille, c’est une grande grâce pour nous !

C’est notre joie ici à Kinshasa, avec notre Communauté du Chemin Neuf, d’être installés dans une petite paroisse au cœur d’un quartier déshérité, proche d’un grand centre de communication. C’est maintenant notre cinquième année ici : Notre petite équipe qui accueille les « Enfants de la rue » a grandi et nous sommes aujourd’hui une douzaine d’animateurs, nous accueillons chaque jour une quarantaine d’enfants dans notre centre « Ndako ya biso ». En 2007 nous avons été la 3° ONG à Kinshasa pour le nombre d’enfants réunifiés. (79 enfants réunifiés dans l’année). Cela fait près de 150 enfants déjà réunifiés que nous suivons régulièrement, soit chez eux à la maison, soit dans les écoles ou les centres de formation professionnelle où nous les avons inscrits.

ne pourra se faire sans votre engagement. Le long chemin de reconstruction de chacun de ces enfants se fonde sur ces parrainages et votre soutien moral et spirituel. Réunifier quelques enfants est une Grâce, même si cela n’est qu’une goutte d’eau en rapport aux 15 000 enfants de la rue recensés à Kinshasa, et que cela ne résout malheureusement pas les problèmes sociaux : situation socio-économique désastreuse du pays qui envoie chaque jour de nouveaux enfants à la rue conséquence de la grande misère, du SIDA, de la peur, des mésententes familiales… ❑

En centrant notre action sur la famille et son enfant, nous cherchons les différents moyens de consolider le cercle familial afin d’assurer la stabilité de l’enfant : micro-crédits aux mamans, garantie locative pour assurer un meilleur logement, gestion des conflits familiaux… Grâce à votre soutien, l’efficacité de l’équipe de Ndako ya biso a rapidement été reconnue : ainsi différents organismes comme S.O.S Enfant, Save the Children, Médecins du Monde ou l’Unicef ont pris contact avec nous pour voir comment ils pouvaient nous soutenir. Mais nous savons qu’au-delà de ces aides très ponctuelles, l’enracinement de la mission ❀

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Accueil d’un enfant dans sa famille.

L’école Ste Christine Nous avons reçu l’agrément du Ministère de l’Éducation en décembre dernier pour l’ensemble de notre école appelée dorénavant « Collège Ste Christine » c’est-à-dire que les enseignants de toute l’école seront pris en charge par l’État, ce qui est vraiment peu. Il est ainsi nécessaire pour nous d’aider financièrement les enseignants pour une vie décente, et arriver, avec leur collaboration à construire un projet pédagogique. ❑

Les enfants à la rentrée des classes

La responsabilité de l’école Ste Christine (qui était totalement en ruines) a été confiée à la Communauté en 2003. Cette année : • 110 enfants occupent les deux classes de la maternelle. Sous la pression des parents qui insistent pour nous confier leurs enfants, nous devons ajouter une 3° classe, et • 1 350 enfants sont répartis en 24 classes à l’école primaire • 135 filles dans 4 classes de la professionnelle coupe-couture • 101 enfants en première année d’école secondaire (ouverte cette année en Septembre) Ainsi 3 classes ont été construites l’été dernier pour l’école secondaire. Nous espérons trouver les fonds nécessaires pour construire les autres locaux indispensables pour l’école secondaire 2° année. C’est ainsi la première école secondaire présente dans ce quartier très défavorisé de Makala (qui compte 190 000 habitants). La situation des enseignants reste difficile avec leurs petits salaires de l’État (90 $ par mois, soit environ 65 € par mois…) alors qu’un loyer pour un petit logement d’une pièce et deux chambres coûte environ 45 $).

Exercice de danse en maternelle.

La Paroisse Ste Christine Nous restons depuis 2003 avec la même équipe, le Père Bernardin, curé de la Paroisse, le frère JeanBernard et moi-même. La grande nouvelle de cette année est le démarrage du chantier de l’extension de l’église, petite église de 500 places, comble tous les dimanches. Les paroissiens, aux faibles ressources, par des quêtes spéciales ont recueilli plus de 5 000 $. Nous continuons la recherche de financement pour finir ce chantier. À la nouvelle année nous avons achevé les fondations, mais il reste encore à trouver les moyens de poursuivre… ❑

