WEILL Mathieu 1851-1939

Isaac Mathieu WEILL naît le 24 mai 1851 à Haguenau (Bas-Rhin). Il meurt le 5 novembre 1939 à Paris (16e). Inhumé au cimetière du Montparnasse (30e div.).

Fils d’Isidore WEILL, professeur de mathématiques au collège communal d’Haguenau, et de Valentine WEIL, son épouse. Le père est né le 29 novembre 1816 à Obernai (Bas-Rhin). Il est chargé de cours de maths aux lycées de Lille de 1856 à 1860, de Reims de 1860 à 1862, de Bourg (Ain) de 1862 à 1868, de Chaumont de 1868 à sa retraite (1876). Il meurt le 16 septembre 1881 à son domicile, 27 rue Monge (5e). La mère est née le 6 novembre 1822 à Haguenau (Bas-Rhin), où son père est fabricant d’huile. Elle décède le 17 août 1891. Ils se sont mariés le 10 avril 1849 à Haguenau. Isidore est alors prof. de maths, domicilié à Obernai.

Un frère.

© Bibl. Lettres et Sc. hum. ENS

Gaston, né le 10 juillet 1858 à Lille. Bachelier ès lettres en 1875 et ès sciences en 1876, à Nancy. Deux ans de spéciales à Louis-le-Grand (Pruvost en maths, Gernez en physique ; accessits de chimie et d’allemand en 1877 ; 2e prix de maths, 1er prix d’allemand, accessits de physique et de chimie en 1878). ENS 1878 (12e au concours, 9e entrant, reçu aussi 108e à l’X). Agrégé de maths en 1881 (7e). Il épouse Marie Louise SCHRAMECK le 30 décembre 1884 à Strasbourg. Elle est née le 11 juillet 1858 à Strasbourg, de Isaac Schrameck, négociant, et de Dina Weil. Professeur en lycée, en particulier à Belfort de 1894 à 1914 et à Lonsle-Saunier de 1914 à 1917, puis à Chaumont et Guéret, avant de retrouver Belfort en 1919. Sa santé est faible et, en congé d’inactivité de 1883 à 1885, de 1886 à 1891 et de février à septembret 1894, il a ensuite de nombreux congés d’un ou deux mois. Il meurt le 3 janvier 1920 à Paris (7e) chez son frère, des suites d’une opération. Sources : dossier de carrière F/17/26812 et nécrologie normalienne (voir fin de note).

Mathieu opte pour la nationalité française en 1871. Il épouse Delphine LÉVI le 7 mars 1878 à Paris (8e). Elle est née le 2 ou le 4 mars 1850 à Longeville-lès-Metz (Moselle). Fille de Nephtalie Lévi et de Rosine Cahen, son épouse. Le père est né le 4 juin 1809 à Strasbourg. Fabricant de colorants naturels à Longeville-lès-Metz puis négociant. Décédé le 8 février 1887 à Saint-Cloud. La mère est née le 27 août 1823 à Metz. Décédée le 17 février 1908 à Paris. Ils vivent alors avec, leurs parents, lui 27 rue Monge (5e), elle 14 rue de Rome (8e). Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mai 2016

Delphine Lévi, sans profession lorsqu’elle se marie, dirigera plus tard avec ses sœurs la Maison Lévilion, maison de couture fondée par leur mère en 1866 au boulevard Malesherbes, et déplacée en 1872 au 14 rue de Rome. Elle cesse en 1898 (ou peu avant), pour raisons de santé. La maison Lévilion est rachetée en 1905 par M. Dacheux et Mme Ory. Delphine meurt le 28 mai 1938 à Paris. Le frère de Delphine, Jules Maurice Lévi, avocat, né à Longeville-lès-Metz en 1854 et décédé à Paris en 1928, obtient le droit de changer son nom en Lévilion (décret du 20 juin 1892).