Chaque don reçu est une pierre pour la maison de Dieu



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Micro-crédits Je suis également heureux du démarrage de notre petite « banque paroissiale » : des amis nous ont trouvé un fond de 500 $ (330 €) et aujourd’hui après 6 mois de fonctionnement, ce sont quarante mamans qui ont pu obtenir des petits crédits entre 20 et 50 $ pour aider à développer leur petit commerce. Le plus étonnant, est que le taux de

remboursement atteint à présent les 100 % des mamans concernées, vraiment au-delà de toute espérance ! : il s’agit en effet de mamans de la paroisse présentées par le responsable de leur communauté de base et par la responsable de l’association des mamans catholiques de la paroisse. ❑

Ce que vous donnez au plus pauvre, c’est à Dieu que vous donnez et il vous le rendra au centuple.

Les Inondations de cet hiver Avec les grandes pluies de fin Octobre, des inondations catastrophiques ont causé beaucoup de dégâts : la rivière qui traverse la paroisse est largement sortie de son lit et a inondé de très nombreuses habitations tandis que les collines de sable qui nous entourent descendaient sous la pression des eaux. Nous avons appelé à l’aide, et Caritas a pu secourir 400 familles dont les pauvres masures étaient sous les eaux. L’ambassade de Belgique nous a offert 20 000 sacs que nous avons utilisés pour construire des barrages antiérosifs. Mais le grand travail reste encore à faire, trouver les moyens de curer cette dangereuse rivière maintenant ensablée. ❑

La situation actuelle du pays Le pays connaît maintenant un régime démocratiquement élu, mais les conditions de vie de la population ne s’améliorent pas encore : dégradation continuelle des routes et encombrement permanent de celles-ci, nombreuses coupures d’eau et d’électricité (nous avons été deux mois sans courant !) dues au mauvais état du réseau routier qui n’a plus été entretenu depuis des années, absence de nouvelles infrastructures scolaires et sanitaires, absence d’investissements et d’emplois… La population reste patiente et prie beaucoup dans une multiplicité d’Églises présentes dans tous les quartiers : chacun attend que Dieu puisse faire des miracles… Mais comment trouver pour nous la confiance pour nous engager nous-mêmes à un changement ? Nous avons fait entre Noël et Nouvel an, comme les années précédentes, une retraite avec une bonne centaine de jeunes étudiants : Dans Kinshasa, ville de bruit, de musique, de recherche d’ambiance, il est si important de pouvoir retrouver



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un temps de silence et d’écoute, non pas tout ce que nous voulons donner à Dieu, mais la possibilité et l’écoute de son attente envers nous. C’est aussi ce que j’aime faire personnellement chaque lundi, où je quitte notre rond-point Ngaba, très bruyant, pour une journée de silence dans le grand jardin des Jésuites, à la sortie de la ville. Trouver un chemin de Paix et de Développement avec ce peuple si merveilleux dans son accueil et sa confiance, ce n’est pas chose facile : toutes les ressources tant matérielles qu’humaines semblent présentes, et pourtant il y a un tel écart entre les dirigeants (députés payés 4 500 $/mois) et la population sans ressource, un tel découragement de celle-ci, une grande difficulté à s’organiser pour démarrer ensemble quelque chose, nous sommes à la fois heureux de ce que nous pouvons faire, et tellement conscients que ce n’est rien face aux grands besoins de ce pays. ❑

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien » Ps 22

Propos recueillis de Guillemette Lenne, jeune JET à la Communauté de Kinshasa Après un mois de silence, l’heure est venue pour moi de vous remercier pour le soutien que vous avez apporté à mon projet, et pour cela, j’aimerais vous partager quelques-uns des moments de grâce que je vis ici, en RDC. Mon voyage s’est très bien passé (…non, non, je ne me suis pas perdue dans l’aéroport !) et j’ai été accueillie dans la communauté de Kinshasa avec toute la chaleur et l’attention dont nos frères congolais sont capables ! Je suis entourée de 12 frères (qui se préparent pour la majorité au sacerdoce) et d’une sœur, de 2 familles charmantes et de 3 autres JET (JEUNES à l’ÉTRANGER). Je les porte tous dans mon cœur et j’apprécie vraiment tous les moments que je peux passer en communauté. En ce qui concerne mes journées, mon emploi n’est pas encore très déterminé en raison de la période des fêtes… mais c’est une grâce car ça me laisse une grande liberté et je suis davantage disponible aux imprévus ! Concrètement, je diviserai mon temps en 3 parties : • Le centre Ndako ya biso • L’école Ste Christine • La vie en communauté

Au centre, je joue donc avec eux, leur lis des histoires, ils m’apprennent le lingala et il se crée petit à petit une complicité entre nous. Les enfants sont très attachants. Voici deux petites attentions qui m’ont touchée parmi les innombrables moments de bonheur qu’ils m’offrent : - Dernièrement, j’ai oublié mes tongs dans une salle fermée à clé (malheureusement, je n’ai pas amélioré mon étourderie !!!). J’étais donc condamnée à rentrer à la Communauté (environ 1 km), pieds nus en marchant sur toutes les saletés qui jonchent le sol. Alors Magloire (un des enfants) s’est approché et m’a timidement tendu ses tongs pour me les prêter jusqu’à la maison. Il a voulu marcher pieds nus à ma place ! Il n’attendait rien de moi et est reparti avec un grand sourire et moi, une immense joie au fond du cœur ! Merci Magloire ! - Le jour de Noël, nous avons célébré la messe au centre. Tout le monde priait avec une grande ferveur et ça m’a étonnée ! Puis a suivi le repas de Noël : de la viande (ils n’ont qu’un repas par jour et rarement de la viande) mon voisin a absolument tenu à ce que je partage sa cuisse de poulet, il ne voulait plus manger ! Quelle attention délicate !

Le premier temps de ma mission est le temps que je consacre aux enfants de la rue à Ndako ya biso (« notre maison » en lingala). Je me rends au centre le jeudi et le vendredi pour m’occuper des « shégués » (les enfants de la rue). Ils sont une quarantaine en tout à passer la journée au centre, pour récupérer des mauvaises nuits passées dans la rue, pour jouer en sécurité, manger, faire leur lessive et suivre quelques cours d’alphabétisation. Ces enfants ont pour la plupart été chassés de leur famille, accusés de sorcellerie. Ils ont donc tous été blessés et le cachent derrière une grande violence (c’est leur moyen d’expression…) mais ont d’autant plus besoin d’une immense affection pour adoucir leur douleur. (Le plus jeune n’a que 6 ans !!!)

Les jeunes enfants du centre Ndako ya biso

Ce sont ceux qui n’ont rien qui m’apprennent à vivre, à être heureuse et à rendre grâce au Seigneur ! Inattendu ! ❀

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Le deuxième point de ma mission est le temps passé à la communauté, dans les petites tâches quotidiennes, telles le ménage, la cuisine (eh oui, je suis maintenant experte du mortier et du pilon).

La vaisselle…

Les élèves sont nombreux, le niveau relativement faible. (Certains élèves ont de graves lacunes) et les moyens assez limités. La pédagogie est aussi différente. Mais ces jeunes ont une joie de vivre étonnante ! Demain je vais rejoindre le dispensaire où travaille Papa Benoît (père de 8 enfants, communautaire). Infirmier exceptionnel ! Pour moi, première approche africaine des études envisagées !!! À ce propos je suis contente de savoir que j’ai réussi les 3 concours pour lesquels j’avais posé ma candidature en France… Mais je serais bien restée encore quelques années ici !! Pour revenir au Congo, je découvre beaucoup de choses nouvelles ici, y compris petits détails qui ne trompent pas ! Les exemples sont nombreux :

Même ces petits services me permettent de grandir… J’essaye d’apprendre l’humilité qui est loin d’être évidente pour moi ! la patience, mais aussi la joie car chacune des activités y compris les plus banales se fait dans la convivialité, et permettent les partages fraternels ! Cette vie en communauté, presque comme une famille, est très enrichissante pour moi. Le temps passé à la communauté comprend aussi la prière : nous avons une célébration eucharistique tous les jours à 6 H et nous profitons aussi de l’adoration et de l’office du soir. Le dimanche, le choix des paroisses est vaste car les paroisses sont 3 fois plus nombreuses qu’en France. J’ai donc été prier dans divers endroits et chaque fois, j’ai été touchée plus particulièrement par le Gloria “Nkembo na Zambe” en lingala, où les prêtres et les enfants de chœur chantent et dansent autour de l’autel accompagnés par toute l’assemblée à la Gloire de Dieu !!!