Quatre enfants. Jacques, né le 1er février 1879, 20 rue Roquépine (8e). Décédé le 7 février 1881 à la même adresse. Lia Jeanne Madeleine, née le 20 mars 1882, 14 rue de Rome (8e). Elle épouse Georges Cahen le 14 novembre 1904 à Paris (8e) ; Georges Cahen, négociant, est toujours vivant en 1941. Décédée le 13 avril 1963 à Paris (16e). Germaine Eugénie, née le 30 juin 1883 au Vésinet. Épouse Louis Sigismond Isaac Halphen le 18 juillet 1910 à Paris (8e). Deux enfants : Étienne Georges Jacques, 1911-1954, ENS 1930, et Geneviève Rosine, épouse Maisonneuve, 1917-2014. Décédée le 17 août 1959 à Paris (6e). Louis Halphen, 1880-1950, est alors chargé d’un cours d’histoire du moyen âge à la faculté des lettres de Bordeaux ; il est fils de Georges-Henri Halphen, 1844-1889, X 1862, mathématicien et officier d’artillerie, membre de l’Académie des sciences. Isidore Pierre, né le 6 juillet 1886 au Vésinet. Il épouse Jane Gabrielle Madeleine Houillier, 1888-1947, le 27 septembre 1917 à Paris (16e). Le père de l’épouse est décédé ; elle est veuve d’Abraham Georges Lange. Décédé le 12 août 1981 à Paris (16e).

Études secondaires au lycée de Bourg (Ain). Bachelier ès lettres en août 1867 et ès sciences en novembre 1867, à Lyon.

Élève de math spé au lycée de Strasbourg. Classe de Pruvost (ENS 1853). Admis à l’X en 1870

Classé 7e à l’entrée, 27e au passage en 2e année. Sorti 47e en 1872, il est jusqu’en 1874 sous-lieutenant élève à l’école d’application de l’artillerie et du génie de Fontainebleau (jusque là à Metz, elle est recréée le 11 décembre 1871), puis lieutenant d’artillerie au Mans. Il démissionne de l’armée en avril 1877.

Licencié ès sciences mathématiques en novembre 1872 et ès sciences physiques en novembre 1876, à Paris. Agrégé de mathématiques en 1879 (6e sur 8, 4e admissible sur 21). Candidat en 1877 et en 1878, il est à chaque fois admissible.

Carrière. Maître de conférences au collège Chaptal.

01-10-1878

À chacune de ses trois candidatures à l’agrégation, il est inscrit comme « professeur libre ». À Chaptal, un maître de conférences est en fait un répétiteur.

Professeur au collège Chaptal.

01-10-1881 (succède à Hauser)

Il enseigne les mathématiques spéciales.

Délégué dans les fonctions de prof de math spé au collège Chaptal.

24-10-1891

Dans les 8 premiers à l’ENS. 1886 : H. Abraham 1er. 1889 : Bocquet 8e (entre 8e). 1886 : Duchez 4e (entre 2e à l’X). 1892 : Terrier 2e (entre 1er). 1894 : Ch. Michel 2e (entre 2e). 1896 : Dufour 4e (entre 1er). Tous, sauf Duchez, enseigneront en spé : Abraham et Dufour en physique, les autres en maths. Dans les 6 premiers à l’X. 1891 : Duchez 2e. 1893 : Bachellery 1er. 1895 : Gourguechon 5e. 1898 : Rollin 4e. Concours général. 1893 : Ch. Michel 1er prix. 1894 : 2e, 6e et 7e accessits. 1896 : Langlade 2e prix (pas de 1er prix). 1897 : 1er accessit. Les élèves de Chaptal ne sont admis à concourir qu’à partir de 1896.

Délégué dans les fonctions de directeur du collège Chaptal.

15-10-1898

Il souhaite que sa chaire « soit attribuée à un suppléant en vue de réserver l’avenir ». L’avis du Comité consultatif des écoles primaires supérieures de Paris va dans le même sens.

Directeur du collège Chaptal.

19-02-1900

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mai 2016

Admis à la retraite « pour ancienneté d’âge et de services » à partir du 15 avril 1914, par arrêté du 30 mars. Par suite des nécessités du service, il ne cesse ses fonctions que le 30 septembre. Ancienneté 38 ans, 11 mois et 19 jours. Membre de la SMF de 1879 à 1931 ou 1932. Manuels. Cours de géométrie analytique à l’usage des candidats à Centrale et à l’X, par M. Weill et A. Imber, Masson, 1888, 1000 p. Précis d’arithmétique à l’usage des candidats à l’École Centrale, Delagrave, 1895, 68 p. Précis de trigonométrie à l’usage des candidats à l’École Centrale, Delagrave, 1895, 61 p. Géométrie plane à l’usage des candidats à l’École Navale, Delagrave, 1896, 131 p. Précis d’algèbre à l’usage des candidats à l’École Centrale, Delagrave, 1897, 196 p. Nouveau cours de géométrie théorique et pratique, 1e année, par F. Coulom et M. Weill, Delagrave, 1913, 183 p. Dans la Bibl. des écoles primaires supérieures et professionnelles. Nouveau cours de géométrie théorique et pratique, 3e année, par F. Coulom et M. Weill, Delagrave, 1916, 228 p. Dans la Bibl. des écoles primaires supérieures et professionnelles. Mélanges d’algèbre et de géométrie, Croville, 1926, 144 p.