• Les coupures d’électricité qui ont lieu à tout moment et tous les samedis… Les bougies sont donc pré-installées et on goûte une autre lumière plus simple, plus conviviale pour les dîners à la chandelle. Et quand le courant revient, on éprouve un petit soulagement et l’on apprécie davantage l’électricité, quand elle est là !!! • C’est pareil pour l’eau : à mon arrivée, absence d’eau pendant 3 jours !! Plus de douche (malgré la chaleur !!) Cuisine et vaisselle difficiles… Puis vient une grosse pluie d’Afrique… on se précipite dehors tout heureux et on remplit les seaux, bassines, etc… J’ai même pris un shampoing !! Et lorsque l’eau courante revient, on savoure la joie de voir jaillir l’eau du robinet !! Ce qui me paraissait une évidence en France ne l’est pas forcément ici, et je m’aperçois de leur importance !! • Les « transports » sont aussi une des caractéristiques de kin : ce sont des genres de vieilles Toyota (12 places) dans lesquelles on s’entasse à 25, coincés entre les épaules des voisins, et à moitié assis sur le passager de derrière… mais aucun complexe : celui de devant en fait autant !!! Entre les piétons et les voitures (dont l’état laisse à désirer), la circulation est très dense… et généralement, je ne suis pas rassurée !!! Heureusement, il n’est pas rare que lorsque je me rends au rond-point, je croise un (ou plusieurs) shégué qui me prend par la main pour traverser et me protège des voitures !! Dans ces difficultés, j’expérimente l’entraide et la solidarité

Les enfants de chœur chantent et dansent autour de l’autel à la Gloire de Dieu !!!

Le dernier point de ma mission reste donc l’école Ste Christine où je donne des cours de soutien scolaire pour les élèves en difficulté le samedi matin. Je donne aussi des cours de religion. ❀

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• Dans le même ordre d’idée, j’ai reçu mon « baptême du vol » au marché. 2000Fc (4 €). J’étais très ennuyée (et honteuse de me faire avoir) car je ne pouvais plus payer mon transport… Certains passants ont ri mais d’autres voulaient me rembourser une partie de l’argent volé ! Entre autres,

Olivier, le jeune étudiant chez qui je me rendais et qui avait des difficultés pour payer la session Jéricho (une semaine de prière proposée à 7 €) a voulu absolument me donner 1 €. Cette attention m’a beaucoup touchée et finalement il a pu venir à la semaine de retraite. Je ne pourrais pas finir de parler de mon séjour en Afrique sans évoquer la chaleur ni les moustiques. Avec 32° et une vingtaine de moustiques dans ma chambre je suis comblée ! Mon sang doit avoir une saveur particulière… car je suis sans arrêt piquée… mais pas malade ! (oui, oui, papa, je prends bien mes médicaments !) Mais ce sont des obstacles si petits à côté de toutes les grâces qui me sont données de vivre que c’est facilement supportable. Pour finir (même si je pouvais vous raconter avec joie et enthousiasme pendant des heures), je voudrais témoigner que, malgré la pauvreté qui touche la population, les Congolais sont un peuple riche d’une culture du sourire, de l’attention et de l’accueil, que j’essaye de découvrir et qui m’émerveille. Je suis vraiment très heureuse ici car cette expérience m’enrichit et m’édifie sur de nombreux points. C’est un « moment de bon épanouissement » comme on dit à la maison ! ❑

Avec ces « chers » Enfants de la Rue à Ndako ya biso

En découvrant les différentes missions de la Communauté à Kinshasa, je me rends compte de l’importance du soutien des nombreux donateurs. Je vous porte dans mon cœur et ma prière

TÉMOIGNAGE DE LA RÉUNIFICATION DE LAURIANE MOKE Lauriane est une jeune fille de 16 ans que sa maman, Mathy Moke, a conçue avec M.Jean Busambu en 1992 chez eux à Lubumbashi. Lauriane est le premier enfant de sa mère ; malheureusement ses parents ne s’entendaient pas et se sont rapidement séparés. La maman ne voyant pas comment prendre en charge sa fille l’a confiée à son propre père qui l’a prise avec lui à Kinshasa en promettant de s’occuper d’elle et de son éducation. Malheureusement le grand-père, quoique jouissant d’une bonne place et d’un bon revenu dans la société, n’a pas eu un bon comportement envers sa petite fille : grand buveur et coureur de femmes, il l’a négligée, s’il ne l’a pas lui-même poursuivie de ses ardeurs à un certain moment. La jeune fille se sentant abandonnée et rejetée de sa famille, a décidé de rejoindre d’autres jeunes vivant dans la rue. Elle a passé trois années dans la rue, à proximité du rond-point Ngaba, et a conçu deux enfants avec un jeune de la rue, Enoch qui a un an et six mois et est pris en charge par la famille du garçon et François qui a deux mois. Lors d’une sortie organisée par Ndako ya Biso avec une quinzaine de jeunes filles de la rue, Lauriane s’est confiée à l’une de nos animatrices, Brigitte, et lui a partagé son souhait de rejoindre un jour sa maman à Lubumbashi. Maman Brigitte a commencé à prendre les contacts avec la famille de Lauriane, d’abord avec le grand-père chez qui nous avons pu réunifier la jeune fille avec son bébé, afin de la retirer de la rue. Mais cette étape ne pouvait être que transitoire vu la conduite du grand-père et aujourd’hui sa situation de malade handicapé. Nous avons pu obtenir le numéro de téléphone de la maman de Lauriane à Lubumbsahi. Un papa de la paroisse, originaire de Lubumbashi, M.Kashamba, a pu faire le rôle d’intermédiaire et aider la maman et la fille à entrer en contact : La maman ignorait la situation de sa fille et en a été très émue ; la maman et la fille ont pu se parler et se retrouver au téléphone et la maman a exprimé son grand désir de retrouver sa fille. Nous avons alors sollicité l’appui de l’Unicef qui a demandé à une organisation partenaire à Lubumbashi de faire une enquête sur la famille de Lauriane. Cette enquête s’est révélée positive, et l’Unicef a fait pour nous une démarche auprès de la MONUC, afin de demander à celle-ci d’assurer le transport de Lauriane et de son bébé jusqu’à Lubumbashi. L’accompagnement de la jeune fille n’a pas été facile, celle-ci passant par des phases successives de dépression se demandant si sa maman pouvait encore bien l’accueillir dans sa situation de fille de la rue. C’est le 25 mars que la jeune fille a pu finalement partir avec son bébé et un accompagnateur de Ndako ya biso. Après un départ difficile dû aux hésitations et aux peurs de Lauriane, l’arrivée à l’aéroport de Lubumbashi a été très émouvante : Lauriane a tout de suite reconnu sa maman, mais a vu qu’elle avait beaucoup changé. La maman a poussé un grand cri et a couru vers sa fille, elle a d’abord pris le bébé dans ses bras en remerciant sa fille de lui avoir amené cet enfant, puis elle a embrassé longuement sa fille et tout le monde autour d’elles s’est mis à pleurer, l’émotion étant trop forte. C’est ensuite un cousin qui était venu à la rencontre de Lauriane qui l’a reconnu : “Quand j’étais petite, il m’aimait bien et me donnait des cadeaux”. Celui-ci lui a dit : “Ici toute la famille t’attend, viens reprendre ta place d’aînée de la famille”. Après avoir pris un véhicule et rejoint la maison familiale, nous avons encore été entourés par toute la famille en pleurs : chacun voulait prendre le bébé, et embrasser la jeune fille. Tous ensemble ont exprimé une prière de louange au Seigneur pour ce grand jour et ensuite partagé un verre de jus que la maman a acheté. Nous avons alors laissé Lauriane à sa famille retrouvée, en insistant auprès de sa maman sur l’affection dont sa fille avait besoin après tant d’années de blessures et de souffrances. ■ Arnold MUSHIETE ❀