Articles. Journal de mathématiques pures et appliquées (Journal de Liouville). « Sur les polygones inscrits et circonscrits à la fois à deux cercles », 1878, p.265-304. Nouvelles Annales de mathématiques Quarante articles. 28 de 1880 à 1888. Certains ne sont peut-être pas de lui, mais de son frère Gaston. Les plus longs : « Théorèmes sur les normales à l’ellipse », 1881, p.73-94 ; « De l’involution de plusieurs points sur une conique », 1882, p.62-79. 1 en 1893. 10 de 1916 à 1919. Les plus longs : « Sur des identités remarquables », 1916, p.369-379 ; « Sur quelques équations homogènes indéterminées du troisième degré, 1917, p.41-59 ; « Propriétés des coniques et des quadriques à centres », 1918, p.373-383. Un en 1925 : « Quelques remarques de géométrie élémentaire sur les coniques considérées comme enveloppes de droites », p.65-67. Signé Iliovici et Weill. Comptes-rendus des séances de l’Académie des sciences. « Théorème d’arithmétique », 19 décembre 1881, p.1066-1067. « Sur un théorème de Jacobi, relatif à la décomposition d’un nombre en somme de quatre carrés », 17 novembre 1884, p.859-861. Bulletin de la SMF. 13 textes : 9 de 1881 à 1890, 3 de 1901 à 1907, 1 en 1922. Le plus long : « Sur les courbes rectifiables », 1922, p.42-62. Journal de mathématiques spéciales. (Delagrave) « Note sur la droite de Simson », 1884, p.11-15, 30-35 et 57-62. Journal de mathématiques élémentaires. (Delagrave) Énoncés de géométrie, 1896, p.24 et 133. Revue de mathématiques spéciales. « Sur le théorème de Poncelet », t.6, juin 1901, p.201-206. « Triangle inscrit dans une conique et dont deux côtés touchent deux autres coniques », t.7, août 1904, p.545-547. « Pentagones et hexagones inscrits à une conique et circonscrits à une autre conique », t.8, juillet 1905, p.233-236 et août 1905, p.257-263. « Note sur l’hodographe d’un mouvement à accélération centrale », t.9, mars 1907, p.132-133. « Propriété des polygones réguliers », t.11, avril 1912, p.457-458. Ainsi qu’une question proposée, tome 7, p.122. Bulletin des sciences mathématiques et physiques élémentaires. « Sur les distances mutuelles des points remarquables d’un triangle », 1901-02, p.241-243. « Formule de trigonométrie », 1902-03, p.97-98. « Relation entre les distances mutuelles de n points », 1902-03, p.113-.114. « Triangle, en nombres entiers, dans lequel le cosinus d’un angle est égal à 1/n », 1903-04, p.136137. « Démonstration du théorème de Feuerbach », 1907-08, p.193. Journal de mathématiques élémentaires. (Vuibert) « Propriété de la directrice de l’ellipse », tome 39, n°13, 1er avril 1915. Note de 15 lignes. « Charles Halphen », nécrologie, Bulletin de la SMF, 1916, p.14. Charles Halphen, né en 1885, Centrale 1903, enseignant (descriptive) au collège Chaptal, mort pour la France le 15 mai 1915. Fils de Georges-Henri Halphen. Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mai 2016

Nécrologie normalienne de son frère Gaston Weill, 1920. Il s’agit d’un article paru dans la presse de Belfort et transmis par Mathieu Weil, qui signe MW.

Sources et références. Dossier F/17/22298 aux Archives nationales. Dossier Légion d’honneur (chevalier 1904) aux Archives nationales. Fiche aux Archives de l’École polytechnique. Curinier, « Weill (Mathieu) », Dictionnaire national des contemporains, 1899-1919, t.3, p.72. Roland Brasseur, « Mathieu Weill » et « Gaston Weill », Les mathématiciens du cimetière du Montparnasse, 2013. En ligne. Les photographies de Mathieu Weil m’ont été fournies par Bernard Lyon-Caen. Il m’a aussi donné de nombreuses informations sur la famille.

Roland Brasseur – Dictionnaire des professeurs de mathématiques en classe de mathématiques spéciales – 7 mai 2016