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L’émouvante histoire de Patrick “dit Debos” Avec Debos, nous nous étions déjà rencontrés plusieurs fois. Au début, j’étais accompagné par Arnold, le coordinateur de l’équipe d’animateurs et d’éducateurs du centre « Ndako ya biso ». Debos (sans doute l’expression francisée de The boss !!) est de fait depuis plusieurs années le leader du gang des enfants de la rue du rond point Ngaba. Le groupe s’appelle ici « Etat Major ». Il regroupe environ 80 enfants de 8 à 30 ans. État Major a une très grande notoriété sur le quartier où il assure tout aussi bien l’insécurité que la sécurité… Les plus grands des chégués d’État Major déchargent, contre quelques sous, les énormes sacs de braises ou de maniocs pour les mamans qui vendent au marché. Ils assurent aussi la surveillance du marché la nuit. Les plus petits des enfants quant à eux, s’occupent de nettoyer chaque soir le marché en récupérant tout ce qu’ils peuvent et aident les mamans à s’installer. Entre petits et grands, il existe toute une hiérarchie scrupuleusement respectée sous peine de représailles physiques violentes et dégradantes !! Lorsque nous avons ouvert le centre d’accueil « Ndako ya biso » pour les plus jeunes des enfants de la rue du rond point Ngaba, les « grands shégués » se faisaient de plus en plus agressifs ; à la fois par jalousie de l’aide que nous apportions aux « petits » et parce que nous représentions une menace pour leur une fois la journée au centre terminée. Nous étions conduits à travailler ensemble puisque nous étions avec les enfants pendant la journée et que les grands les récupéraient le soir…. Il est étonnant de voir la relation que les grands shégués réussissent à établir avec les mamans du marché : une relation faite d’affection, de soins et de crainte réciproques. Certes les mamans se font-elle sans doute aussi parfois racketter mais ce sont les seules que l’on peut voir sermonner un grand gaillard qui semble tout d’un coup tout penaud… Ce sont leurs mamans… Avec Debos, nous nous connaissons donc depuis maintenant plus d’un an ; un grand costaud de 27 ou 28 ans. Leader reconnu par tous les shégués comme par les différentes autorités du rond point, nous étions inévitablement conduits à nous rencontrer pour harmoniser le travail que nous faisions avec les plus petits. Debos bien sûr, m’avait déjà raconté son histoire puisque je le lui avais demandé : comment il avait quitté la maison à 12 ans, ces premières nuits dans la rue, son initiation et son incorporation dans la rue. Il m’avait aussi présenté « Spaghetti » qui, lui, vit depuis plus de 15 ans dans la rue. Debos me le présente avec beaucoup de respect comme son père de la rue. C’est lui qui l’a accueilli, qui l’a protégé et ❀

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lui a permis de survivre quand il était encore enfant. Aujourd’hui Debos le protège et Spaghetti le conseille avec sagesse… Un soir, Debos et Spaghetti demandent à me rencontrer pour apporter un remboursement de crédit. Une fois réglées les questions économiques, nous abordons la question du mariage religieux de Spaghetti avec Clarisse et le baptême de leurs trois enfants. Nous concluons qu’il serait mieux d’envisager d’abord le baptême des enfants et de baptiser en même temps la petite Patricia, la fille de Debos et Natacha. On envisage donc les rencontres de préparation au baptême. Debos n’a pas encore été baptisé et faut-il attendre sans doute que lui-même puisse désirer connaître Celui qui l’invite à changer de vie. ! Et à ce moment, Debos s’ouvre comme un enfant… Il me raconte l’histoire de Patrick, parce que c’est ainsi qu’il s’appelle. Il me raconte, et il lutte pour ne pas pleurer… l’histoire de son père !! son papa !!! Il était diamantifère, comme on dit ici. Il voyageait donc souvent dans tout le pays, et surtout par avion. Tous vivaient bien, le père de Debos avait réussi, grâce aux diamants, à acheter plusieurs parcelles dans l’un des quartiers les plus chics de Kinshasa. Surtout, ce dont se souvient Debos, c’est la joie à chaque retour de voyage de son père : Petit, souvent il dormait déjà quand son père rentrait et lorsqu’il se levait, sa mère lui disait dans un grand sourire : « ouvre le frigidaire… » Alors son regard s’illuminait !! Il savait qu’il y trouverait le fabuleux plateau repas que l’on servait dans l’avion et que chaque fois son père lui rapportait... Papa était rentré ! Et puis un jour, alors qu’il avait environ 6 ans, devant la télévision avec sa mère, il apprend, comme un coup de tonnerre, sans comprendre… que l’avion qui ramenait son père s’est écrasé dans la forêt équatoriale et qu’il n’y a aucun survivant !!On ajoute qu’on n’a pas retrouvé les corps… donc pour lui cela veut dire que son père peut toujours revenir !! Alors le petit Patrick part et va jusqu’à la route, là où il avait parfois l’habitude d’attendre son papa : de là il peut le voir arriver de loin. Et il reste là, des jours et des nuits, à attendre son père… c’est son premier contact avec la rue : il dort là, refusant de rentrer… pour attendre son papa qui va revenir… Il attend celui qui pourra prendre soin de lui, lui apprendre à vivre,… l’aimer. Sa tante paternelle finit par le prendre chez elle et il vit là avec tous ses cousins, fréquentant l’école très renommée du quartier. Après un long procès avec la compagnie aérienne, l’assurance a versé une

Patrick et Patricia

forte indemnité aux familles des victimes du crash. Sa tante est celle qui officiellement reçoit l’argent. Elle organise alors son départ pour Londres avec ses enfants, promettant à Patrick de venir le chercher plus tard. En attendant, il retourne chez sa mère qui, elle, n’a rien perçu de l’assurance et n’a plus le revenu du travail du père (Il faut préciser que, dans la loi coutumière Africaine, lors du décès du mari, les biens du couple sont repris par la famille du père) Alors la vie commence à être difficile : de petit bouleau en petit bouleau, la maman de Patrick s’use et finit par tomber malade. Peu à peu la misère s’installe dans la famille et à douze ans Patrick prend l’habitude d’aller chercher dans la rue ce qu’il ne peut plus trouver à la maison… Il finit par rester au rond point Ngaba… Sa mère ne peut plus subvenir aux besoins de Patrick, mais lui ne cesse de l’aimer jusqu’à ce qu’elle décède. Il la visitait régulièrement, lui apportant sacs de sucre, de lait, ou de maniocs… À sa mère qui lui demandait où il trouvait tout cela, il répondait qu’il voyageait, que, comme son père, il était devenu commerçant, certes pas dans le diamant… ! Et baissant son regard, celui qui est redevenu le « petit Patrick » me dit alors : « en fait mes voyages s’arrêtaient au rond point Ngaba, ma vie n’allait pas plus loin que cette misère mais, ma mère, ne devait pas le savoir, cela aurait été trop dur pour elle de savoir que je vivais dans la rue »… une mère reste toujours une mère… Et ce soir là Patrick ne demande rien. Il a simplement accepté de se laisser déstabiliser : reconnaître qu’il ne se réduit pas à ce caïd sans foi ni loi… Puis un jour, « Debos – Patrick » demande à me voir et c’est sérieux… il demande à me parler au « couvent ». Il arrive donc et lorsque j’ouvre la porte il est là, tenant dans ses grands bras un bébé de quelques jours, une petite fille, Patricia, la sienne… Sa mère, je la connaissais déjà, il s’agit de Natacha. Il me l’avait présentée alors qu’elle était enceinte. Comme lui, Natacha a grandi dans la rue et comme toutes les filles de la rue, la prostitution lui semblait le seul moyen de survivre !! Bien qu’elle soit très réservée et manifestement pas très à l’aise pour évoquer sa vie avec l’extraterrestre que je paraissais

être à ses yeux, moi le blanc ! moi le prêtre !! j’avais plusieurs fois insisté pour que nous nous rencontrions ensembles, Debos et Natacha, mais puisqu’il y avait maintenant un bébé, je voulais essayer de les aider tous les deux à prendre conscience qu’il existait désormais un point commun entre eux et que ce point commun, qui grandissait dans le sein de Natacha, ne cesserait d’occuper de plus en plus de place. Est-ce qu’ils auraient un jour la force de croire, la force d’aimer pour oser vivre ensemble ? !… Patrick était là, avec Patricia dans les bras. Et il m’explique combien, pour rien au monde, il ne souhaite que Patricia apprenne la vie dans la rue ; qu’une fille dans la rue n’avait d’autre avenir que celui qu’avait connu sa mère… Et là, j’étais désemparé et heureux ! Heureux, parce que ce bébé avait donc déjà un nom et qu’il existait pour quelqu’un ! Désemparé, Debos me demande d’accueillir Patricia au couvent, m’expliquant qu’il ne peut rien y avoir de plus beau pour elle que de devenir « masoeur »… Lui ayant expliqué l’impossibilité de l’accueillir ici mais que sans doute nous pourrions trouver une solution pour Patricia avec les sœurs de Mère Thérésa, je lui propose de prendre du temps. : il est impossible de prendre une décision à l’instant même, sans en avoir parlé avec la mère de Patricia. Les miracles de la vie tiennent souvent à ces petits riens qui font basculer une vie. Il est difficile de penser comment une semence de confiance, d’espérance, ou de charité, si minuscule et fragile, puisse faire basculer les murs infranchissables d’une prison sociale violente…. Alors parce que Patricia est là et parce que Patrick ne pourrait supporter que celle qui est devenue la mère de sa fille soit une prostituée, il veut maintenant vivre avec Natacha au moins jusqu’à ce que Patricia soit sevrée…. Il faut une maison pour la famille mais pour avoir la maison il faut un travail !! Et Debos, avec des allersretours entre projet et laisser-aller, commence à vivre pour quelque chose, pour quelqu’un. Patricia est venue allumer une Lumière… Ainsi nous avons commencé un petit groupe avec 8 des ces « grands jeunes », choisis par Debos pour débuter une école de vie, et un accompagnement d’insertion : micro crédits, formation professionnelle... Aujourd’hui Patrick vit avec Natacha et Patricia. Il apprend à travailler comme aide maçon… Le travail est dur et chaque journée est une école de persévérance mais avec la chance… le retour en arrière deviendra de plus en plus improbable. Déjà Patrick a accueilli son jeune frère à la maison…. ❑ « Le déjà-petit-rien « est un « rien-à-partager » ■ ❀

Père François Michon

9 ❀ LETTRE DE KINSHASA N° 11 ❀ avril 2008

LE MOT DE L’INTENDANCE GÉNÉRALE

Le container parti en octobre est bien arrivé en début d’année, Le 4x4 Toyota, très attendu par nos frères et sœurs a été équipé de banquettes en bois et rend déjà de grands services. Les ordinateurs sont les bienvenus et un groupe d’étudiants va essayer de lancer un cyber-café. Trois classes pour le collège ont donc été construites (voir plan ci-dessous en attendant les photos !) et les trois dernières devraient l’être cette année. Pour les classes d’école primaire, nous recherchons des grands compas, rapporteurs et équerres 45° et 60° pour utilisation sur les grands tableaux des classes par les instituteurs. Les travaux d’extension de l’église avancent et la charpente métallique est posée. Nous recherchons encore 11 000 € pour terminer complètement les travaux. Pour le démarrage de l’atelier de menuiserie nous aurions besoin de petits outillages manuels : scies à main, rabots, varlopes, ciseaux à bois, maillets etc.... Les démarches pour l’acquisition d’un grand terrain (environ 15 à 20 ha du côté du Plateau Bateke) avancent. Le projet est désormais de créer un centre communautaire avec accueil, formation et travail agricole, une ferme d’élevage (cochons, volailles, bovins) et en lien avec le village où se trouve le terrain, un centre de santé. Pour l’année 2007 nous avons reçu en dons et transmis : -

15 000 € pour la construction collège Sainte Christine, 171 268 € pour les enfants de Kinshasa 12 864 € pour l’extension église Sainte Christine, 1 000 € pour le projet de l’école professionnelle.

Partie déjà realisée Partie non encore realisée

FACADE SUD / état d’avancement de projet





10 ❀ LETTRE DE KINSHASA N° 11 ❀ avril 2008

Christian Bouchez et Jacques LETTU



11 ❀ LETTRE DE KINSHASA N° 11 ❀ avril 2008

LES REMERCIEMENTS DE KINSHASA Merci encore pour tout ce que vos dons rendent possible ici avec les enfants de Kinshasa :

L’animation et le fonctionnement du centre Ndako ya biso pour accueillir les enfants de la rue (une quarantaine chaque jour) et le suivi familial des enfants réinsérés (environ 250 aujourd’hui). Projet : Aménagement d’un nouveau local permettant plus d’espace d’animation et d’alphabétisation pour les enfants, de douches et sanitaires plus correctes, et un centre de soins plus fonctionnel pour l’accueil chaque jour d’une cinquantaine de garçons et filles. Le développement du collège Sainte Christine pour que les enfants des familles souvent démunies de Makala puissent bénéficier d’un enseignement de qualité. Projet : Construction de la deuxième tranche du collège et amélioration des moyens pédagogiques : formation des enseignants, création d’une bibliothèque, aménagement dans chaque classe d’une armoire de matériel pédagogique… L’ouverture et le fonctionnement du centre de formation professionnelle de menuiserie après celui de coupe et couture. Projet : Étude en vue de la création d’un atelier de confection en coupe et couture pour permettre aux filles qui sortent de leurs 4 années de formation de trouver un emploi.

Chaque autorisation de prélèvement automatique nous permet de nous engager dans la durée avec un enfant. Pour notre mission c’est une aide très précieuse (Il est bien sûr possible de l’interrompre quand vous le souhaitez). Aider un enfant à quitter la rue, c’est non seulement lui permettre de retrouver sa place au sein d’une famille (la sienne ou une famille d’accueil) mais aussi lui donner la chance de pouvoir se former et construire ainsi un projet de vie.



12 ❀ LETTRE DE KINSHASA N° 11 ❀ avril 2008

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